Ils étaient en train de discuter lorsqu’on leur amena la jeune femme. Tant de sang d’un coup. A la teinte de sa peau, ils ont cru au premier regard que la jeune femme avait déjà trépassé mais non. Elle vivait, du moins survivait.
Il ont eu un instant d’interdiction avant de se précipiter, le docteur et l’infirmière, de concert vers les cris, les appels à l’aide pour prendre la jeune femme des bras des étudiantes. Le docteur, ayant plus de force la prit pour la soulever, et un premier cri s’éleva dans le silence de l’étage. Blessée, les côtés touchés, première note mentale. Il l'emmena vers la table, l’infirmière elle repoussait les étudiantes, avec toute la douceur que lui permettait l’urgence de la situation.
« Non ! Elle veut que je reste ! »
-Elle a besoin qu’on s’occupe d’elle, sortez maintenant.
La douceur fit place à la fermeté, le temps était compté. Il était même terriblement compté … Elle laissa là les deux jeunes femmes pour s’occuper de l’autre. Elle n’avait pas la possibilité de leur accorder plus de parole, l’intrue était mourante. Car ni le docteur ni l’infirmière ne la connaissait. Alors ils ne connaissaient ni ses antécédents, ni rien. Ils avançaient en aveugle. L’infirmière avait quelques capacités avec le sang mais vu son état.
Les deux s’acharnèrent sur elle. La première étape fut d’évaluer son état. Lorsque le docteur voulu prendre le sac de la jeune femme, elle essaya, entre deux souffles de conscience de se débattre. Des étincelles s'échappèrent de ses doigts en faisant des petit trous sur sa blouse avant qu’elle ne retombe sur la table. Ses blessures étaient graves, très graves. L’examen préliminaire n’est pas bon … elle est mourante, elle va mourir… Les plaies avaient été nettoyées, recensées, et ils ont commencé les soins pour certaines mais ce n’est pas cela qui allait la sauver. Elle sombrait, elle ne pouvait pas survivre à ses blessures. Le répit qu’ils avaient avant sa mort se comptait en heure, pas plus. La pauvre blessée semblait vouloir se battre, réellement, elle revenait souvent à elle, quelques instants, luttant pour de l’air, cherchant nos regards ou essayant de nous parler avant de retomber presque aussitôt dans l'inconscience. C’était presque de l’acharnement à ce niveau là. Le docteur hésitait à la mettre sous calmant mais la voir lutter, tant qu’elle n’aggravait pas ses plaies, était plutôt bon signe… L'infirmière usait de ses capacités pour tenter de l’aider mais tout ce qu’elle pouvait faire, c’est gagner du temps, au moins un peu mais son cas dépassait de loin ce que les deux pouvaient gérer, même avec le matériel actuel. C’était soit l'hôpital mais il était peut-être déjà trop tard ou … Il fallait une autre solution. Le docteur retira sa blouse couverte de sang, puis sortit de l’infirmerie pour s’approcher du groupe dans le couloir. Il fit un petit bruit pour simplement signifier sa présence et interrompit avec le plus de douceur la conversation.
-Professeur, je peux vous parler seul à seul ?
Il attendit qu’il choisisse de s’éloigner avec lui ou de lui demander de parler face aux deux jeunes qui tremblaient et expliqua la situation, en essayant de mettre le plus possible les formes :
-Elle est dans un état critique. Elle a de multiples blessures, est faible, et probablement anémiée mais surtout, à l’heure actuelle, elle a au moins un poumon perforé, si ce n’est les deux. Son pronostic vital est sérieusement engagé … et je serais peut être optimiste même de penser qu’on puisse la sauver, car même si nous appelions un hôpital à l’instant, le temps des examens et d’une opération risquée, elle pourrait ne pas se relever. Il nous faut une solution et une solution immédiate.
