Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Il arrive un moment dans sa vie ou l'on faisait face à ses responsabilités et face à ses erreurs. Ce moment était arrivé pour toi. Tu te trouves au cimetière de Woodlawn, non loin du New-York Botanical Garden. Cet endroit funéraire était plutôt grand, mais tu savais pertinemment où te diriger. Ton visage était fermé et ta main restait serré sur ton sac. Il faisait plutôt un temps nuageux, cependant les personnes qui étaient également présentes dans le cimetière pouvaient voir quelques éclaircis. Ces personnes étaient éparpillées dans différents endroits, occupé à pleurer leurs morts ou à rester silencieux eux aussi. Ton chemin se termine alors vers une tombe, plutôt modeste, mais qui avait le mérite d'être nettoyés. Quelques fleurs étaient restées dessus et continuaient à être également entretenus, ne manquant pas d'approvisionnement d'eau. Sur la pierre tombale, il était inscrit : « à la mémoire de Shane Whyte 2006-2024 »

« Salut mon grand… »

Personne ne te répond, les morts restent silencieux eux aussi. Ton cœur se noue de mélancolie et tu poses alors ton sac à tes côtés. C'est un moment important pour toi, tu te devais d'être ici à te recueillir envers ton ancien élève. Lui qui avait tellement de potentiel, lui que tu affectionnais tant et lui qui ne méritait pas de subir le baiser de la faucheuse, si jeune. Tu t'assois en tailleur et les éclaircis qui étaient là au début commence petit à petit à disparaitre. Ton inconscient commence à chagriner et c'est l'atmosphère qui semble t'accompagner dans tes pensées fugaces. Tu ne t'en rends pas forcément compte, tu es trop absorbé par tes pensées. Tu te revois présente dans ce cimetière lors des funérailles, tu te vois inconsolable dans les bras de tes collègues de travail, de tes amis et de ta famille de cœur. Ton regard revient sur la pierre tombale et tu te forces à sourire. Il faut aller de l'avant et éviter de sombrer dans la tristesse.

« J'suis allé au Kenya dis-toi ! T'aurais aimé, j'pense… » Tu sors de ton sac un collier traditionnel africain, que tu poses sur la tombe. « C'est le chef d'un village qui me l'a offert. C'est dans le but de t'accompagner dans n'importe quel endroit où tu iras ! Selon lui, ce collier apporte sagesse et des précieuses indications sur le chemin que tu dois parcourir ! »

Encore une fois, il n'y a personne qui te répond. Tu parlais toute seule, mais tu en avais terriblement besoin. Tu faisais comme s'il était là-haut à t'écouter. Néanmoins, le silence te ramène à la triste réalité. Il n'est plus là… Tu n'aurais jamais dû le laisser partir, tu aurais dû être présente pour le protéger des autres et tu aurais dû être présente pour le protéger de lui-même. Les choses tragiques vont si vite. On ne peut jamais se préparer au pire. Lorsqu'on t'a annoncé son décès, tu ne pouvais pas y croire. Ce n'était pas possible ! Shane était destiné à devenir un brillant enseignant qui comprenait la récompense du labeur. Lui qui était parti de rien, cela aurait été une véritable victoire de le voir se hisser dans l'enseignement. Cependant, le destin est capricieux et il en avait choisi autrement. C'est pour cela que tu ne mérites pas d'être professeur, tu as laissé le destin agir de la plus mauvaise des manières.

« Si tu savais comme tu me manques… »

