Il y a encore quelques semaines, cela n'était qu'un simple projet, une idée, une proposition qui lui avait été faite, comme un ultime espoir: L'institut Xavier, que la jeune Earwen allait intégrer a la rentrée prochaine, qui, elle l'espérait, serait plus adapté pour elle que le lycée classique ou elle n'avait plus remis les pieds depuis l'incident de mai. A présent, la visite d'admission était faite et les papiers d'inscriptions remplis et envoyés. Ce n'était plus un projet, mais une réalité.
Cependant, qui dit nouvelle école dit nouveaux profs, nouveaux camarade et surtout, remise a niveau, afin de ne pas être a la traine. Studieuse, Earwen avait soigneusement réviser tout ses cours depuis le début de l'année, en plus du travail personnel qui lui était demandé pour ses cours a distance. Non pas qu'elle ait du retards, loin de la, elle était même bonne élève, mais c'était un échappatoire: Pendant qu'elle étudiait sans relâche, elle n'avais pas a réfléchir sur sa vie, son avenir, ses pouvoirs... qui lui laissait du répit lorsqu'elle était concentré sur son travail scolaire.
En se vendredi soir, Earwen avait veillé très tard pour tout finir, bien trop tard même, puisqu'elle avait finit par s'endormir sur son petit bureau, la lumière encore allumé a coté d'elle, sa tête reposant sur ses bras croisés. C'est dans cette position improbable que que Aemon, son papa, avait pu la trouvé au matin, en venant la voire pour la réveiller
Il est temps que j'inaugure ce nouveau journal. Earwen me l'a offert voilà déjà trois semaines, car j'avais terminé le précédent, mais je n'avais pas encore trouvé la force de l'ouvrir pour en noircir les pages. Il est vrai que ma fille s'est souvenu de mon gout pour le rustique. Ce carnet est en apparence très simple, mais sa couverture, de cuir noir aux bordures d'or, porte les armoiries de la famille de mon épouse. Pendant quelques temps, je m'en voulais de souiller cette œuvre d'art avec de l'encre, mais l'écriture me manquait, et ma psychologue m'a conseillé de passer outre, et de reprendre ce que j'avais commencé peu de temps après ma réapparition.
Ecrire a été pour moi une libération, un moyen d'exprimer tout ce que j'avais sur le cœur, sans avoir à le dire de haute voix. Revenir auprès des miens après cinq ans d'absence n'a pas été facile et, même encore aujourd'hui, j'en paie les conséquences. Mes deux enfants, nés le même jour, ont maintenant cinq ans d'écart. Ma fille est une jeune femme, alors que mon fils aborde à peine l'adolescence. Mon épouse semble mieux supporter que moi ce changement brutal, et je lui en suis reconnaissant pour sa patience et cette force qui me fait cruellement défaut. Rapidement, j'ai rempli plusieurs carnets, que je range précieusement dans mon coffre personnel au sein du S.H.I.E.L.D. Personne d'autre que moi n'a le droit d'y toucher, et j'envisage très sérieusement de les bruler, avant que cela tombe entre de mauvaises mains.
Ecrire est donc mon échappatoire et, ainsi, je peux cacher à ma famille que, de temps en temps, le patriarche Baskerville n'est pas au mieux de sa forme. Je dois rester, à leurs yeux, le pilier de notre famille. Fort, souriant, inébranlable. Il serait injuste en effet que tout dégringole alors que ma famille a plus que jamais besoin de moi, Earwen en particulier... Ma fille, âgée de seize ans maintenant (mon Dieu, si je relis cela dans vingt ans, que vais je bien pouvoir ressentir ? Mais voilà que je m'égare.) Earwen est une jeune femme, et elle a découvert récemment ses nouveaux pouvoirs... Peu de temps après son enlèvement. Même pour une adolescente, cela fait beaucoup à encaisser, mais Earwen est forte... Du moins c'est ce qu'elle essaye de me faire croire.
Un avenir qui se retrouve soudain bouleversé est quelque peu difficile à digérer. Earwen va intégrer une nouvelle école, plus adaptée à ses pouvoirs et, même si elle tente de le cacher, elle est nerveuse. Je ne l'ai jamais vue autant s'acharner sur ses études, alors que la rentrée n'est pas encore passée. Ce matin, lorsque je suis sorti du lit, je l'ai trouvée avachie sur son bureau, endormie, la tête posée sur son livre. Elle paraissait si paisible... Si sereine... Et pourtant, elle est sans cesse rongée par l'angoisse d'échouer. Je lui ai laissé le temps de se reposer un peu plus, le temps de me préparer. J'avais troqué mon éternel costard contre un polo à manches courtes, un élégant jean et des chaussures de ville. Mes cheveux, impeccablement coiffés, ne laissaient aucune mèche se rebeller. Alors que je fais couler du café, le chien de ma fille vient me réclamer des caresses, que je lui offre sans hésiter.