Il eut un regard vers les deux gamines livide, soupira et ajouta :
-Si vous connaissez quelqu’un, n’importe qui, passez un appel maintenant sinon cette jeune femme ne passera pas la nuit, je le crains.
Cette affirmation faite, il se retourna vers un placard pour en sortir une large couverture qu’ils passaient sur les épaules des deux enfants, sachant bien qu’il ne pourrait rien dire ou faire de plus pour elle. Il leur rendit quand même un sourire, un sourire le plus sincère possible malgré son inquiétude :
-Vous avez bien agi, l’une et l’autre, vous m’entendez. Qui qu’elle soit, elle vous doit beaucoup.
Beaucoup trop de tragédies ces derniers jours… Le Basculement de Wanda… L'enlèvement de Raven… Et maintenant cette jeune fille aux portes de la mort, qui se faisait soigner dans son Institut… Qui était-elle, d'où venait-elle, qui l'avait mise dans cet état ? Les réponses de Jean n'apportèrent que plus de questions, mais Charles sentit bien qu'il était inutile d'insister. La pauvre Jean était trop bouleversée pour réfléchir correctement, elle avait besoin de calme et de soutien. Le professeur posa sa main sur le genou de Jean et regarda ses deux élèves avec beaucoup de douceur, avant de leur dire de sa voix calme et rassurante :
« Vous avez bien fait de l'amener ici. Laissons l'équipe médicale faire son travail. »
Ils patientèrent ainsi de longues minutes, qui leur parurent durer une éternité, avant que le médecin ne sorte de l'infirmerie et ne demande au professeur de lui parler seul à seul. Charles hésita un instant, songeant qu'ils n'avaient pas besoin d'être seuls pour une conversation privée, mais Jean était télépathe également, et elle n'avait probablement pas besoin d'entendre ce que les deux hommes pourraient se dire sans paroles. Il acquiesça avant de dire à ses deux élèves :
« Je reviens. »
Puis il entra dans l'infirmerie avec le médecin pour écouter ce qu'il avait à lui dire, et observer la mutante anonyme d'un peu plus près. Qui pouvait-elle bien être ? Elle l'avait appelé, elle avait murmuré son nom, mais elle lui était inconnue. Son pronostic vital était engagé, et sans une intervention immédiate, elle ne passerait pas la nuit. Charles acquiesça, et un mince sourire naquit sur son visage. Il y avait encore de l'espoir. Il laissa le docteur aller voir les filles pendant qu'il passait un coup de téléphone.
« Bonsoir Lynda. Je suis désolé de te déranger, je sais que tu travailles au refuge aujourd'hui, mais j'aurais besoin de ton aide. J'ai une jeune mutante à l'Institut qui est grièvement blessée et qui va mourir si elle ne bénéficie pas de soins poussés dans les heures à venir… Oh, merci, merci infiniment. … Dans combien de temps ? … C'est parfait, je t'attends. »
Il raccrocha, posa un regard plus apaisé sur la demoiselle blessée, puis ressortit de l'infirmerie. Il adressa un sourire rassuré à ses deux élèves et au médecin, avant de leur annoncer :
« J'ai contacté une amie guérisseuse, elle sera là d'ici une heure et demie. Elle a des pouvoirs fabuleux, elle va pouvoir la sauver. Jean, Kitty, vous avez besoin d'une bonne douche, de changer de vêtements, et de manger quelque chose. Vous ne pouvez rien faire de plus pour le moment. Je vais veiller sur elle et je vous préviendrai dès que mon amie sera là. »
Codage par Never Utopia
Précisions HRP:
Je vous propose de faire une ellipse dans vos prochains posts, Jean et Kitty vous répondez puis on fait arriver @Lynda Mac Taggert
« QUI TROUVE UNE AMIE TROUVE UN TRÉSOR » PROVERBE LATIN
JEUDI 9 MAI 2024 AVEC KITTY PRYDE ET KATH H. HUNTER
Le coeur malmené par toutes ces émotions bouleversantes, Jean avait encore beaucoup de mal à dissiper l’affolement de ses pensées désorganisées, qui tourbillonnaient comme des papillons funestes autour de son coeur à présent douloureux. Elle avait l’impression que ses souvenirs n’étaient plus cohérents avec la réalité car l’épisode de l’épicerie lui semblait être déjà bien loin ; combien de temps avait-il fallu pour parvenir jusqu’à l’Institut ? Et jusqu’à l’infirmerie ? Une éternité, d’après ses ressentis. Réconfortée par la main bienveillante de Charles sur son genou, et tenant toujours celle de Kitty dans la sienne, Jean avait eu le courage de leur sourire avec douceur, bien que le coeur n’y était pas. Heureusement que son amie était là et qu’elle lui disait des mots rassurants… Elle allait s’en sortir, disait Kitty. Oui, Kath allait survivre à ses blessures. Jean ne pouvait entrevoir une autre issue, elle s’y refusait avec obstination.
