Dans les dossiers que tu avais pour recruter des mercenaires, assassins et d’autres têtes issues de la grande criminalité que le docteur Seriovitch t’avait donné, tu avais celle du Baron Helmut Zemo. Loin que cela t’enchante aux premiers abords, mais cela paraissait logique. Après tout, le natif de la Sokovie avait mis des bâtons dans les roues à Hydra à l’époque en mettant en pièce le projet Winter Soldier. Donc le solliciter pour détruire totalement l’organisation était adapté à la situation. Tu avais mis un temps fou pour avoir son contact et lorsque tu avais tenté de joindre l’homme au masque violet c’était sur ce qui semblerait être son majordome, un certain Oeznik que tu étais tombé. Il t’avait informé que le baron ne serait pas disponible pour des pourparlers. Cependant, il ta informer qu’un autre homme serait présent pour le boulot que tu voulais mettre en place. Il t’avait donné une adresse à Staten-Island ainsi qu’un horaire dans un entrepôt désaffecté à l’abri des regards. Tu es donc arrivé à l’avance à cette adresse équipée de ton armure.
Rien n’est jamais simple avec le sokovien, mais ce n’est pas bien gênant. Cet Oeznik avait trouvé une autre solution.
L'entrepôt est plutôt sombre et il faisait déjà nuit. Les lieux semblaient avoir été abandonnées et tu pouvais observer des rats s'enfuir lorsque tu t'étais approché du lieu de rendez-vous. Tu étais également en possession de diverses armes : ton sabre, ton bouclier et un glock 19 dans ta bandoulière. Tu te demandes qui pourrait arriver. Des bruits de pas se font entendre et tu lèves alors la tête lorsque tu aperçois l'homme qui était à ce rendez-vous. Non… C'est impossible… Qu'est-ce que ce type faisait ici ?! Tu l'avais déjà croisé et c'est bien la dernière personne que tu pensais retrouver dans cet endroit. Tu pensais pourtant qu'il était de l'autre côté de la barrière. Ce n'est vraiment pas bon signe et tes muscles se tendent alors qu'il s'approche un peu plus. Tu penses être caché par les ombres et lorsque tu estimes qu'il est en train de faire le pas de trop, tu décides de le stopper dans sa démarche. Tu viens d'instinct dégainer ton pistolet et tu tiens alors l'homme en joue.
« Ne fait pas un pas de plus. Un geste de trop et je n’aurais aucun remords à mettre fin à tes jours… »
Tu viens alors apparaître face à lui, le visage totalement masqué. Au risque de te répéter, tu te demandes bien qu'est-ce qu'il est en train de faire ici. La dernière fois que vous vous êtes vues c'était dans un autre entrepôt et plus précisément dans la base des héritiers, ce groupuscule qui souhaitait exterminer les mutants. Tu avais infiltré son escouade et le fait que l'homme en face de toi face partie du S.H.I.E.L.D est un problème énorme. Fait chier… Est-ce que le baron t'aurait tendu un piège ? C'est tout à fait possible connaissant le bonhomme. Cela veut dire que le sokovien est une taupe au service de l'aigle maintenant ? L'agent sur place est venu accompagner ? De combien de personnes au juste ? Tu n'aimes vraiment pas cela… C'est la pire situation possible et qui pourrait compromettre définitivement tes plans. Tu tentes de rester indéchiffrable envers ton interlocuteur et tu essaies de donner le moins d'information possible. Quelle plaie…
« Agent Baskerville si ma mémoire est bonne… » Tu marques un temps de pause pour le laisser répondre. « Qu’est-ce que vous faites ici ? Répondez. »
Tu attends une réponse de sa part. Néanmoins, tu penses qu'elle ne va pas te plaire. Est-ce qu'il faudrait le descendre ici et maintenant ? Cela attirerait sans aucun doute l'agence pour laquelle il travaille. Tu n'aurais jamais dû faire confiance à Zemo, c'est pourtant une règle d'or que tu avais décidé. Tu es bien négligeant.
Le téléphone à la carte prépayé vibra dans ma poche.
J'attends quelques minutes avant de désactiver mon œil cybernétique. J'ai donné l'habitude au SHIELD de me voir disparaitre des écrans radars plusieurs fois par jour. Les médecins savent que je suis atteint de violentes migraines et que désactiver mon œil, un cachet et un peu de repos m'aide à me soulager. Je le fais donc contentieusement, même quand je ne suis pas malade. Je me déconnecte donc et consulte le téléphone, lisant les quelques mots en langage codé que m'adresse Oeznik, le majordome de Zemo. Il avait visiblement rencontré un potentiel futur collaborateur et avait besoin de moi pour discuter d'un éventuel accord. Zemo ne se rendait jamais de lui même aux rencontres, il préférait se fier à moi et je savais que, plus j'avançais, plus il plaçait sa confiance sur mes épaules. C'était à la fois très honorifique mais également assez stressant, car, quand Zemo est déçu, la Mort n'est jamais loin.
