[Terminé] Merry Christmas my great friend

Après des jours passés dans le brouillard de l’élaboration d’un plan contre HYDRA, Bucky entrevoit enfin une éclaircie dans son quotidien devenu morne : Rocket l’a prévu qu’il viendrait pour le jour de Noël, lui donnant, de ce fait, une nouvelle occupation, bien plus réjouissante celle-ci : pour l’occasion si spéciale, car c’était bien la première fois qu’il passait les fêtes de fin d’année dans ces conditions, le Soldat a mis les petits plats dans les grands, bien qu'il n'a pas pu décorer l'appartement en conséquence.

Tout d’abord, via l’intermédiaire de sa personne de confiance établie ici, il a fait des courses spectaculaires : tout pour un repas traditionnel ! Ainsi, il a passé une bonne partie de la journée derrière les fourneaux, suivant à la lettre un livre de recettes écrit en russe — heureusement, il n’est pas trop rouillé en la matière. La petite table carré ne pouvant pas accueillir tous les plats préparés, il est obligé d’installer la dinde rôtie, la purée de pomme de terre et de patate douce, les haricots verts aux herbes,  la tarte aux pommes et la tarte aux noix de pécans, sur le comptoir de la petite cuisine.

Finissant d’installer les trois assiettes, les couverts et les verres sur la fameuse petite table, il lance un regard vers les paquets cadeaux un peu maladroitement emballés, disposés à côté du canapé. N’ayant pas pu installer un véritable sapin de Noel, il avait fait avec les moyens du bord : c’est-à-dire, pas grand chose.

Enfin, lorsqu’il entend les coups contre sa porte d’entrée, il redresse son menton en laissant un petit sourire prendre possession de ses lèvres, déposant les serviettes en papier au centre de la table avant de se  diriger vers la porte d’entrée, prenant soin, avant, de vérifier la caméra qui se situe sur le pallier. Ouvrant la porte en affichant un grand sourire, il se décale pour les laisser entrer, très heureux de les voir et cela peut aisément se lire sur son visage : « Entrez ! J’espère que vous avez faim. »

En ouvrant la porte, grand sourire aux lèvres et torchon encore sur l’épaule, Bucky sent que son coeur se gonfle d’un sentiment bienheureux : non pas qu’il veut se montrer sentimental mais, tout de même, Rocket fait preuve d’une grande amitié en faisant le déplacement pour ne pas le laisser seul le jour de Noël.

L’arbuste, sans nul doute très fier de son cadeau, ne perd pas de temps et lui tend pour qu’il s’en saisisse, ce qu’il fait en exprimant un petit rire emplit de douceur. « Il veut avoir les mains libres pour manger, c’est ça ? » Plaisante-t-il en se décalant de quelques degrés pour les laisser entrer, allant ensuite déposer son cadeau avec les autres,  près du canapé deux places positionné contre le mur, en face de la télévision. « On ouvre après le repas ? » Demande-t-il en se retournant vers Rocket, pour prendre la pochette joliment décorée offerte par Rocket, qui contient un cadeau grandement intéressant : une bière artisanale venue de l’espace ! « Ça alors… » Dit-il en secouant son menton de haut en bas, assez impressionné et… plutôt impatient de la gouter. Relevant ses yeux bleus vers son ami, il dit d’un ton malicieux : « Ça, on va l’ouvrir tout de suite. »

Passant derrière le comptoir avec sa bouteille à la main, il sort trois verres tout en posant des yeux rieurs sur Rocket, qui complimente sa décoration modeste : « J’ai fait avec les moyens du bord… Noel n’est pas vraiment une fête populaire ici. » Il dit ça sans animosité aucune, comprenant que le pays n’est pas une terre chrétienne. « J’espère que ça vous plaira ! Je n’ai pas l’habitude de cuisiner mais je ne voulais pas commander des pizzas… » Du coup, si quelqu’un est malade suite à une indigestion : c’est sa faute !

