Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

Partagez
 

 [Terminé] Dégénérescence

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Auteur & Message

CaelestisAgent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
Célestine Orchent
Célestine Orchent
Caelestis
Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7
S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.

Messages : 155

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Dégénérescence [Terminé] Dégénérescence - Page 2 EmptySam 15 Avr 2023 - 17:33




Dégénérescence

Lundi 28 Octobre – 11 : 06 A.M.

Lorsqu’on m’a contacté par téléphone, j’ai dit que les symptômes du manque ne m’intéressent pas. Je ne suis pas toxicologue et n’avais pas connaissance de la spécialité psychologique et psychiatrique qu’est la narcologie avant mes recherches. Parallèlement, la CISP et les CIM n’ont jamais eu à faire à la dégénérescence causée par les expériences des Héritiers. Les probabilités pour que les symptômes de sevrage correspondent à un syndrome de sevrage connu étaient infimes. Inutile de s’y intéresser, donc. Les techniciens ont néanmoins trouvé un parallèle : anxiété, tremblements, agitation, dépression, nausées et état de malaise comme base. Fièvre élevée, crise convulsives généralisées, déshydratation pouvant aboutir à un blocage des reins et des hallucinations comme symptômes graves. Une intensification des symptômes sur un à trois jours. Si les choses continuent à se comporter comme un syndrome de sevrage alcoolique, soit elles s’amélioreront après une semaine environ soit elles se développeront vers un trouble neurologique. La présence d’une crise convulsive suggère l’évolution vers un delirium tremens. Je ne blâme pas les employés du Raft pour l’absence de traitement. Tout d’abord, ils ignoraient les symptômes et donc la réponse à fournir. Ensuite, ils ne pouvaient savoir les complications éventuelles à ne pas laisser la nature faire les choses. Enfin, pourquoi s’embêter pour un déchet comme Joshua Jenkins ?

Pragmatiquement, l’Héritier a pour seule utilité sociétale l’étude de l’évolution de la greffe génétique. Le Sérum H est ce qui semble stabiliser la greffe et éviter qu’elle évolue en un cancer. Il faut donc prélever son ADN chaque jour et voir comment cela évolue. Qu’il s’agisse de récolter son urine ou son sang n’importe pas réellement ; tant que l’échantillon n’est pas contaminé parce qu’il a trainé quelque part. Sur le sol, par exemple. L’urine est là procédure standard pour les toxicomanes. Je ne pense pas que le personnel du Raft ne me tienne au courant de la réelle méthode employée pour la récolte. Nous ne servons pas la même organisation et je me contente d’analyser les rapports. Rapports dont la partie médicale a fait la mise en évidence de la similarité entre les syndromes suscités. Similarité qui m’a amenée à faire une demande de visite aujourd’hui.

Je m’attends moins à voir une diminution des symptômes que ceux du delirium : des anomalies des neurotransmetteurs et des troubles de la membrane cellulaire. Les troubles neuropsychiques pourront aller de l’anxiété, déjà présente, jusqu’à la confusion hallucinatoire ; avec des possibilités de réactions agressives ou auto-agressives. Les troubles végétatifs adrénergétiques, eux, continueront de s’accroitre ; tremblements, sueurs, tachycardies, hypertension artérielle, nausées, hyperthermie ; ainsi que des vomissements et des sueurs abondantes pouvant entrainer une déshydratation globale en quelques heures. Tout cela n’est pas réellement mon domaine et, en majorité, déjà apparus. Je suis plus familière des troubles des canaux calciques, puisqu’on en touche à la biologie cellulaire, sans posséder de grandes affinités avec. Je ne suis pas celle qui est passionnée par le vivant.

Mon soupir se transforme en un souffle grisâtre alors qu’il emporte la fumée de ma cigarette au sein de l’habitacle du Quinjet. Nous sommes en train de nous poser au Raft ainsi devrais-je voir Jenkins dans les prochaines minutes. Le pic plasmatique de nicotine des cigarettes étant atteint en environ neuf minutes, la molécule améliorera au mieux ma concentration et ma mémoire pour le début de l’entrevue. Celui du patch à mon bras est de dix-neuf minutes environ et je l’ai posé il y a cinq minutes. De quoi être au mieux pour les premières dix minutes de mon entretien. D’autant plus qu’il est aisé de sentir l’odeur qui m’accompagne mais impossible de voir le patch sous mon tailleur. Avec pantalon, évidemment. Je jette la cigarette puis l’écrase avec ma chaussure plate alors que je me lève de mon strapontin. Je resserre mon chignon roux puis récupère d’une main mon attaché-case. Son contenu est légèrement différent de la dernière fois, au cas où.

