Avec l'approche des fêtes, on avait tous des plans. Mais les Gardiens fêtaient Noël surtout à cause de moi. Je les avais entraîné dans toutes les traditions terriennes. Et ils se prêtaient au jeu. Mais j'avais surtout brillé par mon absence. Depuis mon retour, nous reprenions doucement nos anciennes habitudes et comme Noël approchait à grand pas, il fallait se hâter de finir les préparatifs. C'était avec une certaine excitation que j'attendais de nouveau fêter Noël avec ma famille d'adoption.
J'avais donc passé une bonne partie de la matinée à faire un peu les boutiques pour finaliser les derniers achats. Je ne voulais oublier personne. J'avais donc pensé à tous, et je savais que je pouvais compter sur mes compagnons d'arme pour décorer et préparer les festivités. Cette tradition était devenue aussi la nôtre, surtout depuis notre établissement sur Terre. Mais même si nous avions maintenant un chez nous ailleurs dans la galaxie, nous avions toujours une attache ici. Le QG des Avengers étant un peu notre base terrienne.
Je voulais prendre un peu de temps à me balader près du lac à Central Park. New York offrait un endroit en plein air pour s'aérer quand s'était nécessaire. Et j'aimais donc m'y promener quand s'était possible. J'avais la possibilité de prendre un véhicule au QG, mais le plus souvent, je me déplaçais en métro. Nous avions pris les habitudes terriennes et nous étions acclimaté assez facilement.
Le fond de l'air restait froid, l'hiver n'étant pas tendre à New York. Mais curieusement, aujourd'hui, le vent semblait nous épargner et je pouvais baisser mon écharpe pour profiter de l'air. D'ordinaire, il était difficile de combattre le froid mordant. Je marchais, mon sac à la maison et je cherchais en fait un kiosque pour y prendre une boisson chaude. Mais je n'allais pas avoir le temps de le rejoindre.
Une certaine agitation attirait mon attention. Une dispute semblait avoir lieue à deux pas et la voix me paraissait familière. Peut-être était-ce mon esprit qui me jouait des tours, mais je voulais m'en assurer. Le bosquet proche me cachait la vue et je décidais donc de me rapprocher. Je me disais au fond de moi que j'avais rêvé. Mais les éclats de voix reprenaient de plus belle et la vue se dégageait enfin. Je n'avais pas rêvé et la voix que j'avais entendue était bien celle que je connaissais et reconnaissais.
- Gamora ?!
Je ne rêvais pas, la silhouette reconnaissable était de côté, mais je n'aurais pas pu la confondre avec une autre. Les cheveux flamboyant et le teint vert ne pouvaient appartenir qu'à une seule personne. Mais que faisait-elle ici ?
MALICE
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle continuait à se demander ce qui l’avait poussé à revenir sur Terre. C’était stupide de sa part. Une guerrière comme elle, qui ne reculait devant rien. Elle avait passé une année entière à parcourir la Galaxie, aidant parfois Captain Marvel dans la résolution de conflits dans l’Univers. Alors pourquoi s’était-elle mise dans la tête de revenir ? Si elle voulait être totalement honnête, et cela l’agaçait profondément, ses pensées l’avaient souvent ramenées vers les Gardiens de la Galaxie. Rocket et son intelligence acerbe, Groot et son langage étrange, Mantis et sa naïveté touchante, Drax et son humour particulier. Et Peter. Peter et ses yeux charmeurs. Cela l’énervait de penser à lui. Elle avait quitté la Terre et les Gardiens car les avances de Peter la mettaient mal à l’aise. Mais à présent, elle devait bien admettre que tout cela lui manquait. Les disputes avec les Gardiens, les blagues foireuses, les coups de gueule. Une famille, voilà en réalité ce qu’ils étaient les uns pour les autres. Gamora n’avait pas vécu le passé que Quill avait connu. Mais l’absence de famille, elle savait ce que c’était. Seul Thanos et Nebula lui avaient tenu lieu de semblant de famille.
Elle était arrivée la veille sur Terre, à New York. Elle n’assumait pas encore complètement la raison de sa venue. Elle retrouverait les Gardiens. Elle avait réussi à passer une nuit dans un établissement qui louait des chambres. La notion d’argent ne lui était pas étrangère mais visiblement, les unités dont elle disposait n’avait pas cours sur Terre. Aussi donna-t-elle une pierre précieuse en sa possession qui couvrirait sans nul doute le prix de la nuit. Elle dormit et se réveilla le lendemain de bonne heure. Sortant de l’établissement, elle frissonna. La fin de la révolution terrestre s’accompagnait d’un temps froid et la neige se déposait sur la chevelure aux reflets rouges de la jeune femme.
