[Terminé] Mise en garde

Sur le chemin qui les conduisit jusqu’à l’appartement de Gabriela, les deux amis marchèrent en silence, osant à peine l’affront de se regarder dans les yeux. Sans nul doute, cet instant donnait l’impression d’être hors du temps, de ne pas être tout à fait réel. Bucky avait failli tuer un homme quelques instants plus tôt, et si ce dernier avait survécu c’était entièrement grâce à Rocket ; le premier se maudissait de ne pas éprouver de culpabilité tandis que le deuxième devait encore en être troublé. Le Gardien avait découvert un autre visage de son ami, que pouvait-il bien penser de lui en cet instant ? Bucky n’osait même pas y songer.

Les mains rougies, sa peau métallique gardant les vestiges des coups donnés, son front et son menton portant des fines traces d’éclaboussures vermeilles, il avait marché d’un pas calme jusqu’à se retrouver devant la porte de la jolie brune, sans faire attention aux regards interloqués qui se posaient sur eux. C’est qu’ils avaient l’air de revenir d’un affrontement particulièrement violent… La violence. Peut-être n’en était-il pas tout à fait guéri ? Entendant alors la voix de Rocket, Bucky avait tourné son visage vers lui pour hocher sa figure de haut en bas, lui signifiant qu’il était prêt avant que celui-ci ne toque contre la porte de Gabriela pour la prévenir de leur présence.
Il fallait espérer que la jeune femme soit chez elle mais, encore plus, qu’elle veuille bien leur dire la vérité. Même s’il savait que la jeune femme n’était point menteuse, il fallait reconnaître que la situation semblait bien compliquée… Mais jusqu’à quel point ? Mordillant le coin de sa lèvre, signe qu’il était nerveux et pas seulement pour cet entrevu, Bucky attendait silencieusement qu’elle vienne leur ouvrir.

Mise en garde

ft Bucky & Rocket

Coming like a hurricane
I take it in real slow
The world is spinning like a weather vane
Fragile and composed
Though I am breaking down again
I am aching now to let you in

Musique d'ambiance

Je n’ai pas été voir Màma-Rosa depuis que j’ai revu Zemo. Je n’ai pas osé et je crois que je n’aurais pas supporté d’en entendre plus.
Pourquoi il ne m’a rien dit plus tôt et pourquoi, pourquoi, non comment cet homme qui m’a semblé si doux, si gentil, peut être à l’origine d’autant de … massacre ?  
Je suis perdue …
Assise dans mon canapé, les rideaux sont tirés et le salon me paraît si sombre…. C’est rare que cette pièce ne soit pas baignée de lumière, de musique et de joie.
Non là, aucune joie, aucune gaieté… juste moi, assise à réfléchir.

Perdue …
Au milieu de toutes les révélations, il y en a encore certaines que je n’arrive pas à digérer.

Bucky, Rocket … mes amis. Il leur a fait du mal. Rocket a été blessé pour obtenir des informations et Bucky … Lui je n’arrive pas à mettre des mots sur ce qu’il lui est arrivé. Cela me semble encore si … irréel ? Oui, impossible.
Je crois que jamais je n’ai autant pleuré de ma vie, en aussi peu de temps. Entre l’agression et le coma d’Ezekiel, la rencontre avec Helmut … et la découverte de qui il était vraiment … et ce qu’il avait fait.

Je passe d’un geste ma main sur ma joue, pour tenter de faire disparaître les sillons de mes larmes. A force, j’avais peur que celles-ci ne finissent par s’imprimer à vie sur mon visage.
Goulash saute difficilement sur le canapé et vient se coller contre moi, cognant contre ma main. Je me tourne vers lui, un peu confuse avant de le prendre dans mes bras, le ramenant contre moi. Il grommelle avant de ronronner :

-Pourquoi …. c’est pas possible. Je n’y arrive toujours pas à le croire.

