Je les ai enfin semés … mais je suis épuisée. Il m’a fallu utiliser plusieurs fois mes pouvoirs, une course intensive à travers 3 pâtés de maisons, un saut de l’ange pour réussir cet exploit. Dix minutes qu’il n’y a aucun mouvement, aucun signe mais il vaut mieux que je reste à l’abri. J’ai une mission à accomplir, et il faut que je protège mon appareil photo. Weasel me l’a promis, contre les photos, il me trouvera des informations. Il sait que j’irai au-delà du danger pour cela.
Je prends mon téléphone, cherchant à me repérer. Brooklyn, quartier de Williamsburg, non loin du pont… je ne connais pas tant ce quartier mais pourtant … je vois quelques choses … une image me vient : Samuel, je suis à deux pas de chez lui …
Je regarde autour de moi. Je ne connais pas ce quartier, je ne connais aucune cachette… Et c’est bien trop important pour que je me laisse avoir. Je n’ai pas envie de mettre Samuel au milieu de tout cela, c’est même pour cela que je ne suis pas encore revenue au bar depuis l’incident avec Jean et tout ce qui a suivi. Je ne sais pas s’il ne m’en veut pas malgré tout, malgré sa promesse de ne pas me chercher. Je veux le protéger, de moi, des risques, de ceux qui nous ont fait du mal. Je veux le protéger lui et les siens également…
Pourtant je dois prendre ce risque. Et alors que je range le téléphone dans ma veste de cuir, je prie pour qu’il ne soit pas chez lui mais au bar.
Arrivée par la terrasse de chez lui, j’observe les alentours. Il m’en avait parlé, de cette terrasse aménagée dont il était si fier. Après avoir encore une fois vérifié si je n’étais pas suivie, je prends l’escalier de service, descendant sans un bruit. Il n’y a pas de lumière. Pourvu qu’il soit encore au bar, je n’ai vraiment pas envie de lui expliquer pourquoi j’entre par effraction chez lui. Mais j’ai besoin d’un abri. Je crochette la fenêtre, et me glisse à l’intérieur, souple malgré la douleur de mes membres. J’ai quelques bleus et des écorchures diverses. Rien de grave mais un atterrissage mal contrôlé transformé en rapage violent lorsqu’on saute de toits en toits, cela ne pardonne pas … Il n’y a aucun bruit. Il n’a pas l’air d’être là. Je referme la fenêtre, et avance à pas de loup à l’intérieur. Si voir une tête amicale aurait pu me faire du bien, je suis soulagée de ne pas le voir ici. Au moins, je peux souffler maintenant. Toujours dans la pénombre, uniquement coupé par les lampadaires et les lumières de la ville, je m’approche du canapé pour m’y installer, déposant mon sac dessus.
Enfin un instant de repos,je vérifie dans mon sac à dos l’état de l’appareil photo. Il est en un seul morceau … Tant mieux, cela m’embêterai d’en racheter un nouveau. La carte SD à l’intérieur est en sécurité au moins. Maintenant, l’autre problématique : inspecter les dégâts de mon dérapage. Je soulève le bas de mon t-shirt abîmé jusqu’à ma brassière de sport. Hmmmm, bien rouge et un peu sanguinolente. J’aurais dû prendre mon cuir… Doucement, je retire ce qu’il reste de ce vêtement et le pose doucement sur la blessure. Clairement plus de peur que de mal. Je serre un peu les dents, même si ce n’est pas grave, cela reste un peu douloureux. Il me faudrait une bonne crème, peut-être un léger bandage. Soupirant profondément, je laisse mon dos tomber contre le dossier du canapé. Je soupire encore. Encore une fois, je dois beaucoup au pompier. Peut être puis-je lui laisser un signe cette fois, une note, qu’il se rassure, qu’il sache que je suis en train en vie… Il n’y a rien de pire que l’incertitude. J’en sais quelque chose …
CHANCE. Allez à la case "Loft", passez par la case "sang" ne touchez pas l'argent si vous passez par la case départ.
Il était un peu plus de deux heures du matin et je venais juste de fermer le bar. La soirée avait été plutôt bonne et je devais bien avouer que j’avais hâte de me retrouver dans mon lit. Mon propre lit. Lors de mes dernières soirées de libres j’avais fini respectivement dans le lit d’une jolie brune pulpeuse et d’une blonde aux taches de rousseur. Séparément bien sur. Bien que … Non. Non. Il ne fallait pas que je pense à cela.
