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 [Terminé] They put a bounty on my soul

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The Devil of Hell's Kitchen
Matthew M. Murdock
Matthew M. Murdock
The Devil of Hell's Kitchen

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Crédits : @aiwenore & @drqueen

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[Terminé] They put a bounty on my soul Empty
MessageSujet: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyVen 12 Jan 2024 - 15:23




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy



Appuyé contre le bord de la table, mon regard, mes sens vagabondaient sur la pièce dans laquelle je me trouvais. Rien n’avait changé de place depuis la dernière fois où j’avais mis les pieds ici, une éternité. L’établi était toujours aussi marqué, jonchés d’outils, d’objets et de projets en tous genres. Les étagères débordaient de textiles, de toutes ces matières composites, de bouts de kevlar et autres matières synthétiques. Il y avait même quelques armes blanches, peut-être que mes anciens bâtons trainaient encore dans un coin de ce garage réaffecté. Revenir ici me pinçait le cœur. J’y avais passé pas mal de temps, j’y étais souvent venu, toujours dans un quête d’amélioration, de protection. Une manière détournée d’augmenter mes capacités, de me rendre meilleur avec un costume qui était devenu le prolongement de mon corps.
L’homme qui me tournait le dos et qui s’afférait à travailler sur un projet dont je n’avais pas connaissance était étrangement silencieux. Il faisait facilement deux, peut-être trois têtes de plus que moi. C’était une montagne de muscle qui dégageait une force hors du commun. C’était un doux géant que j’avais appris à apprivoiser, un homme manipulé, brisé dont j’avais gagné la confiance au fil de mes aventures. Il n’était pour autant pas devenu un ami, c’était plus une connaissance, un allié dans ma quête perpétuelle de rendre plus sûres les rues de cette ville. J’aurais eu tort de dire que sans lui, j’aurais pu faire ce que je faisais. Sans lui, les poings de Fisk m’auraient anéanti. Sans lui, le tir de Castle aurait été mortel. Sans lui, Saburo aurait eu ma peau dans ce hangar. Pourtant, malgré tout ce qu’il avait fait pour moi, il n’avait jamais eu le droit de connaitre ma véritable identité, de voir mon visage qui aujourd’hui encore était recouvert d’un vieux foulard noir. Je ne portais pour autant pas mon costume habituel non, pour l’occasion j’avais remis les vêtements de mes débuts. T-shirt à manche longue anti-transpirant noir, pantalon cargo noir, rangers noires.

« C’est…c’est insultant de…de venir avec…avec ça. »

La voix de Melvin était étonnement douce, presque frêle, délicate. C’était toujours aussi surprenant de voir à quel point cela tranchait avec son physique de lutteur. Cette remarque m’arracha un sourire honnête alors que mes épaules se soulevaient d’acceptation. Il avait raison, après tout ce qu’il avait fait pour moi, ce n’était pas lui rendre honneur que de ne pas porter mon véritable costume. Sauf que je n’avais pas vraiment le choix, mon identité était compromise et ce n’était qu’une question de temps avant que le retour de flammes n’arrive. J’en avais conscience, je savais à quoi m’attendre. Auden Mallow connaissait ma double identité et étant de mèche avec Fisk, c’était ce-dernier qui allait agir. C’était Fisk qui détenait le véritable pouvoir, peu importe où il se trouvait, c’était lui qui dirigeait toujours tout. Et c’était moi qui lui avais livré le moyen de me faire tomber, c’était moi et mes conneries qui allaient provoquer ma perte.
Sauf que je ne comptais pas vraiment me cacher, disons plutôt que je comptais m’adapter, évoluer et anticiper. Le vrai moi, Matt Murdock serait donc beaucoup plus présent, beaucoup plus visible que ce soit dans les rues de cette ville ou dans les tribunaux. Je pensais à faire disparaitre Daredevil pendant un temps, voir à changer son identité, à passer à autre chose : évoluer. Mais il n’y avait pas que moi, je n’étais plus seul à lutter, tout comme je n’étais plus seul à porter ces fardeaux.

« Je n’ai plus vraiment le choix, Melvin. Comment va Betsy ? »
« Bien…bien, elle va…bien. Elle me…elle me calme, vraiment…elle…elle me fait…du bien. Tu…tu comprends ? »
« Tu n’imagines pas à quel point. Tu vas l’épouser ? »  
« Je…oui…c’est…c’est prévu. »
« Tu la mérites Melvin, ne te pose même de question. Tu as tout fait pour te sortir de…de ça et je tiendrai ma promesse. Tant que je serais là, vous serez tranquilles. »
« Je…je sais. Merci…c’est…c’est aussi grâce…grâce à toi…à ton aide si…si je peux…être avec elle. Qu’est-ce que…qu’est-ce que je peux…faire pour toi ? »
« Eh…c’est particulier. »

Sur cette réponse, ma main plongea dans l’une des poches du pantalon afin d’en tirer un morceau de papier plié en quatre. Sur cette feuille était dessiné le schéma d’un costume, entièrement noir avec ces cotes, des mesures bien spécifiques. Comme quoi, même en étant supposé aveugle, j’avais un véritable compas dans l’œil et étais capable de dessiner proprement, de manière à ce qu’il puisse comprendre ce que j’attendais de lui. Melvin attrapa ce papier que je lui tendais, le déplia et ses yeux s’écarquillèrent. Il resta un moment à fixer ce schéma puis me fixa, incrédule. Son regard alterna plusieurs fois entre ce qu’il tenait entre ses mains et moi, comme s’il cherchait à comprendre. Je croisais les bras sur mon torse, le sourire aux lèvres.

« Ce n’est…ce n’est pas…pour toi ? »
« Ahah…j’aurais du mal à rentrer dedans, tu ne penses pas ? Et puis, c’est pas vraiment mon style. »
« Mais…c’est… »
« Oui Melvin, c’est elle. »
« Je peux…je peux te demander…pourquoi ? »
« Betsy, tu ferais tout pour la protéger, hein Melvin ? Si tu savais que quelque chose allait arriver que, quoi que tu fasses, ça devais arriver, tu ferais quand même tout pour essayer ? »
« Oui ! P…personne ne…personne ne m’enlèvera B…Betsy. »
« Bien. C’est ma Betsy, Melvin. Personne ne me l’enlèvera. »
« Mais…c’est une…ça veut dire que…elle…et toi ? »
« C’est jamais simple, tu es bien placé pour le savoir. Tu sais…cette prise de conscience que tu as eue, grâce à Betsy, maintenant je te comprends Melvin. Tu m’as inspiré mon vieux. Je me suis dit que moi aussi je pouvais y arriver, construire…construire un truc…que quand on aime quelqu’un, quand on sait que…que c’est la bonne personne, ça parait plus simple. C’est comme toi Melvin, exactement comme Betsy et toi. Elle me calme, elle me fait du bien. Même si elle ce qu’elle est, c’est plus fort que ça. »
« Je…je vois…Tu en as…besoin pour…pour quand ? »
« Le plus tôt sera le mieux. Je ne vais pas te cacher que les circonstances font que…que les choses vont s’envenimer rapidement. Je veux qu’elle soit prête pour ça, qu’elle soit protégée pour ce qui arrive, je veux que toutes les chances soit de son côté parce que…parce que je ne serais peut-être plus là quand ça arrivera. »
« C’est encore…lui ? F…Fisk ? »
« Bingo. »
« Tu veux…je peux…t’aider tu…tu sais. »
« Non Melvin, tu en as assez fait. Je ne veux pas être celui qui t’as fait replonger, je ne veux pas t’infliger ça. Je t’ai fait une promesse mon vieux et Betsy m’en voudrait si je ne respectais pas cette promesse. J’apprécie le geste Melvin, vraiment. Mais je ne peux pas te demander ça, je ne peux pas accepter ton aide. »
« Alors….alors ce sera le c…costume. Je…je ferais des mo…modifications pour…qu’il soit plus léger…plus résistant…elle sera…elle sera bien protégée…mieux que…que toi. »
« C’est tout ce que je voulais entendre. »
« J’ai déjà…des…un truc qui…fera la b…base. Ce sera…prêt d…dans…quelques jours. »
« Merci, je te revaudrais ça. Au centuple. Prends-soin de toi, Melvin. »




Et je quittais ce garage après lui avoir adressé un signe du menton en guise d’au-revoir. Melvin était un type bien, une définition de la rédemption. Une preuve vivante que j’avais un jour eu tort de renier mes principes et d’oser croire que les gens ne changeaient pas, qu’il n’y avait jamais rien de bon à sauver à en eux. J’avais aidé Melvin à se sauver, à échapper à l’influence de Fisk. J’avais seulement appuyé là où il fallait, le reste il l’avait fait tout seul. Parce que Melvin avait une raison de se sauver, une raison de vouloir s’en sortir et d’avancer, de devenir meilleur. Ça vous rappelle quelqu’un hein ?
Une fois à l’extérieur, je retirais ce foulard qui masquait la partie supérieure de mon visage et l’enfonçais dans l’une de mes poches. J’ouvrais la fermeture de ce sweat noir, révélant un t-shirt gris…un fameux t-shirt gris que j’étais passé récupérer chez Felicia pour, comme promis, l’imprégner de mon odeur. Pour que même absent, elle sente que j’étais là. J’attrapais une paire de lunettes noire que j’avais sur moi, les chaussais sur mon nez et engageais une marche rapide, clairement pas celle d’un aveugle, afin de regagner mon appartement.

Les mains dans les poches de ce sweat, je vérifiais rapidement mon téléphone, espérant, souhaitant une réponse à ce message que j’avais envoyé plus tôt dans la journée. Un simple sms qui lui demandait si elle voulait venir chez moi ce soir. La voix robotique de l’appareil que j’avais porté à mon oreille m’indiqua que je n’avais aucun nouveau message. Je serrais les dents alors que mon expression se fermait, que mon esprit divaguait, se focalisait sur des possibilités, des hypothèses. Pas de réponse, cela signifiait qu’il pouvait lui être arrivé quelque chose, qu’elle était peut-être en danger, qu’il avait peut-être mis son plan à exécution et qu’elle en était la première victime. Je soufflais bruyamment, tentait de me calmer, de ralentir autant ma respiration que mon rythme cardiaque.
C’était donc ça la peur. Je découvrais ce qu’était la crainte, l’appréhension parce que comme je l’avais dit à Melvin, je ne voulais pas qu’on me l’enlève. Je le savais, je ne le supporterais pas. J’aurais été incapable de supporter, j’aurais été incapable de vivre avec ça. En fait, je ne m’imaginais plus vivre sans elle. C’était aussi simple que ça.

« Stop bon sang. Focus Matt. Focus ! »

Flemme de rentrer par le hall de l’immeuble, flemme de prendre l’ascenseur et surtout, besoin d’extérioriser ma crispation. De toute manière, il était assez tard et à cette heure-ci, il n’y avait jamais grand monde dans le quartier. Mon poing se referma autour de la rampe de l’escalier de secours alors que je me hissais d’un bond et qu’avec une agilité hors du commun, je montais tous les étages en sautant, mètre par mètre, jusqu’à rejoindre cette fenêtre que je fermais jamais.
Finalement chez moi, je jetais le téléphone, ainsi que le foulard sur le canapé. L’appartement avait retrouvé un semblant d’ordre, bien sûr, il manquait quelques meubles, quelques chaises, beaucoup d’assiettes et de verres. J’avais déjà fait l’effort de ranger, de nettoyer après ce triste événement. Je grimaçais en poussant la fenêtre dans mon dos, prenant la direction de la cuisine pour probablement faire chauffer quelques pâtes, un truc rapide pour me nourrir avant de repartir cette nuit. Je n’allais pas me changer, ni remettre mon vrai costume, après cet épisode, cela revenait à sortir avec une cible dans le dos et ce n’était pas la menace de Fisk planant au-dessus de ma tête qui allait m’empêcher de courir Hell’s Kitchen. De toute manière, Felicia ne m’avait pas répondu alors autant sortir, autant occuper mon esprit plutôt que de m’inquiéter. Et peut-être que discrètement, j’irais voir chez elle, ou dans ces bars du Bronx afin de l’apercevoir, de m’assurer qu’elle allait bien.

Je m’emparais d’une casserole, la remplissais d’eau. Je prenais un sachet de pâtes et de la sauce tomate, un truc aux olives et au basilic…un truc que je n’avais pas mangé depuis quelques temps. Presque une folie culinaire due à ma nouvelle situation d’avocat retrouvée…très précaire pour le coup. Mettant l’eau à chauffé sur les plaques, j’ouvrais le réfrigérateur –déjà un peu plus rempli et, prenait une bière que je décapsulais sur le coin du plan de travail et en bu une longue, très longue gorgée.
Si longue que je faillis m’étouffer, recracher le liquide lorsque le ting du téléphone retentit dans l’immense pièce alors que la voix robotique s’élevait, annonçant Feli. Toussant, cherchant à reprendre mon souffle après avoir manqué l’asphyxie, je me précipitais, éjectais mon corps de la cuisine pour littéralement me jeter sur le téléphone et laisser cette voix dénuée d’humanité me dicter la réponse que j’attendais avec une impatience insurmontable.

« Oui. Oui. J’a-rrive. Bien. Sûr. Je. Suis. Là. Dans. Une. Demi. Heure. »

Je laissais de nouveau le téléphone tomber sur le canapé. Un sourire idiot, naïf, béat venait à présent étirer mes lèvres. Un frisson me secoua le corps, je sentis qu’au fond de mes entrailles, tout se serrait, tout se comprimait dangereusement. J’entendais mon corps manquer un battement puis s’accélérer, je pouvais même percevoir les poils se hérisser sur mes bras, sur ma nuque. Est-ce que j’étais heureux ? Bordel oui. Je restais un moment ainsi, le regard dans le vide, les bras ballants le long d’un corps qui n’attendait que de pouvoir ressentir le sien contre lui.
J’avais vingt ans de moins, peut-être même un peu plus. J’avais envie de serrer mes poings, de lever les bras en signe de victoire, de hurler cette joie qui venait soudainement d’inonder mon cœur. Je respirais à nouveau, tout allait bien. L’espace de cet instant, tous ces problèmes qui jalonnaient mon esprit n’étaient plus là. Ce risque lié à la révélation de ma double-identité, l’attente du prochain mouvement de Fisk, tout cela avait disparu parce qu’elle m’avait répondu.

