[Terminé] Libérez les animaux du zoo ! [RP libre]

Libérez les animaux du zoo !

Vous savez quoi ? Ma vie c’est un putain de cirque. Tous les matins, je me lève et je pense à rouler ma bosse : explorer de nouveaux horizons, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux animaux avec qui sympathiser… Bref, vivre une vie facile, tranquille et sans reproche. Mais la vérité est tout autre et elle est vraiment pourrie, je le répète. Bah, si vous avez pas envie de me lire après tout, c’est votre problème. Je vous demande juste de respecter mon intimité si vous tombez sur mon journal un jour et de pas mettre votre nez dedans et vos sales pattes dessus, c’est tout. De toute façon, ce journal n’est qu’un ramassis des choses les plus agaçantes qui me soient arrivées tout au long de ma vie. Je vous jure que si un jour je devais jouer au loto et que je gagnais, vous pourrez être sûr que l’huissier arriverait juste derrière pour me retirer tout ce que j’ai. C’est comme ça, j’ai la poisse, c’est tout. Me regardez pas avec ces yeux-la, de toute façon vous comprendriez pas.

Fallait que ma mutation entre dans l’équation d’une vie familiale et tranquille pour me faire basculer dans le chaos et me mener la vie dure. Alors certes, ce n’est pas facile tous les jours pour quelqu’un de « normal » d’entendre des reproches : « tu est trop ceci, pas assez cela », que t’es trop grand, trop petit, trop… trop je-ne-sais-quoi… mais la mutation… c’est pire qu’un reproche qu’on peut vous faire. C’est le fait de porter le jugement des autres continuellement sur vous, d’amener les critiques, la méfiance, la défiance et la peur. Et c’est aussi le point de bascule de ma vie, là où tout a commencé. Je dirais même qu’elle a signé le début de la fin. De ma fin.

Tout d’abord, la déception de ma mère. Avec ma conscience, on est au moins d’accord sur un point : que seuls les parents les plus avertis ressentent de la culpabilité face à leur déception. La déception d’avoir un enfant différent des autres, « hors norme ». D’autres, trouveront toute leur vie que c’est leur enfant qui est décevant, et lui feront porter l’éternel poids de la culpabilité.

Déjà et encore heureusement, je vivais avec mon père jusqu’il y a peu, après ce foutu accident d’avion qui a conduit son engin à s’écraser dans la mer avec lui et les autres passagers. Le snap, ça avait rendu les gens fous de toute façon. Et il se serait probablement retourné dans sa tombe en voyant ce que je suis devenue à l’heure actuelle. Une petite délinquante marginale rongée par la haine, les regrets et les remords qui a décidé de tout plaquer du jour au lendemain pour se faire justice elle-même.

Savoir si je suis une super héroïne ou une criminelle ? Je m’en fous, je vous laisse faire votre propre jugement. De toute façon, ça dépend des points de vue. Criminelle pour les uns, justicière pour les autres. En tout cas le plus grand crime que j’ai commis jusqu’à aujourd’hui c’est celui d’être une mutante, et personne ne me contredira là-dessus. Il suffit de voir le nombre de crétins qui me sont tombés dessus jusqu’à maintenant : entre l’imbécile du cirque clandestin qui me faisait faire des numéros (je ne sais d'ailleurs même pas pourquoi je porte des traces de fouets dans le dos, mais j'ai sans doute ma petite idée), puis les autres humains qui m’ont toujours vu d’un mauvais œil. Ceux-là même qui prononcent encore des discours anti-mutants à notre époque et qui se comportent comme des êtres privilégiés en se plaçant au-dessus des autres. Pour ces humains-là, je suis comme le vent : j’agite les branches et soulève la poussière sans que l’on me voie. Je me terre dans l’ombre et je profite de la meilleure opportunité pour les traquer. Je les effraie juste assez pour qu’ils aillent porter plainte. La médiatisation… faire comprendre aux autres que nous les mutants somment là, qu’on existe et qu’on est capable de se défendre face à ce genre d’individus. Vous voyez ce que je veux dire ? Dans tous les cas, personne ne m’arrêtera tant que ce genre d’agissements ne prendront pas fin.