Mes doigts se perdent dans son pelage, je blottie mon visage contre lui.
J’ai l’impression que tout a explosé depuis que je l’ai vu. Le monde dans lequel j’évoluais, je grandissais, celui-ci ne semble … plus exister. Je savais qu’un de mes amis était un Avenger. Je savais que Rocket également en faisait parti mais le reste… ? La Sokovie, les morts, les …

Je sursaute violemment lorsque j’entends qu’on frappe à la porte. Goulash s’est enfui de mes bras et avant que je n’ai le temps de tourner les yeux, il est parti se cacher. Mince, il est où ? Sòl lui se trouve non loin dans le fauteuil et Luna a quant à elle relever la tête du haut de son armoire mais le petit nouveau a disparu.
Encore tremblante, je me redresse, la tête tournant légèrement. Qui cela peut être ? Màma-Rosa ? Peut-être…
Je m’approche, à pas de loup pour voir à travers le judas mais dans l’ombre du couloir ne me permet de voir que deux silhouettes.
Je respire doucement, la main sur la poignée. Une profonde inspiration, et j’ouvre, la porte vers moi, ma main se posant sur le montant de celui-ci.

Entre les ténèbres du corridor et la pénombre de mon appartement, il me faut un instant pour enfin reconnaître les formes que j’ai aperçu l’instant d’avant.

-Rocket …

Je me fige de surprise, ma main allant vers l’avant, la posant un instant proche de son épaule. C’est lui, c’est vraiment lui. Mais comment ? Je ne savais plus à cet instant, je lui avais donné mon adresse ? Il n’est jamais venu, je le sais mais…

Et mon regard se tourne vers la deuxième personne restée silencieuse à ses côtés et tout comme j’ai reconnu assez vite mon petit ami, je reconnais les traits du deuxième :

-Bucky…

Mais si la première fois, je n’ai pas bougé, de voir mi Oso, cela au contraire semble me réactiver, d’un coup. Je ne l’ai pas revu depuis … si longtemps. Je n’ai pas eu ou que peu de nouvelles de lui depuis tout ce qu’il s’est passé. Je vais contre lui, dans ses bras, m’y réfugiant en laissant quelques larmes glisser à nouveau.

-¡Dios mío! Vous allez bien, je, vous … Por el amor de Dios, j’ai eu si peur, si peur pour vous deux …

Si j’ai vu leur visages durs, je n’ai vu ni le sang, ni les marques, rien de cela. Pour l'instant



@Bucky Barnes &  @Rocket Raccoon

Rempli de nervosité, Bucky n’arrêtait pas de s’agiter sur le palier encombré par la pénombre : devant la porte encore close, il tapait frénétiquement du pied au sol tout en remuant sa main gantée contre sa jambe, et articulait même sa nuque de gauche à droite en espérant y trouver un quelconque apaisement, en vain. Car le meilleur apaisement se trouvait à ses côtés ; l’amitié de Rocket était un trésor précieux et, en un regard échangé avec le Gardien, Bucky s’était  déjà considérablement assagi, sans encore se calmer pleinement. Zemo. Il venait de le retrouver. Enfin, difficile de dire qui avait trouvé qui, mais il était comme insatiable de cette entrevue, frustré de ne pas avoir pu aller plus loin dans sa vengeance. De ne pas avoir pu le tuer, peut-être… Cette odieuse pulsion réprimée lui fit fermer les yeux durant quelques secondes, espérant ainsi la chasser, tandis que le grincement de la porte résonnait à ses oreilles.

Il entendit alors la voix de Gabriela et il ouvrit aussitôt les yeux, reconnaissant les contours de son visage malgré la pénombre du couloir ; il n’avait pas encore remarqué sa mine défaite et ses yeux rougis, car elle s’était rapidement nichée dans ses bras, qu’il avait refermé sur elle sans hésiter. Le parfum léger de ses cheveux vint lui chatouiller les narines, comme une ode à la vie… Gabriela. Elle était bien trop tendre, bien trop douce et précieuse pour ce monde, et il savait qu’il était un ami bien moins glorieux qu’elle : à peine présent, peu démonstratif, peu bavard, menteur, assassin, cachotier… Et pourtant, il était sans nul doute le plus contrarié des deux en cet instant.