Toujours blottie contre Kitty, Jean s’était subitement redressée lorsque l’un des médecins s’était présenté à eux ; elle eut d’abord le désir de le suivre pour entendre ce qu’il avait à dire mais, comprenant que Charles préférait discuter seul à seul avec ce dernier, elle s’était ravisée… Reprenant donc fébrilement sa place auprès de Kitty, sa joue contre son épaule, elle avait osé lui demander d’une voix blanche, après quelques secondes de silence :
« Est-ce que… Est-ce que tu penses que c’est bon signe, qu’il -qu’il veuille lui parler…? »
La vérité lui apparaissait évidente, mais bien trop cruelle pour qu’elle ne cherche pas à la camoufler par une version plus rassurante. Elle aurait pu infiltrer l’esprit du docteur pour savoir ce qu’il disait mais… Elle manquait de courage, encore une fois. Et dans un déni peu commun, Jean avait accueilli le fameux médecin avec un étonnant sourire au visage lorsqu’il était revenu vers elle, de même sorte que si elle s’était attendue à ce qu’il lui révèle une bonne et heureuse nouvelle : elle perdit bien vite son sourire naïf sous les mots abominables qu’il prononçât, se décomposant et devenant aussi pâle que le ciel d’hiver. Debout, elle perdit d’abord l’équilibre avant de retrouver son assise, les yeux de nouveau envahis par les larmes et les mains tremblantes.
sinon cette jeune femme ne passera pas la nuit
Non. Ce n’était pas possible. Elle lui avait fait une promesse. Elle lui avait promis que tout irait bien. Elle lui avait promis de la ramener en sécurité. Elle lui avait promis qu’elle serait soignée. Ce n’est pas comme ça que les choses devaient se passer.
Les épaules recroquevillées, la bouche muette, le menton baissé et le coeur serré, Jean se sentait incapable de bouger ou de parler. Paralysée par la tristesse, elle était en train de rassembler ses esprits pour demander au médecin de se rendre au chevet de Kath, lorsque Charles avait fait une annonce salvatrice ; une mutante capable de guérir les blessures allait venir à l’Institut. Sur l’instant, Jean ne fut nullement capable de faire le lien avec qui que ce soit, et l’identité de cette fameuse amie lui paraissait dérisoire : peu importe qui elle était si elle venait sauver Kath, c’est tout ce que Jean désirait.
Un espoir gonflant son buste, elle avait joint ses premières phalanges contre les côtés de son nez tout en plissant ses sourcils avec émotions, hochant vivement son visage de haut en bas. Une douche. Se changer. Manger. Revenir. Elle était capable d’accomplir tout ça en moins de quinze minutes s’il le fallait.
Avant de partir en compagnie de Kitty, elle lança un dernier regard vers l’infirmerie, comme des mots secrets envoyés à Kath : je ne t’abandonne pas.