Une fois le petit déjeuner près, je retourne dans la chambre de ma fille et, doucement, pose une main sur son épaule. Je la sens bouger légèrement, ronchonnant dans son sommeil. Après avoir déposé un baiser sur sa tempe, je lui murmure à l'oreille : Debout Soldat. Vous avez trente minutes pour vous préparer et me rejoindre devant la moto. Je souris et, lorsqu'elle relève enfin la tête, je lui murmure : Prends de bonnes chaussures Je lui laisse le temps d'émerger et en profite pour sortir de la chambre pour préparer mon véhicule. Je pense qu'une petite sortie lui fera le plus grand bien. Il est encore tôt, mon épouse et mon fils dorment encore. J'ai toujours été du matin, au grand dam de ma famille. Earwen allait devoir renoncer à sa grasse matinée, car je l'emmène se changer les idées !
Malgré le soutien et l'amour de sa famille, il arrivait bien souvent à Earwen d'envier, voire de jalouser un peu chacun de ses membres, qui lui semblaient tous bien stable, assurés et solides comparé a elle. Sa maman était la grâce, l'élégance et la dignité absolu. Son papa quand a lui était un Example de droiture et de force, toujours prêt a les porter a bout de bras. Cirth était la discrétion et la douceur incarné, celui qu'on avait toujours envie de protéger. Mais elle ?
Dans les mauvais moment, la jeune fille se voyait un peu comme le vilain petit canard: Triste, morose, aux émotions changeante et aux pouvoirs capricieux, voire dangereux. Elle enviait la grâce de sa mère, la force de son père et la sérénité de son frère. Qu'avait-elle a leurs offrir, elle, a part des tourments et de l'embarra lorsqu'elle causait un accident ?
C'est sur ces sombre pensées qu'elle s'était remit a réviser avec acharnement, faisant ainsi taire ses divagation mentales, jusqu'à tomber de sommeille sur son bureau, comme bien trop souvent.
Au moment ou son papa posa une main sur son épaule, la jeune fille se réveilla, constatant, un peu hébétée, qu'elle s'était encore endormit sur son livre de cours. Baillant doucement, elle regarda Aemon en s'étirant un peu, encore ensommeillée
"Bonjour papa..."
Dit-elle avant de se lever de sa chaise pour l'embrasser tendrement sur la joue. Elle le regarda ensuite, un peu perplexe et lui demanda, a la fois impatiente et curieuse:
"Pourquoi trente minutes papa ? Ou est-ce qu'on va ?"
La perspective d'une promenade en moto avait déja eu pour effet de la réveiller totalement, alors qu'elle sautait presque de joie, laissant sans le vouloir un léger courent d'air frais dans son sillage, qui fit joyeusement voltiger quelques copies empilées sur son bureau.
A peine vingt minutes plus tard, elle était déjà prête, les cheveux tressés, vêtu d'un simple jean, d'un chemisier bleu ciel et d'un blouson de cuir gris claire, portant au pieds ses chaussures de marche dans lesquelles elle était le plus a l'aise
"Je suis prête!"
Annonça-elle fièrement, en mettant un casque sur sa tête. Elle attendit ensuite que son papa l'invite a monter derrière lui et s'accrocha a la taille de celui ci, se laissant porter, aussi légère qu'une plume
Ma fille ouvrit les yeux, hébétée, encore engourdie par le sommeil, le corps visiblement endolori de la position supportée pendant de longues heures. Elle a l'avantage d'être jeune, elle ne sentira aucun effet de cette nuit passée à dormir la tête sur son livre. Moi, quand cela m'arrive, je me réveille le dos complètement bloqué, et mon épouse a appris depuis bien longtemps à le décoincer en un seul mouvement. Earwen m'embrassa sur la joue pour me saluer, et me demanda la raison de mon empressement. Je me contente de lui sourire et sors de sa chambre pour lui laisser le temps de se préparer. Pendant les vingt minutes qui suivirent, je m'occupe de préparer des sandwich pour la journée. Je connais suffisamment ma fille pour savoir ce qu'elle aime avoir entre ses deux tranches de pain de mie. Je lui prépare trois portions, ajoute fruits, gâteaux secs et bouteille d'eau, avant de ranger tout cela dans mon sac à dos.
