Le complexe d'infériorité du petit héros -même s'il refusait cette appellation- était évident, tout comme son amour pour Raven. Etre épris de la compagne de son meilleur ami… ce n'était sans doute pas une situation facile. Charles resta cependant silencieux, ne répondant pas aux remarques de Rocket, et surtout pas à celles le concernant. Il avait longtemps pensé qu'il comptait pour elle, mais à plusieurs reprises il avait été détrompé et profondément meurtri des départs de sa sœur, qui à chaque fois l'avait abandonné dans les pires moments.
Bien sûr, pour cette fois, elle n'était pas pleinement responsable. Wanda l'avait manipulée, il le savait bien, il avait assisté à la scène. Mais Wanda ne savait pas tout. Elle n'avait pas connaissance d'Erik et de ce qu'il représentait pour Raven, ni pour Charles. C'était donc une décision de Raven, d'elle seule, qui l'avait menée jusqu'à lui, une fois de plus. Et cette fois, Charles en était malheureusement convaincu, elle ne reviendrait pas.
Il était tout de même curieux de savoir ce qu'il s'était passé entre Rocket et Raven. Il lui importait surtout d'apprendre ce que la Sorcière Sombre lui avait demandé de faire. Tant qu'elle se trouvait auprès d'Erik, au moins elle était en sécurité. Mais si Rocket connaissait la situation, c'est bien qu'il avait croisé leurs routes, et donc qu'elle était potentiellement en danger. Voire un danger, pour elle-même et pour les autres.
Le télépathe haussa un sourcil sceptique lorsque Rocket lui fit signe de lire dans son esprit. Il resta pensif quelques instants, avant de finalement esquisser une moue approbatrice, l'air de dire "après tout pourquoi pas", et de porter à son tour sa main à sa tempe, pour se concentrer sur l'esprit de Rocket. Ce qu'il y vit fut particulièrement difficile à regarder. Il tint cependant jusqu'au bout.
Il visionna en accéléré les passages sexuels, n'étant pas particulièrement à l'aise à la perception du désir de Rocket pour Raven. Charles ne faisait pas que lire des souvenirs, il les vivait, il ressentait tout à travers les yeux de Rocket. Contempler sa sœur nue et éprouver du plaisir à son contact érotique était donc assez perturbant. Il préféra se focaliser sur le combat intérieur, fort noble, auquel se livrait le petit gardien. Le pauvre n'avait pas conscience de sa propre valeur. Sa volonté était forte, et son âme bien plus pure qu'il semblait le penser.
Puis la supercherie fut dévoilée, et la cruelle vérité éclata lorsque la Sorcière Sombre fit son apparition dans l'appartement. Les mots de Raven, ses gestes, son attitude, tout était parfaitement détestable. Charles retint un haut-le-cœur et sentit monter en lui une certaine révolte, accentuée par la détresse de Rocket. Il rompit la connexion télépathique et ferma les yeux, demeurant silencieux un long moment. Rocket venait de lui ouvrir les yeux. Tant pis s'il la perdait, tant pis si elle choisissait consciemment Erik. Il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il rouvrit les paupières et posa sur le petit gardien un regard déterminé.
« Je vous mènerai à elle et je la libérerai de l'emprise de Wanda. Vous pourrez alors lui parler si vous le souhaitez, tenter de la convaincre de revenir. Mais n'ayez pas trop d'espoir. »
Il porta de nouveau ses doigts à sa tempe, cette fois pour contacter Jean qui attendait bien sagement dans le hall et lui signaler qu'elle pouvait revenir. Lorsqu'elle fut de retour dans le bureau, Charles se tourna vers elle et expliqua, sans faire le moindre commentaire sur ce qu'il venait de se passer entre Rocket et lui, comme s'il reprenait la conversation là où elle s'était arrêtée avant qu'il lui demande de sortir :
ft. ROCKET RACCOON & CHARLES XAVIER — Lundi 20 mai 2024
« De ton abandon naquit la douleur indélébile de la présence de ton absence. » Christophe Lambotte
Lorsque la voix de Charles vint fureter à ses oreilles en lui demandant de sortir, Jean s'était quelque peu figée de surprise, ses mains se refermant instinctivement sur le dossier de la chaise tandis qu'elle le fixait avec une incompréhension presque palpable ; quand bien même elle ne s'était point imposée dans la conversation particulièrement délicate et tendue, sa simple présence semblait lui faire défaut. La considérait-il encore comme une enfant aux oreilles fragiles, qui n’admettait point les rudesses de la vie et étant incapable de les affronter ? Prenant une fine inspiration tout en pinçant ses lèvres, la rousse avait vaguement hoché son visage de haut en bas avant de quitter le bureau, sans un bruit.
