[Terminé] Merry Christmas Everyone

« Noonnnn… La soirée de Raven… »

Voilà qui déclenche cinq sourires amusés et attendris mais certainement pas surpris. Pas le temps de nous répondre et c’est une réponse en soit. Ainsi laisse-t-on là le supérieur de Céleste, désormais conscient de son retard. Aurait-on dû le lui rappeler avant ?

« Vous êtes les bienvenues à cette soirée, rajoute madame Darkhölme après notre propre réponse et avec tout autant de cordialité, manifestant ainsi sa sincérité et sa vivacité comme nous déclenchant cinq sourires plus contents que précédemment.

- Nous sommes contentes de ne pas vous la gâcher, dit-on à cinq avec la même affection que précédemment ; qui est la définition de la cordialité, même si le "cordialement" signé en fin de message a fait se perdre cette notion de sincérité vive. Nous l’appréhendions. »

Un peu, hasarde Esmé avec sarcasme. Beaucoup, nuance Mindee avec sincérité. Passionnément, surenchérit Céleste avec vivacité. A la folie, plaisante Sophie avec amusement. Pas du tout, ironise Phoebe avec orgueil.

Bon, le fait que Madame regarde monsieur Xavier comme s’il y avait une entente tacite entre les deux ou qu’elle vérifiait qu’il ait bien noté son effort, enlevant donc toute la cordialité de celui-ci pour le transformer en simple manipulation, nous fait perdre nos cinq sourires et nous détourner face au doute et à la tristesse. Enfin, sauf celle de gauche : l’adolescente regarde la chose se faire avec un sourire en coin, presque joueur. Sourire qui disparait face à la lassitude de Mystique. Guère le temps de s’y attarder, Jean et Kali arrivent.

Le sourire content revient néanmoins lorsqu’on voit madame Darkhölme essayer d’intégrer mademoiselle Malicia en lui proposant de l’aider. C’est positif et cela la sortira de sa solitude ainsi a-t-on un petit sourire. Ainsi qu’une demande. De permission, certes, mais elle s’intègre dans le mouvement initié par l’organisatrice de la soirée. Organisatrice qui répartie les rôles :

« Avec Malicia nous allons nous occuper de remplir les flutes et vous pourrez les servir si vous le souhaitez mais vous n’êtes pas ici pour faire le service toute la soirée, commence-t-elle avant de nous laisser interdites une seconde : c’était si flagrant que cela qu’on avait l’intention de passer notre temps à faire le service ? Vous êtes des invitées. Non des employées. »

En U sur le flanc de Madame, on a cinq petits sourires de fillettes prises la main dans le sac juste avant de faire une bêtise. Puis les regards de celles du centre-gauche et du centre se tournent vers l’adolescente à gauche qui fait face à Madame tandis que l’adolescente de droite vient à son renfort visuel pour se retrouver confronté au regard de celle du centre-droit.

Alors techniquement… Esmé, la ferme. +1 Mindee, s’il-te-plait. Esmé, aies l’aimable obligeance de te taire et les filles ayez la toute aussi aimable obligeance de surveiller votre langage. Sophie, la ferme. Vous saoulez. Comme le champagne ! Mais j’ai été polie : il y avait un "s’il-te-plait". Céleste tu m’as bien comprise. Sophie, toi aussi.

« Merci Madame, conclue-t-on à cinq après une seconde et un dixième de seconde d’échange interne ainsi que le fait de retourner tous nos visages vers Mystique et de joindre nos mains sur nos ventres dans le geste typique de Mindee. Nous ferons de notre mieux. »

Pour être des invitées ou des employées ? Esmé… Les deux ? Oui Phoebe. Merci.

« Rassure-moi, intervient monsieur Xavier en  déclenchant notre silence et notre tenue en attente malgré que ce ne soit pas à nous qu’il parle, tu as prévu des jus de fruits ou des sodas pour les jeunes ? Et pour toi ? »

