La tension dans l'air s'était dissipée, à croire que la nourriture avait cet effet miraculeux d'apaiser l'agressivité de Greasy, ce qui en soit était logique. Rocket s'imaginait, sûrement à jute titre, que son ami n'avait rien eu à se mettre sous la dent pendant les vingt-quatre dernières heures, si ce n'est pas plus. Il y avait de quoi être à cran. Un échange de sourires complice confirma que la dispute s'etait terminé aussi vite qu'elle avait demarrer et c'est sans surprise que Rocket le vit dévorer la part de pizza.
"Ca c'est ce qu'on appel une grosse fringale. J'ai même cru que tu allais manger l'assiette avec!"
Dit-il, avec un petit ricanement. Même si il ne lui en parlait pas directement, connaissant d'avance la réaction de Greasy qui prenait en grippe toute forme de sentimentalisme, Rocket avait fait en sorte que son vieil ami trouve au Milano un chez-sois, un refuge sécurisant dans lequel il pouvait prendre du repos lorsque le besoin s'en faisait sentir.
Alors que Greasy réclamait encore à manger, Rocket prit un temps de réflexion. C'était la dernière part de pizza qu'il avait pu sauver de la voracité de Peter.
"Hum... je vais voire ce que je peux trouver... mais je garantis pas la qualité..."
Emportant le plateau, il passa plusieurs minutes à crapahuter dans le garde-manger, jusqu'à trouver une moitié de saucisson, un paquet de chips et quelques biscuits apéritif, sans oublier un verre d'eau fraîche, à défaut de coca, mais ce n'était que partie remise pour ce dernier. Quand il retourna dans la chambre avec le plateau bien garnie de "fond de placard" divers et variés, il posa celui ci sur le lit.
"Et voila, ça devrais te caler un bon moment. J'ai aussi remit une nouvelle bouteille de Coca au frais pour plus tards dans la soirée. Elle devrais être buvable d'ici une heure. Tu me revaudra ça!"
En quelques minutes, Rocket était passé de l'angoisse au soulagement, puis à la colère et à présent, il profitait de ce moment de complicité, heureux de voire son ami tiré d'affaire. Greasy, comme par hasard, s'était sentit a nouveau malade au moment de demander encore à manger, alors qu'il pétait la forme quelques secondes plus tôt. Classique, enfantin. Rocket ne comptais pas tomber dans le panneau. Prendre soin de son ami le temps qu'il se retablisse était une évidence pour lui, mais pas questionde faire le larbin indéfiniment...
Merde, j'en revenais pas qu'ça ait marché. Remarquez, j'm'en plaignais pas. Maintenant que la colère avait laissé place à la faim, c'était à nouveau la détente, et en prime je me faisais servir sur un plateau. J'étais pas vraiment du genre regardant sur la bouffe. Okay, j'aimais bien manger dans des grands restaus, mais en général c'était en subissant les regards de mes clients véreux et du personnel du restau. Pas la grosse ambiance quoi.
Pis bon, après des années de vadrouille et d'emmerdes, j'peux vous assurer qu'un bout de saucisson, c'est du grand luxe à côté de c'que j'ai du bouffer pour survivre. Des fois, c'était même pas encore mort. J'en ai la gerbe rien que d'y repenser. Nan franchement, des chips et du saucisson, c'est top à côté.
D'ailleurs, je peux vous dire que je faisais leur fête à tous ces extraits de malbouffe. Pas besoin de prendre un couteau pour le saucisson, mes dents suffisaient amplement pour en venir à bout. Les chips ne firent pas long feu non plus tant je les engloutissais vite. Le verre d'eau fut d'ailleurs très utile quand je manquais de m'étouffer avec une chips avalée un peu trop vite. Je m'étais un peu emballé. Mon seul regret, c'était l'absence de coca. Enfin, plutôt, le fait de devoir attendre pour en avoir un. Mais j'prenais mon mal en patience.
Le repas englouti à grande vitesse, je sortais le canif que je gardais toujours sous mon oreiller pour me curer les dents, profitant des quelques restes qui y étaient restés coincées, avec un sourire satisfait. Mais du coup, maintenant que j'étais repu, que la pression retombait, baah la fatigue revenait. Mes yeux clignaient de plus en plus.
"Oh 'vache", dis-je en baillant la gueule grande ouverte, "C'est qu'ça fatigue tout ça. J'vais ptêt fermer un peu les yeux le temps de récupérer."
Fermer un peu les yeux ouais. J'devais vraiment être claqué. Je m'allongeais, fermais les yeux, et après c'est le noir total jusqu'au petit matin. Et j'avais même pas bu mon coca !