Mais y’a aussi l’autre moi. Ce moi qui espère, peut-être un jour, que le monde sera meilleur. Ce moi qui voit peut-être encore une once d’espoir en l’humanité. Une dernière flamme.

Je m’appelle Kayla Reeves et j’ai 23 ans. Comme beaucoup de mutants, je n’arrive pas vraiment à comprendre encore ce qu’il m’arrive. Je ne suis pas sûre de ce que je veux ni de ce que je vaux. J’ai passé ces quelques derniers mois à traquer les anti-mutants dans l’espoir que cela apaiserait mes craintes et mes doutes. Il n’en ai malheureusement pas grand-chose à l’heure actuelle.

Ce matin, je me dirigeais vers le zoo du Bronx. Les animaux eux, étaient compréhensifs. Je crois même qu’ils étaient beaucoup plus intelligents que les humains. Eux au moins, ils acceptaient les différences. Mais je me sentais vraiment mal de les voir dans tous ces enclos, à tourner en rond. Ils me regardaient et me faisaient comprendre qu’eux aussi voulaient être libres. J’ai été soigneuse animalière à Central Park il y a quelques mois alors je savais ce qu’ils ressentaient. Ils m’en voulaient de n’avoir rien fait pour eux et à l’époque, j’étais encore dans la peur de me faire prendre si jamais je les libérait...

Aujourd’hui, il n’en était plus question. Je n’avais plus peur, je me sentais même pousser des ailes. Je n’avais qu’une seule envie : libérer tous les animaux du zoo. Alors je sautais dans le premier enclos, celui des tigres, avant de prendre la forme d’un des leurs pour me fondre dans la masse. Mon objectif était d'atteindre cette porte au fond, de reprendre ma forme humaine à l'abri des regards et de l'ouvrir. De toute façon, personne n’allait m’arrêter. Je m’avançais, à pas de velours sous la forme d'un tigre, vers ladite porte. J’avais déjà tout planifié car j'avais dans ma poche une carte des lieux que j'avais dessiné plusieurs jours avant en venant ici et qui recensait toutes les portes de sortie des différents enclos. J'avais aussi un couteau dans ma poche si les choses tournaient au vinaigre. Mais quand je me transforme, mes objets se fondent avec moi alors ils n’étaient pas visibles. Encore quelques mètres et j'étais devant la porte, prête à l'ouvrir et à libérer les tigres. Ces derniers me suivaient de leurs regards étincelants. Ils comprenaient exactement ce qui allait se passer.

Libérez les animaux du zoo !

C’était parfait. Le plan se déroulait à la perfection. Personne n’avait remarqué une mutante sauter dans l’enclos et encore moins prendre la forme d’un tigre. « The Tiger Mountain »… m’ouais, ça sonnait pas terrible, le tigre étant un animal vivant essentiellement dans la Jungle et les végétations basses et denses. Fallait que les propriétaires du zoo revoient vraiment leurs écritures sur les panonceaux mais bon, fallait croire qu’ils étaient plus intéressés par le fait de vendre des billets que par l’aspect biologique et scientifique de la chose.

N'empêche, fallait être zinzin pour mettre des zones rocheuses et escarpées dans un enclos comme celui-ci. C’était un coup à se péter une patte, ce qui avait failli m’arriver d’ailleurs car mon entrée s’était faite sur les fesses. Ou plutôt sur mon arrière-train de tigre, non protégé par une paire de fesses humaines qui aurait à la limite pu me servir de coussin. Heureusement, personne n’avait vu cela. Je pouvais donc garder un peu de ma dignité et ma prétendue grâce félinesque, malgré la douleur.

Concernant les tigres, j’avais des connaissances sur le sujet car je raffolais justement d’encyclopédies sur les animaux et passait mon temps à en lire pour mieux les comprendre. Cependant, de là à dire que j’étais une intello ça serait me prêter de fausses intentions. Je suis une personne (presque) anticipative, mais absolument incapable de me raisonner et de réfléchir avec sagesse. Dans la littérature asiatique, le Tigre représente le souffle vital contrarié par les passions de l’existence et l’imperfection de l’existence humaine. Alors ça, j'étais bien d'accord avec cette phrase. L'existence humaine était belle et bien imparfaite et c'était bien dommage. Enfin ce n'est pas la question, je poursuis... "Il découvrirait un horizon de sagesse en gravissant les montagnes." Eh bien désolé messieurs les Chinois, mais si ça avait été le cas, alors j’aurais épargné ma croupe en arrivant ici et déjà gagné 200 points de QI. Ces fameux points d’intelligence m’auraient peut-être aidé à prendre conscience que la poignée de la porte en face de laquelle je me trouvait était trop haute pour moi. Bon...

