Coucou Rocket, Je ... Je vais devoir partir de l'endroit où je suis. Je suis encore navrée de te demander cela mais est-ce que tu aurais un endroit sûr ?
Oui, viens a Brooklyn, je t'attendrai a la station de métro au bout de la rue principale et je t'y emmènerai.
Tu me sauves une fois de plus... J'y serai dans une heure et demie.
Message
Ainsi avait finit la matinée après un réveil difficile dans une couchette improvisée du Crazy Chilli Pepper, par un message de June. Elle avait besoin d'aide, d'un endroit sûre. Alors qu'il se préparait a partir, Rocket prit dans une de ses poches les clef de l'appartement de Wanda et la regarda un instant dans sa main. Il n'y était pas encore retourné, malgré la bénédiction de son amie.
Comment vivrait-il le fait de se trouver a l'endroit ou il avait subit sa pire humiliation? Il n'aurait pas d'autre choix que d'y faire face. Le jeu en valait la chandelle. Il y emmènerait June, qui le découvrait alors avec une apparence humaine, et toutes les possibilités que cela pouvait offrir. Lui plairait-il?
"J'y vais, ne m'attendez pas, j'en ait pour jusqu'à demain" Lança-il a l'adresse de sa famille. C'était la chance de sa vie et il avait bien l'intention d'en profiter, de ne pas laisser ce moment de bonheur lui échapper. Une fois de retour au vaisseau, Rocket choisit ses vêtements avec soin: pantalon noir, chemise blanche et veste. Simple et classe, du moins selon les critères terriens. Il avait une heure et demi devant lui. Pas de temps a perdre
Tout d'abord, il se rendit a l'appartement en question et lorsqu'il franchit la porte, le charme opéra, comme au premier jour. Et tout comme ce jour précis, tout était en place, poussant Rocket humanisé a rester immobile, croisant son reflet dans un miroir. Le gardien manqua de trébucher des qu'il fit un pas, et s'efforça de s'entrainer a marcher, au moins pour avoir l'air a l'aise avec une démarche naturelle. Une fois satisfait, il quitta l'appartement, le temps de faire quelques courses, acheter le nécessaire pour le repas du soir, ainsi que quelques accessoires pour refaire un peu l'aménagement, personnaliser les lieux pour que June s'y sente comme chez elle a nouveau. Il se souvenait du premier appartement de la jeune femme et s'arrangea pour l'aménager de façon similaire. Une fois terminé, il regarda son œuvre satisfait, mais un détail le fit tressaillir. Sur un tableau accroché au mur était encore planté un couteau de cuisine qui lui rappela de bien douloureux souvenir.
Décidé a laisser cet horrible moment derrière lui, il retira le couteau du mur et le remit a sa juste place, dans le tiroir de la cuisine. Tout était en ordre et Rocket utilisa le temps qu'il lui restait pour... tenter de s'entrainer a la danse. rien de bien élaboré, juste de quoi parvenir a tourner sur lui même doucement en marchant, se préparant pour le premier slow de sa vie. Il voulait surtout éviter de se rendre ridicule, malgré sa motricité qui laissait encore un peu a désirer.
Le moment était venu et c'est a nouveau sous sa forme de boule de poil qu'il alla attendre June a la station de métro qu'il lui avait indiquer... non sans quelques nœuds d'appréhension dans le ventre. Serait-il seulement a la hauteur?
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Le pied tapant machinalement sur le sol du métro alors que je me trouvais dans une rame qui fonçait en direction de Brooklyn. C’était comme si la tension montait dans mon esprit et dans tout mon corps sans que je n’arrive à me contrôler. Je n’aime pas m’exposer à la ville, cela me conforte de plus en plus dans l’idée que je devrais d’ailleurs quitter cette ville pour m’enfuir le plus loin possible d’Hydra. Et en même temps, je le sais, Hydra est partout alors je sais que peu importe où j’irais, ils me retrouveront. C’est pour cela que dès que j’ai quitté le logement de Remy, je me suis engouffrée dans la masse. Il est plus facile de passer inaperçue dans une multitude de visages qui se mélangent les uns aux autres.