Jenkins me pose le même dilemme sur le mal ordinaire que Morgan Morbius en son temps. Contrairement au docteur, cependant, la valeur de l’Héritier réside principalement dans ses veines. Dans cette mutation artificielle qu’il a accepté que les siens lui infligent. Lui n’est qu’un sujet d’étude, tout comme il a été un sujet d’expérience pour son organisation.

Les agents du Raft qui auraient passé le test psychologique de Stanley Milgram, visant à évaluer le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime, auraient sans doute fini au sein des 62,5% des gens capables de mettre à mort quelqu’un si on leur en donne l’ordre. Pour rappel, l’expérience était présentée comme une étude scientifique de l'efficacité de la punition sur la mémorisation et avait trois participants. Un expérimentateur, qui représentait l'autorité, un élève, qui s'efforçait de mémoriser des listes de mots et recevait une décharge électrique en cas d'erreur, et un enseignant, qui dictait les mots à l'élève et vérifiait les réponses. En cas d'erreur, il envoyait la décharge électrique. L’objectif était de savoir jusqu’où l’enseignant ferait souffrir l’élève tant qu’il conservait l’approbation de l’expérimentateur. L'expérimentateur et l'élève étaient en réalité deux comédiens, ce qui a évité à plus de la moitié des participants de risquer l’homicide involontaire car ils étaient prêts à aller jusqu’au bout lorsque le système le leur demandait.

Je m’attends à voir Joshua Jenkins aux portes d’un trouble neurologique.
Je m’attends à voir les agents du Raft prêts à le laisser mourir.

La prise en charge d’un delirium tremens est une urgence multidisciplinaire. Une hospitalisation est indispensable, éventuellement en milieu spécialisé, dans une chambre au calme, faiblement éclairée et avec un minimum de stimulation. La contention physique est à éviter. Le Raft n’est pas en capacité de le sauver, même s’il le veut.

C’est pour cela que je suis là.

Au cas où.

La rampe du Quinjet s’abaisse sur les trois agents venus me remettre mon badge d’invité et m’escorter jusqu’à Jenkins. Deux sont en tenu d’intervention tandis que le troisième est en costume. Ce ne sont pas les mêmes que la dernière fois mais leur fonction est identique. Ainsi je les traite de la même manière. Ils sont des moyens, non des fins.

« Agents, salue-je sobrement de la tête avant d’entreprendre de descendre du véhicule. Où en est-ce ? »



 
Caelestis
Revenir en haut Aller en bas

Membre du S.W.O.R.D.
Joshua Jenkins
Joshua Jenkins
Membre du S.W.O.R.D.

Messages : 174

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Dégénérescence [Terminé] Dégénérescence - Page 2 EmptyDim 23 Avr 2023 - 14:36





Dégénérescence



[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Xr3o

Monsieur Kovacz approchait la cinquantaine. Dans sa jeunesse, il avait été agent de terrain pour le S.H.I.E.L.D., et parmi les plus efficaces, jusqu'à ce qu'une vilaine blessure à la jambe le retire du service actif. Il était par la suite devenu gardien au Raft et avait gravi les échelons, si l'on pouvait dire, jusqu'à être nommé directeur adjoint de la prison la plus sécurisée et la plus dangereuse affiliée aux Etats-Unis. C'était un homme rigide, durci par des années de service dans ce lieu isolé de tout.

Lorsque l'agent Orchent descendit du Quinjet, monsieur Kovacz était là pour l'accueillir, escorté de deux gardiens. Il effectua rapidement les mesures de vérification d'identité et d'autorisation de visite avant de lui remettre son badge d'invité d'une main, son autre main serrant par habitude la canne qui l'aidait à marcher et qui était devenue comme une extension de lui-même. Il salua la femme d'un protocolaire signe de tête. Pas de poignée de main, pas de contact, pas de sourire. Monsieur Kovacz n'était pas un homme tactile ni chaleureux.


« Agent Orchent. Je suis John Kovacz, directeur adjoint du Raft. L'état du détenu Jenkins continue de décliner. Si vous voulez bien nous suivre, je vous expliquerai tout cela en chemin. »


[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Pbbe

J'ouvre les yeux. Mes paupières me semblent lourdes. Tout tourne autour de moi. Je suis pris de nausées. J'ai tout juste le temps de me tourner sur le côté pour vomir sur le sol plutôt que sur ma couchette. Je ressens une vive douleur dans les côtes. Tout mon corps est endolori. Les enfoirés. Ils m'ont passé à tabac alors que j'étais inconscient.