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Ce fut un veritable carnage. Aussitôt que Rocket eu posé le deuxième plateau repas, celui ci fit literallement pillé par un Greasy affamé. En quelques minutes a peine, le saucisson avait rendu son dernier souffle, quand aux chips, le cadavre éventré du paquet reposait lamentablement dans ses miettes. Sans parler des restes de biscuit apréritifs dont il ne restait aucune trace.
Enfin repu, le vorace bailla a s'en décrocher la mâchoire et s'endormit presque aussitôt alors que Rocket ramenait le plateau dans l'espace cuisine pour tout debarasser et enfin, passer une soirée calme avant d'aller lui même se coucher.
Le lendemain, au moment de se reveiller, Greasy pouvait entendre en tendant l'oreille que la vie matinale suivait son cour, entre l'odeur des pancake venant tout juste d'être fait, les quelques piques échangés entre Quill et Rocket sur fond musicale des années soixante-dix.
Enfin, le son d'ouverture de la passerelle se fit entendre, Quill fit un dernier salut en fanfar et laissa le sas se refermer derrière lui. Quelques secondes plus tard, la musique d'ambiance changea drastiquement. La playliste favorite de Quill fut stoppée pour laisser place au power métal de Greasy que même Groot appréciait, en même temps, il n'était pas dificile: tout lui allait tant qu'il pouvait bouger, même si pour des raison évidentes de sécurité et de confort, Rocket évitait de danser le pogo avec ce dernier. Tout cela ne devrais pas tarder a réveiller le dormeur...
Le réveil fut d'abord agréable. Mes moustaches frétillaient juste en sentant la délicieuse odeur des pancakes. Rocket m'avait bien caché ce talent à l'époque, mais j'avoue que c'est probablement cette odeur matinale qui me fait encore me dire aujourd'hui que rejoindre mon vieux pote avait été le meilleur choix de ma vie. J'imaginais déjà le sirop d'érable coulé sur une montagne de pancakes qui criaient presque "mange-moi". J'en salivais tellement que je me retrouvais à baver sur mon oreiller.
J'avais l'intention de flemmarder un peu, mais ce fut Quill qui m'en dissuada d'abord. Déjà parce qu'il était bruyant. Ensuite... ben parce qu'il était bruyant en fait. Sa musique était pas mal, mais clairement dépassée. Je préférais ma version. D'ailleurs, quand elle passa enfin dans les hauts-parleurs du vaisseau, je savais que je pouvais me lever.
Je sautais de ma couchette, évitant les cadavres de paquets de chips et bouteilles de coca de la veille, je rangerais plus tard. Un instant plus tard, j'avais enfilé une salopette tâchée de laquelle dépassait quelques clés et une visseuse. Prêt à attaquer la journée ? Carrément. J'avais complètement oublié les événements de la veille, j'étais frais et dispo pour attaquer... les pancakes. Ouais j'adore bricoler, mais les pacakes, c'est le pied.
Du coup je collais mon cul sur un tabouret devant la table, choppais une fourchette de la veille que j'essuyais sur ma salopette. La flemme de faire la vaisselle. Et de toutes façons ma salopette était déjà tâchée.
"Yo Rocket, salut la brindille", lançais-je pour saluer mes deux comparses, "ça gaze ? J'sais pas pour vous mais j'ai les crocs moi."
À peine les pancakes posés, j'attaquais ma part sans pitié en complimentant le chef.
"Ah auch faitch Rochette", dis-je la bouche pleine, "T'ash dit à Chill que ch'avais démontché le choint du réjervoir ? 'faut pash lancher les moteursh tout de chuite, cha fuiche."
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l'ambiance avait changer drastiquement suite au départ de Peter. Sans doute était-ce le fait de ne plus entendre chanter ce dernier qui avait poussé Greasy a sortir du lit.
Au moment ou il entra dans le coin cuisine, il pu voire Rocket perché débout sur une chaise en train d'agiter la poêle ou il faisait cuir les dernier pancake qu'il fit habilement sauter en l'air pour les retourner, semblant lui même prendre une grande satisfaction a cette simple prouesse qui provoquait toujours l'admiration de Groot.
"Ca tombe bien, je viens juste de finir! bien dormit ?"
il posa les quatre dernier pancake dans l'assiette au milieu de la table déja bien vidée par l'arbuste, alors que Greasy allait avoir raison de ce qu'il restait. heureusement que Rocket avait eu la bonne idée de prendre sa part avant tout le monde! Il répondit alors a son ami qui avait parlé la bouche pleine:
"Pas sure d'avoir tout comprit, mais non, je ne lui ait pas encore dit, de toute façon il s'absente pour la journée, comme d'habitude."
