Au rythme où les choses allaient, je n’étais pas loin de manquer d’insultes à mon répertoire. Je douillais toujours à en crever dans un pseudo-lit d’hôpital, avec des pansements mal faits et une personne différente qui me demandait ce que je foutais là toutes les demi-heures. Je commençais à en avoir raz-le-vison !
Bon, ‘faut dire que j’avais pas choisi le BronxCare Hospital par hasard. Quand on se ramène avec des blessures qui sont clairement dus à une sérieuse baston, on ne va pas dans un hôpital « respectable ». Bon, le BronxCare était loin d’être un mauvais hôpital, mais sa plus grande qualité c’était surtout de ne pas poser trop de questions. Rapport au quartier. Surtout ces derniers temps. Donc je m’étais traîné de Manhattan jusque là en espérant justement qu’on me soignerait, parce que mon dernier coup avait foiré dans les grandes largeurs. Je le retiens, ce minotaure de mes deux !
Du coup, quand je suis arrivé aux urgences, déjà il a fallu un temps pour qu’on s’occupe de moi. Pas parce qu’il y avait du monde, nan, mais parce que tout le monde croyait que j’étais le furet de la petite vieille qui était à côté de moi ! Un furet putain ! Ça court les rues un furet en tenue moulante noire, évidemment. J’aurais peut-être du garder ma boîte à outils que j’avais laissé derrière moi dans ma fuite, peut-être qu’ils auraient percuté plus vite.
‘fin bref, quand quelqu’un s’est enfin décidé à me parler, ou plutôt quand j’ai commencé à gueuler, le jour pointait déjà. Super. Heureusement que je ne perdais pas trop de sang, sinon, j’aurais pu crever sur place. Le médecin qui était venu me voir se retrouva « ennuyé » comme il disait, parce qu’il ne savait pas comment me soigner. Il me recommandait même d’aller voir un vétérinaire ! La honte totale quoi.
Au final, et parce que j’insistai avec colère, ils finirent par me prendre et tenter de me faire des bandages. Puis ils me casèrent dans un coin et le manège commença avec les infirmières et les médecin qui s’alternaient pour me demander ce que je pouvais bien faire là. Et maintenant, on était en début d’après-midi, et à force de tempêter, disons que j’avais pas arrangé mes blessures. ‘faut dire que 3 côtes cassées, un poignet foulé et probablement une hémorragie interne, qu’on soit animal ou pas, ça ne se soigne pas avec un peu de bétadine et des pansements !
Bon, allez Greasy, du calme. On venait de me dire qu’on allait m’envoyer quelqu’un qui saurait peut-être quoi faire. Enfin. Pu qu’à espérer ne pas avoir affaire à un énième incompétent…
"Les plus belles rencontres sont toujours inattendues." - Simon Lafage
13 Juillet 2024 - début d’après-midi
Ce matin, j’avais pris le temps de faire la route, seule avec moi-même. Charles n’était pas serein de me laisser repartir mais il ne pouvait pas me garder enfermer non plus à l’Institut et puis je devais reprendre ma vie même si tout ce qui m’était arrivé n’était pas des plus évident à encaisser. Bref, j’avais naturellement conduit jusque dans le Bronx mais bizarrement, je ne m’étais pas rendue chez moi, ni même au refuge. Non, j’avais pris la direction du BronxCare. Pourquoi, je n’en sais rien. Peut-être parce que le refuge me rappelait trop Jack et mes erreurs passées? Peut-être que l’appartement me rappelait Jessy et mes erreurs présentes? C’était fortement possible que cela soit les deux versions d’ailleurs mais toujours est-il que je garais ma voiture sur ma place de parking avant d’entrer par les sous-sols dans l’hôpital. Après avoir passé ma matinée avec les ressources humaines et mes chefs pour justifier mon absence de ces derniers jours, j’avais finalement récupéré mes attributions et mon planning. En regardant les documents fraîchement saisis, j’étais machinalement repartie vers les urgences.