Je me tournais vers le reste de l’enclos pour observer mon environnement et surtout m'assurer que j’étais bien à l’abri des regards des visiteurs. Heureusement, l'endroit était recouvert d'une avancée rocheuse faisant penser à une grotte en haut de laquelle pendait quelques lianes. Seulement voilà, il me fallait trouver un plan rapidement, surtout que j'avais pas fait attention au fait que j'avais mis les pattes dans une crotte aussi large qu'une bouse. L’un des tigres me souffla « mais qu’est-ce que tu fout ?! T’avais dit que tu nous libérerait ! »

- Bon ça va Gandhi, ce n’est pas pratique d’avoir de grosses patounes ! (j'avais vu le nom des tigres sur le panneau devant l'enclos, ils étaient originaire d'Inde...) En plus avec ton nom tu devrais être le mieux placé pour savoir ce qu’est la patience…

Le truc c’est que justement, je n’avais aucune patience et que j’allais bientôt découvrir une façon un peu barbare de détruire cette porte.

La conversation que j’avais avec le tigre en question se répercutait en écho sur les parois rocheuses de l'enclos et s’entendait par les visiteurs sous des formes de grognements prolongés. Aussi, mon oreille s'était brusquement redressée en entendant le mot « parade nuptiale » parmi les visiteurs que je supposais être devant l'enclos.

"Non mais ça va pas, oui ?!" pensais-je avant de me ressaisir.

Ni une ni deux, je décidais de me transformer en énorme gorille et d’abattre mes poings sur la porte de sortie, ce qui éclata le bois et la fit sortir à moitié de ses gonds. "BANG !!"

Les tigres se regardèrent, ébahis de voir l'un des leur prendre la forme d'un gorille, mais très vite, ils ne se posèrent plus la question du pourquoi du comment. Ils hurlèrent de joie (ce qui se caractérisait plus par un "GROOOARRR" assourdissant), et se faufilèrent dans l’ouverture, désormais libres. La partie la plus rigolote allait ENFIN pouvoir commencer.

Je les suivait sous ma forme de gorille, mes poings martelant le sol, avec une démarche à mourir de rire mais malheureusement conditionnée par la forme que je venais de prendre. Tout à coup, la deuxième porte, celle qui donnait sur le parc, s’ouvrit et laissa les trois tigres ainsi que "Kaygorille" jaillir sur l’une des allées du zoo. Celle où se trouvaient Ezekiel et Alice, en l’occurrence. Les tigres se ruèrent vers la sortie, provoquant des bousculades au niveau des caisses, alors que le gorille commença à escalader l'enclos d'en face, celui des girafes, zèbres et éléphants afin de pouvoir aller les libérer à leur tour. Les visiteurs hurlaient, s'écartaient ou se bousculait. D’autres n’avaient pas trouvé meilleur refuge que les palmiers décoratifs qui jonchaient les allées du parc, 100% made in plastique.

Vous avez payé pour avoir du spectacle, non ? Eh bien vous allez être servis ! Ah, que ça faisait du bien de se sentir libre ! Je ne pus m’empêcher d’avoir un rire de gorille totalement idiot en voyant les visiteurs paniquer pour un rien. Les tigres n'allaient rien faire d'autre que s'enfuir après tout. J'utilisais les dernières forces de mes membres pour passer de l'autre côté de l'enclos savanesque.

Libérez les animaux du zoo !