Elle marchait d’un pas vif dans les rues de New York. Le froid ne la gênait pas. Sa combinaison la protégeait ainsi que ses bottes montantes. Sa peau verte ne passait pas inaperçue et, si les humains savaient à présent qu’ils n’étaient pas seuls dans l’Univers, cela ne les empêchait pas de la dévisager avec curiosité. Gamora restait plongée dans ses pensées, le visage de Mantis apparaissait devant elle, puis le clin d’œil de Rocket. Si, lorsqu’elle les avait rencontrés la première fois, elle les avait jugés grossiers et désorganisés, elle avait fini par les connaître et, bien malgré elle, à les aimer. Elle marchait tellement vite qu’elle percuta de plein fouet un homme à la mine torve. Il y avait du monde dans cet immense parc, les humains sortant des magasins les bras chargés de sacs. Si elle se souvenait bien de ce que Quill avait tenté de leur expliquer, ce devait être la période de Noël. Elle reporta son regard sur l’homme qu’elle avait bousculé.
CA VA PAS, NON ?!!! VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE ATTENTION !
Gamora le regarda d’un œil froid.
Je suis navrée, Monsieur. Je ne désirai nullement vous faire mal.
Mais l’homme ne semblait pas décidé à se calmer.
TU CROIS QUE CA SUFFIT ?! ESPECE DE PETA*** ARROGANTE ! VA TE REFAIRE LA FACE AVANT DE T’AVENTURER SUR NOTRE PLANETE !!
Gamora sentait la colère lui monter au nez très vite. Elle tenta de garder le contrôle sur elle-même et répliqua d’une voix qui devenait de plus en plus glaciale :
Monsieur, je vous répète que je ne vous ai pas bousculé de façon volontaire et que je ne désira pas vous faire de mal. Mais ça pourrait venir.
L’homme ne comprit pas l’avertissement et il tendit la main vers elle. Mal lui en prit. Gamora lui bloqua immédiatement le poignet et serra. On entendit un léger craquement et l’homme grogna. Gamora parla alors d’une voix forte.
Touche-moi et cette main ne touchera plus jamais rien.
Elle entendit soudain juste derrière elle une voix qu’elle aurait reconnu entre milles. Abandonnant immédiatement sa cible, elle pivota et tomba nez à nez avec Quill. Son cœur rata un battement. Elle murmura :
Quill ?
Elle l’avait trouvé. Mais, elle sentit alors sur son épaule une pression forte. L’homme avait profité qu’elle ait le dos tourné pour tenter de l’agresser. Elle se retourna vivement et bloqua son poignet une fois encore, lançant un violent coup de pied qui écrasa les côtes de l’homme et l’envoya promener à l’autre bout de l’allée. Les ennuis n’allaient pas tarder à commencer. Elle se retourna à nouveau et se rapprocha de Quill. Il n'avait pas changé.
Le temps de la surprise était désormais passé. Mais on entendait toujours beugler le malotru qui s'en prenait à Gamora verbalement :
- ESPECE DE PETA*** VERTE, TU VAS ME LE PAYER,TU M'AS...
Agacé et donnant raison à Gamora qui aurait du lui mettre son poing en pleine figure, je serrais les dents un moment et je me tournais enfin vers lui pour lui rabattre le caquait :
- Non mais c'est pas bientôt fini, oui !? La dame à dit qu'elle s'excusait je crois, alors tu prends ton poignet et tu dégages à l'hôpital avant que je m'occupe de l'autre !... OUST !
Interloqué, il se taisait et restait un moment sans rien dire avant de grommeler et de prendre sa serviette/mallette restée par terre. Il prenait ensuite le chemin opposé et s'éloignait en bafouillant des injures à peine audibles.
J'attrapais le bras de Gamora et la tirait avec moi :
- On va pas moisir ici au risque d'ameuter tout le monde et que la police se pointe !
Elle ne semblait pas opposer de résistance et je pouvais relâcher mon étreinte pour qu'elle marche à mes côtés. La colère retombait et je pensais déjà à toutes les choses que cela impliquait de la revoir ici. Mais pour le moment, il fallait s'éloigner. Les gens se retournaient tous plus ou moins sur elle. La peau verte serait passée, mais les vêtements un peu moins. Elle avait l'air de sortir d'un film d'action de science-fiction.