C’est alors équipée de mon sac rempli du peu d’affaires qu’il me reste – dont la plupart ont été offerts par Remy ou Bucky – habillée le plus possible pour ne pas que l’on me reconnaisse, un sweat sur le dos, un jean bleu clair, des boots noirs, la capuche visée sur la tête accompagnée d’une casquette. La Tête baissée sur le sol, je patiente en me montrant impatiente. Je ne me sens pas en sécurité et à vrai dire je ne le suis jamais vraiment depuis que je suis partie d’Hydra.
Le métro s’arrête enfin et je relève la tête avant de quitter la rame et le quai d’un pas pressé. Je tente de ne pas me retourner mais à vrai dire cela me semble une tâche compliquée. Pourtant rapidement je me retrouve à la surface de la rue et après le sentiment d’étouffement du monde souterrain c’est le sentiment d’écrasement face aux rues bondées et aux immeubles bien trop grands. Et pourtant je ne suis plus dans Manhattan… Rapidement mon regard se relève vers les rues environnantes à la recherche d’un signe d’un être cher et qui m’est familier.
Les souvenirs concernant Rocket me sont tous revenus en mémoire. Les moments passés ensemble à discuter l’un à côté de l’autre, les confessions sur l’oreiller alors qu’il dormait à mes côtés, les sms envoyés qui me donnaient tous les sourire rien qu’en voyant l’expéditeur du message, les appels passés à simplement discuter tous les deux. Je me suis attachée à lui bien que cette relation soient compliquée et clairement vouée à l’échec de par sa condition de non-humain. Mais le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore et si l’amour véritable que je dois connaître reste platonique et bien soit, il le sera.
Soudain, je vois sa silhouette reconnaissable entre mille dans un passage, à l’abri des regards. Il me fait signe et je ne perds pas de temps avant de traverser la rue et de m’engouffrer dans la ruelle et de me baisser pour me mettre à la hauteur de Rocket. J’aurais voulu le prendre dans mes bras à vrai dire mais j’ignore s’il m’acceptera alors je me contente simplement de quelques mots d’une voix fluette :
« Bonjour Rocket, Merci encore infiniment pour ton aide… Je ne sais pas comment autrement… »
le 20.11.2024 - Fin de matinée June allait bientôt arrivée. D'une minute a l'autre, elle serait la, en face de lui. Rocket se passait mentalement la journée en boucle. Lui plairait-il, une fois transformée grâce au charme présent dans l'appartement? Saurait-il se montrer a la hauteur malgré son inexpérience? Inexpérience que le petit gardien maudissait au plus haut point. Qu'est-ce que Quill lui avait dit déjà? Rocket était si nerveux qu'il en avait oublier les conseils de son frère de coeur. Il se trouvait dans un tel état de tension qu'il sursauta presque au son de la voix de June lorsque celle ci s'adressa a lui en s'approchant.
Levant la tête vers cette dernière, il la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle se trouve a genoux face a lui. Il avait beau avoir imaginer un nombre de fois incalculable ces retrouvailles, maintenant qu'elles se passait en vrais, il craignait de perdre ses moyens, ou qu'un geste déplacé, ou la moindre parole de travers ne la fasse fuir a nouveau. Mais a présent, Rocket ne désirait qu'une seule chose: garder l'objet de son amour auprès de lui, profiter de sa seconde chance.
"C'est normal... Ca me fais plaisir."
C'est tout ce qu'il trouva a dire, alors que pourtant, il aurait voulut crier son amour sur tout les toit. Doucement, la petite main duveteuse du gardien se posa timidement sur la joue de June, tendit qu'il la regardait, avec une pointe d'inquiètude dans les yeux:
"Tu as l'air fatigué. Viens. Je t'emmène en lieu sure et... Tu auras une surprise..."
"Et j'espère que tu l'aimeras" Ajouta-il mentalement, sans oser le dire a haute voix. Des l'instant ou la porte de l'appartement serait franchis, il serait méconnaissable. Si June semblait prête a l'aimer au dela des apparence, aimerait-elle également celle qu'il s'apprêtait a prendre pour lui ressembler, pour lui plaire encore d'avantage?
une fois dans le couloir de l'immeuble en question, Rocket prit en douceur la main de June pour la guider jusqu'a la porte, qu'il ouvrit après un temps d'hésitation et une grande inspiration.
"Prête?"
Doucement, il pénétra dans l'appartement en tenant toujours sa bien-aimé par la main. Aussitôt, la magie opéra. La main du gardien avait grandit. Elle avait désormais perdu son pelage et enveloppait celle de June, Douce et chaude, mais aussi sans doute un peu moite a cause de la nervosité qu'il éprouvait, alors qu'il venait de se transformer un humain, plutôt bel homme, assez musclé malgré sa corpulence svelte:
"Bon et bien euh... voila... surprise!"
