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 [Terminé] With hands held high into a sky so blue

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Scott P. Summers
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MessageSujet: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyJeu 28 Déc - 0:49



WITH HANDS HELD HIGH INTO A SKY SO BLUE AS THE OCEAN OPENS UP TO SWALLOW YOU






Feat : Jean Grey & Scott P. Summers

La morsure du froid me faisait du bien. Au contact de l’air glacé, ma respiration formait des nuages de condensation qui disparaissaient rapidement dans le paysage blanchi par la neige. Derrière mes lunettes, les différentes nuances de blanc n’apparaissaient pas et les verres en quartz-rubis donnaient à l’extérieur du manoir, un air de paysage apocalyptique. Tout était en gamme de rouge, du plus clair au plus foncé. Cette façon de voir le monde ne me perturbait plus, je m’y étais fait et avait embrassé ma malédiction. J’étais passé à autre chose, j’avais avancé et avais accepté que c’était une force, ma force. Personne ne voyait le monde comme je le voyais et cela faisait de moi un être singulier, différent.
J’étais là, sur le perron du manoir, immobile tel un soldat au garde-à-vous lors d’une inspection. Stoïque, droit, fier. Depuis quelques minutes, depuis que j’étais sorti mon regard était porté sur la seule personne qui détonnait dans ce paysage unicolore : Jean. Elle aussi était dehors depuis un moment –probablement plus longtemps que moi, et je ne doutais pas qu’elle avait perçu ma présence. Elle n’avait pourtant pas bougée ou daignée porter son regard dans ma direction.

Ma mâchoire se raidit alors que je serrais les dents, vexé. C’était simplement une réaction d’orgueil, celle de l’homme blessé que j’étais, par le comportement de Jean. J’avais essayé plusieurs fois d’aller la voir, de discuter avec elle mais il m’était impossible de l’approcher. À chaque fois que j’entrais dans une pièce, elle en sortait immédiatement. Elle me fuyait et je le comprenais, j’étais le fautif dans cette histoire et je m’en voulais. Mon orgueil était blessé, mon égo était touché parce que tout était de ma faute. J’avais été égoïste, je l’avais repoussé, forcé à s’éloigner de moi alors que c’était totalement injustifié. Si Alex avait été là, il m’aurait certainement mis une claque derrière la tête. Cette pensée m’arracha un fin sourire mélancolique. Bon sang qu’il me manquait.

« Mmmh. Quelle est donc cette odeur ? », fit une voix dans mon dos. « Oh ! Le seum, ça sent le seum ! ».

Quittant Jean du regard, je fermais les yeux et soupirais lourdement. Mon visage se ferma totalement. L’envie de me retourner et de frapper Roberto me traversa l’esprit. Le problème était qu’il avait raison, mais c’était tellement difficile à entendre. Tellement difficile d’accepter la vérité et de la regarder en face. J’ouvris de nouveau les yeux alors que je sentais le bras de celui que l’on surnommait Sunspot se poser sur mon épaule, comme si j’étais le rebord d’un comptoir sur lequel on s’appuyait. Sa joue reposait sur son avant-bras et il me fixait avec des yeux remplis d’amusement. Quel enfoiré.

« Va te faire foutre DaCosta. Va bien te faire foutre. », répondis-je sèchement en tournant la tête sur le côté, croisant son regard de gosse amusé.

« Wow ! Calma hermano, calma. », dit-il en se redressant, sans pourtant cesser de s’appuyer sur moi. « Pourquoi t’y vas pas ? », demanda-t-il en désignant Jean d’un geste du menton.

« Parce qu’elle ne veut pas. », répondis-je simplement d’une voix pleine de désespoir. « Je crois que j’ai vraiment merdé, ‘Berto. », ajoutais-je tout en soupirant.

« Franchement mec, c’est que mon avis hein, mais si elle voulait pas, elle t’aurait déjà effacé la mémoire. Tu sais, tu saurais même pas qui elle est, tu vois le genre ? », dit-il en retirant son bras, se mettant face à moi avant de poser ses mains sur mes épaules. « Aller champion, sors-toi les doigts ! Tu sais quoi ? Grand seigneur que je suis, je vais même te filer un coup de main ! », continua Roberto en me tapotant la joue –un geste qui failli me faire dégoupiller tant il était réducteur, avant de s’éloigner d’un ou de pas et de prendre une profonde inspiration.

« OYEZ ! OYEZ ! MONSEIGNEUR SCOTT SUMMERS A UNE ANNONCE DE LA PLUS HAUTE IMPORTANCE À FAIRE ! », hurla-t-il à l’adresse du parc dans lequel se trouvait Jean…et quelques autres élèves de l’institut, qui se tournèrent évidemment tous dans notre direction. « Boum ! », fit-il, mimant une explosion de part et d’autre de son visage. « Time to shine champ’ ! », me murmura-t-il à l’oreille en passant à côté de moi.

Roberto disparu aussi vite qu’il était arrivé et alors que je sentais tous ces regards posés sur moi, j’avais bien envie de ne pas être là non plus. Mais il était temps, comme me l’avait fait comprendre mon ami, de prendre mon courage à deux mains et d’aller de l’avant. Il fallait que je le fasse, il fallait que j’aille voir la seule personne qui à cet instant ne me regardait pas. Je posais à nouveau mon regard sur Jean. J’avais beau voir en rouge, c’était la seule qui détonnait autant dans ce paysage. À travers les verres en quartz-rubis, la couleur de ses cheveux faisaient qu’ils donnaient l’impression d’être fait de feu. Dès qu’elle apparaissait dans mon champ de vision, elle l’occultait, il n’y avait plus qu’elle.
J’arrachais, non sans mal, dû à la peur qui m’envahissait, mon corps du perron et engageais une marche que je voulais déterminée, vers Jean. Elle ne bougea pas. Ca y est, j’y étais. Ce moment que j’avais si souvent imaginé arrivait enfin. Je l’avais préparé, je savais ce que je devais lui dire mais, la seule chose qui m’effrayait à cet instant, c’était qu’elle me repousse. Finalement, arrivant à quelques pas d’elle mais sans m’arrêter de marcher dans sa direction, j’annonçais bêtement ma présence, sachant pertinemment qu’elle savait.

« Jean ? », dis-je fébrilement avant de me stopper. « Jean ? », répétais-je une seconde fois avec le même manque d’assurance que la première fois. Merde. J’étais en train de tout foirer là, je perdais mes moyens avant même qu’elle n’ait posé le regard sur moi. « He…hey. Est-ce que…est-ce qu’on peut parler ? », demandais-je enfin sans pour autant prendre la liberté de m’asseoir auprès d’elle. Trop tôt, beaucoup trop tôt.  


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyJeu 28 Déc - 13:08


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« Je n’y arriverai pas… » souffle-t-elle avec une voix plaintive en étendant ses bras sur la longue table de la bibliothèque, le haut de son corps suivant la même trajectoire pour qu’elle s’allonge presque sur celle-ci, en face de Katie qui, le nez plongé dans un bouquin, relève le menton en haussant ses sourcils avec intérêt. Refermant son livre dans un claquement sec, elle se rapproche de la table, sur laquelle est éparpillés une pléiade de bouquins, en répondant d’un ton sarcastique : « Quelle idée de changer de cursus au milieu de l’année, aussi… » La brune croit vraiment l’aider en disant cela ? Dents serrées les unes au-dessus des autres, la rousse penche légèrement son menton sur le côté en la regardant d’un air sincèrement dépité, bien qu’étant aussi un peu agacée. Parce que Katie dit vrai mais ce n’est pas ce qu’elle a besoin d’entendre. « Je te remercie, ça m’aide beaucoup ce que tu dis. » Jean pousse ses lèvres en avant dans une petite moue boudeuse tandis qu’elle niche son menton dans la paume de sa main, son regard s’évaporant vers la fenêtre qui offre une vue splendide sur le jardin…

La neige est tombée, cette nuit. Un épais manteau blanc recouvre désormais le sol glacé du parc, et les hauts arbres, ayant su résister au froid de l’hiver, ont leurs branches alourdies par la poudreuse s’étant déposée sur ces dernières ; le ciel est blanc, presque sans nuage, et un vent frais vient lentement secouer les fameuses branches dégarnies, donnant l’impression que les arbres effectuent des révérences dans le vide. « Eh oh, mademoiselle Grey est priée de revenir parmi nous ! » Katie la sermonne en faisant claquer ses doigts devant ses yeux, obligeant la rouquine a se redresser d’un geste vif en fronçant durement ses sourcils, son regard écarquillé se posant ainsi sur la brune, alarmé. « Quoi ?! » Debout de l’autre côté de la table, Katie entreprend de ranger les livres éparpillés en forme de pyramide tout en disant, avec un léger sourire aux lèvres : « On va aller prendre l’air avant que tu nous fasses un burn-out. » Le Phoenix grimace légèrement mais ne contrarie pas son amie, bien trop heureuse de pouvoir abandonner ses fastidieuses révisions, au moins pour quelques précieuses minutes.

