Suite à mes paroles, Emy rigola sur le fait que je préférais Lucy à Célestine et enchaina en disant que j’avais raison. Je fut surpris de ces paroles et écouta la suite avec attention. Elle rappela que j’avais une vie à côté et des affaires que je ne pouvais laisser derrière moi sans en avoir rien a faire. Je sentais la colère de Célestine sans même avoir le don d’empathie et j’eu raison quand elle me demanda si je faisais référence à mon contrôle des émotions un peu foiré devant Lucy et son équipe. Elle avait raison j’avais déconné ce jour la. Je haussa les épaules et laissa Célestine continuer.
Peu de temps après sa phrase, elle finit par montrer la porte pour signaler à Emy de sortir avec elle et je me retrouve seul. Je me doute qu’Emy se fait remonter les bretelles par la méchante reine mais je n’y peux rien dans cette position alors je me contente d’attendre. Il faut dire que menotté le temps a l’air plus long et je finis par me faire un peu chier pendant que les deux se battent a coup de mots. Je regarde mes mains menottées et commence à m'amuser à modifier mes mains petit à petit, commençant par les ongles qui deviennent des griffes que je fais grandir un peu plus. Mes doigts grandissent et se cassent pour prendre la forme et le pelage apparaît puis disparaît car je n’ai pas trop envie que ma geôlière pense que je fuit. Après les mains , je transforme mes yeux et mon système odorant pour m’occuper. Mes yeux jaune et fendu par une bande noir reconnaissable sur les prédateur regarde tout autour et je sens les environs. Les odeurs d’Emy et de Célestine est toujours la et c’est alors que j’entend un bruit venant de la porte vers laquelle je me tourne avec les yeux toujours jaunes mais qui disparaisse petit a petit.
Emy se demandait ce qu’elle faisait là, mais pour le bien être de Luke, elle était restée. C’était pour lui qu’elle était là et non pas pour Célestine Orchent. Contrairement à sa soeur, elle n’était pas du tout avenante et elle demandait comment elle avait fait pour être à ce poste ce jour... En fait, la réponse était dans la question. Célestine Orchent n’hésitait pas à marcher sur les pieds et les carrières des gens pour avancer. Emy détestait ce genre de personne. Et elle détestait la soeur de Lucy, c’était définitif. Elle ne voulait pas le faire voir, mais il semblerait qu’aujourd’hui, elle ne soit pas en capacité de controler ses émotions.
Pendant que Célestine pose ses questions, Emy regarde Luke. Il a parfaitemant le controle sur ses émotions, mais elle sent qu’il peut exploser d’un moment à l’autre. Ce n’est pas contre Emy bien sûr, mais plutôt contre l’agent de niveau 7 en face de lui. Il semblerait que lui aussi préfère Lucy a Célestine. Emy eut un petit sourire en coin avant d’entendre Célestine qu’elle devait “noter la procédure pour préserver son intégrité professionnelle”. L’agent fronça les sourcils. Après l’avoir fait venir, elle allait se débarraser d’elle ? Quelque chose lui disait que l’agent de niveau 7 avait lu son dossier avant d’entrer dans cette salle d’interrogatoire... La jeune femme décroisa les bras et regarda sa supérieur. Elles prirent la direction de la porte, laissant Luke seul. Célestine avait posé ses mains contre ces hanches. Cette dernière lui dit qu’elle n’avait pas le niveau d’accréditation pour savoir ce qui se passe par la suite et que sa journée était terminée. Emy n’arrivait pas à le croire. C’était tout ? Elle s’était cassée la tête à emmener Luke Hunt ici et maintenant, on lui demandait de partir. Son regard croisa celui de l'agent de niveau supérieur. Célestine rajouta qu’elle pouvait rentrer chez elle, qu’elle se repose et lui souhaita une bonne continuation. Replaçant sa veste pour se donner de la contenance, Emy répondit :
“Parfait. Ce n’est pas l’envie qui manque de partir de cette pièce. Mais avant toute chose, j'ai quelque chose a faire.”
Emy se dirigea vers la porte de la salle d’interogatoire et passa la tête par la porte et fit un petit sourire au prisonnier.
“Ne vous laissez pas faire. On se reverra un jour.”
Puis, sans un mot pour Célestine, elle sortit de la pièce et rentra chez elle. Elle aurait aimé être une petite souris pour voir ce qui se passait dans cette salle, mais elle n’avait pas l’accréditation... Elle maugréa pendant tout le trajet... Peut-être est-ce qu’il serait temps qu’elle passe au niveau supérieur ?