Refermant la porte après son passage, Jean avait soupiré tout en accolant son dos au mur, joignant ses mains derrière elle tout en levant un regard vers le plafond, songeant qu’il lui serait aisé d’investir l’esprit de Rocket pour découvrir ce qu’on voulait lui cacher… Charles la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ne le ferait point mais, un instant, elle n’aurait pu nier que la tentation était fort grande : quel affreux secret échangeaient-ils, dans l’ombre de son ignorance forcée ? Est-ce que Raven était dans une situation encore plus compliquée qu’elle ne le croyait ? Est-ce que le désespoir de Charles était nourri par une peine dont elle ignorait l’origine ? Mille questions tortueuses tournant dans son esprit curieux, la jeune mutante mordillait l’intérieur de sa joue tout en balayant le couloir du regard, lequel était parfois traversé par des étudiants pressés qui ne faisait pas tellement attention à sa mine contrariée… Laissée seule, ses pensées dérivèrent alors vers Raven, qu’elle imaginait dans les pires situations possibles sans pouvoir s’en empêcher. Si elle espérait que celle qui était bien plus que son professeure soit encore en vie, l’attitude de Charles ne pouvait que lui insuffler un doute atroce, dont l’incertitude était bien lourde à porter. Non, Raven était encore en vie… Il ne pouvait en être autrement. Jamais. Raven était vivante, il ne fallait pas en douter. Secouant nerveusement ses mains comme pour se débarrasser du stress qui commençait à étirer ses lianes diaboliques en son cœur, Jean s’apprêtait à faire les cent pas dans le couloir lorsque la voix de Charles avait résonné dans son esprit, lui sommant qu’elle pouvait revenir. Enfin.
Fébrile, craignant d’entendre des mots qu’elle redoutait alors, Jean avait franchi la porte du bureau en mordillant le coin de sa lèvre, ses yeux passant sur les visages graves de Rocket à Charles comme si elle cherchait la réponse à toutes ses questions, bien qu’elle comprenait surtout qu’ils avaient eu des échanges particulièrement orageux. N’en disant rien, Jean s’était simplement rapprochée de quelques pas, avant d’entendre les mots tout à fait déconcertants de Charles :
« Je sais où est Raven. »
Avait-il annoncé d’une voix limpide, faisant naître un sourire presque miraculeux sur les lèvres de la jeune fille. Puisqu’il savait où elle se trouvait, c’est qu’elle était toujours en vie et qu’ils allaient pouvoir l’aider ! Les traits de son visage poupin prenant une teinte soudainement joyeuse, la rouquine avait appuyé le bout de ses doigts contre le bureau de son mentor tout en lui disant, à la fois soulagée et heureuse :
« Où est-elle, Charles ? Nous devons aller la chercher ! »
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Retrouver Raven ft. Jean et Charles Charles eu un temps d'hésitation avant de répondre a sa proposition d'établir une liaison télépathique, qui permettrai au professeur de savoir exactement comment les choses s'étaient passé sans que Rocket n'ait besoin de raconter ce rencards catastrophique dont le souvenir le rongeait intérieurement.
Attendant le verdict, il resta silencieux, alors qu'il s'attendait forcément a une réaction négative de la part du professeur. Il n'avais pas su résister au baiser, ni tenir ses mains, et avais lamentablement céder a cet amour interdit. Rocket se serai attendu a ce que Charles le mette aussitôt a la porte, en le priant de quitter les lieu et de ne jamais y remettre les pieds, ou qu'il le réprimande cordialement sur le fait qu'il avait vraiment déconner, en bref, que Charles le blâme, autant qu'il se blâmait lui même. Une fois la connexion télépathique rompu, Rocket fixa le regard du professeur, s'attendant a recevoir le coup de massue qui marquerai la fin de son combat pour retrouver Raven. Mais il n'en fut rien, car Charles ne lui fit aucun reproche. dans le doute, Rocket Lança d'un ton neutre, avec même une certaine froideur, comme pour rassurer son interlocuteur sur un point bien précis:
"Si ca peut vous rassurer, c'est finit. Je ne suis plus amoureux d'elle maintenant. De toute façon c'était impossible que ca marche, je ne peux pas devenir humain a volonté"
Le petit gardien eu une réaction de surprise lorsque le télépathe lui révéla qu'il le mènerai a Raven et qu'il aiderai la mutante a se libérer de l'emprise de Dark Wanda, afin de lui donner le temps de lui parler ... mais Rocket serait-il seulement capable d'aligner deux mots face a son amie qu'il croyait perdu ? Une amitié brisé par un dérapage et des sentiments inavoués était-elle réparable ? Sans doute pas.