Je cherchais un endroit un peu plus isoler pour parler. Alors nous marchions et elle suivait sans rien dire dans un premier temps. Mais j'avais tellement de questions, Il fallait que je commence avant d'arriver dans un endroit moins voyant. Je ne tenais plus.
- Il faut que tu m'explique : qu'est-ce que tu fous là ?
Mon ton était loin d'être calme et posé. J'étais nerveux et un peu en colère de la retrouver comme ça, là, au milieu de Central Park. Et comment était-elle arrivée là et que cherchait-elle ? J'imaginais déjà ce que cela entraînait si elle décidait de revenir définitivement. Une sueur froide me glissait dans le dos. Bien des choses avaient changées et avec son retour, cela allait forcément tout compliquer... de nouveau. Rocket allait sûrement m'avoir à l'œil, pensant que cela allait encore provoquer une fuite de ma part. Il en était hors de question ! Cette fois, j'allais affronter la situation ! Pour moi, pour Rocket, pour Raven, pour tout le monde !
MALICE
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
Elle restait interdite, ignorant le gros balourd qui ne représentait aucun intérêt dans la situation actuelle. Gamora était forte, jamais elle n’aurait pensé que revoir Quill lui aurait fait ressentir tout cela. Il l’avait poursuivi de ses assiduités pendant un an et cela l’avait profondément agacée. A présent qu’elle se retrouvait face à lui, après un an d’absence, elle remarquait son visage qui n’était pas si repoussant. En cet instant, elle se rendait compte de façon encore plus frappante à quel point les Gardiens avaient fini par lui manquer. A quel point il lui avait manqué. L’homme beuglait derrière elle mais plus rien n’existait en cet instant. Elle vit cependant Quill pivoter et envoyer bouler l’homme, ce qui lui arracha bien malgré elle un sourire. L’homme, après un grognement et une dernière insulte, s’éloigna mais Gamora sentait bien qu’il n’en resterait pas là.
Quill semblait avoir la même idée qu’elle car il lui attrapa le bras, la poussant à l’accompagner pour éviter la police, disait-il. Gamora resta à peine une seconde immobile, avant de lui emboîter le pas. Le contact avait été franc, naturel. Et sans opposer de résistance, elle le suivait. C’était perturbant de le revoir. Cela la mettait face à face avec ses contradictions et cela ne lui plaisait pas. Ressentir ce qu’elle ressentait en cet instant n’était pas du tout dans son tempérament. Pourtant, la Nebula du futur lui avait fait le résumé de la relation que son autre elle-même avait entretenu avec Quill. Elle ne l’avait pas cru. Comment quelqu’un comme lui aurait-il pu la faire tomber sous son charme. A présent, malgré elle, elle comprenait.
Elle marchait d’un pas vif, sentant la tension qui s’était saisie du jeune homme dès qu’il avait croisé son regard. Qu’était-il devenu pendant un an ? Pourquoi était-il seul ? Y avait-il les Gardiens avec lui, non loin ? Elle se posait une foule de questions. Mais pour l’heure, comme il l’avait dit, il fallait s’éloigner de la zone. Quill cependant, sembla ne plus tenir, et rompit le silence avant elle. Il lui demandait pourquoi elle était revenue. Tout l’enjeu était là. La question à 1000 unités. Gamora resta un instant silencieuse. Elle faisait preuve de courage d’habitude. Pourquoi était-ce si dur alors ? Elle prit une profonde respiration et ouvrit la bouche.
Quill, je tiens à m’excuser. Je… J’ai réalisé beaucoup de choses pendant cette année loin de vous. Vous êtes la seule famille que j’ai jamais connue. Et je… J’ai repensé à ce que tu m’as dit. Je voulais que tu saches que…
Soudain, elle fut interrompue par des sirènes de police. Une voiture s’arrêta non loin d’eux et deux policiers en sortir. Des passants indiquèrent du doigt les deux héros et les policiers se dirigèrent vers eux rapidement.
Et merde !
Elle attrapa Quill par la main et se mit à courir. Elle espérait qu’il les guiderait vers une planque car elle ne connaissait pas la ville et n’avait aucune idée de où ils allaient.