Earwen arriva peu de temps après, prête à partir, et elle grimpa derrière moi sur la moto. Sans plus attendre, nous partons, laissant derrière nous la maison. J'ai pris le soin de laisser un mot pour mon épouse, histoire qu'elle ne s'inquiète pas. La moto semble rugir, et nous voilà bientôt élancé sur l'autoroute, en direction des collines. Nous roulons pendant près de deux heures, ne nous arrêtant que pour un arrêt rapide dans une station service. Pendant cette pause bien méritée, je n'offre rien de plus à ma fille que des sourires mystérieux. Nous voilà ensuite repartis, en direction d'un petit coin de tranquillité. Nous arrivons bientôt au pied d'une colline, en bordure d'un bois paisible, à l'entrée d'un petit sentier pédestre fort sympathique. Je descends de la moto et aide ma fille à en faire de même.
Je lui dis enfin, avec un sourire : Il y a une jolie cascade, au bout de ce sentier, à quelques heures de marches. Une légende raconte que, dans ces eaux, vit un esprit très sage, mais très susceptible. Celui qui osera plonger ses mains dans la cascade sans l'avoir salué risque la malchance pendant quelques temps. Je lui lance un clin d'oeil et reprends : Mais, si la personne prends le temps de saluer la cascade avant de s'abreuver, l'esprit se montrera généreux. Veux tu tenter l'aventure ?
Durant tout le trajet en moto, Earwen oublia tout ce qui pouvait la tracasser a l'heure actuelle, y comprit ses cours, ses devoirs et ses révisions. Elle aimait voyager en moto avec son papa, cela lui procurait toujours un sentiment de liberté et de légèreté, comme si la lourdeur du quotidien ne pouvait pas les atteindre. La douce ivresse de la vitesse qui ne se ressentait pas en voiture...
Une fois sortit de la ville, la jeune fille admira le paysage, profitant du sentiment de stabilité et de sécurité qu'elle éprouvait au contacte de son père, qui maitrisait la machine d'une main de maitre. Une fois arrivé a destination après un arrêt dans une station service, Earwen lança autour d'elle un regard admiratif en relevant la visière de son casque, avant de saisir la main de son papa pour descendre de la moto
"c'est beau ici!"
s'exclama-elle, en prenant son casque a son bras après l'avoir enlever, de façon a ce qu'il ne l'encombre pas trop. Attentive, elle écouta en souriant les instruction de son père et ne pu s'empêcher de lui répondre, montrant ici son habitude d'avoir presque toujours le nez dans les livres:
"Tu veux dire, comme les hippogriffes dans Harry Potter ?"
Bien sure, on parlait la d'une légende a propos de l'esprit d'une cascade et qui intrigua grandement la jeune fille. Au vu des origines de sa mère, elle avait tout comme celle ci des croyances très poussées en ce qui concernait les esprits de la nature et n'avait aucun doute sur la vérité de la légende:
"Je relève le défis! Je vais saluer l'esprit de la cascade et plonger mes mains dans l'eau. Cela me portera bonheur pour la rentrée..."
Bien qu'elle avait grand espoir dans l'institut Xavier, elle n'en gardait pas moins une certaine appréhension, une crainte de la nouveauté, de ne pas être a la hauteur, de décevoir... Peut être pourrait-elle profiter de ce temps de complicité avec son papa pour lui confier ses craintes, afin qu'il lui donne un peu de sa force dans ce nouveau départ ?
Ma fille a bien hérité du tempérament de sa mère. Toujours prompt à partir à l'aventure, à se laisser aller par son imaginaire et s'émerveiller devant d'anciennes histoires et légendes. Le sourire de ma fille en dit long sur sa joie d'aller à la rencontre de cette cascade. Je lui souris en retour et prends son casque pour le ranger dans le petit coffre de la moto. Je cache le mien dans un buisson, ne voulant pas m'embarrasser de lui pendant la randonnée. Je sais qu'il y a peu de monde pour passer ici. Elle me demanda si cela allait se passer comme dans ses livres fantastiques. Je lui réponds, avec le sourire et un clin d'œil : Qui sait ? Nous aurons peut être une belle surprise là bas.