Je ne travaillais pas officiellement mais j’avais clairement besoin de m’occuper l’esprit et s’il y avait du travail pour moi, je ne me ferais pas prier. En arrivant sur place, je me rendis compte que les lieux étaient plutôt calme. Et puis en observant le tableau de bord des admissions, je vis un nom de patient assez inhabituel : “Mr. Belette”. Un sourire s'affiche sur mes lèvres alors que mes collègues viennent à ma rencontre pour me demander des nouvelles. Après quelques instants à discuter avec eux, je m’interroge alors sur le fameux patient. L’infirmière présente m’expliqua alors qu’ils avaient reçu une visite plutôt inattendue et qu’ils avaient isolé le patient puisque selon eux le patient en question n’en été pas vraiment un. Fronçant les sourcils, je me saisis du dossier en me dirigeant vers la pièce en question, enfilant au passage une blouse lambda et accrochant mon badge rapidement.
En entrant dans la pièce, j’avais les yeux posé sur le dossier numérique que je tenais dans les mains et sans un coup d’oeil au patient, je me présentais :
“Bonjour Monsieur, je suis le Docteur Mac Taggert. Votre dossier n’est pas très bien complété, ou avez-vous mal exactement?”
Relevant les yeux, je sursautais alors en voyant devant littéralement une belette géante. Je retint un cri de peur mais mes yeux exprimaient parfaitement mon ressenti sur le coup : la surprise !
“Qu’est-ce que vous faites là? Qu’est-ce qui vous est arrivé?”
« De toutes évidence, j’suis là pour m’occuper des hortensias ! À votre avis ?! »
Okay, ça se fait pas d’être mal aimable avec une infirmière, surtout quand c’est elle qui va vous prendre en charge, mais merde, cette question stupide, j’en avais vraiment marre. Des heures à poireauter et on n’avait pas avancé d’un poil ! Cette pensée me fit stupidement rire, un rire amer qui s’accompagna rapidement d’une violente douleur à l’abdomen et d’une toux aussi agréable que si on me râpait les parties. Avec toute cette attente, forcément, ça s’était aggravé.
« Là, tout de suite, j’essaie de compter en combien de morceaux mes côtes sont parties. »
Je me tenais assis, ma main valide pressait mes côtes brisées, comme si ça servait à quelque chose, et mon autre main pendait lamentablement sur le côté, dans la seule position qui ne faisait pas trop mal. Comment Rocket faisait pour encaisser ça sans broncher ? Sans rire, si j’avais pas eu des anti-douleurs, j’aurais jamais pu quitter ce trou à rats tellement j’avais mal.
Forcément, ils ne faisaient plus effet, et la douleur remonta aussi vite que mon énervement, ce qui n’arrangeait pas les choses. Bordel, j’aurais jamais admis ça, mais je crois que j’étais à deux doigts de pleurer tellement à faisait mal. Est-ce que ça avait percé un truc ? J’allais pas crever là quand même ? Instinctivement, mon regard se porta de nouveau sur l’infirmière. Enfin, la médecin en fait. Une leur d’espoir. Peut-être.
T'embête pas à lire tout ça, c'est juste les trucs administratifs de base. Allez, signe en bas !
Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Les plus belles rencontres sont toujours inattendues." - Simon Lafage
Visiblement le patient était énervé et pour cause, en plus de son dossier mal rempli, les infirmières avaient prévenues Lynda qu’il était là depuis plusieurs heures. Selon elles, il n’avait rien de grave. Sauf qu’aucuns examens n’avaient été faits pour justifier cette conclusion. Lynda fut surprise en relevant la tête et en croisant le regard de cette belette. Pour autant, elle ne garda pas un regard surpris trop longtemps. Elle reprit rapidement son professionnalisme et décida d’écarter rapidement le dossier trop peu rempli avant de s’asseoir sur le tabouret en face de son patient.