Le trajet à pied jusqu’à mon loft se passa sans aucun souci. J’avançais d’un bon pas, prenant le temps de temps en temps de lever la tête vers le ciel pour observer les étoiles. Le ciel était clair par cette belle nuit d’été. Mais il faisait assez chaud, et je mourais d’envie de prendre une douche. Une bonne douche fraiche, et ensuite aller me coucher tranquillement pour prendre ma garde dans l’après-midi du jour même.
Après une vingtaine de minutes de marche à pied, farfouillant dans ma poche, j’insérais les clés dans la porte et poussait la porte coulissante de l’entrée de mon loft. Sans prendre encore le temps d’allumer ma lumière, je jetais les clés dans le vide poche posé sur un petit meuble, en poussant un petit soupire de soulagement.
Il devait être aux alentours de 2h20 du matin quand juste après avoir déposé mes clés, j’allumais la lumière. Et quelle ne fut pas ma surprise, de voir une chevelure rouge posée sur mon canapé.
Ouvrant les yeux en grands, puis les frottant de mes mains comme si je pensais être déjà endormi, je les rouvris. Non je n’avais pas rêvé. La petite Kath qui faisait la maline et qui avait disparu était bel et bien dans mon appartement.
-Mais qu’est ce que tu fous là bordel ?
Furent les seuls mots qui me vinrent à l’esprit. J’avais passé l’étape des salutations pour venir d’un pas assez rapide vers toi une grimace s’affichant alors que ton débardeur, j’entraperçois encore des marques de blessure. Mais cette fois ci sur ton ventre. Tient pour changer !
-Tu t’es encore fourrée dans la merde ?
Demandais-je alors me postant face à toi, qui était encore assise, alors que je me tenais là, les bras croisés, attendant que tu me donnes au moins quelques explications histoire d’avoir un petit global.
-Et comment t’es entré au fait ?
Les sourcils froncés, j’étais sur et certain que ma serrure n’avait pas été forcée, et la seule personne à avoir mes clés était Gabriela.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Dans le canapé, pressant le débardeur contre la blessure, je soupire profondément. La plaie me lance. Cela n’a rien de … grave mais ce genre de blessure est assez chiante. Cela lance, pique, c’est juste pas agréable. Je m’enfonce contre le dossier. Je suis soulagée qu’il ne soit pas là, j'ai pas envie d’expliquer la situation, pas là, pas ce soir. Si à chaque minute qui passe, je suis sûre que le danger s’éloigne, je n’ai pas envie de partir, de quitter ce lieu. J’observe, toujours dans la pénombre, le loft de Samuel sans bouger du canapé. C’est assez grand, assez sympa à vrai dire. J’ai un sourire en pensant à lui d’ailleurs. A ce grand dadet que j’ai dû abandonner pour le protéger, avec tout ce qu’il s’est passé, avec Jean et le reste… Sourire qui se fane alors que je répète ses mots dans ma tête : je l’ai abandonné …
Oui, j’ai abandonné la seule partie de normalité de ma vie pour le protéger. Les soirées au bar, les soirées à leur côté, que ce soit derrière le bar ou devant, tout cela, il ne doit pas se douter à quel point cela était précieux pour moi. L’argent, je m’en fichais bien. Je m’en fais plus dans les missions du Sister’s Margaret même si c'est un peu plus dangereux. J’ai un nouveau soupir, me rappelant avec une certaine nostalgie la soirée au bar, lorsque je l’ai revu la première fois, avec mon journal, venant pour lui parler parce que je lui devais la vérité et là …
Mais soudain, alors que je suis perdue dans mes pensées, j’entends la clef tournée dans la serrure. Oh non, dis-moi que je rêves… shit … ça ne peut être que … Et merde … D’un geste précipité, je reprends mon débardeur en main et tente de le passer mais trop tard, il est là, face à moi … Et merde … encore. - Mais qu’est ce que tu fous là bordel ?
