La nuit était déja tombée, annonçant la fin de l'été. Alors que les New-Yorkais vaquaient a leurs occupations, c'est une navette spatiale bien connu qui traversait le ciel, mais suffisamment haut et furtive pour ne pas attirer l'attention. Aux commandes de celle ci se trouvait Rocket, les mains un peu trop crispés sur les leviers de commandes, dans une attitude nerveuse.
A la place de ses combinaisons habituelles, il portait des vêtements civils plutôt élégant, ayant été bien conseillé par Greasy, malgré les railleries de celui ci: une chemise blanche, un pantalon de toile sombre, un gilet sans manche et une veste en cuir par dessus. Sur le siège du copilote se trouvait un bouquet de rose, rouges. C'était la fleuriste qui le lui avait conseiller, avec pour l'occasion un petit speech sur ce qu'elle avait appelé "le langage des roses".
De toute sa vie, Rocket était tombé amoureux deux fois par le passé: d'abord de Lylla, puis de Raven. Sentiment qu'il n'avais jamais avouer a la première, et quand a la seconde, il avait aussi laissé passer sa chance, par loyauté envers Quill. Concernant June, c'était le moment ou jamais de déclarer pour la première fois ses sentiments a quelqu'un, tout en craignant d'être rejeté. Comment le vivrait-il ? Mal, certainement. Mais personne ne vivait bien le fait de se prendre un râteau. Enfin, il survolait le groupement d'immeuble ou June logeait et décida de se poser sur un toit plat, choisissant l'emplacement avec soin: Pas de fenêtre de voisinage donnant sur celui ci, et dans une zone d'ombre. Une fois hors de la navette, il constata que celle ci se fondait dans l'obscurité. Parfait!
Son bouquet de roses entre les mains, Rocket avança avec une certaine hésitation. Après un peu d'escalade, il arriva a la fenêtre de June et suite a un temps de pause durant lequel il manqua de faire demi tour, il frappa trois coups au carreau pour attiré l'attention de la jeune femme...
Dire que le stress m’avait envahie était un doux euphémisme. Avec les échanges de messages que j’ai eu ces derniers temps avec Rocket, j’ai commencé à m’attacher à ce petit gardien protecteur. Je n’ai pas les mots exactes pour exprimer ce que je pouvais ressentir tant la douleur d’être séparée de lui, d’Ezekiel et de Bucky était forte. La confusion de mes états-d ‘âme se mêlant à la raison d’aider un ami à faire justice, j’avais accepté le sort qui m’était réservé.
Car oui, j’avais pris une décision qui ne serait pas facile à accepter et j’avais pris cette décision sans en parler à mes proches. L’avoué ce soir à Rocket serait pour moi une véritable épreuve et j’espère qu’il me soutiendra plus qu’il ne me le reprochera. Pour l'heure, je suis d'ores et déjà prête à partir, mon sac attendant dans l'entrée même si je suppose que je ne pourrais pas garder la plupart de mes affaires, d'où le fait de laisser les objets les plus précieux ici dans ce lieu, comme la peluche que j'avais gagné à la fête foraine avec Ezekiel ou encore les photos que j'avais fait avec Bucky lors d'une de nos soirées.
C’est alors que je suis dans la salle de bain en train de finir d’ajuster mes cheveux après m’être habillée pour la soirée que j’entends que l’on frappe non pas à la porte mais bien à la fenêtre. Un sourire se pose sur mes lèvres alors que je regarde en direction de celle-ci pour y apercevoir Rocket. Machinalement je me regarde une dernière fois dans le miroir pour ajuster mon chemisier bleu clair avant de quitter la pièce en faisant attention d’éteindre la lumière. Ma tenue est très simple puisque c’est un simple pantalon noir qui accompagne mon chemisier alors que je suis encore pied nus dans l’appartement que je travers en courant pour aller jusqu’à la fenêtre que j’ouvre avec le sourire aux lèvres :
« Rocket… Contente que tu aies pu venir. »
J’ouvre la fenêtre un peu plus grand afin qu’il puisse entrer sans difficulté avant de me reculer pour m’installer sur le canapé. Mon regard ne quittait pas le petit Gardien qui semblait aussi peu habitué que moi à ce genre de moment, ce genre de rendez-vous…
« Comment vas-tu ? C’était bien ton voyage dans l’espace ? »
Au moment ou June ouvrit la fenêtre pour le laisser entrer, Rocket s'y engouffra pour atterrir avec légèreté sur le sol de l'appartement. Et maintenant ? Devait-il sourire, dire ce qu'il avait sur le coeur des maintenant, donner le bouquet ou attendre encore ? Tout cela, il n'en savais rien. Il aurait sûrement du demander conseil a Quill, mais avait préférer éviter, ne voulant pas subir les railleries de ce dernier.