J'estime être très bon en combat, mais Zemo est redoutable. Intelligent, relevant presque du génie criminel, je sais que je ne tiendrais pas longtemps face à lui. Je sais même qu'il n'aura sans doute pas besoin de me toucher pour me tuer. Je réponds simplement avec un smiley heureux avant d'aller me préparer. Retirant ma perruque et collant une fausse mais réaliste moustache sur ma lèvre supérieure, je prends ensuite ma moto et profite de l'obscurité naissante pour filer. Mon fils est encore à l'école, ma femme se repose, personne ne se doute de rien. Je fonce au point de rendez vous, et la nuit est déjà bien installée quand j'arrive. Un entrepôt, comme c'est original, mais, au moins, nous serons tranquille. Mon œil est toujours désactivé, et je sais que je vais devoir faire vite si je ne veux pas attirer les soupçons du SHIELD.
Un homme s'avance et je me tourne vers lui. Entièrement recouvert d'une armure et d'un casque, je ne peux bien évidemment pas lui donner d'identité. Lui, en revanche, semble me connaitre puisqu'il se figea et m'ordonna de ne pas faire un pas de plus sinon il n'hésiterait pas à mettre fin à mes jours. Je lève les yeux au ciel et soupire. Bon sang, ce qu'il peut être ennuyant, je ne vais bien évidemment rien lui faire, sinon, je ne me serais pas montré ainsi, à visage découvert et sans armes. Je ne suis vêtu que d'une chemise blanche et d'un pantalon après tout, rien de bien dangereux. Lui, en revanche, est lourdement équipé. Il me tient en joue et, de manière tout à fait neutre, je mets mes mains dans mes poches en soupirant une nouvelle fois.
Il m'appela par mon nom et me demanda ce que je faisais ici. Il m'avait donc bel et bien reconnu, malgré mon crâne rasé et ma moustache. C'est problématique, mais je peux retourner la situation à mon avantage. Je lui réponds, tout simplement: Du calme. Je ne suis pas armé, tu le vois bien. Je le tutoie volontairement, jouant la carte de l'insolence et je reprends : Baskerville n'existe pas ici, il n'y a que Luscus, et notre ami commun. Il m'envoie vous rencontrer pour discuter d'une éventuelle collaboration. J'écarte les bras et m'incline en souriant et lui dis : Mais tu peux me tuer, si tu veux, et ce sera ton tour lorsqu'il le saura. Il n'aime guère que l'on traite mal ses jouets après tout...
L'agent Aemon Baskerville. Tu l'avais rencontré lors de la mission que tu avais dû effectuer pour prendre des renseignements aux héritiers. Tu avais donc infiltré son escouade en te faisant passer pour l'un des leurs. Pour tout dire, à ce moment-là, il était en combinaison d'intervention et tu ne l'aurais jamais reconnu. Néanmoins, il a fallu lui retirer son casque et son masque à gaz à cause d'une blessure que lui avait infligé l'archer des anti-mutants. Aujourd'hui, il se présente devant toi avec une tout autre apparence. Crâne rasé et moustache. Le subterfuge est plutôt convainquant. Malheureusement pour lui, tu avais une très bonne mémoire et la forme de son visage et de ses yeux étaient plutôt caractéristiques. Qu'il se console, un autre aurait pu tomber dans le piège… Il vient t'expliquer qu'il n'est pas armé et se permet même une certaine désinvolture en ta présence. Ah oui et ce n'est plus Aemon, mais Luscus que tu dois avoir en face de toi.