Je suis en train de finir remettre le débardeur mais vu la grimace qu’il fait, c’est trop tard, il a compris… de toute façon, sans voir la marque, vu l’état de mon haut, on se doute que j’ai fais une sacré chute, entre les trous, les griffures du tissu et la déchirure… J’ai envie de lui dire quelque chose, n’importe quoi, mais tout ce qui me vient à l’esprit, c’est un magnifique : “C’est pas ce que tu crois !” mais vu la situation, c’est bien la PIRE chose que je pourrais dire. - Tu t’es encore fourrée dans la merde ?
Et encore une fois, le “c’est pas ce que tu crois” me vient à l’esprit. Putain mais réfléchis. Connecte les deux demi-neurones qui ont été épargné dans la cavale et parle … -C’est pas exactement ça … enfin …
Non c’est pas mieux que que “c’est pas ce que tu crois” … je le vois croiser les bras devant moi et, me sentant honteuse de ce que je viens de faire, je baisse un instant les yeux. - Et comment t’es entré au fait ? -Ah ça …
Je me redresse, serrant un peu les dents. Mouais, y a quelques contusions en plus. Je vais probablement avoir quelques bleus demain matin. Je me mets debout face à lui, levant les yeux vers lui. Il est grand, c’est vrai. Je tente de lui offrir un petit sourire, non pas moqueur, ni taquin. Ni juste rassurant et doux parce que même s’il vient de me faire la peur de ma vie, je suis dans un sens heureuse de le voir. J’aurais juste préféré que cela se fasse autrement : Je pointe du doigts la fenêtre et lui dis : -Par là, c’était facile à crocheter. Il n’y a pas de trace, je te promets, je l’ai déjà refermé…
Pourquoi lui cacher la vérité. Il en savait plus sur moi que Papy Roulette ou nombre d’autres personnes donc un peu plus ou moins, qu’est-ce que cela changerait ? -J’étais coursée. Je les ai semés un peu plus loin mais j’avais besoin d’un abri et j’étais juste à côté. Ils ne m’ont pas suivie, aucun risque hein mais… Je suis désolée, j’aurais dû ...
Je suis sincère dans mes excuses mais parler au conditionnel ne sert à rien. Ce qui est fait est fait. Et je peux comprendre sa colère, je me doute que ce n’est pas agréable de débarquer et voir que quelqu’un s’est introduit chez soi. On dirait un remake de Boucle d’or et des petits ours… -Je suis heureuse de te revoir Samuel, tu ...
m'a manqué ... Mais je ne termines pas cette phrase. Peut être qu'il l'a compris mais déjà mes mots sont sincères. En fait, maintenant que je suis debout devant lui, je me sens un peu mieux, même beaucoup mieux. J’aurais préféré qu’il sourit à son tour mais je me doute bien que sa colère ne retomberait pas tout de suite. -Tu préfères que je parte ?
S’il me le demande, je le ferai mais j’espère qu’il ne me mettra pas dehors. J’ai pas envie de ressortir, pas tout de suite en tout cas.
CHANCE. Allez à la case "Loft", passez par la case "sang" ne touchez pas l'argent si vous passez par la case départ.
Facile à renter ? Il allait vraiment falloir que je fasse venir pour quelqu’un mes fenêtres. Il était hors de question que je laisse n’importe qui entrer chez moi. Bon … Oui toi… Le cas n’était pas le même du tout… Mais j’avais tout de même deux ou trois choses précieuses dans mon appartement que je ne souhaitais pas voir disparaitre.
Des objets sans valeur pour beaucoup, mais qui comptait pour moi. Des photos, un gant de boxe dédicacé du grand Mohamed Ali, un collier en perle appartenant à une ascendante d’Ecosse qui se transmettait de génération en génération au premier enfant de la famille, la dernière lettre d’Anna….
Des trucs du genre. Chassant mes sombres pensées par un petit regard en direction de la fenêtre que tu avais du crocheter, je décroisais les bras en t’observant de haut en bas sans aucune gêne. Non pas par esprit de luxure mais bel et bien à la recherche de nouvelles blessures. Avec toi je savais que je n’étais pas au bout de mes peines. J’avais vraiment l’impression que quelqu’un avait jeté une malédiction sur ta personne. Tu finissais toujours couverte de sang. Et le tien en plus.
-Coursée ?