Se lever est difficile, mais je m'y force pour atteindre le passe-plat. Je vide d'une traite le contenu du gobelet en carton sans que cela ne supprime pour autant la sensation de soif intense. Alors que je passe vers le fond de la cellule, ce que je croyais être un mur s'ouvre en coulissant pour me donner accès à une nouvelle pièce, constituée d'un toilette et d'une douche. Le message est clair. Je ne sortirai plus de cette cellule. Je n'aurai plus aucun contact avec qui que ce soit. Tenter d'attaquer les gardiens était stupide.

Les suées, les tremblements, les vertiges, les nausées, les migraines, sont devenus mon lot quotidien. On ne s'y habitue pas vraiment. Nettoyer mon vomi avec le papier toilette est une tâche laborieuse qui me demande beaucoup de temps et d'efforts. Je finis par m'effondrer sur ma couchette en gémissant, à bout de forces. Combien de temps vais-je encore tenir ?

Je suis tiré d'un demi-sommeil par un bruit étrange, comme des grattements ou des frottements au sol. Ca vient de sous le lit. Je me penche pour voir ce que c'est. La vision d'une masse sombre et grouillante me glace d'effroi. Des insectes. Des nuées de cafards, de scarabées, même d'araignées, semblent surgir en continu d'un trou invisible dans le plancher. Avant que je n'ai le temps de réagir, des centaines de ces bestioles grimpent sur le lit, jaillissent sur mon corps. Je hurle d'épouvante. Je me débats avec fureur. Je roule sur moi-même, tombe au sol, continue de rouler tout en m'époussetant furieusement pour tenter de les faire partir, mais ils sont de plus en plus nombreux. Tout le sol de la cellule est envahi d'insectes. J'essaie d'enlever ma combinaison, frénétiquement, mais cela ne sert à rien. Je les sens grouiller sur ma peau. Ils mordent, ils piquent, ils rongent. Ils passent sous ma peau ! Je les vois, horribles bosses immondes et mouvantes, parcourir ma chair sous mes bras. Je me griffe frénétiquement pour tenter de les faire sortir. Je hurle, hurle à pleins poumons. C'est un vrai cauchemar.



[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Xr3o

Alors que les trois hommes et la femme descendaient les escaliers les menant aux étages des prisonniers, monsieur Kovacz fit signe à l'un des gardiens qui sortit une tablette pour montrer un enregistrement vidéo de la cellule du détenu Jenkins. On le voyait, allongé sur son lit, se mettre soudainement à hurler de terreur, puis se débattre dans le vide avant de rouler au sol, de se frapper lui-même, de se griffer au sang. Monsieur Kovacz commenta la vidéo en même temps que l'agent Orchent la visionnait.

« Le médecin nous avait prévenus que le détenu Jenkins pouvait être soumis à des crises hallucinatoires. Il a fallu l'intervention de trois gardiens pour le maîtriser. Ils lui ont administré un sédatif et l'ont sanglé sur sa couchette pour éviter qu'il ne continue à s'auto-mutiler dans son délire. »

La voix de monsieur Kovacz n'exprimait aucune émotion particulière. Il se contentait de relater les faits. Ce n'était pas la première fois, loin de là, que l'un de ses détenus avait un comportement étrange et autodestructeur et perdait la raison. Il les gardait en vie dans la mesure du possible mais ne faisait pas grand cas de leur mal-être.


[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Pbbe

J'ouvre les yeux. Les insectes ont disparu. Ai-je seulement fait un mauvais rêve ? Cela paraissait si réel… Je tente de bouger. Je ne peux pas. Des sangles de contention sont fixées autour de mes poignets et de mes chevilles, enserrent mon torse et mes jambes. Des bandages sur mon avant-bras m'indiquent que ce n'était pas un cauchemar. Mais qu'est-ce qu'ils sont en train de me faire…

« Joshua … J…O…S…H…U…A … »

Je me crispe instantanément en reconnaissant la voix. Mon petit moineau. Elle est là. Adossée au mur de la cellule. Une flamme danse entre ses doigts. Elle m'observe avec un sourire triomphal et un regard empli de haine. La situation s'est inversée. Cette fois c'est moi qui suis à sa merci, attaché, sans défense, privé de mes capacités surhumaines.

« Tu m'as tout pris Joshua. Mais tu n'as même pas réussi à me tuer. Tu n'es qu'un déchet. Un bâtard d'assassin. Une vraie loque. Tu n'as plus rien d'humain.
Je t'avais prévenu Joshua. Je t'avais dit que tant que je vivrais, je chercherais à te tuer. Je t'ai juré que je te brûlerai jusqu’à ce qu’il ne reste de toi que des cendres. Il est grand temps de tenir cette promesse…
»

Je ne peux que la fusiller du regard alors que sa main enflammée se tend vers moi. Un jet de flammes jaillit et m'atteint en pleine poitrine. Je prends feu. Je me débats inutilement, je hurle, hurle à me casser la voix.