« Tu as beau prendre le visage que tu veux, l’identité que tu souhaites et la posture que tu préfères, tu n’en restes pas moins un agent du S.H.I.E.L.D à mes yeux. Je n’ai pas confiance en toi. »
Il se permet de te tutoyer alors tu en fais de même. Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Il semble avoir changé la dernière fois que vous vous êtes rencontrés. Ses mimiques et sa façon d’agir ne sont plus du tout les mêmes. Il tire sa révérence en te provoquant. Il t’affirme de manière sarcastique que si tu avais la mauvaise idée de l’envoyer six pieds sous terre le baron n’apprécierait pas le geste et viendrait à toi comme la faucheuse. Tu penches simplement la tête sur le côté. Plus surpris par sa nouvelle façon d’agir que par ses menaces. Lorsqu’il était à la tête de l’escouade il paraissait plus vigilant, froid et professionnel. C’est à croire qu’il jouerait presque une pièce de théâtre. Un trouble de la personnalité peut-être ? Tu n’en sais rien et ce n’est pas ton problème. S’il croit t’impressionner avec le baron Zemo il se met le doigt dans l’œil. Tu ne devrais, normalement pas, lui donner ces informations, mais tu as envie de tenter de le déstabiliser. Ne serait-ce qu’un peu.
« Ah vraiment ? Je serais presque tenté de prendre les paris. J’ai déjà collaboré avec le baron Zemo par le passé pour la capture de Hunter. C’est en partie pour cela que j’ai fait appel à ses services. Je sais de quel bois il est fait. » Tu le pointes ensuite du doigt « Tout comme toi d’ailleurs… J’espère que l’agent Paul s’est bien remis de ses émotions… » Tu le laisses cogiter pour ensuite faire le lien. « Et oui Luscus. La mission n’était pas facile, mais il faut avouer que l’on a fait une bonne équipe. »
En effet, capturer Kathleen Hope Hunter pour ensuite la délivrer et en prenant les informations des carnets en plus de cela. C'est la mission que tu avais réussi à faire. Si vraiment il est encore au Shield alors, tu viens de lui donner les éléments et les informations du siècle. Cela pourrait te mettre dans l'embarras. En revanche, peut-être qu'il n'aura pas le temps de dévoiler toutes ces choses, peut-être même qu'il n'aura pas l'occasion de sortir de cet entrepôt. En vérité, tu lui donnes ces infos pour le tester. Savoir comment est-ce qu'il va réagir et ce qu'il va faire par la suite. C'est en quelque sorte un coup de poker que tu es en train de faire. S'il a vraiment rejoint le camp de Zemo, alors il n'a aucune raison de distribuer tes aveux à l'agence de l'aigle. En revanche, s'il est toujours loyal envers l'agence en question, il donnera l'alerte pour te coincer définitivement. Cela voudrait également dire que le baron était dans le coup… Tout compte fait, tu aurais dû sans doute aviser avant de lui faire tes aveux. Tu parles beaucoup trop et tu te mets en danger inutilement.
« Dis-moi. Qu'est-ce qui me prouve que tu es vraiment prêt à travailler avec moi ? Qu'est-ce qui me prouve que le baron n'est pas lui-même une balance du S.H.I.E.L.D ?»
Tu restes à bonne distance et tu ne lâches pas ton arme. Tu continues à le tenir en visuel. Il faut continuer à le tester. Continuer à en savoir plus. Qui sait ? Si cela se trouve il pourrait gagner ta confiance ? Ne serait-ce qu'un peu ?
Bien entendu, il n'allait pas se laisser impressionner aussi facilement.
L'homme casqué me reconnut sans mal, j'en déduis donc que j'ai du le rencontrer par le passé, et il m'avait croisé lorsque j'étais en plein exercice de mes fonctions. Je souris, amusé. Décidément, que de surprises aujourd'hui. Je ne me rappelle pas avoir vu pareil casque par le passé, mais il était sans doute vêtu autrement, ou il ne le portait pas, ce qui est également une possibilité. Il me dit que j'avais beau prendre l'apparence que je souhaitais et changer de nom, je restais à ses yeux un agent du SHIELD et par conséquent, il se méfierait. Je laisse échapper un grand sourire et lui réponds : Mais tu fais bien ! Crois moi ! Il ne faut plus avoir confiance en qui que ce soit de nos jours, pas vrai ?
Je m'incline tout en me permettant de le provoquer, lui disant que s'il souhaitait me tuer, qu'il n'hésite pas, mais le Baron saurait le retrouver et lui faire payer d'avoir cassé son jouet. Je vois l'homme se figer, plus surpris qu'intimidé. Mon comportement, mon changement radical de personnalité semble l'étonner, et c'est le but recherché. Il faut qu'il comprenne qu'Aemon Baskerville, le doux et respectueux père de famille, a laissé sa place à Luscus, et ce ne sont pas du tout les mêmes hommes. Je souris, penchant la tête sur le côté en le regardant presque avec la douceur d'un père. Il m'amuse, ce petit, j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur lui.
