Le réveil se met à sonner et mes yeux s'ouvrent vers le plafond blanchâtre de ma chambre. Une musique vient alors se lancer. La Kalinka se met alors doucement à jouer et cela veut dire qu'il est temps pour moi de me lever. La base personnelle de l'hydre dans lequel j'ai mes propres quartiers a toujours été pour moi importante à nettoyer, à s'occuper et faire en sorte que cela reste un espace de pureté pour mon travail. Je refais mon lit au carré, pas un pli sur les draps n'est alors aperçu. Je me dirige vers ma salle de bain personnel et entame alors une douche. Cela ne me prend pas longtemps, j'aime rester propre sur moi et immaculé de toutes saletés. J'exècre la saleté et la mauvaise hygiène, tout doit être parfaitement propre autour de moi. Je prends un temps à me brosser les dents. Les brosses à dents, les rasoirs et toute autre chose que ce soit dans cette salle de bain ou dans cette base doit être à sa place. C'est presque obsessionnel chez moi, je le sais. Cependant, je me dis que cette obsession sur l'ordre est une bonne chose pour moi. Cela me permet de rester concentrer et de ne pas faire d'erreurs. Lorsque nous avons de petits rituels comme cela dans notre quotidien, alors nous avons le pouvoir sur le rythme de nos vies et c'est quelque chose d'essentiel.
La Kalinka s'arrête de se jouer dans la base. D'un geste sur ma manette de contrôle je la remets. J'aime cette musique, j'aime la splendeur qu'elle représente.
En face de mon dressing je décide de prendre une chemise d'un blanc pur. Les chemises blanches avec les blanches et les noirs avec les noirs. Un pantalon simple et toutes autres affaires dont j'ai besoin et me voici habillé. J'ouvre mon tiroir à montre personnel et lorsque je m'en équipe d'une j'en profite pour regarder l'heure. Mon invité ne devrait pas tarder à arriver et il y a longtemps que je ne l'ai pas revu. Je passe par mon bureau en analysant la débâcle lors de la mission de capture du soldat de l'hiver. Des photographies du raton laveur sont devant moi, l'image de la traitresse Campbell et de feu l'agent Swanson sont également présentes. Je soupire et prend un temps à la réflexion. Cela ne fait que me fortifier dans l'incompétence du superviseur Klanch et de Von Dischstrauss dans cette défaite. Envoyé mon protégé dans cette opération qui était à mon sens perdu d'avance ne fait que confirmer à quel point l'Hydra est devenu un repaire à cloporte incapable de monter la moindre stratégie. Un appel sur l'interphone me sort de ma réflexion, un agent m'interpella sur l'arrivée de mon invité.
« Docteur Seriovich. L’agent Master est là. »
« Faites-le entrer… »
Je repose les différents dossiers sur mon bureau et je me dirige vers mon atelier. Dans cet atelier il est entreposé le casque de mon invité et aussi le haut de l'armure par la même occasion. Des grosses fissures au niveau du casque ont bouleversé la vision de celui-ci et de gros impacts sur le torse de l'armure se sont fait également apercevoir. Cela va me prendre un petit moment pour réparer tout cela, mais ce n'est pas un problème. J'ai déjà eu l'habitude de travailler sur la conception de l'armure de l'ancienne Taskmaster. Alors, je connais sa physionomie sur le bout des ongles. Je repense à ma collaboration avec le général Dreykov. Un homme brillant sur énormément d'aspects. Malheureusement, son goût lubrique pour les femmes et pour la soumission féminine l'a affaibli et il a été balayé par ses anciennes veuves. Est-ce que Hydra prend le même chemin que la chambre rouge ? J'ai de sérieuses inquiétudes à ce sujet. J'entends des bruits de pas derrière-moi. Je me tourne et je vois mon invité arrivé, accompagné de deux de mes hommes.
« Bonjour Tony. »
Je l’observe un instant. Son regard a changé quelque peu. J’ai suivi avec attention le moindre de ses missions. La tentative de meurtre de Rocket Racoon, Sa tentative de négociation envers le dénommé Hector Messner, son infiltration chez les héritiers en tant que mercenaire, puis chez le Shield pour prendre toutes les informations nécessaires et puis sa mission échouée dans la base de Ava. Tout cela l’a sans aucun doute profondément marqué et je le vois. Il n’a plus ce regard qu’il avait autrefois et c’est plutôt inquiétant pour moi.
Le bassin te fait souffrir atrocement. Tu plaques ta main contre celui-ci et tu grimaces face à la douleur. Barnes ne t'a pas loupé et il te faudra encore une ou deux semaines pour parfaitement récupérer. Voilà un moment que tu as eu cette blessure, un moment que la mission a été un fiasco. Ils se sont tous enfuis et June est parti avec eux. Swanson est mort face au mystérieux Ranevskaia. Von Dischstrauss n'a pas hésité une seule seconde à mettre l'entier responsabilité de l'échec sur tes épaules. Tu avais été renvoyé dans tes quartiers à ce moment et tu avais été pris en charge par les soins. La base de Ava est condamnée à ton sens. Il ne faudra pas longtemps avant que le Shield et ses alliés rappliques pour la réduire en charpie. Tu avais attendu ce moment tout le mois de novembre dans la base. Attendre de mourir arme à la main pour protéger cette base des assauts des supers et des soi-disant héros de ton époque. Néanmoins, tu avais reçu un ordre. Celui de voyager jusqu'en Sibérie pour trouver la base de Tioungour.
