Sam Wilson &  @Jericho Drumm

Je sentais moins les regards des accompagnateurs. S'ils se demandaient pourquoi un Avenger faisait la tournée avec eux, maintenant, ils comprenaient sûrement mes intentions. La publicité ne m'avait jamais intéressé. Je le faisais par amour de mon prochain, comme on me l'avait toujours appris. Et quand on se réveil un matin en se disant que ces pauvres gens n'ont le soutient de personne, même pas de leur sauveurs, alors le réveil devient difficile. Ma conscience m'avait dictée mes choix et je n'avais jamais rechigné à la tâche. Ces moments étaient importants, il fallait que je le fasse, pour ma paix de l'esprit, pour la paix de mon âme. Comment avoir la foi en ce que nous faisons sans prendre un moment pour penser à ces gens qui perdaient tout durant nos batailles, nos combats ? Parce qu'il y avait toujours des perdant auquel on ne pensait pas. Mais ils attendaient aussi cela de nous. A quoi bon sauver une ville si on ne se soucie pas de ses habitants ? Pour moi cela devenait inconcevable.

Bien sûr l'acceptation, pour ces gens là, ne se ferait que par des preuves. Ils demandaient à voir si ce n'était pas qu'une passade, histoire de se faire voir. Mais ce n'était pas mon cas. Je prenais évidemment la misère de ces gens en pleine figure, mais comment les blâmer. Ils avaient besoin de s'en prendre à quelqu'un, de faire valoir leur colère, leur frustration. C'était humain. Et bien, si cela pouvait les soulager, je pouvais encaisser. Ensuite, je pouvais leur parler, leur faire comprendre qu'on n'était pas seulement là pour détruire sans aider à reconstruire. L'argent ne faisait pas tout. Où était l'humain dans tout ça ? Et bien il était là, au quotidien, il se baladait dans les rues pour les soutenir, les écouter, les aider, leur donner le peu qu'ils arrivaient à avoir pour les aider. Et en me joignant à eux, je faisais ce qui me semblait juste, ce qui me semblait être devoir fait.


Jericho payait pour le repas. Il avait été vraiment patient et bienveillant avec moi, qui débutait à New York. La misère du monde semblait être regroupée à Hell's Kitchen ce jour là, mais c'était une chose que je n'aurais su imaginer. Nous étions d'ailleurs mieux accueillis bizarrement. Les moments passer à offrir des couvertures et des repas me faisait chaud au cœur, avec une petite phrase gentille qui allait avec et qui faisait un bien fou à ces gens. Je me réjouissais du travail accompli. Evidemment, les reproches étaient là, dissimulés, mais souvent les gens ne demandaient même rien qu'un peu d'amour et de pain pour avoir une meilleure journée. C'était triste de voir toute cette misère, mais de pouvoir leur apporter ne serait-ce qu'un peu, me faisait chaud au cœur, à moi aussi. C'était ma rédemption pour le mal involontaire que nous faisions à ces gens. Je savais que j'avais fait ce qu'il fallait.

De retour au Lazarus, le temps était venu de ranger les excédants et de faire le point. Tout le monde était réuni, en rond, pour qu'on puisse tous se voir. Je me trouvais aux côtés de Jericho que je n'avais pas quitté de la journée. Et il félicitait tout le monde. Nous méritions tous du repos. Il était temps de serrer des mains et de voir avec mon interlocuteur pour une prochaine journée.

- J'espère que les gars ne m'en veillent plus trop de m'être incruster chez vous. En tout cas cette journée a été riche. Je comprend maintenant beaucoup mieux votre travail au quotidien. Jeudi, je peux revenir si tu le souhaites. Je te donnerais les jours où je serais là avec plus de précision. Sauf cas de force majeur, bien entendu. Mais j'ai apprécié cette journée, quoi qu'on puisse en penser. C'est un plaisir de pouvoir vous aider, vraiment. Et encore merci pour le repas. Je paierais la prochaine fois !

Je lui serrais la main et lui souriais. J'appréciais sa compagnie et ses conseils, il était celui qui pouvait m'aider dans cette démarche. On m'avait bien conseillé et je ne regrettais pas d'avoir franchi le pas. Le cœur plus léger, je savais que j'allais pouvoir dormir l'esprit plus léger aussi.