Il finit par prendre la parole, me disant qu'il savait de quoi Zemo était capable et qu'il était même prêt à prendre les paris. Je lève les yeux au ciel et, tout en sortant de ma poche mon paquet de cigarette, je m'en allume une, soufflant la fumée avec soulagement. Bon sang, cela m'avait manqué. Je lui dis, tout en tirant une nouvelle taffe : C'est là que le bât blesse, poussin. Tu dis connaitre notre ami commun, tu dis que tu sais de quel bois il est fait, cela signifie que, au contraire, tu ignores tout de lui, crois en mon expérience. Je le pointe de la cigarette et reprends : Et puis... Tssss... Tu viens de commettre une grave erreur poussin. Ai je parlé du Baron ? Ai je non seulement prononcé son nom ? Si j'étais vraiment en mission pour le SHIELD, crois moi que tu aurais déjà les menottes au poignet, tu viens de m'avouer tes intentions avant même d'avoir décidé si tu pouvais me faire confiance... Tsss...
Je lâche un rire et reprends une taffe. Il m'avoua avoir fait partie de la mission qui m'avait couté mon œil et la vie de l'agent Goode. Il me demanda des nouvelles de l'agent Paul. Je lève les yeux vers lui et plisse les paupières. Il en profita pour fanfaronner, avouant quand même qu'on avait fait une bonne équipe. Nullement impressionné, je souffle la fumée par le nez et lui réponds en souriant : Ah ! Merci, tu m'ôtes une épine du pied, j'allais sinon me demander où j'avais vu ta tête. Je ne lui dis rien de plus, ne lui avouant pas que nous avions perdu un soldat, et que sa mort était en partie la raison pour laquelle j'avais effectué un tel revirement.
Il me demanda ensuite pourquoi il devrait me faire confiance, et si le Baron n'était pas à la botte du SHIELD. Je souris et réponds, tout en écrasant ma cigarette désormais terminée : Toi et moi sommes encore en vie, et libre de surcroit. Cela ne te suffit pas ?
Mais qu’est-ce qu’il a à la fin cet agent Baskerville ? C’est comme si tu observais un homme totalement différent de la dernière fois. Il est perturbant… Tu n’aimes pas avoir ce sentiment angoissant en toi. Il t’affirme que tu fais bien de ne faire confiance en personne. Qui pourrait faire confiance en quelqu’un en ces temps sombres ? Il est totalement indéchiffrable sous tes yeux. Est-ce que tu dois lui tirer une balle dans la tête ? Le baron Zemo ne serait pas satisfait et cela ferait un nouveau problème à gérer pour toi. Toi qui souhaites mettre en place une toute nouvelle organisation. Il te provoque. Insinue que tu as mal joué le coup en lui dévoilant tes intentions et qu’il n'a même pas parlé du tueur de soldats d’hivers. Merde… Il a raison. Tu aurais été menotté et emmené dans une prison sous haute sécurité s’il avait voulu réellement te piéger. Tu ne cesses de commettre erreur sur erreur.
Fait chier… Il t’a eu sur ce coup-là.
Il allume une cigarette comme si de rien n'était. Normalement, ce geste aurait dû signer son arrêt de mort. Simplement pour avoir fait le geste de trop et de ne pas t'avoir écouté. Mais, tu hésites. Ton bras armé tremble légèrement. Ne lui laisse pas l'occasion de percevoir tes faiblesses Master ! Le docteur Seriovitch compte sur toi pour être l'élément central de la destruction d'Hydra ! Tu cesses alors de trembler et tu viens ranger ton arme lentement dans ton holster. De toute façon, il ne semble pas être armé, donc tu n'as rien à craindre. De plus, lorsque tu lui as posé la question sur son allégeance, il n'a même pas fait mine de sourciller. Il t'a simplement dit que vous étiez encore en vie et que cela était une signification suffisante. Misère… Il n'a même pas sourcillé lorsque tu as voulu le perturber sur la mission avec les héritiers. Il a simplement continué de fumer en remettant ton nom dans sa mémoire. Il semble vraiment être imperturbable.
« C'est loin d'être suffisant. » Tu fais quelques pas vers lui et un face à face se créer entre vous « Mais bon, j'aurais besoin de main d'œuvre après-tout… Et des types de ta trempe ne court pas les rues. »
L'homme pouvait apercevoir en face de lui un homme casqué d'un symbole de faucheuse avec une capuche qui recouvrait ta tête. Il semblait avoir mal écrasé sa cigarette et tu te contentes alors de finir le travail en appuyant ton pied pour éteindre les dernières braises. Qu'il soit satisfait, tu venais de reconnaître sa valeur. Tu auras besoin de lui pour le travail à venir et si jamais il comptait te la faire à l'envers, tu n'auras qu'à lui loger une balle dans la tête pour éteindre toute espérance de vie de sa part. Tu marques une pause de deux à quatre secondes. Tu prends le temps de l'analyser encore un peu plus. Est-ce qu'il est en train de jouer la comédie ou est-ce que tu es véritablement face à quelqu'un qui n'a plus rien à perdre ? Tu le jauges face à sa réaction. S'il baisse les yeux, alors c'est très mauvais signe. Au contraire, s'il affronte ton masque et sourit face à la mort, alors tu sauras qu'il est une personne sur qui l'on peut compter.
