"Lift me up Hold me down Keep me close Safe and sound Burning in a hopeless dream Hold me when you go to sleep Keep me in the warmth of your love When you depart, keep me safe Safe and sound" Rihanna
Il était rare de croiser des gens profondément altruistes dans la vie. Cette rousse, toi que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Tu m’accueillais chez toi pour me soigner. Moi une illustre inconnue.
J’étais partagée entre l’admiration et la méfiance. C’était un peu trop beau pour être vrai. Comme tous ces films de Noël ou la bombe New-Yorkaise partait faire un reportage dont personne ne voulait dans une petite bourgade du fin fond des Etats-Unis à la période des fêtes. Et qui, comme de par hasard tombait sur le plus bel homme de la ville, célibataire à s’en demander pourquoi, et finissait par tomber éperdument amoureuse de lui. Et réciproquement bien entendu. Tout ça saupoudrer de neige, de paillettes et de chants de Noël.
Sauf que nous n’étions pas dans un téléfilm de Noël. Quelles étaient mes chances de tomber sur une gentille infirmière pile au moment où j’en avais besoin ? Mais c’était impossible de déclencher mes contractions à distance non ? Donc c’était forcément le fruit du hasard. Cela ne pouvait donc être qu’un coup de chance monstrueux.
Une fois à l’intérieur de l’appartement, je regardais rapidement autour de moi pour tout de même évaluer les différents points de sortie et d’entrée. Une vieille habitude de mes jeunes années, ou peut-être une légère déformation professionnelle. J’observais un peu la décoration de l’appartement. C’était très joli. Et je m’en serai voulu de tâcher le canapé étant donné que j’avais des saignements.
Mon regard s’attarda sur une photo de couple posée dans un coin de la pièce. Cet homme me disait vaguement quelque chose mais … Je n’arrivais plus à savoir pourquoi. Il devait surement avoir un visage commun.
Déboutonnant mon manteau je l’étendais sur le canapé pour le préserver de toutes traces alors que je poussais un petit soupire de soulagement alors que je posais enfin mes fesses sur le canapé. C’est qu’il pesait un peu ces deux petits loupiots. Et je n’étais pas encore au bout de mes peines.
- Je ne sais pas comment te remercier pour la gentillesse dont tu fais preuve envers une inconnue….
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Raven s’était apaisée, même sans son don, l’infirmière l’aurait deviné. Elle sourit légèrement en la laissant observer l’appartement. Après tout, elle aussi avait pris cette habitude depuis quelques temps… Observer attentivement tout nouvel endroit fermé dans lequel elle pénétrait, un réflexe inconscient de rechercher les éventuels points de fuites, ou ce qu’elle pourrait utiliser pour se défendre. Traîner avec un repris de justice ne lui réussissait pas.
En parlant de repris de justice, elle se crispa légèrement lorsque le regard de Raven s’attarda sur la photo qu’elle avait encadrée et posée sur la bibliothèque au coin de la pièce. Elle n’était pas très visible, et légèrement flou, mais elle réalisa que c’était une erreur d’afficher ainsi son illustre compagnon. D’ailleurs, elle sentit les pensée vagabondes de Raven. Il lui semblait familier, même si elle n’arrivait pas à le remettre. Heureusement, elle ne s’attarda pas, et Azilys espéra que la jeune femme oublirai bien vite cette image, tout en se promettant de déplacer la photo.
La future maman étendit son manteau sur le canapé, avant de s’y installer. Azilys ne put retenir un sourire attendrit lorsque sa patiente du jour poussa un petit soupir de soulagement. Elle lui prépara une infusion de mélisse, connue pour ses effets antispasmodiques et adapté aux femmes enceinte. Ça aiderait à soulager les contractions.
« C’est de la mélisse. Ça va calmer tes contractions et calmer ton angoisse. C’est une plante qui ne présente pas de contre-indication avec ta grossesse. » lui expliqua-t-elle avant de la laisser quelques instants pour aller chercher de quoi panser sa main brûlée.
Lorsqu’elle revint vers elle, Raven la remercia, s’étonnant quand même de sa gentillesse. L’infirmière eut un petit rire.
