[Terminé] A fox sneaks in silently, like a shadow [pv Samuel]

Pourquoi chez lui ? Pourquoi chez cet homme ?
Si je devais être en sécurité, je savais où aller, j’avais des possibilités, mais pourtant, je reviens toujours vers lui, soit de moi-même, soit par le destin. Si j’avais été plus proche du Bronx ce soir, j’aurais probablement fini chez Doc, mais néanmoins, je suis là, face à lui, une main sur sa coupe en brosse. Ma réaction est un peu étrange, je ne peux pas dire le contraire, mais … j’aime bien ce contact, et j’ai un sourire qui remonte sur mes lèvres lorsqu’il me regarde droit dans les yeux.

- Profite donc bien, parce que je suis rarement à genoux devant une femme, enfin si cela m’arrive mais c’est pour autre chose.

Idiot, je porte mon autre main à mes yeux, comme pour cacher le petit rire qui monte. Mais pourtant, je ne coupe jamais entièrement le contact avec tes yeux, te regardant rire alors que tu te redresses, d’une manière assez … particulière qui m’arrache par instant des frissons, m’obligeant cependant à relever le cou à la fin, comme d'habitude. Ma main glisse de son crâne jusqu’à son cou avant qu’il ne se penche pour me dire :

- Et pourtant tu n’es pas petite.

A quoi il joue ? Cette question tourne dans mon esprit avant qu’il se finisse de se pencher pour poser un baiser sur mon front. Baiser qui me fait rompre le contact pour la première fois pour provoquer un nouveau frisson. Contact que je retrouve très vite, mais c’est celui de ton corps que je sens se rompre alors que tu t’éloignes, que tu recules d’un pas, me faisant retomber ma main par terre dans un geste un peu las, peiné également.
Pour un peu, j’aurais presque préféré un câlin ou que moi-même je te prenne contre moi. Mais non, il s’éloigne et me montre le repas. Je n’ai toujours pas envie de manger.

- Allez mange donc un petit truc.

Il ne va pas lâcher l’affaire … il est tard, c’est vrai mais je n’ai pas faim. Et si je lui promets de manger avant de dormir.

- Et après promis je te laisse aller dormir.

Non il ne lâchera pas l’affaire, je tourne la tête vers la pièce et une petite idée passe dans mon esprit, une idée probablement qui tourne depuis un moment, une idée qui n’est jamais parti très loin de mon fil de pensée à chaque fois que je suis non loin de lui. Peut être est-ce pour cela qu’inconsciemment, je suis venue vers lui ce soir, que je suis venue chez lui Enfin ce n’est pas la seule raison mais cela en fait parti, d’une manière ou d’une autre.
Mon regard revient vers lui alors que dans mon esprit, un combat se joue. Un combat qui se poursuit depuis longtemps, depuis que je l’ai vu la première fois, y a longtemps. Un combat qui m’a fait m’éloigner de lui pour le protéger, qui m’a fait revenir vers lui pour lui parler, qui a fini par me faire rester pour travailler avec lui, jours après jours.
Un combat entre deux possibilités et dans un sens, ce soir, j’ai envie d’en choisir une. Mon esprit est déjà bien assez … proche de la rupture pour que je puisse continuer à lui faire subir ce genre de choses.
Avec lui, à chaque fois, je n’ai plus envie de réfléchir. J’ai envie d’oublier, d’arrêter le temps, de revivre dans un sens. Comme ce soir là dans le bar, comme les autres où je ris et me sens presque normale, comme une étudiante barmaid, juste ordinaire.
Alors, je fais mon choix, et de ce choix, je décide de franchir le pas qui me sépare de lui, de monter dans un même mouvement sur la pointe des pieds. Mon visage arrive à sa hauteur, mes mains passent et se nouent derrière son cou, nos yeux se retrouvent un instant, lui laissant un instant pour m’arrêter, me hurler dessus ou me repousser. Un instant où je sens mon coeur s’emballer contre lui, un instant tandis que je sens sa peau contre la mienne et avant que ma réponse reprenne le dessus, mes yeux se ferment pour les miens lorsque je dépose mes lèvres contre les siennes.
Le coeur ou la raison, c’était le combat qui se jouait en moi à chaque fois que je le voyais. L’envie de céder face à lui, d’oublier et ressentir, revivre dans un sens ou au contraire, suiver les règles, toujours sur mes gardes, prête à agir, prête à réagir.
Ce soir, j’ai choisi, et le coeur l’emporte sur la raison, gagnant cette manche d’un baiser sur ses lèvres. Reste à voir si j’ai fais le bon choix. Vu ma tenue, je n’aimerais pas être jetée dehors.