Owi, champagne pour tout le monde ! +1 Esmé ! Je sais pas si c’est pas une bonne idée. Si tu te poses la question c’est que c’est probablement pas le cas. Mindee, tu as interdiction de finir à quatre pattes. Que peut-il se passer de mal avec des mineurs mutants alcoolisés ? Je finis comme je veux ! Euh, beaucoup de choses. Mindee, on n’est pas des employées mais on est sur le lieu de l’emploi donc il faut préserver notre réputation. Vous me saoulez : au boulot ! Pire ou mieux que du champagne ? On te saoule tellement que tu devrais boire pour égaliser. Ou oublier. Personne n’oublie rien ce soir, merci. Mon mépris pour vous deux est indescriptible. T’inquiète pas, on le ressent bien. Moi je le qualifierais de "habituel". Nan, là quand même, elle en tient une couche. On en tient toutes une couche. Et vous vous souvenez de pourquoi on doit les changer régulièrement, les couches ? Je ne me suis jamais faite traiter de merde avec autant de distinction. Ey, je sais pas, on ne disait pas de gros-mots quand on vivait au World. C’est pas faux. En route mauvaise troupe ! Si même Sophie commence à en avoir marre…

« Une petite coupe ne va pas nous tuer tu sais Charles. C’est Noël… »

Ça veut dire qu’on saoule les gens ? Avec de l’alcool ? La précision est utile. Non, Monsieur n’a pas donné son autorisation. C’est du second degré, j’espère. Moi je suis pour. Moi aussi. Je vote blanc. Je suis contre. Contre aussi. Céleste. Tu tranches. C’est-vraimentrop’injuste. Céleste, tu sais ce qui doit être fait. Fermez-les et faites ce que je vous dis !

Madame s’en allant vers la pyramide à remplir et distribuer, on entreprend de la suivre même si celle du centre-droit adresse un dernier regard à monsieur Xavier afin de confirmer qu’on ne distribuera pas d’alcool aux moins de 21 ans. Il y a un certain et indéniable soulagement lorsqu’on con state qu’il y a 50% de champagne, 25% d’un jus de framboise et 25% d’un jus de pomme ; tous deux pétillants mais sans alcool. La pyramide prévue à leur intention est plus petite, laissant clairement comprendre où irait le maximum des boissons et nous laissant à cinq perplexes à regarder cela avec les bras croisés et la tête penchée sur le côté. Heureusement que les verres sont à remplir et que l’on va pouvoir les remplir de ce que l’on veut, n’est-ce pas ?

Madame Darkhölme débouche une première bouteille et la fait couler sur le sommet des verres pour qu’il se remplissent les uns les autres. On penche tellement nos têtes sur le côté, toute le même d’ailleurs, qu’on se fait craquer les nuques. Quelle drôle d’idée de servir ainsi. Cela étant, ça a l’air de marcher. Ou de couler. On va devoir faire la distribution de cela donc ? Heureusement qu’on ne nous a pas demandé de remplir, on aurait fait un verre après l’autre. Soit cinq par cinq. Chacun sa technique, on suppose.

Pendant que les verres sont remplis, on s’en va faire un tour de salle pour interroger sur les boissons comme prévu.

« Que souhaitez-vous, demandera-t-on d’une même voix et avec une parfaite synchronicité malgré les interlocuteurs différents. Nous vous apportons cela immédiatement. »

Celle qui se trouvait précédemment à droite s’en va vers monsieur Xavier et Kali, là où nous étions toutes avant de venir aider. Sa question s’adresse surtout à Monsieur car notre amie n’a pas le choix : mineure, c’est pétillant. Point. Ce n’est pas parce qu’elles sont en classe ensemble qu’il y aura entorse au règlement. La commande prise, elle fait l’aller-retour.

Celle qui était au milieu va de son côté vers mademoiselle Yukio, comme prévu. Celle-ci nous semble majeure mais on a un doute ; sachant que dans le doute, on se tait. Elle est du personnel, non élève ou étudiante, ainsi les probabilités sont de notre côté. Contrairement au choix de boisson, le chocolat chaud, qui fait grimacer notre impliquée de désolée. Pas le temps de préciser les deux choix possibles que Mademoiselle sélectionne le jus de pomme, lequel lui est donné avec le sourire.

« Le voici.

- Merci beaucoup.

- De rien, conclue notre impliquée avant d’hésiter à dire "c’est normal". N’hésitez pas si vous avez besoin. »

Elle s’en va faire son aller-retour.

Celles du centre-gauche et du centre-droit allant vers le groupe de Jean, monsieur Wagner et des demoiselles Willington comme Ranevskaia, elles prennent directement quatre verres de pétillant. Jusqu’à preuve du contraire, personne n’a les 21 ans nécessaire ici pour boire de l’alcool et tout le monde se trouve sous le regard de monsieur Xavier car on est là. Non négociable !