« Je suis content de te voir. »

Lui avait-il murmuré en faisant glisser sa main robotique dans son dos pour une unique caresse, avant qu’ils ne se séparent et que Rocket lui explique les mornes raisons de leur visite. Regardant longuement le Gardien encore blessé, Bucky avait légèrement inspiré par le nez avant de poursuivre, d’une voix froide mais point agressive :

« On peut entrer ? On risque d’avoir pas mal de choses à se dire… »

Il avait un peu oublié le sang qui recouvrait ses mains, son menton, son front et son t-shirt, mais pour l’instant il s’en moquait pas mal. Il voulait d’abord savoir quelle relation avait été nouée entre Gabriela et Zemo, et ce qu’elle savait de toute cette histoire. La leur. La sienne. Pitié, pas la sienne.

Mise en garde

ft Bucky & Rocket

Coming like a hurricane
I take it in real slow
The world is spinning like a weather vane
Fragile and composed
Though I am breaking down again
I am aching now to let you in

Musique d'ambiance

Méfiante, j’ouvre la porte, sans savoir qui se trouve derrière. Deux ombres, deux silhouettes incertaines à travers l’œillet de ma porte. Est-ce un nouveau saut de foi que de leur ouvrir. Peut-être bien. Le peu de lumière de mon appartement me permet enfin de les dicerner. Leur noms m’échappent, d’abord celui du petit gardien pour qui j’avais eu si peur et mi Oso.
C’est dans ses bras que je me précipite, cherchant à la fois d’une certaine manière probablement à m’y réfugier, mais également comme pour le protéger, lui. Je ne me l’explique pas vraiment, tout comme très peu de choses depuis quelque temps.
Pourtant, cette étreinte leur est dans un sens destiné à tous deux, car ils vivent. Depuis le parc, depuis qu’il m’avait dit ce qu’il avait fait à Rocket, j’avais si peur. Ils vivent, ils respirent, ils sont face à moi.
Je sens mi Oso refermé ses bras sur moi et un léger sourire apparait un instant sur mon visage, un sourire de gratitude. Lui particulièrement m’a manqué, beaucoup trop. On ne s’est presque pas revu ou presque depuis trop longtemps.

« Je suis content de te voir. »

Un instant encore, une caresse dans le dos et doucement, l’on se sépare. Mes yeux sont embués de larmes, et je me tiens à demi à l’encadrement de la porte, pour m’éviter de nouveau vertiges, chose quasi récurrente depuis quelques jours. Je ne sais pas de quand date mon dernier repas ou mes dernières vraies heures de sommeils.

"C'est nous. Comme tu peux le voir, je n'ai presque rien et Bucky non plus. Mais il faut qu'on te parle de quelque chose de grave. C'est à propos d'un certain Helmut Zemo"

Zemo. Je baisse les yeux lorsque Rocket prononce son nom. Pas par culpabilité non, juste parce que je pressens que cette conversation va être … compliqué. J’aurais préféré juste qu’ils viennent pour me voir, juste parce que... peu importe maintenant.

« On peut entrer ? On risque d’avoir pas mal de choses à se dire… »

Sa voix m’arrache un frisson. Elle est quasiment aussi froide que celle de Zemo. Je hoche seulement la tête à ses mots et ensuite passe doucement la manche de mon vêtement sur mon visage, pour effacer les larmes qui voilent ma vision.

-Oui, bien sûr. Je pourrais t’examiner également si tu le souhaites Rocket.