Fut le seul mot que je prononçais ne comprenant pas très bien ce que tu avais pu faire pour te retrouver coursé. On aurait dit un mauvais remake d’un film anglais à propos d’un gamin des rues, un petit voleur.
Pourtant tu ne m’avais pas vraiment semblé être le genre de fille à faire les poches de ces messieurs pour récupérer quelques dollars. Un petit soupire d’agacement s’échappa de mes lèvres. Non pas que j’étais en colère ou quoi que ce soit, mais juste que tu venais à peine d’arriver que tu voulais déjà repartir ailleurs ? Où comptais-tu encore aller ?
-Tu ne bouges pas d’ici.
Te menaçais-je avec mon index, et une grosse voix alors que je partais l’espace de quelques secondes dans ma salle de bain à la recherche de quelques objets pour te soigner. Je revins une petite minute plus tard, avec mon éternelle trousse de premier secours et une serviette de toilette.
-Tu sais ca va vite devenir une habitude que je soigne tes plaies. Allez, retire ton haut et fait moi voir tes blessures de guerre.
Généralement, je ne demandais pas aux femmes de se déshabiller de la sorte, je m’en occupais personnellement, mais je ne voulais pas que tu te sentes agressée ou je ne sais quoi. Tout mon petit bazar posé sur la table du salon, je me dirigeais par la suite vers la cuisine. Je relevais mes manches pour me laver les mains jusqu’au milieu de l’avant-bras, tout en jetant de temps en temps des regards derrière moi pour être sûre que tu ne te fasses pas la malle. Je précisais aussi.
-Je vais regarder ça. Et si ce n’est pas trop méchant tu iras prendre une douche avant que je ne te soigne.
Cela ne sonnait pas comme une invitation mais plutôt comme un ordre, mais après tout, c’était pour ton propre bien que je disais cela.
-Et en attendant je te préparerais un truc à manger.
En fait j’agissais vraiment comme une personne protectrice, le confort, le soin, la nourriture, comme je l’aurai fait avec toutes les personnes qui tenaient une place dans mon estime ou dans mon cœur. Peut-être que c’était tout simplement cela. Que je t’appréciais. De toute façon, il fallait être aveugle pour ne pas voir que nous nous entendions bien. Et … pour que tu reviennes me voir de la sorte alors que tu étais vulnérable… Cela signifiait que tu avais confiance en moi. Or, de nos jours c’était une chose assez rare.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Ah … oui, dois-je lui expliquer que je suis maintenant “membre” ou vacataire plutôt du Sister’s Margaret ? Mauvais plan, mieux vaut attendre un peu, pas toutes les bonnes nouvelles en une fois… Alors, je hoche juste la tête et passe à autre chose en espérant qu’il ne revienne pas dessus. Cependant, depuis cette soirée au bar, je me suis promise de ne plus lui mentir. Après tout ce qu’il a fait pour moi, ce serait … terriblement irrespectueux. Aussi, après lui avoir parlé avec sincérité, je lui demande s’il souhaite que je reste ou non. Même si je préférerais rester, je ne veux pas lui imposer ma présence. Lui soupire, moi j’attends, j’avoue avoir peur de sa réponse sur le coup :
- Tu ne bouges pas d’ici.
Un sourire soulagé naît sur mon visage, sans que je ne le retienne. Si lui est sévère, dans ses gestes et ses mots, moi au contraire, je suis rassurée. Même si j’ai l’impression qu’il m’en veut. Je le regarde partir, l'attendant sagement tandis qu’il part vers la salle de bain chercher quelques affaires, soit une trousse et une serviette. - Tu sais ca va vite devenir une habitude que je soigne tes plaies. Allez, retire ton haut et fait moi voir tes blessures de guerre.
Je me retiens de lui dire qu’il n’est pas le seul à me soigner, me mordant la lèvre à la place. J’ai du demander de l’aide à Doc une ou deux fois de me faire des soins. Quelques cicatrices sont apparus depuis la première fois qu’il m’a vu. Entre la balle en travers des bras et d’autres … bref, il va le constater bien vite. Je relève à nouveau mon débardeur ou ce qu’il en reste pour rester en brassière de sport noire face à lui. Je ne suis pas spécialement pudique et je pose mon vêtement à côté du matos qu’il sort.