Sans plus attendre, nous entamons la randonnée. Je porte sur mon dos le sac avec bouteilles d'eau, nourriture et trousse de premiers secours. Sait on jamais, comme on dit. Contrairement à mon épouse, je n'ai aucun pouvoir, seulement un œil artificiel qui m'aide en toutes circonstances, mais qui a un défaut majeur : celui de maltraiter mon pauvre cerveau. Mon œil analyse le chemin et les alentours, ne détectant rien d'anormal. Je parviens même à repérer un lièvre, soigneusement caché sous des broussailles. J'en prends une photo avec mon œil pour l'envoyer sur le portable de ma fille, cela lui fera plaisir de nous savoir aussi bien entouré. Peu de temps après, hélas, je sens le début d'une migraine pointer le bout de son nez. Je ne bronche pas, attendant de voir si elle va passer, tout en sachant pertinemment que cela n'arrivera pas.
Je me tourne à nouveau vers ma fille, tout en marchant. Nous sommes restés silencieux un bon moment, profitant du calme de la forêt. Nous n'entendons rien d'autre que le bruit de nos pas faisant craquer les brindilles et les feuilles, le chant des oiseaux et, de temps en temps, le bruissement d'un petit animal qui prends la fuite. Je laisse échapper un soupir satisfait, malgré mon mal de crâne. Je finis par briser le silence et je demande à ma fille : Prête pour le grand jour ?
Avant de penser à confier ses espoir à un esprit de légende, Earwen avait surtout l'intention de profiter de la balade. D'une part parce que le paysage était en lui même un enchantement, mais aussi, et surtout, être au contacte de la nature l'apaisait au plus haut point, elle s'y sentait à sa place.
Alors qu'ils marchaient calmement, Earwen cru entrevoir un mouvement imperceptible sur le bord du chemin, mais lorsqu'elle voulut regarder, il n'y avait plus rien. Une brève vibration dans sa poche la fit réagir et elle attrapa son téléphone pour y voire la photo qu'avait envoyé son papa. Voilà donc ce qu'elle avait rater!
"Merci! Il est trop mignon!"
Dit-elle joyeusement en montrant la photo du lièvre. Profitant ensuite de la balade, Earwen promenait ses yeux partout, ne voulant rien rater, Cependant, l'expression de son père ne trompait pas. Depuis le temps, elle l'avait vu de nombreuses fois, suffisemment pour savoir quel douleur il réprimait...
"tu as mal à la tête ? Ça va aller? "
Demanda-elle, inquiète
"On devrais s'arreter et boire un peu, ça te permettra de prendre un cachet ? Le grand jour peut attendre quekques minutes que tu ailles mieux"
De son côté, elle était toujours prête, mais ne voulait pas vivre cette aventure en sachant que son père souffrait en silence
Ce journal est bien le seul à connaitre l'étendue des conséquences qu'on mes migraines sur mon quotidien. Ma femme, mon premier pilier, s'imagine que cela reste supportable, que je peux continuer à mener ma vie malgré cela, et c'est exactement ce que j'ai toujours cherché à lui faire croire. Mon fils est très rêveur, peut être même un peu trop, si bien qu'il ne remarque pas toujours ce qui l'entour. Quant à ma fille... J'ai envie de dire qu'elle est celle qui me connait le mieux en ce monde. Malgré mon expression stoïque, quelque chose sur mon visage, dans mon regard, lui a mis la puce à l'oreille. Elle venait tout juste de lever la tête pour me remercier d'avoir pris la photo du lièvre, quand son expression redevint plus sérieuse. Elle me demanda si j'avais mal et, après, dit sur un ton inquiet qu'on pourrait s'arrêter pour boire un peu et pour me laisser prendre un cachet. Je laisse échapper un sourire attendri, malgré la douleur.
Depuis mon opération, il est très fréquent que je sois pris de violentes migraines. Certaines me laissent parfois transi, allongé dans mon lit sans ne pouvoir rien faire d'autre qu'attendre que ça passe. Cela fait bien des années et, pourtant, je n'ai toujours pas pris l'habitude de mettre des cachets dans mon sac. J'en ai à la maison, j'en ai au travail, mais jamais dans mon sac lorsque je suis en déplacement. La raison ? Je change très souvent de sac. Entre celui qui me sert à partir à l'aventure, celui que j'utilise pour la moto, celui que je prends pour aller courir... Luthien m'a souvent comparé à une jeune adolescente, tant j'aime avoir un sac par activité. C'est ce qui fait que je ne pense jamais à y mettre des cachets, et c'est déjà un miracle que je pense à prendre mon portefeuille à chaque fois... Je souris donc à ma fille et lui réponds : Ca va aller ma puce. J'ai connu pire, et ce n'est pas une petite migraine qui va m'empêcher d'aller voir cette cascade ! Et puis... Je me tourne vers elle et lui adresse un clin d'œil : C'est de toi qu'on parle, n'en profite pas pour détourner le sujet.