Alors que Greasy finissait de faire leurs fête au pancake, Rocket commençait a débarrassé, comme le ferait une vrais maitresse de maison.
"Content que les pancake te plaisent, j'ai apprit a les faire pendant les années ou j'ai vécut sur terre. Entre nous, c'est bien un des seuls truc que je sais faire niveau cuisine."
"Ouais j'ai l'impression qu'y a pas qu'ça que t'as appris sur Terre"
D'un air railleur, je jetais un oeil à Groot qui se mit à émettre une sorte de rire, auquel je faisais vite écho en ricanant en regardant Rocket débarrasser comme une vraie fée du logis. C'est-y pas meugnon. Groot, embrigadé par mes conneries, se mit à imiter l'attitude de Rocket dans son dos, avec une telle gaucherie que je manquais de m'étouffer avec mon dernier pancake.
"Je s'appelle Groot"
"Ouais, on lui dira, file-moi plutôt le coca que j'fasse couler tout ça."
"Je s'appelle... Groot ?"
"Sans rire ? Abracadabra, file-moi le coca !"
La brindille hocha négativement de la tête. Les mots magiques. J'y en foutrait moi. Ça va que c'était un pote, sinon mes mots magiques se seraient limités à un tir de blaster et j'me serais servi tout seul. L'arbolescent (nan j'ai pas fourché) changeait facilement son fusil d'épaule et ne se privait pas pour vanner Rocket comme moi. Bon, j'dois avouer que j'avais toujours un peu de fierté quand il réutilisait mes vannes, surtout quand il le faisait bien.
"Je s'appelle Groot"
"Ah putain, après maman, v'la papa. On vous a jamais dit qu'vous faisiez la paire, tous les deux ?"
Je sautais de mon tabouret pour aller vers le frigo et me servir moi-même, mais Groot se cala juste devant le frigo, prit la sainte bouteille et la leva très haut pour que je ne puisse pas l'atteindre.
"Mec, tu joues à un jeu dangereux là..."
"Je s'appelle Groot"
"Tu t'crois malin parce que tu fais 2m10 ?"
"Je s'appelle Groot"
"25 ? J'aurais dit moins. T'es sûr que t'aurais pas un peu triché en comptait les feuilles ?"
"Je s'appelle Groot"
"Ouais c'est ça..."
Soudain, alors qu'il baissait sa garde, je lui sautais dessus à quatre pattes, grimpait à toute vitesse et chopait le saint graal à bulles.
"Ah on fait moins l'malin hein ?"
"Je s'appelle Groot, je s'appelle Groot"
"Rien du tout, c'était pas fourbe, c'était intelligent. Mets-toi ça dans le crâne mon vieux, les grands costauds, ça tient pas sur le long terme. C'qui faut, c'est d'la cervelle !"
Et pour appuyer mon propos, je débouchais la bouteille et portait enfin le goulot à mes lèvres pour en boire le délicieux breuvage. Aaah, ce goût sucré, cette légère amertume, cette sensation de picotement quand les bulles s'enfoncent dans mon gosier. Ah 'vache, la Terre brille pas pour beaucoup de trucs mais ça, c'est la meilleure trouvaille de la galaxie.
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Rocket ricana a la remarque de greasy. Ce que celui ci sous entendait, a savoir qu'il semblait être devenu une parfaite maitresse de maison ou presque, ce n'était pas sur terre qu'il l'avait apprit, mais au près des gardiens, au même titre que chacun d'entre eux a partir du moment ou ils s'étaient retrouvés en collectivité. Même si en l'absence de Quill, c'était lui, "la daron".
La scène qui avait suivit avait plus que jamais cantonner Rocket dans ce rôle, car a présent, il avait l'impression de voire deux adolescents se chamailler comme des chiffonniers pour une bouteille de coca. Soupirant doucement, il les laissa finir, regardant leur échange d'un air dépité...
"C'est bon, vous avez finit ou faut que je vous envoie au coin tout les deux ?"
Il regarda Greasy boire directement a la bouteille devant l'air boudeur de Groot, tellement déconfit qu'il ne trouva rien a redire. Dans ces moments la, rocket se demandait si il n'était pas le seul adulte a bord du Milano tant les enfantillages des uns et des autres ponctuaient le quotidien.
"Sinon Greasy, il y a des verres tu sais ?"