- Je vais regarder ça. Et si ce n’est pas trop méchant tu iras prendre une douche avant que je ne te soigne.
Une douche, sur une peau à vif … hmmm, ça allait pas faire du bien ça. Elle sera froide la douche, pas le choix. Je lui montre en me tournant vers lui :
-J’ai raté ma cible et j’ai dégringolé en rappant le mur. C’est rien de grave, juste douloureux et pas très beau à voir. - Et en attendant je te préparerais un truc à manger.
Il a un truc avec la bouffe. J’ai un nouveau sourire et je hoche la tête :
-T’embêtes pas trop, j’ai pas super faim mais merci vraiment Samuel, merci …
Alors je me dirige vers la salle de bain. J’y entre mais au final, alors que je m’apprêtais à tourner le verrou, je m’arrête. Pas la peine, je ne suis pas en danger ici. Je laisse donc comme ça, me déshabille et entre dans la douche.
Le jet est glacé, cela fait un bien fou … je serre un peu les dents malgré tout lorsque l’eau coule sur ma plaie à vif. Je me lave, tranquillement et reste quelques minutes sous l’eau froide. J’ai baissé mon bouclier thermique, pour savourer cela. Mes pensées s’envolent, et je me perds dans mon esprit, loin, très loin… Je finis par arrêter le jet d’eau et sors doucement de la douche, passant la serviette pour moi. Sur la plaie, cela est encore un peu sensible mais ça va, j’ai connu bien pire. J’observe la blessure dans le miroir. Mouais, clairement rien de grave. Et aucune côte cassée en dessous, je le sens... Rien qui ne nécessite de vrais soins. Juste de la crème et un bandage et il n’y paraîtra plus dans quelques jours.
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Les lèvres pincées légèrement lorsque la jeune femme refuse de manger, je fais comme si je n’avais rien entendu, et je sors un plat chinois que j’avais commandé la veille mais sans avoir le temps de le manger. Je le passe rapidement au micro-onde. Et le temps que cela chauffe tranquillement à basse température, je pars dans ma chambre. J’ouvre un tiroir, un de celui rempli des affaires de Anna, que je n’avais absolument pas eu le courage de vider et de donner. J’ignorai pourquoi, cela faisait des mois qu’elle était partie… Mais j’en avais besoin. Je n’étais pas encore prêt à m’en séparer.
Ma main se posa alors sur un de ces tee-shirt, qu’elle mettait pour dormir, et je sentis une vague d’émotions me transpercer et les larmes me monter aux yeux.
Non c’était encore trop tôt.
Le tiroir se referma d’un coup sec, et j’en ouvris un second. Celui avec mes sous-vêtements. J’en sortis un boxer noir, puis filant dans mon dressing, je pris un tee-shirt à moi, noir, simple, mais qui serait suffisamment long pour lui faire une espèce de petite robe.
Vu la façon dont la rousse venait au bar, cela ne l’effrayerait absolument pas de porter ce genre de chose en public, même si pour moi c’était clairement une tenue de nuit.
Après quelques pas, une fois devant la porte de la salle de bain, je posais les affaires en un petit tas soigneusement plié devant la porte alors que j’entendais encore l’eau couler. Bien. Au moins elle avait écouté ce que je disais.
Le ding, reconnaissable du micro-onde m’indiqua que le plat était chaud, et alors que je m’apprêtais à le sortir, je ne sais pas pourquoi, mais ma main se posa sur la poignée de la salle de bain.
A ma grande surprise cette dernière s’enclencha et s’ouvrit légèrement. Les sourcils relevés, je pris les vêtements que je venais juste de poser par terre pour les caler le long du mur, à l’intérieur de la salle de bain. Sans regarder une seconde à travers le miroir qui, je le savais aurait révélé Kath dans son intimité, et ce n’était pas ce que je voulais. Pas comme ça, comme un gros pervers. Les yeux baissés fixant le sol, je refermais la porte laissant là mon petit présent.
De retour debout, j’entrepris de retourner en cuisine pour sortir le plat bien chaud pour Kath. Je ne lui laisserais pas le choix que de manger. J’avais vu à quel point elle était mince. Et encore. Elle s’était plutôt bien remplumée depuis notre première rencontre il y a de cela deux mois et demi de cela … Peut-être plus… Peut-être moins … Je ne me souvenais pas de la date exacte. Mais était-ce important ? Non.