"je ne sais pas si je saurai quoi lui dire une fois en face a face, mais je veux bien essayer... moi non plus je peux rien promettre. Peut être qu'elle ne voudra même plus m'adresser la parole après ce qu'il s'est passé"
Il avait hausser les épaules d'un air faussement détaché, mais la crainte était la, ainsi que ce sentiment insupportable qu'on aurait du mieux faire. Rocket fit tout de même son possible pour se contenir lorsque Jean revint dans le bureau, ne voulant pas craquer devant la jeune femme, même si il ne parvenait pas a cacher grand chose. Il préféra donc rester silencieux en attendant que Charles révèle l'endroit ou se trouvait a présent Raven
Charles était sceptique quant au fait que Rocket n'éprouve plus d'amour pour Raven. Certes, à l'heure actuelle, il avait le cœur brisé par une terrible humiliation. Mais lorsque la belle mutante serait redevenue elle-même, même s'il subsistait de la honte et des souvenirs désagréables, le petit Gardien ne retomberait-il pas amoureux d'elle, quand bien même leur union soit impossible ? Quoi qu'il en soit, Charles n'avait pas à juger cet amour, ni à lui en tenir rigueur. Raven était sa sœur, pas sa femme. Elle était libre d'aimer qui elle voulait, et Charles était bien placé pour savoir qu'elle plaisait beaucoup. Il n'avait aucune raison d'en vouloir à Rocket pour cela.
Le gardien fut pourtant surpris qu'en fin de compte, le télépathe accepte de l'aider. Il est vrai qu'il s'était montré catégorique dans son refus au départ, et que leur échange n'avait pas débuté sous les meilleurs auspices. Mais Charles n'était pas homme à se montrer obtus, il acceptait de se laisser convaincre. Et les arguments de Rocket, surtout ses souvenirs, avaient été très convaincants. Il ne voulait néanmoins pas lui donner de faux espoirs, ce que Rocket sembla parfaitement comprendre. Lui-même ne semblait pas convaincu qu'elle voudrait lui parler, ou qu'ils pourraient reprendre une relation normale.
La joie de Jean était en décalage total avec l'état d'esprit des deux hommes. Elle était toujours si optimiste… elle avait été à bonne école. Mais elle connaissait mal le passif de Raven, et celui d'Erik. Le professeur modéra son enthousiasme par un geste de main, lui faisant signe de ne pas se précipiter ainsi.
« Ce n'est pas si simple Jean. Elle est avec Erik. »
Pour elle, il n'était pas besoin d'en dire plus pour qu'elle comprenne. Elle avait déjà été confrontée à Erik, lors des combats contre Apocalypse. Elle savait qu'il avait été un ami de jeunesse de Charles, Raven et Hank, et qu'il avait par la suite emprunté un autre chemin, plus extrême et discutable. Ce qu'elle ignorait en revanche, c'est ce que Charles s'apprêtait à révéler à Rocket, en se tournant vers lui.
« Erik a été son premier amant. C'est un mutant très puissant qui a fondé sa propre confrérie de mutants. Vous avez eu la désagréable occasion de le rencontrer, lors du jour des Héros. Tant que Raven sera dans son repère, nous ne pourrons pas l'atteindre. Je m'engage néanmoins à vous prévenir dès qu'elle en sortira. Lorsqu'elle sera sur le continent, éloignée d'Erik, nous pourrons tenter quelque chose. »
Cela a pris du temps, à vrai dire. Jours après jours, chaque pensée passant d’un côté ou l’autre de la balance pour être sûre et aujourd’hui, la décision est prise.