Dit-il, un peu ironiquement en grimpant a nouveau sur la chaise qu'il avait installé devant l'évier pour laver la poêle ayant servit a la cuisson des pancake, reprenant alors malgré lui le profil de "fée du logis" qui avait provoqué les rires de Greasy et de Groot quelques minutes plus tôt
"Ouais m'man, mais les verres étaient trop loin. 'faudrait qu'on invente des verres flottant. Oh, mieux, un plateau flottant. Putain mais c'est une bonne idée ça ! T'as pas une bécane antigrav qui traînerait quelque part dans c'rafiot ?"
Je glissais tranquillement le long du bras de Groot pour atterrir enfin sur le sol. Et comme j'étais pas un crevard (enfin, pas cette fois), j'lui laissais un tiers de la bouteille en guise de compensation. De toutes façons, j'avais d'autres projets, et ce plateau antigrav qui se schématisait dans ma tête me faisait définitivement oublier mes problèmes de la veille. Restait plus qu'à trouver des pièces...
Peu soucieux du rangement ou de la vaisselle, je décidais d'investiguer du côté des panneaux électriques. Rocket bricolait souvent par là, j'étais sûr de trouver des pièces intéressantes au milieu du fatras qui s'y trouvait. Saaaaauf que Rocket avait rangé. Sans déconner ?! Il m'avait devancé ou quoi ? Où étaient les pièces détachées ?
Je commençais à fouiller chaque pièce du vaisseau une par une, du moins pour celles qui s'ouvraient normalement, pour trouver ces foutues pièces. On pouvait m'entendre racler les sols à quatre pattes et aller dans tous les sens à la recherche de ma nouvelle lubie.
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"Oui m'man"... Oui m'man... Greasy se moquait souvent de lui et de son attitude parentale.
"Je t'en ficherait moi du oui m'man!"
Les verres sont trop loin ? vraiment ? Certes, ils étaient rangés trop haut, comme tout ce qui s'apparentait a de la vaisselle dans le Milano, et même dans la plupart des cuisines qu'il avait pu visiter, y comprit celle du QG des Avengers. Et pour ce qui était de la BRILLANTE idée de Greasy...
"Et puis quoi encore ? T'as prévue de nous faire remplacer toute la vaisselle avec ton invention ? Les verres et les assiettes sur un suport instable, ca glisse et ca se casse par terre!"
Il connaissait parfaitement la tendance des inventions de Greasy a être généralement chaotiques et ne pouvait qu'ilaginer le carnage que cela donnerai si son ami mettait son idée a execution. Qui nettoierait derrière ? Lui, bien sure!
Alors que Greasy était déjà partit dans une course frénétique, sans doute a la recherche de composant pour mettre en pratique son idée, Rocket le stoppa dans sa course
"On aura pas de plateau flottant, ou alors, tu achète la vaisselle en plastique pour mettre dessus et tu nettoiera tout se qui sera éjecté, boisson et nourriture!"
Cause toujours, tu m'intéresse ! Sans rire, Rocket croyait vraiment pouvoir m'interdire de faire ce que je voulais ? Ça faisait longtemps qu'il m'avait pas vu, l'asticot, parce que c'était pas comme ça qu'il allait me convaincre du contraire. Okay, je m'attendais pas à réussir du premier coup mais, eh, on fait pas d'omelette sans casser des œufs.
Si la plupart de mes inventions avaient une tendance à foirer, c'est parce qu'on me demandait toujours que ça marche du premier coup ! Sans rire, quel inventeur réussit du premier coup ? Les gens de nos jours ne savaient plus ce que signifiait l'essai, et Rocket avait visiblement été contaminé par cette mentalité !
Bon, en vrai, j'm'en foutais un peu. C'était clairement le genre de lubie qui ne durait qu'un temps et qui ne verrait pas ou peu le jour. Trop d'efforts pour trop peu de rendement. Mais ça aurait été classe ! Je crois que cette idée se termina quelques semaines plus tard par l'invention d'une table antigrav, mais qui ne supporta même pas le poids de Quill quand il monta dessus. Un désastre qui eut le mérite de bien nous faire rire.
Mais pour le moment présent, j'avais cette idée en tête et ce fut ce qui mit fin à toute sorte de conversation "construite" de la journée. Ah oui, quand j'ai une idée quelque part, je l'ai pas ailleurs. Je passais donc cette journée et celle du lendemain en quête de pièces et à bricoler dans mon coin en chantonnant une ou deux chansons paillardes terriennes pour m'aider à me concentrer. Autant dire que même si Rocket voulait parler sérieusement avec moi, baaaaah, c'était foutu.
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