Il était environ dix-neuf heure quarante-cinq et l’eau commençait à peine à bouillir. Perturbé par ce message que j’avais tant attendu, je n’avais pas pensé à salé l’eau des pâtes. D’ailleurs, Felicia n’allait certainement pas tarder à arriver, la demi-heure annoncée étant maintenant dépassée depuis quelques minutes. Je plongeais les pâtes dans l’eau de cuisson –j’en avais évidemment rajouté au cas où elle n’aurait rien mangé et, j’en avais même profité pour ranger encore un peu l’appartement. Le costume rouge avait retrouvé cette malle qui me tenait tant à cœur et elle avait quant à elle retrouvé sa place, dans ce placard à l’abri des regards. Le foulard reposait toujours sur le canapé, non loin de mon téléphone et j’avais simplement fini de remettre en ordre les quelques livres qui avaient été jetés de ce petit meuble bibliothèque, non loin de l’immense fenêtre.
Tout en m’affairant à préparer deux assiettes, quatre couverts, deux verres, sans oublier d’attaquer une deuxième bière, j’avais gardé mes sens étendus au maximum autour de mon immeuble. J’avais surveillé les alentours, guetté son arrivée. Est-ce que j’avais déjà dit à quel point j’étais heureux ? Enfin, alors que j’étais après séparer les assiettes sur le plan de travail de la cuisine, je captais cette variation de son, ce battement de cœur que je ne me laissais pas d’écouter, comme une douce mélodie à mes oreilles. Ainsi, je prenais le temps de la visualiser à travers mes sens alors qu’elle pénétrait dans l’immeuble et qu’elle prenait l’ascenseur pour rejoindre mon appartement.

Si je pouvais me permettre, quelque chose me sauta aux yeux. D’où j’étais, je pouvais détecter que sa peau était plus froide que d’habitude, qu’elle semblait fatiguée, épuisée même. Ce qui m’interpella le plus, c’était que plus l’ascenseur montait, plus elle avançait dans ce couloir, plus elle se rapprochait de moi, plus son cœur semblait se serrer, s’accélérer. À travers ces bruits qui l’entouraient et me permettaient de la voir comme si elle avait été en face de moi, elle apparaissait stressée, tendue.
De mon côté, ayant remarqué sa présence bien avant qu’elle ne soit dans l’immeuble, j’avais laissé la porte de mon appartement entrouverte, afin qu’elle ait juste à le pousser afin d’entrer. Alors qu’elle s’y affairait, je reposais ma bière sur le plan de travail tout en la gardant en main et je pouvais enfin –enfin bon sang, poser mon regard sur elle.

« Oh… », fis-je en plissant le nez alors que je détectais ses traits tirés, harassés. Pourtant, elle était toujours aussi belle, rien ne semblait en mesure d’altérer cet éclat. « C’est quoi cette tête ? Tu viens de te réveiller ? »          


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SOMETIMES, HOME IS A PERSON, NOT A PLACE
Show me you love me, you know I get scared. I'm not just broken, i'm beyond repair. Tell me you need me, you know I get scared. Make me forget that. Somethin' 'bout your fingertips, they calm me down, i need you like oxygen
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Membre du Devil's Club
Felicia Hardy
Felicia Hardy
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[Terminé] They put a bounty on my soul Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyVen 12 Jan 2024 - 18:23





RainFor so long, I have waited
So long that I almost became
Just a stoic statue, fit for nobody
And I don't wanna get in your way
But I finally think I can say
That the vicious cycle was over
The moment you smiled at me

    Six jours. Ou plutôt Sept en comptant aujourd'hui. Sept jours donc, où elle alterne entre le Devil's, et Black Cat, sans discontinuer, quitte à en avoir mal au nez, sentir cette mauvaise sensation de reflux sanguin, ses muscles chanceler. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Ce n'était qu'une question de temps, d'opportunité, de moyens avant que Fisk et Mallow n'agissent. Alors sans discontinuer, sans cesser ses bonds en crabe ou en souplesse, le Chat Noir avait écumé New York, ses contacts, noué un lien avec Foggy Nelson et possiblement Jessica Jones (grâce à Foggy) pour prendre à revers ces salopards. Malheureusement, cela lui coûte aussi en terme de santé, et d'angoisses. Les erreurs sont de plus en plus fréquente quand elle sert, elle a même des phases où elle se sent partir tant elle est fatiguée.
Alors, quand elle rentre chez elle aux aurores, Felicia tombe, s'affale, à même le sol. Sa gorge brûle, elle a mal partout. Mais dans son sac se trouve ce qu'elle voulait. Alors même si elle souffre, Felicia se marre faiblement, prise de l'hilarité que l'on ressent après un violent shot d'adrénaline. Peut-être que c'est aussi l'endorphine qui lui fait ça mais ... Elle rit. Elle rit pendant que celui qui est communication avec elle soupire et répète sans cesse "Oh mon dieu, oh mon dieu" avant de laisser éclater sa joie, de lâcher un "Fuck yes" et hurler dans son bureau comme un espèce de loup hurlant à la lune. Ils sont tous les deux à bout, fatigués, stressés pour une raison commune mais avec des situations différentes. Ils ont réussi. Sans que Fisk ne le remarque, ils ont réussi à lui siffler ces fichus dossiers concernant Matthew, l'ont entendu hurler et demander à ce qu'on lui retrouve illico ce qui lui a été volé. Et Felicia ne s'est pas faite prendre, ils ne savent pas que l'auteur du vol c'est Black Cat.

— Arrête de hurler comme ça Fog', c'est pas non plus le Superbowl.
— Tu te fiches de moi ? ! C'est mieux que le Superbowl !!! On a les dossiers ! Les dossiers !!!
— Et les copies numériques ... que j'ai bien effacées. Ouais ... il a plus rien. On a tout ...
— Putain ouais, prend cet œuf sur ton crâne d'oeuf, Omelette Wilson !
— Attends, t'as repris ma phrase alors que tu m'as jugé plus tôt ?
— Il n'y a aucun enregistrement qui peut attester de tes allégation Black Cat.
— Urgh ... les avocats ...

Roulant sur le côté pour se mettre sur le ventre et ainsi espérer que cette rotation lui donnera l'entrain nécessaire pour ne serait-ce que se mettre sur ses genoux, Felicia s'appuie sur les barres de son chauffage et se redresse comme elle peut en grognant.

— Il faut que tu m'envoies rapidement l'original.
— Non, il serait capable de se dire que ... que t'es dans le coup ... 'Faut que je foute ça dans une de mes planques.
— Tu ne te rends pas compte de ce que c'est. Si ça se trouve on a de quoi faire tomber Fisk là dedans. On pourrait ...
— Non. Je peux pas. Matt me tuerait si je te passe le dossier. Déjà que je vais devoir lui cacher ce qu'on a fait hier soir ... Orf ... Argh ...
— Ça va ?
— Ouais ... ouais. Juste ... un point côté et encore le reste de mon combat avec l'autre tâche de garde quand j'étais dans le noir. Trois fois rien. Juste ... détruis le communicateur. Je te recontacte demain ... le temps ... le temps de souffler.



    Sur ces mots, elle retire de son côté le dispositif et l'écrase sous le talon de sa botte. Le son métallique crisse, et elle espère vraiment que Foggy l'a enlevé rapidement parce que sinon il va se taper une série de bruit bien stridents dans les tympans. En tout cas, Felicia rampe, grogne, geint. Elle n'est pas bien du tout, et même avec toute la volonté du monde pour arriver jusqu'à sa petite baignoire, elle se retrouve sur les fesses à avoir une flemme intersidérale à ne serait-ce qu'enlever son costume. Alors elle glisse dans la faïence après avoir détaché ses grappins tourne les robinets et laisse l'eau chaude couler sur son corps encore habillé. Et dieu que c'est bon de sentir cette eau chaude couler sur son corps couvert de sueur, de crasse, de poussière, et de ces quelques ecchymoses qui prennent place sur sa joue, son épaule ou son genou en se manifestant de leur couleur violacée.
Il y a aussi le fait que mettre une combinaison pareille dans l'eau et cette perruque encore sur sa tête dans cette douche/bain, n'est pas la meilleure idée du monde. Ça colle, c'est lourd, ça lui donne l'impression de n'être qu'un sac de farine qui se densifie sous les infiltrations d'eau, mais ! Au moins ça détend ses muscles. Avec un peu de volonté et en somnolant un peu pendant elle pense quinze minutes, elle arrive à se défaire de sa perruque, puis du costume, avant de profiter pleinement de son bain.

— Heureusement que je n'ai rien à faire ce soir, je suis ... claquée.

Oui, enfin ... c'est ce qu'elle croit, alors qu'elle plonge toute sa tête dans l'eau et appuie ses pieds contre le carrelage de la baignoire. Parce que dix heures après à dormir comme une bienheureuse, deux autres heures à faire l'état des dégâts sur sa peau et remarquer que l'autre enfoiré lui a fendu la lèvre inférieure, Felicia remarque enfin alors qu'elle s'apprête à nouveau à somnoler entre ses draps dans le plus simple appareil, une notification sur son téléphone. Et dès qu'elle voit le nom, ses yeux font des soucoupes, son cœur bondit bien trop rapidement pour son propre bien et elle avale sa salive de travers à s'en faire mal aux bronches. C'est Matt. Matt veut la voir ? Quoi ? Maintenant ? Elle ne s'est même pas remise de tout ça, de tout ce qu'elle a fait pour lui. Elle est dans un état lamentable et en plus, en plus elle a ces bleus, cette lèvre fendue. Et merdeeee ! Felicia essaie de réfléchir, de voir comment elle peut faire pour paraître potable, et ne pas ressembler comme actuellement à la sorcière ébouriffée.
Sauf qu'elle ne réfléchit pas, elle agit impulsivement et se met à enregistrer vocalement le message à envoyer à Matt. Mais quelle abrutie !

— Oui ! Oui. J’a-rrive. Bien sûr. Je suis là dans une demi heure.

Et le téléphone lui tombe des mains. Elle essaie de le rattraper désespérément avec qu'il ne touche le sol en agitant ses mains et en se baissant, mais le téléphone fait un plat au sol magistral. Mains plaquées au sol, accroupie durant dix secondes avant de tomber sur ses fesses, Felicia réalise ce qu'elle a fait.

— M*rde.

Oui, Felicia Hardy. Tu viens juste de dire que tu serais là dans une demi heure. Il vaut mieux que tu t'actives.



    Bon. Elle arrive avec dix minutes de retard. En même temps, elle s'était habillée à la va vite et maquillée de telle sorte à cacher les fameux bleus avec tout ce qui pouvait être extra couvrant dans son set de maquillage. Resserrant sa veste ainsi que son écharpe sur sa gorge et sa poitrine, Felicia s'émeut, s'excite, mais appréhende grandement de le revoir. Non pas qu'elle ne l'aime plus. Elle l'aime toujours autant, s'est déclarée à son meilleur ami sur cet amour pour justifier le pourquoi de ses actions. Elle avait fait tout ça pour lui, pour le protéger, pour aussi mettre son premier coup dans le nez à Wilson Fisk. Felicia se sent étonnamment confiante et puissante face à cette réussite, mais elle est aussi honteuse et particulièrement partagée sur le fait qu'elle ait agi de son propre chef, en sachant que sept jours avant Matthew n'avait pas vraiment fait part de son approbation quand à son plan. Enfin, ce qu'il s'avait de son plan. Le casse chez Fisk, il n'est pas au courant. 
Donc, elle est nerveuse. Fatiguée. Un peu anxieuse. Elle a l'impression d'être en pilote automatique, que le son de l'ascenseur est un bourdonnement intempestif lors de la montée, et qu'à chaque secousse, elle va vomir alors qu'elle n'a rien dans le bide. Purée, elle est sûrement moche. Moche à en faire peur avec son air cadavérique et ce manque de cohérence dans ses vêtements. Elle a aussi aussi froid, quand un pan de sa veste ne couvre plus ce qu'elle est censée couvrir. Dans tous les cas, elle n'a plus vraiment le choix, quand ses yeux se portent sur les lumières annonçant la montée des étages, la blonde voit qu'elle est déjà au douzième. La sonnerie, l'ouverture des portes. Ses doigts tremblent, ses joues chauffent parce qu'elle se dit qu'enfin elle va le voir, mais son cœur se serre aussi car elle se doit de garder son casse chez Fisk secret.

— Je suis là.

Dit-elle de sa voix enraillée. Sa main pousse la porte entrouverte, et ne serait-ce que cette infime attention la touche. C'est le signe qu'il l'attend, l'invite à entrer et cela la tourneboule alors qu'elle se doit de rester la plus stoïque possible quand à ses sentiments. Mais c'est comme ça quand on aime, on ne peut pas se retenir. On ne peut pas cacher le fait que d'un simple regard, d'une simple entente de la voix de l'autre, cette furieuse envie qui nous pousse et ce tordu de chaque organe. Ses yeux s'écarquillent, ses lèvres s'entrouvrent, et portée par tout ce panel, Felicia avance, avance toujours plus vite vers lui pour le serrer dans ses bras. Son coeur se tord, se secoue, devient un creux. Son nez inspire son odeur, sa joue se love dans le creux de ses pectoraux et ses doigts agrippent le tissu de son haut. Puis, elle soupire, comme libérée d'un énorme poids, dans un long et plaintif souffle chaud.

— Tu m'as ... manqué.

Felicia s'est fait tellement violence ces derniers jours, pour ne pas le voir. Pour qu'il ne sache pas ce qu'elle montait pour ne serait-ce que l'aider, qu'il sache qu'il n'est pas tout seul et qu'elle n'est pas sa baby-sitter. Parce qu'une baby-sitter ne ferait pas ça pour un homme. C'est elle et seulement elle qui l'a fait pour cet homme, son homme. Matthew. Cependant elle n'a toujours pas répondu à sa question, et même si ce moment leur fait du bien à tous les deux, il faut qu'elle parle. Du moins qu'elle essaie de parler. Alors elle relève la tête et le regarde avec ce petit sourire fatigué, mais un peu niais.

— Oui j'ai ... j'ai eu des jours compliqués.

Ce qui est vrai. Surtout hier, qui a été le paroxysme de tout cela. Ses doigts fatigués en tremblent, en souvenir de tous ces systèmes, ces protocoles qu'elle a craqué, l'angoisse qu'ils ont dû soutenir et subir pendant la copie des données puis leur effacement. Et puis cet homme qu'elle avait presque tué en l'étranglant, pendant qu'un autre qui arrivait s'était pris comme par magie un des objets de collection de Fisk dans la figure. Elle est contente d'avoir réussi son coup avant que cet enfoiré de crâne d'œuf n'agisse.

— Tu es toujours là ... toujours aussi beau, prévenant ... sans un chemisier tâché de sang à grogner sur mes draps de papier ... Oh. Oh mince je ... désolée ça se trouve tu te remets toujours de tes blessures et moi je suis là, à te serrer comme si de rien n'était.

Felicia commence à se détacher de lui, ayant peur qu'il manque d'air ou ne ressente soudainement une migraine suite à ses contusions. Elle en profite aussi pour cacher ses lèvres de sa main droite pour cacher celle qui est fendue, en raison de leur proximité qu'elle a, on le rappelle, engagée. Malheureusement, toute tentative est vaine quand on est avec Matthew. Il doit déjà savoir qu'elle lui cache quelque chose, et que ce quelque chose est gros, bien trop gros pour qu'il ne la réprimande pas. C'est sans doute de ça dont elle a le plus peur, en sachant qu'en cet instant tout est si parfait, et qu'elle se pâme d'amour pour lui en se plongeant ne serait-ce qu'un instant dans ses yeux.
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyVen 12 Jan 2024 - 21:18




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy



Peut-être que j’avais des choses à cacher. Peut-être que durant cette interminable semaine, voir Melvin n’avait été que la finalité, que le choix du désespoir. Aujourd’hui était le septième jour après. Après le jour zéro, le jour où Auden Mallow s’était pointé chez moi, s’était permis de forcer ma porte. Le jour du début de quelque chose qui m’avait fait penser à Stick et sa guerre sainte. Ce jour zéro, j’avais été menacé, molesté dans ma propre demeure. On m’avait frappé, on m’avait blessé sur tous les plans, on avait ravivé des douleurs que Felicia avait endormie. Ce jour avait clairement marqué la naissance d’une pensée, d’une idée qui ne m’avait jusqu’alors jamais traversé l’esprit. L’idée de quelque chose de plus grand, de quelque chose qui me dépassait.
Jour un, après avoir passé la nuit chez Felicia, j’étais retourné dans mon appartement pour constater que rien n’avait changé. Je m’étais évidement excusé de mon comportement, de mes propos, passablement justifiés par ce formatage que j’avais subi durant des années. À peine arrivé chez moi, je m’étais affalé sur le canapé et j’avais dormi, j’avais laissé le temps qu’il fallait à mon corps pour récupérer.