Une goutte, deux gouttes et puis la pluie finit par tomber par l'impulsion de tes émotions. C'était une fine averse qui n'avait rien de dangereux, mais qui pouvait être surprenante aux vues des annonce de la météo qui disait que le temps ne serait que nuageux. « Il faut rentrer, il commence à pleuvoir… » Les gens qui étaient présents dans ce cimetière partent rapidement en voyant l'averse tombé, mais toi tu t'obstines à rester, ne te rendant pas compte de l'eau qui tombait sur ton corps et sur tes vêtements. C'était comme si le ciel avait décidé de pleurer avec toi la mort de ton ancien élève.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Le tumulte de tes pensées te fait presque perdre pied avec la réalité. Tu ne t'étais même pas rendu compte que tu avais invoqué une précipitation par la simple peine de ton inconscient. Tu te voyais en cours particulier avec Shane, lui qui te posait des questions et toi qui tentais de répondre à chacune de ses interrogations, notamment sur la nature de ses pouvoirs et sur son avenir au sein de l'institut Xavier. Il s'agissait là d'un souvenir heureux, mais qui faisait d'autant plus mal, car tu sais que tout cela est derrière toi désormais. Le temps est un animal indomptable qui continu sa course indéfiniment, on est à chaque fois surpris de la vitesse des heures, des jours, des mois et parfois même des années. Pour ce qui est de toi, tu croyais que c'était hier que tu faisais cour au jeune mutant, mais en réalité le sablier a laissé couler bien du sable depuis. Tout à coup tu sentais comme une ombre se placer au-dessus de ta tête. Quelqu'un venait de te protéger à l'aide d'un parapluie.

« Ah… Je ne m’en étais pas rendue compte… »

Ta coupe à l'iroquoise était rabaissé à cause de la lourdeur et de l'humidité de l'eau. Tu étais toujours assise en tailleur et une voix te conseilla de ne pas rester sous cette précipitation, que tu risquais d'avoir froid. Tu bascules alors ta tête derrière ton interlocuteur. Il s'agissait là d'un homme vêtu de noir, les cheveux mi-longs et la barbe étaient de la même couleur. Lorsque ton regard rentre en contact avec le sien, le bienfaiteur pouvait voir un visage triste avec des larmes qui coulaient sur tes joues. Tu ne l'avais pas remarqué, ça aussi. L'homme pouvait également apercevoir quelque chose de plus troublant, ton absence d'iris et la blancheur de tes pupilles. Mince, c'était pour cela que la pluie tombait ? Tu prends alors un instant pour tenter de redonner un éclaircit au temps, mais rien n'y fait. Ta tristesse était trop grande et la pluie continuait à tomber. Malheur, s'il y a bien une chose que tu devais éviter, c'était de révéler ta nature au premier inconnu.

« J’suis désolée… Normalement quand je me concentre suffisamment ça s’arrête, mais là ça ne veut pas. J’veux de mal à personne… »

En effet, ta tristesse avait du mal à être consolée. Normalement, il fallait que tu faces le vide dans ton esprit pour rétablir le cours normal de la météo, mais à cet instant précis, tu n'avais pas le cœur à l'ouvrage. Tu bascules alors à nouveau ta tête en face de la tombe de ton élève et tu la baisses légèrement pour espérer que d'autres personnes ne voient pas la lueur fantomatique de tes yeux. Toi qui pensais être isolée et tranquille dans tes réflexions, voilà qu'un homme souhaite t'être salvateur. Non pas que son action était mauvaise loin de là, c'était même une chose rare de voir quelqu'un aider son prochain dans un monde qui prône l'individualisme. Cependant, beaucoup de gens n'appréciaient pas les mutants et celui qui voulait t'aider au début, finirait sans doute pas crainte de t'insulter ou même de te dénoncer. Tu aurais souhaité partir au début pour éviter de faire plus de vagues, mais cela faisait si longtemps que tu voulais te recueillir sur la tombe du défunt électrokinésiste que tu ne souhaitais pas t'en aller de ce cimetière tout de suite.

« Écoutez, j'veux pas d'problèmes… » Dis-tu en ayant toujours la tête baissée. « Si vous ne portez pas les miens dans votre cœur et si vous voulez m'insulter de sale monstre alors faites-le si ça vous défoule. Par contre, laissez-moi tranquille. Après tout même un monstre a le droit de pleurer ses morts…»

La haine envers les porteurs du gène X était bien réelle. Tu ne savais pas qu'elle était la position de l'homme au parapluie face à ta véritable nature. Néanmoins, si d'aventure il souhaitait t'insulter verbalement tu n'aurais aucune opposition à lui apporter. D'ordinaire, tu étais quelqu'un qui ne se laissait pas marcher dessus, mais là tu n'avais que faire du jugement des autres.

