Entrevue astral La ville de nuit avait une ambiance particulière, le calme, la sérénité, mais aussi un peu d'angoisse, la colère qui émanait d'une bagarre de rues entre deux clans, la mélancolie aussi. Tout ces sentiments, aussi diversifiés qu'ils soient était décuplés dans le monde astral et leurs énergie pouvait facilement être oppressantes. Il y avait aussi les rares personnes encore dehors, qui faisaient leurs vie sans la voire... et sa cible, en train de prendre du bon temps avec une femme. Bella ne s'attarda pas sur la scène, elle attendit juste un peu plus loin, le temps que l'homme finisse son affaire et prenne la direction de chez lui. A présent, elle savait tout de lui. Ne restait plus qu'a le cueillir au moment ou il s'y attendrait le moins et l'éliminer, le faisant rejoindre la longue liste des disparitions inexpliquées dont elle était responsable.
Il était a présent temps de rentrer, la traque pourrait commencer des le lendemain. En attendant, la dame pouvait aller tranquillement finir sa nuit en reprenant possession de son corps, avec la satisfaction d'un travail accompli. Elle savait a présent ou trouver sa cible. Mais lorsque son esprit arriva dans sa chambre, la dame s'aperçut qu'elle n'était pas seule. En effet, hormis son corps inerte, endormit dans le lit, il y avait une ombre dans un coin de la pièce. Une ombre qui n'aurait pas du être la...
"Que faites vous dans ma chambre ?"
Questionna-elle froidement en restant sous sa forme astral, jusqu'à ce que l'individu la remarque, bien qu'elle s'interposa entre la silhouette sombre et son propre corp, comme dans un reflexe de protection envers ce dernier
Même si Azilys Dulac et le Baron Helmut Zemo réclameront un accompagnement régulier, je leur ai faussé compagnie pour leur première nuit. Je ne doute pas que la guérison de Sa Baronnie profitera à tous deux, leur laissant donc l’intimité adéquate, tout comme je dois m’occuper de menaces à venir. Vous en êtes une, Bella. A plus d’un titre. Peut-être avez-vous sauvé la vie de votre mercenaire mais, si vous saviez ce que je sais de lui, vous vous rendriez compte qu’il peut vous nuire. D’une part, le SHIELD dispose de toutes les informations enregistrées dans sa mémoire jusqu’à son infortunée rencontre avec un trio de télépathes, après son départ de chez une innocente nommée Gabriela Alvarez. Evidemment, vous ne l’avez croisé qu’après mais les paiements sur ses comptes personnels à Madripoor doivent déjà avoir été retracés, exposant vos propres sociétés écrans qui en ont été responsables, tandis que son téléphone est surveillé, or vous l’avez contacté ainsi dès son premier meurtre pour vous. Sa Baronnie ne comprenait pas pourquoi le SHIELD ne l’avait pas encore arrêtée, c’est pourtant évident. Le SHIELD laisse Helmut recueillir des informations sur d’autres menaces plus problématiques que lui. Et quelles menaces ! Outre vous, Bella, il a réussi à rencontrer Loki ! Leur projet est une autre source de problème pour vous. En effet, vous esquiviez le SHIELD avec brio jusqu’ici et vous assuriez votre survie par la discrétion comme la corruption mais qu’adviendra-t-il lorsqu’un membre de votre Guilde s’en prendra aux Avengers en compagnie du Dieu de la Malice ? Le soutiendrez-vous dans un combat que vous ne pouvez pas gagner ou l’élimineriez-vous pour vous préserver d’un conflit qui pourrait tout vous coûter cher ? Il y a également une histoire d’égo, puisque le Baron et vous cherchez à vous utiliser mutuellement et qu’il n’est pas certain que vous appréciiez qu’il soit au-dessus de vous dans cette "alliance" de "super-vilains" qu’il tâche de mettre en place. Pouvez-vous réellement prétendre être une "super-vilaine", Bella ? Etes-vous réellement prête à remettre en cause le système sociétal pour agir à cette échelle ou vous réfugieriez-vous plutôt dans la pègre qui a besoin du système pour fonctionner ? Où se tient la Reine des Assassins sur l’échiquier ?
Vous retrouver ne m’a pris que quelques temps, Votre Majesté. Néanmoins, vous n’étiez pas vraiment là. Je dois m’avouer ravi de savoir que vous touchez du doigt la divinité, capable d’ainsi manifester des pouvoirs psychiques. Etes-vous limitée à arpenter l’Astral ou touchez-vous à la télépathie de plein droit ? Dans un cas comme dans l’autre, cela fait de vous un hôte capable de me nourrir complètement, d’assurer ma survie comme mon pouvoir, et vous offre donc plus de valeur que votre mercenaire et sa compagne. Je vous amènerai à imaginer ce que nous pourrions faire ensemble et anticipe avoir peut-être un choix à faire. Vous ou Azilys et Helmut. Avant qu’il ne se présente à moi, cependant, je dois me présenter à vous et vous aurez votre propre décision à prendre.
J’attends donc. Je vous attends, Votre Majesté.
Cela me coûte de me passer de corps mais je peux tenir ainsi quelques jours. Il ne s’agit pas de gaspiller mon énergie inutilement. Oui, j’aurai pu vous attendre dans le votre et surement même en profiter pour me nourrir de vos pouvoirs psychiques mais je me doute que vous ne l’auriez pas apprécié. Je vous comprends et je n’ai pas l’impolitesse de me comporter en parasite. Si vous m’apportez quelque chose, j’ai l’intention que cela soit réciproque.