Elle semblait différente. Cela faisait longtemps évidemment que je ne l'avais pas vu, mais je devais avouer que son comportement me semblait ressembler plus à la Gamora que j'avais toujours connu. C'était un peu déroutant. Mais pas encore insurmontable. Et maintenant nous avions la police sur le dos. Pas moyen de parler tranquillement. Il fallait vraiment qu'on dégage de là.
- Quelle poisse !
Elle jurait et me tirait par la main pour fuir. Fallait vraiment se trouver un endroit plus loin, et surtout, il fallait nous changer. Elle devait camoufler au maximum son visage et ses cheveux trop reconnaissables. Dans l'immédiat, je lui passais mon écharpe qu'elle pouvais déplier et coiffé sa tête en laissant un pan pour masquer une partie de son visage, un peu comme l'aurait fait une femme musulman.
- Faut qu'on te trouve des fringues moins voyantes...
On finissait par se cacher dans un bosquet, laissant les flics courir sur quelques centaines de mètres nous ayant perdus de vu pour ensuite prendre une autre direction. Je prenais les choses en mains en m'engouffrant dans un café, non loin d'une des entrée du parc, et bien fréquenté. Assez pour qu'on soit invisible. Il y avait une boutique de souvenir juste à côté. Je pourrais aller lui chercher des fringues un peu plus passe partout. Pendant ce temps, elle pouvait commander quelque chose à boire.
- Tiens, voilà 20$, tu peux te commander une boisson, tu devrais aimé le capuccino, et tu pourras me prendre un latté. Je vais juste à côté te chercher des fringues. Et essaye de ne pas faire de bêtises s'il te plaît !
Elle n'avait qu'à attendre, et commander. Je savais qu'elle saurait le faire. Et je ne mettrais pas longtemps. La boutique était pleines de t-shirt, sweat qu'elle pourrait porter au moins pour passer plus inaperçue. Ils allaient la regarder de travers, mais si elle restait polie, ça devrait aller. De toute façon, je serais sûrement revenu avant qu'elle ne passe commande, je prenais les première choses que je trouvais et je filais à la caisse, juste au bon moment, il n'y avait personne.
En deux temps et trois mouvements, j'étais revenu et elle pouvais aller vite au toilettes enfiler ses nouveaux vêtements. Je pouvais respirer un peu. On était un peu moins tape à l'œil. On pouvait se détendre un peu. Elle n'avait qu'à mettre la capuche pour cacher en parti son apparence.
MALICE
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
Le temps avait filé, cela faisait un an qu’ils ne s’étaient pas vus. En le revoyant maintenant, elle repensait à sa vie avec lui, avec eux, les Gardiens. Il y avait beaucoup d’engueulades, certes, mais c’était également des moments agréables. Tout lui revenait en mémoire. Cependant, ce n’était pas le moment de faire de la sensiblerie. Ils devaient s’enfuir pour éviter des explications fumeuses avec les services de police. Peter jura alors qu’elle l’entraînait avec elle à travers les rues de la ville. Alors qu’ils courraient, il lui passa son écharpe qu’elle enroula autour de son cou, ramenant un pan sur sa tête pour dissimuler ses cheveux. Sa peau et sa chevelure dans les teintes rouges violettes la trahissaient bien trop. Quill avait raison, ils devaient se fondre dans le paysage sans quoi ils risquaient de se faire attraper.
Ils finirent par sauter derrière un bosquet. Gamora reprit son souffle en observant les policiers passer non loin d’eux et continuer tout droit, perdant leurs traces. Elle resta immobile, non loin de Peter. Une fois sûrs que les policiers étaient partis, ils sortirent de leur cachette et se dirigèrent vers un café non loin. Gamora avait déjà été dans ce genre d’établissement. Il y avait du monde, ce qui était parfait pour devenir invisible. Peter lui tendit un billet qu’elle prit, l’air interrogative. Il lui donna le nom de deux boissons, une pour lui et une pour elle, avant de s’éclipser pour lui acheter de quoi se fondre dans le décor.
Parfait, merci Peter.
Elle regarda le billet un bref instant. Surtout, ne pas faire de boulette. Elle alla s’installer à une table, observant autour d’elle si une agitation trop importante révélait un problème potentiel. Malgré le nombre impressionnant de personnes présentes, tout était normal. Une serveuse vint rapidement prendre la commande. Gamora la regarda, tentant de dissimuler au mieux son visage avec l’écharpe que Peter lui avait donné.