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Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Si une couleur devait représenter ton interlocuteur, ce serait sans aucun doute le noir. Il te fait penser aux hommes de mains dans les films qui ne parlent pas beaucoup, mais qui agissent. Cependant, ce qui allait arriver te surprendrait sans aucun doute. Le mystérieux personnage affirme que nul homme ou femme ne devrait être insultée sur sa véritable nature, que ce n'est pas lui qui allait te dire de vilaines paroles et que cela serait même hypocrite de sa part. Tu entends ses mots et tu écarquilles les yeux de surprise. L'homme se baisse à ton niveau et te montre, lui aussi sa véritable nature. Ses yeux deviennent d'un jaune or et il te montre également qu'il a du mal à se maîtriser. En effet, le mutant te montre sa main ou des griffes bestiales pouvaient apparaitre sur le bout de ses doigts. Sa mutation ressemblerait presque à celle de Logan, dans le sens animal du terme. Par soucis de discrétion, il range sa main dans sa poche, là où elle devait rester caché.

« Excusez-moi si j’avais su je ne… »

Tu ne lui aurais pas parlé de cette manière ? Tu n'aurais pas été sur la défensive. Tu es à fleur de peau et tu n'as pas tellement le courage de terminer ta phrase. L'homme-griffe doit sans doute comprendre. Celui-ci tente alors de t'expliquer que vos pouvoirs sont en adéquations avec vos sentiments et vos émotions, lorsque vous vous trouvez dans un lieu comme les cimetières, votre ressentiment éclate et laisse place à vos capacités qui échappent alors à votre vigilance. C'était le cas pour toi avec cette pluie que tu avais appelée sans même t'en rendre compte. L'homme au parapluie semble être avisé et semble posséder de l'expérience sur les capacités de la mutation. Tu termines de l'écouter pour diriger à nouveau ton regard sur la pierre tombale. Des émotions, tu en avais en réserve et cela depuis un petit moment déjà. La tristesse, le chagrin et l'amertume en étaient d'ailleurs la sainte trinité.

« Ouais… Les morts gouvernent les vivants à ce que l’on dit… »

Il s'agissait en réalité d'une phrase d'Auguste Comte qui affirmait que les morts étaient dépossédées de leur bien matériel, mais qui influaient toujours sur les décisions des mortels par le souvenir qu'ils ont transmis au cours de leurs vies. Tu n'étais pas une grande spécialiste de la philosophie, mais un bref moment de lecture à l'institut a tout de même réussi à te marquer. Jamais, oh grand jamais tu n'aurais pensée ressortir cette phrase un jour et certainement pas dans ces conditions. Rapidement tu te poses des questions sur le mutant qui était à tes côtés. Souhaite-t-il vraiment t'aider ou est-ce qu'il a un intérêt à le faire ? Tu es méfiante, mais en même temps l'homme inspire étrangement confiance. Il n'arrive pas non plus à maîtriser son pouvoir, ce qui veux dire qu'il est submergé par ses propres émotions. D'ordinaire, tu souhaitais rester seule face à ton deuil. Cependant, rien ne t'empêche de le partager avec quelqu'un d'autre, le temps d'un petit moment. Qui sait ? Peut-être que cela te fera du bien.

« Vous êtes venu voir quelqu’un vous aussi ? »

L’homme au parapluie n’était pas obligé de tout te dévoiler, mais après tout c’était lui qui était venu te voir et non l’inverse. Si tu ne souhaitais pas être indiscrète, tu n’allais pas non plus éviter les sujets en marchant sur des œufs continuellement. La confiance se fait dans un double sens et s’il ne souhaitait pas en parler et bien il pourrait se contenter d’esquiver le sujet, dans ce cas tu ferais de même.

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Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Rester sur la défensive et ne pas accorder sa confiance à n'importe qui. C'était une chose que tu avais apprise dès ton plus jeune âge pour te protéger face à un monde où tout le monde n'est pas forcément gentil ou bienveillant. L'homme derrière toi ne te tenait pas rigueur de ta position méfiante, bien au contraire. Lui aussi devait avoir appris à se préserver. De plus, l'homme au parapluie prend le temps de te répondre sur ta question. Il s'agissait là d'une vendetta contre lui et l'une de ses amies. Lorsqu'il observa la tombe située un peu plus loin tu ne pouvais pas t'empêcher de le suivre du regard. Tu n'es pas la seule à avoir perdu des êtres qui t'étaient chères. L'histoire est tragique pour bien des personnes et tu ne fais pas exception à la règle. C'était quelque chose qui te rassurait en quelque sorte. De savoir que tu n'étais pas la seule à éprouver de la peine. C'était un sentiment qui pouvait être considéré comme étant égoïste, mais c'est ce que tu ressentais à l'heure actuelle.