Je suis une ombre. Une ombre dans le noir. Assis dans un coin de l’espace physique de votre chambre, vous regardant dans votre inconscience. Vous êtes belle et le savez sans doute. Vous êtes puissante et le savez sans doute. Vous êtes la Reine des Assassins et j’espère que notre royale rencontre sera bénéfique pour nos partis comme ceux de nos protégés.
Lorsque vous réapparaissez dans votre pièce, je me lève comme il se doit. Bien que cela ne puisse se voir sur une ombre, je souris à votre question comme à votre positionnement entre mon ombre et votre corps. Si je voulais vous infiltrer, je pourrais utiliser l’esprit comme la chair pour ce faire. Néanmoins, je n’ai pas d’intention belliqueuse et resterai ainsi debout tant que vous le serez. J’ignore si votre titre en tient à une réelle dynastie ou s’il n’est qu’affaire d’égo mais je vous montre le respect qui lui est dû. Tous se lèvent quand entre la royauté et c’est elle qui est la première à s’assoir. Elle mène le bal, la danse, littéralement.
« Je vous attendais, Votre Majesté, réponds-je respectueusement en inclinant mon ombre, chose visible sur le mur mitoyen, et reste ainsi penché pour m’introduire. Je suis le Roi d’Ombre, né de l’inconscient collectif de l’Humanité et de son emprunte sur le Plan Astral. Accepteriez-vous de m’accorder audience ? »
Entrevue astral rentrer chez sois, se rendre dans sa chambre et trouver une autre présence astral n'était pas l'expérience la plus plaisante qu'il soit, d'autant plus que celle ci n'était pas des plus lumineuses, bien au contraire. Elle était sombre, effrayante et malaisante, tel les apparitions décrite dans les lieux réputé "hantés" par des témoignage. Une entité malveillante avait-elle profiter de sa ronde nocturne pour se raccrocher a elle ?
Mais la dame n'était pas du genre a s'enfuir en hurlant des que quelques chose l'effrayait un peu: elle préférait affronter ses peurs, leurs faire face, les combattre et s'en débarrasser. Ce qu'elle comptait faire ici en questionnant l'apparition. La réponse ne tarda pas a venir: le voyageur astral ne venait pas la hanter, il voulait simplement la rencontrer, et, qui plus est, en l'appelant "Votre Majesté", ce qui était plutôt flatteur, il fallait l'avouer
"Et bien je vous écoute"
Elle le laissa se présenter. C'était étrange. Il lui arrivait de croiser d'autres voyageurs astraux, mais jamais l'un d'eux ne s'était vraiment adresser a elle de la sorte. Cet esprit, aussi sombre qu'il semblait être, sortait de l'ordinaire
"je suis très honoré de vous rencontrer, Sir de l'Ombre. J'ai tout le reste de la nuit pour vous accorder audience, cependant, je préfèrerai le faire ailleurs que dans ma chambre. Me permettez vous de vous guider jusqu'au salon? Cela sera plus adapté pour un entretien"
Même si l'apéritif et les gâteaux n'auraient pas lieu d'être ici, Bella éviterai le léger malaise de parler affaire avec son corps physique endormit entre elle et son interlocuteur
Obtenir l’écoute n’est jamais difficile. Il suffit de la demander. Obtenir l’entente, en revanche. Voilà qui implique de la mériter. Les choses se font avec politesse néanmoins, l’appellation "Sir de l’Ombre" me faisant sourire dans mon imperceptibilité. Peu comprennent réellement la différence entre être "le Roi des Ombres", "le Roi de l’Ombre" et être "le Roi d’Ombre". Ceux qui y parviennent préfèreraient généralement ne pas l’avoir fait. La différence de mots est subtile, mineure, mais la différence de concept est abyssale. Néanmoins, je laisse les erreurs se faire : elles sont utiles. Si corriger est utile, je le ferais. Sinon, je laisserais cette illusion supplémentaire obscurcir la vision qu’autrui a de moi. Souvent, cela m’est utile. J’arrive à y trouver une utilité.
« Soyez remerciée de votre générosité, réponds-je après m’être fait accorder le reste de la nuit, et sachez que je vous suis. »
Je n’ai pas à critiquer ses habitudes physiques même si elles sont inappropriées pour l’heure. A quoi pourrait bien servir le salon pour des êtres qui n’ont plus de chair ? Ni le confort dans la matière ni même la possibilité d’y allumer la lumière. Peut-être la possibilité d’une boisson, néanmoins. Plus que votre malaise à me savoir prêt de votre corps, je suis curieux de votre connaissance de votre pouvoir, Bella.
Vous semblez raisonner en trois dimensions.
Je vous observe pour en avoir le cœur net, m’attendant à vous voir vous rendre dans votre salon en passant à travers l’espace, à travers le mobilier, à travers les murs. Ceux-ci ne sauraient nous retenir plus qu’un instant. Néanmoins, c’est un instant malgré tout. Pour ma part, j’envisage de ne pas perdre ce temps. Une petite démonstration de mes capacités.