Bien que son père faisait tout pour ne pas l'inquiéter, Earwen savait bien qu'il cachait un peu son état, et il lui arrivait même de lui en vouloir pour cela, s'inquiétant pour lui, encore plus depuis son retour après le snap. Mais elle savait aussi que ce n'était pas la peine de s'apitoyer sur lui et que si il avait décider de faire comme si tout allait bien, c'est ainsi qu'il ferait quelque soit ce qu'on pourrait lui dire
alors qu'il continuaient de marcher, Earwen fouilla dans ses poches pour en sortir une plaquette de comprimé qu'elle tendit a son papa, satisfaite d'avoir prit cette initiative
"Tiens papa. Comme je sais que tu y penses jamais, moi j'y pense pour toi maintenant. Je ne pourrai pas profiter correctement de cette balade en sachant que tu ne vas pas bien"
Après avoir donné la plaquette du médicament miraculeux, Earwen continua de marcher aux cotés de son père et eu même, un moment donné, l'envie de le tenir par la main, comme si elle avait voulut, a cet instant, retrouver une part d'enfance, a l'époque d'avant l'éclipse, alors que tout lui semblait si parfait. Après quelque temp de marche bien agréable, le son de la cascade commença a se faire entendre a travers les bois
"Tu entends? je crois qu'on arrive. J'espère que l'esprit de la cascade nous aimera"
Toujours en tenant la main de son père, Earwen suivit le chemin en sa compagnie, jusqu'à ce que la cascade ainsi que l'étendue d'eau dans laquelle elle se déversait n'apparaisse a travers les arbres, offrant un véritable ravissement pour les yeux
"papa, regarde comme c'est beau !"
S'exclama la jeune fille, alors qu'ils arrivaient bientôt devant la cascade tant convoitée. Earwen marqua un temps de silence en regardant celle ci, ne sachant aucunement comment on s'adressait a un esprit...
Un jour, un vieillard m'a dit : Si tu n'as aucune mémoire, fais des enfants.
Je me dis chaque jour qu'il n'avait pas tort. Lorsque ma fille me tends ma plaquette de médicaments, je sens un immense soulagement m'envahir, même si le cache habilement derrière un superbe sourire. Elle me dit qu'elle ne pourrait pas se balader en paix si elle me savait souffrant. Je lui réponds : Merci ma puce, tu es adorable. Sans un mot de plus, j'avale un comprimé, sans eau, et lâche un soupir de soulagement. D'ici quelques minutes, cette migraine ne sera qu'un mauvais souvenir.. Enfin, jusqu'à ce qu'elle revienne me harceler. Je souris à ma fille, pour la rassurer, et nous reprenons notre marche, sereinement, dans la joie et la bonne humeur. Ma fille m'avait même pris par la main, cherchant sans doute à retrouver une part d'enfance, une part du passé. Je garde donc sa main dans la mienne, la rassurant et la guidant comme le père fort et puissant que j'ai toujours été à ses yeux.
Elle m'interpella, me disant qu'elle entendait la cascade. Je lève les yeux et mon œil m'informa qu'effectivement, nous étions tout près. Bien qu'elle ne puisse pas la voir, je lui dis : Je la vois, encore quelques mètres et nous y sommes. Elle me traina presque sur le chemin qui menait à la cascade, et nous arrivons enfin. Elle reste un moment ébahie par ce qu'elle a sous les yeux, contemplant l'eau, la végétation, les rochers. Pour ma part, j'inspecte les environs. Rien d'anormal, aucun danger ne nous guette. Je me rassure et lui souris quand elle me dit que cet endroit est magnifique. Je m'avance de quelques pas et, voyant que ma fille ne sait pas quoi faire, je décide de me plier aux exigences de la légende, afin de rassurer mon enfant. Je m'incline donc et, m'agenouille pour plonger la main dans l'eau fraiche. J'en bois une gorgée qui, instantanément, me fait un bien fou. Je me tourne enfin vers Earwen et je lui dis : A ton tour, belle demoiselle. Si tu veux faire un vœu, c'est le moment, l'esprit semble être de bonne humeur, à en juger par ces rossignols qui chantent au dessus de nos têtes !
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