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Le soutien de Charles était quelque chose dont les deux jeunes filles avaient cruellement besoin. En un regard, en quelques mots, Kitty se sentait un peu mieux. Elle hocha lentement la tête, essayant de calmer l’angoisse qu’elle avait refoulé jusqu’à maintenant. La présence du professeur était comme un signal disant à son cerveau qu’elle pouvait tout lâcher, mais ce n’était pas totalement vrai. Jean avait encore besoin qu’elle tienne bon pour elle. Rendant un sourire tout aussi doux à son amie, elle sera celle-ci dans ses bras, la rassurant tout le long de leur attente, faisant taire sa propre angoisse pour se concentrer sur Jean : elle n’avait vraiment pas besoin de sentir son angoisse, alors qu’elle-même était complètement affolée.
Kitty avait imité la rousse lorsque le médecin était sorti de l’infirmerie, prête à suivre son amie partout pour la soutenir. Cependant, elles furent exclues de la conversation… Une conversation privée. Ce n’était pas forcément une mauvaise chose… Qui sait ce qu’il voulait dire à Charles ? Et si c’était une mauvaise nouvelle ? Fronçant les sourcils, elle se rassit un peu avant que Jean ne le fasse, pour que son épaule soit prête à l’accueillir. Elle prit de nouveau sa main, caressant le dos de celle-ci. La question qu’elle lui posa la décontenança et elle hésita un instant, sentant son coeur se serrer. La première réponse qui lui vint à l’esprit fut “Pas vraiment…” et elle pria pour que Jean n’ait pas lu dans son esprit. Elle pria très fort. Elle répondit ceci à la place de la vérité, tout en serrant sa main un peu plus fort :
“Peut-être… Peut-être qu’il veut nous épargner les détails de l’opération ?”
Ce n’était pas véritablement un mensonge… Pas vrai ? En tout cas, elle espéra que ça suffirait à calmer l’angoisse de son amie. Elle ne pouvait décemment pas lui dire que cela ne présageait rien de bon. Mais ses efforts furent réduits rapidement à néant par l’annonce du médecin. Kitty paniqua intérieurement un instant en voyant l’état atroce de son amie. Accueillant avec plaisir la couverture du médecin, elle s’enroula dedans avec Jean, la serrant contre elle de toutes ses forces, souhaitant lui montrer qu’elle n’était pas seule. Et puis, de nouveau, la situation changea. Une amie du professeur allait pouvoir la sauver. Kitty ne put retenir un énorme soupir de soulagement. Tout allait s’arranger. Tout ira bien. Tout ira bien. Etait-ce pour Jean qu’elle pensait ça ou pour elle ? Un peu des deux, à vrai dire.
Et puis, elle prit la demande de Charles comme une véritable mission. En dehors du fait que ça lui faisait du bien, elle devait s’assurer aussi que Jean le ferait. Pas rapidement pour y retourner. Correctement, pour se détendre et se calmer. Elles allaient se débarbouiller, manger un bout et Kitty en profitera pour lui changer les idées. Lui occuper l’esprit au maximum, même si cela ne sera pas évident. Le bras autour de Jean comme pour s’assurer qu’elle ne s’effondrera pas, Kitty partit donc vers les dortoirs avec celle-ci.
Lynda Mac Taggert Protecteur
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La journée n'avait pas été de tout repos entre la matinée de garde aux urgences de l'hôpital, l'après-midi au refuge avec la foudre d'Alice s'abattant sur la pauvre Soraya que j'avais dû soigner en urgence avec mes pouvoirs, la montagne de paperasse que j'avais abattue… tout cela n'aurait pas été possible si Luther n'avait pas pris soin de moi en m'apportant à manger et en me forçant à faire une pause d'une petite heure pour dormir un peu. Mais la fin de l'après-midi approchant j'avais eu dans l'idée de rentrer de bonne heure pour préparer un bon petit plat à ma belle Jessy.