Bonnets sur la tête, écharpes autour du cou et manteaux enfilés à la hâte, les deux jeunes amies sortent ensemble du Manoir pour aller s’installer sur un banc miraculeusement épargné par la neige, un peu à l’écart, positionné sous les arbres mais point oublié par le soleil qui, bien qu’astre brûlant, peine à réchauffer l’atmosphère. La pause, qui ne devait durer qu’un court moment, se prolonge plus que nécessaire car les deux amies bavardent effrontément, se taquinant légèrement et riant de bon coeur à leurs bêtises, avec une insouciance perturbée par l’arrivée d’un certain mutant, surtout chez l’une des deux… Si la rousse a bien remarqué l’arrivée de Scott, installé sur les marches du perron, elle s’efforce de faire comme si elle ne le voyait pas mais, l’expression de son visage ne trompe personne, et surtout pas Katie ; les sourcils légèrement froncés, le regard fuyant et le sourire incertain, elle alerte involontairement l’intérêt de sa comparse qui, d’un rapide coup d’oeil, comprend ce qu’il se passe. « Oh sérieux Jean, encore ce tocard ? » Jean hésite ; les lèvres légèrement espacées, le menton incliné sur le côté et les doigts triturant le bas de sa veste, elle finit par secouer son menton de gauche à droite en disant, avec aplomb : « Non, pas du tout. J’ai tourné la page il y a longtemps. » Elle est encore moins convaincante que convaincue et Katie n’est pas dupe : lippes pincées, un sourcil arqué, elle toise la rousse pendant quelques secondes avant de dire, d’une voix emprunt d’une colère encore vivace : « Il t’a quittée parce qu’il avait peur de tes pouvoirs : c’est un con ! Et je reste polie. Il mériterait que j’aille lui casser la figure. » Katie, 1m55 pour 45kg., veut se battre avec Scott… « Tu te casserais la main en voulant le gifler. » Les deux amies partagent un sourire à la fois amusé et complice car, même si elle n’en dit rien, la rousse est touchée de voir que la brunette lui porte une telle affection.

Katie continue néanmoins de faire son petit numéro d’amie-surprotectrice, affirmant même que si le mutant osait s’approcher de Jean, elle lui referait le portrait ; les menaces de la brunette font rire l’amoureuse éconduite qui, secouant légèrement son menton de gauche à droite sous l’amusement, s’apprête à dire qu’elles feraient mieux de rentrer, avant que… « OYEZ ! OYEZ ! MONSEIGNEUR SCOTT SUMMERS A UNE ANNONCE DE LA PLUS HAUTE IMPORTANCE À FAIRE ! » Le verbe a au moins le mérite d’attirer l’attention de toutes les personnes présentent dans le parc, et même les deux jeunes filles en pleine discussion qui, sourcils froncés, se tournent en même temps vers l’entrée du Manoir. Mais si Jean a réagi par réflexe, son attention ayant été happée par la voix forte qui l’avait attirée, elle détourne rapidement le regard en soupirant, son souffle se transformant en fine buée blanche s’évaporant au-dessus de la cime des arbres. « Viens, on s’en va. » dit-elle d’une voix un peu plus morne qu’elle ne l’aurait voulue, en tirant nerveusement sur les manches de son pull blanc dissimulée sous sa veste, avant que Katie ne pose une main sur son bras pour l’arrêter dans son élan, bien qu’elle n’avait guère bouger.

« Jean ? » Si Jean ne le regarde pas, Katie, elle, le fixe avec une méfiance doublée d’une vilaine rancoeur. Panique à bord, Jean ne lève pas encore les yeux vers lui, incapable de bouger tant elle regrette de ne pas l’avoir fait avant ; six mois à le fuir pour se faire piéger aussi bêtement. « Jean ? » Il est encore là ? Il est encore là. Il va bien falloir bouger à un moment — parce qu’il va bien se rendre compte qu’elle n’est pas une statue entreposée là, alors elle commence par redresser sa nuque en passant la pointe de sa langue sur ses lèvres, tandis que Katie, comprenant qu’elle n’est pas la bienvenue dans cette conversation, se lève du banc en croisant ses bras contre son buste, d’un air austère, et sans le quitter des yeux. (JE PEUX SAVOIR OÙ TU VAS) Lui hurle-t-elle dans l’esprit sans la faire sourciller, car elle se rapproche déjà de Scott, s’arrêtant à sa hauteur pour le toiser de bas en haut d’un air mauvais, ayant l’air de lui reprocher silencieusement d’avoir fait autant de mal à son amie.

« He…hey. Est-ce que…est-ce qu’on peut parler ? » C’est le moment où elle doit bouger alors, tournant soudainement son menton en sa direction, elle le regarde quelques secondes d’un air hésitant, avant que les traits de son visage ne se détendent ; bien qu’ayant souffert de la rupture, il n’y a finalement pas d’autre voie pour l’âme qu’elle possède et qui, si justement tissée dans la bonté, ne peut indéfiniment le condamner de ne plus être amoureux. Elle prend donc sur elle, ravalant difficilement sa salive en déposant ses fines mains blanches et pétries par le froid sur ses cuisses serrées, faisant enfin entendre sa voix pour accueillir sa venue, malgré tout le trouble que cela lui procure, disant alors d’une voix frêle, que l’on aurait pu croire, elle aussi, bafouée par le vent de l’hiver : « Tu as besoin d’aide ? » Il semble si embarrassé qu’il a forcément un problème… Quoi d'autre, sinon ?


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyJeu 28 Déc - 15:35



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J’étais mal à l’aise à cause de ce que venait de faire Roberto. Enfin, je n’allais pas me cacher derrière ce mensonge, autant être honnête avec moi-même avant d’essayer de l’être avec Jean. J’étais mal à l’aise parce que je lui avais fait du mal, parce que je l’avais repoussée au pire moment possible. J’avais été suffisamment con pour être égoïste, ce qui n’était pas vraiment mon genre. Moi qui étais le type qui pensait à l’équipe avant de penser à l’individualité, je m’étais foiré en beauté.
J’avais pris la décision de rompre avec Jean pour les mauvaises raisons, pour des raisons idiotes et insensées même. C’était naze, ridicule et j’avais compris cela bien trop tard. Mais abandonner n’était pas mon style. J’avais peut-être baissé les bras par le passé, mais ce n’était plus le cas. J’étais Scott Summers, j’étais le frère d’Alex et dans la famille, on ne reculait jamais devant rien.

Sauf que Jean…ce n’était pas vraiment rien. C’était l’amour au premier regard, c’était la seule et unique femme qui n’avait jamais attiré mon regard, la seule qui avait ramené une once de bon sens dans mes réflexions alors que ce que j’avais ressenti la première fois n’avait strictement rien de rationnel. T’es un blaireau, Summers. Un beau blaireau qui va galérer à rattraper tout ça. Est-ce qu’il y avait au moins un monde, un seul, dans lequel il était possible de recoller les morceaux. J’en doutais mais, comme je le pensais, comme Alex m’avait toujours dit, il faut avancer. En réfléchissant c’est mieux.
Mais quand même, Roberto m’avait bien foutu dedans. Moi qui voulais approcher tranquillement, discuter de manière censée et paisible, c’était foiré. En beauté. Un frisson parcouru mon échine alors que j’avançais dans le froid, mains dans les poches de ma veste aviateur et que je sentais le regard de Katie peser sur moi. Moi qui pensais être doté du meilleur pouvoir possible en termes de vision, j’étais clairement dépassé. Ses yeux étaient noirs, mauvais et si elle avait pu me fusiller dans mon approche, elle l’aurait fait.

« Summers. », dit-elle en s’arrêtant à ma hauteur.

Elle me faisait face, ses bras croisés sur sa poitrine et si j’avais été précédemment mal à l’aise, là, c’était encore pire. Mais je ne baissais pas les yeux derrière ces verres rougeoyants, je la fixais d’un air de défiance.

« Hastings. », répliquais-je en relevant le menton.

Elle souffla, sans détourner le regard. La condensation qui sorti de sa bouche me donna l’impression que Bobby venait de glacer l’intégralité de mon corps. Cependant, je ne sourcillais pas. Je n’étais pas là pour elle, j’étais là pour le faible espoir que le regard de Jean, levé vers moi, laissait entrevoir.

« Laisse-moi être claire, Summers. », sussura Katie en s’approchant dangereusement de moi, venant jusqu’à se poster contre mon épaule droite. « Tu n’es qu’un petit connard égoïste, tu ne la mérites pas et elle est clairement passée à autre chose. Maintenant que les bases sont posées, une dernière chose. Si tu lui fais encore du mal, s’il y a un seul mot de travers, crois-moi, le manoir ne sera pas assez grand pour te cacher. C'est assez clair pour ton petit cerveau étriqué ? », cracha t’elle dans un murmure lourd de sens.

Restant silencieux, je fixais toujours Katie alors que le coin de mes lèvres tressaillait de rage. J’avais du mal à contenir cette furieuse envie de lui faire payer la manière dont elle me parlait, la manière dont elle se permettait de me menacer. Je pris une profonde inspiration afin de me détendre, afin de faire redescendre cette soudaine pression qu’elle venait de me mettre.