Bonjour. Je voudrais un cappu…. Cappurino et un lamé… Un cappuccino ok et un quoi ? Un lamé…
La serveuse fronça les sourcils et sembla réfléchir un instant.
Un latté ? Oui ! C’est ça ! Un latté ! Merci.
La serveuse la regarda de travers et s’éclipsa. Ouf… Peter revint pile à ce moment-là. Elle attrapa ce qui lui avait pris et fila vers les toilettes des femmes. Retirant sa combinaison de tueuse, elle enfila le jean qu’il lui avait pris ainsi que le t-shirt et le sweat à capuche dont elle tira la capuche sur sa tête. Elle ressemblait à une adolescente humaine. Ressortant des toilettes, elle se rassit à la table en face de Peter. Elle trempa ses lèvres dans la boisson chaude et eut un air perplexe.
Tu crois qu’on doit attendre longtemps ?
Elle resta silencieuse. Puis, elle reprit la parole.
Cette première expérience dans un café ne l'avait pas vraiment rassuré. Je voyais sur son visage qu'elle se sentais un peu agacée et qu'elle était également rassurée de me voir revenir enfin.
- Je vois que tu n'as encore tué personne, c'est bon signe.
Elle allait rapidement se changer. C'était bien moins voyant comme ça. Elle avait mis ses autres vêtements dans le sac que j'avais. Il serait à mes pieds, bien caché et surveillé. Il n'aurait plus manqué qu'un idiot veuille lui piquer ses fringues, on aurait eu droit à un massacre.
Elle avait survécu à la commande d'un café dans un coffee shop. Elle m'impressionnait. Il fallait la mettre dans le bain rapidement. Les excentriques, les New Yorkais en avaient l'habitude, alors cela passait plutôt inaperçu si elle ne savait même le nom des boissons proposées. Quand à lire les caractère humains, si elle n'avait pas de tablette traductrice, elle n'aurait rien pu y comprendre.
La monnaie n'avait rien à voir ici non plus. Les crédits n'étaient pas une monnaie papier. Cela se présentait surtout sous forme de compte comme de la cryptomonnaie terrienne. Elle s'échangeait sous forme de passage informatique. Hors sur Terre le papier avait cours et la monnaie était des feuille de papier et des rond de métaux. Ils affichaient des valeurs différentes et se conservaient dans un portefeuille. Rien d'électronique malheureusement. Cela pouvait donc lui paraître bien archaïque. Mais les humains, à bien des égards étaient très en retard sur le reste de l'univers.
La jeune serveuse nous rapportait la commande et la monnaie que Gamora n'avait pas attendu de reprendre. Un sourire me faisait penser qu'elle avait pas mal de choses à apprendre et qu'il était plus prudent qu'elle ne se balade pas seule en ville.
On pouvait enfin parler tranquillement. La capuche sur sa tête, elle paraissait moins bien effrayante et surtout moins repérable. Elle voulait savoir ce que j'avais bien pu faire durant cette année passée sans elle... Devais-je tout lui raconter. Je n'étais pas sûr de devoir, mais que risquais-je ? Il valait mieux être honnête, cela n'avait pas été de tout repos.
- Y a tellement à dire. Pour résumer. J'ai passer de sales moments, je vais pas te mentir. J'ai eu du mal à me faire à l'idée que tu n'avais rien de commun avec la personne que j'avais connu... et aimé, pensais-je. J'ai pas fait forcément les choix qu'il fallait et j'ai failli perdre mes amis les plus proches. J'ai erré pas mal et j'ai eu beaucoup de mal à revenir. Mais j'ai rencontré une personne. elle m'a beaucoup aidé à vouloir changer. Mais cela n'a vraiment pas été facile. Je ne suis revenu auprès des miens que depuis peu, je veux dire j'étais plus un zombie pour eux qu'autre chose. Il a fallu reprendre doucement une vie normal.
Rocket ne manquerait pas de lui donner sa version de l'histoire. Mais je ne lui avait même pas demandé pourquoi elle désirait revenir avec nous. Elle n'avait pas passé de temps vraiment avec nous. Et même si nous la connaissions bien, c'était une personne totalement différente, qui n'avait pas vécu les mêmes choses que celle qui avait vécu avec nous.
- Mais il me semblait que tu ne souhaitais pas rejoindre les Gardiens, qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis ?