Celle de gauche, enfin, reste au côté de madame Darkhölme et de mademoiselle D’Ancanto. Elle écoute donc le discourt en silence toute en regardant l’ensemble des gens à qui il s’adresse. Gens qui sont invités à s’approcher, d’ailleurs.

Héhé, vous avez avancé pour rien. Si quand j’avance, tu recules. Ben je peux pas te servir. Merci Céleste. On se concentre ! Vous notez qu’il n’y a du pétillant que pour "tous les mineurs et femmes enceintes que Charles verra ce soir" ! Bah, il a sa Phoebe de garde pour surveiller à travers nous l’absence de contrevenant. Ben on va l’aider aussi. Oui Céleste, on va l’aider. Vous avez pas le choix.

On se tait autant que l’on peut mentalement le faire, donc pas beaucoup, alors qu’on regarde toutes Madame vers son discourt avec son verre de pétillant. De toute façon, on l’aurait surveillée elle aussi. Juste qu’on lui a rien distribué. Et que l’interruption comme le contenu de celle-ci nous fait légèrement baisser les yeux. "Certains manquent à l’appel mais ils sont présents dans nos cœurs". On résiste à l’envie de se transformer en diamant pour chasser la tristesse qui accompagne celui à qui on pense. Oui, pour nous comme pour d’autre, la douleur était présente cette année.

« Mais il est temps de la laisser s’en aller. »

Cinq déglutitions. On ferme les yeux.

« Nous ne savons pas ce que nous réserve l’année prochaine, mais on ne sait jamais. »

On s’échange des regards entre nous, à travers la foule.

« Alors pour l’instant, nous allons danser, boire, rire, parler, et manger aussi Jean ne t'inquiète pas, autour de la cheminée. »

On en revient toute à Madame en pouffant lorsqu’elle fait la pique. OU SONT LES COOKIES ?!

« Vous êtes tous magnifiques ce soir. »

Nan mais sérieusement, où sont les cookies ?

« Merci pour votre présence… »

Joker.

« Les moments comme ceux-là sont remplis d’amour, et c’est ce que je vous souhaite à toutes et tous. »

Nos visages deviennent interrogateurs, puisque ce genre de démonstration semi-publique ne correspond encore pas à aucune des définitions que l’on possède de l’amour ; même si cela alimente la thèse que "amour" soit un terme fourre-tout qui sonne bien et qu’on emploie pour montrer qu’un est quelqu’un de bien.

« Embrassez-vous sous le gui si le cœur vous en dit. »

Nos têtes se penchent à nouveau sur le côté d’incompréhension, chassant le sentiment précédent.

« Et surtout Joyeux Noël. »

On confirme le dernier souhait avec un acquiescement puisqu’on ne dispose d’aucun verre à lever, avant de se demander entre nous si on n’aurait pas raté un autre truc ; en plus de la signification de s’embrasser sous le gui. Notre impliquée auprès de monsieur Xavier et de Kali regarde cette dernière et son expression d’indifférence. Un pincement de lèvres marque son visage alors que celle autrefois au centre-droit tourne son visage vers elle aussi, à travers les gens. Pas le temps de répondre immédiatement cependant, l’arrivée de monsieur McCoy la renvoie à ses devoirs et elle attend qu’il ait fini de s’adresser à monsieur Xavier pour lui proposer à boire.

« Monsieur McCoy, le salut-elle en joignant les mains sur le ventre et en penchant le buste lorsqu’il a fini de parler, puis-je vous servir quelque chose ? »

La commande prise, elle accorde un nouveau regard à Kali et, une grimace passée, s’en va faire un nouvel aller-retour.

L’interruption de monsieur Magnusson nous surprend. Il ne nous semble pas l’avoir croisé auparavant et la plus proche de lui s’en va donc lui proposer champagne ou pétillant. Sauf que définir laquelle est la plus proche de lui, sachant qu’il bouge quand même très vite, est des plus compliqués. On échange des regards après son second coup de vent, qui compte pour un beau vent pour notre impliquée et fait donc sourire l’une des autres ; laquelle était auprès de Jean, de monsieur Wagner et des demoiselles Ranevskaia et Willington.