Alors que je me trouvais dans l’enclos de la savane, des cris encore plus retentissants se firent entendre derrière moi. De même, je retroussais légèrement mes narines en sentant une odeur ferreuse… Du sang ?? Ce n’était pas possible ! Je leur avais dit de ne pas attaquer les visiteurs ! Ils m’avaient promis ! Avant d’avoir pu faire quoique ce soit dans le nouvel enclos où j’avais atterri, je m’envolais sous la forme d’un oiseau et atterrissait au milieu d’une allée. 3 corps… il y avait 3 personnes allongées par terre, au milieu du parc, qui portaient des traces de morsures. Heureusement, deux d’entre elle n’en portait pas des assez profondes pour que leur cas soit sévère, mais l’autre… Je repris ma forme humaine et me rapprocha de cette personne, lui faisant un garrot en déchirant une partie de mon t-shirt.

- Restez-là et ne bougez pas, les secours vont arriver !

En voyant les traces de morsures sur les corps, je pu me rendre compte qu’il ne s’agissait pas de tous les tigres mais d’un seul car l'entaille des dents était similaire. Un tigre m’avait dupé et il fallait que je le retrouve avant qu’il ne fasse encore plus de mal. Le scénario d'une vendetta ne m'était jamais passé par la tête et je couru paniquée vers l’entrée du parc. Alice était déjà en train de fracasser les tigres entre eux.

- Arrête ! lui criais-je en voyant ça. Deux d’entre eux n’ont rien fait !!

Alors que j’essayais de raisonner la mutante, l’un des tigres me sauta dessus. Avant de comprendre que c'était lui le coupable, je n’eus d’autre choix que de me transformer également en l’un des siens pour parer ses coups de griffes et de morsure. Nous poussions des rugissements alors que nous tentions de communiquer. Une communication qui n’était pas comprise par les humains.

"- Tu n’aurais pas dû t’en prendre à nous, humaine !

- Vous m’aviez promis de ne faire de mal à personne si je vous libérais !

- Tu es bien naïve. Tu crois vraiment qu’on aurait épargné les humains qui nous ont enfermé pendant 6 ans dans cette cage ?!

- Je devais vous emmener loin d’ici, j’avais un bateau sur la côte ! Tout était prêt ! Mon plan a foiré à cause de toi et de nombreux animaux innocents vont encore devoir rester ici !! Je pourrais jamais les ramener dans leur pays !!

- Arrête de parler ! Je vais te tuer et ensuite je tuerais tous les autres ! Vous êtes tous les mêmes !"

C'était dingue. J'avais l'impression de m'entendre à travers ce tigre. Mais alors que j'essayais de réfléchir à comment me sortir de ce pétrin et que je priais pour que les deux autres tigres ne soient pas malmenés plus longtemps par Alice, le puissant félin me fit rouler dans la rue pour m'assener de violents coups de griffes et de morsures supplémentaires auxquelles j'essayais de répliquer. C'était sûr. Seul l'un d'entre nous allait s'en ressortir. Mon idée de libérer tous les animaux du zoo me paru alors être la plus stupide du monde.

Libérez les animaux du zoo !

Le combat féroce qui se déroulait toujours entre les deux tigres au beau milieu d’un caniveau se termina par ce qui pouvait être la pire des choses lorsque l’un, le plus musclé, pris l’ascendant sur l’autre et lui arracha un cri de douleur. Kayla qui venait d’être mordue à l’épaule, réussit à se dégager en repoussant son adversaire dans un dernier élan de survie. Les crocs ensanglantés, la gueule béante dégageant un souffle putride et chaud, le tigre borgne salivait déjà à l'idée de son prochain repas.

« Elle va mourir, dépêche-toi ! »

Jamais encore, Kayla n’avait pensé un jour pouvoir servir de repas à un être qu'elle pensait protéger et mettre en sécurité au péril de sa vie. Elle qui pensait être la sauveuse, s'était mise dans la peau de celle qu'il fallait sauver. Comme quoi l'impulsivité et l'audace ne faisaient parfois pas bon ménage. Mais il fallait au moins un évènement de ce type à la mutante pour lui faire prendre conscience de quelque chose. Non, tous les animaux ne l'écouteraient pas et certains préféreraient se venger plutôt que de retrouver une vie normale. Elle ne comprenait néanmoins pas d'où venait ce désir de vengeance absolue qui pouvait pousser certains au meurtre. Enfin maintenant qu'elle avait pris conscience de ce fait, elle allait devoir redoubler de vigilance à l'avenir... Si elle parvenait à se sortir de cette situation vivante.