Moi aussi j'avais des questions. En sachant que celle que j'avais en face de moi n'avais pas vraiment de choses en commun avec celle que j'avais connu, je savais qu'elle pouvais prendre le même chemin. Elle avait les mêmes gènes après tout, les mêmes attentes. Il était donc possible qu'une histoire naisse de la même manière que celle que j'avais partagé avec celle qui avait été à mes côtés si longtemps. Mais c'était bien ce qui me faisait peur. Je n'étais pas sûr de vouloir recommencer... Mais quand le cœur raisonnait différemment, comment lutter. Même si j'avais pu me faire une raison, le fait de l'avoir avec nous de nouveau pouvait poser problème. Je n'avais pourtant pas le choix. Seul le temps et ma volonté me donnerait le cap à suivre et j'espérais seulement ne pas encore me planter et encore en souffrir.
MALICE
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
La présence de Peter la détendit. Elle savait qu’elle pouvait faire pas mal de bêtises, ne connaissant que peu les habitudes des terriens. Elle venait tout juste d’arriver finalement, n’ayant passé son temps l’année dernière qu’en vase clos avec les Gardiens. Mais elle avait réussi avec quelques difficultés à passer commande et n’avait pas eu l’air de faire trop de bêtise. Lorsqu’il se rassit face à elle, elle se détendit et il sembla le percevoir.
Je fais des progrès, merci de le remarquer.
Tout était nouveau et étrange pour elle. Elle avait également oublié les quelques éléments de culture humaine que les Gardiens lui avaient inculqué il y avait de cela maintenant un an. Les noms des boissons lui paraissaient bizarre, tout comme le système de monnaie hautement archaïque des humains. Se donner des bouts de papier contre des objets, c’était quand même étrange à ses yeux. Elle avait l’habitude des crédits qui avaient cours dans la plupart de la galaxie. Après s’être changée, elle avait repris sa place face à Quill, son visage un peu plus dissimulé par la capuche.
La serveuse apporta alors les boissons. Ils pouvaient souffler pour le moment, visiblement les policiers avaient perdu leur trace. Ils devraient faire attention lorsqu’ils sortiraient de cet établissement. Mais grâce aux vêtements que Peter lui avait trouvés, ils se confondraient plus facilement dans le paysage. Maintenant qu’ils avaient un peu de temps, Gamora s’intéressa à lui. Et la première chose fut de lui demander ce qui s’était passer en un an d’absence.
Lorsqu’il évoqua son passé, Gamora pencha un peu la tête sur le côté, l’air un peu gêné. Elle savait qu’elle l’avait fait souffrir et qu’elle ressemblait tellement à celle qu’il avait aimé que cela avait été très dur pour lui de se faire rejeter. Elle ressentait une pointe de culpabilité même si elle n’était pas réellement responsable. Elle ne le connaissait pas à l’époque. Tout comme la Gamora de Quill lorsqu’ils s’étaient rencontrés, elle avait tendance à le considérer comme un combattant manquant de courage et surtout à l’humour lourdingue. Nebula lui avait pourtant expliquer que c’était précisément cet humour qui avait fini par briser les défenses de la Gamora de Quill. Etait-ce cela qui s’était passé en réalité ? Les souvenirs qu’ils avaient partagés étaient-ils le début d’un rapprochement de la part de Gamora ? Peut-être était-ce cela.
Je suis désolée, Peter… Je ne voulais pas… te faire souffrir. Sincèrement.
Mais il évoqua ensuite une personne qui l’aurait aidé. Au vu du ton qu’il employait, elle comprit que c’était une femme. Elle ressentit, bien malgré elle, un pincement au cœur. Qu’avait-elle espéré ? Elle réalisait en entendant ces paroles que les avances de Quill, aussi agaçantes lui avaient-elles paru, n’étaient finalement pas si désagréables. Et l’imaginer en faire à une autre avait quelque chose d’énervant.
Qui est cette personne ?
Elle savait qu’elle n’aurait pas dû poser cette question. Mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Peter finit de lui raconter ce qui lui était arrivé et lui retourna une question très pertinente. Elle prit quelques secondes pour réfléchir.