Contrairement aux mortels, les télépathes sont capables d’agir dans quatre dimensions. La quatrième n’étant pas le temps mais l’astral. Qu’arrive-t-il cependant lorsqu’un être en trois dimensions observe un autre en quatre ? La plupart du temps, tant que l’autre agit en trois dimensions également, rien d’inhabituel. Néanmoins, lorsqu’il en vient à utiliser la quatrième dimension, il semble disparaitre. Il est toujours là, pourtant, mais simplement ailleurs. Comme la téléportation.
Imaginez un tissu, Bella. Une nape ou une serviette de table suffira pour l’exemple. Pour aller d’un côté à l’autre, vous parcourez la totalité de la surface du tissu. Pour ma part, je peux traverser les mailles.
Je le fais.
Une fois la direction du salon obtenue, je quitte votre chambre pour m’y rendre sans emprunter le chemin qui les sépare physiquement. De votre point de vue, je me téléporte. En cela, ma distance astrale de votre corps n’a pas changé même si nos distances physiques de lui se sont agrandies. Néanmoins, ce n’est là qu’un indice de ma maîtrise.
« Jusqu’où êtes-vous familière de la divinité et du monde intelligible, votre Majesté, demande-je tranquillement depuis le sol, comme un reflet opposé à votre forme flottante. Pour ma part, je suis né en son sein. »
Plus que ma démonstration précédente, il est possible de noter que je porte à présent une sous-tasse et sa boisson. Avec la distinction d’un majordome, je vous la présente, Bella. La tasse disparait dans mon ombre jusqu’à ce que celle-ci, ou tout du moins la main portant l’objet, s’échappe des deux dimensions pour entrer dans la troisième et vous la tendre. Une tasse de porcelaine décorée de fleurs d’hibiscus supportée par une main d’ombre dénuée de détail.
« Je vous proposerai bien un thé mais l’heure est plus à la tisane, poursuis-je alors que je m’incline. Celle-ci est faite à partir de fleurs d’hibiscus, la "fleur d’éternité" des coréens. »
Inutile de m’attarder sur ses vertus nutritives et médicinales, il est évident qu’il n’y en a présentement aucune. Seul son gout importe, puisqu’il s’agit d’un message interprété par le cerveau et l’esprit.
« Elle est accompagnée de sucre de canne et de menthe, pouvant être bue chaude comme froide. J’ai souvenir des deux et peux ainsi vous les transmettre. »
Evidemment, il s’agit d’un souvenir. Vous pouvez goûter à mon souvenir de cette boisson, en ayant toutes les sensations qu’elle m’a laissé, Bella. Néanmoins, cela implique que vous acceptiez de goûter un peu de moi là où vous craignez tant que je goûte de vous. Pour ma part, votre choix n’a aucune importance : il est vôtre. Je respecte cela. Ce qui m’intéresse le plus est de voir votre réaction, d’en apprendre plus sur ce que vous arrivez à faire dans le monde des télépathes.
Entrevue astral Il était très rare pour Bella de croiser d'autres voyageur astraux, en particulier un qui semblait maitriser cette dimension sur le bout des doigts, bien au delà de ce qu'elle connaissait elle. Cela dit, elle ne cherchait pas non plus a s'y aventurer trop loin, connaissant les danger de ce monde intangible et spirituel, ou on avait vite fait de faire une mauvaise rencontre si on poussait la curiosité trop loin. Beaucoup d'entité ne demandaient qu'a s'accrocher a un vivant pour le parasiter dans le monde physique. L'esprit qui lui faisait face était-il l'un d'entre eux ?
"je vous en prie. Ce n'est pas tout les jours que je fais de tel rencontre sous cette forme."
Malgrè tout, elle n'en était pas a ses début et avait eu, depuis la découverte de ce don a partir de rêves lucide, l'occasion d'étudier les règles de la dimension physique. Alors que l'ombre venait de disparaitre, elle ne fut en aucun cas surprise de le voire au niveau inferieur, ayant pour ainsi dire "voyager par la pensée". C'était du moins comme cela que la dame avait l'habitude d'appeler ce mode de déplacement propre a la dimension astral, semblable a la téléportation dans le monde physique. Elle ne mit pas longtemps a rejoindre son interlocuteur au salon, de la même manière que lui même l'avait fait:
"J'en sais suffisamment pour faire ce que j'ai a y faire sans risquer d'y laisser mon âme."
Cette simple phrase montrait que la dame, plus familière que la moyenne avec le monde astral, en connaissait les dangers et ne connaissait que trop bien les limites pour les éviter. Ne jamais perdre de vue l'idée que lorsqu'un vivant franchissait la limite du monde physique, celui ci évoluait en terrain inconnu, tel un étranger, dans un lieu ou il n'avait pas sa place. Elle prit de bonne grâce la tasse que l'homme lui présentait, lui souriant avec courtoisie:
"Je vous remercie. j'avoue que c'est la première fois que j'ai l'occasion de boire quelque chose sous cette forme. J'ignorais cela possible. Cependant, je n'ai pas assez de recule pour savoir ce qu'il arrivera dans le monde physique si il me vient l'idée d'y gouter. Je ne tiens pas a ce que vous me suiviez, par quelques méthode que ce soit. Était-ce l'intention que vous aviez en m'attendant ici, au sein même de mon foyer ?"