« Très clair. Maintenant… », répondis-je en posant l’index sur mes lunettes afin de les abaisser légèrement. Ce geste -lourd d’une menace certaine, eu l’effet escompté et fit reculer Katie d’un pas. Son regard n’était plus le même, il y avait de la crainte, une certaine appréhension de voir apparaître ce qu’il y avait derrière les verres en quartz-rubis.

« Casse-toi, Hastings. ».

Je vis sa mâchoire se crisper, je pouvais presque entendre ses dents crisser. La colère lui était monté aux joues et elle semblait plus prête que jamais à en découdre. Néanmoins et non sans un dernier regard envers Jean, elle tourna les talons, percuta mon épaule de la sienne et s’en alla en pestant. Le manteau d’insultes qu’elle profanait à mon encontre aurait pu me tenir aussi chaud que ma veste. Je m’en foutais, comme de beaucoup de choses. Je reportais mon attention sur Jean et le peu de contenance que j’avais gagné dans cette joute verbale avec Katie sembla s’évanouir alors que je lui adressais à nouveau la parole.
Besoin d’aide ? Non pas vraiment. Enfin si, quelque part j’aurais bien eu besoin d’un peu plus de courage pour mettre les mots dans l’ordre, pour savoir par où commencer mais, c’était un autre sujet. J’essayais tant bien que mal de reprendre de l’assurance en venant me planter en face d’elle, remontant les lunettes sur mon nez avant que mes mains n’aillent se réchauffer dans les poches de ma veste.

« Non. », répondis-je simplement en relevant la tête, quittant son regard pour embrasser le parc du mien.

Merde. C’était tout ce que j’étais capable de faire ? Un vieux non, ridicule et puis plus rien ? Incroyable Summers, le courage incarné. Entrouvrant la bouche comme pour reprendre la parole, ma langue passa sur mes molaires, y resta un moment dans un signe de réflexion des plus ridicule. C’était mal engagé, très mal engagé et le silence de Jean ne m’aidait absolument pas. En même temps, je m’y étais préparé, je savais que les choses seraient compliquées mais de là à ce qu’il n’y ai rien, strictement rien, c’était très dur à encaisser.

« Je…je crois que je te dois des excuses, Jean. », repris-je finalement, brisant le silence gênant qui s’était installé entre nous. Représentatif de la situation selon moi. « Je voudrais juste discuter avec toi. », dis-je en quittant finalement le parc du regard et baissant les yeux, la tête pour fixer la jeune femme. « Je peux m’asseoir ? ».

Voilà Scott, on y est. Show time et quoi de mieux que de s’asseoir à côté d’elle pour briser la glace, lancer les hostilités et te faire littéralement enchainer à bout portant par une femme que tu as détruits ?   


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyJeu 28 Déc - 17:09


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Comme lors d’un duel savamment orchestré, Katie et Scott se font face, se défiant du regard dans une posture qui fait d’abord froncer les sourcils à la rouquine, avant qu’elle ne les hausse en prenant une fine inspiration, ne  comprenant pas réellement à quoi ils s’adonnent et ne sachant pas tellement si elle doit interrompre leur affrontement verbal ou non ; connaissant sa maladresse devenue légendaire, elle ne ferait qu’empirer les choses alors, durant leur joute, elle mordille le coin de sa lèvre en suivant leur houleuse discussion grâce aux pensées de la brunette qui, avant de lui flanquer un coup d’épaule, s’insurge en l’insultant mentalement, faisant ainsi profiter son amie de son avis sur la question ‘’Scott’’ : les mots ne sont ni jolis à entendre ni à écrire alors, les yeux légèrement écarquillés, elle presse ses lèvres l’une contre l’autre en jetant une oeillade à son amie qui, bien que daignant les laisser discuter en privé, va se positionner à son tour sur les marches du perron pour les observer, bras croisés et sourcils froncés. Nul doute qu’elle sera là en moins de temps qu’il ne faut pour le dire si les choses tournent mal…

Maintenant que Scott est prévenu que Katie monte la garde, il peut s’approcher de la rousse qui, après une lutte intérieure pour afficher une expression aussi naturelle que paisible, a enfin levé le menton vers lui pour le regarder, non sans sentir son coeur rater quelques battements. Même si elle a accepté la rupture, il n’est jamais agréable de se retrouver en face de celui qui est à l’origine de la dite rupture… C’est peut-être la raison pour laquelle elle se sent un peu honteuse, gênée d’être ainsi seule en sa présence. Mais il semble aussi mal-à-l’aise qu’elle, ce qui est peut-être le seul point réconfortant de ces retrouvailles forcées : au moins, ils en sont tous les deux embarrassés.

« Non. » Il n’a pas besoin d’aide ; elle est surprise de sa réponse et se permet même de hausser ses sourcils pour traduire l’étonnement, tandis qu’il détourne le regard, visiblement gêné. D’accord… La voilà perplexe en plus d’être gênée, maintenant. Qu’est-ce qu’il veut, du coup ? Les dents serrées, les lèvres espacées dans une forme qui ressemble vaguement à une tentative de sourire échoué, elle le regarde  d’un air interrogateur puis dévie ses yeux sur la gauche, sans trop savoir quoi regarder ou quoi dire, et lui non plus, visiblement. Le silence est déplaisant, les visages sont tendus et les bouches, muettes, jusqu’à ce qu’il reprenne la parole.

« Je…je crois que je te dois des excuses, Jean. » Son coeur subit un nouvel assaut, percuté de plein fouet par les mots qui viennent d’être prononcés, et qu’elle n’attendait plus. Elle ne peut y être indifférente, et ne peut niée avoir longtemps espéré les entendre mais, à présent qu’ils résonnent dans son esprit, elle ne peut que baisser le menton en essayant de déglutir, ne sachant pas tellement s’ils sont un baume sur le sentiment d’abandon, ou s’ils remuent le couteau dans la plaie qui commençait à peine à cicatriser. « Tu ne me dois rien. » dit-elle avec grande peine, sans avoir un ton moralisateur ou accablant : elle énonce simplement un fait. Elle sait qu’elle ne peut décemment pas le porter coupable des sentiments qui, dans son coeur, avaient disparu. Mais si sa tête le sait, car plus rationnelle et plus juste, son coeur, lui, dépourvu de logique et de raison, ne répond qu’aux sentiments qu’il a enduré depuis des mois. « Je voudrais juste discuter avec toi.  » Nouvelle déglutition difficile, mais elle y fait face, au sens propre comme au sens figuré car elle relève son menton pour le regarder, restant quelques secondes interdite, au prisme de toutes les pensées qui l’assaillent, avant qu’elle ne tente un sourire qui se veut chaleureux. « Bien sûr, je t’écoute. » Leurs regards se croisent enfin, une accroche difficile mais nécessaire, et Jean maintient le lien en tâchant de ne pas se laisser envahir par les émotions qui grandissent, et qui font dégringoler un frisson le long de son échine. « Je peux m’asseoir ? » Pour toute réponse, et sans le quitter des yeux, la rousse se décale sur le banc pour lui signifier qu’il peut occuper l’espace libre, précédemment alloué à la brunette qui, de loin, ne perd pas une miette de ce qui se trame. « Ça a l’air sérieux… » dit-elle d’une voix qui se veut amusée pour tenter de détendre l’atmosphère tendue, tandis qu’elle croise ses jambes d’une manière élégante, nouant ses deux mains sur son genou le plus élevé. « Rassure-moi, tu ne comptes pas quitter les x-Men ? L’équipe a besoin de toi, tu sais… » Toujours à la recherche d'une raison expliquant sa venue, Jean le regarde en laissant perdurer le fin sourire qui orne ses lippes, en espérant se tromper sur la raison évoquée.


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyVen 29 Déc - 0:21



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Déjà que Roberto n’avait pas facilité les choses, cette joute verbale avec Katie n’avait rien arrangé. J’étais passablement agacé, énervé par son comportement, par les mots qu’elle avait employés et par cette manière qu’elle avait eu de me tenir tête. Ce n’était pas comme ça que les choses étaient censées se passer, ce n’était pas comme ça que j’avais imaginé ces retrouvailles. Je n’étais pas forcément au top de ma forme en me disant que j’avais enfin une opportunité de parler avec Jean, c’était encore pire lorsque l’on s’amusait à rajouter des obstacles. Je pouvais le dire sans honte, j’étais blessé dans mon orgueil par la réaction de Katie, parce que les termes employés n’étaient pas glorieux et ne me rendaient certainement pas hommage. Un petit connard égoïste. Y avait pas à dire, elle savait piquer au bon endroit.

Tout en m’adressant maintenant à Jean, je jetais un bref coup d’œil sur le chemin que j’avais emprunté et remarquais que Katie avait pris ma place sur le perron du manoir. Je soupirais lourdement en la voyant nous observer et passais une langue rageuse sur mes dents. Cette fille était incroyable, elle ne lâchait rien et ça m’énervait au plus haut point. Probablement parce que j’avais le même comportement, parce que quand j’avais quelque chose en tête, je ne changeais pas d’avis.
J’annonçais donc à Jean que je lui devais des excuses. En temps normal, ce n’était pas trop mon style. Je n’aimais pas m’excuser, dire que j’étais désolé et toutes ces conneries. J’étais plutôt du genre à assumer jusqu’au bout, quitte à me perdre dans mes erreurs. Maintenant, il s’agissait de Jean et lorsque les choses en venaient à elle, c’était différent. C’était marrant comme mon comportement n’était plus le même près d’elle, même si j’avais agi comme un abruti plusieurs mois auparavant. Rectification, j’avais agi comme Scott Summers.