Je m’écarte pour les laisser passer, n’ayant pas ou peu relever les yeux. Je suis pensive, à me demander où il se trouve et s’il est en sécurité. Les deux à l’intérieur doivent avoir l’impression que mon appartement est… comme fade, ayant perdu de sa vie et son éclat malgré toutes les couleurs présentes. Alors, une fois les deux à l’intérieur, je referme la porte, me retourne vers Bucky et Rocket et relève les yeux vers eux dans la faible lueur de mon appartement :

-À vrai dire, je voulais aussi vous parler à tous les deux. Il y a eu beaucoup, beaucoup de choses... enfin bref. Est-ce que vous voulez du thé avant de...

En même temps que je leur parle, je ramenais ma main vers mon visage, pour repousser mes cheveux en arrière quand je vois une trace sombre, une trace de sang.
Non… non non…

Mes yeux s’agrandissent. Je les fixe aussitôt et vois qu'ils sont couverts d’éclaboussures. De leurs mains à leur visage. Mon cœur loupe un battement :

-Qu’est-ce… vous êtes blessé ?! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

J’ai le dos contre la porte, sentant mes jambes trembler légèrement. Non, ne tombe pas, ne tombe pas. Pas avant d’avoir pu parler à Bucky. Il faut que je lui parle aussi.



@Bucky Barnes &  @Rocket Raccoon

Il la tient dans ses bras avec la sensation que la chaleur qu’elle dégage, son coeur qui bat et qui se répercute contre le sien à travers leurs vêtements et leurs peaux, son parfum qui s’échappe de ses cheveux pour envahir son nid de respiration, n’est pas réelle. Cette douceur, cette présence précieuse qu’il tient contre lui, tout ceci ne peut pas appartenir au monde dans lequel il vient de plonger, et au sein duquel il vient presque de tuer un homme. Il la tient dans ses bras et, tout à coup, cette sensation de chaleur, ce coeur qui bat et ce parfum qui s’envole, tout ça lui donne une sensation de malaise qu’il a du mal à définir : il lui offre une ultime caresse maladroite dans son dos avant de se reculer, brisant leur étreinte sans lui traduire le moindre sentiment néfaste. Il y en aura suffisamment ce soir.
Sans attendre, après les paroles de Rocket, il suggère de rejoindre l’intérieur de l’appartement pour discuter, quand bien même le changement de lieu ne facilitera point leur conversation. Il remarque qu’elle pleure, qu’elle tente d’en dissimuler les traces mais il ne dit rien, se sentant incapable de tendre de nouveau son bras vers elle pour lui démontrer une affection qu’il éprouve pourtant, mais qui est cadenassée, muselée par une colère sourde qu’il ne parvient pas à étouffer.
« Oui, bien sûr. Je pourrais t’examiner également si tu le souhaites Rocket. »
Il tourne machinalement son menton pour poser un regard plus tendre sur le Gardien, son allié depuis le début de leur rencontre, mais l’évocation de ses blessures, causées par le Baron Zemo, le fit se tendre davantage. Il ne lui pardonnerait jamais d’avoir blessé son meilleur ami. Il aurait dû le tuer. Sa mâchoire se crispant, il passe brièvement la pointe de sa langue sur ses premières dents tout en enfouissant ses mains dans ses poches, passant le pas de la porte pour rejoindre le salon, qu’il connaît fort bien. Mais l’ambiance à l’intérieur de l’appartement est… Différente, cette fois. À l’image de l’occupante des lieux, l’endroit semble terni, accablé d’une teinte de tristesse qui l’avait un instant laissé perplexe, car il ne s’était pas attendu à ce que la tension et la nervosité se répercutent jusque sur les murs.
Les mains toujours dans les poches, droit comme un piquet et le visage glacial, il laisse Rocket prendre la parole pour exposer la situation, la véritable raison de leur venue ; ce n’est que lorsque Gabriela remarque le sang accablant leurs postures qu’il semble réagir après avoir partagé un regard avec Rocket, levant ses cils noirs vers la jeune femme tout en penchant son menton sur le côté, sans l’ombre d’un sourire.
« Tu es inquiète pour lui ? T’inquiètes pas va, il est toujours vivant. Enfin. Pour l’instant. »
Le ton est linéaire, ne subissant aucun soubresaut d’hésitation ; ses yeux inquisiteurs plongés dans les siens, et il guette la moindre de ses réactions, le moindre élan de compassion envers l’ordure qui doit agoniser dans une ruelle en ce moment même. Pour Gabriela, qui ne le connaît que sous ses traits les plus élogieux, quoique parfois abîmés, la découverte de ce visage de cruauté brute et de violence peut paraître déroutant, mais le Soldat de l’Hiver ne rougit point de ses mots, qu’il assume assurément.
Rocket pose enfin la question tant redoutée et tant attendue : quel lien tu entretien avec Zemo ? Attendant la réponse, Bucky ne la quitte pas des yeux, les mains toujours dissimulées dans les poches de sa veste et les paupières légèrement plissées, appréhendant la vérité qui allait être révélée.