Tôt ce matin, j’ai rassemblé mes affaires pour les préparer et dès que j’ai pu, le plus discrètement du monde, je suis parti les cacher dans le garage; là où j’avais vu les gens aller et venir, garer les engins motorisés. Parmi les motos, il y en a une dont je connais le modèle et surtout que je sais démarrer sans les clefs … l’éducation de la rue a ses défauts et ses avantages. Mes affaires planquées, je ressors de là et fais le tour du manoir En passant sous la fenêtre du bureau de Xavier, je checke. Le professeur est dans son bureau. Il est triste, plus qu’il ne veut le laisser paraître. Et surtout, je le vois en train de boire, seul. Cela me fait de la peine de le voir ainsi, si abattu. Pour un peu, j’aurai envie de relever cette fenêtre et au moins venir lui parler, le soutenir, mais hélas … je ne peux rien faire... Désolé Charles …. je sais que tu voulais m’aider mais je refuse qu’il arrive la même tragédie aux tiens … et je refuse de les laisser s’en tirer ainsi.
Je regarde autour de moi et je vois apparaître plus loin un …. Une sorte de navette. J’observe cela avec attention, notamment la personne (enfin ce qui y ressemble) en descendre … Je me planque tant que possible pour ne pas être vu, le laissant entrer dans le manoir avec … Jean ? Ils se connaissent tous les deux ? En voyant la jeune femme, mon coeur se serre un instant mais je ne peux pas faire marche arrirère.
Ils m’ont tout pris, ceux qui étaient devenus si difficilement ma famille,la vie que je m’étais construite, le seul que je n’avais jamais réellement aimé … tout pris, même une partie de mon espoir et de mon âme. Je ne veux pas que ça arrive à nouveau et surtout pas ici… Par à Jean, ni à Charles. Ils ne le méritent pas, personne ne mérite cela.
Du coin de l'œil, je vois le professeur ranger ou plutôt repousser la bouteille juste avant que les deux n’entrent dans le bureau, visiblement tous les trois sont bien partis pour discuter un moment. Bien, c’est le moment idéal. Je me baisse, cours le long de la fenêtre sans être vu. Je regagne le garage et je me faufile pour prendre mon sac et piquer un casque. Je n’aime pas l’idée de voler mais il faut que je parte, je trouverais un moyen de leur rendre, et j’en prendrais soin … J'espérais juste que son propriétaire ne m’en tiendrait pas rigueur pendant mille ans. Aussi, j’enfourche la moto, trafique les fils et la fait démarrer. Un dernier regard pour le mot que j’ai laissé, bien en évidence et je pars.
Pourquoi aujourd’hui ? Car j’avais entendu parler d’une livraison pour l’école. Je savais l’heure à laquelle elle arriverait et donc à quelle heure les portes seraient enfin ouvertes ! Je remonte l’allée assez rapidement, entre le casque, le blouson de cuir et l’engin, non pas qu'on ne me repère pas mais les élèves ont l’air de me prendre pour quelqu’un d'autre. Tant mieux, il ne fallait pas qu’on m’arrête. Le portail est ouvert, la camionnette vient de passer. Avant que les lourds battants de métal ne se referment, je pousse l’accélérateur et fonce, me faufilant littéralement à l’instant où les grilles se referment l’une sur l’autre. J’entends quelques exclamations avant d’être déjà trop loin. Bon ça par contre, ils l’ont repéré mais le temps qu’il aille chercher … quelqu’un, je serais déjà à plusieurs kilomètres. Pour un peu, j’aurais poussé un cri de joie, de victoire mais je ne le fais pas, restant concentré sur la route.
Je me suis enfuie, maintenant il faut que je retourne à New York. J’ai des réponses à aller chercher et je compte les obtenir.
Dans le garage, après l’acrobatie de la moto qui n’a pas échappé aux quelques élèves présents dans le parc, on peut trouver cette lettre, visiblement plutôt adressée à Charles dans un premier temps.
Je suis désolé de faire cela ainsi mais je sens, je sais que cela n’est pas fini. Je ne peux pas faire un deuil tant que je ne saurais pourquoi, au moins pourquoi cela est arrivé. Promis je prendrais soin de la moto, c’est juste un emprunt, dites au proprio qu’il la retrouvera sous peu.