Ce n’est pas tous les jours que vous faites une "telle rencontre" sous forme astrale, Bella ? Ainsi êtes-vous isolées de toute communauté télépathique. Je comprends. A mon époque également, il m’était difficile de croiser quelqu’un comme moi et la première rencontre, faite avec Charles Xavier, ne m’a pas réellement réussi. Ma faute, évidemment. Néanmoins, cela m’a permis de comprendre pourquoi les télépathes sont si rares dans notre société. J’ai parcouru le monde physique comme astral pour en trouver et les plus fortes concentrations sont sédatées dans des hôpitaux psychiatriques. Entendre des voix dans sa tête n’est pas forcément le signe d’un pouvoir, c’est possiblement celui d’une maladie mentale. Pire, ne pas être capable de gérer ces voix peut faire perdre la raison. Lorsque l’on est incapable de faire la différence entre sa voix intérieure et celles des autres, on n’est plus personne. De plus, le phénomène de contamination télépathique est intéressant : l’intimité créée entre deux esprits par la télépathie risque de modifier celui du télépathe, s’il n’a la volonté et la discipline, la maitrise, de résister à ce qu’il pourrait rapporter de l’esprit d’autrui. Les télépathes sont les plus puissants mutants, devant les psychokinésistes, mais ils sont également ceux avec le taux de maladies psychiques le plus élevé. Combien d’entre nous restent saint d’esprits ? C’est déjà difficile pour les humains alors pour nous…
Vous êtes capables de vous aventurer dans la quatrième dimension, Bella. Jusqu’où avez-vous plongé de l’autre côté du miroir ? Jusqu’où êtes-vous capable d’y agir ? Me voilà encore plus curieux et hésitant à vous y emmener. A tester mes théories sur pourquoi nous percevoir la quatrième dimension en trois dimensions alors que c’est logiquement impossible. Sur comment l’altérer. Sur comment l’utiliser pour espionner sans être vu. La poésie du monde intelligible est qu’il est justement intelligible, il n’est pas fait pour être perçu mais plutôt compris. Or, nous sommes capables de le percevoir mais pas de le comprendre. Intellectuellement, c’est magnifique.
« J'en sais suffisamment pour faire ce que j'ai à y faire sans risquer d'y laisser mon âme.
- Votre âme, interroge-je avec surprise. Les esprits affectent les esprits… je ne connais que les infernaux pour jouer avec les âmes. »
Je les connais relativement bien, cela dit. Je sais en évoquer comme en invoquer et je sais user des énergies de leur dimension, de l’enfer, pour conserver la vie, pour guérir. Nul doute que mon âme aurait été happée là-bas si mon esprit n’avait su la retenir. User de l’astral pour se protéger d’autres dimensions est possible, difficile mais possible. User de l’astral pour accéder à d’autres dimensions l’est tout autant, même si plus ardu encore. Personnellement, je ne m’y essais pas trop : je n’ai guère de raison de me rendre ailleurs de ce qui est mon royaume et certainement pas l’intention, tout comme vous, d’y risquer une part ou une autre de moi. Néanmoins, parler d’âme dans l’astral me laisse sincèrement perplexe.
« Je vous remercie, dites-vous pour mon plus grand plaisir en acceptant mon souvenir spiritualisé. J'avoue que c'est la première fois que j'ai l'occasion de boire quelque chose sous cette forme. J'ignorais cela possible. »
Ainsi votre maitrise de votre corps astral est similaire à nombre de ces magiciens qui parviennent à le créer par la discipline et l’entrainement ; choses que des mutants peuvent faire avec le naturel voire l’aisance d’une capacité innée. Seriez-vous magicienne ? Cela expliquerait les craintes pour l’âme. Je ne vous pense pas magicienne : les Maîtres des Arts Mystiques vivent entre eux et font leur possible pour soustraire au reste du monde les connaissances qui leur valent leur titre. Ils n’aiment pas la concurrence, sans quoi ils ne dissimuleraient que les livres dangereux et non ceux dont ils tirent leurs pouvoirs. Je ne les en blâme pas : quiconque possède un pouvoir a peur de le perdre et ne souhaite pas le partager avec n’importe qui.
Moi inclus.
Pourtant, j’accepte à partager mon pouvoir lorsque cela me semble juste paiement de ceux à qui je partage le corps. Ne pas être un parasite. Être un symbiote. C’est une chose que vous n’êtes pas prête à accepter, sinon vous ne chercheriez pas à vous donner l’illusion que je suis loin de votre corps. Vous manquez de recul envers celui-ci, envers l’influence du monde astral sur le monde physique, vous l’admettez vous-même. Personne pour vous former. Peut-être l’absence de potentiel également, puisque tous les pouvoirs d’un télépathe se concentrent sur l’influence physique par le psychique.
« Je pourrais effectivement vous marquer à l’aide de cette partie de moi que je vous donne, reconnais-je sans peine. Néanmoins… j’ai déjà pu vous trouver, physiquement et mentalement. »
Sur le sol, l’ombre rentre ses mains dans ses poches et cela se voit par les triangles formés au sein de ses bras, de ses coudes.
« Si j’avais voulu voler votre corps, vous l’auriez retrouvé habité en revenant. »
L’ombre hausse les épaules, sa voix, ma voix, exprimant des évidences avec d’une tranquillité placide.