« Rentrez chez vous, conseille-je avec douceur, loin du rôle tenu face à Luke Hunt ou de mes habitudes de travail. Reposez-vous. Bonne continuation.
- Parfait, répond-t-elle avec une remise en place de son haut destinée à la faire se remettre de ce qui se passe. Ce n’est pas l’envie qui manque de partir de cette pièce, continue-t-elle avec une information déjà connue puisqu’elle n’avait pas envie de faire cet interrogatoire après les difficultés de l’arrestation. Mais avant toute chose, j'ai quelque chose à faire. »
Je n’arrive pas à en croire mes yeux. Je n’arrive pas à imaginer "Emy" se diriger vers la pièce que l’on vient de quitter. Je n’arrive pas à imaginer "Emy" encourager, ou conseiller, ou ordonner, à un suspect de résister à la SHIELD.
Elle le fait.
Oui, ils pourraient se retrouver un jour. Au Raft. Luke Hunt, pour avoir refusé mon programme. Emy Carthew, pour avoir fait face à la Justice vis-à-vis de ses crimes et son incompétence. Aujourd’hui, elle a prouvé être incapable d’arrêter un individu voulant se rendre et d’interroger ledit individu comme d’obéir à un supérieur hiérarchique selon des rôles prédéfinis. Cela plus l’implication d’un organisme civil sur conseil d’une civile et qui ira surement jusqu’à un procès signifiant la fin des consultances de Joseph Rowles et Lucy Orchent pour la SHIELD. Même s’il faut reconnaitre la culpabilité de mon fantôme dans cette initiative. La défense juridique logique sera de renvoyer la responsabilité à la SHIELD puisque c’est l’agente le représentant qui a demandé l’usage d’un laboratoire privé. Soit la SHIELD congédie l’agent Carthew pour faute professionnelle afin d’engager sa responsabilité personnelle et qu’elle subisse le procès à sa place ; sachant qu’il en adviendra de même pour sa consultante. Soit la SHIELD maintient ses positions et subit le procès adressé aux deux jeunes femmes. "Emy" est déjà couverte pour sa complicité dans la fuite de Morgan Morbius et la dizaine de meurtres qui s’en sont suivis. Sa hiérarchie ne l’abandonnera pas. Je n’arrive pas à imaginer le talent qu’elle doit avoir pour les fellations ; explication cohérente à l’impunité dont elle dispose.
Pour son Niveau d’Accréditation, il s’agit de discrimination. Elle est mutante. Elle dispose de capacités que les humains ne peuvent pas développer par l’entrainement et n’a donc pas à faire preuve de la même compétence qu’eux pour être promue. Il s’agit d’un diagnostique et non d’un reproche. C’est pour son pouvoir que je l’ai recommandée pour le projet concernant les Slimes. "Emy" n’est pas une agent d’élite. C’est une mutante empathique. Une télépathe atrophiée mais qui reste "meilleure" qu’un humain normal ne peut l’être. Est-ce que cela implique de tolérer ses caprices ? Pas chez moi. J’ai envisagé de demander la mise à pied pour insubordination. Je vais le faire. Tout en envisageant qu’elle soit encore protégée par la complaisance de nos supérieurs envers elle.
Je la regarde partir en me disant que la meilleure continuation pour la femme comme pour la SHIELD serait qu’elle retourne en arrêt maladie. La mise à pied ne lui permet pas de conserver son salaire. J’ai suffisamment perdu de temps sur son cas. "Emy" n’en vaut pas la peine, sauf peut-être lorsqu’on est un criminel. Ses affinités mériteraient d’ailleurs une enquête interne. La SHIELD a déjà eu d’autres pommes pourries et cela l’a détruit.
A la réflexion, Emy Carthew est peut-être incapable de laisser les choses bien se passer. Luke Hunt se rend et est prêt à partir, elle complexifie les choses d’abord pour discuter sur son terrain à lui et ensuite pour ne pas l’emmener dans les laboratoires sur notre terrain à nous, agents de la SHIELD. Je suis prête à jouer la méchante flic et à expédier l’interrogatoire pour qu’elle rentre chez elle au plus vite, elle complexifie les choses en ne jouant pas son rôle et en desservant activement son prisonnier, sa carrière à elle et mon affaire à moi. Elle ne pourra pas découvrir ce que je tâche de mener tant qu’elle n’aura pas le Niveau d’Accréditation 7 et l’accès à l’Index.
