Entrevue Astrale
Le malaise est un signe de faiblesse. De plus d’une façon et dans plus d’un sens du terme. Néanmoins, Bella, il n’est pas un mal. Vous apercevez un monde qui vous dépasse et le fuyez pour un monde qui vous est connu. C’est humain à vous. Tout comme le fait de ne pas totalement vous fermer à son existence. Une brèche. Une fissure. Peut-être n’en a-t-on pas fini, tous les deux. Peut-être que votre évolution vous mènera à souhaiter à nouveau mon pouvoir, à ne plus se satisfaire des vôtres. Pas pour l’instant, cependant. Je respecterai votre rythme, même si je ne peux garantir que je serais en mesure de vous tendre la main si jamais vous revenez vers moi.
Après tout, je serais peut-être la raison de votre chute.
Impossible pour moi de condamner votre trop grande confiance en vous, cela serait hypocrite. Néanmoins, plus que le péché d’orgueil, c’est votre imprudence qui vous dessert. Elle m’arrange. Vous ne cherchez pas à comprendre mes dires. Vous ne cherchez pas à comprendre de qui je peux parler et continuez de vous percevoir comme au sommet de la chaine alimentaire. Les autres vivent ou meurent selon votre désir, pour vous. Vous le savez, vous avez été conditionnée ainsi. Malheureusement, vous ne remettez pas en cause votre conditionnement. Celui-ci vous mènera à votre perte. Possiblement dans votre couple, probablement dans votre métier.
Ce conditionnement risque de vous mener contre moi.
Vous êtes prévenues. Faire attention à ce que la Reine des Assassins ne condamne pas Bella Donna Bourdreaux-LeBeau. Vous le comprenez. Vous y avez déjà réfléchi… mais l’avez-vous fait suffisamment ? La quasi-totalité de votre vie, vous avez été la Reine des Assassins. Vous le savez. Vous vous le dites. Saurez-vous capable de renoncer à l’héritage familial ? Plus important encore, saurez-vous capable d’y survivre ? N’y aura-t-il pas un ancien subordonné ou ennemi pour s’en prendre à vous ? Vous assassiner ou en faire de même pour Rémy ? Je vous avertis sur ce point, Bella, car vous ne me semblez pas y avoir suffisamment pensé.
Tout comme il est un pion dans votre jeu, vous êtes un pion dans celui d’Helmut. Je suis ici ce soir, primairement, pour vérifier que vous ne soyez pas une menace pour lui. Si cela venait à arriver un jour, je serais votre ennemi. Sa Baronnie a accepté d’être un pion dans mon jeu afin de faire de moi un pion dans le sien, chose que vous avez refusé ce soir. Ainsi, à travers moi, il pourra vous vaincre si un jour il en vient à rejoindre ceux dont vous décidez la mort. Si ce jour arrive, votre conditionnement vous condamnera. La Reine des Assassins aura condamné Bella Donna Bourdreaux-LeBeau.
(Merci pour ces conseils. Je saurais en faire bon usage le moment venu.)
(Je le souhaite, Votre Majesté. Si jamais vous avez, un jour, besoin de mon conseil… appelez-moi. Je ne peux garantir d’être disponible mais je saurai vous entendre.)
Comme à chaque visite d’un nouvel esprit, je laisse ma marque en son sein. Une petite griffe discrète et inoffensive, un petit lien pour vous retrouver au besoin. Un cheval de Troie, également, si jamais nous en venons à nous affronter. Une balise, enfin, si jamais vous avez à m’invoquer.
(Portez-vous bien, Votre Majesté.)
Après l’écoute d’une réponse, vos pensées cessent de raisonner dans mon esprit et je tourne celui-ci vers l’autre menace principale à Helmut : Aemon Baskerville, l’Agent du SHIELD qui utilise Sa Baronnie comme source d’informations et qui, grâce à cela, doit avoir votre numéro de téléphone, surement sur écoute, ainsi que votre identité complète et toutes les preuves liées aux meurtres commandés à notre ami commun. Le SHIELD sait pour vous, Bella.
Accueil
️ 2981 12289 0