Tu as été honnête avec moi, Peter. Je vais tenter de l’être en retour. J’ai passé un an à parcourir la galaxie avec Carol Danvers. A aider les gens, à résoudre des conflits. Et je me suis rendu compte que…. Vous me manquiez. Tu me manquais. Il y avait beaucoup de petites choses qui me faisaient penser à chacun d’entre vous. Et même si je suis partie, j’ai réalisé que ce n’est que lorsqu’on perd quelque chose qu’on se rend compte à quel point on y était attaché. Les Gardiens m’ont accueillie à bras ouvert, m’acceptant telle que j’étais. Ils ont été ce qui se rapproche le plus d’une famille. Une famille bizarre, où tout le monde s’engueule mais une famille tout de même.
Elle fit une pause avant de reprendre, posant sa main sur celle de Peter :
Et les moments que nous avons passé ensemble me manquent…
Le ton de sa voix était doux, le choix des mots se voulaient compatissant. Se pouvait-il qu'elle pensait vraiment ses paroles ? Je n'avais pas de doute à ce moment précis. La Gamora que je connaissais était celle que j'avais aussi devant moi à bien des égards. Je savait qu'elle ne mentirait pas sur des sentiments. Cela me rappelait beaucoup des moments passés. Le regard était aussi déroutant. Elle était, à ce moment précis, celle que j'avais connu. En une année, elle avait eu le temps de ruminer les paroles de sa sœur qui lui avait tout dit de ce qu'il s'était passé entre nous. Elle connaissait l'histoire qui ne lui était techniquement pas encore arrivée. Mais cela voulait dire aussi qu'elle était capable de ressentir ce que ma Gamora ressentait alors. Un frisson me parcourait l'échine et des pensées revenaient m'assaillir causant le plus terrible des tourments.
- Tu ne la connais pas, mais elle a été là pour moi alors que j'étais rempli de doutes. Appelle ça le destin ou la chance, mais elle m'a réellement sauvé.
Le sentiment de manque de sa mort dans notre réalité et le souvenirs de nos moments passés avaient été difficile à oublier. Lorsqu'elle était réapparue, revenu de sa propre réalité, cela m'avait paru presque impossible. Mais Nebula, notre Nebula, lui avait expliqué brièvement qui j'étais. Elle n'avait pas accepté la possibilité alors que je puisse être important pour elle. J'en avait terriblement souffert. Se voir ignoré comme un simple étranger avait fait de moi un gamin à qui on aurait tout enlever. Il m'avait fallu un temps incalculable pour m'en remettre. Comment lui expliquer qu'une femme avait réussi à guérir mon cœur sanguinolant de douleur. Même si elle ne l'avait jamais réellement remplacée, elle avait permis que je puisse changer. Le temps faisant son œuvre avec l'alcool.
- Je ne vais pas dire que je ne suis pas content que tu sois de retour et que tu aies réalisé tout ça... Je prenais un profonde inspiration et poursuivait. Mais je ne sais pas quoi en penser. Tu avais l'air sûre de toi quand tu as décidé de partir. Je n'ai pas été le seul à regretter ce choix, mais je suis celui que ça a touché le plus.
Les choses avaient bien changées. Je ne voulais pas la repousser. J'en aurais été incapable de toute façon. Mais il me fallait du temps pour me faire à cette idée. Il fallait que je la vois comme la personne que j'avais rencontré la première fois et qui avait appris à m'apprécier et à m'aimer. Je ne voulais pas me tromper sur ses intentions. Je voulais être sûr de faire le bon choix.
- Je comprend que tout cela ait pu te manquer. Mais tu dois comprendre qu'il va me falloir du temps. J'espère seulement que tu le comprendras.
Cela me coûtait énormément de lui parler de la sorte. Mais je savais que c'était la chose à faire. Il me fallait reprendre mes marques. J'avais besoin de savoir où j'en étais et plus important encore, il fallait que je sois capable de reprendre une histoire si elle m'était offerte. Peut-être aurais-je encore peur de la perdre. Le sentiment de vide qu'avait engendré cette perte avait été un gouffre sans fin dans lequel mon cœur et mon âme étaient tombés. Je voulais être sûr que ce soit la chose à faire, la décision à prendre, tout en sachant que ce ne serait pas pareil et que cela ne fonctionnerait peut-être pas non plus. Dans ce cas, il me fallait me préparer à une autre déception, mais cette fois, volontaire et plus facile à encaisser.