Jour deux, je m’étais réveillé en début d’après-midi, la faim m’avait tiré de ce sommeil réparateur. Je n’aurais pas dit que mon corps allait mieux, mais il y avait eu une faible amélioration car déjà, j’avais réussi à tenir sur mes deux jambes. Je m’étais alors nourri rapidement et j’avais enclenché les démarches de mon départ pour cette nouvelle aventure. Je m’étais rendu chez Foggy, j’avais pris mon courage à deux mains pour affronter mon plus vieil ami et il s’avéra qu’aucun de nous deux n’était capable d’en vouloir à l’autre. D’extérioriser ce qui nous avait bouffé, de mettre des mots sur nos divergences. C’était un premier pas, mais il était intéressé. Un nouveau mensonge qui ne regardait que moi. Celui-ci, Foggy ne l’apprendrait jamais. Il penserait seulement que je ne pouvais plus tenir loin de lui, que j’avais jugé qu’il était temps de recoller les morceaux. C’était un infime partie de la vérité. Après ce que j’avais vécu dans mon appartement l’avant-veille, j’avais vite compris que j’aurais besoin d’un avocat. Et si je faisais ce pas vers lui, si je revenais avant lui, Foggy se sentirait redevable lorsque le procès de Matthew Murdock serait annoncé. Je me haïssais pour cette décision, pour cette manipulation.

Jour trois, je m’étais remis à la méditation pour permettre à mon corps de guérir bien plus vite que la normale. En l’espace d’une journée entière, assis en tailleur sur le sol à la recherche de cet équilibre intérieur, de cette paix de l’âme qui permettait de se concentrer uniquement sur les plaies et des les panser, j’avais réussi à recharger mes batteries. J’avais nettoyé toutes mes blessures, changé des pansements et commencé à remettre un peu d’ordre dans cet appartement. J’avais également préparé, mentalement une liste de nom.
Jour quatre, j’avais pris contact avec la majorité de cette liste. Angela Del Toro qui avait été connue sous le pseudonyme de White Tiger. Samuel Chung aka Blindspot. Danny Rand, Iron Fist. Marc Spector le si bien nommé Moon Knight et, Yuki, la fille des ombres. Ce jour, j’avais finalement mis à profit ce que j’avais appris de Stick et de sa guerre sainte : pour gagner, il fallait se constituer une armée.

Jour cinq et six j’avais préparé ma stratégie, mon angle d’attaque comme de défense. Je connaissais trop bien Wilson Fisk, probablement mieux que personne dans cette ville. Il n’était pas le genre d’homme à se précipiter, à bâcler le travail. Non, il aimait prendre son temps, il aimait laisser mariner et faire ainsi comprendre que c’était lui qui était aux commandes, lui et personne d’autre. C’était ce qu’il allait me faire subir, j’en étais sûr, persuadé, convaincu. Il allait me laisser le temps de réfléchir, de croire et d’espérer. Il allait me laisser penser que j’avais une chance, que je pouvais peut-être me sortir de ce merdier et au moment où je m’y attendrais le moins, il frapperait. Ma vie entière avait été pavée de pièges dans lesquels je m’étais toujours jeté, parce qu’il n’avait jamais s’agit de moi. Il avait toujours fallu envoyer un message : Daredevil ne reculait jamais. Depuis qu’Auden avait quitté mon appartement, le piège s’était refermé sur moi, je n’avais plus qu’à attendre le dénouement en me préparant au mieux.

Fisk allait vouloir me faire tomber, me garder envie pour mieux apprécier ma chute. Sauf que j’avais un plan et le plan, c’était liste de cinq noms, mon armée. Tous avaient reçu le même message, la même consigne. Il ne s’agissait pas de quand mais de lorsqu’il m’arriverait quelque chose, il devait détruire l’empire de Fisk. Frapper aux points stratégiques : les sites de blanchiment d’argent, les sites de trafics. Tout ce qui maintenait Wilson Fisk à flot devait brûler. Si je tombais, il tombait avec moi.
Jour sept, c’était Melvin. La solution du désespoir, la solution du dernier espoir, de la dernière volonté. Il s’agissait de protéger Felicia, de faire en sorte qu’elle ait toutes les chances de son côté pour survivre à ce qui allait arriver. Il s’agissait de lui donner un coup de main pour qu’elle soit en mesure d’affronter les menaces qui se profilaient à l’horizon, lui donner de quoi se battre à armes égales. Comme je l’avais dit à Melvin, personne ne m’enlèverait Felicia. Personne. Personne ne serait jamais en mesure de m’enlever cette femme qui venait d’entrer dans mon appartement et qui s’était précipitée dans mes bras. Ce n’était pas une option, pas une éventualité, c’était une certitude, un putain d’état de fait : rien au monde ne me séparerait de Felicia.

« Je vois ça. », dis-je en souriant alors que mes bras l’enserraient et que je me pressais de plonger mon visage dans ses cheveux. « Tu m’as manqué aussi. »

Ça aussi c’était un fait. Durant ces six précédents jours, elle n’avait jamais cessé d’errer dans mon esprit. Je n’avais jamais arrêté de penser à elle, de vouloir la contacter -surtout après ce qui s’était passé chez moi mais, je n’avais rien fait. J’avais voulu prendre un peu de recul, la laisser un peu tranquille après cet épisode foireux. J’avais voulu profiter de ce temps pour préparer ma riposte, pour être prêt le jour venu. Alors qu’elle relevait la tête, je déposais instinctivement un baiser sur son front, inspirant dans sa chevelure. Dire qu’elle m’avait manqué était un euphémisme. En son absence, je ne m’étais jamais senti aussi vide, aussi vulnérable, aussi…triste.
Elle m’avoua avoir eu des jours compliqués et s’empressa d’enchainer sur des choses plus légères. Elle parlait vite, trop. Je pouvais sentir les battements de cœur au cas où elle l’ait oublié. Je pouvais ressentir le moindre changement de température à l’intérieur de son corps, détecter qu’elle avait certainement un peu trop forcé sur le fond de teint -comme pour mieux cacher quelque chose. Et bien qu’elle ait mis sa main devant sa bouche, mes sens me permettaient tout de même de voir cette lèvre fêlée. J’étais également en mesure et ce malgré le fait qu’elle soit habillée de détecter des contusions notamment sur son épaule et son genou.

« Même si te serrer dans mes bras me faisait saigner à mort, je continuerais. », murmurais-je en guise de réponse, la retenant alors qu’elle semblait vouloir s’écarter de moi. « Ça va mieux, j’ai repris la méditation cette semaine. C’est une technique que mon mentor m’avait enseigné, ça permet de faire guérir le corps plus vite. Très spirituel, tu devrais essayer. »

Ce n’était pas une attaque directe face à ce que mes sens me permettaient de voir. C’était plus une manière détournée de faire un peu d’humour et d’en même jauger sa réaction en entendant ces trois derniers mots. Sans pour autant attendre qu’elle me réponde ou réagisse, j’attrapais délicatement cette main qui tentait inutilement de me cacher ses lèvres et déposais un baiser dans sa paume.

« Va t’asseoir, on dirait que tu vas t’écrouler…tu sais, comme moi la dernière fois. »

Dans un léger sourire, mes lèvres se joignirent aux siennes parce qu’elles aussi m’avaient manqué…même si tout dans son attitude, dans les traces sur son corps puait le mensonge. Il y avait quelque chose qui ne me plaisait pas, quelque chose qui me dérangeait mais sans pour autant que je ne me sente inquiété. Lui adressant un clin d’œil, je prenais la direction de la cuisine. Pas nécessairement pour aller m’assurer que les pâtes ne collaient pas dans la casserole, mais surtout pour lui donner un peu d’espace, lui permettre de respirer et d’éviter le regard que j’avais posé sur elle. J’avais également besoin de respirer parce que…parce qu’il y avait un truc, une odeur que je sentais sur elle, une odeur que je connaissais, que je n’avais pas senti depuis longtemps mais que j’avais du mal à identifier.  

« Bière ? », demandais-je tout en ouvrant le réfrigérateur afin d’en attraper une et de la décapsuler, comme la précédente. « Je sais que parfois, certaines choses sont mieux cachées que révélées, on va dire que je suis plutôt…bref. Je ne te le demanderai qu’une fois, Feli’. Qu’est-ce qui s’est passé ? », lançais-je depuis la cuisine sur un ton placide, calme tout en remuant les pâtes et en agitant un peu la sauce que je venais de mettre à chauffer. « Laisse-moi finir, s’il te plais. Déjà, ce n’est pas une menace. Je sais quand les gens mentent, je sais que tu es entrain de me mentir, ça se voit. Tu peux être la meilleure menteuse du monde avec ton entourage, ça ne marche pas avec moi. », dis-je en tapotant mon torse, juste sur mon cœur.

« Tu as des choses que tu veux garder pour toi et je l’entends, mais ne me dis pas que c’était des jours compliqués quand ton genou est contusionné, quand ton épaule est violacée. Tu as mis trop de fond de teint pour cacher je ne sais quoi et il y en plus d’un côté que de l’autre, même si c’est qu’une question de milligrammes et que tu n’as pas pu t’en apercevoir. Et ta lèvre est fêlée, Feli’. J’aurais pu le voir quand tu étais dans l’ascenseur ou dans la rue, pas la peine de mettre ta main devant. Que tu ne veuilles pas me dire ce que tu as fait, ok, je suis ok avec ça. Soit. Mais sois honnête avec moi s’il te plait, dis moi que tu ne peux pas m’en parler, que tu ne veux pas m’en parler ou je sais pas…dis-moi juste que ça va aller, que j’ai pas à m’inquiéter… »

Au fil de ce monologue que je ne voulais pas accusateur mais compréhensif, j'étais revenu vers elle, bières en main et avait déposé la sienne sur la table basse, juste devant elle.   


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Felicia Hardy
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[Terminé] They put a bounty on my soul Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptySam 13 Jan 2024 - 1:44





RainFor so long, I have waited
So long that I almost became
Just a stoic statue, fit for nobody
And I don't wanna get in your way
But I finally think I can say
That the vicious cycle was over
The moment you smiled at me

    Dans la panique comme dans le besoin de le serrer dans ses bras Felicia a oublié certains détails. Non. Beaucoup de détails. Comme par exemple, citons le plus flagrant (même si Matt ne peut pas le voir, enfin elle croit) ... cette jolie couche de fond de teint couvrant provenant de sa joue qui, dès à présent, peint de sa couleur chair le tissu du tee shirt de Matt. Elle le remarque en s'écartant et en cachant sa lèvre de sa main, ce qui provoque chez elle un léger tremblement de paupières. D'habitude, elle arrive à tenir, à ne rien laisser paraître. Mais avec lui, ce n'est pas possible. Et de toutes manières, ça ne sert à rien car dans le fond elle sait déjà qu'il sait. Matthew Murdock est le narrateur omniscient, après tout. Elle oublie si facilement dans la panique qu'en cet instant, ses sens sont aussi focalisés sur sa personne, entière, immuable, tout comme elle. Elle entend ses battements de joie d'être avec elle, sa respiration qu'il essaie de garder calme, malgré les légers changements quand elle se colle, quand elle s'écarte. Ces petites nuances sont devenues bien plus présentes depuis que Matt lui avait partagé ses manières de percevoir le monde. Bien qu'elles ne les appliquent que sur lui par instinct et envie de savoir si tout va bien.
Et elle sent. Elle sent que lui aussi cache des choses. Qu'ils ne se disent pas tout, même si ils sont heureux de pouvoir enfin se toucher d'amour et de tendresse. Ils se sont manqués mutuellement, et même si elle sait que le sentiment est partagé, cela l'emplit d'un sentiment de plénitude comme elle n'en a jamais connu.

— Vraiment ? J'aurai dû revenir dans douze jours alors.

C'est faux, elle n'aurait jamais tenu aussi longtemps. Cela l'aurait angoissée plus que de raison, l'aurait privée de sa chaleur, de sa douceur et son parfum si boisé qui enveloppe son nez comme sa gorge de sa force et de son épice. Elle aurait été hantée par le besoin d'être contre lui, de sentir son souffle contre sa nuque, entendre son rire faire vibrer son corps et ses tympans. Non, ça n'aurait pas été possible. Mais elle ne peut s'empêcher comme à chaque fois de blaguer. C'est une manière qu'ils ont en commun pour détendre l'atmosphère.



    Même si la serrer l'aurait fait saigner à mort, il continuerait. Cette phrase la frappe, l'enflamme et soulève son coeur car même si la beauté et la force de ces paroles sont encore une de ces déclarations qui la mettent tant en branle, et lui donnent envie de les inscrire une à une dans un carnet avec la date en guise de rappel de ces souvenirs, elle ne souhaite pas le faire saigner. Peut-être que certaines ont pris cela pour la plus belle des manières de se dévouer, mais pas elle. Ce qu'elle veut, c'est qu'il soit sauf, et qu'il se sente fier de ce qu'il est. La revoilà lovée contre lui, la main cachant toujours sa lèvre blessée. Ses yeux commencent à se fermer car l'étreinte de Matt la réconforte, l'apaise. Mais ses mots, sa réflexion quand à la méditation la soutirent à ce début d'état de calme.

— Généralement ... je fais ça en me mettant dans mon bain douche. J'ai remarqué récemment que c'était plus efficace en étant accompagnée ... que seule. Même si c'est moins spirituel, et pas très écologique.

Réplique-t-elle en haussant faiblement les sourcils. Oh elle sait où il veut en venir. Elle connait les signaux, les sous entendus. Et le sien signifie tu es stressée et fatiguée Felicia, je le sens. Tu ne peux pas la faire à moi, mais je ne te pousse pas à me le dire. Du moins pas de suite. Oui, bon, ok ! Il sait, elle sait qu'il sait ! Merci Matthew ! La blonde roule donc des yeux et se maudit de ne pas avoir ramené des lunettes de soleil. La belle affaire, en plein hiver ! Et même avec ça à tous les coups, il aurait remarqué ses yeux fatigués. Pour couronner le tout, dans un geste certes doux et diablement tentateur tant cela est courtois, Matthew l'embrasse dans la paume. En la regardant. Un frisson la parcourt, ses doigts s'agitent brièvement, secoués par cette vague ... Et ... ce qui était censé être froid voir tiède au niveau de ses joues, commence à chauffer. Il sait. Ainsi dévoilée par les mots et le geste, Felicia le fuit du regard en étant fichtrement gênée. Sa blague quand à la dernière fois n'arrange pas les choses, parce que oui, elle pourrait à tout moment s'évanouir tant il met à l'épreuve ses dernières forces.