« Que veux-tu, je dois avoir l’âme d’un Saint-Bernard. » plaisanta-t-elle en prenant délicatement la main abîmée pour commencer à la nettoyer et à la soigner. « Quand j’étais petite, je récupérait toutes les bestioles en souffrance que je trouvais. Plus tard, après mes études, je suis passé au humains. » précisa-t-elle. Elle mit la dernière touche au bandage. « Voilà, il te faudra refaire le pansement après demain, je te donnerai du savon antiseptique et du tulle gras. La brûlure n’est pas très étendu, ni très profonde. Le plus important c’est de la garder propre et protégée pour qu’elle ne s’infecte pas, mais d’ici une dizaine de jour, il n’y paraîtra plus. » La rassura-t-elle.
Tout en rangeant sa boite de premiers secours, elle regarda la jeune femme.
« Tu es sûre que tu ne veux pas que j’appelle quelqu’un ? » lui redemanda-t-elle, s’étonnant de la sentir si seule.
"Lift me up Hold me down Keep me close Safe and sound Burning in a hopeless dream Hold me when you go to sleep Keep me in the warmth of your love When you depart, keep me safe Safe and sound" Rihanna
Une fois assise sur le canapé ou du moins semi-allongée, je laissais mon regard vagabonder dans la pièce à nouveau, soulagée d’avoir en tête toutes les issues de secours. Il fallait absolument que j’arrête de croire que tout le monde me voulait du mal et que chaque personne que je rencontrais conspirait contre moi ou contre mes enfants. Je commençais à friser la paranoïa sur certains points. Surement l’influence de je ne sais qui ou de je ne sais quoi. Mettons cela sur le compte de la grossesse. C’est bien cela me déchargeait de beaucoup. C’était la bonne excuse passe partout.
- Merci tu n’étais pas obligée… Ajoutais-je en saisissant la tasse.
Je devais avouer que l’espace d’un instant j’avais osé penser que quelqu’un avait mis un produit abortif dedans mais non. Personne n’était assez cruel pour faire cela non ? Soufflant un peu sur la tasse la boisson étant chaude j’en bois cependant quelques gorgées le temps que tu ailles chercher de quoi me soigner.
Pendant les soins je ne bouge pas, je demeure immobile. La tasse posée sur un dessous de verre de la table basse je ne te quitte pas des yeux le temps que tu t’occupes de ma main. Un être humain aura cicatrisé dans une dizaine de jours… Pour moi cela serait beaucoup plus rapide que cela. Je le savais mais je ne préférais ne rien dire. C’était plus prudent. Pour le moment je n’étais à tes yeux qu’une mutante enceinte avec une force supérieure à la moyenne.
- Je dois déjà avoir cela ne t’inquiète pas. Sinon je passerai à la pharmacie en acheter. Je ne vais pas en plus te dépouiller de ton matériel médical. Imagine une autre femme enceinte déboule dans ton appartement.
Une petite touche d’humour pour détendre l’ambiance alors que de ma main non bandée je reprends la tisane pour la finir. Je ne voulais pas te retenir plus longtemps que je ne l’avais déjà fait. A la question d’appeler quelqu’un je grimace légèrement et je finis par secouer la tête négativement.
- Non je te remercie. Je vais faire venir un taxi et rentrer tranquillement chez moi…
Hors de question de déranger le Sorcier Supreme juste pour des contractions.
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Une petite tentative d’humour. Voilà qui était bon signe.
« Déformation professionnelle probablement, mais j’ai toujours une trousse médicale bien fournis à portée de main. » répondit-elle avec avec un petit rire avant de s’asseoir dans le fauteuil de l’autre coté de la table basse et de prendre une gorgée de son thé.
La petite grimace qui flotta sur le visage de Raven à l’idée de prévenir quelqu’un n’échappa pas à l’infirmière. Elle s’étonnait un peu que la future maman paraisse être aussi peu entourée. A moins qu’elle n’eut peur de la réaction du futur papa ? Après tout, elle en avait vu passer des femmes battus, même des futures maman. D’ailleurs, d’après les statistiques, c’était une période assez dangereuse celles qui avait le malheur d’être entre les griffes d’hommes violents. Souvent ça décuplait leur rage.
D’ailleurs, ça pouvait expliquer aussi pourquoi elle l’avait sentit si inquiète quand elle l’avait abordée, comme si elle avait craint qu’elle ne puisse lui faire du mal. Azilys l’avait trouvé un peu parano, avant de se dire que s’était probablement dû aux circonstances, à son état et au bouillonnement hormonal qui en découlait.