« Tu ne me dois rien. », dit-elle simplement sur un ton on ne peut plus neutre.

Quoi ? Je fronçais les sourcils, heurté par cette réponse qui n’était en rien celle que j’attendais. De toute manière, depuis que j’avais posé le pied dehors, rien n’allait comme je voulais, rien ne se passait comme je l’avais espéré. Je tentais de mon mieux de garder cette sorte de contenance qui faisait de moi qui j’étais mais le ton, l’attitude de Jean me dérangeait. Je ne savais pas sur quel pied danser parce que…parce que ce n’était pas Jean, c’était froid, distant et ça me faisait mal au cœur. « Bien sûr, je t’écoute. », répondit-elle alors que je pouvais pour la première fois croiser son regard, fuyant. Elle me donnait l’impression de faire un effort incommensurable pour me fixer. « Ca a l’air sérieux… », ajouta t’elle d’une voix…d’une voix qui ne me plaisait. Le ton était faussement enjoué et apportait beaucoup trop de légèreté.

« Peut-être parce que ça l’est. », répliquais-je sèchement en m’installant à ses côtés.

Prenant place, je sortais enfin les mains de mes poches et posais mes avant-bras sur mes genoux, mains liées, le regard au sol. Quelque chose n’allait pas, ce n’était pas censé se passer comme ça. « Rassure-moi, tu ne comptes pas quitter les X-Men ? L’équipe a besoin de toi, tu sais… », lança t’elle alors avec un fin sourire qui me fit l’effet d’une lame de rasoir sur la peau.
Pas possible, je devais entrain de rêver ou alors elle devait avoir utiliser ses pouvoirs, être entrée dans ma tête pour me faire vivre ce truc le temps qu’elle puisse s’enfuir avec Katie. Mes doigts se crispèrent les uns sur les autres, ma peau blanchie sous la pression exercée et à nouveau, mes dents se rencontrèrent, durement. L’agacement instillé par Katie fonctionnait et j’étais entrain de m’énerver, de perdre le contrôle sur la situation.

« Est-ce que tu peux arrêter de faire semblant, Jean ? », lâchais-je après un court silence, sur le même ton que précédemment.

Je ne savais pas quoi penser, je ne savais plus quoi penser en fait. Pourtant j’étais persuadé que ma démarche était la bonne. J’étais sûr de ce que je devais faire, sûr de ce que je devais lui dire mais là, je me heurtais à un mur et c’était excessivement difficile à encaisser. J’étais même conscient que mon intonation, mes propos ne collaient plus du tout avec la raison première de ma venue ici, près d’elle. Tout allait de travers et j’avais perdu le peu de contrôle que j’avais sur cette situation. J’avais même étrangement envie d’aller plus loin dans mes propos, de lui demander d’arrêter de me prendre pour un con, d’arrêter de jouer celle qui ne ressentait rien, ou qui ne ressentait plus rien. J’aurais probablement même préféré qu’elle me le crache à la face et qu’elle s’en aille. Mais si elle était là, c’était qu’il y avait une chance non ?

« Écoute je… », commençais-je vainement en secouant la tête, incapable de réciter tout ce petit texte que j’avais imaginé tant j’étais décontenancé. « J’ai été un connard égoïste, je le suis certainement encore parce que…parce que dans le fond je dois sans doute faire ça pour moi aussi. », repris-je en fixant toujours mes chaussures, la neige, rien. « Je sais que j’aurais pas dû faire ça, Jean. Je le sais, ok ? Je sais que tu en as souffert, que tu en souffre encore même…même si tu essayes de me montrer l’inverse. », continuais-je en tournant finalement la tête pour chercher son regard.

« Ce n’est pas toi le problème Jean, ça n’a jamais été toi. », soufflais-je dans un aveu en me mordant l’intérieur de la lèvre. Je marquais un temps d’arrêt, autant pour elle que pour moi, avant de reprendre. « Je voulais juste que tu saches pourquoi j’ai fait ça et après…après si c’est ce que tu veux je…je m’en irai. »   


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyMer 3 Jan - 17:28


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« Tu ne me dois rien. » Répond-t-elle aux excuses faites, d’une phrase formulée avec sincérité, certes, mais reçue avec déception : le ton neutre employé semble le désappointer, sans qu’elle ne comprenne réellement la raison d’une telle affliction : qu’attendait-il, au juste ? Elle énonce un fait qui n’est en rien accusateur ou fabulateur, mais cela semble lui déplaire : soit, elle ne s’en offusque pas tellement et maintient ses positions, n’affichant même aucune posture d’hésitation ou de contrariété.  À quoi bon, désormais ?

Il fronce les sourcils sous l’irritation ressentie et elle en fait de même, plus par mimétisme que par fâcherie palpable : preuve en est, elle accueille avec plaisance la discussion proposée, osant même la pointe d’un sourire avec un élan amusé, suggérant que le sujet a l’air sérieux, bien qu’elle ne sache pas encore sur quel terrain il souhaite s’aventurer. « Peut-être parce que ça l’est. » Le ton est âpre, presque bourru comme une rafale gelée venant la percuter de plein fouet : le sourire de légèreté se perd sur ses lèvres tandis qu’elle vient mordre le coin de sa lèvre, en se redressant légèrement comme pour prendre symboliquement du recul et de la hauteur sur la situation, alors que lui prend place sur le banc à côté d’elle. L’appréhension, première dans ses ressentis pour ces retrouvailles forcées, ne se dissipe point mais se renforce négativement ; obligeant sa gorge à se serrer tant elle est mal-à-l’aise, l’humeur oppressante l’empêcher de déglutir avec aisance.

Tournée vers lui sur le banc, sur lequel elle est assise en tailleur, elle fronce de nouveau ses sourcils en observant sa position presque recroquevillée : coudes sur les genoux, nuque penchée, mains liées et menton baissé, comme s’il formait une coquille protectrice et hermétique, ne laissant rien ni personne entrer dans sa bulle. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Lui qui, d’ordinaire, est si fulminant et de couleurs, si plein d’énergie et prompt à distiller des railleries à tout-va, n’est que silence et austérité. En cet instant précis, la rouquine ne peut s’empêcher de se demander quelle raison a poussé le jeune homme a se manifester auprès d’elle puisque, de toute évidence, la colère prime lorsqu’il se trouve à son côté et il ne tarde pas, d’ailleurs, à se décharger sur elle, alors qu’elle tentait naïvement de reprendre la discussion et de se montrer affable envers lui. « Est-ce que tu peux arrêter de faire semblant, Jean ? » La dynamique de la colère se scinde alors en deux, quand bien même il est rare que cette émotion croise le coeur de la mutante : ses sourcils se froncent avec dureté au-dessus de ses yeux qui, d’habitude ne sont que douceur mais qui, en cet instant, lancent des éclairs assassins. « Faire semblant de quoi ? Tu viens t’excuser six mois après, tu ne crois pas être en retard ? Ce n’est plus la peine de t’excuser, Scott. » Le ton, volontairement dur et froid, ne lui ressemble pas : elle le fusille pourtant du regard durant quelques secondes avant d’abaisser ses cils sur ses mains qui, rendues nerveuses, triturent le bas de sa veste.

Le silence, douloureux, retombe. S’il ne calme pas les élans outrageux de son coeur, au moins lui permet-il de ne pas être plus blessante qu’elle ne voudrait l’être. « Écoute je… » Elle ne lève pas les yeux vers lui, les traits figés dans une crispation perdue quelque part entre la colère sourde et la douleur ravivée. La phrase reste en suspend et, au regard de leurs précédents échanges, elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui va lui tomber dessus. « J’ai été un connard égoïste, je le suis certainement encore parce que…parce que dans le fond je dois sans doute faire ça pour moi aussi. » Connard égoïste n’est pas les termes qu’elle aurait employé, puisqu’elle ne l’a jamais considéré avec dénigrement, mais elle ne relève pas la chose, songeant qu’il vaut mieux le laisser poursuivre son élocution sans l’interrompre, au risque de provoquer, une nouvelle fois, sa colère. « Je sais que j’aurais pas dû faire ça, Jean. Je le sais, ok ? Je sais que tu en as souffert, que tu en souffre encore même…même si tu essayes de me montrer l’inverse. » La colère s’apaise un peu, sans nul doute parce qu’il soulève ici un vent de vérité inavouable, qui la force à relever les yeux vers lui en soupirant. « C’était il y a longtemps… » commence-t-elle à dire d’une voix calme, dont les contours s’arrondissent sous la douceur qui commencent à poindre. « J’en ai souffert, oui. Mais je vais mieux aujourd’hui, je t’assure, tu n’as aucune raison de te torturer. Je ne suis pas en colère après toi. » Il s’accable et elle tente de le rassurer ; un paradoxe quand on sait qui a brisé le coeur de l’autre. Mais son âme, bien trop charitable pour rester sourde à la douleur d’autrui, ne peut se détourner de son malheur.