Dit-il, assez maladroitement, en se sentant aussitôt ridicule. Sa démarche pataude ne l'aidait pas vraiment lorsqu'il invita June a retirer son manteau avant de faire de même pour les accrocher a l'entrée. Ce rendez vous galant aussi attendu que redouté s'annonçait plutôt laborieux pour le petit gardien qui s'appropriait tout juste ce second corps, pouvant pourtant lui offrir de nombreuses possibilité qu'il n'avait pas en temps normal...
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Je dois avouer que je ne savais pas trop comment agir ni même comment me comporter. La dernière fois que j’avais croisé son regard, j’étais encore perdue, persuadée de ne pas le connaître et certaine qu’il n’avait pas une quelconque importance pour moi. Cependant, Rocket était celui qui avait su trouver les mots pour me faire revenir. Il était celui qui m’avait réveillé et qui avait fait en sorte que le vrai moi remonte à la surface. Depuis lors, nous n’avions pas pu nous revoir à proprement dit. Ô bien sûr, nous avons discutés par message où je n’avais pas manqué de le remercier ou même de lui confirmer que je me souvenais bien de lui. Et désormais mes souvenirs étaient plus clairs. Je me souvenais parfaitement de tout ce que j’avais vécu en tant que June mais également en tant qu’agente d’Hydra. Toutes les personnes que j’avais pu neutraliser pendant les semaines d’entrainements. Et même avant de ma première brèche dans mon esprit ne se fissure, avant que je retrouve Bucky. Hydra me manipulait depuis des années. Moi qui avais pensé que tout ceci ne datait que de cette année. Non, c’était bien plus profond et plus enfoui que cela.
Mais, je ne voulais pas penser à cela pour l’instant. Il y avait bien assez de mes nuits cauchemardesques pour y penser. Non, à présent, j’étais en face de Rocket et je comptais bien prendre le temps de discuter avec lui, d’autant plus, qu’il m’avait trouvé un abri sûr. À ces paroles, j’eus un très léger mouvement des lèvres qui s’esquissa en un sourire timide. J’étais contente que cela lui fasse plaisir, d’autant plus que j’avais le ressenti qu’il disait la vérité et qu’il semblait content de me voir. Mes pouvoirs liés aux sensations ne me trompaient plus depuis un moment maintenant.
Lorsqu’il posa sa main ou sa patte sur ma joue, je me figeais alors en le regardant. Je n’osais pas bouger de peur qu’il ne la retire et en même temps et en même temps, il avait raison. Il ne fallait pas que l’on reste trop longtemps à découvert. D’une part parce que le gardien qu’il était serait facilement repérable, et d’autre part parce que je me savais recherchée, et même si j’avais fait attention à ne pas être suivie.
« J’ai du mal à trouver le sommeil…. … Je te suis. »
Une surprise ? Pourquoi aussitôt mon instinct d’agente d’hydra me hurle de me méfier quand j’ai l’autre part de moi qui semble ravie d’avoir un tel traitement de faveur. Cette dualité m’épuise de plus en plus. Alors que je suis Rocket, je songe en même temps que je vais devoir sérieusement réfléchir à une solution pour ne plus avoir cette sensation que je peux replonger à chaque instant si la bonne série de mots est prononcée. Série dont j’ignore totalement de quoi elle se compose. Le refuge de Rocket n’était pas très loin et nous sommes rapidement arrivés dans un hall d’immeuble. Je n’avais de cesse que de me retourner pour vérifier que nous n’étions pas suivis, mais non, nous étions bel et bien seuls. Ma main trouva refuge dans celle de Rocket et je me laissais porter dans la direction souhaitée par le gardien jusqu’à ce que l’on arrive devant une porte.
Pourquoi, j’ai une sensation étrange dans le ventre alors qu’il ouvre la porte et cette sensation ne disparait pas. Non. À la place, elle s’intensifie alors même que Rocket entre dans l’appartement et qu’il change du tout au tout. De la magie ? Il ne peut pas en être autrement, sinon comment expliquer que le Gardien de la Galaxie qui a l’apparence génétiquement modifiée d’un raton laveur puisse soudainement devenir… Humain. La surprise est en effet de taille, si bien que Rocket est désormais plus grand que moi. Ses yeux ont changé de couleur, mais ils sont toujours posés sur moi alors que je le fixe, totalement bouche bée.