« Je n’ai pas pondu quelque larve que ce soit dans votre cerveau, d’ailleurs, et exterminerais ces créatures si l’occasion m’en était donnée. »
Voilà une référence bien obscure mais totalement sincère. Toute forme de vie cherche à se reproduire et, là où les infernaux transforment les âmes pour créer de nouveaux démons, il est des créatures innommables dans l’astral qui ont besoin d’esprits pour se reproduire. Peut-être était-ce là ce que vous entendiez par risquer de perdre votre âme ; même s’il s’agit de perdre l’esprit, plutôt. Littéralement, qui plus est.
« Mon intention en venant vous attendre au sein même de votre foyer était de vous rencontrer, Votre Majesté, déclare-je alors que l’ombre s’assoit, sortant ses mains de ses poches pour les faire disparaitre dans ses ténèbres. J’entrevois que nous nous croisions bientôt dans le futur et me permet de prendre les devants sur celui-ci. »
La taille de l’ombre diminue alors que ses épaules s’avancent vers vous, Bella, sans pour autant quitter leurs deux dimensions.
« Que savez-vous de la notion Jungienne de l’Ombre ? »
Entrevue astral Aux dires de l'homme d'ombre par rapport aux esprits et aux âmes, Bella répondit en racontant l'une de ses premières expériences, qui l'avait profondément marqué en raison du côté anxiogène du phénomène, lorsqu'on ne l'attendait pas...
"Mes premières expériences sont loin d'être les meilleurs. Je me souviendrait toujours de cette nuit, où je me suis réveillé sans raison. Je ne pouvais plus bouger et j'avais comme un très fort bourdonnement dans les oreilles. Ensuite, j'ai entendu leurs voix..."
Racontat elle, et on pouvait reconnaître que ce genre de manifestation pouvait laisser quelques mauvais souvenirs, surtout qu'à l'époque, son esprit cartésien ne la laissait pas croire aux esprits, ni aux manifestations paranormales. "Paralysie du sommeil", lui avait dit son père. Un état second entre veille et sommeille du au léger dérèglement d'un simple phénomène physiologique. L'explication rationnelle avait suffit à la rassurer, jusqu'au moment où, habituée à ces "paralysie du sommeil", elle avait finit par se laisser emporter, se faisant "aspirée" hors de son corps.
"La première fois que je me suis vu dormir depuis le plafond de ma chambre, j'ai comprit que je pouvait voyager sous cette forme, mais il m'a fallut un certain temps pour la maîtriser. Aujourd'hui c'est un peu comme si je faisais des rêves lucides à volonté"
Bella avait rapidement comprit l'intérêt de cette capacité pour les filature. Mais sa connaissance du monde astral se limitait à cette pratique, elle n'avait pas chercher à s'aventurer plus loin, d'où son ignorance et sa méfiance à l'égard d'une simple tasse de thé. Elle ne connaissait pas vraiment les règles et les limites de l'astral, si ce n'est une dimension ou les vivants n'ont pas vraiment leurs place. La dame sentit une certaine forme d'angoisse la gagner quand l'être de l'ombre lui fit savoir qu'elle aurait pu trouver son corp habité en revenant, mais Bella ne laissa rien paraître et se contenta de dire avec un détachement qu'elle voulu le plus réaliste possible:
"Mais vous ne l'avez pas fait. Pourquoi? Qu'attendez vous de moi ? Et qu'est ce qui vous fait croire que je suis la personne qu'il vous faut ?"
Demanda elle finalement, curieuse de la visite de cet être métaphysique. Cela aurait été quelques mois en arrière, elle aurait très probablement embrassé de tout son être ce royaume de l'ombre qui semblait riches de belles promesse et de puissance. Mais tout avait changé depuis ses retrouvailles avec Remy. Elle même, dans son fort intérieure était en train de changer, de remettre en cause un bon nombre de ses convictions...
Je ne comprends pas comment, aux connaissances infernales, vous me répondez sur vos premières fois, Bella. Peut-être le partage d’expériences, de connaissances. Si tel est le cas, je vous en remercie grandement car l’échange me semble bien généreux de votre part : j’en apprends bien plus que vous. L’évocation d’une paralysie du sommeil, et de la réalisation d’un monstre pour rationnaliser l’incapacité de mouvement d’une conscience réveillée avant ses fonctions motrices, ne me fait pas réagir tout de suite. Curiosité et patience : si je ne comprends pas actuellement de quoi il en retourne, cela viendra. Néanmoins, lorsqu’il est question d’entendre leurs voix, je souris, geste invisible, et me penche en avant, l’Ombre diminuant les épaules.
Leurs voix. Les voix des gens vous entourant ? C’est comme cela que commence la télépathie, généralement. Les humains nous trouvent intrusifs, à connaitre leurs pensées, mais ils le sont tout autant, à les faire raisonner dans nos têtes. Eux, de plus, n’ont qu’un faible risque de devenir fou à cause de cela. Pas nous.
Après m’avoir hameçonné sur ces voix, cependant, vous me décevez en changeant de sujet. Faites du mystère, Bella. Cela ne me gêne pas. J’ai tant de moyens de trouver des réponses. Même si nous jouons tous deux dans l’astral, je pense ne pas trop céder à mon égo en me considérant bien plus expérimenté que vous. L’âge. La pratique. Le "certain temps" nécessaire à la maîtrise et à son amélioration.