D’un autre coté, elle avait vu les doigts de la jeune femme s’imprimer dans la rampe en métal comme dans de la pâte à modeler. Elle avait vu la lueur farouche au fond de son regard. Quelque chose lui disait qu’elle n’avait de fragile et délicat que l’apparence. Mais après tout, on avait bien vu des femmes de tête tomber sous l’emprise d’un compagnon violent.
Quoi qu’il en soit, elle ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait faire de plus. Aborder un sujet aussi délicat serait sûrement très mal pris par sa blessée du jour.
« Comme tu veux. » répondit-elle doucement tout en retirant la carte de visite qui servait de marque page à un des livres posés sur un guéridon à coté du fauteuil avant de le tendre à Raven. « Appelle moi, si jamais tu as besoin de quelque chose. Du tulle gras, de la pommade antibio, une infusion de Mélisse… ». Dit-elle en lui tendant le bristol.
En parlant d’appeler, Azilys se rappela qu’elle n’avait pas pris de nouvelle de Lynda depuis avant Noël. Une idée en amenant une autre, son regard se posa sur la jeune femme. « Ou si tu as besoin du numéro médecin bienveillant envers les gens comme nous. » risqua-t-elle.
"Lift me up Hold me down Keep me close Safe and sound Burning in a hopeless dream Hold me when you go to sleep Keep me in the warmth of your love When you depart, keep me safe Safe and sound" Rihanna
Un fin sourire vint s’étirer sur mes lèvres alors que je hochais la tête lentement entre deux gorgées de tisane. Le gout n’était pas repoussant mais c’était loin d’être ma boisson préférée. J’écoutais tes conseils avec attention avant d’hocher la tête lentement et de saisir la carte de visite que tu me tendais pour la tenir du bout des doigts et la lire en relevant par la suite le regard vers toi.
- Bien Mademoiselle Dulac. Je garderai précieusement votre carte.
Un petit clin d’œil et je la glissais dans la poche de mon pantalon pour être sûre de ne pas l’oublier en partant. Pour se faire je dus tendre un peu les jambes et tirer un peu sur le fameux pantalon tout taché de sang que je portais.
Il allait sans dire que j’allais te faire livrer un beau cadeau de remerciement pour ce que tu avais fait pour moi. Mais je ne dis rien car avec l’âme de St Bernard que j’avais face à moi je savais que tu refuserais. Je choisirais donc quelque chose … D’approprier pour te remercier de ta générosité, et quelque chose me disait que l’argent ne t’intéressait pas.
- Oui je vais me faire livrer cela chez moi comme ça je n’aurai plus qu’à réceptionner. Je vais essayer de rester tranquille dans les jours qui viennent … Pour ne pas tenter le diable.
A nouveau je portais ma tasse à mes lèvres buvant une longue et chaude gorgée de la boisson que tu avais préparée spécialement pour nous. Puis, quelque chose dans ta façon de parler, m’intrigua jusqu’à ce que je comprenne. Tu avais bien vu ma réticence à me faire soigner, donc effectivement il ne fallait pas être Einstein pour se douter que je n’étais pas vraiment meilleure amie avec le domaine médical.
Ton attention me toucha, et finissant ma tisane je me permis de rajouter comme pour te rassurer car je voyais que tu prenais mon cas à cœur.
- Je te remercie Azilys … J’ai une amie qui est médecin, c’est elle qui suit ma grossesse. Je lui fait une confiance aveugle. Je l’appellerai d’ailleurs ce soir pour lui dire ce qu’il s’est passé. Elle me fera surement passer une échographie de contrôle. Mais oui, je comprends qu’il est important dans ton milieu d’avoir des personnes qui sont … bienveillantes avec les mutants. Et … peut-être qu’un jour je ferai appel à tes services …
Ajoutais-je en tapotant la carte dans la poche de mon pantalon alors que je posais la tasse vide sur la table basse faisant bien attention à utiliser un dessous de verre.
- Je ne vais pas te déranger plus longtemps … Je vais aller me reposer. Mais je te remercie grandement pour les soins, ta discrétion et ta gentillesse.
Mes yeux pétillaient, et mon sourire respirait la sincérité. Comme quoi, l’être humain était encore bon, même dans les grandes villes.
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Accueil