Sa main sur la mienne, je savais qu'elle était sincère. Je ne la repoussais pas. Je voulais croire que je ne vivais pas encore un rêvais dans lequel je me perdais souvent et qui devenait une image qui s'estompait à mon réveil. Elle était bel et bien là, en face de moi. J'avais l'impression de faire un bon dans le passé et de retrouver cette complicité qui était la nôtre. Mais ce n'était pas celle que je connaissais, il fallait alors avancer pas à pas et voir où tout cela nous mènerais, tout en douceur, sans perdre de vue que je ne devais pas oublier que c'était une nouvelle personnalité que j'avais en face de moi et qu'elle avait fait des choix différents et qu'elle ressentait des choses différentes. Le temps ferait son œuvre et il me fallait ne pas me jeter à corps perdu dans une histoire qui pouvait ne pas fonctionner. Il semblait que cette fois, les rôles étaient inversés et que je devenais la personne à conquérir.
MALICE
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
Si Quill pouvait être perturbé de ces retrouvailles, Gamora devait admettre qu’elle l’était également. C’était tout de même étrange d’avoir entendu des détails d’un passé qu’elle n’avait pas partagé avec Peter et de s’apercevoir que cela deviendrait peut-être son avenir. Comme si on avait tracé son chemin pour elle. Ou qu’il y avait un destin. Gamora ne croyait pas au destin. Elle avait toujours pensé qu’elle contrôlait sa vie, que ses choix déterminaient qui elle était. Mais là, lorsqu’elle s’était retrouvée seule, elle s’était rendu compte que Peter lui manquait. Tous les aspects agaçants de sa personnalité semblaient l’être beaucoup moins lorsqu’il n’était plus à ses côtés. Etait-ce ce qui s’était passé la première fois ? Avait-il conquis sa Gamora en se rendant tellement agaçant qu’il en devenait indispensable ? La jeune femme n’avait pas encore suivi ce chemin mais les premiers pas qu’elle empruntait lui donnait la sensation de poser ses pieds dans les traces produites par quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui n’était plus là. Une autre elle-même. Les Gamora des autres dimensions étaient-elles toutes les mêmes en termes de caractère ? Placée dans les mêmes conditions, feraient-elles les mêmes choix ? Quill semblait lui aussi touché et perturbé de ces retrouvailles. Il refusa de lui dire le nom de la femme et Gamora respecta cela. Après tout, c’était sa vie privée, la vie qu’il avait mené pendant un an sans elle. Il était tout à fait en droit de ne rien lui dire.
Il n’y a pas de destin mais ce que nous faisons.
La phrase était sortie de ses lèvres sans même qu’elle y pense. Cela n’était que le reflet de ce qu’elle pensait sincèrement. Elle avait toujours été une battante, une guerrière. Elle ne croyait pas au destin et n’y croirait sans doute jamais. Même si le fait de se rapprocher de Quill pouvait clairement faire penser qu’ils étaient liés par le destin à travers le multivers. Gamora trempa ses lèvres dans la boisson terranienne, claquant sa langue pour apprécier sa saveur.
J’étais sûre de moi, je ne le nie pas. J’ai passé un an à vadrouiller dans la galaxie. Et pendant cette année-là, je… je me suis rendue compte de ce que j’avais perdu. Une famille qui m’avait accueillie alors qu’elle ne me connaissait pas vraiment. Il paraît qu’on se rend compte de ce qu’on avait uniquement lorsqu’on l’a perdu…
Elle se doutait que ce qu’elle évoquait ferait écho à ce que Quill avait vécu. C’était étrange. Finalement, ils passaient par les mêmes phases mais en décalé. Elle hocha la tête.
Je le comprends, Peter. Il me faut moi-même du temps pour comprendre ce que je traverse. C’est aussi perturbant pour moi que ça l’est pour toi. Sûrement pas de la même manière. Mais je me retrouve à penser à quelqu’un qui, je l’admets, m’agaçait prodigieusement, et j’ai l’impression de suivre les pas de ta Gamora sans même m’en rendre compte. Alors, quand j’ai réalisé cela, je ne savais pas non plus quoi en penser.
Elle avait eu le réflexe empathique de poser sa main sur celle de Peter pour le réconforter. Ce n’était pas dans la nature de Gamora d’être manipulatrice. Malgré sa réputation, elle avait toujours été franche et directe. La seule exception était son père adoptif, Thanos. Elle avait caché ce qu’elle pensait car sa vie était en danger. Le temps sembla s’étirer légèrement et Gamora réalisa que ce contact sur sa main était agréable. Elle finit par la retirer.
Comment vont les autres ?
Sans aucune transition, elle avait changé de sujet, évitant le malaise qui menaçait de s'installer entre eux.
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