[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Xr3o

Alors qu'ils descendaient les dernières marches les menant à l'étage où le détenu Jenkins se trouvait, ils entendirent distinctement d'horribles hurlements. La voix du détenu Jenkins était déformée par la terreur et la souffrance, la rendant presque inhumaine. Monsieur Kovacz pinça ses lèvres et leva brièvement les yeux au ciel. Une autre crise. Il n'accéléra pas sa marche pour autant, s'avançant d'une démarche droite et sereine vers la cellule du détenu qui s'arrêta alors de beugler comme un goret que l'on égorge. Était-il mort ? Non. En revanche, la réaction de Jenkins arracha à monsieur Kovacz un haussement de sourcils surpris.


[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Pbbe

Tout s'arrête soudainement. Les flammes disparaissent. Mon petit moineau aussi. J'observe mon corps intact avec des yeux écarquillés de peur. Ma respiration est haletante, mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Je deviens fou. Mes gémissements horrifiés se muent en sanglots saccadés. Des larmes coulent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter.

J'ai souvenir de n'avoir pleuré que trois fois dans ma vie.
Lorsque j'avais quatre ans et que j'apprenais douloureusement, chute après chute, à faire du vélo sans roulettes. Père ne voulait pas que je pleure, alors j'avais cessé de pleurnicher.
Lorsque j'avais dix-sept ans et que Mère s'était effondrée dans mes bras en m'annonçant que Père était mort. Je m'étais autorisé à verser une larme, avant de jurer de reprendre son combat.
Lorsque j'avais vingt-deux ans et que les Héritiers m'avaient injecté le sérum pour la première fois. Je me souviens très bien de la douleur indescriptible, insoutenable, qui me poussait à espérer que tout s'arrête.

Cette sensation de désespoir, cette envie d'abandonner, de me laisser mourir, je la ressens à nouveau aujourd'hui. Je pleure comme un enfant, sans retenue. Je suis épuisé. Anéanti.

J'entends du bruit derrière la vitre de ma cellule. Encore une hallucination ? Non, cette fois c'est bien réel. Je me dévisse le cou pour parvenir à les percevoir. Quatre personnes se tiennent devant ma cellule et m'observent. Deux gardiens, dont celui que j'ai frappé à l'entrejambe, et un homme et une femme en costume. Des gens du S.H.I.E.L.D., probablement. Ils ont attendu que je sois brisé pour intervenir. Je les regarde, les yeux embués de larmes. Je réussis à arrêter de pleurer et les implore faiblement :


« Aidez-moi… ou achevez-moi… Je vous en supplie… »





L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Revenir en haut Aller en bas

CaelestisAgent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
Célestine Orchent
Célestine Orchent
Caelestis
Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7
S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.

Messages : 155

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Dégénérescence [Terminé] Dégénérescence - Page 2 EmptyDim 30 Avr 2023 - 17:10




Dégénérescence

J’acquiesce par mimétisme au signe de tête de l’agent principal du trio. Je laisse mon badge de la SHIELD être examiné puis le range avant d’avoir la délicatesse d’attacher le badge d’invité. J’écoute les présentations concises puis obtempère à la demande.

Je marche à son côté, entre lui et son escorte. Il m’a déjà dit que tout se déroule comme anticipé. L’Héritier périt par son héritage. Comme les autres. Le médecin du Raft a prévenu pour les crises hallucinatoires. Quid du reste ? Sédation et contention pour éviter l’automutilation. Impassible, je considère les probabilités que Jenkins survive. L’empathie n’a pas sa place dans cette discussion, ni chez le directeur adjoint ni chez moi. La compassion, elle, reste un point de contentieux philosophique. Elle est totalement absente chez l’agent Kovacz, sans quoi il ne ferait pas prendre le chemin le plus long vers notre objectif. L’ascenseur aurait été plus court que les escaliers. Reste à connaitre les raisons de ce choix. Les deux plus probables sont le besoin de temps pour ses explications, conséquemment plus longues que ce qu’un trajet automatisé aurait permis, et la répulsion à retourner voir ce qu’il reste d’un terroriste raciste. Gagner quelques minutes dans l’aggravation des symptômes de Jenkins me semblent hors de propos… cependant ce ne serait pas la première fois que du personnel de prison se montre malfaisant envers ses détenus. D’autant plus lorsque l’on sait que le Raft passerait immédiatement sous contrôle de l’une d’eux si Wanda Maximoff le décidait.