« Aujourd'hui c'est un peu comme si je faisais des rêves lucides à volonté.
- Etes-vous capable de vous contrôler vous-même ou êtes-vous parvenue à le faire de l’autre côté ? »
Les rêves lucides, la capacité à contrôler ses propres rêves. Pour un télépathe, c’est la première étape afin de maitriser les illusions oniriques, le contrôle des rêves. Pour un humain, c’est la première étape à laisser libre court à son imagination et regarder son cerveau créer ce qu’elle imagine. Beaucoup les utilisent pour développer des pouvoirs, notamment le vol, et encore plus pour se faire de la pornographie. Une fraction, un échantillon, du pouvoir d’un télépathe. Pouvoir auquel vous témoignez, vous avouez, votre inexpérience ; vos limites. C’est une preuve de sagesse, Bella, une sagesse qui m’est de la plus grande difficulté ainsi en reconnais-je pleinement la valeur. Evidemment, le test sur la connaissance des créatures de l’astral en est également un, de test, et l’absence de réponse le concernant est un demi-aveu. Je comprends néanmoins pleinement que vous ayez matière plus pressante à la réflexion : votre corps.
« Mais vous ne l'avez pas fait, reprenez-vous donc au sujet que j’aurai pu m’y installer en vous attendant. Pourquoi ? Qu'attendez-vous de moi ? Et qu'est-ce qui vous fait croire que je suis la personne qu'il vous faut ? »
L’Ombre Jungienne. Tout est là. Cependant, vous ne répondez pas à cette question. Aveu silencieux ou absence d’intérêt, je ne sais.
« Tout en comprenant pleinement l’envie que votre physique puisse créer, dis-je calmement en redressant l’ombre, je ne suis pas un voleur. Ni un ennemi. Si cohabitation il finit par y avoir, cela sera à nos intérêts mutuels. Sinon, tant pis. »
Un haussement d’épaule ponctue ma phrase. Oui, vous êtes une hôte plus intéressante qu’Azilys Dulac et Helmut Zemo de par votre possibilité de resplendir mes capacités télépathiques, Bella. Non seulement me maintenir en vie mais me maintenir puissant. Cela étant considéré, je suis sincère : je ne suis ni un voleur ni un ennemi. Si vous ne voulez pas de moi, je n’insisterai pas.
« J’attends de vous, primairement, que vous me nourrissiez, reprends-je placidement me déplaçant jusqu’au canapé pour m’y glisser dans une étrange assise. L’Ombre. La partie de vous-même que vous refoulez dans votre inconscient. Votre miroir obscur, complémentaire, où vous cachez ce que vous ne voulez pas être et avoir. Dans l’astral, l’inconscient collectif de l’humanité s’est ainsi aggloméré jusqu’à s’éveiller, à son tour, à la conscience. »
Une jambe croisée sur l’autre d’aise, l’Ombre lève et écarte les mains pour se désigner elle-même.
« Evidemment, dialoguer avec moi permet d’outrepasser cette barrière, ce qui est intéressant pour vous afin de devenir meilleure et pour moi afin d’être nourrit de votre entièreté et non de vos rejets. »
Faisant disparaitre ses avant-bras dans l’ombre de son corps, l’Ombre les pause sur ses cuisses alors qu’elle se penche à nouveau en avant d’intérêt.
« De plus, je n’ai aucune existence physique. Je n’en ai pas besoin pour survivre mais d’être né de l’humanité me fait avoir envie de vivre comme elle. »
Vivre ou survivre, deux notions si proches et pourtant si différentes. Je place la limite entre elles, la transition, au fait d’apprécier ou non l’existence que l’on mène. Celui qui s’épanouit vit, celui qui ne s’épanouit pas survit.
« Partager un corps, même si je n’en ai pas le contrôle, me permet d’expérimenter les petits plaisirs de la vie. Dans les limites de ce que le propriétaire accepte, évidemment. »
Mon attachement supérieur à Azilys Dulac vis-à-vis d’Helmut Zemo vient de là : elle est prête à ce deal. Sans même savoir les pouvoirs que je peux lui apporter. Rares sont ces individus et donc elle m’est précieuse. Au-delà de l’empathie que je peux avoir pour elle, l’empathie qu’elle peut avoir pour moi est importante.
« Ainsi que dans les limites de mes disponibilités. Je ne saurais être tout le temps auprès d’une seule personne. Cependant, quand je le suis, j’augmenterai vos capacités télépathiques et vous apporterai conseil comme compréhension. »
Reculant à l’intérieur du canapé, je disparais des trois dimensions physiques pour rester dans l’astrale. Une Ombre tridimensionnelle à l’intérieur d’un vide blanc et immaculé s’étendant à l’infini. Cela ne m’empêche pas de me tourner vers votre esprit, Bella, et d’y murmurer quelques mots.
(Qu’importe votre choix, Votre Majesté, je suis curieux de vous. Curieux de ce que vous pouvez faire en mon domaine. Curieux de ce dilemme qui vous éloigne de vos sujets et me nourrit d’une nouvelle saveur.)
C’est purement opportuniste. Si je n’avais pas voulu faire ma démonstration en connectant nos esprits pour vous prouver la puissance qui pourrait être vôtre à travers moi, je n’aurais pas entendu vos pensées quant à l’anticipation de ce discourt et le fait que l’amour vous y rende moins sensible. D’une menace potentielle à Azilys Dulac et Helmut Zemo, vous venez de gagner une dimension d’intérêt par le conflit qui se trouve en votre cœur, Bella. Peut-être puis-je aider. Peut-être ai-je même intérêt à le faire.
