Est-ce que j'ai réussi à briser ses barrières mentales et de loyauté ennuyante ? Dans un premier temps, ce n'est pas l'effet escompté. Il m’ordonne de me taire. C'est mal parti. L'idée de demander à mes hommes de l'abattre me traverse l'esprit. Cela n'arrangerait vraiment pas mes affaires… Mais bon, je n'ai pas le choix. S'il ne m'aide pas il n'a pas à ressortir de cette base en vie. J'ai argumenté comme je le pouvais, mais il semblerait que j'ai atteints les limites de mes possibilités. Je m'apprêtais à faire le signe d'exécution à mes hommes, mais tout à coup il vient une nouvelle fois me surprendre. Il demande que je mette fin à ses jours et tombe au sol en pleurnichant comme un gamin. Il plaque ses mains contre sa tête et mon regard se durcit d'un coup. C'est bon. Je le tiens et je n'ai plus qu'à le cueillir comme une fleur. Je m'approche de lui en tendant ma main vers lui. J'affirme également d'une voix plutôt sévère.
« Arrête de pleurer. Ramasse tes affaires et relève-toi. »
C'est bon. J'ai encore le contrôle sur lui. Je l'observe alors qu'il est en train d'exécuter mes ordres et de prendre le dossier qu'il avait fait tomber durant sa chamaillerie avec l'un de mes subordonnés. Il vient ensuite agripper ma poigne avec la sienne et se relève. Il ose à peine me regarder dans les yeux et je suis obligé de tourner son visage pour qu'il le fasse. Je reste silencieux un moment. Je n'aime pas qu'il soit submergé par ses émotions comme cela. Il est parfaitement inefficace dans ces conditions et donc il ne me sert pas à grand-chose. En revanche, je connais l'art et la manière de serrer la laisse et de la détendre quand je le souhaite. Mon regard s'adoucit d'un coup et je viens alors le prendre dans les bras. Comme un père le ferait sans doute avec son enfant. Je n'ai jamais pris l'habitude de faire cela avec lui. Je préférais qu'il ne se considère pas comme étant aimé de ma part. Néanmoins, c'est le seul subterfuge que j'ai trouvé pour reprendre les fils de mon pantin.
« Mon pauvre garçon… Le destin est décidément bien cruel avec toi. Je te comprends plus que quiconque tu sais ? » Je viens lâcher mon étreinte pour le regarder une nouvelle fois dans les yeux. « Être obligé de massacrer toute une partie de ta vie est un acte qui va te demander un effort incommensurable. Cependant, je ne t’ai jamais trahi et ni menti. Il faut que tu croies en moi et en ce projet. »
Je viens alors me reculer de quelques pas en reprenant un regard plus sévère. Je fais quelques pas et je tourne une nouvelle fois le dos à Tony. Je viens m'asseoir sur une chaise de mon atelier et place mon doigt vers mon menton pour réfléchir à la suite. Maintenant que je l'ai dans le creux de ma main il va falloir que j'organise la suite des opérations. D'un geste et sans même regarder mes hommes je leur ordonne de disposer à nouveau et c'est ce qu'ils font aussitôt. Je ne suis plus en danger désormais et j'ai réussi mon coup. Comme toujours d'ailleurs. Hydra a sans doute du souci à se faire. Ils m'ont contrarié et déçu. S'ils pensaient que l'attaque des Avengers sur la base de recherche de Wolfgang Von Strucker pouvait être la pire chose qui leur soit arrivée ils se mettent le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Les vengeurs n'ont jamais réussi à résoudre l'équation pour tuer l'hydre. Pourtant, c'est tout simple. Il ne faut pas couper la tête, il faut transpercer le cœur.
« Si tu as compris quel est ton rôle, tu peux disposer Tony. Je te re contacterais de toute manière. »
J’aime lorsque les choses sont à leurs places et le Taskmaster n’a donc plus de raison de s’éterniser ici. Il a du pain sur la planche. De mon côté, je terminerais de réparer son armure et de lui envoyer. Je ferais également jouer mon influence pour que le maître des corvées ne soit pas dérangé par les dirigeants d’Hydra. Après-tout, le monde attend son entrée en scène.
Tu es à genoux et dans la pire position de faiblesse qui soit. Tu n'en peux plus. C'est à te rendre fou ! Ces choix cornéliens, qui se présentent à toi, te dévorent de doute et d'inquiétude. Tu préfères mourir que de décider de faire un choix entre trahir Hydra et trahir le professeur. Tu lèves légèrement les yeux et tu pouvais observer cette main qui était tendue vers toi. Le visage du professeur est sévère et il t'ordonne d'arrêter de pleurer, de ramasser ce dossier et de te relever. Tu fais ce qu'il te dit. Tu reprends le dossier en main et tu te remets debout. Au final, il a raison sur toute la ligne. Tu as fait preuve de bien trop de clémence envers les membres de Hydra et ils ne doivent plus polluer tes idéaux. Seriovitch vient ensuite te prendre dans ses bras en t'affirmant qu'il comprend ta douleur, mais il faut que tu gardes confiance en lui. Tu as confiance. Tu n'as pas à penser si détruire l'octopode est une bonne ou une mauvaise chose. Tu dois simplement agir.
« C’est compris. »
Lorsqu'il relâche cette étreinte qu'il avait sur toi, il pouvait remarquer que ton visage arborait de nouveau ce masque d'impassibilité. Il vient ensuite se reculer et se rasseoir sur son fauteuil. Il fait un simple geste et les hommes qui étaient en train de vous entourer s'en vont. Il prend un temps au niveau de la réflexion. Après cela, il te dit simplement que si tu as compris, tu pouvais disposer. Il allait te contacter à nouveau de toute manière. Tout ça pour ça. Il était parvenu à te rallier à ses plans. Tu as toujours été dans le creux de sa main et ta petite rébellion ne semble pas l'avoir inquiété outre mesure. Tu viens alors et en silence quitter la pièce. Un membre de son organisation était resté à côté vient te raccompagner jusqu'à l'extérieur de la base. Dehors, une voiture vient t'attendre avec un chauffeur. Le trajet du retour semblait être le même que celui de l'allé, tu n'avais pas de temps à perdre et il allait falloir retourner à New York au plus vite.
Tu avais du travail sur la planche.
C'était un tout nouveau schéma de pensée qui s'ouvrait à toi. Durant le trajet, tu ne pouvais pas t'empêcher de te demander si cette discussion avait bel et bien existé. Tu feuillettes le dossier en observant le nom et le visage des différents mercenaires que tu pouvais recruter. Il y en avait certains que tu connaissais et d'autres t'étaient parfaitement inconnus. Tu reviens à l'aéroport en direction des États-Unis et tu prenais le premier vol en direction de la grande pomme. Assis sur ton siège, tu fermas un instant les yeux pour te reposer et c'est alors que tu tombas totalement dans les bras de Morphée. Cette histoire t'a vraiment épuisé et tu manquais clairement de sommeil depuis un petit moment. Le voyage est assez long de toute manière et ce que tu t'apprêtais à faire te demandera de l'énergie. Le temps passe et l'avion où tu te trouves arrive finalement à bon port. Tes paupières s'agitent et tu te réveilles.
Tu es arrivé.
Te fondant dans la foule et gardant ta capuche sur ta tête, tu viens petit à petit disparaître dans la marée humaine venant de diverses directions. Le professeur compte sur toi pour cette mission et tu n’as pas le droit à l’erreur. Un changement drastique allait venir à Hydra et toutes les grandes têtes décisionnaires n’allaient pas tarder à regretter leur nombrilisme et leur corruption.
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