[Terminé] Quand aider est une seconde nature

Lorsqu’on lui suggère les besoins matériels du refuge, Jean n’hésite pas un seul instant à se montrer disponible et volontaire : non pas qu’elle possède des ressources pécuniaires suffisantes pour faire une quelconque différence mais, elle peut en parler à Charles et également oeuvrer à l’aide de sa télékinésie, si jamais elle peut être utile de ce point de vue-là. « Je pourrais te faire une liste a l'occasion, mais la de suite, il n'y a rien qui me vient a l'esprit… » C’est que les besoins ne sont peut-être pas si urgents que cela, songe-t-elle sans perdre son sourire, ne perdant pas de temps pour dire, d’une voix toujours aussi douce : « De toute façon, tu as mon numéro. Tu pourras me l’envoyer par SMS ou même m’appeler. » Marquant une courte pause, elle presse ses lèvres l’une contre l’autre en regardant brièvement autour d’elle avant de dire, d’une voix discrète car ne voulant être entendue que de son amie : « Tu connais mes pouvoirs, si je peux t’aider… » La confidence ayant été faite, elles retournent ensemble à la table où attend sagement Jon.

Sans surprise aucune, le dénommé accepte volontiers de participer aux tâches et aux besoins du refuge, ne voulant sans doute pas avoir l’impression de vivre aux crochets des autres ; ce qui ravie évidemment son hôtesse. « Parfait, cela fera deux séries de paperasse! Le refuge vous remercie tout les deux de votre participation. » Les deux concernés échangent un sourire avant de se tourner vers Soraya avec un air gai au visage, suggérant ainsi que leur protégé trouve sa place en cuisine. « Oui, pour le moment on se débrouille Luther et moi pour gérer l'intendance pendant que Lynda s'occupe de la gestion et de l'administratif, mais un peu d'aide nous soulagerai pour les taches quotidiennes. » L’idée ne semble pas déplaire à l’ancien militaire qui, après avoir bu une gorgée de son breuvage réconfortant, ajoute : « J’ai travaillé dans un fast-food après avoir quitté l’armée alors je sais être polyvalent… » dit-il dans un premier temps, semblant un peu honteux de sa posture. « Tout ça pour dire que je pourrai me rendre utile, si on me dit quoi faire. » lI ne veut vraiment pas avoir l’impression d’être un boulet pour eux et Jean ne peut que le comprendre, c’est pourquoi elle lance un regard complice en direction de Soraya, qui doit être habituée à ce comportement.

« Si c'est la cuisine votre truc, je suis sure que vous vous ferez suffisamment connaitre pour être embauché dans un restaurant. » Soraya partage la même idée que Jean, ce qui lui vaut un énième sourire de tendresse et de joie, bien que ce ne soit pas vraiment une expression s’étant divisée sur le visage de Jon qui, les mains enserrées autour de sa tasse chaude, le regard baissé vers la table, hésitant et visiblement incertain. « Vous… Vous croyez que je vais trouver du travail, vraiment ? » Le pauvre… La vie dans la rue, l’indifférence des autres et cette chute, cette injustice alors qu’il a vaillamment défendu son pays durant des années, ont eu raison de son estime de soi et de sa confiance en lui. Que dire à quelqu’un qui est au fond du gouffre, qui a du mal à voir la lumière qu’on lui soumet. « Bien sûr, Jon… » Est tout ce qu’elle est capable de dire pour le réconforter, espérant seulement avoir raison. « Soraya, est-ce que certains de vos pensionnaires travaillent à l’extérieur ? » Il faut espérer que oui, pour que le pauvre Jon retrouve un peu d’espoir, lui aussi…