Je ne peux pas rester, si le Masqué ou ceux derrière lui sont à ma poursuite, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils me retrouvent. S’ils en ont après les nôtres, ils tueront chaque personne présente dans l’Institut sans le moindre remord comme ils ont tué les miens. Je ne peux pas le permettre. Faites attention à vous, et merci pour tout. Je suis désolé
Kathleen
Ps : Jean s’il te plait, pardonne-moi mais je ne peux pas les mener à ta famille. Tu as senti ce que cela a brisé en moi, tu as vu ce qu’ils sont capables de faire, je ne peux pas accepter de te faire cela. Ils n’auront aucune pitié. Prends soin de toi
« DE TON ABANDON NAQUIT LA DOULEUR INDÉLÉBILE DE LA PRÉSENCE DE TON ABSENCE. » CHRISTOPHE LAMBOTTE
LUNDI 20 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON & CHARLES XAVIER
« Ce n'est pas si simple Jean. Elle est avec Erik. »
Erik. Les mots étaient lourds à entendre, comme un bloc de béton tombé du ciel en écrasant les derniers espoirs qu’elle avait pu éprouver. Dire que la révélation l’avait terrassée était un euphémisme : son premier instinct fut de froncer ses sourcils clairsemés en tournant légèrement son menton sur le côté, comme si elle s’apprêtait à réfuter cette nouvelle tout à fait inattendue. Erik ? Le mutant qui avait accompagné Apocalypse et qui avait aidé à l’enlèvement de Charles ? Qui s’était dressé dangereusement devant les Avengers et devant Soraya, Logan et elle-même lors du Jour des Héros, avec ses sbires ? Cela lui paraissait être une affreuse plaisanterie de très mauvais goût mais, devant la mine grave et sérieuse de Charles, Jean avait rapidement compris qu’il ne disait que la stricte vérité. Et c’était encore pire que ce qu’elle avait pu imaginer concernant sa professeure. Peut-être aurait-elle préféré ne rien savoir, finalement.
Accusant le coup, silencieuse, Jean avait baissé le menton tout en passant brièvement la pointe de sa langue sur ses lèvres, se levant de sa chaise pour faire quelques pas dans la vaste pièce, enlaçant ses propres bras comme pour se réconforter. Comment ? Comment Raven pouvait-elle être avec un individu comme lui ? Pourquoi n’était-elle pas revenue ? Peut-être la retenait-il contre son gré, avait-elle eu la naïveté de croire durant quelques instants, s’accrochant à toutes les idées réconfortantes pour supporter l’idée d’une potentielle trahison de sa part. Non. Raven ne pourrait pas les trahir. Elle était encore sous l’emprise de Wanda. Ou alors était-elle tellement honteuse qu’elle n’osait plus rentrer, maintenant qu’elle était consciente de ses actes ? Peut-être s’imaginait-elle que Charles était en colère après elle et ne voudrait plus la voir ? Préférant croire à ces théories illusoires, Jean avait appuyé la pulpe de ses doigts contre sa bouche muette, le temps que Charles explique la situation à Rocket, laissant son regard s’évader vers l’extérieur. La grande fenêtre bordait le jardin de toute sa hauteur, donnant une vue sur le portail ouvert ; au milieu de l’herbe verdoyante, quelques groupes d’étudiants bavassaient joyeusement sous le ciel bleu, et Jean s’était perdue dans sa contemplation durant un court instant. Elle n’entendait plus les deux hommes derrière elle, accaparée par ses pensées et par le paysage qu’elle observait, paysage qui fut tout à coup traversé par le passage rocambolesque d’une moto furieuse, qui lui semblait familière… Celle de Logan ? Mais la personne sur la moto était bien trop fluette pour être son professeur de sport… Qui était-ce, alors ?