« Servez-vous, c’est pour tout le monde, assure monsieur Magnusson alors que l’adoelscente qui était au côté de mademoiselle d’Ancanto et de madame Darkhölme va vers lui. Joyeux Noël ! »

Elle n’a pas le temps d’arriver qu’il ajoute une blague sur le fait que le Père Noël est un mutant super-rapide… et surtout qu’il repart de l’autre côté de notre impliquée afin de proposer son aide à Madame ; soit là où notre impliquée se trouvait auparavant, chose qui n’alimente évidemment pas du tout des "cheh" mentaux, nous sommes trop bien éduquées pour cela. Notre impliquée accélère le pas.

C’est TOUJOURS à moi que ça arrive ce genre de merde ! Totalement ! C’est pas faux. Certes mais langage quand même. Tu n’as que ce qu’on mérite.

« Parce que je peux te faire ça rapide, précise le super-rapide qui s’est servi une coupe de champagne sans qu’on puisse le voir et fait donc s’interrompre notre impliquée dans sa tentative de le servir, histoire que vous profitiez, hésite pas. »

Nan mais sérieusement ?! Excellent ! Outch. Esmé, c’est pas personnel. On n’est pas personnel avec le personnel de maison.

Pas le temps de lui répondre que l’hyperrapide est déjà reparti à côté de monsieur McCoy, et conséquemment de monsieur Xavier, de Kali et de l’autre adolescente.

Nan mais bordel ! Je l’adore. Vers Sophie en plus. Je viens juste de revenir… D’instinct le mec il sait qu’Esmé vaut pas la peine de perdre son temps, c’est beau.

« C’est de notre faute, intervient notre impliquée après avoir tendu son verre à monsieur McCoy et que celui-ci se soit fait remercier pour le rappel et souligner son retard. Toutes nos excuses. »

Faux-cul. Comme toujours. Le terme poli c’est "flagorneuse". C’est un peu de notre faute, quand même. Surtout celle de Céleste.

Après un acquiescement désolé, notre impliquée adolescente tourne le regard face aux approches de mademoiselle Yukio et de Jean. L’adulte qui avait servi Mademoiselle entreprend également de venir rejoindre le groupe le plus important, au cas où, et cela permet à sa cadette de se tourner vers Kali.

« Attention, si tu le fixes trop longtemps il risque de perdre toutes ses bulles, averti-t-elle avec douceur puis un sourire pour essayer de détourner notre amie de sa contemplation de son verre de pétillant. Ça va aller ou il faut que nous aillions te chercher ton cadeau pour que tu souris ? »

Qu’il s’agisse de l’adulte en renfort ou de ses deux homologues auprès du groupe de monsieur Wagner et des deux élèves, on reste relativement en retrait de la conversation. Dos droits et mains sur le ventre, on est prêtes à servir comme à aller chercher une boite de chocolats avant qu’ils fondent, si on nous le demande. L’adolescente auprès de madame Darkhölme et mademoiselle D’Ancanto, elle, regarde les autres avec impassibilité et les mains dans les poches.

Merry Christmas Everyone

La soirée semblait se dérouler à merveille. Mon discours était plutôt bien passé auprès de tous, bien que ce n’était pas vraiment mon exercice oral preferé. Lorsqu’il s’agissait de mener des troupes dans la bataille je me débrouillais nettement mieux… Allez savoir pourquoi !

Mon regard était passé par tous les présents lors de mon discours… Et il avait pu constater quelques absents. J’étais assez surprise de voir que  @Hank McCoy  n’était pas encore là … Heureusement au même moment il fit son apparition. Un immense sourire, sincère apparu sur mes lèvres. Et il s’accentua encore au possible sous l’effet des compliments. Aussi bien ceux de Hank sur la décoration que celui de  @Charles Xavier  qui me toucha en plein cœur.

J’abandonnais un instant les pyramides pour venir entre ces deux hommes que j’aimais remerciant  @Malicia D'Ancanto au passage pour m’avoir aidé à faire le service. J’espérais qu’elle passerait une bonne soirée et qu’elle n’hésiterait pas à se joindre aux autres. Autres qui avaient d’ailleurs tous une coupe à la main grâce aux petites mains dans le salon, qu’elles soient Stepfordiennes ou non d’ailleurs.

- Vous êtes vraiment … adorables tous les deux.

Ajoutais-je en déposant un baiser sur la joue de Charles puis de Hank. Il n’y avait pas de gui à cet endroit droit bien que j’en ai disséminé un peu partout dans le manoir à des endroits stratégiques pour, peut-être… donner un petit coup de pouce aux amoureux qui n’osaient pas franchir la barrière du premier baiser.