C'était sans compter sur le coup de téléphone de mon tendre Charles. Si j'avais eu le sourire en voyant son prénom apparaître sur mon téléphone, je l'avais bien vite perdu en entendant ses paroles. Il fallait que je m'active. L'heure de pointe dans le Bronx m'obligerait à rallonger mon temps de route, c'est pourquoi j'avais donné un délai d'une heure et demi pour me rendre à l'Institut. Un petit sms à ma fille, histoire de la tenir informée et me voilà au volant de ma voiture, prenant des raccourcis et faisant des pointes de vitesses afin d'arriver le plus rapidement possible. Une vie était en jeu et je ne pouvais pas me permettre de fléchir maintenant. J'occultais fatigue et préoccupations et je me fixais sur le macadam qui défilait sous les roues de ma voiture.
Environ une heure et vingt minutes plus tard, j'arrivais au portail de l'Institut. La grille s'ouvrit rapidement. Je savais que j'étais attendue et j'en eu rapidement la confirmation en voyant la silhouette de Charles sur le perron de son manoir. Prenant mes affaires à la hâte, j'arrivais à sa hauteur en trottinant. Je pris tout de même le temps de l'embrasser rapidement. Un baiser quotidien, presque routinier mais il s’agissait surtout de me presser au chevet de la demoiselle en question :
"Comment va-t-elle?"
Question purement rhétorique puisque je me doutais bien qu’elle ne devait pas être au mieux de sa forme. Mais c'était avant tout pour connaître son état actuel, ayant été privée d’informations pendant que je conduisais… Charles me conduisit à l’infirmerie et après avoir rapidement salué les médecins en posant mes affaires en vrac et en demandant ses constantes, je m'avançais sans réfléchir au-devant de la jeune femme inconsciente ou semi-consciente. Je sais pertinemment qu'il n’a jamais été prouvé que même une personne inconsciente ne ressent rien et n'entend rien, c'est pourquoi je m’adresse toujours à eux comme s'ils étaient réveillés et conscients de leur réalité.
"Je m'appelle Lynda MacTaggert et je vais t'aider. Tu vas te sentir mieux dans un instant, je te le promets."
Cette demoiselle a de multiples blessures et avec la fatigue accumulée de la journée, je ne pourrais pas tout soigner mais je pourrais au moins lui permettre de survivre à ce qu'elle avait pu subir. Plaçant mes mains au-dessus de sa poitrine, je ferme alors les yeux et inspire profondément. Il n'y a plus qu'elle et moi en cet instant. Ma force vitale et mon énergie quittent alors mon corps pour aller dans le sien et la sauver. Ses poumons reprennent forme et gonflements serein, ses côtes se consolides… mes mains remontent vers sa tête, son traumatisme crânien est résorbé, l'hémorragie est contenue… Elle a de multiples contusions sur l’ensemble du corps, je guéris celles sur ses côtes et ses flancs, ceux des bras et des jambes devront guérirent seuls. Je ressens alors sa plaie à la main mais l'énergie me manque. Elle gardera un stigmate mais je peux au moins soigner l'infection de celle-ci à cause d’une cautérisation faite par des moyens de fortunes. Je soupire de fatigue, la force me manque, mes mains s'éteignent et je sens mon corps qui m'abandonne. Mes jambes cèdent sous mon poids mais je suis rattrapée par ….Charles. Je suis dans ses bras, dans son fauteuil.
"Elle va vivre…"
Mes dernières paroles avant de m'effondrer à mon tour. Je sens les mains de Charles sur moi. Je suis en sécurité mais je ne rentrerais pas ce soir, j'ai besoin de repos.
Mes yeux se sont fermés lorsque je suis entrée dans ce lieu mais par instant, je reprends conscience, au moins un instant à chaque fois. Je vois des images, des ombres dansantes. C’est flou, terrifiant et réconfortant à la fois. La moindre lueur de lumière me ramène une touche d’espoir sur un point … Si je vois encore cela, c’est que je ne suis pas encore morte …. du moins, je le crois, je l’espère … Je n’ai plus vraiment mal. Ou peut-être que j’ai atteint mes limites. L’air est déjà une lutte, une lutte à chaque fois que je reviens à la surface de la conscience, les yeux ouverts sur le monde ou pas.