Entendant l’eau cesser de couler dans la douche, je sortis une fourchette, lui épargnant les baguettes, et posait sur la table du salon le repas que tu devrais avaler. La seule concession que j’étais prêt à faire c’était de te laisser te faire soigner avant de manger.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Ah vu sa tronche, j’aurais du me taire pour la nourriture. Tant pis, j’essayerai de me faire violence s’il persiste et signe pour me faire à manger. J’espère juste qu’il n’aura pas l'œil d’une grand-mère écossaise sinon j’allais me retrouver avec une marmite entière à manger… Je n’entends rien de ce qu’il se passe, ni le fait qu’il chauffe un plat, ni la recherche de vêtement. Et je ne l’entends même pas quand il entre dans la salle de bain, l’esprit complètement ailleurs. Je ne relève qu’un instant la tête lorsqu’il referme la porte, sans avoir conscience de ce qu’il vient de se passer à deux pas de moi. C’est pour cela que ce n’est qu’une fois sortie de la douche, après avoir observé et ma blessure et mon reflet dans ce reflet en partie recouvert de buée, que je remarque que un petit tas qui était là avant ma douche n’y est plus et un petit tas qui n’était pas là juste avant s’y trouve maintenant. Il serait entré pour prendre mes affaires ? Peut-être. Vu l’état de mon débardeur, je sais pas ce qu’il va pouvoir en faire à part des chiffons.
Je m’approche et prends avec douceur les affaires qu’il m’a laissées. Je passe le caleçon qui sur moi ressemble plus à un short de pyjama et enfile le t-shirt après. Je m’observe dans la glace, pour le coup, ça ressemble à une sorte de robe un peu courte. Je lève les bras, pour voir, et là, pour le coup, le short est effectivement bien vu. J’ai un sourire un peu taquin avant de finir par ouvrir la porte pour sortir.
Je finis par rejoindre le salon dans cette tenue, repoussant mes cheveux encore humides sur le côté. Une odeur embauche les lieux. Et je vois l’origine en entrant, à savoir un plat chinois, je dirais à l’odeur. Bon au moins il m’a évité le ragout ou le haggis, pour le plus grand soulagement de mon ventre…
-Je n’échapperais pas à l’étape de gavage, c’est ça ? je lui demande pour l’embêter.
Je ne suis pas un ventre sur patte de base donc après un marathon de fuite, une chute et une blessure, manger n’est pas ma priorité. J’observe les lieux et une fois avoir vu que mon sac n’a pas bougé de place. Tant mieux. -Merci pour les vêtements au fait, du dernier chic.
Je lève légèrement les bras, puis soulève le pan du t-shirt pour lui montrer la blessure, lui révélant au passage le caleçon en dessous. La pudeur et moi, ça fait … beaucoup trop. -Tu veux toujours y jeter un coup d’oeil, pour le coup, c’est vraiment pas genre chose. Pour le coup, j’y mettrais que de la crème mais bon, c’est toi le pompier.
J’attends son verdict, le fixant avec attention. J’attends de voir si par hasard je n’arriverai pas à échapper au plat chinois réchauffé parce qu’aussi gentille soit l’attention, définitivement, je n’ai pas trop d’appétit.
CHANCE. Allez à la case "Loft", passez par la case "sang" ne touchez pas l'argent si vous passez par la case départ.
Assis sur le canapé j’attends sagement que la jeune femme termine sa douche. J’ai hâte de voir la tête de sa blessure une fois qu’elle sera propre et nettoyée. J’espère juste que la jeune femme ne m’en voudra pas d’avoir passé un bras pour récupérer les fringues sales et lui en avoir déposée de nouvelles.
Je décide alors d’aller lancer une machine avec ces vêtements, une petite température mais je pense que le débardeur est définitivement hors d’usage. Mais bon. On ne sait jamais. Cela pourrait être un style. Certaines adolescentes se baladent bien avec de tout petit bout de tissu en guise de vêtements. Ce que je trouve d’ailleurs tout à fait vulgaire. Si certes j’aimais le corps des femmes si tout était montré il n’y avait plus d’intérêt à chercher à déshabiller la demoiselle et découvrir ce qui se cache dessous.