La solitude me permet de lâcher un lourd soupir. J’étais clairement mieux au Niveau d’Accréditation 6 : ne pas avoir à gérer les conneries des autres épargne beaucoup de travail. Faire parti de l’équipe cherchant à exploiter la Psychite pour créer des boucliers mentaux et essayer de faire valider des fusils psychiques me suffisait. Etudier les mutants pour créer des contre-mesures et essayer de synthétiser leurs pouvoirs aussi. La promotion m’a éloigné de mes collègues et mené sur le chemin de créer ma propre équipe. J’ai choisi de le faire en récupérant des rebuts dont les capacités peuvent être utiles au-delà de la seule rétro-ingénierie. "Emy" veut que le premier candidat à s’être rendu lui-même pour essayer de faire les bonnes actions me résiste. Cela n’aura aucun impact sur elle qu’il finisse emprisonné à le faire. J’espère qu’il en a conscience.
Voyons voir.
J’entre à nouveau dans la salle d’interrogatoire, impassible. Luke Hunt s’est partiellement transformé : ses yeux sont animaux. On dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme. Une âme animale ne me dérange pas. Plus je côtoie les humains et plus j’aime les animaux. Luke Hunt s’est partiellement transformé : son nez est un museau. Tenterait-il de capter les émotions par l’odeur ? C’est possible mais cela m’amène surtout à me demander quels autres sens sont transformés. L’ouïe ? Luke Hunt a-t-il entendu tout ce qui s’est dit à l’extérieur ? Je tâche de ne pas détester les inhumains pour leur seule race mais leurs capacités sont souvent chiantes.
Je m’assieds. Je fixe Luke Hunt. Je suis impassible. Je pose les avant-bras sur la table et croise les doigts devant moi.
« Alors, monsieur Hunt, comptez-vous vous laisser faire ? »
Avant qu’elle ne parte, je vois Emy passer la tête par la porte pour me dire de ne pas me laisser faire et qu’on se reverrait. Je ne dis rien car je sais déjà que la méchante sorcière de l’ouest m’a à l'œil et j’attend qu’elle rentre de nouveau dans la salle. Elle m’a vu me transformer partiellement mais ne dit rien, elle vient s’installer devant moi. Impassible comme un mur de béton, même si je trouve le mur plus agréable qu’elle. Elle me pose une question qui ressemble vachement à une question piège. Elle me demande si je compte me laisser faire.
“Je vous ai déjà répondu, j’accepte de faire partie de ce que vous avez prévu de faire et je me soumet au SHIELD. Tout ce que je demande c’est que les actions prévues pour moi soient bien mises en œuvre. Peu importe ce que vous voulez de moi, vous connaissez mon passé de tueur et de militaire, couplé à mes capacités, je pourrais être 2 à 3 fois plus efficace qu’un agent du shield normal si je puis dire.”
Je fais une petite pause en gardant un contact visuel avec elle.
“Je serais votre pantin tant que vous respectez ce que j’ai demandé voilà ce que je vais faire.”
ANAPHORE
Alba Cervantes
Elijah Cervantes Hunt
Layana Cervantes Hunt
Lily Cervantes Hunt
Luke Hunt
Dina Rainston
Célestine Orchent Caelestis Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7 S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
« Alors, monsieur Hunt, comptez-vous vous laisser faire ?
- Je vous ai déjà répondu, déclare-t-il sans me faire cesser de le fixer, j’accepte de faire partie de ce que vous avez prévu de faire et je me soumets au SHIELD. »
Je le laisse terminer de parler avant d’agir. "Tout ce qu’il demande c’est que les actions prévues pour lui soient bien mises en œuvre", j’acquiesce. Suivi psychologique et biologique. C’est obligatoire considérant que c’est ce qui a été négocié lors de la reddition. Les spécificités de procédure pour les criminels surhumains héritées des Accords de Sokovie permettraient de contourner un vice de procédure mais la SHIELD tiendra parole. Quant au fait que "avec son passé de tueur et de militaire ajouté à ses capacités Luke Hunt puisse être deux à trois fois plus efficace qu’un agent du SHIELD normal, s’il puit dire"… sans doute puis-je lui apprendre à user de ses capacités pour l’être d’Emy Carthew. La valeur de la mutante en tient à son empathie, certains animaux comme les chiens ont un odorat si précis qu’ils peuvent sentir les émotions et les sentiments à travers les odeurs corporelles ainsi que déterminer si une personne ment ou non. C’est l’une des pistes à creuser.