Leurs regards se croisent enfin, non pas à l’image d’un duel mais plutôt dans un apaisement qu’elle espère partager car, elle ose même l’ébauche d’un nouveau sourire amical à son égard. « Ce n’est pas toi le problème Jean, ça n’a jamais été toi. » Ce n’est pas le discours tenu par le passé mais, n’étant pas sûre de vouloir raviver les souvenirs douloureux du rejet vécu, elle dissipe rapidement le trouble de chagrin qui passe sur son visage, avant de réaffirmer son sourire en haussant légèrement les épaules, d’un air désinvolte. « Je voulais juste que tu saches pourquoi j’ai fait ça et après…après si c’est ce que tu veux je…je m’en irai.» Elle presse ses lèvres l’une contre l’autre, songeant qu’il a davantage besoin de s’expliquer qu’elle n’a besoin, aujourd’hui, des dites explications ; les raisons de leur rupture étaient claires, de ce fait, elle n’a jamais cherché une autre raison. Mais tout de même intriguée par les révélations qu’il s’apprête à lui faire, elle s’efforce de maintenir son sourire de façade en fronçant légèrement ses sourcils malgré elle, sans le quitter des yeux. « Quel était le problème, alors ? » Les battements de son coeur glissent doucement vers un rythme alarmé tandis que ses doigts, nerveux, se nouent comme pour maintenir une stature impassible. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir lui dire ?


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyJeu 4 Jan - 12:59



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Est-ce que j’étais trop dur avec Jean ? Clairement, oui. Mais la situation échappait à mon contrôle et j’avais horreur de ça. Je détestais ce sentiment d’impuissance, cette sensation de n’avoir aucun contrôle sur les choses et de devoir simplement subir. Le ton que j’employais était beaucoup trop dur, beaucoup trop âpre et j’avais du mal à me reconnaitre. Ce n’était pas moi, ce n’était pas ma façon d’être, ma façon de faire. Je n’étais pas censé agir comme ça, je ne le faisais pas en temps normal. Je n’étais pas censé lui parler de cette manière, employer ce ton vindicatif et hostile, comme l’animal blessé que j’étais.
Et elle ne m’aidait pas, je n’arrivais pas à saisir pourquoi, pourquoi est-ce qu’elle faisait comme si de rien n’était. Pourtant, c’était une évidence, un truc aussi gros et con que le nez au milieu de la figure. Elle était passé à autre chose, elle avait fait son deuil de cette relation naissante entre nous, elle ne voulait plus de moi. Putain, que ça faisait mal de penser à cela.

« Faire semblant de quoi ? Tu viens t’excuser six mois après, tu ne crois pas être en retard ? Ce n’est plus la peine de t’excuser, Scott. »
« Non c’est…c’est pas ce que je voulais dire. »

Je reprenais la parole, tant bien que mal, lui demandant de m’écouter, de comprendre que j’avais une erreur, une grave erreur. Mais la situation ne faisait qu’empirer, parce que j’étais parfaitement incapable d’aligner trois mots, de lui dire ce que j’avais plus ou moins imaginé, préparé. Ça n’allait pas, ça n’allait pas du tout. Je voulais me repentir, absoudre cette grossière erreur que j’avais fait en lui cachant la vérité, en la repoussant à un moment où j’avais clairement besoin d’elle, mais je n’y arrivais pas. Oui j’avais été un connard égoïste parce que j’avais fait du Scott, je n’avais pensé qu’à moi et mon bien-être pas elle, pas au mal que mes propos avaient pu lui faire.
L’entendre dire qu’elle avait souffert mais qu’elle s’était relevée de tout ça était encore pire que ce que je pouvais imaginer. J’avais l’impression de m’enfoncer, j’avais l’impression que quoi que je fasse, c’était perdu d’avance. Elle me donnait cette impression à sa manière de me regarder avec cet air calme, presque serein et tellement sûre d’elle. Et ce regard qu’elle me lançait à présent, ses yeux. Le seul point positif que j’arrivais à tirer de cette discussion était qu’elle me disait ne pas m’en vouloir, ne pas être en colère après moi.

Moi je l’étais, je m’en voulais. J’aurais voulu avoir cette possibilité de revenir en arrière, de revivre ce moment honteux et de réécrire l’histoire. J’aurais voulu chasser ce souvenir pour en créer un nouveau, créer quelque chose de plus logique, de plus beau. Modifier mes actions, modifier mes paroles et qu’il n’y ait jamais eu cette séparation, cette cassure. Je voulais qu’elle comprenne que dès la première fois, dès notre première rencontre, j’étais tombé amoureux d’elle. Je voulais qu’elle sache, qu’elle sente ce qu’il y avait au plus profond de moi, qu’elle voit à quel point je l’aimais, à quel point je n’avais voulu tout ça. Qu’elle comprenne que c’était une erreur de ma part, juste une putain d’erreur.
Et elle esquissa cette ébauche de sourire, rassurant, amical ou je ne sais quoi. Mon cœur manqua un battement et ce simple mouvement me fit redescendre, apaisa un peu cette sourde colère que je ressentais contre moi-même. Oui cette situation me faisait mal, me forçait à me torturer, à remuer chaque parcelle de mon être pour la solutionner, pour réparer ce que j’avais cassé.

« Je sais que j’ai fait une connerie, Jean. C’était une connerie de te repousser, de te faire croire des choses…de te faire croire que c’était toi le problème. », commençais-je en la quittant un instant des yeux pour revenir à quelque chose de moins impressionnant, mes chaussures peut-être. « Tes pouvoirs, ce qu’il y a en toi je…ça ne me fait pas peur, c’était une erreur de te faire croire l’inverse. », continuais-je en frottant nerveusement le sol de mes pieds. « Le truc, c’est que… »

Je m’arrêtais soudainement, incapable de finir ma phrase. Incapable de prononcer un mot de plus alors que ma gorge s’était serrée, que mes lèvres s’étaient crispées sur ces mots qui refusaient de sortir. Sur ce nom, sur ce visage que j’avais en tête. C’était le point de départ de beaucoup de choses, la source de mes traumatismes. Alex. Sa voix hantait mon esprit, son rire me manquait, la manière qu’il avait de me pousser me manquait. Il me manquait à un point inimaginable et aujourd’hui encore, je n’arrivais toujours pas à vivre avec sa mort. Je n’arrivais pas à ingérer, à me faire à l’idée que je ne le reverrai plus, que c’était bel et bien terminé. J’en faisais encore des cauchemars, je revoyais ce trou béant qu’avait été le manoir, je revoyais les décombres fumant et lui, qui n’était plus là.
C’était tellement douloureux de parler de mon frère, de l’invoquer comme une raison de mes traumas, la raison qui m’avait poussé à rompre avec Jean. Ce n’était pas une excuse, c’était la triste réalité de mes sentiments. J’avais beau faire face, apparaitre comme un type excessivement sûr de lui, arrogant, je souffrais terriblement de son absence, de ce que sa mort m’avait forcé à réaliser.

« Le truc, c’est que je ne me suis jamais remis de la mort d’Alex. », lâchais-je finalement, dans un souffle alors que ma voix s’était sensiblement brisée sur la fin de ma phrase. « Quand…quand ça t’as poussé à faire ce que tu as fait, quand je t’ai vu dans cet état je…j’ai eu peur. J’ai eu peur de revivre tout ça, j’ai eu peur de te perdre comme j’ai perdu Alex. », dis-je sur un ton un peu plus normal, même si voix déraillait encore à l’évocation de mon frère.

Je marquais une courte pause afin de parvenir à gérer tout ce flot d’émotions qui parcouraient mon corps, qui me faisaient trembler, qui faisaient que mes muscles étaient tendues, que j’étais crispé. Tout ce que je ressentais était contradictoire, de la perte d’Alex à l’amour que j’éprouvais pour Jean. Tout se mélangeait et je peinais à surnager.  

« Je t’ai repoussé pour me protéger, Jean…Je ne voulais pas…je ne voulais pas revivre ça, m’accrocher à quelqu’un, croire en quelque chose et…et tout perdre. Encore. », avouais-je en levant finalement les yeux pour oser défier son regard. « Tout s’est mélangé dans ma tête, tout ce qu’on a vécu à l’époque, avec les autres. J’ai tout revu et…et j’ai eu peur. Je ne me sentais pas capable de…d’assumer ça, de t’assumer toi, de t’aimer comme j’aime…comme j’ai aimé Alex et que quelque chose t’arrache à moi…Je n’arrivais pas à le concevoir, à imaginer que…que je puisse survivre si…s’il t’arrivait quelque chose. », continuais-je en luttant de toutes mes forces pour maintenir ce contact visuel, pour peut-être profiter une dernière fois de ce regard qu’elle posait sur moi.