« Je recrute des gens. Des personnes pour une tâche bien précise. Je veux que le travail soit fait proprement. Ce sera bien payé. Tu as ma parole. » Encore une pause de ta part, histoire de laisser planer le doute. « Est-ce que tu en es ? »
Encore un round d’observation pour toi. Tu lui fais face et il te fait face. Luscus face au Taskmaster. Une pièce de théâtre dont le rideau devra tomber prochainement. Ce n’est qu’à lui de décider de si cette pièce sera de la comédie ou du tragique. De toute façon, il a beau avoir changé diamétralement de personnalité, il est embarqué avec toi dans cette histoire.
Je le vois à son hésitation, à son silence. Je ne vois pas son visage, certes, mais son corps parle pour lui. Dommage pour toi cher ami casqué, tu t'es fait avoir comme un débutant. Bah, je ne vais pas lui en vouloir, il se méfie de moi, il n'est pas étonnant qu'il en oublie... Non, quoique, son erreur est inexcusable en fait ! La méfiance aurait justement dû le pousser à ne pas évoquer notre ami commun. Il a fait une grave bourde oui, si j'étais en mission pour le Shield, il serait déjà menotté, attendant de grimper dans notre vaisseau pour rejoindre nos cellules où il serait interrogé. Je lâche un soupir et allume une cigarette, comme si tout allait bien, ignorant délibérément l'arme qu'il pointait sur moi.
Il hésita encore, et je profite de ce silence pour savourer ma cigarette. Bon sang, je déteste le goût, mais le simple fait de pouvoir assouvir ma dépendance me rends presque euphorique. J'attendais cette cigarette depuis plus d'une heure.. Il s'approcha de moi finalement et me dit qu'il avait besoin de main d'oeuvre et que les gars comme moi ne courraient pas les rues. Je lâche un sourire et rétorque : Et pourtant, ces gars là pullulent dans les couloirs du Shield, mon cher. Il faut juste savoir où chercher.. Je termine ma cigarette et l'écrase au sol. La botte de mon interlocuteur masqué vint finir de l'éteindre lorsqu'il se plaça à quelques centimètres de moi. Je suis plus grand que lui, mais son masque pourrait en intimider plus d'un... Pas moi. Il n'y a qu'un seul homme qui m'effraie en ce monde... Non, deux. Zemo et Fury. Son visage est rivé vers le mien, je devine qu'il m'analyse du regard. Je le lui renvoie, souriant effrontément. Je cherche ses yeux à travers la visière, en vain, je me contente donc de la fixer, un air triomphant dans le regard
Hors de question de baisser les yeux, ça serait une erreur qui pourrait m'être fatale. Il me dit qu'il avait un travail qui avait besoin d'être effectué proprement. Il recrutait des gens, et me dit que c'était bien payé. Je claque de la langue quand il me demanda si j'en étais. Je réponds : J'ai pas besoin de ton argent, tu crois que je travaille pour ça ? Tu te fourre le doigt dans l'œil mon canard. Si ton travail est dans l'intérêt de notre ami commun, j'en suis. Mais j'ai besoin d'une garantie que les conséquences arrangerons notre ami. Tu peux me fournir ça ? Je travaille pour le baron avant tout, pas pour lui, je tenais à clarifier cela.
Il est en train de te tenir tête. Il ne baisse pas le regard et te sourit d'un air provocateur. Très bien, c'est ce que tu voulais. Il n'a donc, définitivement rien à perdre et est prêt pour ce que tu vas lui demander. Lorsque tu affirmes qu'il sera payé il semble être déçu de cela ou plutôt, il semble être exaspéré de ta réaction. Il ne travaille pas pour l'argent. Il vient de monter dans ton estime. Qu'est-ce qui anime ce Luscus alors ? Des idéaux ? Des valeurs et des principes ? Il souhaite savoir si tes plans pourront avoir un impact positif sur ceux du Baron. Qu'est-ce que le Sokovien a à y gagner là-dedans ? Intéressant. Son allégeance envers le tueur de soldats d'hiver semble être inébranlable. Tu aurais donc affaire à un pantin articulé. Tu ne lui en tiens pas spécialement rigueur. Chacun est enchaîné par quelqu'un ou quelque chose et il n'y a rien à faire à cela. Bon, s'il veut une garantie et bien il va l'avoir. Tu lui annonces le but de la mission.