Je soutiens le contact visuel avec les yeux inhumains. Je n’apprécie pas leur présence mais ils m’embêtent moins que d’autres points ; l’odorat et l’ouïe en premier lieu. Les yeux de Mystique me donnaient envie de les lui arracher pour m’en protéger. Ceux d’Hunt, non. Je les tolère.
« Je serais votre pantin tant que vous respectez ce que j’ai demandé voilà ce que je vais faire.
- Moins un pantin qu’un soldat, réponds-je avec impassibilité avant de rompre le contact pour me tourner vers mon fidèle attaché-case. La SHIELD a l’habitude de recruter des individus dotés de pouvoirs, indifféremment de leur nationalité. »
Natasha Romanoff travaillait pour le KGB avant d’être retournée par l’agent Barton et recrutée par la SHIELD. Il faut effectivement considérer que la mission première d’Hawkeye était de l’éliminer cependant cela témoigne des capacités d’adaptation de l’organisation.
« Le passif criminel est, en revanche, un problème, continue-je dans mon énoncé de fait tout en posant sur la table deux jeux de quelques feuilles agrafées. Certains individus couplent cependant leurs talents spéciaux à la volonté de se réinsérer. Comme vous. Je suis en charge d’un programme à leur intention. »
Je pousse les deux écrits pour qu’ils soient à portée de main de Luke Hunt. Il s’agit de deux exemplaires d’un même contrat, entre lui et la SHIELD. Après la section des partis prenants vient celle de la clause de confidentialité.
« Ce programme est secret. Dévoiler son existence vous fera exclure. Même à un agent de la SHIELD. Accomplir une action pouvant être qualifiée de délit ou de crime vous fera exclure. Faire preuve d’insubordination vous fera exclure. »
Une seconde. Deux secondes. Trois secondes.
« Vous faire exclure signifie la reprise de votre procédure d’emprisonnement telle qu’initiée et interrompue aujourd’hui. »
Il est possible de me voir comme la méchante de l’histoire : celle qui est intervenue après que les Justes aient arrêté un criminel et qui ait bloqué le travail de la Justice. Il est possible de me voir comme la gentille de l’histoire : celle qui est intervenue après qu’un criminel repentant ait été arrêté afin de lui offrir une voix pour se repentir. Je me vois comme pragmatique : Hunt a du potentiel et la volonté de se réinsérer, je lui offre sa chance de faire le second point tout en exploitant le premier. C’est aussi injuste qu’efficace. Que ceux qui veulent débattre de la moralité de mes actions le fassent sans moi.
« Lorsque vous aurez signé, vous recevrez un bracelet électronique. Nous vous relâcherons mais vous surveillerons constamment. Vous devrez également vous présenter ici même, au 1585 Broadway, trois fois par semaine. »
D’une main, j’attrape le rebord de ma veste de tailleur. De l’autre, je m’en vais chercher un stylo. Enfin, je le dépose entre Hunt et moi. Je n’arrive pas à me défaire de l’idée que, s’il voulait, il pourrait l’envoyer avec suffisamment de force et de précision pour me tuer. Il ne le fera pas car ça le condamnerait. L’idée n’en reste pas moins là. Je fais face à cette peur irrationnelle en me concentrant sur mon travail. J’ai l’habitude.
« L’une d’elle sera avec moi, pour le suivi de votre quotidien. L’autre d’elle sera avec moi, pour votre suivi biologique. La troisième sera avec un psychologue ou psychiatre commissionné par la SHIELD, afin d’assurer votre suivi psychologique. Les horaires sont à définir et pourront varier selon les besoins. »
Les Etats-Unis aidant, les horaires de travail ne sont guères restrictifs. Travailler dix heures par jours six jours sur sept n’est pas rare, même avec un seul emploi. Le pire que j’ai connu est le 95 heures par semaine, soit du 15h48 par jour. Les douze minutes manquantes sont la pause repas.
« Vous pourrez être appelé sans préavis et sans durée prédéterminée afin de remplir la partie du contrat où vous mettez vos compétences à notre disposition. Considérez cela comme une réserve militaire. Les raisons des convocations feront parti du briefing que je vous donnerais une fois ici. »
Je croise les doigts devant moi, reformant mon petit rempart manuel. Je me penche ensuite au-dessus de lui, fixant à nouveau Hunt dans les yeux.