N’ayant pas réellement les capacités de se questionner à ce sujet tant ses pensées étaient accaparées par Raven, la rouquine s’était finalement retournée vers Charles et Rocket, attendant que tous deux finissent de parler pour prendre la parole, d’une voix soudainement éteinte :
« J’espère qu’elle reviendra vite. »
Que pouvait-elle dire d’autres ? À présent, ils ne leur restaient pas grand-chose, sinon l’espoir. .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
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Retrouver Raven ft. Jean et Charles Bien qu'une certaine honte et un bon nombre de regrets habitaient encore l'esprit de Rocket, celui ci les sentait moins pesant, comme si le fait de les avoir partager avait alléger quelque peu le fardeau qu'il garder pour lui seul depuis le début du mois. Mais ce soulagement, aussi léger soit-il ne perdura que quelqu'un instant, jusqu'à ce que Charles leurs révèle l'endroit ou se trouvait Raven, ou plutôt, la personne qui accompagnait celle ci. Rocket ne mit pas longtemps a faire le rapprochement suite a la description de Charles...
"Attendez... Erik Lehnsherr ?! Mais qu'est-ce que Raven fabrique avec Lehnsherr ?! C'est ce gros cinglé de ferrailleur qui a voulut nous embrocher !!! Il est arrogant et prétentieux ! Apparemment il croit supérieur à tout le monde juste parce qu'il est mutant ! Qu'est-ce qu'elle lui trouve a cette ordure ?!"
Au fur et a mesure qu'il parlait, la rage et la révolte montait peu a peu en lui, et il finit sa tirade en donnant un coup de poings dans le bureau qui fut légèrement déplacé suite a l'impact. Massant par la suite ses phalange douloureuse en grimaçant, Rocket résista a l'envie de s'emparer de la bouteille de Whisky sur le bureau pour en boire le contenu d'une traite et se laisser emporter par l'ivresse, juste pour oublier ce qu'il venait d'entendre. C'était injuste, et complétement incompréhensible. A quoi bon avoir autant lutter intérieurement et avoir subit une tel humiliation pour ne pas trahir Peter, si c'était pour que Raven atterrisse dans les bras d'un autre, et qui plus est, un type comme Lehnsherr ?!
En croisant le regard de Jean, Rocket ravala péniblement ses larmes de rage. Il ne voulait pas craquer, pas devant elle. Jean croyait en Raven, et comment lui en vouloir ? Il s'était retenu de lui répliquer qu'il y avait en effet une chance qu'elle ne revienne pas auprès d'eux et qu'elle reste avec son ferrailleur, mais dans ce cas la, il s'enfermerai dans le même état d'esprit que Charles au début de l'entretien. Si il avait eu cette information des le départ, il n'aurai pas fait la morale au professeur...
"Très bien, j'attendrai de vos nouvelles. Mais n'attendez pas de miracle. Je ne suis pas sure d'avoir les qualités requises pour cette mission"
Il avait parler un peu plus froidement qu'il ne l'aurait voulut et commençait même a se questionner si il avait vraiment envie de se retrouver face a Raven après cette révélation. La vérité faisait mal, et Rocket avait besoin d'un peu de temps pour s'en remettre. Il resta immobile quelque temps, le visage crispé et les poings serrés, en tremblant légèrement sous l'effet de la colère
Les réactions furent immédiates, dès que Charles prononça le prénom d'Erik. C'était fou de constater comme il faisait toujours ce genre d'effet. Jean perdit instantanément son enthousiasme, fronçant les sourcils et arpentant la pièce d'un air soucieux, se réfugiant dans une contemplation illusoire du parc. Quant à Rocket, il réagit avec beaucoup de virulence et il était difficile de l'en blâmer, lorsque l'on savait qu'Erik avait failli le tuer huit jours plus tôt.
Le professeur détourna le regard de ses deux interlocuteurs, se plongeant dans l'observation des papiers sur son bureau. Il ne comptait pas répondre. Sa relation avec Erik avait toujours été complexe. Il ne pouvait donner tort à Rocket, mais il ne pouvait lui donner entièrement raison non plus. Sauf qu'en cet instant, dans son état émotionnel actuel, accentué par sa consommation de whisky, il ne voulait certainement pas discuter sur le cas de son "vieil ami", ni pour l'accuser, ni pour prendre sa défense. C'est donc d'une voix lasse qu'il finit par répondre :
« Qu'importe, c'est leur histoire. Je ne compte pas me confronter à Erik. Nous irons secourir Raven lorsqu'elle sera loin de lui. »
A condition qu'elle s'en éloigne. Peut-être se trouvait-elle bien dans ce soi-disant havre de paix qu'Erik avait bâti. Et dire que Charles avait nourri l'espoir qu'il ait pu réellement changer… Bref. Il connaissait sa sœur, elle ne resterait pas éternellement coincée sur une petite île. Elle était du genre à avoir la bougeotte. Et si elle ne se déplaçait pas de son plein gré, Wanda finirait bien par faire appel à elle. Tôt ou tard, l'oiseau finirait par sortir de son nid.