Remplissant les trois verres avec la bière rapportée par Rocket, Bucky les emporte avec lui pour s’installer sur le canapé, les déposant sur la petite table basse où siègent plusieurs petits ramequins avec des apéritifs. « Alors, quoi de nouveau à me raconter ? » demande-t-il en piochant quelques biscuits salés, regardant tour à tour Rocket et Groot en attendant une réponse.

La conversation entre Rocket et Groot a pour don de le faire sourire, tandis qu’il fait voler le torchon par-dessus son épaule, à la manière d’un chef étoilé ; le talent en moins, bien sûr. « J’ai eu du temps pour cuisiner ! » Cela sonne presque comme un élément triste mais, puisqu’il le dit avec le sourire, il semble qu’il soit plutôt content d’avoir pu exploiter tout ce temps libre pour gâter ceux qu’il aime.

Pendant que le repas, préparé avec soin et grande attention, finit de cuir, il s’installe avec ses invités dans le petit canapé, bienheureux de pouvoir profiter d’un moment entre amis. Et la bière de l’espace faisant son petit effet, il s’empresse d’en servir à tout le monde, bien trop curieux et impatient de s’en délecter. Le breuvage est agréable, fruité et sucré, proche de la bière humaine mais avec un petit quelque chose en plus… « C’est vraiment délicieux ! » Hochant son menton de haut en bas, il s’en ressert un deuxième verre puis poursuit, à l’attention de son ami : « C’est un superbe cadeau, merci Rocket. »

Mais désireux d’être mis au parfum des derniers évènements, il demande des nouvelles en piochant des biscuits apéritifs, ne voyant pas, de ce fait, l’expression réjouie de Rocket. « Et bien... Hier soir, j'ai été rejoindre June et... Je lui ait proposer de venir vivre avec elle... Elle a dit oui! » La nouvelle, inattendue, l’empêche de mâcher pendant quelques secondes ; il lui faut quelques secondes pour vraiment réaliser ce qu’il vient d’entendre mais, c’est un réel sourire ravi qui prend forme sur ses lèvres. « Je suis tellement heureux pour toi… Pour vous. » Qui l’aurait cru ? Après tant de malheurs, June et Rocket allaient enfin pouvoir connaître le bonheur. « Tu le mérites. À votre histoire ! » Prenant son verre, il le lève en honneur à son ami avant d’en boire une petite gorgée, sans perdre son sourire une seule seconde.

La confidence qui suit le fait doucement rire, se remémorant le chic type qu’est Peter. Lui aussi semble avoir trouvé l’amour et Bucky s’en réjouit : il n’a pas eu l’occasion de véritablement le côtoyer mais, du peu qu’il en a vu, c’est une personne fiable. « Pourquoi au pire ? » demande-t-il en arquant l’un de ses sourcils, n’étant pas dans la confidence mais désireux de l’être.

La solitude est certes pesante, mais c’est surtout l’ennui qui prime : se retrouver hors du temps, hors du quotidien et hors du monde, comme si on s’effaçait de la surface de la Terre pour ne plus exister. Heureusement que son chien, véritable pot-de-colle et distributeur de câlins, est avec lui pour passer ce moment difficile : sans Captain, assurément, ce séjour forcé en pays étranger aurait été très difficile.

Mais le point positif c’est qu’il a eu tout le loisir de cuisiner pour recevoir ses invités ; la bonne odeur de nourriture, de plats en sauce et de friture flotte dans l’appartement, mettant en appétit. « J’espère bien ! » Lance-t-il d’une voix joyeuse en s’installant dans le canapé, sous le charme de cette bière venue d’une autre planète… Il faudrait en importer davantage car elle est sensationnelle, pense-t-il. « Mais tu es allé là-bas récemment ? » demande-t-il en arquant l’un de ses sourcils, véritablement curieux mais aussi inquiet, espérant qu’il n’y ait rien eu de grave durant son absence.