Mise en garde

ft Bucky & Rocket

Coming like a hurricane
I take it in real slow
The world is spinning like a weather vane
Fragile and composed
Though I am breaking down again
I am aching now to let you in

Musique d'ambiance

2 amis … voilà ce que sont pour moi Rocket et Bucky.

Bucky est cet homme que j’ai juste voulu faire sourire, dont j’ai découvert petit à petit le vrai visage jusqu’à maintenant, jusqu’à ce que Zemo décide de déchirer le reste du voile qui couvrait son passé. Je ne sais probablement pas encore tout mais ce que je sais… j’aurais voulu que Bucky me le dise. Et je sais que je vais devoir lui en parler également, peut être pas là, pas devant Rocket s’il ne le souhaite pas … à moins qu’il soit déjà au courant ?
Quant à lui justement… comment ne pouvais-je pas l’aimer également ? Le gardien au cœur plus grand que sa taille, qui se met en danger pour les siens et qui a été blessé, par l’homme que j’ai sauvé. Lorsque je lui propose de l’examiner, il ne me repousse pas, mais il souhaite me rassurer, ou juste esquiver cela. Je vois le regard que Bucky lui porte, première fois qu’un instant, son regard semble plus doux. Je n’insiste pas de suite, hochant la tête mais notant qu’il n’allait pas partir sans que je jette un coup d’œil à ses plaies.

2 amis face à moi, que je vois si froids, si étranges, entrant dans ce qui devrait être mon monde et qui parait si terne, qui ne me ressemble pas, ou me ressemble trop à cet instant. C’est moi qui ne me ressemble plus à l’heure actuelle.
2 amis face à moi, que j’ai l’impression de ne pas reconnaitre, que j’ai l’impression de voir peut être pour la dernière fois.

Je les laisse passer, commence à leur proposer du thé mais visiblement, ce n’était pas le moment. Ils sont face à moi, j’aurais bien voulu leur proposer du thé mais non, aussitôt, Rocket entre dans le vif du sujet :

"Beaucoup de chose, ouais... le contraire m'aurait étonné"

Je le vois sortir son téléphone, alors que je suis dos à la porte, et je vois de là où je suis ce qu’il me montre. la conversation, le message que je lui ai envoyé y a quelques jours, paniquée, en pleurs en revenant de cette rencontre. Un message que j’ai écris en tremblant. Je ne réponds rien à cela, le laissant continuer.

"Jusqu'a tout a l'heure, je pensais que tu ne faisais que demander des nouvelles, puis nous avons appris que Helmut Zemo te connaissait"

Qu’est-ce qu’Helmut a pu leur dire ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Et c’est à ce moment là que je vois le sang. Trop de sang, trop de sang de ceux que j’aime, que je connais, que je tente de tirer de la mort. Mon cœur s’emballe, mes jambes faiblissent légèrement, c’est contre la porte que mon dos finit, un léger mouvement en arrière. Trop de fatigue, trop de pression, trop de …
C’était trop, et je suis sur le point d’exploser.
Les deux face à moi ne réagissent qu’à peine, échangeant un regard avant de parler tour à tour.