Le télépathe finit par relever les yeux, pour contempler un Rocket figé, tentant de contenir sa rage et sa désillusion. Mais Charles n'avait pas la force de le consoler, de compatir ou de tenter de lui remonter le moral. Lui-même se sentait au plus bas, et s'il était résolu à aider sa sœur, il ne nourrissait pas plus d'espoirs que Rocket. Triste et amer, il reprit la parole une dernière fois :
« Je n'attends rien. Je veux seulement la libérer de l'emprise de Wanda. Chacun fera ce qu'il a à faire. Je vous contacterai. »
Puis il se mura dans le silence. L'un comme l'autre avaient beaucoup d'émotions douloureuses à masquer, qu'ils ne voulaient pas laisser sortir en public. Ils avaient sans doute besoin d'être seuls. Il était temps de terminer cet entretien. Même Jean serait incapable de réconforter Charles en cet instant.
Codage par Never Utopia
Précision HRP:
Charles demandera probablement à Jean de venir avec eux, mais plus tard, lorsque la réflexion prendra de nouveau le pas sur ses émotions ^^ C'est mon dernier post pour ce sujet, merci pour ce chouette rp
« DE TON ABANDON NAQUIT LA DOULEUR INDÉLÉBILE DE LA PRÉSENCE DE TON ABSENCE. » CHRISTOPHE LAMBOTTE
LUNDI 20 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON & CHARLES XAVIER
Si le Gardien, ne répondant plus qu’à ses émotions coléreuses, exultait de rage et de fureur concernant le Maître du Magnétisme, la rouquine, elle s’était terrée dans un silence peu commun, que même Charles n’avait plus observé depuis des années : consternée, accablée par un sentiment de trahison dilué dans un espoir fou, la jeune mutante ne savait pas quoi répondre pour palier à ses émotions de déception, et de tristesse. Et que pouvait-elle bien dire dans pareille situation ? Raven ne lui appartenait pas, pas plus qu’elle n’appartenait à Charles ou à Rocket, elle était libre de ses mouvements, libre de faire ses propres choix… Mais tout de même, celui-là était largement discutable.
Erik Lehnsherr… Voilà un sujet qu’il était préférable d’éviter en présence de Charles —surtout lorsque celui-ci avait consommé cette liqueur ambrée qui déliait les émotions avec grande facilité, c’est pourquoi Jean était restée silencieuse, même après les mots de son mentor, ne voulant pas souffler sur la braise de sa souffrance une fois de plus. Si elle avait su… Elle aurait tenu un tout autre discours. Un soupirant passant seulement la barrière de ses lèvres contrits par des émotions peu reluisantes, la jeune femme avait baissé le menton depuis quelques secondes déjà, et ne semblait pas vouloir le redresser pour faire face à ses deux interlocuteurs. Son engouement étant retombé sous le vent brutal qui avait soufflé, lorsque le nom de Magnéto avait été évoqué, la jeune femme semblait avoir du mal à se remettre de cette nouvelle, et de ses émotions. Imaginer Raven dans les bras de ce malotru était véritablement agaçant, car l’homme ne démontrait pas toujours les meilleurs aspects de sa cause, surtout lors du Jour des Héros… Ses pensées s’évaporant un instant vers Soraya, qui avait été blessée par l’un de ses sbires, Jean mordit le coin de sa lèvre avant de revenir dans le bureau de son mentor, qu’elle n’osait même plus regarder.
« Il faut espérer qu’elle accepte d’entendre raison… Et de nous suivre. »
Rien n’était moins sûr, mais les derniers mots de Charles sonnant la fin de cette conversation particulièrement éprouvante, le télépathe annonçait implicitement qu’il désirait à présent que ses invités prennent congé, ce que Jean s’était empressée de faire. Après avoir lancé une œillade discrète vers le bureau de Charles, la rouquine était sortie de la pièce en mordillant l’intérieure de sa joue, attendant que Rocket la rejoigne sur le pas de la porte, une fois que celle-ci fut fermée. Croquant brièvement dans le coin de sa lèvre, Jean avait croisé ses bras contre son buste féminin tout en posant un regard attristé sur Rocket, ne sachant pas réellement comment formuler sa phrase pour alléger son chagrin, si cela était encore possible.