Tu devais retrouver quelqu’un que tu n’avais pas revu depuis longtemps...
Tu avais pris les affaires nécessaires et tu avais pris l'aéroport le plus proche en portant une veste noire avec une capuche. Après divers trajets d'aviation tu arrivais en Manchourie. Là, un véhicule t'attendait avec deux hommes à l'intérieur. Le voyage fut long jusqu'en Sibérie, mais tu n'avais pas lâché un seul mot aux transporteurs de l'hydre. Ils t'avaient simplement proposé des vêtements plus chauds pour supporter le froid de Russie. Pourquoi souhaitait-il te voir ? Tu lui as bien envoyé l'armure pour qu'il puisse effectuer des réparations, mais quand c'est comme cela, il se contente simplement de réparer et de t'envoyer ta combinaison. Cela fait un moment que tu ne l'avais pas revu. Il était l'un des rares à porter une attention toute particulière pour toi et pour tes capacités. C'est même lui qui a mis en place le protocole Taskmaster au sein de Hydra. Tu arrives finalement à la base et après un long moment le véhicule s'arrête. L'homme qui était au volant coupe le contact et l'autre homme à ses côtés ouvre ta portière.
« Descendez… C’est par ici. »
La base est située entre les montagnes et la porte est à peine visible si on ne la remarque pas. De l'extérieur, c'est totalement isolé du monde, mais de l'intérieur on pouvait remarquer une base à la pointe de la technologie. La blancheur de la base fit remonter en toi des souvenirs lors de tes entraînements et des différents tests que tu as subis pour devenir le maître des corvées. Plusieurs gardes et agents sont présents et armés. Les deux hommes de main que tu dois suivre ne saluts pas les gardes du geste emblématique de la pieuvre, étrange. Tu arrives ensuite vers l'atelier et tu pouvais observer le haut de ton armure ainsi que ton casque brisé par la mission précédente. Tu remarques ensuite ton hôte de dos et sa silhouette t'est toujours aussi familière. Il vient alors se retourner et te salut en utilisant ce surnom que seul lui et ton défunt père utilisait pour t'appeler. Tu tentes bien de garder cet air inexpressif, mais tu ne pouvais pas t'empêcher de trahir une certaine fatigue.
« Docteur Seriovich… »
Un simple signe de tête silencieux pour lui présenter tes respects. C’était lui qui avait créé le maître des corvées à l’époque et il venait de le recréer en ce basant sur toi. Il était en quelque sorte ton nouveau forgeron et ton nouveau créateur. C’est lui qui a donné la place qui est la tienne dans Hydra. Tu ne dois jamais l’oublier.
Tony a l’air si fatigué et si harassé de ses combats… Jusqu’à quel point Klanch et le commandant Von Dischstrauss l’ont épuisé ? Je ne saurais pas dire… Les hauts gradés de l’hydre ont toujours eu la fâcheuse tendance à effriter les pions de qualités. C’est encore une chose à laquelle je leur en veux profondément. Je me retourne et j’observe l’armure du Taskmaster. J’exerce un moment de silence auprès de lui, une situation qu’il connait bien. J’aime encore et toujours démontrer mon emprise envers lui. Tony est quelqu’un que j’affectionne particulièrement. Il ne dit jamais non, il ne désapprouve jamais les ordres et surtout il m’écoute toujours avec attention. Si les hauts gradés de la pieuvre ne le prennent que pour un pion tout juste bon à servir jusqu’à être brisé. Je me permets d’avoir cette relation bien particulière avec le fils de Alexander Master. Ce n’est pas qu’un vulgaire pion. Il est un cavalier, capable de transpercer les lignes ennemis avec une efficacité remarquable. Les dirigeants de Hydra n’ont jamais su ne serait-ce que déceler sa valeur. Moi si.
« Comment s'est passé ta mission sur Ava ? Possèdes-tu des regrets par rapport à cet échec ? »
Deux premières interrogations pour venir piquer son égo. J’ai le sentiment de devoir le booster un peu plus. Lui permettre d’avoir une prise de conscience par rapport à tout cela. J’aime avoir ce rapport de pique et de remontrance avec mon protégé. Même à l’époque. Cela fait en sorte qu’il puisse s’exprimer et que je peux le recadrer. Tony a toujours été quelqu’un de profondément docile par rapport à moi. Cela tient à l’éducation qu’il a eu par rapport à son père. Obéir et toujours écouter. Son paternel qui était une véritable figure de la pieuvre a su polir ce diamant brut et désormais il est sous mon contrôle. J’ai des projets pour lui, des desseins qui lui permettrait d’exprimer tout son talent. Cependant, j’aimerais avoir la certitude qu’il me soit totalement loyal. Même si Tony est bourré de talents, un seul faux pas de sa part reviendrait à dire que je n’ai pas assez investit sur lui. Néanmoins, j’ai confiance au nouveau Taskmaster. Je sais que je pourrais lui donner une confiance aveugle. Reste à savoir si j’ai raison ou tort.