« Ce sont les risques du métier… » se dit-elle pour se rassurer tout en essayant tant bien que mal de se redresser, le pelage de son épaule désormais rouge et tout poisseux de sang. Elle boitait et vu son état, la prochaine charge allait lui être fatale. Le tigre borgne s’apprêtait déjà à bondir pour l’achever, tous crocs et griffes dehors, lorsque par miracle alors qu'il effectuait son saut, il fût balayé en plein vol par la jeune mutante que Kayla avait croisé un peu plus tôt dans le parc.

Celle qui s'en prenait aux deux autres tigres, avait désormais changé de cible, répondant ainsi à l'appel de son ami. Le tigre furieux fût projeté quelques mètres sur le côté et plaqué au sol avec une force surhumaine, comme maintenue par une gigantesque main invisible.

Gémissant de douleur, les pattes et vibrisses de ce dernier frémissaient sous les impulsions lancinantes et nerveuses qui lui transperçaient le corps et la tête. Aussi, il poussa un hurlement au moment où un craquement horrible se fit entendre dans sa cage thoracique. La mutante venait de lui briser les os, le plongeant par la même dans un état d’inconscience totale et instantanée. Kayla frémis à la vue de ce spectacle. Même si elle pouvait ressentir une certaine pitié pour ce tigre, la colère et l’amertume qu’elle ressentait à son égard était plus grandes. La mutante se retint d’une colère sourde en reprenant sa forme humaine et fixa le tigre allongé au sol avec un regard sombre. Il l'avait empêché d'exécuter son plan.

- Il te comprend… dit-elle à Alice d’une voix étrangement calme mais un peu tremblante qui trahissait ses émotions. Les animaux sont complexes parfois, tout comme les humains, mais ces deux-là ne feront rien… dit-elle en désignant les deux autres tigres qui s’étaient réfugiés derrière elle instinctivement.

Kayla poussa un soupir qui était un mélange de déception et de soulagement, mais aussi de crainte pour les civils blessés. Elle jeta un regard en arrière en direction du zoo, légèrement honteuse. Si elle avait gardé sa forme de tigre, elle aurait sans doute eu les oreilles plaquées à l’arrière de son crâne. La mutante qui s'en voulait, se laissa tomber à genoux devant les deux félins restants pour les caresser et les rassurer mais son geste fût arrêté net par la douleur lancinante qui lui parcourait l'épaule. Elle allait devoir se recoudre. Encore une fois...

- Merci de m’avoir sauvée… dit-elle à Ezekiel et Alice tout en s’occupant de faire un bandage de fortune autour de sa blessure avec un autre morceau de son t-shirt.

Kayla ne savait pas trop quoi dire sur le moment alors elle préféra se muer dans le silence plutôt que d’essayer d’avancer tout un tas d’excuses bidons qui n’auraient servies à rien à part tendre le bâton pour se faire battre. Kayla ne regrettait pas son geste et aurait été même allée plus loin si le tigre n’avait pas agi de cette façon. Elle regrettait néanmoins qu’il y ait eu des civils innocents impliqués dans l’incident. Généralement les animaux lui obéissaient mais là, ça n’avait pas été le cas. De toute façon, dès que les ambulances pointeraient le bout de leur nez, elle s’enfuirait avec ses deux nouveaux protégés. Un marché était un marché et elle devait les emmener loin d’ici pour leur offrir un nouveau refuge. C’était ce qu’elle leur avait promis, un lieu tranquille et sans humains. Raison de plus pour ne pas rester, la police allait sans doute débarquer pour les abattre.

- Je suis désolée pour les gens qui ont été blessés, finit par admettre Kayla. Ça n’aurait pas dû arriver…

Au fond d’elle, Kayla ressentait un profond déchirement. Elle se sentait responsable de ce qu’il venait de se passer et allait sans doute laisser la place aux insomnies ces prochains jours. Elle resta sur place en réfléchissant à ce qu'elle allait bien pouvoir faire pour aider, même si son instinct lui disait de fuir avec ses nouveaux protégés.