Puis ce fut au tour de  @Peter Magnusson d’arriver dans un coup de vent. Comme a son habitude. Je levais les yeux au ciel avec un petit sourire aux lèvres. Son impétuosité le perdrait un jour c’était sur !

- Peter … Tu arrives toujours à point !

Dis-je avec malice alors que je secouais la tête amusée par la situation le remerciant au passage alors que mon regard se posa sur  @Jean Grey  qui était tout simplement divine dans sa robe. Je lui indiquais d’ailleurs sans parler juste en ouvrant les lèvres de loin pour dire : «  Tu es sublime ! » ponctué d’un petit pouce en l’air.

J’abandonnais par la suite Charles et Hank les laissant à leur discussion pour m’éclipser un court instant de la fête non sans avoir avant déclaré le buffet ouvert pour tous.

Une personne manquait à l’appel. @Ororo Munroe . Inquiète j’étais alors montée dans les étages supérieurs. J’avais frappé à sa porte avec douceur mais elle ne répondit pas. Je l’entendais par ailleurs respirer une fois l’oreille collée à la porte. Inquiète j’ouvrai la porte qui n’était pas fermée à clé pour la découvrir, malade, dormant dans le fond de son lit. Un petit soupire s’échappa de mes lèvres ponctué d’un «  La pauvre… ». Je m’approchais d’elle un instant. D’un rapide geste je remontais la couverture sur elle, puis j’allais remplir le pichet d’eau et le verre posé sur la table de nuit. Je ne l’avais pas réveillée. J’espérais qu’elle irait mieux rapidement. Je redescendis les marches, revenant à la salle de réception une petite dizaine de minutes après mon départ. Mon regard fut attiré par quelque chose à la fenêtre …

- Il neige !

Indiquais-je aux autres convives alors que mon regard se porta spontanément vers le plafond me demanda si c’était l’œuvre de notre malade. Mais vu son état, non ce n’était pas possible. Si il neigeait toute la nuit demain nous pourrions faire des batailles de boules de neige avec de la neige fraiche. Quoi de mieux pour le matin de Noël ?

Excitée comme une enfant, je piquais deux toasts et j’allais me poster devant la fenêtre pour observer la neige tomber malgré la pénombre extérieure. Heureusement la lune était avec nous ce soir. Dans le reflet de la vitre je voyais tout le monde, ou presque, profiter de la soirée que j’avais organisée. Certains discutaient, d’autres s’échangeait des présents tout cela dans une ambiance festive de Noël. Heureuse, je posais une main sur mon ventre, murmurant à mes enfants.

- L’année prochaine, vous serez avec nous, et j’espère que vous serez aussi heureux que je le suis actuellement, entourée de personnes que j’aime…

L’arrivée de l’adulte en renfort de l’adolescente au sein de ce qui peut être considéré comme le groupe principal de la soirée, puisque le plus nombreux, offre l’occasion à mademoiselle Yukio de s’en retourner ; ce qui ne change pas le record de nombre établit par Kali, Jean, messieurs Xavier, McCoy et Magnusson ainsi que deux d’entre nous, du fait.

On aurait tôt fait de répondre par la négative au fait que Jean ait fait fuir mademoiselle Yukio mais c’est à monsieur Magnusson qu’elle s’adresse ainsi respecte-t-on en silence l’échange auquel on n’est pas invitées. Et qu’on n’est pas certaines de comprendre : en quoi est-ce que c’est ainsi qu’il faut parler aux femmes si Jean vient d’en faire fuir une ?

« C’est moi qui ai du mal à être ponctuel, je dois influencer Hank, nous répond monsieur Magnusson à travers de l’adulte auprès de lui et pour dissiper une prise de responsabilité polie qu’on ne saurait lui contredire. Au fait, ta sœur a un problème, demande-t-il en nous tutoyant, chose qu’on encaisse avec victorianisme, puis en déclenchant un petit sourire légèrement plus amusé que poli lorsque la compréhension se fait. On dirait qu’elle cherche quelque chose depuis tout à l’heure à tourner en rond comme ça. »

Cher monsieur Magnusson, je vous invite cordialement à aller vous titiller la prostate avec du matériau abrasif, grogne Esmé. Ouah, c’est effectivement une version polie, double sens, d’un "va te faire enculer avec du verre pilé", admire Mindee. Mais il a pas dit ça pour être méchant, souligne Céleste. ESME CONTROLE TES PENSEES, hurle Sophie. Ah, pour une fois que c’est pas moi qui gueule, savoure Phoebe.