Elle me laissa parler et prit la parole quand j’eu fini. Elle me dit que ce serait plus soldat que pantin mais cela se ressemblait pas mal pour moi. Elle m’expliqua ensuite un peu plus comment cela allait se passer. Elle m’expliqua que le SHIELD recrutait des individus dotés de pouvoirs peu importe la nationalité mais que le passé criminel était un problème. Mais elle éta it en charge d’un programme prévu pour réinsérer les individus aux talents spéciaux qui en avait vraiment l’envie.
Elle ne manqua pas de m’expliquer les conditions de ce programme et ils était honnête, je ne devais en parler a personne, ne pas faire de crime et ne pas faire preuve d’insubordination. Ce n’était pas tellement compliqué mais voila les règles du jeu. Je hochait la tête de temps en temps histoire qu’elle sache que je l’écoutais mais je ne dit rien. Je préférais la laisser parler plutôt que de l'interrompre toutes les deux secondes. Elle me rappela que faire une de ces choses entraînerait la reprise de mon arrestation.
Les règles étaient justes et compréhensibles. C’était peut être une garce mais elle était juste et honnête. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a mon respect et non ma sympathie.
Elle me dit ensuite qu' une fois la signature faite, je disposerais d’un bracelet électronique et que je serais surveillé constamment. Ainsi qu’une obligation de présence trois fois par semaine dans le lieu où j'étais actuellement. je la verrais deux fois pour suivi quotidien et biologique et une fois avec un psychologue ou psychiatre du SHIELD. Elle me dit aussi que je serais appelé à toute heure avec une obligation de venir quand ils auront besoin d’user de mes compétences.
Je l’avais laissé parler et ce n’est qu’après qu’elle me demande si nous étions au clairs que je pu parler sans la déranger.
“Les conditions sont justes et honnêtes. J’aurais plus pensé a du sang pour le pacte avec le diable mais je vais me contenter d’encre. Vous connaissez mon envie de réinsertion et ce que je veux faire alors vous savez déjà ce que je vais faire. Vous n’avez pas à vous inquiéter de si j’utiliserais ce stylo contre vous, ce serait me condamner et je ne suis pas bête à ce point.”
Je prends le stylo dans la main et signe les feuilles présentes devant moi.
“J’espère que vos psychologues sont prêts aux horreurs sinon il en faudra plusieurs. Et j’aurais juste une question, auriez vous une idée de cadeau pour votre sœur? Disons que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de m’excuser depuis la dernière fois.”
ANAPHORE
Alba Cervantes
Elijah Cervantes Hunt
Layana Cervantes Hunt
Lily Cervantes Hunt
Luke Hunt
Dina Rainston
Célestine Orchent Caelestis Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7 S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
Luke Hunt acquiesce, me signalant sa compréhension de l’épée de Damoclès qui se trouve au-dessus de lui. Je reste impassible. Je continue mes explications. Je les termine sur une question.
Difficile de ne pas sourire ou pouffer lorsqu’il est question que les conditions soient "justes et honnêtes". Je suis cependant capable de ne faire ni l’un ni l’autre. Je me retiens de lever les yeux au ciel quant au fait que Luke Hunt "aurait plus pensé à du sang pour le pacte avec le diable". D’une, l’engagement oral est tout aussi attesté que le contrat écrit dans les témoignages et les histoires de pactes avec des entités. De deux, le contrat n’est pas signé entre lui et moi. Il est signé entre lui et la SHIELD. Inutile d’énoncer cela. Sans doute aurait-il préféré la voie la plus sombre. La plus cinématographique. Je suis sûr de l’efficacité.
« Vous n’avez pas à vous inquiéter de si j’utiliserais ce stylo contre vous, ce serait me condamner et je ne suis pas bête à ce point. »
Cette déclaration m’amène à me crisper de la mâchoire aux doigts croisés en passant par l’entièreté du buste. Il sent ma peur. Alors même que j’ai au mieux verrouillée mon expression et que je m’entraine à la maitrise de moi face aux psychologues de la SHIELD. Il n’est pas à exclure que ses seules capacités d’observation soient responsables de cette constatation. Il est à espérer comme désespérer que ses capacités olfactives soient également impliquées. Cela permettrait de rendre obsolète "Emy" pour d’éventuels autres interrogatoires. Je tâche de me concentrer sur cela car le fait d’être percée à jour rend la peur plus grande encore. Heureusement qu’il n’est pas télépathe, sinon il comprendrait pourquoi.