« Laissez-nous… »
J'en avais presque oublié les hommes qui l'ont accompagné et qui sont à ses côtés à l'heure actuelle. Ils se mettent aux gardes à vous et s'en vont sans que j'aie besoin d'en rajouter. Tous les hommes sur ma base me sont profondément loyaux, malgré ce que je pense de l'hydre. J'apprécie particulièrement exercer ce contrôle sur mon environnement. Cela me permet de protéger ma santé mentale et d'avoir les cartes en main pour mes futurs projets. J'inspecte en profondeur l'armure du Taskmaster. Mémorisant chaque fracture et chaque problématique de l'accoutrement pour mieux le réparer. Je laisse le temps à Tony de s'exprimer. C'est important pour lui et pour moi. C'est comme avec un chien. Je tire la laisse lorsque cela est nécessaire et je donne du mou pour qu'il ne soit pas totalement étouffé. J'ai ce besoin d'enchérir à nouveau sur cette débâcle lors de la mission de la base de Ava. Il faut qu'il puisse comprendre là où je veux en venir.
« L’agent Campbell s’est échappé et l’agent Swanson est mort. Es-tu satisfait de ta prestation ? »
Je touche l'armure avec la paume de ma main. Je n'accorde aucun regard à mon protégé. Il a sans doute appris à me connaitre avec le temps. Je suis curieux d'entendre sa réponse. Comment se sent-il après un tel revers ? J'espère en tout cas qu'il va être plein de surprise comme il a l'habitude d'être.
Cette satanée douleur aux côtes… Elle vient capter toute ton attention et t’empêche de réfléchir correctement. Tu essaies de ne rien montrer au docteur Seriovich. Il ne faut pas qu’il puisse déceler la moindre faiblesse venant de toi, surtout pas lui… Il se tourne simplement vers ton armure en l’inspectant de plus près. Il te demande la conclusion de cette maudite mission que tu as eu et si tu as des regrets par rapport à tout cela. Il te test… Il sait pertinemment comment c’est terminé cette débâcle. Il cherche simplement à pointer du doigt tes erreurs. C’est un jeu pour lui, cela l’a toujours été. Il te pique et tu es dans l’obligation de garder ton calme. Tu ne dois lui montrer aucune colère ni aucune souffrance. Cela fait bien longtemps que tu n’as pas fait ce petit jeu avec lui. Cependant, tu es bien rodé et tu ne déplace même pas un sourcil lorsqu’il te pose ses questions. Tu te contentes simplement de croiser les mains dans ton dos et d’agripper ton poignet gauche avec l’aide de ta main droite.
« Le soldat de l’hiver n’a pas été capturé ou tué. Je prends personnellement note de cet échec. Je reste focalisé sur les moyens qui seront mis en place pour rattraper cette erreur. Je n’éprouve pas de regret, je prends simplement note de faire mieux la prochaine fois. »
Menteur. Tu éprouves des regrets et même pire un dégout pour ce qu’il venait d’arrivé. Tu as tenté tant bien que mal d’étouffer ces regrets et de les faire disparaître. Sans grande réussite, malheureusement. C’est comme cet étrange rêve que tu as eu une fois. Que disait cet enfant déjà ? Ce côté enfantin que tu avais en toi ? Enfermer, emmurer et oublier… C’est étrange. Tu n’arrives plus à bien contrôler tes sentiments et tes émotions depuis cette fameuse nuit. Seriovich demande à ses hommes de s’en aller et ils ne se font pas prier. Tout le monde ici est à son écoute. Il en a toujours été ainsi. Il te demande, toujours en contemplant l’armure du Taskmaster, si tu es satisfait de ta prestation. Après-tout, le démon de Hydra est mort et ton ancienne élève a pris la poudre d’escampette avec Barnes, le raton-laveur et ce type apparu de nulle part. Ils t’ont laissé seul dans l’inconscience. Eux doivent être sans aucun doute fier de leur coup. Tu serres ton poignet en tentant d’étouffer à nouveau ta colère.
« Il n’y a aucune satisfaction qui émane de moi docteur… Je prends l’entière responsabilité de cet échec. »
Ne tombe pas dans son piège. Tu sais pertinemment comment il fonctionne. Tu ne dois absolument pas lui montrer le moindre état d'âme. Garde du recul sur la situation. Les choses se sont mal déroulées pour toi et tu en payes maintenant le prix. C'est comme ça et tu ne peux pas faire autrement. Le commandant Von Dischstrauss et le superviseur Klanch t-on désormais en grief et feront tout pour te mettre à dos cette défaite cuisante. Tu n'y peux rien. Ton corps, ton esprit, tes compétences et ton idéal sont entre les mains de la pieuvre. Il faut se rendre à l'évidence. Tu attendras simplement des jours meilleurs. Tu seras au mieux mis de côté pendant un bon moment et au pire exécuté. Cela ne t'effraie pas. C'est simplement dans l'ordre des choses. Tu as appris depuis ton enfance à donner ta vie pour Hydra et si tu dois mourir par châtiment de sa main alors qu'il en soit ainsi. Peut-être qu'à ce moment précis, tu seras peut-être libre.