« Je suis vraiment navrée que vous n’ayez pas été pris au sérieux mais à leur décharge, ils n’ont pas l’habitude de voir une personne telle que vous. »
Lynda n’avait pas forcément plus l’habitude que ses collègues cependant, elle côtoyait les mutants plus régulièrement et certains possédaient des mutations relativement compliquées à cacher. En l’entendant se toucher le flanc et en se plaignant de ses côtes, la médecin se releva lentement avant de reprendre la parole :
« Est-ce que vous m’autorisez à vous examiner ? »
Lynda montra ses mains avec douceur tout en observant son patient avec bienveillance. Il semblait profondément souffrir et Lynda était médecin, elle ne pouvait pas laisser un être souffrir ainsi, qu’il soit totalement humain ou semi-animal.
Ouaaaaais, à leur décharge. Décharge de plomb oui. C’était censé avoir fait médecine ça ? Je savais que la Terre c’était la cambrousse, mais j’avais espéré que dans les grandes villes y aurait des médecins compétents. Donc en gros, dès qu’ils voyaient une espèce différente, ils étaient perdus ? Les pauvres petits chéris, comme je les plaignais, ça devait dur pour eux. Et pour moi alors ?! Bon, du calme Greasy, c’était pas la peine de péter encore un câble alors qu’y en avait au moins une qui semblait plus dégourdie que les autres, ‘va pas te fâcher avec elle. Déjà que Rocket allait sûrement me passer un savon, j’ai pas en plus besoin de me faire black-lister par une medic.
« J’vous en prie » répondis-je d’un air blasé.
J’écartais ma main de mon flanc, non sans une grimace. Là, il y avait des bandages qui seraient mes côtes qui n’avaient vraiment pas besoin de ça. Si elle était désorientée par mon espèce, elle allait l’être encore plus en regardant de près : un peu partout, on pouvait voir des sortes de circuits imprimés partout sur ma peau, caché sous mon pelage, ainsi que de nombreuses traces d’interventions chirurgicales, dont la plupart avait été faites sur le Demi-Monde. Fichus souvenirs…
Pour ce qui était de mes blessures, c’était grandiose encore une fois : ma peau sous mon pelage avait pris une teinte violette à cause de l’hémorragie, mon poignet avait presque doublé de volume et une partie de mon pelage dorsal avait brûlé. Bon, le dernier point était clairement le cadet de mes soucis : pas de brûlure sur la peau, ça repousserait. Par contre j’espérais éviter les questions sur mes implants, même s’il faudrait sans doute que je prévienne si elle décidait d’opérer. Restait maintenant à savoir si elle ferait bien son boulot.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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Le patient était véritablement énervé contre le personnel médical. Si Lynda avait pris la défense de son unité dans un premier temps, elle comprenait aussi le point de vue de cette belette qui devait souffrir atrocement et que personne n’avait pris au sérieux. Il ne répondit pas à ses paroles mais répondit tout de même à sa demande d’autorisation pour l’examiner et le tenter de le soigner. Elle le regarda écarter sa patte en prenant sur lui de ne pas trop montrer sa douleur ainsi que son agacement. Lynda fit alors rouler le tabouret pour s’approcher de lui en faisant le moins de geste brusque possible. Il restait un animal blessé et le comportement agressif dont il faisait preuve n’était pas franchement des plus rassurants pour la médecin.
Délicatement, elle posa une main pour sentir un abdomen fortement distendu, signe une hémorragie interne. Laissant sa main glisser sur le pelage du patient pour l’examiner dans son intégralité, elle se heurta à une plaque métallique à moitié sous cutanée. Lynda retira sa main doucement pour relever ses yeux et croiser le regard de son patient. Il semblait ne pas être surpris. Lynda continua alors son examen. Trouvant une zone où son poil était calciné, elle fut soulager de ne pas voir de brulures profondes. Elle termina par la patte qui était anormal gonflée. Rapidement, elle fit la comparaison avec l’autre pour s’en rendre compte. Tout son examen se fit en silence avant qu’elle ne se rasseye sur le tabouret pour prendre des notes sur la tablette en silence. Cela ne lui prit pas plus de trente secondes. Lynda posa ensuite la tablette pour regarder à nouveau son patient avec bienveillance.