Entrevue astral Bella ne répondit pas de suite. elle ne s'attendait pas a une tel question. en même temps, elle n'avais encore jamais échanger avec quelqu'un du monde astral, c'était a la fois enrichissant et assez intimidant
"Aujourd'hui, j'arrive a faire beaucoup plus que contrôler mes rêves. Je me déplace dans l'astral, je peux suivre les personnes que je recherches sans qu'elles ne se doutent de rien, et parfois, certains parviennent a ressentir ma présence, sans vraiment en être sures"
L'ombre parlait de cohabitation, d'échange, d'une sorte de symbiose. L'idée était tentante mais...
"Si j'ai bien comprit, tout ce que vous voulez, c'est pouvoir sentir le gout de la nourriture et de la boisson, ainsi que de connaitre le plaisir de la chair ? Et moi, qu'est-ce que j'obtiens en échange ?"
La réponse ne tarda pas a arriver. L'augmentation des pouvoirs télépathique, mais aussi, des conseils, une clairvoyance peut être...? Mais Bella n'en avait jamais eu vraiment besoin et l'idée d'entendre les pensées de son entourage plus ou moins proche ne la tentait aucunement, même si, il fallait le reconnaitre, cela serait bien utile pour la traque de cibles. Mais en avait-elle vraiment besoin hors de cet usage ? Plus maintenant, sans doute. Beaucoup de chose avait changé depuis que elle et Remy avaient renouvelés leurs vœux de mariage.
La voix de son interlocuteur dans sa tête la fit grimacer. Mais il semblait expérimenté et de bon conseils. Cependant, ne risquait-il pas de devenir intrusif ? Si comme il le disait, il souhaitait juste "profiter des plaisir de la vie", l'intimité en faisait sans doute partit, et l'idée d'avoir, dans un coin de son esprit un spectateur de ses ébats donnait a la dame un sentiment de malaise...
"J'aurais certainement accepter il y a quelque mois, alors que je ne vivait que pour prendre une revanche. Mais aujourd'hui, je sais que celle ci n'a plus lieu d'être. J'ai trouvé ce que je cherchait, et en bien mieux que ce que j'imaginais. J'ai tout ce qu'il me faut a présent. Je n'ai pas besoin de pouvoirs supplémentaire. Je me suis toujours bien débrouiller avec ceux que je possède déja"
Le regardant en face, elle ajouta:
"Cependant, je ne vous considère pas comme un ennemi. Avez vous d'autres personnes dont vous partagez le corp et l'esprit ?"
J’entends et j’écoute ce que vous me dites de vos capacités, Bella. Vous déplacez dans l’astral, néanmoins, vous l’avez déjà montré. Dans le physique également. C’est cette partie qui vous intéresse. Voire à laquelle vous vous limitez. Au point d’être parfois si proche du plan physique que vous vous y faites sentir. Vous n’êtes ainsi pas capable de projeter votre forme astrale sur le plan physique… ni manipuler le plan astral. Vous naviguez dans des dimensions, à leurs surfaces, sans jamais y plonger plus que de brefs instants ; comme vous l’avez fait en me suivant. La téléportation astrale ne semblait pas une nouveauté… et pourtant.
Dans un cas comme dans l’autre, je pourrais beaucoup vous apporter.
« Si j'ai bien compris, tout ce que vous voulez, c'est pouvoir sentir le gout de la nourriture et de la boisson, ainsi que de connaitre le plaisir de la chair ? Et moi, qu'est-ce que j'obtiens en échange ? »
Voilà qui me fait rire ; un instant bref mais sonore. Découvrir de nouvelles choses, pour être plus exact. Contrôler l’astral me permet d’y réaliser ce que je connais déjà, basé sur le souvenir que j’en ai ou l’imaginaire tiré de mes expériences. Néanmoins, goûter un plat qui m’est inconnu m’est impossible : si je suis capable d’imaginer de nouvelles saveurs, elles n’auront jamais la nouveauté et la surprise de celles que je n’imagine pas. C’est l’une des raisons qui me poussent à choisir, si le choix doit être fait, les plaisirs de l’assiette à ceux de la chair. Pour être réellement intéressant, ces derniers doivent s’accompagner de la découverte de la personne, de la recherche de son plaisir à elle dans l’avant, le pendant et l’après ; des choses qui me sont interdites, même en accompagnant un hôte. Seule l’empathie joue, dans un tel cas. Cependant, il n’est pas question d’empathie entre nous.
D’autant plus que, plus qu’augmenter vos pouvoirs télépathiques, il s’agit de vous en donner. Désormais que je suis dans vos pensées, je vois plus clairement la différence entre nous : la projection de votre forme astrale est votre limite. Toutes les subtilités divines de la télépathie vous sont étrangères et ne vous intéressent pas pour la plupart.
Beaucoup de chose avait changé depuis que Remy et vous avez renouvelés vos vœux de mariage.