— Celui où tu as fini par ressembler à Aladin sur son tapis magique après que Jafar lui ai passé une rosse ? Oh oui je m'en souviens. D'ailleurs ta baby sitter va bien ?

Pique légère et délicate quand au fait qu'il avait craché ces mots autant à son intention qu'à Milena. Et que, bien évidemment, les deux jeunes femmes l'avaient aidés à leur manière à se poser dans autre chose qu'un appartement complètement détruit, avec du sang au sol. Il l'embrasse, lui fait sa fameuse invective qui devient ce rituel entre eux. Et elle sourit contre sa bouche, même si elle commence un peu à grimacer en raison de l'étirement de l'entaille. Matt s'écarte, repart vers la cuisine, lui laissant ainsi l'espace nécessaire pour respirer, et reprendre un minimum ses esprits. Visiblement éreintée, la jeune fille cède à la tentation et s'allonge de tout son long et sur le dos sur les assises de ce canapé dans une chute presque mélodramatique et un peu exagérée. Bien que le sentiment de plénitude et de besoin de recevoir un câlin princier d'un oreiller confortable vaille ce genre de gestuelle.

— Mh mh. Prépares-en une seconde au cas où, s'il te plaît.

Bien sûr, au moment où elle s'écrase et commence à trouver le parfait calé de ses épaules comme de son auguste fessier, Matt parle du sujet qui fâche. Il le fait en toute écoute et compréhension, donc rendons à César ce qui est à César. Malheureusement, ça reste un sujet qui fâche. Felicia s'écrase un peu plus en voulant ne faire qu'un avec le canapé et perd le confort qui faisait tant de bien à son bassin. Qu'est-ce qui s'est passé. Une boule se forme dans la gorge de la demoiselle, qui cherche ses mots, une excuse désespérée qui lui dira un peu, sans dire tout. Ou même rien du tout ? Non, ce serait le trahir. Elle commence à ouvrir la bouche et prendre une inspiration, mais Matt l'arrête et continue son explication. Il lui dit que ce n'est pas une menace. Heureusement, sinon elle l'aurait pris mal et ça aurait pu partir de suite dans un ton bien plus acide que les tomates de sauce. Qui sent divinement bon, précisons le. Il lui rappelle ensuite qu'elle ne peut pas lui mentir, et elle sait. Bordel, elle sait que c'est impossible parce qu'avec lui, elle est un livre ouvert. Mettez lui Ezekiel, un client, même sa vieille voisine de pallier, elle mentira sans problème comme une arracheuse de dents !



    Elle se tourne sur le canapé, se mettant cette fois sur le ventre. Ses bras se calent sur l'accoudoir, et son menton sur le revers de ses mains. Quand à ses jambes, elles se lèvent et font des mouvements d'avant en arrière pendant qu'elle l'écoute, avec le coeur gros, qui se tord de plus en plus comme un torchon, à mesure qu'il énonce ces faits indubitables, et si vrais. Felicia se sent conne. Atrocement conne. À quoi s'attendait-elle sérieusement ? Elle est dans un état pas forcément folichon, mais pas non plus à l'article de la mort comme a pu l'être Matt. Elle ne minimise en rien le fait que ce n'est pas honnête, ni même juste, de lui avoir caché tout cela. Mais ... elle a peur de sa réaction. Peur en sachant comment il a déjà réagi concernant Fisk, peur que ça retombe sur Foggy qui l'a aidée en sachant que Matt allait tomber, et qu'il était revenu sans lui signifier qu'il avait juste besoin de son ami. Felicia se retient à contrecoeur de lui dire cela, en vrai, concernant Foggy.

— Je vais paraître parano, mais tu n'as remarqué aucun grésillement de micro, ou de tout autre dispositif dans ton appart', pas vrai ?

Elle ne remet pas en doute ses capacités, loin de là, c'est juste sa paranoïa qui parle en raison de la gravité de la situation. Et elle a besoin de savoir que rien ne filtrera, que personne ne sera mis en danger si elle avoue ne serait-ce que quelques informations. Ses jambes s'agitent un peu plus frénétiquement, quitte à taper les semelles de ses baskets par moments. Ainsi avoue-t-elle que ça reste tout de même ... grave ? Elle se retourne encore, pour cette fois se mettre le côté et en position foetale, le tout en grognant de dépit, évidemment.

— Je veux être totalement honnête avec toi, Matt. Mais ... j'ai peur de ta réaction. Tu me caches aussi des choses, et j'ai peur aussi de ça, dans ... quoi ça va t'embarquer.

Suite à ce qu'il s'est passé la dernière fois, elle ne sait pas jusqu'à quelles extrémités il pourra aller. Et si ... et si il rejetait encore son aide. Et si, au final il la repoussait, la réprimandait et l'abandonnait malgré tout ? Le doute l'assaille, son coeur s'alourdit dans ces films qu'elle se fait. Il faut qu'elle en parle, la communication, c'est la clé ... pas vrai ? Ses paupières se ferment à demi, et elle se recroqueville, prenant ses mollets entre ses mains. Ce qui fait qu'elle est presque en boule à ce stade. La bière pourrait l'aider à encaisser mais elle ne la voit même pas.

— Je suis revenue d'un casse ce matin. Et hier soir ... tu as du le sentir vu comment tu as fait le nez. J'ai vu ton ami, Foggy.

Pour t'aider Matt, parce que je t'aime. Parce qu'elle peut aussi le protéger, montrer qu'elle n'a pas peur de New York, ni de ses plus vicieux habitants. Après tout, elle les vole et se moque de leurs plaintes et leurs envies de la mettre au pilori.

— Il est vraiment adorable. Drôle, facétieux. Emphatique et résilient. Je comprends pourquoi toi et lui vous êtes si proches. Mais  ...je pense que tu aurais dû lui dire pourquoi tu venais. Parce qu'il s'en est douté. Il se préparait déjà, au cas où ça dérape ... Comme moi. Ce n'est pas un reproche, Matt. Tu es maladroit dans ces moments là parce que tu ne veux pas qu'on s'investisse et que ça nous fasse du mal. Mais nous aussi ... on ne veut pas que tu te fasses du mal ... Je te l'ai déjà dit ce soir là. Tu as vraiment du mal quand on te tend la main.

Sa voix s'enraye, s'affaiblit, parce que les mots l'attristent, lui font rouvrir des plaies qui sans doute jamais ne se fermeront. On a tous nos démons, nos diables qui chuchotent et nous disent de faire pire dans une glissade incontrôlée. Elle se redresse enfin, ravalant sa salive, attrapant du bout des doigts le goulot de cette bière qui bascule et tourne sur sa partie basse, le regard toujours porté on ne sait où, un flou venant flotter dans ses yeux bleus.

— Si je te dis pourquoi je suis allée chez Fisk, le pourquoi de mes bleus, tu me diras en retour ce que tu as fait ? Tout ? Presque tout ?

Elle l'a dit. Le F-word comme on peut le nommer. Ou celui dont on ne doit pas prononcer le nom comme Voldemort dans Harry Potter. De toutes façons, lui dire pourquoi j'ai fait ce casse aurait été évident. Ça a été le fer de leur froid, il y a de ça six jours, de ce besoin d'espace pour faire ce qu'ils avaient à faire. La gorge de Felicia se noue de plus belle, portée par l'appréhension de ce qui va suivre. D'ailleurs pour éviter que ça l'étouffe, elle attrape définitivement la bière et boit une, deux, trois bonnes gorgées, histoire de pouvoir encaisser ce que va lui dire Matt. Elle se tente à d'ailleurs le regarder, pour s'enquérir de son état.

— Six jours, voir sept. C'est assez pour monter un plan rapide et efficace, pas vrai. Surtout en situation de crise.

Là, c'est à elle de lui montrer qu'elle n'est pas dupe et qu'il va devoir faire avec, parce que ça fait partie de son incroyable panel de femme intelligente, avec un charme inégalé en bonus.
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyDim 14 Jan 2024 - 20:55




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

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J’acceptais la remarque, sans répondre, avant de repartir en direction de la cuisine. Depuis quelques jours, plusieurs semaines même, j’étais plus à même d’encaisser sans surréagir. C’était une capacité que j’avais abandonné, laissé de côté pour devenir ce que j’étais devenu. J’avais choisi la solution de facilité, comme beaucoup l’auraient certainement fait à ma place. Ce n’était pas une excuse, ni une manière de minimiser ce que j’avais pu faire durant cette sombre période de ma vie. L’important, c’était de retenir que je faisais des efforts, n’est-ce pas ? L’important c’était de retenir que je voyais enfin le bout du tunnel et je pouvais même aller jusqu’à dire qu’elle m’avait arraché à ce tunnel, qu’il était derrière moi. Pas si loin que ça, mais suffisamment pour que l’espoir de ne plus y rentrer me caresse.
J’encaissais donc cette remarque sur ce qui s’était passé chez moi, sur le fait que j’avais été battu…parce que je m’étais laissé battre. Je m’étais cru capable d’encaisser tout ce que cette pourriture avait voulu me faire vivre, je m’étais vu plus fort que je ne l’étais. Avec du recul, car j’avais pris le temps d’analyser ce qui s’était passé, si le costume n’avait pas été dans les débats, j’aurais tenu. J’y croyais parce que je savais que quelque part au fond de moi, il y avait toujours quelque chose qui faisait que je me raccrochais à Felicia. J’avais besoin d’elle à un point inimaginable, cela dépassait l’entendement, c’était devenu vital.

Et pourtant, cette même Felicia, celle qui était si radieuse, si rayonnante, si…si tout, n’était que l’ombre d’elle-même. Quelque chose n’allait pas et ça se voyait. Tout comme j’avais été capable d’encaisser cette remarque -qui me faisait d’ailleurs penser que, trop pris par mes préparatifs, je n’avais pas recontacter Milena, je prenais à nouveau sur moi. Felicia me cachait quelque chose, ça se voyait, c’était terrible de le savoir, de le percevoir sans qu’elle n’ose me le dire. Il n’était donc pas question de lui faire la morale, de lui passer un savon ou d’agir d’une manière qui aurait pu la pousser à se braquer. Elle avait ses raisons, elle devait même agir de cette manière par peur de moi. Elle devait appréhender ma réaction, je pouvais la sentir aux fluctuations de températures sur sa peau.
Planté à côté du canapé, cherchant à trouver ce regard azur, à comprendre, à savoir, je posais finalement ma bière sur la table et m’écartais, pour la seconde fois. Son mutisme me tuait. Son silence était une lame insidieuse qui me déchirait le cœur. Entendre le sien palpiter, se serrer, percevoir ses poils se hérisser, sa gorge se nouer sans que le moindre son, le moindre mot ne sorte. Cela me tuait. Pourtant, je ravalais ma fierté et cette envie de l’assaillir de question. Comme je lui avait dit, si elle me rassurait juste sans se perdre dans les détails, cela me suffisait.

Je retournais donc la cuisine, beaucoup plus blessé que mon visage ne l’exprimait. J’étais bien mal placé pour lui faire la morale concernant les mensonges, ma vie en était jalonnée. Mon père m’avait menti sur ces matchs truqués, sur ce qu’il faisait pour Roscoe Sweeney et il m’avait également caché la vérité pour ma mère, je le savais. Stick m’avait menti sur ses véritables intentions, sur ce qu’il attendait de moi. Elektra s’était servie de moi, avait voulu manipuler la vérité pour me changer, pour faire de moi le roi qui règnerait à ses côtés. Et moi ? Moi, j’avais menti à tous mes amis, à toutes celles et ceux qui avaient cru bon de partager un bout de chemin, une vie avec moi. Je les avais tous trahi et je m’étais isolé, perdu dans mes mensonges. Non, j’étais vraiment mal placé pour en vouloir à Felicia.
Je me contentais donc de rester silencieux, compréhensif et attentif face à ce dont elle avait besoin, ce dont elle aurait besoin. Quoiqu’elle me cache, c’était elle et moi. Point final. Par amour pour elle, j’étais capable de tout encaisser, de tout supporter parce que…parce que je ne voulais pas la perdre, je ne voulais qu’elle.

« Quoi ? Je…non. », tentais-je de répondre alors qu’elle sortait du silence et que j’égouttais les pâtes dans l’évier. « J’ai quasiment passé la semaine ici, si quelqu’un était venu installer du matériel d’écoute, je le saurais je pense. »

Cette seconde réponse avait été prononcé dans une vaine tentative d’être drôle, d’éloigner cette espèce de tension qui régnait dans mon appartement. J’avais beau être à présent entrain de verser les pâtes dans les assiettes et d’avoir toutes ces odeurs qui assaillaient mon odorat, il y en avait deux qui me dérangeait. Sauf que j’étais tellement obnubilé par l’état de Felicia, par le fait d’à présent la détecter, recroquevillée sur elle-même dans le canapé, que je n’arrivais à me concentrer. Je n’arrivais pas à isoler ces deux odeurs, à traiter les informations qu’elles envoyaient à mon cerveau embrumé, qui n’avait de pensées que pour Felicia.
Alors que j’étais à présent entrain de répartir cette sauce tomate dont les émanations ne m’aidaient pas à me concentrer, le couperet tomba. Je relevais subitement la tête, fixant le dossier du canapé derrière lequel se trouvait Felicia. Bingo, j’avais vu juste. Elle avait peur de ma réaction. Bon, ce n’était clairement pas gratifiant et je pouvais intérieurement sentir que ça me faisait mal d’entendre ça de sa bouche, néanmoins comme toujours, j’encaissais.

Et alors que j’avais repris ce que j’étais après faire, elle prononça son nom. Je m’arrêtais brusquement, sourcils froncés, nez plissé et bouche entrouverte dans une expression d’incompréhension la plus totale. Trop d’informations à traiter, à analyser. Elle avait vu Foggy ? Putain mais c’était ça. Ce n’était pas temps l’odeur corporelle de Foggy que son parfum, c’était la chimio que j’avais senti. Et elle avait fait un casse ? Wow. Je prenais un moment pour m’appuyer sur le plan de travail, tentant sans le moindre résultat d’aligner mes pensées, de saisir tout ce qu’elle venait de me dire. Pas le temps, elle enchainait déjà.
Excellente description de Foggy cela dit en passant, mais ses mots étaient durs. Envers moi. Moi aussi plusieurs jours avant j’avait été le voir, dans le but de m’excuser, de renouer…mais pas que. Et d’après Felicia, il l’avait très bien compris. C’était trop. Pas que Felicia l’ait rencontré, pas qu’elle l’ait très certainement fait dans le but de le recruter pour m’aider. Non, ce qui était trop, c’était cette souffrance que j’imposais autour de moi. Cette manière que j’avais de briser, de détruire tout ce qui m’entourais et tous ceux qui m’entourais. Ma bouche se déforma, je faillis taper de mon poing sur le plan de travail pour évacuer d’une autre façon ces larmes qui montaient.