« L’anéantissement de Hydra... Cela te convient comme garantie ? »
Tes mots sont explosifs. Cela a d'ailleurs fait son petit effet sur l'australien que tu as également employé pour cela. Qui pourrait blâmer Messner ? Beaucoup avant toi ont souhaités détruire l'hydre sans jamais y parvenir réellement. Couper une tête et il en repoussera d'autres, c'est le vieil adage de l'organisation. En revanche, personne n'a essayé de transpercer le cœur. S'il y a bien une personne qui peut faire un cheval de Troie dans cet octopode, c'est bien toi. Tu fais partie de Hydra et tu as les moyens de faire basculer ce château de carte qui n'a que trop duré. Bousculer l'ordre établi et créer quelque chose de propice à tes valeurs et à tes idéaux. Avoir des possibilités de réaliser ton rêve et de créer un monde meilleur. Cela passera par la création de ta propre organisation. Mais, avant cela, il va falloir faire le ménage et tout le monde aura un rôle précis à jouer. Que ce soit les mercenaires que tu emplois, le Shield et même les super-héros de New-York.
« Si tout fonctionne selon le plan, Hydra n'existera plus. L'organisation sera totalement terrassée. Tu dois le savoir, non ? La nature a horreur du vide et Zemo pourrait se faire une place de choix dans ce boulevard que je vais lui offrir. De toute manière, je sais de source sûre qu'il n'est pas en bon terme avec cet organisme. Du coup, au pire des cas, je lui enlève une épine du pied. »
La dernière fois que vous vous étiez croisés avec le noble de Sokovie, c'était pour traquer la jeune pyrokinesiste. Vous étiez accompagné d'un mercenaire loufoque et d'un artiste martial qui n'a pas hésité à vous trahir par la suite. L'homme avait un certain leadership. Même si sa gestion d'équipe ne s’est pas totalement passé comme prévu, il a su rebondir et mener à bien cette capture. Avec ton aide, bien entendu. Tout cela pour dire que malgré le fait que tu n'apprécies pas le bonhomme, vous aviez fait du bon travail ensemble et tu voulais qu'il soit présent pour ce genre de boulot. Quoiqu'il en soit, tu t'en étais également sortie avec cet agent du Shield lors de l'attaque de la base des héritiers. Tu avais joué sur les deux tableaux et tu as su t'adapter à chaque situation qui t'avait été donné. Cela sera encore le cas. Ce n'est pas ce que tu espérais, mais cet Aemon Basker… Non, ce Luscus fera l'affaire pour le projet que tu souhaites mettre en place.
« Lorsque l’organisation tombera : moi toi et le baron iront chacun faire ce qu’il a à faire. J’en ai rien à foutre des ambitions de Zemo. Tant que cela n’entre pas en contradiction avec mes propres intérêts je n’aurais rien à redire. »
Plus facile à dire qu'à faire. Le Sokovien a la fâcheuse réputation de poignarder dans le dos ses anciens collaborateurs. C'est d'ailleurs quelque chose sur lequel tu comptes revenir avec l'ancien agent de terrain. Tu dois être clair sur ce sujet.
Lui tenir tête, montrer que je n'ai pas peur de la mort, le regarder droit dans les yeux, voilà ce qui devrait suffire pour faire mes preuves.
Il semble presque satisfait de mes réactions, bien que je ne puisse rien voir à travers son masque. Je peux donc en profiter. Il n'a pas encore complètement confiance en moi, mais suffisamment pour que nous puissions chacun discuter et convenir sur un accord commun. Je lui dis très clairement que l'argent ne m'intéresse pas, et je lui demande une meilleure garantie qui serait susceptible de plaire au Baron. Il me parla alors de l'anéantissement d'Hydra, me demandant si cela me convenait comme garantie. Je lève un sourcil, le regardant de haut en bas, puis je lui réponds avec un sourire : Tu es ambitieux mon poussin, mais sache qu'Hydra a résisté à plus coriace que toi. Comment compte tu t'y prendre pour anéantir cette organisation ? Même Capitaine America n'en est venu à bout, ne l'oublie pas. Elle a survécu au Super Soldat, après tout, ce n'est pas rien. Je suis tout de même curieux. Cet homme semble déterminé à arriver au bout de sa mission, je veux bien connaitre ses motivations et ses méthodes. Qui sait, il sera peut être celui qui mettra Hydra à genoux.