« Toutes mes condoléances… »

Cette phrase n'était pas très utile en soi. Elle était censée permettre d'adoucir la peine d'un individu, mais en réalité le commun des mortels la disait, car ils ne savaient pas ce qu'ils pourraient dire d'autre. C'était une de ces phrases bateau que l'on prononçait lorsque l'on ne savait pas quoi dire comme « ça va ? ». Tes yeux qui continuaient à être d'une blancheur livide se froncèrent de surprise lorsque tu entendais que ton interlocuteur c'était promis de ne plus jamais tuer. Après tout, il n'y a pas de quoi être surprise. Toi aussi tu as eu ta période sombre où tu œuvrais pour la gloire d'un mutant dangereux. À l'entendre, lui aussi a dû passer un cap dans son existence et c'était une bonne chose. Une question vient alors se glisser sur la table. Ce qui était arrivé à Shane ? Tu aurais pu lui dire que c'est privé, qu'il n'a pas le droit de savoir… Cependant, l'individu t'avait accordé sa confiance alors tu pourrais lui rendre la pareille. De plus, tu n'as plus tellement la force de garder tout cela pour toi.

« La presse avait parlée d'une guerre des gangs dans le Bronx… Le quartier était considéré comme particulièrement infréquentable à ce moment-là. Shane a été pris dans cette spirale infernal et il a été abattu par une balle dans la poitrine. » Tu respires comme tu le peux, ces explications ne sont pas faciles à dire sans que l'émotion déborde. « On m'a révélé qu'à un certain moment, Shane n'était plus lui-même… Il avait changé et avait été déconnecté de la réalité... On ne m'a rien dit de plus, on a voulu me préserver. »

Normalement, c'est Hank qui écoutait tes peines et tes questionnements. C'était avec lui que tu te confiais le plus. Cependant, tu étais partie et malgré les nombreux mél et échanges pour garder le contact avec ton « intello préféré » tu n'avais plus grands mondes avec qui dialoguer. Pour le moment, il y a cet homme dont tu ne connais pas grand-chose. En revanche, tu sens bien que c'est quelqu'un d'honnête et qui cherche réellement à t'aider ou à t'accompagner dans cette épreuve. Quelle belle mentalité que la sienne. Perdre son ami et éprouver le désarroi, mais ne pas oublier d'aider son prochain malgré la tristesse. S'il s'est promis qu'il ne tuera plus jamais, c'est qu'il l'avait déjà fait sans aucun doute. Cependant, il s'agit là d'une personne qui a semblerait -il tourner la page. Même si, il allait falloir éclaircir cette histoire de meurtre un jour. Car, tout le monde doit payer pour ses actions. De toute façon tu n'es pas juge, ce n'est pas à toi de t'en mêler.

« C’était mon élève… J’avais une responsabilité par rapport à lui. J’aurais dû être présente le jour où ce drame était arrivé. Ça ne vous le fait pas à vous aussi monsieur, pour votre ami ? D’avoir manqué quelque chose d’important ? Pour ma part il ne se passe pas une nuit sans que j’y repense… J’aurais dû le protéger… »

En réalité le jeune Whyte avait quitté l'institut plus tôt tu n'avais plus de responsabilités envers lui professionnellement parlant. En revanche, c'était une personne que tu appréciais et dont tu aimais travailler avec lui. Pour toi tu n'avais aucune excuse, tu devais le protéger des autres et sans doute de lui-même, mais tu as échoué. Tu aurais pu pleurer encore en prononçant ces mots, mais tu n'avais plus tellement de larmes à offrir.