« Je t’avais dit que tu l’adorerais… »

C’était tout ce que j’avais été capable de dire. Une espèce de lamentable réplique, un essai de faire passer la pilule. Pas pour elle, pour moi. J’avais honte, à un point difficilement imaginable. J’avais honte de ce que j’étais alors et de ce que j’avais fait. Je me sentais honteux d’avoir manipulé ce frère que je n’avais pas vu depuis de trop nombreuses années. J’avais honte qu’il le sache, qu’il ait compris et tout de même accepté mes excuses. Alors qu’elle se redressait sur le canapé, j’allais déposer les deux assiettes sur la table et retournais aussitôt à la cuisine pour chercher des couverts, incapable d’affronter son regard.
Machinalement, j’attrapais deux fourchettes…et les laissais aussitôt échapper alors qu’elle prononçait un nouveau nom. Mon corps entier fut parcouru d’un horrible frisson et mes jambes manquèrent de flancher. Je sentis mon cœur hésiter, accélérer subitement et mes mains devenir moites, humides. Mes yeux s’étaient écarquillés et mon visage déformé dans une expression d’horreur. Pas lui. J’avais soudainement envie de hurler, de lui hurler dessus. De lui crier que c’était de la connerie pure et dure, qu’elle n’avait rien à foutre chez Fisk, qu’elle était entrain de jouer avec sa vie et que tout ça, tout ce qui arrivait et allait arriver n’était pas un putain de jeu.
Je me rattrapais au plan de travail, le serrant de toutes mes forces alors que j’entendais le bois craquer sous mes doigts. J’avais du mal à calmer ma respiration, à retenir ce halètement soudain qui rendait toute inspiration, chaque expiration difficile. Je m’accroupissais pour ramasser les deux fourchettes et me relevais aussitôt, pour les passer sous l’eau. C’était ma tête que je voulais mettre sous ce robinet, je voulais me réveiller, me dire que tout ça n’était qu’un cauchemar, pas ma putain de réalité.

« Feli’ est-ce q… »

Au fond de ma gorge, ma voix s’était brisée. Impossible de finir cette phrase, de prononcer une syllabe, un mot de plus alors que mon cerveau était en ébullition. Il fallait que je me calme, que j’arrive à séparer ces pensées les unes des autres, à tout traiter, tout comprendre. Je retournais à nouveau auprès d’elle, sentant son regard peser sur moi alors que mon seul objectif était de ne pas détacher le mien du sol. Je ne pouvais pas la regarder, pas maintenant, pas après ce qu’elle venait dire. Encore moins après cette dernière réflexion, lancée sur un ton similaire à celui que j’avais eu pour la pousser à avouer. Elle aussi se doutait de quelque chose. Sauf que moi, ce que j’avais fait, je l’avais fait pour la…oh.
Toi et moi, tu te souviens Matt ? Le sens même de cette déclaration qui nous unissait venait de frapper, plus fort que…plus fort que n’importe quoi. Je m’apprêtais à m’asseoir en face d’elle, dans ce vieux fauteuil encore debout et pourtant je restais immobile, fourchettes en main. La réalité venait de me heurter aussi fort que ce camion, à l’époque. Foggy, Fisk, c’était pour moi ? Bon sang, c’était pour moi. Je lâchais les fourchettes sur la table dans un bruit de tintement désagréable et me laissais choir dans le fauteuil, une main recouvrant ma bouche. Mon esprit se calmait alors que je comprenais. Ma respiration était à nouveau plus maîtrisée, comme les battements de mon cœur. Et alors que j’étais toujours silencieux depuis un petit moment, je relevais enfin les yeux pour regarder Felicia à travers ce voile de brume.

« T’as vraiment pris cette histoire de déclaration comme un concours, hein ? Tu voulais pas me laisser gagner, tu t’es dit que t’allais pousser plus loin…Wow je…je sais pas quoi dire, Feli’. », murmurais-je, impressionné et ému par ce qu’impliquait ce qu’elle venait de me révéler. « Fisk et moi…on a un sacré passif et il n’a jamais reculé, devant quoique ce soit, pour m’atteindre. J’aimerais dire que c’est réciproque mais, j’ai des limites qu’il n’a pas. Des limites que je ne franchirai pas. Jamais. Ce que je veux dire c’est que…ah merde, pourquoi t’as fait ça ?...Dis-moi qu’il ne sait pas que c’est toi ? Je comprends Feli’, je comprends tout même si je ne sais pas ce que tu lui as pris, je comprends…Mon Dieu, s’il sait qui tu es… »

L’homme sans peur était terrorisé, craintif, effrayé, tremblant. Je passais cette main qui recouvrait ma bouche sur mon visage, tentant vainement de chasser cette expression de peur, d’appréhension. Je comprenais vraiment, mais comme je lui avais dit Fisk n’avait pas de limites et je ne voulais pas qu’elle se retrouve en danger pour moi. Je ne voulais pas qu’il me l’enlève, qu’il me l’arrache. J’étais à nouveau entrain de lutter contre mon corps, contre mon cœur et mon cerveau pour les calmer, pour reprendre le contrôle de mon être. Quand il s’agissait de moi et uniquement moi, rien n’était en mesure de me faire peur. Quand il s’agissait de mes proches et surtout de Felicia, c’était une autre histoire.

« Je…j’ai renoué avec Foggy pour la même raison qui t’as poussé à le voir…je crois. Jusqu’ici, jusqu’à ce que tu parles de Fisk, j’étais très calme face…face à tout ça. Je sais, je le connais, je sais ce qu’il va faire. Il va me faire tomber et il y arrivera, je le sais. Alors si ça peut te rassurer, cette semaine j’ai…j’ai renoué des contacts, avec des gens comme moi, qui n’aiment pas les gens comme Fisk. Tu l’as dit, six jours, c’est suffisant pour avoir une stratégie efficace, mais lui aussi en auras une. S’il me fait tomber, je fais tomber son empire grâce à mes contacts. Ils taperont là où ça fait mal et il en souffrira. »

J’avais avoué cela sans difficulté, je n’avais rien à cacher à Felicia, si ce n’est ce que j’avais demandé à Melvin, mais disons que malgré l’urgence de la situation, ce costume ressemblait plus à un cadeau qu’autre chose…même si ce-dernier, pour moi, était empreint de désespoir. Je m’arrachais soudainement à l’assise du fauteuil pour aller m’accroupir, bien rapidement, face à Feli et prendre ses mains dans les miennes. L’urgence de la situation, ses révélations, tous ces éléments me faisaient un mal de chien.

« Il ne faut pas qu’il sache qui tu es, Feli’. Il ne faut pas qu’il sache que tu l’as fait pour moi. S’il apprend qu’il y a quelque chose entre nous, que je tiens à toi beaucoup plus qu’à n’importe qui il…je…je ne veux pas lui donner une raison de te faire du mal, de t’arracher à moi…Tu ne sais pas de quoi il est capable Feli’, crois-moi, tu ne sais pas de quoi il est capable… »

Milla était morte à cause de Fisk, c’était lui et ses ordres qui me l’avaient enlevé. Hors de question que cela arrive une seconde fois, je ne pourrais pas le supporter. Sous l’émotion, mes mains serrèrent un peu plus les siennes avant de les relâcher pour venir enserrer son visage, dans une précipitation certaine mais avec une tendresse non dissimulée.

« Bon sang…tu n’imagine pas à quel point je t’aime et je t’admire, Feli’ ! »           


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Felicia Hardy
Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyLun 15 Jan 2024 - 8:19




RainFor so long, I have waited
So long that I almost became
Just a stoic statue, fit for nobody
And I don't wanna get in your way
But I finally think I can say
That the vicious cycle was over
The moment you smiled at me

    Par amour, on serait capables de décrocher la lune. Cette expression si enfantine, si désuète et inatteignable dans les faits car aucun humain ne peut décrocher la lune si ce n'est un être surnaturel et surpuissant, est pourtant dans son fondement, la base de ce que ressent Felicia Hardy. Pour Matthew Murdock, qui apparait à bien des égards auprès de ses détracteurs comme un être solitaire, implacable, mentant comme il respire de manière égoïste. De cette expression découle ce sentiment, cette volonté que l'on a de se dépasser plus qu'on ne se le serait autorisé dans la limite du raisonnable face à n'importe qui. Et pour lui ... pour lui Felicia ressent cela. Pour lui, elle devient plus susceptible, plus impulsive, même si cela risque de lui porter préjudice, ou de l'amener dans certaines extrémités. Pour lui, elle veut lui prouver que ce qu'ils montent, ce qu'ils ressentent l'un envers l'autre ne sont pas que des mots ... ce sont aussi des actes liés à ces promesses. Pour lui, elle se tend face à ses réactions et face à ce mutisme dont il fait preuve en cet instant.
Elle sait. Comme lui sait. Ils ne se le diront sans doute pas, mais chacun ressent à sa manière, dans son omniscience ou son expérience ce pourquoi, ce comment, ce pour qui. Mais cela est si dur de l'avouer de but en blanc. Alors Felicia en voyant le mal qu'il se fait, en sachant pertinemment que quelqu'un doit faire un pas par souci de cette honnêteté qu'ils recherchent depuis si longtemps, en vient à retirer lentement cette lame, quitte à ce que cela vide, suppure et tâche.

— Tu me l'avais dit.

Ce constat, ce frêle sourire tout de même sincère et empli d'un remerciement silencieux, prouve que oui, après ce contact avec Foggy et cette complicité qu'ils ont eu pendant le casse même par voix ... oui Matt avait eu raison. Et elle le lui cède bien volontiers.



    Malheureusement, ce bref moment salvateur retombe quand le fameux F-word tombe. Ses tripes se tordent, ses doigts sont parcourus de picotements. Est-ce qu'il va l'engueuler ? La blesser ? La repousser ? Rien que la coupure de cette phrase lui fait mal, l'entaille alors qu'elle essaie d'enlever cette fameuse lame. Heureusement qu'elle a bu pour se donner un peu de courage parce qu'en cet instant le voir regarder le sol fait foutrement mal. La demoiselle sent qu'elle se crispe, que ses traits se craquellent, et lui rappellent à quel point la si fière et radieuse Felicia n'est qu'une ombre flottante en cet instant. Oh oui, elle peut se comparer à une méduse rejetée par la mer en cet instant, un blob translucide sur lequel on peut aisément marcher. Mais dès que l'on marchera dessus ce blob piquera. Alors elle se prépare intérieurement à toutes les éventualités après cet aveu, quitte à se lever et chercher une seconde bière.
Mais le bruit des fourchettes la fait tressaillir, et tiquer. C'est un bruit violent de chute métallique, qui image parfaitement ce que cette réalisation implique chez Matt. Mais Felicia ne le comprend pas sur le moment. Elle était trop occupée à le scruter, se dire qu'elle ne veut pas que ce soit la dernière fois, qu'elle n'ait pas à fuir sans se retourner alors qu'elle a fait ce qu'il fallait. en tout cas, elle croit avoir fait ce qu'il fallait ... pour eux. Il chute ensuite dans le fauteuil, main paquée sur sa bouche, le regard toujours porté ailleurs. Felicia se fait violence pour rester en place, alors que toute sa poitrine et sa gorge brûlent d'un relent amer et désagréable. Et soudain, enfin il la regarde. Par réflexe, elle le fixe alors droit dans les yeux, bondissant dès lors qu'il lui offre cette opportunité. Mais malgré sa spontanéité à l'envie de s'y accrocher, elle est secouée par le fait qu'il blague sur sa manière de lui dire qu'elle a fait ça pour lui.

— C'est pas un ...

Tente-t-elle de justifier, alors qu'il continue, et qu'elle voit enfin l'émotion adoucir ses traits crispés. avant que cela ne change par de la peur, de l'appréhension. L'homme sans peur ... avait peur. Pour elle. Felicia commence à voir flou. Les contours si nets se mettent à faire des vagues, le miaulement commence à doucement laisser entendre sa voix. Mais elle le réprime grâce à l'alcool et la mousse qui s'empare à nouveau de sa gorge. Oui, Fisk est dangereux. Oui, c'est l'un des hommes les plus riches, les plus influents de New York. L'un des plus pourris, l'un de ceux qui peuvent faire aisément tomber des têtes avec des méthodes nettes et indélicates. Et pourtant, dès qu'elle a su ce que ce Fisk allait faire, Felicia avait agi. Elle, la petite ombre, la petite rien du tout de voleuse dans l'immensité de cet empire et de ce géant implacable, avait osé le confronter. En cela, Black Cat en ressent une immense fierté et sait au fond qu'elle recommencera à voler cet enfoiré. Ça va devenir un plaisir coupable de jouer avec le feu. Pour Felicia, c'est aussi une honte, un regret quand elle voit Matt se décomposer ainsi.

— Il ne sait pas. Tu me prends pour qui ... ? Pour une amatrice ?

Cette phrase est emprunte d'orgueil, car Felicia a tout de même sa fierté quand à sa vie. Aussi illégale soit-elle, c'est cette vie qui lui a permis de sortir d'un enfer, de se retrouver et d'avoir une seconde chance, là où personne ne lui en a donné la possibilité. C'était remettre en cause tout le savoir, la mesure, les souvenirs joyeux en compagnie de son mentor. Et ça, elle ne l'accepte pas. D'autant plus que Foggy était là aussi. Ça aurait pu le compromettre, ils auraient pu ... oh merde si Matt savait. Et pourtant ils se sont faits confiance parce qu'ils avaient un objectif commun. Alors Felicia se prostre, enfonce ses fesses dans cette assise et tord son visage dans une expression de totale incompréhension face à ce que vient de dire Matt. Ça fait mal. Mais elle encaisse, elle aussi.

— Je suis Black Cat, Matt.

Sans doute sa réputation n'est pas à la hauteur de Daredevil, et qu'il peut la regarder d'une manière ou d'une autre comme impulsive, irréfléchie. Mais ça, c'est son domaine à elle, pas le sien.



    Blessée, elle l'est. Comme elle l'a blessé par ses actions, ses vérités. Ce n'est qu'un juste retour des choses, alors oui, elle encaisse, elle aussi, à s'en mordre l'intérieur des joues et inspirer autant qu'elle le peut pour décharger ce qui grouille en elle. Surtout quand Matt vient vers elle avec ce regard, cette attitude et ce geste. Elle ne peut pas se permettre de se montrer orgueilleuse et lui donner ainsi raison. Il faut qu'elle fasse cet effort. Parce qu'il lui dit sans détour qu'il a peur pour elle, et qu'il l'aime. Il l'aime tellement qu'il en déteint de sa réputation d'homme sans peur, et lui déclare une nouvelle fois ce qui lui gonfle le cœur comme à chaque fois. Et ses mains qui serrent les siennes à lui en faire lâcher cette bouteille qui choque contre le sol, et roule comme un rien. Ces mains encore qui viennent dans la précipitation et le sentiment prendre son visage distordu, par les ravalés, ces morsures sur l'intérieur de ses joues. C'est si difficile de ne pas lui dire ne serait-ce qu'avec un peu de hargne mal placée ce qui va suivre.