« J’ai agis par égoïsme et je m’en veux, ce n’était pas ce que je voulais mais sur le moment, quand je t’ai vu ça…ça m’a ramené devant le manoir, devant ce trou où Alex n’était plus…c’était instinctif, c’était une décision irréfléchie, c’était idiot, je sais…je sais pas en fait. J'ai voulu me protéger, m’enfermer dans quelque chose de concret, en mettant toutes de côté toutes les possibilités de souffrir…je voulais enlever ce paramètre. Je crois que j’ai préféré passer pour le méchant, pour ne pas avoir mal, pour ne pas avoir à subir l’hypothèse de te perdre…C’est pire. Ca fait six moi que je me rends compte que c’est pire et…et je me suis tellement enfermé là-dedans, j’ai tellement essayé de me convaincre que c’était la meilleure solution que c’était la meilleure chose à faire, que j’avais eu raison de faire ça que…putain. », fis-je en brisant finalement ce contact visuel pour prendre ma tête entre mes mains.

« Je t’ai toujours aimé, Jean. Toujours. Depuis la première seconde, pendant ces six mois, je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours…c’est pas une promesse Jean, c’est un fait. Je n’ai pas pensé aux conséquences, à tout ce que tu vivais, à ce que tu ressentais…j’ai agis comme un connard égoïste, pour moi. Pas pour toi, ni pour nous. Juste pour moi et tu n’imagines pas à quel point je m’en veux de t’avoir infligé ça. »     


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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyVen 5 Jan - 20:54


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« Non c’est…c’est pas ce que je voulais dire. » Admet-il d’une voix incertaine, prise en étau dans les regrets qui assaillent le malheureux. Ce n’est peut-être pas ce qu’il voulait dire mais, c’est ce qu’il a dit, et avec un ton baigné de froideur qui l’a laissé glacée : il exige une réaction bien précise, idéalisée par ses rêveries niaises ayant fomenté des retrouvailles glorieuses après des mois de silence mais, lorsqu’on examine la situation, il ne semble pas être en position d’exercer le moindre caprice contrarié.

Mais, si elle a été patiente jusqu’ici, d’un accueil doucereux pour réceptionner sa présence et ses revendications, qu’il formule d’une manière presque hautaine tant elle ne correspond pas au schéma qu’il a imaginé, elle l’observe ainsi réagir sans s’offusquer. Elle fait enfin entendre sa voix dans des accords cinglants, preuve que la belle mutante s’extirpe peu à peu de sa coquille formée de timidité et de réserve pour s’affirmer, quand bien même cela veut dire de contrarier ou de blesser.

Blessée, elle l’a été aussi, et de sa main symbolique ; s’il croit pouvoir effacer six mois de doutes, de remises en questions perpétuelles et de sentiment de rejet qui perdure, il se trompe lourdement. Néanmoins, elle ne peut rester simplement indifférente à la douleur qu’il lui présente, et qui transparaît dans les sentiments qui émane à son contact ; elle sait ce qu’il ressent sans même le vouloir, et ne peut que s’en émouvoir. Elle n’est pas assez égoïste pour le juger coupable sans discernement, le relayant au rang de mauvaise personne sans considérer sa peine et sa culpabilité ; elle lui a pardonné depuis longtemps, ainsi, il n’y a guère des miettes de colère qui subsiste à son encontre. « Je sais que j’ai fait une connerie, Jean. C’était une connerie de te repousser, de te faire croire des choses…de te faire croire que c’était toi le problème. » Elle fronce les sourcils sans contrariété aucune, ne sachant pas très bien quoi attendre de la suite des propos. Elle mordille l’intérieur de sa joue sous la nervosité grandissante qui vient étourdir son coeur, largement mis à mal depuis le début de leur rencontre ; il ne peut le voir car il détourne les yeux pour contempler ses chaussures, sans qu’elle ne puisse en faire de même, incapable de décrocher son regard de son profil. « Tes pouvoirs, ce qu’il y a en toi je…ça ne me fait pas peur, c’était une erreur de te faire croire l’inverse. » Non, ce n’était pas une erreur : c’était cruel. Mais, là encore, elle s’abstient de rétablir ce qu’elle pense être la vérité, atterré des révélations qui lui sont faîtes, et qu’elle n’attendait pas. « Le truc, c’est que… » Que…? La phrase reste en suspend, et le souffle de Jean également : elle arque l’un de ses sourcils sous la curiosité terrible, son menton partant légèrement en avant comme pour le sommer d’en dire plus.

Mais si elle le presse silencieusement de poursuivre, il ne dit rien ; sa gorge est trop serrée et son coeur, au bord de l’implosion elle le sait, doit rétablir un semblant de calme avant de poursuivre. Elle voit qu’il est en proie à de multiples tourments intérieurs qui se libèrent après, peut-être, des mois de silence. Elle comprend, en cet instant, qu’elle n’a pas été la seule à souffrir de cette rupture — contrairement à ce qu’elle croyait, mais elle n’en gagne aucun sentiment de satisfaction, songeant seulement qu’elle a mieux réussi à s’en remettre que ce qu’elle croyait.

Dans l’espoir de l’aider à se libérer, elle presse ses lèvres l’une contre l’autre en déposant simplement sa main sur son épaule musclée, afin de l’accompagner sur le chemin de la vérité qui, semble-t-il, est particulièrement douloureux pour lui. « Le truc, c’est que je ne me suis jamais remis de la mort d’Alex. » Elle s’y attendait, c’est la raison pour laquelle elle a déposé ses doigts graciles sur le tissu de sa veste, la pressant légèrement lorsque les mots sortent enfin. Prononcer le nom du disparu est difficile, car il réalise que les syllabes tant aimées ne font écho qu’à une pierre tombale, une stèle recouverte de fleurs, et non plus un corps que l’on peut serrer avec tendresse. « Je sais… » Souffle-t-elle à son tour d’une voix douce, enveloppée de tendresse et de compassion pour le deuil difficile qu’il ne parvient pas à faire. Comment l’en blâmer ?

Il poursuit et elle l’écoute attentivement, sans déloger la main qui se fait soutien. « Quand…quand ça t’as poussé à faire ce que tu as fait, quand je t’ai vu dans cet état je…j’ai eu peur. J’ai eu peur de revivre tout ça, j’ai eu peur de te perdre comme j’ai perdu Alex.  » Ça, c’est le Phoenix : enfant brisée, isolée dans un coin de esprit, forcée de grandir avec le même souvenir qui tournait en boucle : la mort de ses (leurs) parents. Nouveau pincement de lèvres, nouvelle pression des doigts sur l’épaule, et nouveau souffle qui s’accorde sur la douceur qu’il faut employer dans ces circonstances. « Elle ne voulait pas me faire de mal… » Elle ne tente pas de défendre ni d’excuser les méfaits accomplis par le Phoenix, mais elle tente cependant de justifier, de rétablir une innocence bafouée : l’enfant n’était que douleur et colère, rien qui puisse, à ses yeux, la condamner. Mais elle entend. « Je comprends. »

Il poursuit son discours et elle n’ose plus l’interrompre, bien que sa voix masculine disparaisse au fur et à mesure des aveux prononcés. Elle assimile parfaitement la peur de la perte, légitime et compréhensible dans les faits, mais difficilement acceptables lorsqu’elle est dissimulée sous le couvert du rejet : néanmoins, comme la rancoeur ne s’attarde pas longtemps en son coeur, elle se contente de l’ébauche d’un sourire, encore. « Je n’arrivais pas à le concevoir, à imaginer que…que je puisse survivre si…s’il t’arrivait quelque chose. » La peine vient envelopper son coeur et, les yeux plongés dans les siens, elle fronce ses sourcils d’un air mortifié, sincèrement touchée et émue mais, en même temps, terriblement désolée qu’il ait dû supporter tout cela seul, en passant de surcroit pour un grossier personnage.

« J’ai agis par égoïsme et je m’en veux » Non, il a agi par un système de défense interne et inconscient, un mécanisme visant à le protéger d’une douleur qu’il se savait incapable de supporter. L’instinct survie, peut-être, ou quelque chose qui y ressemble, semble avoir guidé ce choix. La suite lui semble plus véridique, et c’est pourquoi elle l’écoute sans véritablement réagir, se contentant de se figurer l’enfer traversé par son ex-compagnon ; sa voix finit par se briser en même temps que son discours, et il prend sa figure entre ses mains pour contenir le flot de pensées et d’émotions qui viennent le bousculer. « Scott… » commence-t-elle à dire d’une voix formée de tendresse, désireuse de l’apaiser et de le réconforter, avant qu’il ne reprenne la parole…

« Je t’ai toujours aimé, Jean. » Son coeur rate un battement, son buste se gonflant d’un souffle qui est à l’arrêt, et ses lèvres espacées laissent mourir les syllabes d’une phrase qui ne verra jamais le jour. Qu’est-ce qu’il vient de dire ?! Son cerveau est sur pause, presque comme son coeur qui peine à suivre la cadence, tant le choc est rude. « Toujours. Depuis la première seconde, pendant ces six mois, je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours…c’est pas une promesse Jean, c’est un fait. Je n’ai pas pensé aux conséquences, à tout ce que tu vivais, à ce que tu ressentais…j’ai agis comme un connard égoïste, pour moi. Pas pour toi, ni pour nous. Juste pour moi et tu n’imagines pas à quel point je m’en veux de t’avoir infligé ça. » Elle le fixe, papillonnant des cils en retenant son souffle comme si elle était en apnée ; elle est incapable de se mouvoir, inapte à parler et, même, à penser.