Où est Nathaniel ? Où est le monde ? La jeune fille rousse ? Ce lieu où on m’a emmené, ce lieu où j’ai commencé à vraiment disparaître. Une personne s’occupe de moi lorsque j’ouvre les yeux. Elle ne bouge pas, et se concentre sur moi. Est-ce qu’elle essaye de m’aider ? Je tente de bouger, de murmurer un mot mais je n’y arrive pas.
-Chuuut, ne force pas. Tout va bien se passer, on est là…
Qui est-elle ? Je ne sais pas mais je ferme à nouveau les yeux, encore une fois. Plusieurs fois, j'ouvre les yeux sur elle, sur la silhouette d’un homme aussi et je crois, que de loin, je vois une autre forme plus petite …
Mais plusieurs voix me parviennent alors que je lutte pour revenir à nouveau. La voix de la femme, puis celle d’un homme .. et d’une autre femme. Mes yeux sont clos mais pourtant à travers les ténèbres, je l’entends, elle me parle. "Je m'appelle Lynda MacTaggert et je vais t'aider. Tu vas te sentir mieux dans un instant, je te le promets."
-...
J’ai un souffle plus profond alors que je veux murmurer quelque chose. Je veux qu’on arrête de me mentir. Je ne veux plus qu’on me promette ce genre de chose. Des mensonges, je n’en veux plus. J’entrouvre mes yeux, voyant ses mains au-dessus de moi et une chevelure brune, sombre. Qu’est-ce qu’elle … Et aussitôt, je sens … C’est étrange.J’oscille entre la peur et un sentiment de bien-être, ne sachant pas ce qu’il se passe, ce qu’elle est en train de faire. Lorsque mes poumons se gonflent d’air pour la première fois depuis des jours, cela m'arrache un petit cri étouffé. C’est la première fois que je les sens et cela me fait mal sur le coup, mal de les sentir à nouveau si … fort. J’en ai l’impression que ma tête me tourne. Non elle me tourne, j’ai l’impression de tomber à nouveau alors que je suis allongée. Ma main se lève, et se pose un instant sur la sienne avant de retomber mollement. Je continue à sentir agir son … pouvoir ? Elle serait mutante elle aussi ? Je respire et cela me donne le tournis, de plus en plus … J’ai l'impression de couler encore, et mon cœur s’emballe. Non non non … Il faut que je m’accroche. Je ne peux pas sombrer, pas encore … La femme aux cheveux bruns disparait de ma vue. Où est elle, où est … Lynda ?
"Elle va vivre…"
Elle va bien, elle est à côté, elle n’est pas loin … elle va bien… Cela me rassure, rassure mon coeur qui galopait avant que je ne finisse par soupirer dans un souffle :
-Mer…
Je respire, pour la première fois depuis si longtemps… Elle m’a sauvé la vie.
Jean et Kitty furent rassurées par les mots de Charles et acceptèrent de suivre ses conseils. Il les regarda prendre l'ascenseur, puis retourna auprès de l'inconnue au seuil de la mort. Qui pouvait-elle bien être ? Et surtout, qui avait bien pu la mettre dans cet état ? Elle semblait si jeune… Elle n'avait pas tout à fait sombré dans l'inconscience, elle gémissait par moments, marmonnait des choses incompréhensibles. Un prénom pourtant, murmuré distinctement, éveilla l'attention de Charles. Nathaniel… Charles tenta de communiquer avec elle, de lui faire répéter, mais elle ne semblait pas vraiment l'entendre. Alors il chercha des réponses par un autre biais.