Une fois la machine lancée en quelques secondes par habitudes et mécanisme je reviens vers le canapé alors que la jeune rousse sort de la salle de bain vêtue de mes vêtements. Je reste un instant sans rien dire à la regarder puis je finis enfin par sourire.
- Et non petit oiseau. Tu vas devoir manger un peu.
J’hausse alors les épaules, amusé en fourrant les mains dans mes poches, tout en hochant la tête lentement aux remarques sur les vêtements.
- Hum oui … C’est tout ce que je suis en mesure de t’offrir. Mais ca te va bien je t’assure.
Avec surprise la jeune femme soulève ces bras pour me donner encore plus son corps à observer. Puis elle me montre son ventre et ses côtes. J’hoche la tête lentement, puis je m’avance vers elle. Comme elle est toujours debout je me mets à genoux devant elle pour avoir une meilleure vue. Non pas sur sa poitrine mais sur sa blessure. Je l’observe quelque seconde puis je relève mes yeux bleus vers elle.
- Ca va. C’est superficiel. Pas de crème il vaut mieux laisser sécher.
Ma main vint alors appuyer à certains points du buste de la jeune femme pour voir si elle réagissait. La blessure était superficielle, une bonne éraflure comme pouvait en avoir les enfants un peu trop casse-cou.
- Tu auras peut-être des douleurs intercostales pendant quelques jours mais rien de bien méchant. Je peux te refiler des médicaments pour la douleur si tu veux.
Les sourcils haussés toujours à genoux devant toi, je t’interroge du regard.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
- Et non petit oiseau. Tu vas devoir manger un peu.
Le surnom ne m’a pas choqué sur l’instant et je le taquine sur ses vêtements avant que ce surnom, ses deux mots, finissent par percuter avec violence mon esprit.
Petit oiseau …
D’un coup, si pourtant je suis sortie de la douche plutôt détendue, là, instantanément, tous les muscles de mon corps se sont crispés, de manière violente, presque trop. Je respire profondément, ayant comme une absence quasiment. Mes pensées s’entrechoquent tellement que je ne vois ni n’entends rien pendant quelques instants, le temps que j’arrive à revenir sur terre, à… réfréner le tourbillon qui monte en moi. Ce n’est pas lui, ce n’est qu’une coïncidence, un hasard. Ce n’est pas lui, ce n’est pas l’Archer. Il ne peut pas être lui, il ne peut pas le connaitre. C’est… rien, respire, idiote, respire. - … … ca te va bien je t’assure.
Je respire. L'emballement de mon coeur se calme, doucement, très doucement. Je recommence à avoir un rythme plus calme. Je respire et tourne mes yeux vers lui, un peu agard et murmure :
-Hein … ? Ah merci.
Il sait, enfin il sait presque tout. Je lui ai parlé plus qu’à nombre de personne mais il ne sait pas pour l’Archer, pour comment il a joué avec moi…
Allez, ne te perds pas dans ton esprit, pas encore, reconnecte-toi.
Il m’a parlé des blessures avant alors je lui montre, pourtant ma voix sonne… un peu forcé peut être, un peu ailleurs. Je tente de faire en sorte qu’il ne voit pas mon trouble. Mais il s’approche, se mettant à genoux face à moi pour observer mes plaies. Je garde le tissu relevé pour lui laisser la possibilité de voir, cependant un sale frisson remonte tout le long de mon dos, le long de ma colonne vertébrale jusqu’à ma nuque. Cela me traverse si profondément que j’en ai un spasme dans le cou.
- Ca va. C’est superficiel. Pas de crème il vaut mieux laisser sécher.
Je ne dis rien, hochant juste la tête, le laissant faire. Une ou deux de ses manipulations me font très légèrement réagir mais ça va, cela reste tolérable comme douleur, bien plus même que tolérable à vrai dire.
- Tu auras peut-être des douleurs intercostales pendant quelques jours mais rien de bien méchant. Je peux te refiler des médicaments pour la douleur si tu veux.
Doucement, je relâche enfin le tissu du t-shirt, soupirant profondément, pour finir de faire partir le stress, ma confusion ainsi que … le reste, tout ce qui m’a prit à la gorge sans que je le veuille un peu plus tôt.