Le séisme émotionnel est tel qu’elle écarquille les yeux en formant sa bouche en petit ‘’o’’ de surprise, tandis qu’elle le fixe, incrédule, étant bien loin de se douter que leur conversation prendrait une tournure de révélation amoureuse. « Je… » Parler est prématuré dans son esprit engourdi, et il lui faut quelques secondes pour reprendre un semblant de contenance. Papillonnant longuement des cils, elle détourne finalement le regard en se levant du banc, non pas pour prendre la fuite ou pour s’éloigner de lui, mais juste pour réactiver le mécanisme de son corps devenu l’objet de ses émotions bouleversantes.

Une sensation étrange l’envahie, le mélange de plusieurs sentiments parfois contraires qui s’entrechoquent, produisant des explosions émotionnelles à l’intérieur de sa tête. Elle appuie finalement une main sur sa hanche et l’autre contre sa tempe, revenant auprès de lui pour le regarder, sans avoir prémédité son discours : « Je ne sais pas quoi dire, Scott… Je ne m’attendais tellement pas à ce que tu me dises ça… » Malgré la surprise qui marque ses traits, elle ne peut s’empêcher de se mettre à sa place et de considérer le courage qu’il lui a fallut pour oser ainsi se mettre à nu. « Je pensais que tu m’avais quittée parce que c’était… Trop pour toi. Et je le comprenais, je ne t’en ai jamais voulu. » Il lui faut refaire le schéma de toute cette histoire, qu’ils n’ont pas vécu de la même façon : lui avec ses mensonges sur la conscience, elle avec ses sentiments à enterrer. Les sentiments s’enterrent mieux que les mensonges, visiblement.

Elle secoue son menton de gauche à droite en reprenant sa place sur le banc, à côté de lui, ses mains sur ses cuisses et le regard perdu dans le vide. Elle ne sait plus où elle en est. « Je suis perdue… » admet-elle en regardant au loin, puisqu’il est évident qu’elle n’est point insensible à sa personne, mais elle ne peut effacer la douleur endurée, et l’histoire dont elle a clos le chapitre, ni son attitude furieuse et contrariée qui ne lui ressemble pas. « Là… Je ne sais pas quoi te dire. » L’aveu peut faire mal, mais il ne peut en être autrement : elle ne peut remonter le fil de ses sentiments et de ses douleurs, et ne peut balayer d’un revers de la main ces six derniers mois, durant lesquels elle a appris à vivre avec cette rupture, à composer avec cet échec qui, elle en était certaine, était uniquement de sa faute.

Et maintenant ? Elle regarde ses mains, qui tremblent légèrement sur ses cuisses mais elle préfère penser que c’est à cause du froid, même si elle ne souffre nullement des affres de ce dernier. Et maintenant, elle ne sait plus quoi dire. Et maintenant, le silence, la douleur, les dégâts. Des deux côtés, le cœur est un champ de ruines à reconstruire : seul le temps dira s’il le feront ensemble, ou chacun de leurs côtés.


THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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Scott P. Summers
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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptySam 6 Jan - 22:08



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Feat : Jean Grey & Scott P. Summers

Je ne pouvais pas en dire plus, me souvenir d’Alex était beaucoup trop douloureux. J’avais l’impression que mon âme se déchirait en deux, parce qu’à chaque fois que je me souvenais de lui, j’avais envie de craquer. Je ressentais le besoin de relâcher toute cette douleur que j’avais retenu, toute cette peine et toutes ces larmes que je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de verser. Alex me manquait. Il avait laissé un trou béant au fond de mon être, il avait laissé une terre brûlée dans mon cœur, un endroit où plus rien ne pourrait jamais naître, grandir.
J’avais aimé mon frère plus que quiconque dans ce monde d’avant, dans cette réalité à laquelle j’avais été arraché. Même si nos rapports étaient ce qu’ils étaient, même si nous n’étions pas les frères les plus proches, les plus démonstratifs, je l’avais aimé et je l’aimais toujours. Aujourd’hui c’était une place vide, une brise froide qui venait parcourir ma nuque lorsque je l’évoquais, lorsque je me rappelais de lui. Si cela n’avait pas été Jean, je n’aurais pas eu le courage d’aborder le sujet. Je ne pouvais pas, c’était trop dur. Entendre de sa bouche, l’entendre murmurer qu’elle savait était encore plus dur.

Ce souffle, ces deux mots me glacèrent le cœur, firent que mes yeux rougeoyants s’étaient embués, prêt à laisser s’écouler le flot de mes émotions. Elle savait. Et lorsqu’elle posa cette main sur son épaule, lorsqu’il y eu ce premier contact physique depuis si longtemps, entre elle et moi, une larme roula sur ma joue. Je n’essayais même pas de l’essuyer, de la masquer, j’étais en phase avec mes failles, je les avais acceptés depuis longtemps. Je savais qui j’étais, je savais pourquoi je faisais partie des X-Men, je savais pourquoi je me battais, pourquoi j’avais survécu à tout cela. Inutile de cacher mes faiblesses, je les avais embrassés.
J’aurais voulu poser ma main sur la sienne, sentir le contact de sa peau contre la mienne, sentir sa chaleur à travers ma paume, mais j’étais incapable de me mouvoir. J’étais paralysé par ces souvenirs qui envahissaient mon esprit, par la vision d’un frère dont je n’avais jamais fait le deuil. Je me révélais comme je ne l’avais jamais fait auparavant et tout ce que je disais aujourd’hui devait sonner bien faux tant cela était à l’opposé du discours que j’avais eu lorsque j’avais rompu avec elle.

Pourtant, ce n’était que la réalité. Ma réalité. Peut-être que si, à l’époque, nous avions été plus ferme, peut-être que si nous avions un peu plus écouté Erik, Alex aurait toujours été en vie. Peut-être que si nous avions accepté de penser à nous avant d’espérer l’acceptation d’un monde qui ne voulait pas de nous, j’aurais eu encore un frère. Et si cela avait été le cas, je n’aurais pas été dans cette situation, si cela avait été le cas, je n’aurais pas blessé Jean. J’avais vécu un véritable enfer, j’avais tout gardé pour moi parce que je me considérais suffisamment fort pour tout pouvoir encaisser et voilà où cela m’avait mené. J’aurais dû lui parler plus tôt, j’aurais dû en parler au Professeur, à Roberto, à n’importe qui mais je n’aurais jamais dû m’enfermer avec cette douleur.
Jean prononça mon nom, je faillis faiblir et m’arrêter. Mais je ne pouvais, pas maintenant, pas après l’effort incommensurable que cela m’avait demandé pour prononcer ces premiers mots sur Alex. Pas après lui avoir avoué ce qui me faisait souffrir. Je ne me laissais pas arrêter et lui avouais cette vérité, ces mots qui n’avaient jusqu’alors jamais franchi la barrière de mes lèvres. Je l’avais toujours aimé. Depuis le premier jour, jusqu’à aujourd’hui, peu importe ce que nous avions traversé. C’était un fait, irréfutable. Depuis qu’elle m’avait percuté à mon arrivée au manoir jusqu’à aujourd’hui, je l’avais toujours aimé.

J’étais alors en mesure de comprendre que tous ces mots et surtout cette soudaine vérité pouvait l’effrayer, la choquer, mais il fallait qu’elle sache, qu’elle comprenne pourquoi j’avais agi de la sorte. Je n’étais pas là après mettre mon âme à nue devant elle pour lui mentir, pour me chercher des excuses. Il fallait qu’elle sache, peu importe ce que cela me coûtait. Et pourtant, j’étais à nouveau incapable de maintenir ce contact visuel, j’étais incapable de soutenir son regard.
Après cet aveu, je baissais à nouveau les yeux. J’avais vu juste avant ses yeux s’écarquiller, son souffle se couper. C’était trop à encaisser, j’en avais conscience. Pour autant, je n’en démordais pas, il fallait qu’elle sache. Lorsqu’elle se leva, lorsqu’elle s’écarta de moi, une partie de moi hurla ne pars pas. J’aurais voulu la supplier de rester avec moi mais je ne pouvais pas lui imposer ce dont j’avais besoin. Cependant elle resta là, à côté de ce banc, ayant certainement besoin d’un certain temps pour digérer tout ce que je venais de lui avouer.

« [colo=#994c28] Je ne sais pas quoi dire, Scott… Je ne m’attendais tellement pas à ce que tu me dises ça…Je pensais que tu m’avais quittée parce que c’était… Trop pour toi. Et je le comprenais, je ne t’en ai jamais voulu.[/color] »

Maigre lot de consolation que de savoir qu’elle ne m’en avait jamais voulu, pourtant cela faisait toujours autant d’entendre cette voix. Je laissais échapper un souffle synonyme de désespoir et replongeait mon regard sur le sol blanc. J’avais voulu qu’elle croit cela pour la protéger de ce que j’étais, de ce que je ressentais au plus profond de moi. J’avais voulu qu’elle souffre pour une autre raison que Scott Summers. J’avais accepté d’endosser le rôle du méchant, le rôle du mec que l’on déteste parce que j’avais jugé que c’était nécessaire. Alors qu’il aurait suffit de l’ouvrir, comme aujourd’hui et de lui dire la vérité.