Ce qu'il vit dans son esprit lui glaça le cœur. Du sang, des cadavres, en grand nombre. Tous ses proches, massacrés. Nathaniel, le corps transpercé d'une lame, crachant du sang. Un hurlement de douleur, une main blessée par une flèche. Un homme masqué, prêt à finir le travail. Un affrontement désespéré, qu'elle finit malheureusement par perdre. Les derniers mots de Nathaniel, qui l'exhortaient à trouver Charles. La dernière action du chef de la Loge, qui la sauvait en la transportant de force ailleurs, avant qu'une flèche ne se plante dans son cœur, sous les hurlements impuissants de la pauvre jeune fille.
Sous le choc, Charles resta de longs instants immobile, livide, devant la pauvre Kath. Quelle horreur… Toute la Loge avait été décimée. Par qui… ? Pourquoi… ? Le médecin le ramena à la réalité, posant une main sur son épaule et lui demandant avec inquiétude ce qui n'allait pas. Le professeur trouva la force de sourire et de le rassurer, sans rien révéler. Il restait encore quelques mystères : comment était-elle arrivée à l'Institut ?
Il chercha de nouveau dans la mémoire de la mutante pour obtenir des réponses. Deux hommes l'avaient secourue, emmenée dans un cabinet de médecin, s'en était suivi un combat entre deux hybrides, puis l'apparition du docteur Strange qui l'avait emmenée dans son sanctuaire. Puis un bar… un supermarché… Erik ? Sous une apparence plus âgée… Heureusement, Jean était intervenue, et l'avait donc emmenée jusqu'à l'Institut. Sans elle, la pauvre Kath serait probablement déjà morte, et jamais elle ne serait arrivée jusqu'à lui.
Charles resta à son chevet jusqu'à percevoir l'arrivée de Lynda, plusieurs centaines de mètres avant qu'elle n'atteigne le portail d'entrée du manoir. Il remonta alors pour l'accueillir, et sentit son cœur s'alléger quelque peu lorsqu'il la vit, et qu'elle posa un rapide mais tendre baiser sur ses lèvres. Le temps était compté, alors il lui expliqua rapidement la situation tandis qu'il la conduisait à l'infirmerie.
« Mal. Elle a de nombreuses blessures, souffre d'anémie, a un poumon perforé, peut-être les deux. Mais elle s'accroche. »
Il prit soin de contacter Jean et Kitty par télépathie, pour les prévenir que la guérisseuse était arrivée. Lorsqu'elles les rejoignirent à l'infirmerie, Lynda venait de commencer son travail. Il leur fit donc signe de rester à distance et de ne pas faire de bruit, afin de ne pas la déconcentrer. Il observa avec émerveillement le don de Lynda opérer sur la pauvre mutante blessée, tout en s'inquiétant pour sa compagne : il savait comment fonctionnait ce pouvoir, il savait que Lynda absorbait la douleur des blessures. Il se plaça près d'elle, la soutenant mentalement, et la réceptionna en douceur lorsqu'elle s'effondra de fatigue. Quand elle lui annonça que Kath allait vivre, il eut tout juste le temps de lui sourire et de lui murmurer une simple phrase emplie d'amour et de reconnaissance avant qu'elle ne s'évanouisse.
« Tu es merveilleuse. »
Il sollicita l'aide du médecin et de l'infirmière pour allonger Lynda sur un autre lit, tout en leur expliquant qu'elle avait simplement besoin de repos après une telle utilisation de son don. Puis il revint vers Kath qui, bien qu'elle soit physiquement hors de danger, était loin d'être guérie. Elle avait besoin de repos. Pas d'un simple sommeil qui risquait de la perturber d'avantage avec d'affreux cauchemars, mais d'un vrai repos, réparateur, un sommeil profond et serein. Charles posa alors avec beaucoup de douceur sa main sur son front, et la plongea dans un état de stase psychique. Elle se réveillerait lorsque son corps serait rétabli et que son esprit serait à peu près en mesure de tenir le choc.