« Je suppose que les plaques vont rester où elles sont. Elles sont là depuis trop longtemps pour qu’on y touche, par contre j’aimerais soigner votre poignet et votre hémorragie. Deux solutions, soit je vous administre en hospitalisation et vous subirez une intervention chirurgicale pour votre hémorragie avec surement la mise en place de broches pour le poignet. Vous aurez une convalescence et vous repartirez dans quelques jours si tout va bien et si mes supérieurs ne font pas de vagues, ce que je ne peux pas certifier avec exactitude étant donné qu’ils ne sont pas tous compatissants avec les mutants. Soit, et je vous conseille vivement cette seconde solution, je vous soigne d’une manière alternative et vous pourrez partir après un peu de repos d’ici une heure ou deux ? Qu’en pensez-vous ? »
La donzelle n'était pas sereine, je pouvais le sentir à son odeur. Mais ses mains ne trahissaient pas le moindre tremblement ou doute. Mieux encore, elle n'accentua même pas la douleur. J'avais du attendre, mais bordel, ça faisait du bien d'avoir affaire à une vraie professionnelle. Ma mauvaise humeur s'évapora sous l'effet de son examen succinct mais précis. Enfin, pas totalement, parce que je dégustais méchamment quand même. Elle eut même la gentillesse de ne pas poser de question sur mes plaques d'endo-armure épidermique.
Après ça, elle commença son laïus médical. J'avais pas vraiment l'intention d'écouter à la base, mais elle dit les mots magiques qui me firent vite changer d'avis : "Deux solutions". Aaah ? Un p'tit espoir ? Y avait une chose qui changeait jamais où qu'on soit dans la galaxie : y a toujours plusieurs solutions. Une classique, et une "non conventionnelle". Ai-je vraiment besoin de préciser laquelle je choisis toujours ?
J'affichais un sourire qui grandissait à mesure qu'elle m'exposait les deux "solutions". Forcément, la première était bien pourrie, mais c'est bien pour ça qu'on en propose deux, non ? Donc récapitulons : la donzelle me proposait soit de me faire chier à suivre la procédure avec la lourde possibilité que quelqu'un fasse mal son taf. Voire tente de m'achever vu comme elle présentait le truc. Soit je la laissait faire et je ressortais dans deux heures. Je crois que ma conclusion fut un rire grinçant, ponctué de petits hoquets de douleur.
« M'faites pas rire docteur, j'ai mal aux côtes » articulai-je avant de me reprendre un peu. « Pour moi c'est un deal, si vous pouvez me rafistoler en que'ques heures seulement, je prends. Par contre, juste pour préciser : je suis pas un mutant, et ces plaques sont les garantes de ma survie, donc pas de soucis à se faire là-dessus. J'peux passer un coup d'fil avant ? »
Oui, je ne demandais pas d'explications sur la méthode alternative. Vous trouvez ça surprenant ? Inquiétant ? Imprudent ? Eh, je dois vraiment vous rappeler d'où je viens ? Aucun médic sur Terre ne pourrait me faire pire que ce que les Kree m'ont fait, même en y mettant toute la volonté du monde. Et pis, j'ai appris à juger les gens, croyez moi. Celle-là, c'était une pro, quelqu'un qui savait ce qu'elle faisait. Lui faire confiance ? Me faites pas dire c'que j'ai pas dit. La confiance, c'est comme la croyance, ça vaut que dalle face aux faits. C'est une pro, elle est sincère pour le moment. Pour moi, c'est valide comme prise de risque.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Les plus belles rencontres sont toujours inattendues." - Simon Lafage
Lynda avait la bonne approche sans vraiment s’en rendre compte. En tout cas, elle avait une approche moins pire que ses collègues qui n’avaient pas réussis à le soigner jusqu’à présent. Elle lui offrait une solution certes pas très commune ou orthodoxe mais cela restait tout de même une solution. Le rire du patient eut le mérite de donner un semblant de réponse alors qu’un sourire s’affichait sur les lèvres de Lynda, comprenant à son tour qu’elle avait réussi à satisfaire le furet dans une certaine mesure.