Aux échos des marches s’ajoutent ceux de la souffrance. Sur combien d’étages s’entendent-ils ? Combien d’autres détenus peuvent écouter le chant du cygne ? N’y a-t-il pas d’agitation de ce fait ? Peut-être est-ce là l’explication quant aux escaliers : l’ascenseur est déjà en usage ou gardé en réserve au cas où une intervention soit nécessaire. Contre Jenkins ou contre les autres créatures se trouvant ici. La réaction du directeur adjoint est intéressante : lassitude. La mienne, non : impassibilité. Tout ce qui se déroule ici c’est déjà déroulé dans mon esprit. Dans les grandes lignes du moins.

Qu’est-ce qui est le plus dérangeant ? Les hurlements de douleur et de terreur ou le silence qui les suit ? Mon choix va au second. Je ne pense pas qu’un membre du personnel du Raft ait eu la bonne idée d’à nouveau sédater l’Héritier ; que ce soit pour le faire taire ou pour lui épargner les tourments. Dans les deux cas, cela me dérange. Nous en sommes là.

Mes pieds s’alignent lorsqu’ils concluent mes pas. Les quatre marches d’escalier me séparent des barreaux puis de la vitre. Derrière celle-ci, le sol de la prison. A sa gauche, l’ombre du lit. Sur celui-ci, ce qu’il reste d’un monstre. En larmes et en sueurs. En contention et en hyperventilation. Les larmes cessent. L’hyperventilation cesse.

« Aidez-moi… ou achevez-moi… Je vous en supplie… »

Pitoyable.

Suffisamment pour me faire pitié. Je n’en exprime pas beaucoup. J’en exprime quand même.

« Votre médecin ne maitrise pas l’échelle CIWA-Ar, je suppose, demande-je posément au directeur adjoint du Raft, consciente qu’un médecin de garde d’une prison n’a que peu de raisons l’échelle d’évaluation clinique du sevrage d’alcool. Ouvrez la cellule, s’il vous plait. »

Il n’y a rien que Jenkins ne puisse faire contre moi, actuellement. Il n’y a que peu de choses que je puisse faire pour lui. La plus grande probabilité de réussite serait de prier Maximoff qu’elle vienne le guérir. Ou au moins le stabiliser pour qu’on puisse le guérir. Cela n’arrivera pas, cependant. Je préfère éviter qu’une telle entité connaisse mon existence et ma présence en ces lieux ; sous réserve que ce ne soit pas déjà le cas. J’ai peur. J’en suis certaine. J’ai peur.

Lorsque les barreaux comme la vitre me sont ouverts, j’entre néanmoins. Ma gorge est aussi serrée que mes entrailles mais mon visage se ferme autant qu’il y parvient. Je tourne le dos au lit et à l’alité pour ouvrir son tiroir de communication avec l’extérieur de la cellule ; par lequel les plateaux repas lui étaient passés, à l’époque où il pouvait les prendre lui-même. Cela m’offre le plan de travail nécessaire à poser mon attaché-case et à l’ouvrir. J’en sors une seringue.

« Oxazépam, énonce-je à l’attention du personnel du Raft. Anxiolytique, hypnotique, sédatif, anticonvulsivant et myorelaxant. Sans un professionnel pour connaitre le dosage… difficile de dire si ça va l’aider ou l’achever. »

On me reproche souvent de toucher à trop de choses. On est néanmoins satisfait de pouvoir m’utiliser pour tout. Connaitre les équivalences entre le score de l'échelle CIWA-Ar et les ml de benzodiazépines, qui incluent l’oxazépam, n’est d’aucune utilité lorsqu’on n’est pas capable d’évaluer l’intensité de l’agitation entre 0 et 67. Un score inférieur à 8 ou 10 n'a guère besoin d'être traité, et un supérieur à 15 implique une surveillance étroite avec une adaptation du traitement en conséquence. A combien était-on précédemment ? Et désormais que Jenkins se calme de lui-même ? Dois-je attendre que son état s’aggrave à nouveau ?

Calmement, je me détourne de mon attaché-case et de la seconde seringue qui s’y trouve.
Calmement, je m’en vais au côté du lit et au-dessus du visage de Jenkins.
Calmement, je baisse le mien pour le regarder.
Si tout se passe comme je le souhaite, c’est important.

« J’ignore si nous pouvons vous sauver de votre Héritage, monsieur Jenkins, lui dis-je doucement. Cependant, nous allons vous aider. Si possible à survivre. Si non, à partir en douceur. »

Ce sera forcément l’une des deux possibilités, même si les dégâts physiques et neurologiques du manque peuvent laisser à débattre la notion de "survivre". Sans parler du cancer. Joshua Jenkins et tous les mutants artificiels des Héritiers sont sans doute des martyrs aux yeux de leur secte. Ils n’ont pas vocation à survivre loin d’elle. Loin du sérum H.