Enfin, il se tourna vers Jean et Kitty, et leur fit signe d'avancer. Elles pouvaient venir auprès de Kath à présent, et il était enfin en mesure de leur en dire plus sur la situation, sans toutefois entrer dans les détails. L'histoire de la pauvre Kath était trop horrible pour qu'il ait le cœur à la raconter à ses deux élèves qui avaient déjà subi leur lot d'émotions pour la journée.
« Elle est sauvée. Je l'ai endormie, elle ne se réveillera probablement pas avant plusieurs jours. Merci Jean, tu lui as sauvé la vie en l'amenant ici. Et merci à toi, Kitty, de l'avoir aidée. Néanmoins, elle a subi un grave traumatisme, elle aura besoin de tout notre soutien à l'avenir. »
Codage par Never Utopia
HRP:
C'était mon dernier post pour ce RP ! Jean, Kitty, je vous laisse conclure le sujet avec vos messages
« QUI TROUVE UNE AMIE TROUVE UN TRÉSOR » PROVERBE LATIN
JEUDI 9 MAI 2024 AVEC KITTY PRYDE ET KATH H. HUNTER
Les deux jeunes filles, encore gravement secouées par les évènements qui venaient de se dérouler à une vitesse folle, marchèrent d’un pas unanime en direction de leurs chambres. En silence, n’échangeant que des mots qui se voulaient rassurants pour l’autre et elle-même, Jean et Kitty ne se quittèrent que pour rejoindre leurs chambres respectives, en essayant peut-être de reprendre leurs esprits. Qu’est-ce qui venait de se passer…
Lorsque la porte de sa chambre fut close derrière elle, Jean avait fermé les yeux en collant son dos contre le bois froid de celle-ci, dissipant au mieux les émotions vives qui venaient de la percuter de plein fouet. L’adrénaline redescendait enfin, un calme trompeur venait l’envahir et elle avait l’impression qu’une vague terrible essayait de l’engloutir toute entière : une larme avait encore dévalé sa joue, une larme d’inquiétude pour la blessée, avant qu’elle ne se redresse enfin. Tout allait bien se passer, il ne pouvait en être autrement. Pour l’heure, il fallait qu’elle se calme. Une douche. Elle avait besoin d’une douche.
Après s’être délesté de ses vêtements tâchés, Jean avait laissé l’eau claire dévalait son corps tendu, dont les muscles crispés rendaient ses mouvements douloureux : à ses pieds, l’eau s’était brièvement teintée d’un sang qui ne lui appartenait pas, et qu’elle avait observé sans bouger. Heureusement, il avait rapidement disparu dans le syphon de la douche… Si seulement ses émotions pouvaient en faire autant. L’eau chaude lui avait fait beaucoup de bien, mais pas assez pour estomper ses angoisses… Comment allait Kath ? Jean n’était pas encore capable de contacter Charles via télépathie, ses pensées étant trop dissipées pour quoique ce soit. Ainsi, elle avait rapidement essoré ses cheveux avec une serviette propre avant d’enfiler une robe simple, la première qu’elle avait trouvé dans son armoire. Ne perdant pas de temps, les cheveux encore humides et les yeux encore rougis, la rousse s’était précipitée en-dehors de sa chambre pour rejoindre l’infirmerie, le coeur alarmé. Se plaçant aux côtés de Kitty, saisissant son bras sans attendre, elle avait posé les yeux sur son mentor en lui demandant, à la fois fébrile et impatiente :
« Comment va-t-elle ?! »
Le soulagement lui fit écho lorsque Charles annonça enfin qu’elle était sauvée et qu’elle dormait. Un grand sourire avait alors pris place sur ses lèvres tandis qu’elle soupirait d’apaisement, lançant un regard à Kitty et Charles avant de conclure, d’une voix tendre qu’on lui connaissait bien :
« Elle peut compter sur nous, sur moi. »
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