Lynda garda ses yeux posaient sur son patient alors qu’il lui expliquait ne pas être un mutant. C’était une réflexion tout à fait intrigante qui finalement amenés à d’autres questions mais Lynda se retint. Ce n’était pas le moment. Et puis, il émit une requête qu’il était difficile de refuser. Lynda eut alors un petit rire :
« Bien sûr, ici ce n'est pas une prison, vous êtes libre… »
Lynda se leva pour jeter un œil à la tablette avant de reprendre :
« Je vais aller remplir votre dossier, je ne mettrais pas longtemps, ça vous laisser le temps de téléphoner. »
Ne sachant pas s’il avait un téléphone sur lui, elle indiqua du doigt le téléphone fixe de la salle de consultation avant de lui préciser :
« Il faut faire le numéro « 025 » avant de composer votre numéro pour sortir de l’hôpital… A tout de suite. »
Lynda sortit ensuite de la salle pour quelques instants. Le temps que le furet puisse passer son coup de fil, en revenant, elle le soignerait.
C'était gentil de sa part de me montrer le téléphone, mais je lui montrait mon portable qui avait miraculeusement survécu à mon entrevue avec le taureau. Enfin, survécu était un bien grand mot. L'écran était cassé, l'appareil tordu et il émettait une chaleur qui m'indiquait clairement qu'il ne tiendrait pas longtemps. Pas grave, j'en prendrai un autre. En attendant, il était encore le bon candidat pour appeler Rocket pour qu'il vienne me chercher. Comment se déroula la conversation ? Voici ce qu'elle donna en substance :
●●○○○ 5G
2:23PM
31%
Rocket
Salut mon pote, dis, tu pourrais passer me prendre au BronxCare steup ?
Au BronxCare?! mais qu'est-ce que tu fou a l'hôpital ?!
Eh mollo le son d'la voix, je suis convalescent là. J'ai eu une altercation "musclée" dans un boulot, j'ai juste quelques côtes pétées, rien de grave.
ok, en gros tu t'es fait péter la tronche... je m'inquietait pour toi moi, ca fait des heures que tu aurais du rentrer! T'as la possibilité d'aller sur le toit? Sinon je me debrouillerai, J'arrive pour te chercher. Tu tiens le coup d'accord?
Boulot de dernière minute, tu sais c'que c'est. Mais t'inquiète, j'vais pas mourir aujourd'hui, j'vais même avoir droit au service rapide de la médecine. Par contre je crois que les toits sont réservés pour les hélicos de l'hôpital, ça f'rait mauvais genre que t'amène le Milano là, nan ?
je ne viendrais pas avec le Milano, il est beaucoup trop imposant pour etre posé en pleine ville, je prends la navette, mais il me faudrait un espace dégagé pour pouvoir la poser, de preferance a l'abris des regards.
En plein Bronx ? Mec même moi je suis pas aussi optimiste. Des endroits à l'abri des regards, j'en connais des centaines, mais dégagé, c'est une autre histoire.
Le parking est dégagé, mais pas franchement à l'abri des regards.
va pour le parking, tant pis pour les civils. J'arrive au plus vite.
Message
Ce court échange terminé, je ne pus me retenir de rire en imaginant la gueule des passants, patients et employés de l'hôpital en voyant débouler la petite navette de Rocket sur le parking. Mais mes côtes me rappelèrent que non seulement je ne devais pas rire, sous peine qu'elles manifestent leur existence, mais qu'en plus je ne pourrai probablement pas profiter du spectacle. Dommage.
Je me réconfortai en me disant que je pourrais toujours profités de leurs tronches d'ahuris lors du décollage et m'allongeai un peu mieux dans le lit. La douleur était encore présente mais était devenue plus supportable. J'en vins à songer que c'était la première fois que je pouvais demander de l'aide de la sorte sans m'attendre à ce que ça me coûte un bras pour réparer l'autre. C'était... reposant ?