-Je vois, rien d’insurmontable comparé à la dernière fois quoi et non, ça devrait aller pour les médicaments, merci quand même.
Mes yeux tombent sur les siens et doucement, pour finir de dissiper peut être le malaise ou faire en sorte qu’il ne voit pas, s’il n’en a rien vu, ce qui m’a troublé, je pose ma main sur sa tête, sur ses cheveux coupés courts et lui dit, avec un sourire mutin :
-C’est agréable pour une fois que ce soit toi qui sois plus petit, j’ai pas besoin de me dévisser le cou pour te regarder, je pourrais presque aimer ça.
Oui, c’est idiot, mais c’est bien la seule chose qui m’est passée par l’esprit à ce moment-là. Je le fixe dans les yeux, ma main restant sur ses cheveux, limite caressante. Je me demande s’il a vu mon trouble, s’il a même compris. Dois-je lui dire, de ne pas m’appeler à nouveau ainsi ? Ce serait plus honnête et je m’étais dis qu’avec lui, c’est ce que je souhaite, l’honnêteté.
CHANCE. Allez à la case "Loft", passez par la case "sang" ne touchez pas l'argent si vous passez par la case départ.
Un court moment, je te sens te figer comme si je t’avais blessé. Alors que …. Je ne pense absolument pas t’avoir fait du mal. Qu’avais-je pu faire pour que tu réagisses de la sorte ? Le fait de savoir que j’allais te toucher ? Le fait de savoir que j’allais te soigner ?
Pourtant c’était presque une habitude entre toi et moi. Tu savais toujours me trouver quand tu te retrouvais dans une bien mauvaise situation. Et là, encore une fois, pour fuir je ne sais qui ou je ne sais quoi, tu m’avais fait confiance. C’était chez moi que tu étais venue te réfugier, et non pas chez quelqu’un d’autre. Bon, après peut-être n’avais-tu pas non plus beaucoup d’amis à New-York mais je me sentais tout de même flatté de faire partie des personnes en qui tu avais suffisamment confiance pour venir te réfugier.
La situation reste inconfortable un petit moment, mais tu ne me chasses pas, et ne me repousse pas non plus, je ne dois donc pas avoir quelque chose à me reprocher. Sinon … vu ton petit caractère bien trempé je me doute que tu me l’aurais bien fait comprendre et fait sentir surtout. Mais non, au contraire, tu viens passer une main dans mes cheveux en refusant mes médicaments. Je n’irai pas non plus jusqu’à dire que ta réponse m’arrange mais en réalité si, presque.
Le sourire au visage et les yeux taquins, je relève mes yeux bleus dans les tiens, en hochant à peine la tête alors que je reste là, à genoux pendant un petit moment, sans rien dire avant de lâcher un petit : - Profite donc bien, parce que je suis rarement à genoux devant une femme, enfin si cela m’arrive mais c’est pour autre chose.
La voix pleine de malice, je te fixe du regard intensément avant de laisser échapper un petit rire alors que je me redresse, très près de ton corps pour venir te surplomber à nouveau. Penchant la tête vers toi, un peu, beaucoup, par provocation je me permets de rajouter ces quelques mots. - Et pourtant tu n’es pas petite.
Du haut de ma stature, je viens déposer un petit baiser sur ton front avec une douceur assez étonnante chez moi, puis je recule d’un pas, pour te designer le plat que je t’ai fait réchauffer. Petite veinarde, rien que pour toi.
- Allez mange donc un petit truc.
Il n’y avait pas que les latins qui étaient réputés pour leur sens de l’accueil et du gavage, chez les Ecossais ont étaient plutôt pas mal aussi. Après tout, nous étions un peuple connu pour son sens de l’hospitalité non ? En tout cas je n’avais jamais croisé un seul écossais refusant le gite et le couvert à un ami, voir même à un inconnu. Bon, peut-être un peu moins avec les temps qui courraient mais tout de même. - Et après promis je te laisse aller dormir.
D’un nouveau mouvement de la main je te désignais une pièce dans le fond qui s’ouvrait à l’aide d’une porte coulissante de style industriel assez ancienne, et qui avait l’air de peser une tonne mais qui en réalité ne l’était pas.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
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