Je récupère la perfusion destinée à lui fournir les 4 à 6 litres d’eau par jour ainsi que le potassium et les vitamines nécessaires à le réhydrater comme à corriger les troubles ioniques et hydroélectrolytiques ains qu’à éviter certains troubles neurologiques sévères. J’y adjoins la seringue. 10ml, pour commencer.

« J’ai besoin de calme et d’un éclairage faible, afin de le stimuler au minimum, demande-je à Kovacz. N’hésitez pas à retourner à vos occupations, directeur-adjoint. Je vais devoir le garder calme pendant au moins 4 heures pour que le delirium soit passé. »

Réussir à soigner le delirium tremens est la première étape. Ensuite, il faudra réhabituer l’organisme au Sérum H. Sans cela, nous n’aurons fait que repousser la date de péremption de l’Héritier Jenkins. C’est ce dont il s’agit : une date de péremption. Je suppose bien que les Héritiers n’auraient pas continuer de l’alimenter s’il avait atteint un âge de retraite. Je soupire par le nez, aussi discrètement que possible.



 
Caelestis
Revenir en haut Aller en bas

Disparu
Amahl Farouk
Amahl Farouk
Disparu

Messages : 134

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Dégénérescence [Terminé] Dégénérescence - Page 2 EmptyLun 15 Mai 2023 - 15:36




Dégénérescence

Nous y sommes.

Le dernier jour de cette descente aux enfers. Le dernier jour de cette semaine de manque. La caverne de cette histoire.

Si je suis désolé que l’on ait dû en arriver là, je comprends pleinement pourquoi cela a été fait. Malgré l’avancement de l’étude des symptômes de manque et leurs similarités avec ceux d’un manque alcoolique, rien n’indiquait qu’un traitement analogue à celui pour les anonymes qui se présentent pouvait fonctionner. Rien n’indiquait non plus que cela ne fonctionnerait pas : après tout, la molécule en manque n’influence pas le traitement, puisqu’elle est justement en manque. Il aurait parfaitement été possible de vous traiter, Joshua, afin de diminuer vos symptômes. Tout en étudiant l’éventuelle dégénérescence de votre ADN. Vous n’en valiez cependant pas la peine.

Pour une personne qui se refuse à faire du mal ordinaire, vous en faites énormément Célestine. Comme tout autre, vous avez vos illusions. Vos émotions émoussées sont aussi reposantes que votre esprit agité est fatigant. Cela vous amène à être dans la moyenne de fatigue lorsque vous ressentez malgré tout. Comme aujourd’hui.

Je suis en avance pour votre rendez-vous. Je me tiens au chevet de celui qui ignore tout, à présent. Sans plaisir, je regarde les restes d’un homme s’agiter. Le mouvement le moins difficile pour lui est la régurgitation. La pensée la plus facile pour lui est la réalisation. Oui, Joshua, ils vont ont tabassé. Tenter de sortir du Raft est d’ordinaire absurde. Dans l’état où vous vous trouviez, le qualificatif n’est qu’un euphémisme. La réaction des agressés, elle, a été à la mesure du défouloir que vous leur avez offert.

Debout, les mains dans les poches et la présence dans les strates basses de la dimension astrale sans pour autant être perceptible dans la physique, je vous suis des lunettes alors que vous essayer d’échapper à votre condition. Il n’est plus question de s’enfuir. Il est question de boire. La médecine considère qu’il faut entre 4 et 6 litres d’eau par jour à quelqu’un dans votre état. Je suis désolé mais le verre ne sera pas suffisant. Quant à la tentative de dignité que constitue le nettoyage de votre cellule malgré votre état, j’approuve. Oui, vous êtes désespéré. Oui, vous n’avez aucune raison de croire que vous sortirez jamais de cette cellule. Cependant, ce n’est pas une raison pour disparaitre comme un malpropre.

Vous avez un tel potentiel, malgré les Héritiers. J’ai bien fait de vous choisir, même si la mise en branle des événements vous concernant est poussive.