« De toute manière, le commandant Von Dischstrauss travail sur un rapport à mon sujet et sur la mission d’Ava. Je devrais rendre des comptes bientôt. »
C’est sans doute une annonce à laquelle il n’était pas au courant. Tu espères que cela ne le surprendra pas. De toute façon, tu ne crois pas un seul instant qu’il sera triste de ta mort. Il a raison, il n’y a nul chagrin à avoir. Il n’y a de toute façon nulle émotion à ressentir lorsque ce jour fatidique arrivera.
Quelle rigidité dans ses mouvements… Il se contient sans l'ombre d'un doute. M'affirmant qu'il prend une note personnelle de cet échec ma main vient se crisper de colère. Le fait qu'il soit d'une obéissance totale est une bonne chose, mais forcé de constater qu'il est mal dirigé. Il n'éprouve pas de regrets, fera mieux la prochaine fois. Il prend carrément l'entière responsabilité de ce fiasco et il vient m'apprendre autre chose. Les hautes instances de Hydra vont le juger pour cette débandade ?! Comment osent-ils ? Ils comptent réellement évincer l'un des meilleurs éléments de Hydra simplement pour préserver leurs petites carrières ? S'en est trop pour moi… A peine a-t-il le temps de finir que je frappe du poing sur l'atelier. Le casque du Taskmaster bouge sous la pulsion de l'impact. Une veine vient apparaitre sur mon front et mes yeux sont injectés de sang. J'avais déjà mon opinion pour cette bande d'incompétents hauts placés et orgueilleux, mais ce que vient de me dire Tony ne fait que confirmer que j'ai donné de la confiture à des cochons en mettant mon protéger entre leurs mains grasse et souillées !
« Klanch et Von Dischstrauss ne sont que des cloportes ! »Je commençais à hurler. L’écho se fit ressentir dans toute la pièce. « Le plan d’attirer le soldat de l’hiver avec l’agent Campbell était voué à l’échec dès le début. Vous avez été séparé avec l’agent Swanson ! Chacun a été isolé ! Et le pire dans tout cela, c’est qu’il ton laissé te débrouiller… A trois, NON QUATRE CONTRE UN ET CELA SANS T’APPORTER UN SEUL SOUTIEN ! »
J'enrage. Ma crise de nerfs se manifeste par le fait que j'envoie balader tout le matériel dont je dispose par un coup de sang. Le casque du maître des corvées en prend aussi pour son grade et vient d'être projeté contre le mur. Je frappe la table. Encore. Encore… ET ENCORE ! Se sont-ils demandés une seule seconde pourquoi Hydra n'a jamais gagné face au Shield ? Depuis, quand remonte le dernier coup d'éclat de la pieuvre ? Depuis le programme Triskelion, soit en 2014. L'organisation n'a plus rien de grandiose. J'avais réussi à échapper à la destruction de la chambre rouge et je plaçais des espoirs envers l'octopode, sa faculté à survivre à n'importe quel revers était vraiment impressionnant. Néanmoins, je me suis rendu compte que cet organisme était voué à un cycle éternel. Attaquer pour perdre, perdre pour se reconstruire et se reconstruire pour attaquer à nouveau. La faute à des superviseurs et hautes sphères de l'organisation qui ont une totale absence d'ambition et qui ne pense qu'à leur petite personne !
« Nicholae n'a jamais fait preuve de finesse dans sa tactique. Laisser la base de Ava déserte pour attirer le soldat. » Je frappe la table de plus belle, je m'ouvre la peau et commence à légèrement saigner. « Résultat des courses. Les Avengers et le S.H.I.E.L.D ont les coordonnées de cette base et ce n'est qu'une question de temps pour qu'elle soit compromise… ET CE SERAIT DE TA FAUTE ?! TU AS ÉTÉ SACRIFIÉ POUR SA CARRIÈRE DE VERMISSEAU ! »
Je viens inspecter ma blessure de plus près. Il faut que je me calme. Je donne vraiment le mauvais exemple à mon protégé. J’inspire et puis j'expire mon souffle… Je viens ramasser tout ce que j'ai fait tomber. Je déteste le désordre et je viens de perdre le contrôle… Je prends ensuite un mouchoir pour venir essuyer le sang sur la table de l'atelier et sur ma main. Ces gens me mettent hors de moi. J'ai eu vent que Klanch s'empiffrait à longueur de journée dans son bureau et s'amusait plus qu'il ne travaillait. Quant à Nicholae Von Dichstrauss, c'est encore pire… Profiter du conditionnement de l'agente pour assouvir ses pulsions les plus lubriques. Tout cela doit cesser. Je dois sonner la fin de cette récréation qui a duré depuis presque 100 ans. De toute manière, il me faut le soutien de Tony. Sans lui mon plan ne fonctionnera jamais. Il est la clef de voute de mon projet, il en a toujours été ainsi. Je ramasse son casque pour le lui tendre en le regardant cette fois-ci droit dans les yeux.
« J’ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi Tony… » Je marque un temps de pause solennel avant de reprendre. « Si tu es ici. C’est que j’ai une mission pour toi. »
Il vient prendre mon casque en ne semblant pas comprendre ce que j'attends de lui. Il faut que je fasse redescendre ma tension. J'ai perdu le contrôle et c'est la chose que j'exècre le plus dans ce monde. Me calmer pour assurer la victoire. Voilà quelque chose d'essentiel à mes yeux. Cela permet également à Tony d'encaisser mes paroles.
D'aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours connu le docteur Seriovich comme quelqu'un de calme, mesuré et calculateur. Tu ne l'as jamais vu s'énerver et tu n'as jamais entendu sa voix partir dans des fortes tonalités. Lorsqu'il était mécontent de toi, il te le faisait savoir par un agacement froid et rigide. Alors, tu ne peux qu'être très surpris lorsque tu viens observer cette tornade de rage apparaître devant toi. Il renverse tout son matériel. Conspue la hiérarchie comme il ne l'a jamais fait jusqu'à présent et se permet même d'être à la limite d'insulter l'organisation en elle-même. Qu'est-ce qui lui arrive ? C'est le fait de savoir que tu vas être jugé qui le met dans un tel état ? Tu tiens ta position initiale. Tu restes les bras derrière le dos et tu tentes tant bien que mal de ne rien laisser paraître. C'est limite s'il se brise la main lorsqu'il vient frapper la table de son atelier. Puis d'un coup plus rien… La tempête avant le calme… A moins que tu n'aies pas su déceler le calme avant la tempête. Il vient ramasser tout ce qu'il a fait tomber, prends un mouchoir pour nettoyer sa main et viens prendre le casque du Taskmaster en te regardant droit dans les yeux.
Il a besoin de toi… Il a une mission pour toi.
Tu n'avais pas pu t'empêcher d'écarquiller les yeux et de hausser un sourcil. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il est en train de mijoter ? Le docteur Seriovitch a toujours eu la fâcheuse tendance à être imprévisible dans sa manière d'avoir des idées derrière la tête. Le truc, c'est que là cela a l'air de lui tenir particulièrement à cœur. Est-ce que c'est une mission de l'hydre ou est-ce qu'il te demande une faveur personnelle ? Tu commences à ressentir de la méfiance vis-à-vis de cet homme et de ses intentions. En même temps c'est de lui que viens le protocole Taskamaster et sans ses recherches et ses précieux renseignements issus de la chambre rouge, inutile de dire que tu serais resté un simple pion lambda de l'octopode. Non pas que cela t'aurait dérangé, mais le fait qu'il a vu quelque chose en toi et t'a donné les possibilités d'être vraiment utile à l'hydre est une bonne chose. Tu pourrais éventuellement lui accorder une faveur, en faisant attention que cela ne soit pas en contradiction avec l'organisation.
« Je vous écoute docteur… »
N'empêche que tu es incapable d'enlever ce fichu pressentiment… Le fait qu'il a insulté les dirigeants de Hydra, le fait qu'il s'est mis dans un tel état, lui qui est d'un calme olympien d'habitude… Il y a quelque chose qui cloche. Qui plus est, il y a une atmosphère étrange dans cette base. D'ordinaire, les gardes font tous le salut de la pieuvre lorsqu'un agent vient vers eux. Aucun n'a fait le signe de ralliement. D'un réflexe machinal, tu commences à serrer ton poignet avec ta main droite. C'est comme si les choses avaient changé dans ces lieux. Ne plus reconnaître Seriovich ou l'endroit dans lequel tu as fait les essais pour être le maître des corvées est perturbant. Tu es naturellement en train de te dire que tu te fais des idées et qu'elles sont infondées. C'est un moyen pour te calmer et pour endormir tes suspicions. Cette mission t'a vraiment fait perdre le sens de la logique et il faut vraiment que tu te contrôles au niveau de tes sentiments et de tes émotions.
« Quelle est la mission ? »
C’est étrange tout de même… Ton instinct reprend violemment le dessus et tu ne peux pas t’empêcher de te dire qu’il y a quelque chose qui cloche. Tout ce que tu as à faire dans ce cas, c’est simplement d’attendre la réponse de ton créateur. Rien de plus et rien de moins. Tu fais bien d’être sur tes gardes. Sa réponse va faire plus que t’étonner.
Il m’écoute et il m’en demande plus sur cette fameuse mission. Je n’en attendais pas moins de lui. Il m’a toujours écouté et a toujours servi mes intérêts… Non, c’est faux. Il a toujours servi les intérêts de Hydra et dans ce sens je dois être extrêmement précautionneux. Jusqu’où va sa loyauté ? Depuis qu’il est enfant, Tony n’a eu de cesse d’être imbibé par les idéaux et les ambitions de l’octopode. Cela en est devenu presque comme une seconde nature chez lui. L’obéissance a toujours été quelque chose de fondamental chez la pieuvre à tête de mort et le fait qu’il y ait aujourd’hui des hauts placés qui profitent de cette obéissance pour leur profit est un véritable sacrilège pour cette organisation. Cette organisation qui est à l’heure actuelle pourrie jusqu’à la moelle et il n’y a plus rien à en tirer. C’est bon, il faut que je le mette dans le grand bain. Cela fait un long moment que je prépare ce projet et aujourd’hui il fait partie de ce cercle fermé qui a le droit de savoir.
« Hydra a besoin d'être détruite. L'organisation entière doit être anéantie. Cela permettra de former un nouvel ordre, un tout nouvel organisme qui sera purifié de tous ces cloportes. Je souhaiterais revenir aux idéaux de contrôle de la population à grande échelle. De pacification de la société par l'ordre et la discipline. C'est là que tu entres en jeu. »
Voilà. La bombe est lâchée. Il est maintenant temps qu'il la digère et qu'il l'accepte. Ce n'est pas gagné. C'est sans aucun doute son petit monde qui va s'effondrer, mais je serais là pour rattraper mon protégé, comme toujours. Tous les hommes dans cette base me sont d'une loyauté inébranlable et n'ont plus aucune allégeance pour l'hydre. J'ai également des contacts qui partagent mon point de vue dans différentes bases, situé notamment au Japon, en Afrique du sud et même dans la base de Ava. J'ai pris soin de raviver la flamme de la colère chez les puristes de l'organisme et à l'heure actuelle Von Dischstrauss, Klanch et d'autres grands superviseurs d'Hydra n'ont plus totalement la main sur certains agents. C'est le tour de Anthony de savoir le plan. Il est la clef de toute cette opération. Car, nous sommes certes un certain nombre, mais nous n'avons pas encore la force de frappe nécessaire pour faire plier l'octopode. En dessous de l'atelier, je viens agripper un dossier que je lui remets en main propre.
« Dans ce dossier, il y a divers contacts que tu devras aborder. Des mercenaires, des assassins et surtout des personnes qui sont douées d'aptitude et qui pourront participer à ce putsch. Ils pourront avoir le choix de rallier notre cause ou de se faire rémunérer pour leurs actions. »
Une guerre ne se gagne pas simplement qu'avec des soldats, il y a aussi des hommes qui sont attirés par l'appât du gain et qui auront sans aucun doute leur rôle à jouer. La priorité est la destruction totale de l'organisation pour façonner quelque chose de plus grands. Au risque de me répéter, je fonde de grands espoirs dans la mission du Taskmaster. C'est grâce à lui que ce projet va pouvoir voir le jour ou ce sera à cause de lui que toutes ces démarches seront un échec cuisant. Cependant, je sais qu'il ne me décevra pas, il ne m'a jamais déçu. Il est l'homme dont j'ai besoin pour mettre en place cet orchestre. Oh pour sûr, ce sera moi qui en serais le chef, lui il est seulement le meilleur musicien que j'ai sous la main et qui permettra de créer une harmonie sans précédente dans cette partition. Je n'ai pas encore de nom approprié pour ce nouvel organisme que je compte fonder, je lui laisserais le soin de trouver.
« Tu voulais un monde meilleur, un monde où les gens seraient dociles et disciplinés. Je te donne l’occasion de créer cela. Une nouvelle organisation dont tu seras à la tête. Qu’en dis-tu ? »
Voilà pourquoi je lui avais demandé de venir. Voilà la mission qui est la sienne. J’ai des craintes sur sa réponse. Dans tous les cas, ce n’est pas bien grave. Je reste persuadé de trouver les mots juste pour lui faire comprendre qu’il faut qu’il entre dans la cour des grands. Je patiente et j’attends sa réponse. Qu’a-t-il à dire de tout cela ?
Il y a toujours eu des surprises dans ta vie. Il y a toujours eu des retournements de situation, qu'ils soient bons ou mauvais. Tu n'aimes pas forcément cela, mais c'est le boulot et il faut savoir s'adapter. Par contre, là, dire que tu es abasourdit serait un euphémisme. Le docteur Seriovitch t'annonce que la mission a pour but de détruire Hydra afin de la remplacer par une nouvelle organisation. Hein ? Mais, qu'est-ce qu'il est en train de te raconter ? Il vient ensuite agripper un dossier en dessous de sa table d'atelier et vient te le remettre en personne. Tu l'ouvres et tu pouvais observer d'innombrables fiches avec des photographies de mercenaires, d'assassin et un listing de leur capacité. Tu relèves les yeux vers lui en fronçant les sourcils d'incompréhension. Il souhaite un idéal de discipline et d'ordre et cette organisation lui permettrait d'atteindre ce but. Il est en train de se foutre de ta figure ou quoi ? Ta voix tremblote lorsque tu décides de prendre la parole.
« Vous êtes en train d'avouer à un agent d'Hydra votre souhait de détruire Hydra ? À un agent qui a voué sa vie à cet organisme et qui offrirait sa vie à l'octopode sans hésiter. Vous avez perdu l'esprit ? »
Tu n'as même pas pris une arme avec toi. Tu ne pensais pas en avoir besoin dans un lieu de ton propre camp. Mais, est-ce que tu es véritablement en territoire amical ? Tu dois halluciner. C'est la seule solution à ce qui est en train de dire. Il t'affirme que tu voulais un monde meilleur et que tu as désormais le pouvoir d'être à la tête de ce nouveau projet. Il te demande de prendre une décision. Le docteur Seriovitch a définitivement sombré dans la folie, tu ne vois pas d'autres explications. Cela ne fait plus aucun doute. Il n'est pas en train de bluffer ou de te tester. Tu le verrais sinon. Non, là, il a définitivement décidé de bafouer l'allégeance qu'il avait fait à l'hydre. C'est tout ton univers qui vient s'effondrer. Tu n'en crois pas tes yeux. L'homme qui t'a créé vient de se retourner contre toi et contre l'organisme que tu sers avec la plus grande loyauté. Tu trembles, un sentiment d'énervement, d'incompréhension et de tristesse se mélangent en toi.
« Ne me faites pas rire. Vous croyez que je vais accepter cette mission ? Vous n’êtes qu’un traitre et vous serez exécuté en conséquence… Vous avez ma parole là-dessus. »
Un agent de cette base qui avait entendu la conversation vient s'approcher lentement derrière-toi. Malheureusement pour lui, tu l'avais senti venir. Tout s'éclaire encore un peu plus. Les agents qui n'avaient pas fait le signe de ralliement, ils ont également trahi Hydra. Cela veut dire que tu es dans un nid de vipère. C'est mal barré. Le docteur vient faire une mine déconfite et viens alors soupirer. L'agent qui s'approche tente alors d'un coup de te maîtriser, mais tu arrives à retourner la situation en le tenant en respect d'une clef de bras. Tu frappes violemment son genou de dos pour le soumettre et agrippe son arme de poing pour la lui mettre au niveau de sa gorge. D'autres renforts arrivent et commencent à te mettre en joue. Tu vas sans doute mourir ici, mais au moins tu vas avoir la possibilité de buter ce fumier de professeur. Ce n'est qu'une question de temps pour mater cette tentative de putsch à toi seul.
« Décidément. Je suis tombé dans un vrai panier de crabe ! Ce n'est rien, je vous emporterais avec moi. »
La situation n'a jamais été aussi tendue. Ta blessure à tes cotes te relance, mais l'adrénaline atténue un peu la douleur. Tu es totalement déboussolé, mais la priorité est maintenant d'abattre ces chiens. Tous autant qu'ils sont.
Je soupire face à sa réponse… Évidemment, c'était comme cela qu'il devait réagir. Je ne sais même pas pourquoi j'avais cette intime conviction qu'il pouvait réagir autrement. Ce n'est pas grave. Je suis là pour le rattraper. D'un signe de tête que je souhaite être discret, je demande à l'un de mes hommes de le maîtriser dans le calme. Malheureusement, pour moi et pour l'homme en question, Tony en vient à bout très facilement. D'autres de mes subalternes nous rejoignent alors et pointe le canon de leur fusil d'assaut sur mon protégé. Je n'ai jamais souhaité en venir jusqu'à cette extrémité, mais en même temps c'est de ma faute, je dois l'avouer. Je dois rectifier le tir et faire en sorte que toute cette histoire ne se termine pas dans un bain de sang. Mon corps se crispe de manière naturelle et mon regard confronte celui du maître des corvées. Je dois faire en sorte qu'il puisse avoir raison gardée, j'ai toujours fait ainsi avec lui.
« Tu n'es plus un enfant Tony ! Regarde où est-ce que Hydra t'a mené depuis le début ! » Je lève la main, une manière de dire à mes hommes de s'adoucir un peu. « Faire le sale boulot pour eux, tenter d'exécuter un raton-laveur pour rien, former une agente qui est vouée à trahir Hydra et tenter de la protéger pour au final être mis au tapis par un agent du Shield. Von Dischstrauss et Klanch n'ont aucun de tes idéaux ! Ce ne sont que des coquilles vides qui t'ont utilisé pour leurs basses besognes personnelles, PAS POUR HYDRA ! POUR EUX ! »
Je tente de m'approcher de lui. Néanmoins, j'essaie de le faire avec prudence. S'il m'attaque je suis un homme mort, je le sais. Je tends les mains vers lui en signe d'apaisement. Il faut qu'il m'écoute. À tout prix. Contrairement aux superviseurs de l'hydre je ne cherche pas à le manipuler juste pour ma petite personne. Je souhaite bâtir un monde de perfection ou la discipline serait le mot d'ordre. Un monde de propreté et de prospérité. J'estime avoir suffisamment joué le jeu des dirigeant de la pieuvre et d'avoir été suffisamment déçu de leur méthode pour au final appliquer les miennes. Cependant, mon plan ne fonctionnera pas si Tony n'est pas dans cette équation. Je savais que la tâche qui m'était attitré pour le convaincre allait être un chemin semé d'embuche, mais je ne m'imaginais pas que cela serait à un tel point. J'y vais pas à pas. J'ai un regard envers mes hommes afin de voir s'ils n'ont pas le geste de trop.
« Dis-moi, est-ce que c'est ce que ton père aurait voulu ?! Une organisation aussi faiblarde dont les dirigeants sont incapables de voir plus loin que le bout de leur nez ? Si nous souhaitons bâtir ce monde qui nous est si cher Tony. Alors, nous devons balayer chez nous et repartir à zéro. Hydra est rongé par une maladie incurable ! Son seul salut est sa destruction pour enfin bâtir quelque chose de plus concret. Une organisation à la main de fer ! »
Je renchéris sur son passé et plus particulièrement sur sa famille. Alexander Master est l’un des rares agents qui m’inspirait le respect. Il était habité par autre chose que simplement un souhait carriériste. Il a éduqué son garçon par les coups, les réprimandes, mais surtout par cette idéologie si pur et immaculé de tout sentiment inutile. Un monde où l’ordre règnerait et où les différences de classes, de société et de race auraient disparus pour laisser place à une obéissance sans faille dans un protocole. C’est à son héritier de montrer l’exemple désormais. Même si le chemin est très différent de ce qu’il avait souhaité au début. Je reste persuadé qu’il aurait été d’accord avec moi. Reste à savoir ce que sa progéniture va faire désormais. Je dois avoir confiance. Confiance en mon protégé. Confiance en ma manière de lui parler et de lui faire accepter notre cause. Ma cause. Il faut qu’il se calme, qu’il écoute et qu’il accepte ce que j’ai à lui dire.