Lorsqu’il m’attira à l’intérieur de l’appartement, je n’avais toujours pas prononcé le moindre mot, tellement j’étais stupéfaite de cette transformation pour le moins très inattendue. La porte se referma derrière moi et je quittais mon manteau sans même m’en rendre compte. Mon regard restait figé sur le visage de l’homme qui avait remplacé Rocket. Mon sac tomba lourdement sur le sol avant que je n’avance d’un pas.
Lentement mes deux mains se posèrent de part et d’autres du visage de Rocket et je le regardais avec intensité, comme pour me persuader que c’était bien lui :
« Rocket ? »
Le prénommer comme dans un murmure pour comprendre et assimiler que oui, il était bien en face de moi et de toute manière, il n’en aurait pas pu être autrement puisque je lui tenais la main lorsqu’il s’est transformé. Et soudainement, une autre question que le comment se bouscula dans mon esprit et pris la place sur mes lèvres :
Bien que Rocket soit heureux de ces retrouvailles, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Peur de ne pas être a la hauteur, peur de la décevoir, de lui déplaire... il avait peur de la faire fuir. C'est dans une sorte d'état second qu'il l'amena dans l'appartement ou le charme devait opérer. Lorsque ce fut le cas, Rocket eu un petit temps d'adaptation avant d'arriver a s'approprier ce corp qui semblait trop grand pour lui. Il gardait d'ailleurs sans vraiment s'en rendre compte la posture habituelle qu'il avait en tant qu'animal artificiellement humanisé, avec les épaules un peu voutés, avant de penser a se redresser de toute sa nouvelle hauteur, baissant les yeux pour regarder June. Il appréhendait vraiment la réaction de la jeune femme.
Tout en gardant le silence, ne trouvant pas ses mots, Rocket laissa June poser ses mains sur son visage désormais humain, tendit que ses joues se teignaient d'une teinte rouge vif qui cette fois ci n'était pas dissimulé par le pelage. Il avait d'ailleurs légèrement fremit a ce contacte et hocha doucement la tête lorsqu'elle prononça son nom.
« Pourquoi faire cela ? … Pour moi ? » Rocket ne su pas de suite répondre a la question, du moins, pas a haute voix. La réponse était pourtant évidente. Si il s'était forcé a retourner dans l'appartement ou il avait vécut une des pires humiliation de sa vie, qu'il avait réaménager au gouts de June et qu'il était prêt a rester vivre ici a ses cotés par la suite, c'était uniquement par amour.
"je voulais que tu te sente bien ici. Comme chez toi. Je n'ai pas pu reproduire exactement la déco de ton ancien appartement, mais j'espère que ca te plaira quand même. Tu seras en sécurité et on pourra se retrouver chaque fois qu'on le voudra."
Il ajouta, avec plus de pudeur, ayant du mal a trouver ses mots:
"J'ai penser que... ca serait plus facile pour nous deux avec un endroit sure ou on serait moins différents l'un de l'autre... C'est un cadeau d'une amie."
Sans en dire plus de peur de l'effrayer, Rocket guida la jeune femme jusqu'au canapé ou il l'invita a s'installer, s'assurant qu'elle soit le plus confortable possible.
"qu'est-ce que je peux t'offrir a boire?"
Il avait songé pendant un instant a l'embrasser, comme s'embrassent les amoureux, mais il craignait que cela ne soit déplacé. Ils auraient tout le temps désormais, toute la nuit et même peut être un peu plus. Précipiter les choses ne feraient que gâcher l'instant
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Suivre Rocket dans l’inconnu n’était pas difficile en soi puisque j’avais en lui une confiance presque aveugle. Il nourrissait la même haine pour Hydra que Bucky et dans le fond, la même haine que moi également, même si cela était à un degré différent. En y repensant, je pense que je pourrais suivre ce gardien jusqu’au bout de la galaxie s’il lui prenait l’envie de m’intégrer dans sa vie, et cela, même si nous sommes très différents. C’est quelque chose de particulier qui nous rapproche même si je n’arrive pas à le décrire. Je me suis attachée à Rocket de par son caractère, sa présence, son âme et non par son physique puisqu’il n’est pas humain. Ce n’est pas Rocket le Raton Laveur que j’apprécie, c’est la personnalité enfermée dans cette apparence.