Si l’histoire d’amour entre June et Rocket connaît un revirement grandement positif, tous deux ayant décidé de vivre ensemble, ce n’est apparemment pas le cas de Peter qui, bien qu’ayant retrouvé la femme qu’il aime en apparence, ne nage pas dans le bonheur. Il connaît bien cela car les sensations font écho à son histoire, en quelque sorte, bien que différente. Raclant discrètement sa gorge, il fronce ses sourcils sous la réflexion, osant peut-être nuancer la situation décrite : « J’imagine que ce n’est pas facile non plus pour Gamora, tout ça.. » Venant frotter sa nuque avec sa main robotique, il croise ensuite ses bras en disant, pour tenter d’apaiser les choses : « J’veux dire, elle doit être très perturbée par tous ces changements, il ne faut pas oublier qu’elle débarque sans avoir vécu les mêmes choses que toi. Mais il y avait quelque chose entre eux, avant Thanos, alors il faut juste laisser le temps au temps pour qu’ils se retrouvent…  Ou se trouvent, dans son cas. » Étonnant de le voir si compatissant quand lui, n’a pas été capable de faire ce cheminement avec Wanda ; c’est toujours plus facile d’être dans l’empathie quand ce ne sont pas ses propres sentiments qui sont en jeu. « Mon conseil est de ne pas t’en mêler… Même si je comprends ton inquiétude pour Peter, leur histoire n’est qu’à eux. » L’histoire d’un couple ne concerne que ceux qui en font partie : les autres sont priés de rester à leur place, donc. Il sait très bien de quoi il parle, pour le coup, et Rocket peut sentir que le sujet n'a pas perdu en gramme de colère pour le Cyborg, tant il a été déçu de celui qu'il pensait être un ami. « Mais il n’était pas avec Raven, à un moment ? » Il ne comprend décidément rien à la vie amoureuse de son amie et cela se voit sur son visage, car il est totalement perplexe et attend que Rocket l'éclaire.

« J’y suis allé au début du mois, on a fêter le retour de Drax et effectuer une course rémunérée jusqu'à la Terre. On a notre QG sur Knowhere maintenant, avec des appartements chacun. » Comme il n’était pas au courant, le Soldat affiche une mine réellement surprise, ses sourcils se haussant légèrement au-dessus de ses iris braqués sur le Gardien, avant qu’il ne prenne quelques secondes pour dire, d’un ton faussement outré : « Attends, tu as un appartement sur une autre planète et tu ne m’as jamais invité à venir ? » Poussant ses lèvres en avant dans une petite moue, il se tourne vers Captain qui, loin de ces considérations, roupille en ayant la truffe relevée sur le bord du canapé, ce qui n’empêche pas son maître de le solliciter et de le prendre comme témoin dans son air offusqué : « Tu entends ça Captain, c’est honteux hein ! » Le vieux chien ne prend même pas la peine de bouger, se contentant d’ouvrir un oeil pour le poser sur son maître puis sur Rocket, avant de se rendormir. Se retournant à son tour vers son ami, en ayant une main posée sur le pelage de son chien, Bucky affirme, toujours dans son rôle : « ll est vexé. »

Un léger rire se faisant entendre, il reprend un air plus sérieux lorsque son ami lui confie ses inquiétudes quant au couple formé par Gamora et Peter ; si les informations données par Rocket explique les raisons de cette inquiétude, Bucky, encore sur le vif d’une intrusion hautement désagréable dans sa vie privée, le met en garde sur la marche à suivre. Rocket semble être de son avis sur la question, ce qui le rassure et lui permet de soupirer inconsciemment, bien qu’il entende aussi parfaitement les sentiments de son meilleur ami. « Je comprends… » souffle-t-il en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, sans quitter Rocket des yeux. « Il faut espérer qu’ils arrivent à gérer leurs retrouvailles… Enfin, si on peut appeler ça comme ça. » Pour Gamora, ce n’est certainement pas simple… Elle se retrouve plongée dans une temporalité où elle a déjà vécu, sans possibilité de s’en souvenir.

Grimaçant légèrement à cette pensée, peut-être en ayant l’impression d’un déjà-vu peu agréable, il se redresse légèrement pour proposer, d’une voix plus joyeuse : « On passe à table ? »