"Bonsoir June... tiens, c'est pour toi..."
Dit-il, hésitant, en lui tendant le bouquet de roses d'un beau rouge flamboyant. Pourquoi était-ce toujours si dur a dire ? tant pis, il ne le dirait pas, du moins, pas tout de suite. Il valait peut être mieux attendre le bon moment, le bon "feeling". Mais comment savoir ?
"je vais bien, la virée spatiale était mouvementé mais sympa. Et toi, du nouveau depuis la dernière fois ?"
Rocket vit du coin de l'œil le sac dans l'entrée, celui ci semblait prêt pour un départ, mais il ne fit pas de commentaire. Il remarqua malgré tout que l'appartement semblait plus vide que la dernière fois. Quelque chose avait changer. Cependant, le gardien préféra ne pas poser de question pour le moment, se disant que son mauvais pressentiment était sûremùent due au stress du rendez vous. A moins qu'il se soit fourvoyé en ce qui concerne le but de ce dernier ? Au vue de leurs derniers échanges par sms, Rocket s'était fait quelques films avec June, idéalisant cette rencontre. Mais au fond, n'était-il pas complétement a coté de la plaque avec son bouquet de roses et son look de playboy ? June devait a coup sure trouver tout cela ridicule...
Si je ne l’avais pas aperçu de prime abord, je n’eus aucun mal à voir le bouquet de fleur alors que la Gardien entrait dans mon appartement. D’abord surprise d’une telle attention, je souris tout naturellement à son cadeau lors qu’il me le tendit. Ce n’était pas quelque chose que j’avais l’habitude de recevoir et encore moins quelque chose que j’avais l’habitude de sentir. En prenant le bouquet, j’eu la sensation étrange de me sentir redevable envers lui alors que je sais pourtant que c’est simplement un cadeau pour me faire plaisir.
« Pour moi… Mer… Merci Rocket… »
Je plonge le nez entre les fleurs tout en fermant les yeux, savourant ce parfum délicat qui m’enivra instantanément. Je pourrais presqu’alors comprendre pourquoi les femmes aiment tant ce genre de cadeau. Je relève doucement les yeux pour croiser le regard de Rocket qui semble gêné alors que je suis comme enivrée par ce simple cadeau qui est sans l’un des premiers que l’on me fait. Je me lève alors doucement en allant vers ma petite cuisine.
« Je vais les mettre dans l’eau »
Tout en allant vers le coin cuisine pour tenter de trouver quelque chose qui pourrait fait office de vase, je lui demande si son voyage s’est bien dérouler. Sa réponse ne se fit pas attendre longtemps. Trouvant une bouteille en verre, je la remplis alors tout en entendant la suite. Quoi de nouveau pour moi… Hormis le fait que je m’apprêtais à foncer tête la première dans la gueule de l’Hydre, il n’y avait pas grand-chose de neuf. Mais comment lui annoncer cela ainsi… Et puis je voulais profiter de cette soirée pour passer du temps avec lui… une dernière fois.
« Je … J’ai revu un ami à moi qui a été agressé. Il allait mieux alors je suis allée lui rendre visite… »
Je me retourne et pose le vase de fortune sur la table avec les fleurs avant de m’asseoir à nouveau sur le canapé en glissant une jambe sous l’autre pour être plus à l’aise et directement tournée vers Rocket. Pourtant j’ai du mal à le regarder dans les yeux. Il m’intimide et en même temps, je suis bien à ses côtés. Sensation étrange que je ne parviens pas à comprendre vraiment.
« On a pas mal discuté et … C’est de ça que je voulais te parler aussi… »
Je laisse ma phrase en suspens pour avoir le temps de trouver les mots afin de dire à Rocket que je vais devoir partir sans savoir si je reviendrais en étant moi-même. Je m’attends à un reconditionnement drastique ou peut-être pire…
Bien qu'il soit nerveux à l'idée d'offrir les roses, Rocket se détendit un peu en voyant que June semblait les apprécier. Au moins, la fleuriste était de bons conseils. Une bonne chose, car cela lui faisait un bon point. Est-ce que tout les hommes étaient aussi nerveux avant un rendez voir ou était-ce seulement lui?