Arrivant à l’appartement en question, je ne peux pas retenir ma stupéfaction alors que l’apparence de Rocket change littéralement sous mes yeux. Grandissant progressivement, il devient un homme robuste, fort et à l’apparence protectrice tout en gardant cette douceur dans le regard que je ne peux que reconnaitre en lui. Les premiers mots qui sortent enfin de ma bouche sont pour des explications. Pourquoi faire ce changement d’apparence ? Pourquoi dans l’appartement qui est prévu pour moi ? J’ai un peu de mal à le suivre et en même temps, une part de moi me souffle que c’est un magnifique cadeau, une très belle preuve qu’il tient à moi. Cependant, à côté de lui, le héros, la légende, je ne suis rien, je ne suis personne.
Ses mots me touchent puisque j’apprécie l’attention donnée dans les petits détails et mon regard qui n’avait pas encore quitté Rocket dériva alors sur l’ensemble de la pièce. Celle-ci était bien plus grande et spacieuse que le souvenir que j’ai de l’ancien appartement. C’est étrange comme les souvenirs que j’ai de ma propre vie sont comme si la plupart avaient été vécus par quelqu’un d’autre. Les entraves d’Hydra avaient encore du mal à me faire réaliser que j’étais libre et en même temps pas vraiment puisque j’étais plus en cavale qu’autre chose. Planquée dans une immense ville, j’étais comme l’aiguille qui cherchait à tout prix à se cacher dans la botte de foin. Mes yeux se perdaient en silence dans l’espace de la pièce et se reposèrent sur Rocket que lorsqu’il reprit la parole.
Un sourire se forme sur mon visage alors que je croise à nouveau son regard qui semble en proie au doute. Je m’avance vers lui et contrairement à mes souvenirs, je me surprends à lever la tête pour garder le contact visuel. Lentement ma main se glisse dans la sienne à nouveau et je souris à nouveau également tout en lui répondant :
« C’est un magnifique cadeau qu’elle t’a fait et c’est une très belle attention de ta part de m’en faire profiter… »
J’hésite un instant à me montrer curieuse, mais je me retiens finalement, comme si je n’avais pas l’envie finale de briser en quelque sorte la magie de l’instant. Je le suivais alors jusqu’au canapé où je m’assis en silence. Je regardais à nouveau la pièce et me sentis presque comme dans un cocon. C’était une sensation douce et délicate qui m’avait enveloppée. Et puis, j’eus à nouveau cette vague d’appréhension, de crainte. Remarquant qu’elle provenait de Rocket lui-même, je me tournais alors vers lui en lui faisant signe de s’assoir à son tour à mes côtés et de prendre le temps.
« Pas tout de suite… Je… je voudrais comprendre… ça marche comment ? Ta transformation ? Et cet endroit ? Il t’appartient ? »
Lentement, ma main se posa sur son genou comme pour le détendre, le rassurer, l’aider à ne pas être craintif de la situation alors que moi-même, je n’étais pas certaine d’être totalement sereine. Non pas que je ne me sentais pas en sécurité, non… Mais plutôt que je ne comprenais pas forcément pourquoi mon cœur se mettait à battre à tout rompre et pourquoi ces frissons dans le bas de mon dos alors que je ne suis pas censée ressentir la fraicheur. Autant de détails qui me donnaient l’impression de flotter sur un nuage avec la peur viscérale que tout pouvait s’arrêter d’un coup.
Le regard de June balaya pendant un moment la pièce, évaluant sans doute la décoration que Rocket s'était efforcé de rendre semblable a l'ancienne. Apprécierai-elle l'attention? Au vu du sourire qu'elle lui adressa, cela était visiblement le cas. « C’est un magnifique cadeau qu’elle t’a fait et c’est une très belle attention de ta part de m’en faire profiter… » Effectivement, Rocket réalisait a ce moment précis la chance que lui offrait Wanda: celle de vivre une soirée amoureuse en tant qu'humain, avec tout ce que cela impliquait. Dans ce même salon, il avait vécut le pire. A présent, il espérait y vivre le meilleur.
"Je suis heureux que ca te plaise. J'avais peur de me planter sur la déco et... la transformation."