— Et moi, alors ? Et moi, Matt. Je suis quoi selon toi ? tu es quoi à mes yeux ? Juste une gosse impulsive, qui ne se rend pas compte que dans ce monde d'adulte, rien n'est facile, tout peut-être motif à basculer du mauvais côté ? Juste la définition puérile d'un copain ? Juste un second qui sera toujours second ?

Elle agrippe ses avants bras, se penche pour approcher son visage malgré la pression et l'affection qui la retiennent. Déterminée et farouche, amoureuse et passionnée, tout transparait dans son regard, alors qu'elle s'alimente de la vision de celui de son amant. De cet homme qui l'a faite trembler d'allégresse et d'angoisse, et qui l'a ramenée hors d'un monde de solitude. Ses pupilles s'en dilatent d'excitation, et de toutes ces émotions que lui passent ces brefs souvenirs communs. Du fait qu'elle veuille se battre pour lui, comme elle se bat pour garder sa vie. Parce qu'elle aime, tout simplement.

— Fisk ne sait rien. Il ne sait pas ce que c'est de t'aimer comme moi je t'aime. Il ne sait rien de moi, ni même de ce que ça implique qu'il soit dans mon viseur. Je sais qu'il te veut du mal, Matt. Et je ferai tout ce qu'il faut pour qu'il ne puisse pas avoir gain de cause parce que je t'aime, espèce d'aveugle à la noix.

Et sur ces mots, elle bondit, d'une certaine façon. Sur lui. Mais pas pour lui bloquer le dos, ou le secouer dans ses lancés de grappins. Elle le met à terre, l'allonge, ploie et s'impose sur sa personne de cette force féline et délicate pour l'embrasser. Prendre à son tour son visage, goûter ses lèvres avec cette envie passionnée et égoïste, où elle ne lui laisse pas d'autre choix que de subir. Felicia l'attrape dans un deuxième temps aux poignets d'abord avec une certaine fermeté ne lui laissant guère le choix que de plaquer ses mains contre le sol, avant de s'adoucir et remonter pour joindre ses paumes aux siennes. son baiser devient alors plus tendre, et plus posé. Son souffle se brise et tremble après cette impulsion démesurée qu'elle calme, avant de se départir de la bouche Matt. Et elle dépose des baisers sur le coin de ses lèvres, sa pommette, le bout de son nez pour redescendre au menton, puis passer dans la ligne de sa nuque. Quand elle arrive enfin à son sternum qui frôle alors la pointe de son menton, Felicia s'arrête, en étant complètement dépassée par son acte, que par le besoin de revenir à la raison.

— Moi, ce que je veux, c'est que tu sois vrai. Et tu l'es, non ? Que tu me dises de quoi tu rêves et de quoi tu as rêvé, ce que tu veux et ce que tu aimerais. Même si ce n'est pas simple, et qu'on reste compliqués. Je veux que tu oses m'offrir tes fragilités, parce que je serai là pour les porter. Je veux te donner mon cœur et que tu sois fier de le conquérir chaque jour qui passe et passera Matt. Et pour moi, te dire tout ça, ce n'est pas un concours.

Qu'il l'ait dit sur le ton de la blague, elle s'en contrefiche. Et d'ailleurs si il essaie de se justifier, elle le tait immédiatement d'un autre baiser. Eh oui, Felicia aussi prend des initiatives.

— C'est juste te rappeler que moi aussi, je pense à toi. que tu m'auras sur le dos et que maintenant tu devras faire avec. Même si techniquement, je suis sur ton torse et que mh ... ça m'avait manqué.

Elle se redresse ensuite et reste posée sur son ventre à le contempler d'un air malicieux, même si elle est toujours tiraillée par sa fatigue, et le fait qu'il l'ait un peu blessée. Car la priorité c'est au final elle et lui. Oh elle est aussi un peu fière car lors de ce baiser, elle a bel et bien senti la lutte en lui pendant qu'elle prenait les rennes. Maintenant à genoux et se redressant sans mal, la jeune femme le regarde de toute sa stature, avec ce grand sourire en coin illuminant un peu son visage.

— Maintenant, tu vas devoir garder ce qui vient de se passer en tête, pendant qu'on déguste ces pâtes qui ... me donnent faim. Est-ce que ce serait le fameux plat qui doit me renverser, ou c'est une mise en bouche pour me donner envie d'avoir le privilège de le déguster un jour ?
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyLun 15 Jan 2024 - 13:50




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy



Même si c’était elle, même si je l’aimais plus que tout, l’exercice était difficile. Je n’étais pas habitué à agir de la sorte, à partager. J’étais conditionné par des années d’entrainements, j’étais l’homme que Stick avait fait de moi et je n’arrivais pas à effacer cela. Je ne parvenais à effacer ce qu’il m’avait fait, ce qu’il m’avait inculqué parce que c’était une horrible zone de confort. Cela avait beau me hanter et me détruire, je ne connaissais que cet endroit. Je n’étais façonné que par la peine et la douleur, c’était tout ce que j’avais connu pendant trop longtemps et j’avais réussi à me complaire dans cette situation.
J’avais appris à vivre avec ce que j’étais devenu, par nécessité, parce que je n’avais pas eu le choix. Parce que je ne m’étais pas laissé le choix. Stick m’avait dit que m’accrocher aux gens, les aimer était une faiblesse. Stick m’avait dit que posséder, partager était d’une débilité profonde. Je me rappelais encore de ce jour où, sur ce banc à déguster une glace à la vanille industrielle, il m’avait demandé de me focaliser sur cette femme, de voir ce qu’elle ressentait. Naïvement, j’avais pensé qu’elle était malade. La température de son corps était trop élevée, son cœur battait trop vite. Je me souvenais encore de la réponse de Stick, du dégoût dans sa voix. Pire encore, m’avait-il dit, elle est amoureuse.

Pour lui, plongé corps et âme dans sa guerre sainte, l’amour était une faiblesse. Aimer et être aimé était un concept qui n’était pas pour les gens comme nous, ceux qui devaient se sacrifier et combattre sans relâche. Je n’arrivais pas à effacer cela, ses propos résonnaient encore dans un coin de ma tête et me faisaient un mal fou. Cela faisait partie de cette part de noirceur qui m’habitait et qui combattait la lumière apportée par Felicia. J’étais en proie à ce dilemme, à cette bataille intestine depuis que je savais, depuis que j’avais compris que je l’aimais et qu’elle m’aimait. Ce n’était pas difficile de l’accepter, parce que ces sentiments allaient dans la direction que j’avais imprimé depuis que Stick m’avait lâché, cela avait avec ma volonté d’être moi-même, de faire les choses à ma manière.
Sauf qu’aimer Felicia, c’était accepter l’éventualité de la perdre et ça, je n’arrivais pas à le concevoir. Je n’arrivais pas à passer outre cette idée que quelqu’un ou quelque chose puisse me l’arracher, je n’arrivais pas à l’imaginer se sacrifier pour moi. Ce n’était pas comme ça que Stick m’avait formaté, ce n’était pas l’ordre naturel des choses. Inconsciemment, je luttais contre ces pensées parce que je devais changer, je devais effacer ce conditionnement.

J’avais donc tenté l’humour, pour dédramatiser. Pas pour elle, pour moi. Parce qu’il fallait que j’arrive à passer outre cette façon de penser qui n’avait jamais vraiment été la mienne. Je voulais lui faire confiance, je lui faisais confiance mais bon sang, je n’avais jamais eu autant peur de toute ma vie. Les événements récents, tout ce que cela impliquait, c’était trop d’un coup et étant donné que je n’étais pas le seul à être dedans, c’était pire. Et à présent je pouvais sentir, percevoir dans les réactions de son corps, le changement du timbre de sa voix que mes propos l’avaient blessée, encore. Ma maladresse n’était pas feinte, mais mon comportement était dicté par la peur et ça, je ne savais pas comment le gérer.

« Non, non, ce n’est pas… »

Ce n’était pas ce que je voulais dire. Je n’avais jamais douté de ses capacités, de ce qu’elle était et de ce qu’elle était capable de faire. Tout allait trop vite, beaucoup trop vite et j’étais parfaitement incapable d’analyser, de prendre du recul ou de réfléchir posément. Mon cerveau bouillonnait, mes tripes hurlaient, ma gorge était nouée et mon souffle saccadé. Ce sentiment de peur était écœurant, répugnant, ingérable. Elle avait mal compris mes propos, enfin c’était ce que je pensais.

« Je sais qui tu es, mais c’est Fisk, Feli’. Je…il m’a enlevé des gens que j’aimais, il a presque réussi avec Foggy aussi… »

Oui, la dernière fois Foggy et Karen avaient failli y passer et je n’avais presque rien pu faire. J’avais même failli commettre l’irréparable, céder à mes pulsions et le laisser gagner en détruisant ce que j’étais. J’avais été prêt à le tuer, lorsque j’avais eu son visage entre mes mains, j’aurais pu le tuer. J’aurais pu lui briser la nuque et nous n’en serions pas là aujourd’hui. J’avais été incapable de le faire, je m’étais refusé à le faire, à franchir cette limite qui nous différenciait lui et moi. Est-ce que je regrettais ? Non, je ne pensais et ce quand bien même aujourd’hui il était encore là, hors de prison, son ombre planant encore au-dessus de moi et de celle que j’aimais.
Mes propos n’étaient pas les bons, je le savais mais, ce n’était pas moi qui parlais, c’était la peur. Cette même peur qui drainait mes muscles, qui me rendait fébrile, tremblant et incroyablement faible, impuissant. J’étais tout bonnement terrorisé à l’idée de ce que Fisk ferait s’il apprenait qu’il y avait cet amour entre elle et moi, j’étais terrifié à l’idée qu’il s’en prenne à elle pour m’atteindre.

Mais comment lui faire comprendre ? Je n’en avais pas la moindre idée. Parce que de mon côté, je faisais ce travail sur moi, je faisais cet effort qui me permettait de concevoir cet aide qu’elle voulait m’apporter. J’avais confiance en elle, aveuglément, seulement, je connaissais Wilson Fisk mieux que personne. Et la voix de Felicia vint à nouveau me frapper de sa hargne alors que j’étais désespérément agrippé à ses mains. Elle était clairement blessée par ce que j’avais dit, je l’entendais, je le voyais et ça me tuait.
Ça me démontait de savoir, de voir que je lui faisais du mal parce que cela réveillait des souvenirs en moi, des images, une vision de quelque chose que je ne voulais pas reproduire, pas avec elle. Je ne voulais pas l’écarter comme je l’avais fait par le passé avec d’autres, je désirais plus que tout qu’elle soit à mes côtés dans les meilleurs comme dans les pires moments.

« Non, Feli’, non. », murmurais-je fébrilement alors que son visage s’était dangereusement approché du moi. « C’est juste que…que j’ai quelque chose à perdre, j’ai conscience que là, avec ça, avec lui, je peux te perdre et…ça me fait peur, Feli’. », avouais-je finalement en quittant ce regard qui me perçait à jour, me faisait perdre le peu de moyens que j’avais. « Tu… »

Pas le temps de finir cette phrase où j’allais encore une fois lui dire qu’elle ne comprenait pas, que Fisk s’en fichait de la façon dont elle m’aimait, de la façon dont je l’aimais. Tout ce qui l’intéressait c’était de me détruire et pour y arriver, quoi de mieux que de passer par elle ? Non pas, le temps de répondre car elle bondissait du canapé et me faisait perdre l’équilibre. D’instinct, surpris, je tentais de résister, de retenir son corps en posant ses mains sur mes hanches pour anticiper la chute et me retourner, la faire basculer. Mais ses lèvres, ce baiser firent que ma prise se fit moins puissante, plus douce et que je forçais sur ma nuque pour rester accrocher à ses lèvres, pour ne pas être séparé d’elle. Ses mains arrachèrent les miennes à ses hanches et une fois de plus, j’essayais de résister mais bien vite, alors que ses paumes glissaient dans les miennes, mes doigts se joignirent aux siens.
Je ne voulais pas me détacher de ses lèvres, j’allais encore craquer. J’aurais pu me détacher de cette prise, la faire basculer et prendre le dessus sur la situation, mais je n’en fis rien. Une manière comme une autre d’accepter ce qu’elle faisait, ce qu’elle me disait en embrassant cette fragilité que j’éprouvais avec elle. L’amour que je lui vouais n’avait strictement aucune limite et mon cœur, mon être en débordait. Je me noyais littéralement sous tous ses baisers qu’elle apposait sur mon visage, dans mon cou et me nourrissait de ce souffle saccadé.

J’allais répondre, répliquer, probablement même me justifier mais encore une fois, elle ne m’en laissa pas le temps. Jamais de ma vie je ne m’étais senti aussi fragile, aussi faible en étant à la merci de quelqu’un. Jamais de ma vie je n’avais été capable d’embrasser mes faiblesses aussi facilement qu’en ce moment, avec elle. Pour elle. J’avais l’impression de n’avoir jamais autant été percé à jour que par cette femme que j’aimais. Alors qu’elle se redressait, me toisait, je restais un instant allongé au sol, immobile et silencieux.
Mes pensées étaient toujours aussi brouillonnent et la lutte intestine était toujours bien présente. C’était si difficile d’avancer, pas d’accepter l’aide qu’elle m’apportait, mais d’abandonner, cette partie de moi, celle que Stick avait forgé. J’en rêvais justement, de cet instant où mon esprit serait libéré de ce conditionnement, où je n’aurais plus à hésiter, à me poser ces futiles questions.

« C’est des pâtes Feli’, si c’était ça le fameux plat, je serais un bien mauvais cuisinier… », dis-je en me relevant et en reprenant fébrilement ma place dans le fauteuil.

Perturbé par son discours, j’attrapais la bouteille de bière au sol et la posais sur la table, tout en attrapant mon assiette. Je m’enfonçais dans le fauteuil comme si cela avait été d’un quelconque réconfort et commençais lentement à manger, muré dans le silence. Quoi qu’elle puisse me dire, la peur était bien là et je n’étais strictement rien face à ce que je ressentais. J’avais beau avoir tout anticipé, m’être préparé pour cette nouvelle guerre contre mon pire ennemi, je n’arrivais pas à chasser cette crainte. Ce qu’elle m’avait dit résonnait encore au plus profond de mon âme et secouait mes entrailles. Lui offrir ma fragilité, avoir son cœur et le conquérir chaque jour. Juste l’aimer, l’aimer plus que tout au monde et tout faire pour qu’elle reste.
J’avais pour une fois cette chance dont j’avais tant rêvé, j’avais pour une fois cette femme qui m’aimais, qui me donnait cette sensation de puissance et de vulnérabilité à la fois. Et je risquais de la perdre, pas de mon fait mais à cause de ce qui planait au-dessus de nous. J’aurais voulu qu’elle prenne conscience de cela, qu’elle comprenne que si Fisk savait, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour me l’enlever et, ça me terrorisait.