Il ajouta que si son plan se déroulait comme prévu, Hydra n'existera plus, et que Zemo aurait une place de choix dans le boulevard qu'il comptait ouvrir. Je relève la tête, l'avisant d'un oeil scrutateur. Il me dit ensuite qu'une fois cela fini, chacun ira voguer à ses occupations, qu'il se foutait de ce que nous pouvions faire ensuite, ainsi que de nos propres ambitions. Tout ce qui l'importait, c'était ses propres intérêts. Je me demande alors, distraitement, ce qu'Hydra a bien pu faire pour que cet homme puisse autant désirer sa disparition. Je me dis, amer, que cette organisation a causé beaucoup de malheur durant les dernières décennies. Je ne parle pas seulement de la Seconde Guerre Mondiale, ni de Loki, ni de tout ce qu'Hydra a pu faire, mais de ce qu'elle envisage surement maintenant. Je me doute que les ennuis ne sont hélas pas terminés et une chose est sure : nous devons mettre un terme à tout ceci. Lui, le Baron et moi allons réduire Hydra à néant, mais ce ne sera pas une tâche aisée.
Je lui demande alors, en croisant les bras : C'est tentant, je ne peux le nier. Hydra est un obstacle pour notre ami commun. Il est temps de la voir disparaitre. Dis moi ce que je peux faire pour toi. Sache que cependant que je vais devoir agir prudemment, comme tu le sais, le SHIELD n'est jamais très loin. Je ne peux donc pas trop m'exposer, mais la discrétion est l'un de mes meilleurs atouts.
Détruire Hydra. C'est un projet qui t'animes depuis que tu as eu cette discussion avec ton mentor. Cela ne sera pas une chose aisée et tu ne la recevra pas sur un plateau d'argent. D'ailleurs, le désappointant Luscus n'hésite pas à enchérire sur ce fait établi. Beaucoup de personnes ont déjà tenté de mettre l'octopode en pièce. Que ce soit Steve Rogers, le S.H.I.E.L.D. ou encore les Avengers, ils ont tous tentés leurs chances. Néanmoins, tu estimes qu'ils s'y sont pris de la mauvaise manière. Détruire des bases et des vies ne fait pas en sorte d'éradiquer les idéaux de l'hydre de Lerne. Bien au contraire. Tant qu'il y aura des personnes qui ont une loyauté indéfectible envers la pieuvre et envers sa façon de penser la tête du serpent continuera toujours à se réincarner. Il ne faut pas y aller de manière trop brusque. Il faut être précis dans ces actes et être chirurgicale dans sa manière d'éliminer l'organisation d'Hydra. C'est pour cela que tu te permets de lui rétorquer la chose suivante :
« Lorsque l'on s'obstine à vouloir couper la tête de l'hydre, on ne doit pas s'étonner qu'elle repousse. Les agents de la pieuvre s'en vantent eux-mêmes. Néanmoins, lorsque l'on décide de percer le cœur, c'est là qu'on obtient toutes nos chances. Nul ne connaît Hydra plus que moi, je connais les failles et les points sensibles sur lesquels il faut appuyer. Je peux te promettre que lorsque je déciderais de frapper moi et mes hommes, l'organisation ne s'en relèvera pas. »
Tu n'estimes pas être spécialement présomptueux lorsque tu affirmes cela. C'est simplement réaliste pour toi et pour ta vision des choses. Tu n'as jamais dit que ce sera une balade de santé, mais tu penses sincèrement que l'objectif sera atteint quoiqu'il arrive. De toute façon, tu n'as pas tellement le choix. Il y a tellement de pression qui pèsent sur tes épaules que tu ne dois en aucun cas faiblir face à cette mission que tu dois remplir coûte que coûte. Tu ne sais pas si tu as spécialement convaincu l'homme à la moustache. Pourtant, cela semble plutôt bien partie et il va dans ton sens. C'est tentant pour lui et il vient alors te demander ce qu'il doit faire exactement. Cependant, il est toujours aussi habitué aux mises en garde. En tant qu'agent de l'aigle, il doit être le plus discret possible. Il ne souhaite pas trop s'exposer. Tu soupires lorsqu'il te dit cela. Dans un sens, c'est compréhensible, mais il ne semble pas avoir saisie son rôle dans cette mission. Qui plus est, il est déjà en lien avec le baron Zemo. Un risque de plus ou de moins ne devrait pas lui poser trop de problèmes, si ?