Toute aussi poussive que votre sommeil. Félicitations, Joshua. Vous êtes l’un des premiers fous dont je ne partage pas les hallucinations. Que cela soit parce que je partage l’esprit dudit fou ou parce que les capacités de télépathie responsables de la folie amènent les délires des autres dans ledit esprit. Cependant, s’il n’est pas agréable de devoir faire face aux réalités horrifiques de la folie, il n’est pas plus agréable de l’observer chez autrui. Mains dans les poches, je me connecte à votre esprit afin de ressentir. J’ai tant partagé de sensations similaires à celle que vous ressentez, Joshua, que j’y fais face de ma seule volonté. Certes, je n’ai qu’un écho de votre panique et de votre douleur mais je les sais vôtres. Que la crise arrive à présent n’importe pas réellement. Ce qu’il faut, c’est qu’elle ne réintervienne pas par la suite. Lorsque vous serez sous traitement. Ainsi j’étudie son mécanisme tout en me permettant d’étendre les échos qui raisonnent dans mon esprit jusqu’à l’équipe médicale qui va intervenir. Je souhaite que ses membres aient les rudiments du traitement qui permettra de vous sauver ; principalement la perfusion. Avec une assistance médicale correcte, vos chances de survie sont de 65% d’après les études de notre future amie commune. Autant dire qu’il va falloir jouer d’influence pour que vous ayez une assistance médicale rudimentaire.

Une perte de conscience. Je ne prends pas la peine de faire un mouvement avant de me rendre jusqu’à la baie d’atterrissage. Célestine, vous arrivez enfin.

Vous vous attendez à voir Joshua Jenkins aux portes d’un trouble neurologique.
Vous vous attendez à voir les agents du Raft prêts à le laisser mourir.

Vous n’allez pas être déçue.

Je vous accompagne, me glissant dans votre ombre et vos pensées pour stopper l’effort de la projection astrale. Je vous ressens et me surprend toujours de votre absence de dissonance cognitive. Le Raft est pire qu’une prison ou qu’un asile. C’est un parfait exemple de ce mal ordinaire que vous craignez, ma chère. Pas de population générale, alors même que les colliers inhibiteurs permettraient de la contrôler à l’instar de n’importe quelle autre institution d’isolement social. Pas de tentative d’accompagnement des détenus vers la réinsertion. Pas de traitement de leurs conditions. Un donjon. Une oubliette. Un lieu où on les laisse mourir, qu’il s’agisse de physiquement par l’absence de soin ou de psychologiquement par l’isolement. Lorsque l’on compare aux alternatives que le SHIELD avait envisagé, comme le Fridge, le Cube ou la Big House, on comprend à quel point l’US Navy et l’US Marshal Service sont anti-surhumains. Les droits de l’Homme n’ont pas, à leurs yeux, à être appliqués à ces êtres. Un jour, je pense que je manigancerais la destruction de ce lieu. J’ai déjà deux fils qui peuvent amener à un tel événement. Ce n’est cependant pas aujourd’hui.

Les cris.

A nouveau, je me lis à vous Joshua. Plus d’insectes. Ils ne reviendront pas. A la place, vous avez une fort jolie rousse. Kathleen Hope Hunter. Des informations que j’ai, elle est l’une des deux survivants de votre attaque de Londres. Récupérée par Stephen Strange puis par Charles Xavier. L’un s’est intéressé aux Masques qui la hantaient, l’autre non. Où est-elle, à présent ? Où est celle que sa haine envers vous pourrait consumer ? Tout comme votre connaissance de cette haine et votre cerveau en recherche d’explication à ce qui vous arrive vous consument vous. Vous lui avez tout pris, Joshua. Sauf la vie. Vous avez été la main des Héritiers dans cette histoire. Tout comme le SHIELD l’est envers vous. Un "déchet". Un "bâtard d’assassin". Une "vraie loque". Il est intéressant de vous voir prendre conscience du regard des autres sur vous. Vous pouvez donc être sauvé. Quant à ne plus rien avoir d’humain… l’Humanité ne se résume pas au meilleur mais aussi au pire. Vous avez connu un extrême, pour l’infliger comme vous le voir infliger. Maintenant, vous pouvez employer cela pour construire l’autre. Votre potentiel est là : beaucoup sont éduqués pour refuser la dangerosité, pour être désarmés. Ces gens-là sont-ils réellement "bons" parce qu’ils sont incapables d’être "mauvais" ? Au contraire, ne faudrait-il pas être capable de faire du mal et de choisir de faire du bien à la place pour être réellement bon ? L’incapable n’est-il pas simplement neutre ?

Tant de croyances voient les flammes comme purificatrices. Pour moi, elles sont la pire manière de mourir. La seule autre qui peut leur faire concurrence est la noyade… sachant que le facteur temps est important dans les deux tortures. Outre cette divagation, je suis conscient du véritable problème : plus vous êtes agité, moins vous avez de chance de survie. Célestine ne sera pas capable d’évaluer votre degré d’agitation. Je le sais aussi bien qu’elle. Alors j’interviens.