D’un même geste mais d’une expression bien différente, l’adolescente auprès de mademoiselle Malicia et de madame Darkhölme et l’une des adultes, celle de droite, auprès du groupe de Kurt et des élèves croisent les bras. La première est contrariée et la seconde satisfaite. Dos à cela car tournée vers Kali, l’autre adolescente ne peut cacher une crispation outrée tandis que l’adulte non loin tâche de ne pas trop sourire même si c’est très difficile. Simultanément, l’autre adulte auprès du groupe d’élèves ne sait pas tellement comment réagir et le fait donc en imitant sa consœur : bras croisés et satisfaction sur le visage.

Moi ce que j’aime c’est notre solidarité et notre esprit de cohésion. C’est vraiment une qualité chez nous. Pas d’ironie en pensée, on a dit que ça ne faisait aucun sens de penser l’inverse de ce que l’on pense. Esmé, tu n’as rien dit donc tu n’as pas à t’excuser mais contrôle-toi par la Reine et Phoebe elle marque un point : tu crierais peut-être un peu moins si tu savais quand le faire au bon moment.

Le trait d’humour de Kali sur le pouvoir de tuer les bulles arrive comme un cheveu sur la soupe et lui amène le regard de contrariété, lequel se reprend presqu’immédiatement, de l’adolescente en face d’elle. Adolescente qui penche la tête sur le côté d’incompréhension : faire disparaitre les bulles est en effet un pouvoir inutile mais en quoi est-ce malfaisant ? Au moins arrive-t-on à lui faire reprendre le sourire sans même avoir besoin d’apporter les cadeaux ; chose que nous n’avons pas faite car il nous semble qu’ils s’offrent le lendemain matin et que nous n’en avons que pour Kali, Jean et Charles. Sachant que Kali en a pour nous toutes et, cette fois, son trait d’humour fait moche : à cinq, on sourit. Même celles qui ne sont pas auprès d’elle. Kali ranimée entreprend de participer mais notre impliquée adolescente à son côté constate qu’elle peine avec la boisson.

« J'ai l'estomac un peu fragile ce soir, je le boirai plus tard, nous dit-elle en faisant acquiescer notre adolescente qui lui tend les deux mains pour récupérer le verre. Bulles ou non.

- Très bien, je vais le mettre dans un coin.

- Tu sais qui c'est ? »

Notre impliquée se tourne pour suivre le regard de notre amie jusqu’à monsieur Magnusson.

« Peter Magnusson, souffle-t-elle à son tour en s’adaptant au ton secret employé par Kali. L’un des X-Men des années 70. Hyper-vitesse. Probablement le plus puissant ici, avant même monsieur Xavier et Jean. »

Les données sur Peter Magnusson en notre possession sont celles de l’Arme Plus. Il n’a pas de dossier administratif à l’Institut et donc on n’a aucune source d’informations complémentaires sur lui. Simplement qu’il est capable, comme il l’a démontré, d’agir avant que quiconque ne puisse le percevoir et donc de vaincre tout le monde avant toute possibilité de réaction. Ce qui en fait un adversaire quasiment invincible sans préparation. Même pour des télépathes. Pour une fois.

« Mesdemoiselles je vous en prie, est une exclamation qui fait se recomposer, à défaut de se mettre au garde-à-vous, aussi bien l’adulte proche de monsieur Xavier que l’adolescente occupée avec Kali et qui se retournent toutes deux immédiatement vers Monsieur ; le tout d’une façon aussi naturelle que mécanique dissimulant parfaitement un empressement inhabituel lorsqu’on n’est pas en retard. Prenez une coupe et trinquez avec nous ! Du pétillant pour toi, Sophie. C'est la fête ce soir ! »

Il l’a sous-entendu ! Ouiiiiiiiiii ! En effet. Un sous-entendu n’est pas une autorisation… Mindee moi je te l’interdis. Dans le doute, écouter le plus haut échelon. A moi le champagne ! C’est pas faux. Trouve le champagne mais ne perd pas la dignité comme la dernière fois. Si tu finis la tête dans les toilettes je te l’enfonce en tirant la chasse d’eau ! Phoebe, t’oseras jamais le faire. Heureusement ! Ah bon ? J’espère bien. Ne me tentez pas…