"Je suis content qu'elles te plaisent. J'ai hésiter, j'avais aucune idée des quelles prendre..."
Dit-il, en suivant la jeune femme des yeux lorsqu'elle mit les fleurs dans l'eau, utilisant une bouteille vide en guise de vase. Une fois positionné sur la table, le bouquet était du plus bel effet. Est-ce comme ça que Quill s'y prenais pour séduire? Était-ce vraiment aussi simple? Rocket en doutait fortement. Et la suite? Comment se passait la suite ? Il regretta sérieusement de ne pas avoir demander conseil à son frère d'arme qui pourtant maitrisait le sujet, par peur des railleries. Le seul au courent était Greasy, à qui il avait juste demandé des conseils pour la tenue. Celui ci l'avait bien chambré, mais de la part d'un semblable, c'était plus acceptable et moins blessant aux yeux de Rocket que les taquineries de Quill.
Première étape réussit. Rocket n'eu pas le temps de feflechir à la deuxième, car June entama la conversation. Elle avait revu un ami victime d'une agression. Il allait mieux. Elle voulait lui parler à elle sujet. Rocket essaya pendant un instant de cacher l'espèce de déception qui l'avait envahit. Il s'était fait des film trop vite, avait considerer les chose comme acquises, mais il y avait quelqu'un d'autre. Sans doute plus présentable, plus habile et certainement plus humain que lui, dans tout les sens du terme. Quelqu'un de mieux que lui
"Je vois, et bien... Tant mieux, c'est une bonne chose"
Répondit-il, en y mettant le plus de conviction qu'il le pouvait. Comment avait il pu croire un seul instant qu'il aurait une chance ? Foutaise! Qu'importe les efforts qu'il pouvait faire pour plaire, au vu de sa différence, il resterai toujours le dernier choix. Pourtant, même si l'envie de repartir se faisait sentir, Rocket décida de rester. June voulait lui parler de cet homme. En tant qu'ami, il avait pour devoir de l'écouter, malgré la pointe de jalousie qui le tenaillait et qu'il ravala avec peine
"Très bien, alors parles moi, je t'ecoute"
En voulait il a June? Non. Elle était libre d'aimer qui elle voulait. En voulait il a cet ami? Non plus. Lui non plus n'était pas responsable de cet attachement. C'était à lui même que Rocket en voulait, d'avoir cru en l'impossible, alors qu'au fond, il savait pértinement que ce rapprochement était trop beau pour être vrais. C'était la vie qui se chargeait de le remettre à sa juste place de simple bon copain. C'est du moins comme ça que Rocket voyait les choses...
Le bouquet de fleurs est pour moi une attention très touchante et surtout venant de Rocket. Je hume les fleurs qui même si elles sont coupées ont encore un doux parfum de fraîcheur. Voyant Rocket encore hésitant de savoir si cela me plaît, je le regarde doucement en souriant :
« Elles sont magnifiques, vraiment. »
M’éclipsant quelques instants pour mettre les fleurs dans l’eau, je restais néanmoins non loin de Rocket vu la petitesse de mon appartement. Je ne tarde pas à revenir aux côtés du gardien alors qu’il me demande comment je vais. Si je crains de devoir lui annoncer mon départ pour Hydra, je crains encore plus de ne plus le revoir. Ce n’est que la seconde fois que je le vois mais entre nos passifs aux surprenantes similitudes et l’attention remarquable dont il a fait preuve à mon égard, je ne peux que dire que j’apprécie sincèrement sa compagnie. Cependant, en tentant de m’exprimer je comprends que Rocket ressent une forme de tristesse et de jalousie et ce n’était pas du tout mon intention, bien au contraire.
Je me tourne alors plus vers lui, me mettant en tailleur sur le canapé pour mieux me tourner vers lui. Une de mes mains se pose alors sur sa patte tandis que je me reprends :
« Ce n’est qu’un ami auquel je tiens, il n’y a rien de plus. C’est ce qui lui ai arrivé qui importe… Je t’explique…. »
Je respire un peu mieux tout en conservant mon regard ancré dans les yeux de Rocket. J’ai besoin de son regard sur moi pour me sentir plus forte, plus courageuse. Comme si sa façon de me regarder renforçait la propre image que j’avais de moi.