J’ai étudié les mécanismes de vos hallucinations précédemment et me sert de mes illusions télépathiques pour les contrôler. Contrôler la perception de votre réalité afin d’en faire disparaitre les flammes. Afin d’en faire disparaitre Kathleen. Afin de vous permettre de vous calmer. "Tout va bien" est un mensonge, indiscutablement, mais un mensonge salvateur.

Pleurez, Joshua. Dans nos jeunesses, on nous a appris qu’un homme ne le faisait pas car c’était un signe de faiblesse. Dans nos expériences, on a appris qu’il faut du courage pour admettre sa faiblesse. Sur les trois fois où vous avez pleuré, mon cher, l’une est une preuve de courage et l’autre fait suite à votre courage.

Le sérum vous a amené ici. Par deux fois. Lorsque les Héritiers vous l’ont injecté. Lorsque les Héritiers ne vous l’ont plus injecté. Nous revenons au début, Joshua. Au début de cette histoire. De ce chapitre de votre histoire. Votre voyage du héros se termine. Un nouveau commencera.

« Aidez-moi… ou achevez-moi… Je vous en supplie… »

Pitoyable, pensez-vous Célestine. Au sens premier du terme : à même de créer la pitié. La pitié est un sentiment qui rend sensible aux souffrances, au malheur d'autrui. Avec le temps et l’évolution des mentalités, elle a malheureusement été confondue avec un mépris apitoyé, voire dédaigneux et hautain. Vous êtes une habituée des deux dernières attitudes, ma chère, mais ce n’est pas elles que vous affichez.

Je n’ai pas besoin de vous répondre quant à la maitrise de l’échelle CIWA-Ar. Pas plus que le directeur adjoint du Raft. Vous le savez très bien. Je pourrais aller chercher l’information et revenir. Je pourrais vous former afin de sauver Joshua. Je ne le ferais pas plus maintenant que je ne l’ai pas fait avant. Ces réponses à vos questions n’entraineraient que plus de questions et je n’ai pas l’envie d’exciter votre crainte vis-à-vis des surhumains. Restons-en à nos discussions oniriques, où vous restez persuadée de parler seule. Tout comme les autres agents de l’ordre, vous faire prendre connaissance du Roi d’Ombre serait vous lancer sur une pente de paranoïa.

« J’ignore si nous pouvons vous sauver de votre Héritage, monsieur Jenkins. Cependant, nous allons vous aider. Si possible à survivre. Si non, à partir en douceur. »

Je partage ces mots qui sortent de ses lèvres, que je partage aussi. Elle a l’espoir, Joshua. J’ai la solution. Je suis la solution. Comme trop régulièrement lorsqu’on implique un criminel et une rousse jouant les infirmières, à la réflexion.

Le calme est demandé. Dans le son. Dans la luminosité. Dans les stimulations. C’est accordé car, outre l’absence de raison de refus, j’ajoute une raison d’accepter. Tout comme pour le départ. Du directeur, qui a mieux à faire. Des gardes, qui devraient certes surveiller cette invitée malgré la régularité de ses visites mais qui n’ont pas envie de faire les pets durant les quatre heures annoncées.

Vous resterez calme durant ces quatre heures, Joshua. Je vous le promets. Je vous promets même que vous ne garderez aucune séquelle neurologique.

Rendez-moi un service, Célestine. Récupérez du papier toilette. Penchez-vous sur le visage en sueur. Dissimulez l’objet que vous manipulez comme l’endroit sur lequel vous le manipulez à la caméra de sécurité. Approchez votre main du collier inhibiteur. Je sais que vous n’avez aucun moyen de connaitre le code mais ce n’est pas mon cas. Restez ainsi, à prendre soin, jusqu’à ce que j’ai fini.

Sans le collier inhibiteur, vous n’êtes plus une prison pour moi, Joshua. Ainsi vous rejoins-je. Ainsi prends-je le contrôle tout en vous laissant croire que vous l’avez. Ainsi canalise-je les énergies de l’Enfer afin de réparer les dégâts faits par votre manque ; à votre cerveau, du moins. Je ne toucherai pas aux dégâts qui se répareront seuls, comme ceux de votre passage à tabac, car, une fois encore, cela créerait plus de questions que de réponses. L’absence d’IRM, cependant, fait que vous serez simplement un miraculé ; sorti d’un prognostique vital engagé sans séquelles.

Inconsciemment, vous saurez.
Lorsque vous finirez par me faire face, vous saurez.

Vous me devez la vie.


RP terminé pour Amahl Farouk



The Shadow King

Code piqué à Eilee
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé



[Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Dégénérescence [Terminé] Dégénérescence - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé] Dégénérescence
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marvel World :: Earth and beyond :: La Terre :: Le Raft-
Sauter vers: