Alors que le rapprochement se poursuivait en douceur, Rocket était bien trop concentré sur sa propre maladresse pour remarquer que June partageait des incertitudes semblables. Elle avoua plus ou moins a demi mot que ce n'était pas sa première fois, contrairement a lui, mais qu'elle ne l'avait jamais fait avec quelqu'un qui comptait a ses yeux. Lui était cette personne. Les mains du gardien se resserrèrent légèrement sur celle de la jeune femme et il se rendit compte avec un certain embarras que, sous l'effet de l'émotion, les siennes étaient moites.
"Tu n'as jamais... aimer? D'amour, je veux dire."
Les mains moites furent bien vite oubliés au profit d'un nouveau baiser, que Rocket approfondit naturellement, se laissant aller d'avantage, même si la peur de mal faire demeurait. Il appréhendait déjà la suite, alors que son corp lui, ne demandait qu'a se laisser aller. sensation assez perturbante d'ailleurs, puisque cette fonction n'était pas opérationnelle dans sa forme originelle. Rocket s'efforça de l'ignorer, quand bien même une volonté irrésistible d'aller plus loin s'était emparée de lui au moment ou June se plaça a califourchon, mais la peur de mal faire était visiblement plus forte que ses pulsions viriles. Il en avait envie pourtant, et June aussi, visiblement. Mais son appréhension le paralysait. Heureusement, la jeune femme se montra rassurante et compréhensive: « Tu sais… P’tet qu’on n'est pas obligé d’y aller franchement tout de suite… On a le temps… Et puis, je ne vais pas bouger de là avant un moment alors, je t’attendrais mon gardien préféré… » Grillé. Un moment de panique qui le fit bien vite redescendre, a son grand désespoir. Que ferait Quill dans ce genre de situation? Il l'ignorait...
"Tu... tu ne sera pas déçue? J'ai juste peur de mal m'y prendre... J'veux pas te faire mal"
Réfléchissant a un moyen de fuir cette situation embarrassante, Rocket répondit au dernier baiser, puis, il attrapa avec plus ou moins d'habileté la télécommande près de lui pour allumer la chaine hifi, cherchant une musique douce. Un slow... si Rocket craignait de ne pas être a la hauteur au lit, il pouvait au moins tenter de se rattraper sur la danse. Enfin, a hauteur de compétences dans le domaines, qui n'était également pas des plus développées. Tant pis. Il fallait bien se lancer afin que les retrouvailles ne tournent pas au fiasco. Déposant un tendre baiser sur les lèvres de la jeune femme, il se leva pour se mettre face a elle et lui tendit la main, en parfait gentleman:
"Tu veux bien m'accorder une danse?"
il espérait au moins que les tutoriels qu'il avait trouvé sur internet étaient valable et qu'il ne serait pas ridicule une fois lancé dans cette expérience, toute aussi inhabituel pour lui. Il espérait au moins ne pas trop lui marcher sur les pieds...
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Je me sens soudainement nulle. Je n’ai pas d’expérience véritable… Enfin, si mais pas tout à fait… Je pense que les viols et les abus ne sont pas des sujets dit à expériences… Alors, je déglutis à sa question, baisse les yeux, un peu honteuse et avoue d’une voix lente :
« Non, je n’ai jamais… et hum… je l’ai déjà fait, mais y’avait pas de sentiments… »
Je déglutis parce que j’ai l’impression que je dois m’expliquer :
« Tu sais pour moi, la relation que j’avais avec toi, je pensais que c’était platonique parce que tu es tel que tu es et parce que physiologiquement ça ne marcherait pas… mais cette surprise change la donne, mais il me faut du temps aussi pour que je me fasse à l’idée que c’est toi Rocket… sous cette forme… »
L’on se rapproche un peu avant que finalement, je ne lui propose de prendre notre temps. Après tout, lui comme moi avons du temps devant nous. Surtout si je suis en sécurité ici. Je souris timidement à sa remarque et le regarde avec douceur :
« L’on prendra notre temps, l’un comme l’autre, et l’on avisera le moment venu, d’accord ? »
Profitant d’un moment doux, il m’embrassa et je répondis à son baiser lentement et posément, un sourire sur les lèvres. Puis lorsqu’il se lève pour me demander de danser, j’accepte avec plaisir. Je me lève à mon tour et l’on suit alors une musique qui passe sur la chaine Hi-Fi. Je me blottis contre lui, maintenant qu’il est plus grand que moi. L’instant est très tendre et cela me fait du bien, d’enfin réussir à me détendre, chose que je n’ai pas fait depuis que j’ai fui Hydra.
Quelque temps plus tard, nous sommes finalement installés sur le lit… Rocket avait commandé à manger et nous étions en train de grignoter lorsque j’ai eu une vague de ressentiment, d’appréhension, comme s’il y avait un sujet à aborder qu’il n’osait pas faire :
June avait une certaine expérience, c'est du moins ce que Rocket imaginait, puisqu'elle avait déjà expérimenté les relation intimes. "...mais y’avait pas de sentiments… » Pas de sentiment. Pas d'amour donc, et pour ce qui était de l'attirance? tout cela le dépassait. Bien sure, il avait vécut avec Quill et de ce fait, inévitablement, il l'avait déjà vu ramener des conquêtes, en demandant a ne pas être déranger. Mais elles disparaissaient en général bien vite au moment du levé. Peter n'avait eu que deux amours dans sa vie: Gamora et Raven. Rocket quand a lui n'espérait même pas pouvoir un jour s'offrir ce genre de plaisir. Mais maintenant? Ici, tout était différent. Il avait l'amour et, bonus non négligeable, entre ces murs, il avait le physique. Ce n'était pas une relation "pour le plaisir", mais un acte d'amour. Pourquoi alors paniquait-il? Était-il possible qu'il ne soit pas prêt, même en ayant rêver de ce moment pendant des mois? La peur de décevoir, de ne pas être a la hauteur, l'avait bloqué dans son élan. Mais June comprenait. Ils avaient tout leurs temps. Si ce n'était pas ce soir, cela serait un autre jour. « L’on prendra notre temps, l’un comme l’autre, et l’on avisera le moment venu, d’accord ? »
"D'acord... je... je ferais tout pour que tu passes un bon moment quand on sera prêt. Pour que ce soit au mieux pour nous deux."
Rassuré de ne pas voire la déception dans le regard de June, Rocket finit par se détendre un peu et afin de ne pas partir sur un échec, il prit l'initiative d'inviter June pour une danse. Au moins, le temps passé a regarder des tutos sur internet avait porter ses fruits, car il parvenait, malgré sa démarche mal assurée, a ne pas marcher sur les pieds de la jeune femme. Alors qu'elle se blottissait contre lui, Rocket la prit doucement par la taille, osant se rapprocher jusqu'à être collé a elle. Ce contacte était agréable et avait quelque chose de rassurant, de réconfortant.
Vint ensuite le moment du repas, toujours en musique. A présent, tout deux se trouvait ensemble dans le lit. Ce n'était pas la première fois que Rocket partageait un lit, mais cela était en général pour des raison purement pratique, ou par nécessitée, quand la place manquait. Ici, tout était différent. L'endroit était sure, June y était en sécurité et lui pouvait s'y rendre a tout moment. Il pourrait vivre avec elle pendant des mois, des années peut être... voire, indéfiniment. Mais il y avait encore un obstacle a ce bonheur. Sa création et ce qui en résultait. June avait le droit de savoir. Il craignait pourtant qu'elle ne prenne peur. Le jeu en valait-il la peine, si il devait la perdre? « Rocket ? Est-ce que tout va bien ? » Elle avait visiblement perçu son trouble. Tout comme elle avait été honnête avec lui, il devait l'être avec elle:
"C'est juste que... Il y a quelque chose que tu dois savoir a propos de moi et de... ma création."
Comment le dire? Comment trouver les mots? Rocket garda le silence pendant quelques instants qui semblaient lourds, oppressant. Pour lui, et certainement aussi pour June.
"Je ne suis pas vraiment... unique. On était tout un groupe quand on est arrivé la bas. un pack. Le pack 89. Rocket est un nom que je me suis inventé. Avant je n'était que 89P13. Une simple référence parmi des centaines d'autres. Mais notre créateur s'est arrangé pour être le seul a pouvoir nous étudier. Il nous a implanté a chacun un système de mise a mort pour s'assurer qu'on reste bien sa propriété. c'est toujours actif aujourd'hui."
Rocket marqua une pause, espérant que June ne prenne pas peur suite a cette révélation difficile. Instinctivement, il porta une main vers son coeur, comme pour soutenir celui ci quelques instant avant de tourner a nouveau son regard vers June:
"Je ne sais pas encore quand, ni comment, mais je vais bien devoir un jour ou l'autre retourner la bas pour le désactiver une bonne fois pour toute. Je veux pouvoir passer le restant de ma vie a tes cotés, sans avoir peur de claquer a la moindre mission qui tourne mal. OrgoCorp. C'est de la que ca vient."
Si jusqu'à maintenant il n'avait pas eu de réelle motivation a faire les révélations, a présent, il en avait une: désamorcer le système pour s'assurer un avenir serin aux cotés de June.
"En attendant, est-ce que ca te plairait que je vienne m'installer ici avec toi? On pourrait vivre ensemble, comme un vrais couple? Je ne veux pas précipiter les chose, prends juste le temps d'y réfléchir. Moi ca me plairait beaucoup."
Proposa-il, un peu porté par la magie de l'instant. Comment June allait-elle réagir?
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Entre Rocket et moi c’était assez particulier puisque la nature même de Rocket était particulière. Mais pour moi qui avait vécu des choses affreuses par le passé, simplement être apprécier de quelqu’un sans même que cela aille plus loin forcément puisque lui et moi n’étions pas ‘compatibles’. Mais avec la découverte de cet appartement et de cette magie qui lui permets d’être humain, d’être un homme, tout cela est remis en question. J’apprécie énormément le cadeau et même l’attention de Rocket mais malgré nos baisers échangés et notre rapprochement plus intimiste, je ne me sens pas entièrement prête et j’ai l’impression que lui non plus n’est pas prêt.
Je me confie alors sur mes expériences passées qui n’ont rien de très glorieux à mon sens et je lui propose de prendre notre temps puisque je vais rester ici un moment avant qu’Hydra me lâche la grappe. La réaction de Rocket est douce et va dans le même sens que moi avec l’attention en plus de sa part de vouloir faire les choses bien. Je lui souris avec douceur tout comme lui et embrasse sa joue acquiesçant silencieusement ses propos.
Après la danse que j’ai beaucoup appréciée tant l’instant était tendre et délicat, nous avons pris le temps de prendre notre repas l’un avec l’autre. Mais j’ai eu un pressentiment, ou une vague de ressenti comme cela m’arrive parfois sans que je ne le veuille. Je me permets alors d’interroger Rocket qui semble malgré tout assez soucieux de quelque chose. Le fait est que sous sa forme d’humain, son visage le trahit un peu plus que lorsqu’il est sous sa forme normale.
Je le regarde malgré tout avec tendresse pour ne pas le brusquer et l’écoute attentivement. Je ne peux retenir un léger froncement de sourcil lorsqu’il me parle de sa création mais ne répond rien. Le sujet ne doit pas être en effet des plus faciles à aborder. Je ne conservais pas mon regard sur lui trop longtemps pour lui mettre la pression et joua avec mes doigts en attendant qu’il arrive à s’exprimer comme il le souhaite. Il commença et je ne relevais pas tout de suite la tête… Seulement lorsqu’il parla de système de mise à mort, mon sang ne fit qu’un tour. Ma main glissa alors sur le genou de Rocket par soutien et par appréhension de la suite. Mes yeux se relevèrent vers lui et après quelques secondes, je croisais enfin son regard… Je voudrais me montrer forte mais l’idée même de le perdre comme ça sur un simple coup de tête d’un créateur un peu dérangé, cela me fait peur malgré moi. Mais il allait trouver une solution, j’en étais persuadée et j’avais toute confiance en lui et en ses amis qui pourraient surement l’aider là où je serais probablement inutile. Ma main glissa de son genou et trouva sa main pour entrelacer nos doigts alors que je cherchais mes mots :
« Je sais que tu trouveras la solution, et peu importe le temps que cela prendra, cela te donnera, nous donnera un avenir… à tous les deux. Je doute d’être d’une grande aide mais crois-moi tu as tout mon soutien. »
Et j’étais sincère, je voulais être là pour lui afin qu’il se sente libre comme lui m’avait aidé et soutenu pour ma liberté contre Hydra. Je repoussais un peu le plateau du lit pour m’approcher de lui et me blottir dans ses bras. Je l’entendais alors me parler d’autre chose, un sujet plus joyeux. Ma tête, qui était posée sur son épaule, se redressa alors doucement pour le regarder, un sourire aux lèvres…
« Bien sûr que je suis d’accord que tu vives ici avec moi. Que tu passes du temps avec moi… au contraire, on va apprendre à se connaître encore et encore mon Rocket. »
J’étais aux anges et avec le plateau repas reculé, je me suis même permis de me redresser pour me mettre à califourchon sur lui et l’embrasser à nouveau avec tendresse… tout en étant véritablement enjouée de la situation :
« Cela signifie mon cher gardien que tu vas dormir avec moi… que je pourrais me blottir dans tes bras et t’embrasser… Je ne peux qu’approuver l’idée… »
L’étreinte était tendre et calme puisque l’on avait décidés de prendre notre temps mais concrètement, la simple idée de passer du temps avec lui, contre lui, même sans tout autre acte sexuel, c’était déjà un immense cadeau, la promesse d’un avenir serein et heureux pour tous les deux.
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