« Il a été agressé et laissé pour mort. Heureusement, il s’en est sorti et je suis allée lui rendre visite plus tard, lorsqu’il allait mieux, du moins physiquement parlant. Il s’avérait qu’il faisait des cauchemars et lorsqu’il me les a racontés, j’ai compris ce qu’il avait vécu… … »
Je reprends ma respiration parce que la suite n’est pas évidente à avouer. Conservant mon regard dans celui du gardien et ma main posée sur sa patte, j’inspire longuement avant de reprendre :
« Il a été agressé par un agent d’Hydra, par mon patron en fait… J’ignore pourquoi il a fait cela à mon ami mais je crains à une représailles parce que justement il est un ami. Je sais qu’il traquera sans relâche Bucky et tous ceux que me sont proche… cela ne s’arrêtera pas, pas tant qu’il sera en vie… Alors… … »
Mes yeux dévient sur les bagages qui attendent près de la porte :
« Je vais retourner là-bas et le tuer de mes mains… »
Le ton est plus grave mais je le sais il est également plus déterminé. Je sais ce que je dois faire maintenant et personne ne pourra m'en empêcher... Même pas l'homme pour lequel j'ai une profonde affection qui est assis en face de moi...
Tendit que Rocket fulminait intérieurement contre sa propre stupidité et l'injustice de la vie, la main de June posée sur la sienne lui fit relever son regard vers elle, écoutant la suite, en se préparant au coup de grâce, mais..."Ce n’est qu’un ami auquel je tiens, il n’y a rien de plus." Cette réponse qui aurait du le rassurer lui laissa pourtant un arrière gout amer. "Qu'un ami" "juste un ami". Lui aussi, n'était "qu'un ami" alors qu'il aurait bien souvent espérer "plus". Pourquoi l'amitié devait elle avoir moins de valeur que l'amour ? C'était injuste, car c'était la seul chose que Rocket pouvait espérer obtenir des personnes que lui avait aimé d'amour par le passé. Cela semblait être encore le cas aujourd'hui avec June. Tout comme ce proche qui avait été agressé, il n'était sans doute "qu'un ami" aux yeux de la jeune femme, contrairement a ce qu'il avait pu s'imaginer.
"Je vois... tant mieux, si il est tiré d'affaire"
Rocket contenait tant bien que mal sa peine, sa déception et... sa jalousie ? car oui, il était jaloux. Jaloux de n'être "qu'un ami" alors qu'un jour ou l'autre, tôt ou tard, c'est un autre qui gagnerai l'amour de June, le gardien en était persuadé. Bien qu'il avait a son tour prit la main de la jeune femme, la sienne s'était crispée malgré lui. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Rocket avait toujours été jaloux. Il avait été jaloux de Greasy vis a vis de Lylla, il avait été jaloux de Quill vis a vis de Raven, et aujourd'hui, il était jaloux de l'éventuel futur amour de June, ou de cet ami que rien ne pourrai empêcher de devenir "plus que cela" dans un avenir plus ou moins proche.
June continua son récit. Son ami avait été agressé et laissé pour mort par un agent d'Hydra. Et lui alors? Il était tombé dans une embuscade avec Groot et tout deux ne s'en seraient pas sortit sans l'intervention de Bucky. Ce n'était pas une "agression", mais une tentative d'extermination. Juste retour des chose, étant donné les pertes massive qu'il avait lui même déja engendré chez Hydra, et lui et Groot ne s'en était pas si mal sortit, ne subissant que des blessures légères. Cette chance, c'est a Bucky qu'il la devait. A cet instant, c'est une envie brûlante de retourner en guerre contre l'organisation terroriste qui s'était emparé du gardien: "Je vais retourner là-bas et le tuer de mes mains…" Douche froide. Glaciale même. Restant un moment figé sur place, la mâchoire entrouverte sous le coup du choc, Rocket retira un peu trop brusquement sa main de celle de June, par crainte de la lui broyer sous le coup de la colère... ou du chagrin ? Lui même avait du mal a faire la différence a cet instant. Il ressentait en réalité les deux en même temps et tout bouillonnait en lui sans qu'il ne réagisse physiquement, jusqu'à ce qu'il semble retrouver l'usage de la parole:
"Tu n'es pas sérieuse ?! Je sais que je suis mal placé pour donné des leçons vu tout ce que j'ai fait exploser dans ma vie, mais tuer quelqu'un que tu connais de sang froid, c'est l'étape supérieur! Et si c'est toi qui te fais tuer, qu'est-ce qu'en pensera Bucky ?! Et ton ami qui se remet tout juste de son agression ?! Et moi...?"
Sur cette dernière interrogation, Rocket échoua a faire passer sa peine pour de la rage et fut malgré lui trahit par les larmes qui avaient commencé a ruisseler sur le pelage de ses joues, sans qu'il n'ait le temps de les cacher. Lorsqu'il s'en rendit compte, il se leva du canapé, tournant volontairement le dos a June
"J'imagine que quoi que je dise, tu ne changera pas d'avis, alors il vaut mieux que je m'en aille et qu'on oublie cette rencontre avant que ca ne devienne encore plus douloureux"
Il commenca a se diriger d'un pas précipité vers la fenêtre par laquelle il était rentré. Allait-elle le retenir ?
En parler à voix haute rendait toute ma démarche bien réelle. J’avais l’impression d’être inconsciente à l’idée de partir seule face à des agents d’Hydra bien plus entraînés et expérimentés que moi mais le fait est que je comptais sur l’appréciation de Charlie sur ma propre personne. Après toutes mes erreurs, il m’avait toujours gardé dans son équipe ce qui laissait entendre que j’avais un peu d’intérêt pour lui.
Tout comme la déception que je lis dans le regard de mon am… de Rocket en face de moi. Il semble à la fois résigné et triste et je n’aime pas ce que je ressens émanant de lui. Et puis, alors que mes mots résonnent dans mon appartement, je ressens sa colère. Envers moi ? Envers Hydra ? Envers mes aveux ? Je ne saurais le dire vraiment mais, le fait qu’il retire sa patte avec violence me toucha et ses mots encore plus.
Oui c’était passer à l’étape supérieure, oui c’était me mettre en danger, oui c’était un point de non retour mais c’était aussi ma chance d’être libre et de pouvoir obtenir la paix une fois pour toute. Cependant avant même que je ne puisse expliquer tout cela au gardien, il se détourna du canapé pour me tourner le dos…
Et lui? Lui serait peut-être mon unique raison de ne pas faire cela et en même temps il était justement la raison qui m’avait poussé à prendre cette décision. C’était également pour cette raison que je l’avais appelée lui.
“Rocket, non, restes… S’il te plaît…”
J’avais attrapé sa main en même temps pour le retenir auprès de moi. Tirant légèrement dessus pour qu’il se tourne à nouveau vers moi, il pourrait ainsi voir que des larmes avaient également coulées sur mes joues sans que je ne m’en sois rendue compte.
“J’ai besoin de toi… Besoin de ton approbation, besoin que tu me soutiennes parce que… parce que…”
Baissant les yeux par timidité ou par réflexe d’un aveu de faiblesse, je prononce les derniers mots dans un murmure :
“Parce que je tiens à toi…”
Conservant mes mains sur lui, je me confiais à nouveau :
“Je pense que si j’y retourne cela pourrait être la clé de ma liberté. La clé pour que je sois heureuse et libre de faire ce que je veux et avec qui je le veux… Avec toi…”
Ces deux derniers mots furent prononcés avec une timidité certaine mais j’avais relevé mon regard vers lui pour lui faire comprendre qu’il avait une place particulière pour moi.
Dire que Rocket avait mal prit l'annonce de June était un euphémisme: à cet instant, il était plus furieux que jamais contre lui même d'être ce qu'il est, d'avoir cru en l'impossible. De ne pas être assez bien. C'est pour ne pas exploser devant la jeune femme que le gardien voulut partir, pour ne pas dire prendre la fuite, en laissant derrière lui son stupide bouquet de roses et ses illusions brisées. Mais il sentit à ce moment la main de June se refermer sur la sienne et l'attirer vers elle. Leurs regard se croiserent. Elle pleurait. Lui aussi. Un temps de silence qui en disait long, avant que Rocket ne prenne la parole, d'un ton maussade:
"Je ne peux pas approuver et je suis sûre que Bucky n'approuverait pas non plus!
"Parce que je tiens à toi." Ce simple aveu avait eu l'effet de faire retomber la rage autodestructrice qui bouillonnait en lui depuis la révélation. A sa place, le petit corp crispé et nerveux de Rocket se détendit, au point de sembler s'affaisser sur lui même, comme vidée de toute vitalité. Levant les yeux vers la jeune femme pour la regarder à travers les larmes qu'il retenait avec peine, les mot qui avaient suivis étaient a peine murmurés:
"Moi aussi. C'est pour ça que je ne veux pas que tu retournes la bas. Je pourrais les combattre et vous protéger tous, toi, ton ami, Bucky... je me suis déjà battu contre eux, avec un peu de préparation, je nous en debarasse en moins de deux!"
Il s'embalait. Lui, petit alien de laboratoire de naissance inconnu était en train de promettre de se dresser seul contre toute une organisation terroriste, dans le seul but de garder auprès de lui celle qui, par quelques échanges de message, lui avait fait croire en l'amour. Celle pour qui il avait fait un si gros effort vestimentaire et pour qui il avait trouvé le courage d'aller acheter un bouquet de rose. “Je pense que si j’y retourne cela pourrait être la clé de ma liberté. La clé pour que je sois heureuse et libre de faire ce que je veux et avec qui je le veux… Avec toi…”. Avec lui. Elle ne le rejetait pas. Elle ne se moquait pas de lui. Pendant un instant, Rocket s'imagina une vie aux côtés de June. Sur terre, dans l'espace, partout où il était possible d'aller. Un doux rêve, bien trop doux pour être vrais. A tel point que le gardien abandonna ses fantasmes hydilliques. Cela ne lui apporterait encore une fois que désillusion et souffrance. A croire qu'il était destiné à cela.
"Et si tu ne reviens pas?"
Si elle ne revenait pas, Rocket savait au fond de lui que la perte serait à la hauteur des illusions dont il s'était bercé les derniers semaines. C'était un amour impossible, défendu. Et bon sang, cela faisait toujours aussi mal à l'intérieur.
Dire ce que l’on ressent n’est jamais simple, surtout quand le temps joue contre nous, quand l’on sent que l’ombre est prête à s’abattre sur nous et que l’on sait que dès lors que l’on aura fait ce choix, il n’y aura plus aucun retour en arrière possible. Mais j’avais fait ce choix, ces choix. Celui de demander à rocket de venir me voir pour lui confier mon plan et que même s’il n’était pas d’accord, mon choix était fait et que rien ne pourrait m’en empêcher. Mais j’avais également fait le choix de le retenir pour lui dire ce que je ressentais pour lui parce que oui Rocket comptait pour moi malgré qu’il ne soit pas humain, malgré que nous ne nous connaissions pas depuis très longtemps, malgré tout, il comptait pour moi et j’avais fait le choix de lui dire parce que je pensais qu’il fallait qu’il le sache.
Non il n’approuvait pas et en même temps, mon plan était suffisamment fou pour comprendre qu’il ne pourrait pas approuver cela. C’était normal et légitime venant de lui mais j’avais pourtant besoin de savoir que, malgré la folie de ce plan, il me soutenait. Plongeant mes yeux dans les siens, je bois ses paroles et sourit même lorsqu’il parle de partir seul contre l’hydre toute entière juste pour moi. Ma main se resserre un peu plus sur sa patte et mon autre main vient alors se poser sur sa joue :
« Non Rocket, je ne veux surtout pas que tu risques ta vie pour la mienne. Je sais que tu pourrais te battre ainsi éternellement mais n’en n’as-tu pas marre de te battre continuellement. Là je te parle de gagner ma liberté et que je sois délivrée d’hydra pour toujours, et ce n’est pas de l’extérieur que je pourrais le faire mais bien de l’intérieur. »
Je continue alors de me confier à Rocket, gardant la même position et cet air déterminé sur mon visage. Il est ma force et je suis encore plus motivée à faire tout ce là pour moi, pour lui, pour un potentiel « nous ». La dernière question de Rocket me fit mal. Je sentais parfaitement sa peine, sa douleur, sa résignation alors je me devais de trouver les bons mots. Baissant les yeux vers nos mains entrelacées, je commençais à parler :
« Je vais revenir Rocket… Je vais revenir parce que je veux croire en un Happy End. … et… »
Je relevais mes yeux vers lui sans retenir la larme qui coulait sur ma joue :
« Et… si je n’ai pas le droit à ce happy End… Je veux que tu saches que quoi qu’il m’arrive, quoi qu’ils me fassent, je ne t’oublierais pas Rocket. Jamais… »
Je me baissais alors pour le prendre dans mes bras et ajouter dans un murmure alors que mes bras s’enroulaient autour de lui :
« Si je ne reviens pas, tu pourras venir me chercher et tout faire péter mais Rocket… Je ne t’oublierais jamais. »
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