« Tu seras déployé dans une base de Hydra pour faire tomber les principales têtes de l'organisation. Ce sera une mission d'équipe. D'autres personnes seront avec toi. Tu n'as pas à t'en faire pour la discrétion. Un agent double fera en sorte de te couvrir auprès de tes supérieurs durant cette excursion. »
Ah oui, tu as oublié de lui préciser ce détail. Tu as réussi à replacer des agents dormants au sein même du S.H.I.E.L.D. ce n’est toujours pas très prudent de ta part de lui annoncer cela comme ça étant donné qu’il pourrait tout annoncer à ses dirigeants. Néanmoins, tu serais déjà capturé lors de tes premières paroles sur ce sujet. Alors, autant y aller jusqu’au bout. De toute manière, tu ne peux plus faire marche arrière avec lui. Le Sokovien n’est pas disponible et t’a envoyé l’un de ses subalternes ? Il va falloir que tu fasses avec et que tu en récoltes les conséquences plus tard. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Désormais, il sait ce qu’il a à faire. Reste à savoir s’il va accepter de se plier aux règles et de travailler en équipe. L’Australien n’était pas spécialement fan de l’idée, mais a fait l’effort de s’y résoudre et de travailler avec des compagnons. Lui qui est pourtant du genre solitaire.
« Tu sais tout maintenant ou en tout cas, les choses importantes. Du coup et au risque de me répéter : est-ce que tu en es ? »
Voilà la phrase qui va sceller ou non le pacte entre Luscus et toi. Tout dépendra de sa réponse pour la suite des événements. Tu te dirais bien que c'est une offre qu'il ne peut pas refuser, mais tu préférerais ne pas arriver à de telles extrémités avec cet homme.
Il semble convaincu, mon petit jeu a bien porté ses fruits.
Il est difficile de deviner ses sentiments, son masque dissimule toute expression et je ne peux me fier qu'à sa posture ou sa voix pour comprendre ses réactions. Je m'en sors plutôt bien, même sans œil cybernétique. Ce dernier, éteint depuis maintenant un moment, se fait presque oublier, bien que je ne puisse plus voir par son intermédiaire. Le rallumer maintenant signifierait un suicide pur et simple, ou, à contrario, une vie entière entre les barreaux pour trahison, car le SHIELD n'aime guère ceux qui la trompent impunément. Je lui demande alors de me préciser les détails de la mission qui m'attends, si j'accepte bien entendu de travailler pour cet énergumène masqué. En temps normal, j'aurais sans doute tourné les talons, mais je pense à Zemo, à ses attentes, je ne peux plus reculer. Il me dit que je serais déployé dans une base d'Hydra, et que je serais accompagné par un agent double. Je lève un sourcil et croise les bras avec un sourire amusé. Je lui rétorque : Un agent double ? Tiens donc, et il n'a jamais remarqué qu'il y avait une pomme pourrie dans le panier du SHIELD ? Pas très pro de sa part non ? J'en changerais si j'étais toi.
Je cogite cependant. Qui peut bien être cet agent double dont il me parle ? Je pense à plusieurs noms. Mais il n'y a rien de bien probant pour le moment, j'ai besoin de plus de preuves. Cela peut être très dangereux pour moi si un de ces agents doubles venait à me dénoncer pour s'assurer une promotion. De plus, Fury sera d'autant plus méfiant. Je m'étonne cependant que son oeil n'ai pas remarqué qu'il n'y avait finalement pas qu'une, mais plusieurs pommes pourries dans son panier. Bah, alors, Fury ? On se fait vieux ? Je ne peux retenir un sourire en imaginant sa crise de colère quand il se rendra compte qu'il a été trompé. Puis je perds mon sourire. Et si c'était ce qu'il avait voulu ? Laisser entrer des agents doubles, pour mieux débusquer l'ennemi derrière ? Ce n'est pas une bête idée.
Je reprends le cours de mes pensées quand l'homme casqué me demanda si j'étais volontaire pour sa mission. Je souris et réponds Ca peut être amusant. J'en suis. Si tu as besoin de me contacter, viens déposer des messages sur la tombe du père Gallo, c'est un endroit hors de tout soupçon, du moins pour nous deux. Le fils ne se rendra compte de rien. Je sors une nouvelle cigarette de mon paquet et soupire : Tu dois avoir un sacré problème avec Hydra pour souhaiter ainsi sa disparition, mais t'inquiète, mon chaton, c'est déjà de l'histoire ancienne.
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