« Raven est… Raven est sous l’influence de Wanda… Il ne faut pas lui en tenir rigueur. Elle ne sait plus trop ce qu’elle fait, je pense. Mais on va l’aider. Tu peux compter sur moi. »
Ce n’était pas un grand discours, peut-être ses mots n’étaient-ils même pas réconfortant, mais la jeune femme avait fait de son mieux. Haussant légèrement ses épaules, Jean avait fait quelques pas devant Rocket pour se rapprocher d’une autre élève, lui empruntant son carnet et son stylo pour griffonner rapidement quelque chose dessus, avant de tendre la feuille à Rocket avec un sourire suave.
« Tiens ! C’est mon numéro… Au cas où, disons. Il faut que j’y aille mais n’hésite pas si tu as besoin ou si… Si tu as des nouvelles de Raven. »
Ses derniers mots avaient été hésitants, comme si elle redoutait de prononcer le prénom de la jeune femme disparue. Pressant ses lèvres l’une contre l’autre dans une forme de sourire quelque peu appesanti par la peine, Jean avait redressé ses épaules tout en regardant Rocket durant quelques instants, avant de commencer à s’éloigner.
« Fais bien attention à toi ! »
Furent les derniers mots que ses lèvres formèrent, avant qu’elle ne disparaisse dans les grands escaliers, le cœur lourd. .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
HRP ::
Dernier post également ! Rocket, je te laisse conclure Merci à vous deux pour ce rp !
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Retrouver Raven ft. Jean et Charles Tendit qu'il massait toujours son poing meurtri en grognant, Rocket fulminait intérieurement. Pas contre Raven, ni contre Charles, avec qui il partageait les même doutes concernant un éventuel retour de Raven. peut-être ne retrouverai-il jamais l'amitié qu'il avait perdu. Relevant la tête vers Charles et Jean après s'être légèrement calmé, il articula en passant une main sur son front, l'air dépité, se posant a haute voix une question qui lui semblait alors existentiel a cet instant précis...
"Mais comment je suis sensé annoncer ca a Quill... ?"
Et bien sure a Groot et Mantis, qui eux n'étaient même pas au courent de sa dernière rencontre désastreuse avec Raven. Si en venant ici, Rocket avait nourrit l'espoir de retrouver son amie et de la soustraire a l'emprise de Dark Wanda, a présent, cet espoir était presque réduit a néant. Mais Jean semblait encore y croire, il serai dommage et mal placé de la décevoir en ruinant son optimisme. Saluant Charles aussi poliment qu'il lui était possible en raison de son état de nerf, Rocket suivit Jean hors du bureau, la mine sombre et la tête basse. Après la colère, l'abattement. Il répondit tristement suite aux paroles de la jeune femme, et on pouvait remarquer que sa voix tremblait légèrement sous l'effet de l'émotion qu'il tentait de contenir avec toute la force de sa volonté:
"je sais. Je me suis retrouver face a Raven pendant que Dark Wanda la contrôlait. Mais je suis incapable de lui en vouloir... c'est juste que son amitié me manque"
Cette confidence, il n'y avait a peine réfléchit et l'avait avouer naturellement en présence de Jean, montrant ainsi la confiance qu'il avait envers la jeune mutante. Elle aussi d'ailleurs semblait se sentir en confiance, en tout cas, suffisamment pour lui donner son numéro de téléphone. Rocket lui envoya rapidement un message afin qu'elle ait le sien, avec son nom: "c'est Rocket". Au moment de se quitter, il répondit aux dernières paroles de Jean:
"Fais attention a toi aussi, et surtout... veille bien sur Charles. Ca lui fera pas de mal un peu d'optimisme"
Même si a cet instant, Rocket avait vraiment du mal a imaginer Jean ramasser dans ses bras frêle un Charles Xavier ivre-mort, qui aurait glisser de son fauteuil roulant pour comater a même le sol. Il regarda la jeune femme s'éloigner avant de retourner a sa navette qu'il fit décoller afin de s'éloigner de l'institue par la voie des airs, non sans s'essuyer les yeux a plusieurs reprise pendant le vol
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