A cet instant, Rocket avait plus l'attitude d'un adolescent craintif lors de son premier rencard que celle du Gardien de la Galaxie énervé qui était son image publique. Alors qu'il proposait maladroitement quelque chose a boire, June l'invita plutôt a s'assoir a ses cotés, ce que fit Rocket, un peu intimidé. Peut-être aurait-il du demander a Quill ce qu'il convenait de faire durant ce type de rendez-vous? « Pas tout de suite… Je… je voudrais comprendre… ça marche comment ? Ta transformation ? Et cet endroit ? Il t’appartient ? » Elle semblait tout aussi intimidé et désorienté que lui. Comment expliquer quelque chose que lui même avait du mal a comprendre vraiment?
"C'est un genre de... bulle de réalité je crois. Elle est active dans cet appartement uniquement. Si on sort, je reprends mon apparence habituelle... mais ici, l'effet est permanant. Je resterai humain aussi longtemps qu'on sera dans l'appartement. Il appartenait a mon amie qui y vivait avant, mais elle m'en a fait cadeau. Donc on peut dire qu'il m'appartiens"
En sentant la main de June se poser sur sa cuisse, Rocket fut prit d'un léger frémissement, tendit que son visage vira au cramoisi. A un détail près qu'ici, il n'avait pas de pelage pour le cacher. Doucement, il posa sa main sur celle de la jeune femme afin de la prendre dans la sienne. Rocket ne dit rien, se contentant d'apprécier l'instant, jusqu'au moment ou, plongeant un instant son regard dans celui de June, il se pencha pour déposer un baiser, aussi léger que pudique, sur les lèvres de la jeune femme, tout en craignant la réaction de celle ci. N'était-ce pas trop tôt encore?
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Je reste un peu sur la retenue. Non pas parce que je suis mal à l’aise, mais plutôt parce que cela me fait bizarre de me retrouver dans un appartement qui semble être aussi cosy que l’était mon ancien logement. Comme si Rocket avait tout fait pour qu’il me convienne à moi alors que ce logement n’était pas le mien, mais le cadeau d’une amie, donc techniquement celui de Rocket. Mais je me rends également compte qu’en plus d’apprécier à nouveau la compagnie de Rocket – comme mes souvenirs me le laissent penser – je me sens en sécurité à ses côtés. Il est vrai qu’il était présent lors de mon extraction d’Hydra et qu’il était dans ma vie depuis quelque temps déjà – même si Hydra avait essayé de me le faire oublier. Je me sens en sécurité à ses côtés et c’est un sentiment qui, même s’il est rarement ressenti, est quelque chose de terriblement grisant et enivrant.
Les peurs de Rocket me touchent parce que je comprends alors tous les efforts qu’il a fait, et cela, uniquement pour moi. Je penche légèrement la tête en le regardant avec douceur, un sourire au coin des lèvres :
« Oh Rocket… J’aime beaucoup la décoration, mais ce qui compte pour moi maintenant, c'est être en ta compagnie. La transformation est un plus… un gros plus que j’adore. »
Je souris davantage même si je ressentais l’appréhension de Rocket et ses peurs. Pour autant, même si je les ressentais, je n’étais pas moi-même envahie de peur. Cela me permettait simplement de mieux le comprendre et de tenter de le rassurer sur la situation tout en me convainquant qu’il ne pouvait rien m’arriver. La cavale durait depuis un moment maintenant et je devais avouer que j’avais encore du mal à me débarrasser de ses craintes même si la présence du gardien avait le don de me faire me sentir mieux, en confiance et dans un état que j’avais encore du mal à définir.
Alors que je m’intéressais à cette fameuse transformation, je voulais tenter de le détendre, car je ressentais la pression qu’il s’infligeait. Je hochais la tête en comprenant qu’il s’agissait d’une certaine forme de « magie ». J’ignorais qu’il avait une amie magicienne ou sorcière – le terme est encore flou pour moi – mais je remerciais intérieurement cette personne qui lui avait permis à rocket de se sentir un peu plus humain. Surtout pour lui qui aspirait tant parfois à devenir humain tout en assumant sa condition de Raton Laveur génétiquement modifié ou améliorer – là encore le terme est un peu flou pour moi.