@Samuel Fraser

Le cœur a ses raisons que la raison ignore. Sans parler d’amour à proprement parler car il n’est pas mon amoureux, c’est bien mon cœur qui a parlé ce soir. Ou plutôt, comment le dire … une envie. Celle de ne plus réfléchir, ou en tout cas pas plus que nécessaire. J’avais juste envie de profiter d’un moment, loin de tout ce que je vis chaque jour.
C’est un refuge que je suis venue chercher chez lui et c’est un refuge à nouveau que je viens chercher dans ses bras, contre lui.
Je crois qu’il est surpris … non je vois qu’il est surpris lorsque je reviens contre lui. Je vois cela dans ses yeux alors que j’arrive à sa hauteur, que je monte même à sa hauteur, moi qui suis bien plus petite que lui.
Pourtant, il ne me repousse pas, non. Ses mains tombent sur mes hanches tandis que de mon côté, je verrouille les miennes derrière sa nuque. Je sens son corps contre le mien, et d’une certaine manière sa chaleur. Mon bouclier thermique est toujours actif autour de moi, et il doit le ressentir, ressentir qu’il fait plus frais contre moi.
Un instant, comme un glitch dans ce mouvement et je l’embrasse sans plus attendre.
Il aurait pu me repousser, me rejeter. Je suis son employée, peut-être bien son amie même, et … je ne sais pas vraiment.
Mais non, il ne réagit pas comme ça, il me garde contre lui. Il répliqué même à mon geste, alors que sa main remonte, m’arrachant des frissons. Sentant sa réponse, j’intensifie un instant le baiser avant qu’il ne s’arrête, qu’il ne l’arrête. Mince, ais-je fais quelques chose qu’il ne fallait pas ?

- Ne fais pas ça parce que tu dors ici Kath. Je peux être un gentleman quand je veux.

Mon regard fixe le sien sans comprendre, confus. Est-ce qu’il pense réellement que je fais ça pour cette raison ?
Pour un peu, je pourrais presque me mettre en colère de l’entendre dire cela, ou même de le penser mais non au final, je m’énerve pas et réponds juste :

-Je le fais parce que j’ai envie de le faire Samuel, rien d’autre.

Je sens la caresse de sa main sur ma peau, et doucement, je viens lover mon visage contre sa paume, en fermant les yeux un instant.
Vu la manière dont il a répondu à mon baiser, dont ses mains se sont posés sur mon corps et y sont encore, je doute que lui-même se force et je ne lui fais pas l’affront de lui demander. Je reste un instant ainsi, la tête dans sa main, soupirant profondément avant de redresser les yeux vers lui, vers les siens. J’ai toujours trouvé qu’il avait des yeux magnifiques.
J’ai envie de parler mais au final, je remonte sur la pointe des pieds, resserrant encore mon étreinte autour de lui et l'embrasse à nouveau. Mon corps ondule presque contre le sien dans un nouveau baiser passionné et finit par murmurer à son oreille :

-Dis moi ce que tu veux, toi ?

J’ai envie de tant de choses, là tout de suite, à ses côtés, et je me retiens de lui sauter dessus et passer mes jambes autour de son bassin pour être plus proche encore si c’est possible. Mon cœur et ma respiration s’emballent mais je tente de garder l’esprit clair, au moins encore un peu…
Ma raison s’est fait la malle au moins pour cette nuit, et c’est encore une fois auprès de lui que je retrouve un semblant de normalité… Dans les éclats de rires, les larmes et maintenant cette étreinte que je n’ai pas envie de voir s’arrêter.