Je me tirais les moustaches pour oublier immédiatement cette pensée suicidaire, ce qui ne manqua pas de relancer la petite fête que faisaient mes côtes brisées. Autant dire que ça réveille. Mais c'était nécessaire. Bien sûr, je savais que je pouvais faire confiance à Rocket les yeux fermés, mais je ne devais pas me sentir en sécurité non plus. C'était le meilleur moyen de crever. Et celui qui m'enterrerait était pas né !
Enfin revenu à la raison, je massais mon poignet endolori qui semblait vouloir se joindre au reste de ma douleur, alternant ses lancements avec le reste de mon corps dans un joyeux bordel que j'espérais voir se terminer rapidement. Pensivement, je tournais la tête en direction de la porte, guettant l'arrivée de la doc'.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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L’absence de Lynda dans la salle de consultation fut de courte durée. D’une part parce qu’elle savait que l’état du patient était préoccupant et cela même si ses collègues n’avaient pas daignés lever le petit doigt pour lui. Malheureusement ses supérieures n’étaient pas toujours tendres avec les mutants et autres extraterrestres. Et l’absence prolongée de Lynda dans les locaux de l’hôpital n’avait pas aidé à la situation. Autant, ils étaient ravis parfois de la voir utiliser ses pouvoirs lorsque le cas du patient était désespéré mais dès lors que cela ne rentrait pas dans les bonnes statistiques de l’établissement c’était une autre histoire. Malgré tout Lynda continuait d’œuvrer pour tous, qu’ils soient mutants ou non, tous étaient des êtres vivants et elle avait fait le don de soigner quiconque.
Elle aurait pu passer le temps en dehors de la salle de consultation à aller engueuler ses collègues mais elle ne fit rien de tout cela. Elle n’était même pas vraiment en poste à cet instant alors à la place, elle haussa rapidement les épaules avant d’attraper son téléphone pour consulter machinalement ses contacts à la recherche de sa fille. Culpabilisant encore et encore de tout ce qu’elle avait vécu ces derniers temps et encore plus de ne pas avoir prévenu Jessy de son retour en ville. Puis finalement elle se résigna et fourra son téléphone dans sa poche sans avoir composé le moindre numéro, ni envoyé le moindre message.
Alors qu’elle revint dans la salle de consultation, face à Mr. Bellette, elle le vit allongé, l’air plutôt pensif. Visiblement son appel était terminé et Lynda s’arma d’un sourire sincère pour chasser ses propres problèmes et revenir à ceux de son patient :
« Vous avez pu contacter la personne que vous vouliez ? Je peux vous soigner maintenant ? »
Lynda attrapa d’une main le tabouret pour s’asseoir près du lit où son patient était toujours allongé. Elle lui fit signe de la main pour lui dire silencieusement de rester allonger. Puis elle prit délicatement le poignet déjà endolori pour le poser sur le buste de la belette :
« Respirez profondément, ça ne vous fera pas mal, je vous le promets. »
Elle croisa son regard rapidement avant de fermer les yeux pour se concentrer. Posant doucement une main sur le poignet du patient, elle posa l’autre main au niveau de ses côtes. Doucement les mains s’illuminèrent d’une lumière blanche apaisante et Lynda commença alors à donner de sa propre énergie pour aider à soigner les blessures. Les côtes cassées furent résorbées, l’hémorragie fut contenue et drainée pour laisser les différents organes avec leurs pressions sanguines normales et enfin le poignet retrouva son aspect normal. Lynda le savait son patient sentirait une sensation de chaleur et de force pour finalement ne plus forcément ressentir de douleur mais plutôt de la fatigue.
Une fois les blessures guéries, les mains de Lynda s’éloignèrent du patient alors qu’elle avait légèrement la tête qui tournait. N’écoutant pas forcément sa propre fatigue, elle déclara lentement :
« Vous allez être fatigué durant les prochaines heures, il faudrait vous reposer un peu, sous peine de défaire tout ce que je viens de faire. Et si jamais vous avez à nouveau un problème… »
Elle se tourna vers la table en sortant de la poche de la blouse un stylo et un bloc-notes avant de reprendre :
« Voici mon numéro, cela sera surement plus facile que de venir à l’hôpital pour vous. »
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