« Ce que ton père a désiré, ce que tu désires au plus profond de toi-même : ce monde d’ordre et d’obéissance. Je vais te le donner. Cependant, il va falloir me suivre. Ne loupe pas cette occasion Tony ! Ce sont tes rêves qui sont en jeu à l’heure actuelle. C’est ton destin que tu as entre tes mains ! »
Je suis en train de parler du dossier qui est par terre à l’heure actuelle. La faute au conflit qui venait de se dérouler devant mes yeux. Il doit faire le bon choix, il n’a pas le droit à l’erreur comme je n’ai moi-même pas le droit à l’erreur. Tout se joue ici. Allez Tony, rejoins ma cause. Accepte cette main tendue.
Toute ta vie tu as obéi aux ordres. C'est dans ta nature. Tu es enchaîné par la loyauté inébranlable que tu penses avoir envers Hydra. Alors, à cet instant, le fait de faire un choix qui est le tien te déboussole totalement. Faire ce que l'on te dit est bien plus simple… Tu n'as pas besoin de te poser des questions, mais là c'est différent. Tu tiens en grippe l'homme qui avait tenté de te maîtriser et tu es entouré d'agents que tu croyais être de l'hydre. Ils pointent leurs armes vers ta personne. Ton cœur bat la chamade. Seriovitch t'affirme que tu n'es plus un enfant. Qu'il est inutile que tu travailles pour eux étant donné que vous n'avez pas la même façon de penser. Ils n'ont pas tes valeurs… Il doit se taire. Ses paroles ne sont que du venin ! Est en même temps… NON ! Tu sais ce que tu as à faire. Ta loyauté est envers cette organisation et personne d'autres ! Cependant… Est-ce qu'il n'aurait pas un peu raison ? Ce n'est pas à toi d'en décider ! Le but n'est pas de savoir qui a raison ou qui a tort.
« La ferme… Pas un mot de plus. »
Il vient s'approcher de toi et invoque le fantôme de père pour argumenter. Ton visage et crispé et tu exerces une pression monstre sur le bougre qui avait tenté de te capturer. Un monde meilleur… C'est ce que tu as toujours voulu. Une société où tout le monde pourrait te ressembler et être discipliné comme toi. Tu avais fait ce rêve étrange une fois… Ce n'est pas le moment d'y penser ! Tu dois abattre cet homme Master ! C'est le seul moyen pour mater cette révolution de pacotille. Le seul moyen d'accéder à ton rêve, c'est de détruire Hydra. Sinon tu ne seras plus qu'une marionnette sans âme et surtout : sans idéal. Condamné à servir les intérêts de personne corrompu par l'appât du gain. Créer cette organisation te permettrait d'assouvir tes désirs. Il continue à parler et tu trembles un peu plus à chacune de ses paroles. Est-ce que tu dois le tuer ? Est-ce que tu dois l'écouter ? Tu préférerais mourir et te reposer. Il t'offre la possibilité de réaliser tes rêves, est-ce que tu vas vraiment cracher sur cette offre ?
« Dites-leurs d’appuyer sur la gâchette professeur… » Tu lâches l’homme de ton emprise et également son arme. Tu viens tomber à genou. « Je ne veux pas prendre cette décision. Je vous en supplie… »
Est-ce que tout cela est bien réelle. C'est l'univers tout entier qui semble s'effondrer autour de toi. Tu es pris d'une migraine monstre et tu viens plaquer tes mains contre ta tête en posant ton front contre le sol. Tu es au plus mal. Tu n'aurais jamais pensé et ni même espérer que cette journée puisse exister. Tu voulais simplement être un petit garçon comme les autres. Rien de plus. Tu aurais voulu écouter en classe, rentrer chez toi pour le diner et être aimé d'une famille. Malheureusement, cela n'est pas possible. Tu es à terre et tu espères réellement que tu vas être exécuté sur-le-champ pour enfin ne plus avoir à réfléchir. Tu aimerais que cela se passe rapidement et que tu n’aies plus à souffrir inutilement. Les secondes passent et tu entends des bruits de pas qui se rapprochent de toi. Tu lèves légèrement la tête et tu pouvais alors observer une main tendue vers toi. C'était la poigne du professeur Seriovitch.
« Je ne sais plus où j’en suis… »
Il n’aurait jamais aimé te voir dans un tel état de faiblesse. D’ailleurs son regard est sévère. Tu as une posture de nourrisson. Tu es un peu comme un enfant qui venait à peine de naître et qui venait de découvrir un nouveau monde qui l’entourait.
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