Luke Hunt "espère que nos psychologues sont prêts aux horreurs sinon il en faudra plusieurs"… l’orgueil. Peut-être de la fierté dans ce qu’il a accompli d’horrible par le passé. Il ne faut pas oublier qu’on a affaire à un dérangé. Les psys détermineront jusqu’à quel point. Si aucun n’en veut, je m’en chargerai moi-même. Les événements du jour risquent de compromettre la collaboration avec Joseph Rowles et il faudra donc chercher d’autres experts en surhumains ; ce qui n’est pas la spécialité des autres psychologues de la SHIELD. Reste à déterminé si le facteur surhumain est si important que cela ou si Luke Hunt est seulement un malade mental. Et…
« Et j’aurais juste une question, auriez-vous une idée de cadeau pour votre sœur? Disons que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de m’excuser depuis la dernière fois. »
Des fleurs, c’est ce qu’on dépose sur les tombes.
Des fleurs stabilisées, elle adore en mettre partout.
Je plisse les yeux, la tension remontant jusqu’à eux comme s’en allant jusqu’à m’enserrer les tripes. C’est le moment où l’on voit si je parviens à gérer mon stress post-traumatique ou si je cède à la crise. Je n’arrive à me taire ou si j’entreprends de me faire du mal.
« Cette question n’est pas professionnelle, fais-je remarquer comme si cela n’avait pas été le thème d’Emy Carthew. L’un des contrats est pour vous, l’autre pour nous. »
Je tends la main malgré la crispation pour récupérer feuillets et stylo. Je ramène le second dans la poche de ma veste et les premiers dans mon attaché-case. Je sors de ce dernier le bracelet géolocalisé.
« Continuez dans votre bonne intelligence : ne bougez pas, intime-je avec sévérité alors que je me lève de ma chaise. C’est un ordre. »
C’est également un test : voir à quel point il prend des libertés avec les ordres donnés.
Je marche en tâchant de canaliser ma crispation dans mes doigts. Sur le bracelet. Mes bras restent à l’équerre, comme lorsqu’ils étaient posés en rempart sur le bureau. Mes épaules restent à l’extérieure, comme si j’étais au garde-à-vous. J’ai à gérer tant ma peur de Luke Hunt, que ce soit par l’inhumaine hybridation que par sa dangerosité propre, que le traumatisme de perte qui en est à l’origine. Cet interrogatoire aura été éprouvant. Merci "Emy". Foutre le bordel, se plaindre lorsqu’on lui promet que c’est bientôt fini, refoutre le bordel, se plaindre lorsqu’on lui dit que c’est fini, faire son bouquet final et partir. Merci Hunt. Faire tranquillement sa vie en appuyant là où cela fait mal à la moindre occasion. Désolée pour vous mais je vaux mieux que cela. Je ne cèderai pas.
Je contourne la table. L’hybride pourrait accoler une de ses mains à l’anneau présent sur la table pour retenir ses chaines. Cela lui offrirait suffisamment de distance avec l’autre main pour m’atteindre. Cela lui offrirait suffisamment de distance avec l’autre griffe pour m’atteindre. Mon intellect sait qu’il ne le fera pas. Ma peur est là. Ainsi déglutis-je alors que je m’accroupie aux pieds menottés de Luke Hunt. Ainsi déglutis-je alors que je lui passe le bracelet de cheville sans même prendre la peine de remonter son pantalon. Il pourra le faire tout seul, lorsque mains et jambes lui seront libérées. Le bracelet n’est pas collé à sa peau. Il s’allume cependant lorsque la boucle est verrouillée.
Je me relève. Tout est tendu chez moi. Mes yeux n’en sont pas moins prêts à soutenir le regard. Sans peur, nul courage. Je suis courageuse.
Je retourne à ma place. Sans m’assoir. Mes mains se posent sur l’attaché-case. Elles le referment.
Les horaires étaient à définir. C’est fait. Les galeries d’arts ouvrent entre 09AM et 11AM à New York, si ma mémoire est bonne. Cela fait une moyenne à 10AM et me laisse 66% de chance de ne pas perturber son travail civil. Si c’est le cas, tant pis.
« Des agents viendront vous détacher d’ici quelques minutes, conclus-je alors que je récupère mon attaché-case et me tourne vers Luke Hunt. Ils vous raccompagneront à la sortie du bâtiment. Bonne continuation et à vendredi. »
Je tourne les talons et m’en vais à mon tour vers la sortie. Ma journée continue et il me faut trouver le psychologue en charge du bilan à intégrer à l’Index. J’ai ce soir et demain comme délai.
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