"Ce n'est pas notre sang. Zemo m'a torturer l'autre jour pour mettre la main sur Bucky. Je lui ait rendu ses coups. C'est comme ca qu'on a pu découvrir qu'il te connaissait"

« Tu es inquiète pour lui ? T’inquiètes pas va, il est toujours vivant. Enfin. Pour l’instant. »

Je … j’arrive même pas à réagir. Dans un geste nerveux, j’essuie ma main sur mon vêtement, le tâchant plus encore de pourpre, plus encore que mon étreinte avec mi Oso n’en a déposé sur le tissu. J’ai l’impression de chercher à m’en débarrasser. Je ne veux plus du sang de ceux que je connais, je n’en peux plus de voir mes mains couvertes de leur sang. Mon cœur galope alors que mon esprit me répète cette phrase de plus en plus fort :
“Il est en vie, il est en vie, il est en vie… …. …. Ils sont en vies, tous les trois…”
Je n’arrive pas à répondre, les mots sont bloqués dans ma gorge, une fois le sang retiré de ma peau, je relève les yeux vers eux et un frisson m’échappe face à leurs regards si durs.

"La grande question, c'est de savoir quel lien tu entretiens avec Zemo ? Il est dangereux. J'imagine que tu l'as compris"

Dos à la porte de mon monde, face à deux personnes que je reconnais à peine. La tête me tourne légèrement alors que je reprends une profonde inspiration. Mes jambes tremblent toujours légèrement mais je relève les yeux vers à mes invités, pour ne plus voir le rouge sur mes vêtements :

-Oui, on me l’a dit, je l’ai découvert après. Il … Mama-Rosa l’a trouvé sur notre palier, presque mort, blessé par balle. Je l’ai soigné. Je ne savais pas qui il était et il a disparu, me disant que ceux qui lui avaient fait du mal étaient à sa recherche et que de rester ici était me mettre moi et Mama-Rosa en danger.

Mon regard tourne vers Rocket, empli d’une certaine culpabilité :

-Nous sommes restés en contact. J’ai découvert par le biais de personnes ayant voulu le capturer qui Il était, ou du moins une partie et j’ai voulu le voir. Je souhaitais qu’il m’explique. Je souhaitais entendre la vérité de sa bouche et il m’a…

Mes yeux tournent légèrement, allant du petit Gardien à celui que Zemo a nommé le Soldat de l’Hiver, James Barnes. Ce nom résonne dans mon esprit. Non, pas maintenant, pas tout de suite.

-Dis ce qu’il a fait avant le drame, il m’a dit ce qui est arrivé en Sokovie et ce qu’il a fait après....

Mes yeux se posent sur Bucky, une profonde tristesse s’y lit alors que je poursuis encore :

-Il m’a tout dit, même ce qu’il s’est passé après son évasion et surtout que rien ne l’arrêterai.

Dois-je leur dire pour l’arme, dois-je leur dire que j’ai fais ? Mes jambes de plus en plus, j’ai besoin de m’asseoir mais je tente de rester debout, la porte me soutient encore pour l’instant.
2 amis face à moi, que j’ai peur d’avoir blessé par mes actes, en voulant sauver une vie. Un ami qui a souffert par ma faute, un ami qui a souffert autrefois et que je sens ne me pardonnera pas d’en avoir appris autant sur lui.
Parfois sauver des vies peut en détruire. Et cette vérité me broie le coeur à cet instant car en voulant faire le bien, en suivant mes principes, j’ai peut être bien permis qu’on face du mal à mes deux amis et pour cela, j’ai peur qu’ils traversent la porte, porte devant laquelle je suis, pour partir et ne plus jamais revenir.
J’ai peur, parce que je ne veux pas les perdre.


@Bucky Barnes &  @Rocket Raccoon