« J’aurais dû t’en parler plutôt que de mentir. », dis-je sans quitter le sol du regard. « Mentir était plus simple… », marmonnais-je dans un soupire.

Et elle avoua être perdue, ne plus savoir, ne pas savoir quoi dire, quoi me dire. Pourtant, elle était revenue s’installer sur ce banc, à mes côtés. Ça ne pouvait pas être la fin, ça ne pouvait pas finir ainsi, ce n’était pas possible. Il y avait trop de choses que je n’avais pas avoué à cette époque et je refusais que cela nous arrête maintenant. Je voulais qu’il y ait la possibilité d’un nous, je ne voulais pas abandonner, je ne voulais plus l’abandonner.
Et pourtant il me fallait encore du courage, il fallait que je trouve la force de parler, de me révéler encore un peu plus pour qu’elle comprenne que tout cela était vrai, que je l’aimais vraiment, que je n’avais jamais cessé de l’aimer. Il fallait qu’elle comprenne que cet amour me poussait à accepter de souffrir, que si tout se terminait définitivement aujourd’hui, j’étais prêt à accepter sa sentence.

Alors, je ne fis pas que prendre mon courage à deux mains, je pris aussi les siennes. Trouvant un semblant de force pour me lever, j’allais m’accroupir en face de Jean et saisissait ses mains tremblantes dans les miennes. Je récusais que ce soit la fin.

« Dis-moi seulement qu’il y a une chance, même infime. », soufflais-je en relevant lentement la tête afin de trouver son regard. « Je sais que je t’en demande beaucoup, Jean. Je sais que…que tout ça est dur à entendre, à encaisser. Je sais. », dis-je en serrant doucement ses mains dans les miennes. « Tout ça est hors de mon contrôle, ça l’a été mais ça ne l’est plus, j’ai laissé passer ma chance en te rejetant. Si…si tu juges que c’est ainsi, que l’on est mieux l’un sans l’autre, je l’accepterai et…et comme je te l’ai dit, je…je m’en irai. », repris-je, la mâchoire crispée par toutes ces émotions qui me remuaient. « Je ne veux pas te faire souffrir à nouveau, encore moins à cause de moi et de ce que j’ai été incapable de partager avec toi. ».     


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Jean Grey
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MessageSujet: Re: [Terminé] With hands held high into a sky so blue [Terminé] With hands held high into a sky so blue EmptyMar 9 Jan - 22:17


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20.01.25 AVEC @Scott P. Summers

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La douleur du deuil est physique, si forte mentalement qu’elle se répercute sur le corps qui doit payer un lourd tribut : elle le voit dans la façon qu’il a de se tenir, courbé, replié sur la carapace interne qu’il s’est forgé pour survivre, pour endurer toute la peine et le manque laissés dans le sillage du défunt, comme l’empreinte indélébile de sa disparition. Alex avait été un frère, un compagnon de route et un mentor pour Scott ; ne l’avait-il pas conduit lui-même auprès de Charles, l’aidant à trouver sa place au sein de cette communauté de mutants, l’aidant à apprivoiser ses pouvoirs et sa nouvelle condition, œuvrant pour le protéger, lui mais aussi tous les autres ? Indubitablement, Alex avait eu le courage et la bravoure d’un héros, et c’est en héros qu’il est tombé. Cela n’adoucit guère l’effroyable perte subit par le cadet, qui a perdu bien plus qu’une nouvelle figure à admirer : il a perdu une partie de son passé, de son enfance et de leurs jeux de petits garçons, enterrant alors une partie de lui-même. Comment se remettre d’une telle perte ? Comment accepter, même, que cette partie de son âme soit éteinte à tout jamais ? « Il aurait été fier de toi, Scott. » dit-elle d’une voix aussi honnête que douce, pensant sincèrement que ces quelques mots vont l’apaiser ; elle presse même ses doigts fins autour de son épaule musclée, en signe de soutien et de réconfort même si elle n’est pas sans savoir que c’est bien dérisoire par rapport à son immense chagrin.

Mais, si elle n’est que compassion, soutien et douceur à son égard, grandement empathique de la tristesse qui afflige son esprit de divers maux, elle se sent faillir en entendant qu’il l’aime encore ; voilà une phrase qu’il n’avait jamais prononcé du temps de leur relation, rendant l’aveu davantage bouleversant. Pourquoi a-t-il attendu aussi longtemps avant de le formuler ? Les mots éraflent son coeur, venant faire cogner quelques regrets bien douloureux, car les syllabes résonnent à présent avec tristesse. Elle s’en émeut tout à fait, mais ne peut pleinement se laisser envahir par la promesse d’une idylle qui viendrait renaître ; elle a trop souffert de sa main pour accepter aussi facilement celle qui est aujourd’hui tendue.

Incongrue, l’esprit stupéfait et le coeur interdit, elle s’immobilise dans sa surprise tandis qu’il détourne les yeux, bien incapable de poursuivre cet échange visuel. Il baisse les yeux et les siens s’écarquillent, maintenant cette apparence exagérée durant quelques secondes avant que son regard ne s’éparpille sur le côté, y cherchant un point d’accroche pour ne pas sombrer : Katie. Elle lui paraît totalement irréelle, assise sur les marches du perron, jouant mollement avec des petits cailloux qu’elle rejette par-terre pour passer le temps ; est-ce tout à fait normal d’avoir l’impression d’être dans une bulle hors du temps, comme si cet aveu avait plongé les deux anciens compagnons dans un espace à l’abri, protégé du monde extérieur ?

Mais la bulle éclate peut-être lorsqu’elle prend enfin la parole, avouant d’une voix tremblante d’émotion qu’elle ne sait pas quoi dire ; elle devine que la réaction n’est pas celle qu’il espérait obtenir, mais elle ne peut lui en offrir une autre. Elle craint, un instant, de le heurter davantage mais il soupire silencieusement avec tristesse, démontrant néanmoins une certaine compréhension ainsi qu’une grande lucidité sur la situation : « J’aurais dû t’en parler plutôt que de mentir. » Ils sont au moins d’accord sur ce point, bien qu’elle n’en dise rien pour ne pas l’accabler davantage, sans compter qu’il le fait déjà fort bien tout seul. « Mentir était plus simple… » Mentir était plus simple pour lui, pas pour elle ni pour eux. Il s’est protégé en sacrifiant son couple, leur couple, ce nous si fragile qui se dépeint et se décline tantôt avec bonheurs et parfois avec malheurs, en signant pour les affronter à deux : lui avait signé pour la rupture.

Mais s’il se montre compréhensif, comprenant sans mal la complexité des sentiments qui sont à l’œuvre dans l’esprit de la jeune femme bouleversée, il ne semble pas enclin à renoncer : se levant du banc, sur lequel elle l’a rejoint quelques secondes auparavant, il s’agenouille face à sa silhouette légèrement inclinée vers le bas, alourdie par le poids des pensées et des questionnements, lui provoquant ainsi une nouvelle onde de surprise. « Scott… » souffle-t-elle d’une voix vacillante en le regardant avec tristesse, ses mains se laissant emporter par les siennes tandis qu’elle penche légèrement son menton sur le côté, les yeux embrumés de larmes revêches, qui bataillaient pour s’extirper du bord de ses paupières faisant barrage. « Dis-moi seulement qu’il y a une chance, même infime. » Elle déglutit avec difficulté sans le quitter des yeux, également troublée par ce premier contact entre leurs peaux, qui ne s’étaient plus frôlées depuis un temps. « Je sais que je t’en demande beaucoup, Jean. Je sais que…que tout ça est dur à entendre, à encaisser. Je sais. » Elle ne peut s’empêcher de hocher vivement son menton de haut en bas, en pressant ses lèvres l’une contre l’autre. Elle a encore du mal à réaliser ce qu’elle vient d’entendre. « Tout ça est hors de mon contrôle, ça l’a été mais ça ne l’est plus, j’ai laissé passer ma chance en te rejetant. Si…si tu juges que c’est ainsi, que l’on est mieux l’un sans l’autre, je l’accepterai et…et comme je te l’ai dit, je…je m’en irai. » Il serre ses mains dans les siennes, tremblantes, et elle dévie brièvement son regard brumeux sur leurs peaux collées l’une à l’autre, attendrie par cette image peut-être symbolique. « Je ne veux pas te faire souffrir à nouveau, encore moins à cause de moi et de ce que j’ai été incapable de partager avec toi. » Les larmes finissent par dévaler ses longs cils pour dévaler la colline de ses joues, roulant sur ses lèvres et sur sa mâchoire afin de glisser dans son cou, sans qu’elle n’y prête la moindre attention, les yeux rivés sur le visage de l’homme qu’elle a tant aimé. « Je… » Elle commence à parler mais ferme soudainement les yeux durant quelques secondes, essayant de rétablir de l’ordre dans son esprit avant de pouvoir articuler, d’une voix que l’on sent chevrotante. « Laisse-moi du temps, d’accord… J’ai besoin d’y réfléchir… » D’assimiler, de remettre les choses en place, de déconstruire et de reconstruire, peut-être.


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