L’adolescente tournée vers monsieur Xavier, le verre de Kali dans les mains et un sourire doux comme compréhensif aux lèvres, s’incline en faisant fit du chaos mental qui raisonne dans nos têtes. Par contre, l’adulte qui se trouve au côté du reste du groupe a un sourire jusqu’aux deux oreilles avant d’entreprendre de marcher d’un pas décidé vers ce qui reste de la pille alcoolisée. Elle s’interrompt cependant avec surprise face au retour de Yukio qui lui tend une coupe de la bonne nature. Son sourire s’emplit de gratitude alors qu’elle prend la flute d’une main sur la hampe et de l’autre sous le pied avant d’incliner le visage.

« Merci beaucoup Mademoiselle. »

Les remerciements offerts, elle accompagne du regard avec un nouvel amusement sur le visage alors que mademoiselle Yukio s’en va vers notre autre impliquée pour lui servir le verre proposé par monsieur Xavier.

Mindee : et glou et glou et glou ! Attends, je veux voir comment Sophie s’en sort avec ses deux verres. On est bien avec les élèves, ce sont eux les plus calmes. Ben je vais en prendre un dans chaque main. Je suis d’accord avec toi Céleste, pour une fois. Je suis déçue. Moi aussi. Moi ça va. Vous voyez ? Je suis perturbée d’être d’accord avec Céleste ; ai-je tort ?

« Merci beaucoup Mademoiselle. »

Comme son ainée, l’adolescente s’incline légèrement lorsqu’elle récupère avec un sourire de gratitude le verre qui lui est tendu. Elle le récupère néanmoins à une seule main, ayant l’autre sur celui de Kali, mais cela ne change rien à sa délicatesse et à sa dignitié.

« Je disais donc…

- Il neige ! »

Est-ce que cette simple déclaration nous crée cinq envies de se rapprocher de la cheminée ? Totalement. La neige, c’est joli de l’autre côté de la fenêtre. Sinon, c’est froid et ça mouille. On ne raffole pas. Cela étant, avec le départ de madame Darkhölme pour observer le spectacle et la distance avec les autres, une pensée travers l’esprit de l’adolescente laissée quasiment seule, puisque mademoiselle Malicia n’osera jamais lui interdire quoi que ce soit, et les quatre autres visages réprobateurs se tournent vers elle. Même celui de l’adulte auprès du grand groupe, dont la joie semble s’évaporer pour un avertissement muet.

L’adolescente fait un tour d’horizon du regard puis se tourne finalement vers les pétillants. Ses mains ne quittent jamais ses poches. Les autres s’en reviennent donc à leurs occupations, afin de profiter de ce réveillon autant qu’elles le peuvent pour faire le service et plus si obligées ; ce qui est gentiment le cas.

Le lendemain matin, on ira voir Kali, Jean et monsieur Xavier avec nos présents. Pour la première, le paquet cadeau rectangulaire s’ouvrira sur une tablette numérique. Pour la seconde, la petite pochette s’ouvrira sur un collier serti de cinq faux diamants assortis à des bracelets que l’on ne porte pas de peur de les abîmer mais qui ont trouvé leur place sur nos coiffeuses pour nous rappeler ce qu’est l’amitié. Pour monsieur Xavier, le papier cadeau dévoilera un dessin au crayon gris, format A2. Un souvenir, puisqu’on dessine toujours nos souvenirs. Le plus souvent, il s’agit de lieux sans personne dedans. Ce lieu-là est en travaux. Monsieur s’y tient, au centre du cadre. D’un côté, Jean et monsieur Summers rient ensemble en regardant un monsieur Wagner qui se balance à l’envers sur un lustre. De l’autre, Monsieur McCoy regarde madame Darkhölme vider au goulot une bouteille d’eau qu’il lui a apporté. Tous s’accordent une pause bien méritée dans les travaux de ce qui peut être reconnu comme le réfectoire. Dans le coin en bas à droite, tournant le dos au spectateur, un homme chevelu avec une veste à col fourrure regarde la scène. Dans le coin en bas à gauche, une jeune femme aux cheveux attachés et à l’oreille supportant une branche de lunette regarde la famille.

Chacun saura ce que son cadeau veut dire.