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Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

L'homme au parapluie était quelqu'un d'attentif envers tes explications. Il essayait, semblerait-il, d'analyser et de comprendre le pourquoi du comment. Cela devait être quelqu'un sur qui on pouvait compter au quotidien. Une épaule solide sur laquelle on pouvait s'appuyer ou encore un phare dans la nuit pour se retrouver. Il t'affirme ensuite qu'il a bien entendu parler de cette rivalité entre gang dans le quartier, il était bien trop occupé dans ses affaires pour agir de lui-même. Agir ? Comment pourrait-il agir ? Est-ce qu'il s'agit d'un héros ou d'un membre de la police ? Ce serait étonnant, l'homme a déjà ôté la vie. Selon lui, les jeunes gens sont les premières victimes à être embarqué dans ce funeste tumulte, ils sont malléables et les gangsters apprécient cela pour en faire de la chair à canon. Tu souris lorsqu'il te donne son point de vue sur le fait de ne rien te cacher et que le professeur avait tort de faire cela.

« Il ne faut pas en vouloir à ceux qui sont restés évasif sur la mort de mon élève. Ce sont des gens protecteurs qui ne pensent jamais à mal. Bien au contraire. Peut-être que vous avez raison, mais en tout cas ce ne sont pas des personnes qui ont fait cela par méchanceté, cependant c'est vrai que c'est peut-être une erreur. Tout l'monde mérite d'avoir la vérité totale. »

En effet, l'homme en noir n'avait pas tout à fait tort sur certains points, mais chacun a ses raisons de ne pas tout dire et puis tu étais également partie quelques jours après le décès du jeune Whyte. Nul doute que les explications auraient pu évoluer par la suite. Enfin, l'homme aux griffes t'affirme alors que tu ne pouvais pas te trouver à plusieurs endroits à la fois. Qu'il fallait être réaliste sur la situation. Son ami le médecin était conscient des risques qu'il prenait à s'occuper de lui. Ses mots paraissent si froids et cruels à première vue. Est-ce que l'homme au parapluie avait réellement de la peine son défunt ami ? Assurément, sinon il ne se serait pas recueilli sur sa tombe. Le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l'acceptation et au final la reconstruction. Tel était les sept étapes du deuil à travers lesquelles tout le monde devait passer. Nul doute que l'homme aux yeux jaunes était au stade de l'acceptation.

« J’vous envie votre réalisme monsieur… Moi je n’y arrive pas, j’ai beau savoir que je ne pouvais pas tout le temps être là pour lui, je n’arrive pas à l’accepter. J’ai beaucoup à apprendre de vous, on dirait. »

Si l'on devait comparer avec ton interlocuteur, tu serais sans aucun doute entre le passage de la tristesse et de la résignation. Tout ce que tu as fait jusqu'à présent. Quitter l'institut et voyager au Kenya pour y retrouver tes racines. Ce sont les conséquences de ces étapes. Tu es une personne volatile, qui a besoin de se déplacer pour s'exprimer. En revanche, si un jour ton heure venait. Est-ce que tu pourrais enfin te poser dans le calme, sans qu'il n'y ait plus aucune conséquence ? Est-ce que tu pourrais y retrouver Shane également ? En discutant avec lui pour l'éternité ? Ce n'est pas bon d'avoir ce genre de penser en général, il faut plutôt voir du côté de la vie. Cependant, s'il y avait une chance, une infime chance que tu retrouves ton élève, est-ce que tu tenterais le coup ? Tu chasses ces idées sombres de ton esprit. Tu regardes ensuite derrière toi et l'homme est toujours présent pour t'accompagner dans ta peine.

« Dites… Cela vous arrive de penser à votre propre mort à vous ? Enfin j’veux dire, qu’est-ce que vous pensez ressentir lorsque ce sera le cas ? Moi je n’en sais rien, c’est peut-être un autre chemin qui nous attend tous au final, ça ne doit pas être si terrible… »

Est-ce que la réponse de ce cher inconnu te conviendra ? Tu n’en sais rien, à vrai dire il est intéressant d’avoir le point de vue de tout le monde. Tu penses que l’homme te répondra avec sincérité, c’est quelqu’un qui s’est montré toujours honnête avec toi après tout, enfin jusqu’à preuve du contraire.

Codage par Libella sur Graphiorum