« Stick, celui qui m’a formé, était persuadé…a essayé de me persuader qu’aimer était une faiblesse, que ça me rendrait faible. Je crois que quelque part, il avait raison. Ce n’est pas de t’aimer qui est un problème, ou que tu m’aime c’est…c’est de savoir qu’à travers toi, on peut m’atteindre. Qu’en fait, ma faiblesse, c’est toi. C’est ce que je voulais te dire, Feli’. Aussi forte que tu sois dans ton domaine, il fera tout pour te retrouver, pour savoir qui a mis les pieds chez lui. Je ne te sous-estime pas, je sais de quoi tu es capable. C’est juste…c’est juste que tout ça, toi et moi…merde, j’ai peur de te perdre. Je sais que tu es là, que tu me soutiens, que tu me portes et tu n’imagines pas à quel point ça me fait du bien de pouvoir être faible quand je suis dans tes bras, tu n’imagines pas à quel point j’apprécie me sentir vulnérable avec toi. Et je sais que tu as raison, Feli’. Tu as raison, c’est tout. »

Je marquais un temps d’arrêt, reposant mon assiette sur la table et cherchant à calmer ma respiration, mon cœur. Mes sens s’affolaient et j’avais du mal à me concentrer. Je soufflais longuement, cherchant à reprendre le contrôle sur mes émotions.

« Tu sais ces surnoms, Daredevil, le Diable de Hell’s Kitchen, l’homme sans peur…ce sont les autres qui me les ont attribué, pas moi. Et tous tournent autour de la même chose, cette peur que je n’ai jamais ressentie. Je n’ai jamais eu peur de me mettre en danger pour les autres, de risquer ma vie pour un gosse ou un type que je ne connais pas. De toute ma vie, je n’ai jamais eu peur et là…Là je suis tellement terrorisé par ce qu’il y a devant nous, par ce qui nous attend que…que j’ai juste envie de tout plaquer, d’arrêter toutes ces prises de risques et de disparaitre, avec toi. Je me suis toujours amusé de ça, en me disant que je n’avais peur de rien parce que je n’avais aucun espoir mais…mais avec toi, c’est différent. »

Nouvelle pause alors que je posais les coudes sur mes genoux et enfouissais mon visage entre mes mains en prenant une profonde inspiration. Je passais à présent les mains dans mes cheveux, les frottant nerveusement avant de les joindre sur ma nuque.

« Quoi qu’il arrive, quoi qu’il fasse, je ferai tout pour être vrai avec toi, pour être honnête…pour toi. Et j’accepte ton aide, j’accepte que tu te mettes en danger pour moi, parce que ce serait hypocrite de ma part de refuser, alors que je ferais tout pour toi. », avouais-je en me laissant lourdement retomber dans le fauteuil.          


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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyLun 15 Jan 2024 - 15:39




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But I finally think I can say
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    Prendre les devants. Cela est nécessaire dans un tel moment. Leur moment. Un autre parmi tant d'autres, qui suivront. Elle en est sûre à présent. Quand elle sent ses doigts se joindre aux siens durant leur baiser, son torse ployer sous le poids de sa propre poitrine, la chaleur de son souffle et sa nuque tendue ... Felicia s'émeut, souffle, se repait comme si au final ce repas qu'ils vont partager n'avait plus d'importance. Parce qu'elle est là, pour lui. Elle ne veut pas qu'il se morfonde, se supprime au profit de cette peur et de ces appréhensions. Se doute-t-il, qu'aussi légitimes soient-elles, elle les ressent aussi. Elle angoisse, chaque jour depuis cette semaine, que Fisk et Mallow passent à l'action, le prennent. Elle sait évidemment que ça va se faire malgré tout, parce que Fisk va vouloir faire son coup de poker suite à la perte de son dossier. Le tout pour le tout, comme on dit.

— Moi aussi, je peux te perdre Matthew.

Sa voix se brise, elle l'embrasse de cette passion dévorante, dans un besoin de le sentir complètement en elle une nouvelle fois. Et lui, se dédie entièrement à sa personne, en acceptant ce qu'elle lui fait, malgré un début de lutte, et le fait qu'il pourrait totalement la retourner, lui imposer d'être à sa merci. C'est pourquoi ses baisers sont devenus tendres, délicats, pour respecter autant son choix, que lui prouver qu'elle ne lui veut aucun mal. honnêtement, elle aurait pu aller plus loin, lui offrir toutes les raisons de se sentir vulnérable, et de la voir encore se dédier à lui, à son plaisir, ses envies. Mais elle ne l'a pas fait par respect pour Matt. Et un peu pour le frustrer, le punir de cette blessure dans sa fierté de voleuse, de femme. Car elle aussi se sent incroyablement fragile. Cela lui rappelle à quel point elle l'a été avec Kevin, quitte à en avoir mal et se retrouver à l'article de la mort.



    Conditionnés, on l'est tous. Les expériences, les traumatismes, on en a tous. Certes, elle ne peut pas comprendre entièrement ce que Matt a pu subir de son côté, car elle ne l'a pas vécu, ni ressenti comme lui l'a ressenti. Mais elle sait que ça fait partie de lui. Elle l'accepte, fait les efforts pour qu'il puisse voir que tout n'est pas blanc ou noir. De nouveau debout, à le "dominer" dans cette position, Felicia lui dicte ainsi que ce pouvoir qu'elle a sur lui, ou plutôt cet amour qu'elle ressent pour lui est aussi sa terreur et sa force. C'est lui qui la transcende et donne les clés pour qu'elle soit d'autant plus confiante et capable d'être. C'est lui encore qu'elle aime et pas un de ces clients qu'elle rencontre en temps qu'escorte au Devil's. Alors le perdre, avoir peur de le voir la repousser est évidemment légitime, tout comme le sont les doutes et les angoisses de Matt.

— Même si tu étais un mauvais cuisinier, je ferai avec, quitte à ce que ce soit toi qui me tues avec un plat fait de viande cramée.

C'était à elle de blaguer et faire ce mauvais humour concernant leur relation. Elle en soutire malgré la situation une certaine fierté, vu que ça aussi, ça compte comme une déclaration et le fait secret qu'elle lui fait totalement confiance. Il pourrait même l'attraper aux jambes et la renvoyer au sol, elle le laisserait faire parce que c'est sa personne qui lui donne envie de s'abandonner, même si pour certains, elle n'en a pas le droit. Malgré tout, Matt reste fébrile, inquiet, secoué. Ce qu'elle a fait ne l'a pas du tout rassuré. Pire encore, elle a l'impression que ça n'a fait que le mettre encore plus dans cette position de terreur vu ses gestes et son soudain silence. Qu'elle respecte, là aussi. Prenant fourchette et assiette, Felicia picore quelques pattes maintenant mélangées dans la sauce tomate en restant debout. Ses explications sur son passé, concernant ce Stick, ce qu'il a mis en lui ... cela lui fait mal de l'entendre, car son empathie concernant Matt ne dépérit pas. Qu'il se sente vulnérable, l'avoue, la fait avancer d'un pas. Le fait d'avouer qu'elle a raison, qu'il se crispe, s'affole, la fait avancer d'un second. Le troisième vient sur ce que Daredevil a toujours été à ses yeux. Et cette fois, Felicia pose son assiette, juste à côté de la sienne.

— Matt ...

Il a l'air d'un enfant vulnérable, ne sachant que faire face à cette angoisse montante. Et d'une certaine manière, elle a l'impression de le voir plus jeune, soudainement. De voir ces longs cheveux bruns lui tomber sous la nuque, dans une coupe plus juvénile, ainsi que son visage se lisser, s'arrondir. Elle aussi, se sent comme cette gosse qu'elle a été, qui attendait un père ne revenant presque jamais. Une chose qu'ils ont eu en commun, d'une certaine façon, même si leurs chemins ont été complètements différents. Et si ... et si tout avait été autre. Et si, à cette époque ils étaient nés aux mêmes âges. Est-ce qu'ils auraient pu changer tout cela. Serrer ces mains frêles et gelées par le manque d'affection. Est-ce qu'ils auraient pu courir main dans la main sans se retourner et obtenir un peu de cette innocence qui ne leur a pas vraiment été allouée. Sur la pointe des pieds, alors qu'il s'effondre, se prostre et se cache d'elle, Felicia ne s'efface pas. Elle se penche à nouveau et vient l'embrasser sur la ligne de son cuir chevelu.

— Matthew, je t'aime.



    Lentement, ce que le désir et la hargne avaient dicté plus tôt, elle le laisse glisser dans cette affection et cette chaleur, dans ce parfum d'intimité et de délicatesse soutirant telle une fable décrite à la craie et au tracé de bottes cirées sur du sable, sa promesse. Son espoir. Le fait qu'elle soit heureuse que cet homme ait ces rêves, ces envies. Elle s'émeut à en pleurer contre ses cheveux de ne pas ressentir cette notion d'interdit, d'illégalité dans l'âge, les conventions, les tourments, les menaces et les différences. Oui, mon dieu, elle l'aime même si elle sait qu'on va lui arracher pendant un moment cette possibilité d'aimer, par le seul octroi de souveraineté qu'ont les gens puissants de cette ville.

— On y arrivera ensemble. Quitte à en avoir mal, quitte à en pleurer par moments. Tant qu'on sera ensemble pour en parler, ça ira.

C'est à elle d'apposer ses mains sur les siennes. De coller ses paumes tiédies sur le revers crispé de celles de Matt. D'inspirer comme il le fait si bien avec elle, le parfum de ses cheveux, dans une longue et profonde inspiration. C'est vrai que c'est enivrant. Ça la berce, bien plus que ce que monte l'alcool en elle. Non, c'est le mélange de ses sentiments et de ses gestes qui mettent l'effet en exergue, pour s'en servir de catalyseur.

— Hey ... Ne regarde pas ton reflet futur, ce toi vieux, ce que tu t'imagines être comme le reflet de Stick. Tu n'es pas lui, Matthew. Daredevil, toi, ce n'est pas Stick. Et même un chevalier, un vengeur, un guerrier peut avoir peur, rêver.

Même une voleuse chaotique, peut avoir peur. Avoir des rêves, grâce à un homme qui en cet instant ne sait pas quoi faire face à tout ce vide. elle ne lui en veut pas, d'être hésitant. C'est comme si l'on se retrouvait dans une forêt avec pour seule compagnie le bruissement des feuilles, les cris des oiseaux. On se sent insignifiant et pourtant ... le monde s'ouvre devant nous. Et, quand enfin il relève la tête, qu'il fasse preuve de vulnérabilité ou le réprime parce que c'est ainsi qu'il a été conditionné, quel que soit son choix, Felicia le regarde droit dans les yeux pour lui montrer sa peur et sa joie, et se dire encore quelle chance j'ai d'être aimée par cet homme.

— J'accepte aussi ton aide, Matthew. Et merci de m'avoir dit presque tout.

Elle attrape ensuite l'assiette et la fourchette pour lui présenter le tout, piquant une pâte tout en pinçant un peu sa lèvre inférieure pour réprimer son petit rire taquin. Sa tête se rapproche de la sienne, quitte à frôler le bout de son nez, alors que la pâte plantée se rapproche dangereusement des lèvres de Matt.

— Dans ma to do list de choses à faire avec mon aveugle, j'avais noté "repas romantique" avec un signe infini à côté. J'aurai dû y ajouter en astérisque "et le faire manger avec ma fourchette".

Certainement, que si tout avait été autre, ces deux enfants auraient pu se prendre par la main et découvrir ensemble une autre vie. Mais dans celle-ci, ils sont, ce qu'ils sont. Et c'est aussi très bien comme ça.
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyLun 15 Jan 2024 - 20:54




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy



Elle avait raison et, ses me frappèrent en pleine face. Cette phrase, cette réponse d’une imparable logique me ramena à la réalité, m’extirpa peu à peu de mes sombres pensées. J’avais mis un certain temps à la traiter, à vraiment la comprendre. Et au fil que cette discussion, à mesure que je me faisais silencieux, que les doutes et la peur enveloppaient mon âme d’un fin linceul de froideur, je percutais. Au début, ces quelques mots étaient presque passés inaperçu et pris dans la passion qu’elle m’offrait, je n’avais pas fait attention. Emporté par cet ouragan d’émotions qu’elle provoquait en moi, j’avais entendu sans écouter.
Alors qu’à présent j’étais sur ce fauteuil, muré dans le silence et que j’étais littéralement rongé par l’incertitude, par cette terreur latente, cette phrase me revint en pleine face et me fit l’effet d’une gifle. Elle aussi pouvait me perdre. C’était tellement cohérent que j’étais passé à côté, que je n’y avais pas prêté attention. Pourtant c’était la réalité des choses, la réalité de ce nous que nous étions après construire. Moi aussi, je pouvais lui être enlevé. Dans ce choix cornélien, entre qui perdrait qui, il n’y avait pas de moindre mal, c’était le but, il n’y avait pas de choix. Nous étions tous les deux déterminés, résolus et décidés à faire tout ce que nous pouvions pour l’autre.

De toutes les relations que j’avais vécu, je n’avais jamais ressenti une telle chose, une telle puissance se dégager de ce sentiment. Ce n’était pas de l’appartenance -même si je lui étais entièrement dévoué, ce n’était pas non plus une question de sacrifice ultime. C’était…c’était comme choisir de s’effacer un peu, de se faire plus discret pour juste venir glisser une main sur cet insoutenable poids qui pesait sur nos épaules et de simplement dire à l’autre : tu n’es pas seul. Pour un homme comme moi, un homme qui n’avait connu que la solitude et la souffrance, par choix ou non, c’était probablement ce qu’il y avait de plus beau. Il y avait bien sûr un aspect effrayant là-dedans, car cela soulignait également que l’un comme l’autre acceptions de prendre des risques pour l’être aimé mais bon sang…c’était certainement la plus belle preuve d’amour qui soit.
Voilà pourquoi soudainement, les vannes s’ouvraient et je pouvais lui parler de cette peur que j’étais incapable de gérer. Et même si c’était douloureux, même si je pouvais paraitre fragile, faible aux yeux d’une tiers personne, je n’en avais cure. C’était elle qui importait, elle qui était à même de m’aider à porter ce fardeau, elle qui me comprenait et ne me jugeait pas. C’était elle qui m’aimait alors qu’elle m’avait connu au pire de ce que je pouvais être, c’était elle qui déposait ce baiser bourré de tendresse et de compréhension dans mes cheveux.

Je me répétais, mais jamais je ne m’étais senti autant aimé. Le seul regret que je nourrissais quant à cet amour, était de ne pas avoir connu Felicia plus tôt, d’être probablement d’un âge trop avancé pour profiter autant que je le voudrais de cet amour, de cette passion qu’elle éveillait en moi. Elle était beaucoup plus qu’un baume, beaucoup plus qu’un phare au milieu des ténèbres. Elle était une galaxie entière qui n’existait que pour moi. Un soleil unique qui ne réchauffait que mon cœur, qui ne brûlait d’une lumière incandescente que pour moi. Elle était une planète absolue sur laquelle j’étais à l’abris des dangers de l’espace. Elle était mon monde, le mien, celui dont j’avais toujours eu besoin. Et bon sang, si j’avais été plus jeune, si je l’avais connu plus tôt, je n’aurais jamais enfilé une seule fois ce costume. Je l’aurais pris par la main et je l’aurais emmené loin de cette ville, loin de ces horreurs pour ne l’avoir que pour moi.
Et alors qu’elle me soufflait ces mots, ces quelques mots que tous les couples entendaient mais qui sonnaient si bien dans sa bouche, parce qu’elle les pensait, parce qu’elle les ressentait. Parce qu’elle m’aimait comme j’étais et n’avait pas pour but de me changer, de ne garder qu’une partie de moi. Elle avait embrassé l’entièreté de mon âme et je lui étais éternellement reconnaissant pour cela. Alors, quand j’entendis ses mots, les derniers remparts que j’avais érigé face à la peur, cédèrent et je m’effondrais.