« C’est… magique… Et très appréciable... Merci de me permettre de partager cet instant avec toi et aussi d’aider à me protéger. »
Sa main se pose sur la mienne et la sensation grisante que je ressentais dans le bas de mon dos se développe à l’entièreté de mon corps. Mon regard se pose sur nos mains qui s’entrelacent lentement alors que mon pouce glisse sur le dessus de sa main. Ce n’est que lorsque je sens qu’il s’approche de moi que je relève les yeux sur son visage pour le voir s’approcher du mien. Je sens mon corps qui se fige. Il ne se glace pas, mais plutôt, il est dans l’attente. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il m’arrive, mais je comprends parfaitement ce qu’il se passe.
Lorsque les lèvres de Rocket se posent sur les miennes, aussitôt mes yeux se ferment pour savourer l’instant tandis que je sens mon cœur bondir dans ma poitrine en même temps que j’ai l’impression qu’il s’arrête. Ma main resserre la sienne et l’autre cherche un contact. Je trouve ça étrange de chercher un contact alors que je ne sens pas le toucher, mais j’attrape sa chemise pour l’attirer à moi comme si j’avais peur qu’il s’arrête ou même qu’il se volatilise. Ce baiser n’est pas mon premier baiser, mais il est le premier qui me fait ressentir quelque chose d’aussi profond et doux. J’aime cet instant et je n’ai définitivement pas envie qu’il s’arrête. Lentement, notre baiser s’arrête et mes yeux se rouvrent pour croiser le regard de Rocket avant de remonter ma main de sa chemise à sa joue et du bout des doigts de l’attirer à nouveau à moi après avoir murmuré simplement quelques mots :
« Ne t’arrête pas… »
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu du mal avec mes émotions et je m’accommodais de celles des autres que je ressentais, mais là, en cet instant, mes émotions sont telles que je voudrais que ces baisers ne s’arrêtent jamais. Comme si, pour la première fois de ma vie, je réalisais que j’éprouvais de l’amour pour quelqu’un. J’éprouvais de l’amour pour lui et même si jusqu'à présent ce sentiment ne pouvait pas être exploité de par nos origines différentes, ici et maintenant, c'était dorénavant possible.
Cet instant qu'il avait tant attendu et espéré était enfin arrivé. Le moment ou il repasserai une soirée avec June, qui ne se terminerai pas par une terrible nouvelle. A présent, ils avaient un lieu sure ou se retrouver, quoi qu'il advienne. En plus de cela, ici, Rocket pouvait offrir tout ce qu'un homme avait a offrir lorsqu'il était amoureux, sans tenir compte de leurs différence qui n'entrait pas en ligne de compte entre ces murs.
"Je suis content que ca te plaise. J'avais peur d'être a coté de la plaque."
Des peur, il en avait bien d'autre, celle de tout faire capoter par manque d'expérience, celle d'effrayer sa bien aimé par un geste déplacé ou au contraire, l'ennuyer par un manque d'initiative. June sembla comprendre ses craintes sans même qu'il ne les exprimes, puisque c'est elle qui finit par prendre un peu plus les devant, après l'avoir remercier pour ce qu'il avait fait, et aider a sa protection.
"Merci a toi aussi de m'offrir cette chance, je ne pensais pas que ca serait possible il y a encore quelques semaines..."
Et lui, pouvait-il promettre d'être désormais toujours la pour elle étant donné sa condition? Sa propre vie ne tenait a pas grand chose et dépendait du bon vouloir de son créateur, même des années après avoir renier ce dernier. Il avait fait en sorte de garder le contrôle sur sa création, même dans le cas ou celle ci lui échapperai. Lucy l'avait mit face a la réalité, mais a présent, une chose était certaine: pour vivre sa vie aux coté de June, il devait régler ce problème. Il ne réfléchit pas d'avantage a cette perspective, car la main de la jeune femme enlacée avec la sienne le ramena a l'instant présent, lorsqu'enfin, il franchit le pas d'un premier baiser. S'y prenait-il bien? Est ce que sa maladresse et son inexpérience se faisait sentir? June appréciait-elle? Visiblement oui, puisqu'elle sembla vouloir le garder contre elle en attrapant sa chemise de sa main libre. Une fois qu'il mit fin au baiser, elle en redemanda, le faisant fortement rougir.
"Tu sais, j'ai.... j'ai jamais fait ca avant... jamais comme ca."