Je vous laisse me guider dans vos souvenirs, Bella. Vous n’aimez pas me savoir dans votre esprit, comme la plupart des gens, et je reste en surface pour l’heure. Dans les pensées instantanées qui sont traitées par votre mémoire court-terme ; votre voix intérieure, la mienne, vos perceptions… Je pourrais plonger tellement plus profondément. Les données cérébrales, la mémoire long-terme. Je pourrais sceller vos souvenirs de Remy ou les maquiller sans que vous ne puissiez ne serait-ce que le réaliser. Vous vous inquiétez que je m’immisce dans votre couple alors que je pourrais faire tellement plus et vous permettre de faire tellement plus.
Sculpter votre personnalité.
C’est un art délicat. Il faut identifier les souvenirs qui sont les fondements de votre manière d’être et les altérer pour créer les effets papillons qui vous changerons dans ce que vous êtes. Il est difficile de prévoir le résultat mais c’est quelque chose qui est en ma capacité. Si vous saviez cela, vous ne vous inquiéteriez pas d’avoir un spectateur de vos ébats. Si vous saviez cela, vous vous demanderiez : qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce que vous avez réellement vécu et qu’est-ce qui est ma création ? Qu’est-ce qui est réellement vous ? Ce qui est réel, et tout ce qui en découle, n’est ni plus ni moins que ce que je décide. Le pouvoir que je vous proposais de partager.
Le pouvoir que vous auriez accepté il y a quelques mois. Plus maintenant.
Je comprends l’envie de vengeance et connais beaucoup trop bien ce que cela fait d’être consumé par celle-ci. La pire période de mon existence a ardemment brulé de ce sentiment. Puis j’ai appris la paix. Seul. Je vous envie de l’avoir trouvé chez autrui. J’envie votre plénitude, que je n’aurai probablement jamais.
Vous avez tout ce qu’il vous faut, Bella.
Vous vous êtes toujours bien débrouillée avec vos pouvoirs, Bella.
Nous en avons donc terminé.
Je pourrais détruire tout ce que vous avez fini par trouver afin de vous faire redevenir celle que vous étiez il y a quelques mois. Afin que je puisse me nourrir de l’énergie télépathique que vous gaspillez pour la seule filature astrale. Afin que vous puissiez découvrir un nouveau pan de l’univers qui amènerait votre art au-delà de ce que vous n’avez jamais imaginé.
Je ne le ferais pas.
Je n’ai pas l’intention de briser un bonheur pour mon seul gain. Je n’ai pas l’intention d’entrainer dans le conflit une personne qui fait la paix avec son Ombre. Vous avez brisé bien des bonheurs pour votre seul gain, c’est cela être un assassin, et vous avez entrainé dans le conflit tout autant de personnes, pour pouvoir les utiliser. Aujourd’hui, vous êtes à la croisée des chemins. Néanmoins, je n’ai aucune raison que je juge valable d’agir comme vous le faites.
Vous ne me considérez pas comme un ennemi, cela tombe bien. Si nous l’étions, vous perdriez tout. Néanmoins, je suis venu ici dans l’anticipation que ce soit un jour le cas.
« Avez-vous d'autres personnes dont vous partagez le corps et l'esprit ? »
(Peu.)
Je parle avec franchise, toujours à l’intérieur de votre esprit, tout en me demandant s’il ne serait pas plus sage de vous effacer la mémoire sur l’entièreté de cette rencontre.
(Cependant, vous pourriez devenir une menace envers certaines. Si vous le faites, mon pouvoir sera leur.)
Ce n’est pas une menace. Ni un avertissement. Ni un argument pour que vous m’acceptiez. C’est l’énoncé d’un fait. Je ne suis pas un ennemi mais je protège les miens.
Le silence se fait alors que l’ombre ne réapparait pas.
(Vous êtes à la croisée entre deux mondes, Votre Majesté.)
Ce n’est pas une menace. C’est un avertissement. Un avertissement pour vous, non contre vous. J’envie ce que vous détenez, Bella. Je vois également comment vous pourriez le perdre.
(Faites attention à ce que la Reine des Assassins ne condamne pas la vie de Bella Donna Boudreaux-LeBeau. Dans un monde où l’on tue des gens, les autres en font de même. Saurez-vous l’accepter et faire concilier ces deux vies au risque de perdre ce qui importe à l’une… ou choisirez-vous la prudence de sacrifier l’assassin à l’amoureuse, comme vous renoncez aujourd’hui au pouvoir ?)
Vous connaissez le business comme moi, Bella. Vous savez que cela ne pardonne pas.
(Vous avez été franche envers moi, je le suis envers vous. Votre Ombre fait partie de moi, Bella. Tout ce que vous ne voulez admettre… tout ce que vous rejetez… vos peurs inconscientes et vos dénis… tout cela me nourrit. Vous devez néanmoins en prendre conscience afin de prendre les décisions qui s’imposent.)
Prenez ces conseils pour ce qu’ils sont, Bella.
(Réfléchissez à votre avenir sans quoi celui-ci vous arrivera malgré vous.)
Cela m’attristerait sincèrement, Bella. Je sais ce que cela fait de penser que l’on peut tout avoir et de finalement tout perdre. Ça n’est arrivé. Deux fois. Et, à chacune, la haine et la vengeance ont dominé ma vie. Vous avez une chance d’en sortir. Réfléchissez à comment la saisir. Si vous vous rater, il n’y aura peut-être pas de seconde chance.
Accueil
️ 2981 12289 0