Comme l’enfant que je n’avais eu la chance d’être, j’allais me lover contre elle. Ma tête, ma tempe, heurta son corps -juste sous sa poitrine. Mes bras l’enveloppèrent, mes mains pleinement déployées comme pour mieux la tenir contre moi. Et cette fois, ce ne furent pas quelques larmes. Ce fut un torrent qui échappa totalement à ce contrôle que je m’étais toujours imposé. Cette fois, je pleurais librement, pleinement et pouvais finalement purger mon corps de tout ce que je l’avais forcé à retenir. Je pouvais purifier mon esprit, mon cœur de toute cette douleur que j’avais si longtemps gardé pour moi, enfouie au plus profond de mon être. Comme l’enfant que je n’avais eu la chance d’être, j’étais agité par des sanglots, des pleurs, des gémissements alors que des rivières salées coulaient des mes yeux vides. Comme ce gosse que je n’avais jamais été, j’avais ce besoin d’être rassuré, de sentir cette présence lénifiante me serrer contre elle, me faire comprendre par des gestes, par des caresses que tout allait bien et que c’était ok, je pouvais pleurer.
Je n’étais pas anéanti, je n’étais pas rongé par la colère, ni la haine. J’avais juste retenu tout cela trop longtemps au fond de moi. Je ne m’étais jamais autorisé à montrer ce que je ressentais vraiment, dans les bons comme dans les mauvais moments. Et aujourd’hui, cette femme dont le regard me frôlait m’affirmait que je n’avais plus à être seul, qu’elle était là et qu’elle le serait encore, quoi qu’il arrive.

Felicia avait été une boule de démolition qui avait ébranlé tout ce qu’on m’avait forcé de croire. Par sa simple présence, par ses sourires, son rire et son regard elle avait peu à peu démonté, briques par briques tous ces murs que j’avais érigé autour de mon cœur. Et sans faire de bruit, tel le chat qu’elle était, elle était simplement venue se lover contre lui, l’enveloppant dans sa chaleur. Elle avait réchauffé mon âme, elle m’avait redonné le goût de la vie et avait chassé cette idée de simple survie. Elle m’avait dit que je pouvais être moi, juste moi et que pour elle, c’était largement suffisant. Mon corps en tremblait, mes muscles s’en raidissaient et mes épaules s’en soulevaient.  
Ces larmes qui dessinaient des sillons sur mes joues, étaient aussi une expression de la joie, de l’infini bonheur que je ressentais alors que je la savais là pour moi, juste pour moi. Jamais je ne m’étais effondré de la sorte et c’était des années de ma vie que j’expiais par les pleurs. Et même si le flot se tarissais, sentir ses bras se refermer un peu plus autour de moi, sentir sa main caresser mes cheveux dans cette incommensurable tendresse ne faisait que le raviver, que l’alimenter. C’était tout ce qu’il y avait en moi qui sortait, poussé par ce sentiment de peur que j’avais incapable de contrôler. Tout cela, le fait simple de pouvoir m’abandonner à elle en sachant qu’elle était là pour me soutenir, je n’avais jamais eu cette chance, cette possibilité de pouvoir me reposer, de dire, de faire comprendre que je n’en pouvais plus et que j’avais besoin d’aide.

« Si seulement je t’avais connu plus tôt…enfin, toute proportion gardée hein… »

Enfin quelques mots sortaient fébrilement de ma bouche, de mes lèvres tremblotantes. Je me sentais soudainement épuisé, complètement vidé de toute force vitale. Pourtant, je parvenais à doucement relever la tête, pour que mon regard vide croise le sien. Pour que mes sens m’offrent la possibilité de ressentir ce qu’elle ressentait. Et son regard, son cœur était débordant -comme le mien, de cette amour qu’elle me portait. Je percevais qu’elle était tout autant effrayée que moi et je comprenais en cet instant que tant qu’il y aurait ce nous, tant qu’elle serait avec moi et que ma main serait dans la sienne, rien ne pourrait nous séparer. Je déposais un baiser entre ses clavicules, enfouissant mon nez à la base de son cou en inspirant.

« Je sais ce que tu vas me dire et j’aimerais que tu ne le dise pas. », commençais-je en affichant un sourire fragile alors que mes mains joignaient les siennes. « Merci, Felicia…je sais, ça va être dur de ne pas me reprendre. Accepte juste d’entendre mes remerciements, de savoir que je m’estime chanceux de t’avoir et… »

Et que je n’avais pas d’autre choix que de gober cette pâte si amoureusement tendue ? Non, ce n’était pas vraiment ce que j’avais prévu de dire, mais qu’importe. Elle savait. Je n’avais rien à dire en fait, parce qu’elle savait. Elle n’avait pas mes capacités et pourtant, elle était parfaitement à même de lire en moi…aussi facilement que je le faisais avec n’importe qui. Tout en mâchant avec un sourire, j’attrapais une pâte dans cette assiette, entre le pouce et l’index et la lui tendait.

« À ce rythme, tu auras aussi vite fait d’écrire tes mémoires. Titre…comment j’ai dompté le Diable, la vie de Felicia Hardy. Catchy tu trouves pas ? »

Le sourire était revenu sur mes lèvres et il était beaucoup plus serein, beaucoup plus apaisé même si je me sentais toujours aussi vidé de mes forces. À mon tour -en ayant tout de même attendu qu’elle finisse cette bouchée, je passais subitement mes bras autour de ses hanches et l’attirais à moi, afin qu’elle se retrouve assise sur mes cuisses. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, comme elle l’avait si bien, je capturais ses lèvres d’un baiser qui était la représentation même de l’amour que je lui vouais, de cette douceur qu’elle me faisait vivre.
Je profitais même qu’elle tenait toujours assiette et fourchette pour glisser mes mains sur ses hanches, serrer doucement sa taille alors que le baiser s’approfondissais de cette passion qu’elle me renvoyait. Puis, à contrecœur mais sûr de ce que je faisais -et donc avec un sourire en coin, je mettais fin à ce baiser, gardais un instant sa lèvre supérieure entre les miennes et déposais un dernier baiser sur la pointe de son nez.    

« Maintenant, tu vas devoir garder ce qui vient de se passer en tête, pendant qu'on déguste ces pâtes… », soufflais-je en me retenant de l’embrasser à nouveau tant mes lèvres semblaient attirées, aimantées par les siennes.            


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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul EmptyLun 15 Jan 2024 - 23:01




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So long that I almost became
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    Dans ses erreurs, ses terreurs, ses tristes pas et errances, dans ses colères, dans ses frustrations, et ses nuits sans autre chaleur que les rayons de l'aube montant au loin, elle l'aime. Petite fille, ou grande de vingt ans, rien ne change la façon dont elle perçoit, ressent cet amour pour Matthew Murdock. Pour certains, il est un héros du peuple, pour d'autres le diable à abattre. Pour d'autres encore un homme à changer à sa manière, à conditionner encore et encore pour qu'il soit sans doute une arme parfaite. Mais là, cette fille qui aime comme au premier amour, cette femme qui désire être à ses côtés quand l'aube se lèvera encore en étant contre lui, elle ne voit que l'homme avec ses complexités. C'est pour cela qu'aimer est compliqué. C'est toujours compliqué quand c'est fort et que l'on sait que tout nous ébranle. C'est pour cela qu'elle l'avait dit à Milena ce jour là et ceux après leur première journée ensemble. Aimer est compliqué, mais quand on se donne la possibilité, il se passe ces moments incroyables.
Incroyables, mais tristes. Magnifiques, mais durs. Après ce baiser, Matt se lâche, vient chercher ce soutien et ce réconfort qu'il s'est toujours refusé de quémander ou d'espérer, parce que personne ne lui en donnait la possibilité. Felicia ne s'y attend pas, portée par ses propres émotions, son propre discours interne. Mais comme cette fois où il a lâché dans sa vulnérabilité, à l'église, ou dans cet appartement après sa confrontation avec Auden et ses hommes, ses bras sont venus l'enserrer. De ses doigts elle caresse ses cheveux si doux et se crispe sous le flot de tristesse qu'elle ressent elle aussi en le voyant céder.
Et elle ne lui dit pas que ça va aller. Elle ne lui demande pas de calmer cette peine, de passer tout cela sous silence. Parce que de toutes manières, ça doit sortir. Felicia en sait quelque chose avec ses épisodes anxieux. si ça ne sort pas, c'est là que le démon frappe le plus fort, jusqu'à nous pourrir et apporter le malheur sur nous. Il peut même humidifier sa tenue, laisser couler sur sa peau nue ces larmes salées s'échappant de ces sources à jamais noyées dans un brouillard éternel, la serrer si fort pour être sûre que son cœur bat toujours pour lui, elle s'en fiche. Il pourrait même morver, elle s'en ficherait aussi. Eh oui, l'amour ce n'est pas toujours sexy. Morver c'est aussi naturel que d'aller aux toilettes.



    Transition sur la réalité humaine passée, n'enlevons rien à ce moment où seulement deux âmes acceptent de voir qu'en fin de compte, vulnérables, entières, et bardées de murs et pièges pour écarter qui de droit tente de les distordre sans accord, elles se complètent. Matt, Feli'. Un diable, un chat noir. L'un est l'incarnation de Satan, l'autre son vecteur, son messager, si l'on se fie aux croyances bibliques et folkloriques. La blonde se tord de tristesse avec lui, le serre un peu plus sans l'étouffer contre son corps pour être son pilier contre lequel il pourra s'épancher. Et quand enfin les larmes ne coulent plus, que ses mains, ses bras ou ses épaules ne tremblent plus comme la terre secouée par un fracas de plaques, Felicia le regarde toujours de cet amour entier et sincère qu'elle ressent pour lui. Rien n'a changé suite à cela.

— Mh mh. C'est étonnant, mais j'ai pensé un peu à la même chose. Toutes proportions gardées, bien entendu.

Oh oui, elle avait vu ce gosse et elle le chérit. Elle a ressenti cette possibilité, ces rêves qui auraient fait qu'une princesse de famille bourge et un garçon fils de boxeur se seraient rencontrés à l'un des points cruciaux de leur enfance, ou adolescence.

— Mais même comme ça, ça ne change rien de ce que je ressens pour toi.

Il dépose ce baiser, et un long frisson parcourt son dos, son échine. Felicia s'émeut, soupire, sent sa peau se tendre dans l'appréciation et l'anticipation de cette marque d'affection, le cœur empli comme jamais de tout ce que Matt lui apporte. C'est avec lui qu'elle dessine sur cette feuille vierge, les mains dans les siennes, pendant qu'elle l'écoute parler, et reprendre le contrôle nécessaire à la transition entre un état et l'autre. Malheureusement, alors qu'il tente de s'expliquer, l'ingénue blonde lui tend cette assiette en lui rappelant cette fameuse to do list. Elle est fatiguant, pas vrai ? Mais dieu que lui aussi est fatigant, car Felicia se sent si faible à présent, comme si toute son énergie était passée dans ses mots, et avait irradié dans chaque pulsation de son coeur. Quand il mange, c'est à lui de répéter le geste. De la faire manger, voir qu'elle ouvre sa bouche sans mal en ayant les paupières à demi closes parce que cette pâte lui fait autant envie que Matt.

— Hmm. Catchy, mais ça risque d'amener d'autres femmes à vouloir tenter leur coup avec mes méthodes. Et autant dire que je veux en garder l'exclusivité sur toi.

Et comme si il avait lu dans ses pensées, ou plutôt avait-il ressenti les variations dans son cœur indiquant ce qu'elle souhaitait recevoir, il l'attrape aux hanches et l'amène sur ses cuisses. Mains levées pour ne pas renverser l'assiette, il profite du fait qu'elle ait les mains occupées pour l'embrasser de cet amour débordant, chaud, à l'en étouffer tant il l'aspire. Ses joues chauffent, les mains de Matthew diabolisent et embrasent chaque once de peau cachée par ce tissu. Elle a tellement envie de le toucher, de sentir ses doigts glisser le long de sa mâchoire et de sa nuque, d'attraper la courbe de ses épaules et approfondir toujours plus ce baiser ... cette proximité entre leurs bassins ... elle en tremble des lèvres, se perd dans leur étreinte et est à deux doigts de lâcher tout, quitte à gâcher la nourriture.



    Et il s'arrête. Au meilleur moment pour lui, au pire moment pour elle. Il s'arrête alors qu'elle se calait pour ne plus jamais quitter l'assise confortable et tentatrice qu'il devenait, et la raison évidente d'un gâchis. Felicia le regarde, comme si il était en train de blaguer. Mais non, son sourire en coin dit bien à sa comparse qu'il fait ça sciemment pour la frustrer. Et la punir de ce qu'elle lui avait fait subir précédemment sur ce sol. Il doit entendre le sang passer furieusement dans ses veines et artères, combien elle se mord de contrition la lèvre inférieure.

— Ok. Ok, je l'ai totalement cherchée, celle là. Je m'en vais.

Elle accepte sa défaite, très bien. Et même si c'est à regret qu'elle se lève et regarde le visage de Matt se confondre dans les ombres de cette nuit ... la jeune femme accepte cet arrêt pur et simple pour se tourner en gardant un air serein, malgré la tension régnant en son corps. Elle pose l'assiette, la fourchette puis ... elle pivote à nouveau et revient sur ses cuisses.

— En fait non. J'ai menti. Reviens là.

Ce n'est jamais assez. Elle l'embrasse encore, cette fois libérée de toutes choses empêchant ses doigts de l'explorer. Et bien sûr qu'elle s'en donne à cœur joie, glissant, lissant sous ce tissus les lignes et courbes de sa musculature, cherchant le creux du bas de son dos du bout de l'index, pour ensuite déployer ses deux mains et remonter jusq'à ses deux omoplates. Sans cesser ce baisers dans lequel ils enlacent leurs lèvres un temps, avant de revenir les faire danser.

— On n'ira pas plus loin, cependant. Ça fait beaucoup d'émotions et comme on est fatigués ... juste t'embrasser, te toucher, ça me suffit Matt.

Il y a aussi des moments où même si l'envie est là, chacun a le droit de refuser d'aller plus loin. Se retrouver dans une étreinte charnelle, aussi délicieuse soit-elle, ne doit pas être source d'épuisement. Elle continue de poser de petits baisers sur ses lèvres pendant que ses paumes s'appuient sur son dos et redescendent pour lui offrir un léger massage.

— Je dois ménager ton cœur, sinon c'est moi qui vais finir par te tuer.

Quoi ? Elle a osé blaguer sur son âge ? Eh ! C'est lui qui a commencé !
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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