Il s'était pourtant laisser entrainé par Raven dans un baiser et plus encore, lorsque celle ci s'était fait envoutée par l'ancienne sorcière sombre, il y a des mois de cela. Mais la situation était bien différente a l'époque, il s'était alors laisser aller a une liaison interdite a laquelle il avait coupé court avant de commettre l'impardonnable. Ici, June était la pour lui et il était la pour elle. Un amour vrais et réciproque, qui n'appartenait qu'a eux deux.
Alors que June avait la main posée sur sa joue, elle l'attira a nouveau a elle, réclamant un autre baiser que Rocket lui offrit, avec un peu plus d'insistance, a croire qu'il gagnait en assurance, comprenant que peut être, il n'était pas aussi mauvais qu'il le pensait dans le domaine de l'intimité amoureuse. Abandonnant ses doute, il approfondit le baiser, tant qu'il sentait que la jeune femme y était réceptive, oubliant pendant cet instant tout ce qu'il y avait autour...
vendredi 20 novembre 2024, fin de matinée, quartiers de Brooklyn
Plus les minutes passent et plus, j'arrive à me détendre dans cet endroit qui semble être mon nouveau cocon pour les prochains jours, les prochaines semaines et même peut-être les prochains mois. J’aspirais à ne pas rester enfermé pendant des années, mais pour l’heure, il était encore bien trop tôt, Hydra était toujours à mes trousses. Bien entendu, j’étais bien loin de m’imaginer toute la restructuration qu’était en train de subir l’organisation. Non, je ne pouvais me concentrer que sur mes connaissances et sur mon expérience passée au sein de cette organisation. De ce que je savais de l’Hydre, ils étaient déterminés à faire payer tous ceux qui pourraient les trahir. Preuve en est, c'est qu’ils ont traqué Bucky pendant bien des années après qu’il soit parti.
Cependant, je me devais de ne pas penser à cela pour l’instant. L’instant présent était bien plus important et bien plus précieux que tout ce que j’avais pu connaitre et apprécier dans ce monde. Après les quelques minutes installées sur le canapé à discuter de la décoration et du fait que j’étais en sécurité ici dans cet appartement presque indétectable, je me suis finalement rapproché de Rocket dont je constatais sans mal qu’il était stressé.
La situation était inédite autant pour moi que pour lui, c’était une évidence, mais ce qui était d’autant plus évident, c'est que nous étions réunis et que nous avions le temps, voire la vie devant nous. La douceur de ce moment laissa progressivement la place à la déclaration silencieuse de nos sentiments. Un premier baiser, puis un second et enfin, je me laissais aller dans ses bras protecteurs de sa corpulence humaine qui n’était clairement pas pour me déplaire.
Entre les caresses délicates et les étreintes discrètes, Rocket m’avoua qu’il était peu expérimenté, ou plutôt pas du tout. Je posais alors mon regard dans le sien pour lui répondre en toute franchise :
« Je ne suis pas une experte non plus… Je ne l’ai jamais fait avec une personne qui compte à mes yeux… Une personne comme toi… »
Concluant ma déclaration avec un baiser, j'occultais mes expériences passées qui n’étaient guère glorieuses, mais plutôt soumises et brutales. Là, tout était différent et c’était d’autant plus appréciable que le gardien comptait plus que quiconque ne pourrait jamais compter à mes yeux. Cependant, même si j’étais très enclin à continuer encore un moment cette série de tendresses et de dévoilement de mes sentiments, j’avais malgré tout cette retenue en moi qui me faisait osciller entre la volonté de poursuivre et l'envie de me montrer raisonnable, et de prendre mon temps.
Je poursuivais cependant en me rapprochant de Rocket, allant jusqu’à me placer à califourchon sur lui, glissant mes mains dans ses cheveux, plongeant mon regard dans le sien, savourant ses lèvres tout en sentant son souffle sur mes joues et dans mon cou. Et puis, comme un appel à l’aise, une sensation étrange m’envahit alors, comme si j’allais trop vite. La raison l’emporta et je me redressais lentement, passant mes mains de part et d’autre du visage de Rocket avant de parler, haletant de nos baisers échangés :
« Tu sais… P’tet qu’on n'est pas obligé d’y aller franchement tout de suite… On a le temps… Et puis, je ne vais pas bouger de là avant un moment alors, je t’attendrais mon gardien préféré… »
Je scellais ma requête dans un baiser avant d’attendre sa réponse, en espérant qu’il ne m’en veuille pas trop de nous stopper dans notre élan.
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