@Samuel Fraser

Depuis mon arrivée ici, j’ai fui nombre de personnes. J’ai fais en sorte de faire confiance à certaines mais au final, ils sont très peu nombreux, ceux qui me connaissent, ceux avec qui je suis moi-même, ceux que je peux appeler ami.
Et Samuel ..
iI est mon repère dans cette ville. Depuis le début. Depuis mon arrivée, d’une certaine manière, c’est à lui que je dois d’être en vie. Et il a continué, en étant à chaque instant où je l’ai vu ma bulle d’oxygène.
Sans lui, je me serais noyée depuis bien longtemps, dans la peur, la haine et la colère.
Pourtant, il a été parmi les premiers à me faire sourire, à me faire rire, et c’est avec lui que j’ai vu ma première bière en amérique. Cela semble peut être un peu ridicule mais ces instants de normalité, c’est cela qui m’a gagné en vie, bien plus qu’il ne doit le supposer.
La preuve, il n’y a qu’à ses côtés que mon cœur bat si fort et si souvent.
On s’est approché, on a joué, et même manqué de se brûler chacun de notre côté et au final, nous nous sommes jeter dans le feu, d’abord sous la forme d’un baiser et maintenant, maintenant, j’attends un signe de sa part, juste un signe pour qu’on puisse finir de consumer que qu’on alimente depuis des semaines, des mois mêmes maintenant que j’y pense.
Alors je lui demande et je me retiens presque de respirer malgré la course effrénée qui se passe dans ma poitrine.
Une réponse, c’est tout ce que j’attends.
Et elle arrive, d’une manière différente de ce à quoi je m’attendais. En un instant, je décolle du sol, mes jambes prennent place autour de ta taille alors que tu me soulèves du sol. Et avant que je ne puisse dire quoique ce soit, je sens à nouveau tes lèvres et te rends ce baiser.
Je manque d’air parce que nous partageons à présent le même souffle. Dans ses bras, je suis sans maîtrise de ce qu’il se passe. C’est lui qui contrôle, qui m'entraîne pas à pas vers ce que je suppose être la chambre.
J’ai un petit éclat de voix rieur quand il me plaque contre la porte. Rire qui est bien remplacé par un soupir tandis qu’il descend dans mon cou. Mes jambes se resserrent autour de lui, mes doigts griffant son dos avec à la fois une certaine intensité et douceur.
Je reste en apesanteur encore un moment avant de finir par sentir les draps sous mon corps, lorsqu’enfin il me dépose dans le lit. Nos vêtements quittent bien vite nos corps pour qu’ils se retrouvent l’un contre l’autre, profitant de la chaleur de chacun. Face à lui, je force mon bouclier thermique pour le baisser, et sentir réellement sa chaleur, ainsi que la mienne. Jamais encore je crois je n’avais fait cela avec quelqu’un, de baisser ainsi la garde et les barrières pour l’autre. Non, ce n’est jamais arrivé.

Et c’est contre lui que je passe la nuit, dans un moment hors du temps, hors de tout. Et ce moment, il est juste parfait, doux, tendre et en même temps terriblement intense. J’ai eu nombre de nuits mais celle-ci se grave dans mon esprit d’une manière particulière. Parce que c’est lui qui est avec moi, lui mon repère.
Pourtant, une fois la fièvre retombée, je tombe doucement dans le sommeil, contre toi, ne voulant pas quitter tes bras. Je n’ai pas envie de partir, vraiment pas. Je voudrais même rester longtemps, plus longtemps.

Mais un rêve ne peut pas être éternel, je le sais bien.

Lorsque j’ouvre les yeux… la réalité me revient de plein fouet à l’esprit.
Je contemple son visage endormi, prenant toutes les mesures possibles pour ne pas le réveiller alors que doucement, je m’extirpe de ses bras. Il a besoin de repos lui aussi, entre la caserne et le bar, je me doute qu’il ne se repose pas beaucoup. Je souris en l’observant, j’aurais aimé rester.
Mais je dois amener le paquet à bon port et je ne peux rester car il peut être en danger. Je le sais.
Je ne regrette en rien cette parenthèse à ses côtés. Elle m’a permit de respirer, d’avoir même l’impression qu’une vie ordinaire pouvait être possible. Un jours peut-être, mais pas encore, pas tout de suite. Je m’habille, me prépare sans un bruit. En voyant le plat qu’on a laissé dehors pendant la nuit, je finis par m’approcher et le manger. Même froid, cela me fait du bien et clairement, c’est un des meilleurs repas que j’ai pris depuis un moment. Au moins, cela lui fera plaisir, vu comment il s’amuse à vouloir me nourrir à chaque fois qu’on se voit.
Je prends enfin dans mon sac de quoi écrire un petit mot et le pose sur la table de son salon.

Hey, j’espère que tu as bien dormi.
Je sais que je ne suis pas la plus présente du monde et que je ne donne parfois pas ou peu de nouvelles. Mais je veux que tu saches que tu es quelqu’un qui m’est précieux et je tiens à toi, sincèrement.
Merci en tout cas à toi, pour les soins et le reste.
Merci pour tout, vraiment.

Je vais essayer de passer au bar, un de ses jours
Prends soin de toi.
Kathleen

Ps : Merci pour le repas

Puis, avant de partir, je reviens à côté de lui pour le voir et poser sur son front un baiser, léger, pour qu’il ne se réveille pas.  
Puis, je repars, prête à rejoindre cette vie bien moins douce qui est la mienne, avec le souvenir de ses baisers sur mes lèvres.


@Samuel Fraser