-Bonne soirée Gaby ! Tu m’envoie un message quand tu es chez toi ? -Oui promis Mag ! Courage à toi, et profites des cookies ! -Ooooh tu t’en es souvenus, t’es un ange ! Rentre bien !
Je fais encore un signe à ma collègues avant de passer mon écharpe autour de mon cou et passer encore la porte du vestiaire. L’air frais me frappe de plein fouet mais cela me fait du bien. Je soupire, respire profondément et commence à partir. Le service a été mouvementé, assez dur encore. Et demain … cela ne va pas être mieux, je dois me rendre à la caserne pour suivre une nouvelle formation. AAaaah, cela va être encore épuisant mais ma foi, au moins je dormirais bien. Il est tard … Je peux déjà m’asseoir sur la plupart des transports. Il fait assez froid, l’idée d’une marche nocturne me plait bien. S’il pouvait même se mettre à neiger, ce serait juste merveilleux. Cette idée me fait sourire, la neige sous les lampadaires, ressemblant à des petites lucioles …. cela ferait vraiment une magnifique promenade avant d’enfin aller me coucher.
L'hôpital est plutôt grand. Et malgré le fait que je marche depuis quelques minutes, je suis encore loin d’être dehors. Il est bien amené, par des petites aires de repos, des petits jardins et même un parc intérieur entouré de véranda. C’est d’ailleurs alors que je suis en train d’en traverser une que je m'étire, prenant le temps d’observer la verdure de ce petit coin de paradis qui reste magnifique même au cœur de l’hiver. Je l’observe, toujours un doux sourire au visage avant d’enfin le remarquer. Est-ce à cause de la fatigue que je ne remarque que maintenant ou de la position immobile de cette personne ? Il est dos à moi, assis au milieu du parc. Mes yeux tombent sur mon téléphone : 00h42 … qu’est-ce qu’il fait là ? Un coup d’oeil aux alentours, personne, il ne reste que le personnel de garde. Il ne peut être un visiteur, il aurait été mis dehors. Un patient ? Il n’a ni perfusion, ni le pyjama de l’hôpital. Pas de robe de chambre ou de pantoufle. Hmmm …
Je l’observe encore un peu, Il semble …seul. Il y a quelques lumières au milieu des arbres, et une immense pleine lune qui brillait magnifique en cette nuit d’hiver mais il me semble seule. Les secondes passent, je ne détourne pas le regard. J’ai un sale pressentiment qui me prend les tripes. Je dois rentrer mais je n’arrive pas à bouger pour l’instant, continuant à me regarder. Il n’y a plus personne autour de nous. Je ne sais même pas s’il ressent que je suis là, que je l’observe. Une idée se dessine dans mon esprit, une idée qui est en train d’outrepasser ma raison et la sagesse. Et maintenant qu’elle a pris racine, un nouveau sourire naît sur mon visage.
Il a pu me sentir arriver. Le bruit des mes bottes sur le sol en partie gelé et enneigé ou celui de ma respiration, l’odeur des deux immenses tasses de café que j’ai été cherché au bureau des infirmières ou alors rien de tout cela. J’arrive dans son dos, un air doux sur le visage. Lorsque je suis à sa hauteur, je tousse pour signaler ma présence et me penche un peu pour être à sa hauteur : -Monsieur …?
Encore avec douceur, je fais un pas de plus pour me retrouver face à lui, et je lui tends la grande tasse de café au lait, pimpée d’une pointe de cannelle.
-Il fait un temps à geler les larmes d’une Llorona, tenez, vous devez avoir froid.
Je le regarde, avec un grand sourire doux, attendant qu’il la prenne. Depuis combien de temps il est là ? Et surtout qu’est-ce qu’il fait seul ici. Dans l’aile juste à côté où je suis allé chercher les tasses, les infirmières n’avaient perdu aucun patient donc cela me faisait penser que clairement il est ici pour une autre raison. Et je suis peut être bien trop curieuse pour repartir sans la découvrir.
Le dos courbé, le menton rivé vers le sol et les mains jointes sur ses genoux, Bucky n'osait pas encore répondre. La femme en face de lui connaissait très bien la réponse, c'était bel et bien la raison de sa présence ici. Parce qu'ils étaient là. Toujours. Tous. Tout le temps. Son esprit n'était jamais reposé, pas même la nuit, surtout pas la nuit d'ailleurs. Mais qu'est-ce qu'il pouvait y faire ? Il le méritait, c'était même une punition assez douce parce qu'il était toujours en vie, lui. Avoir l'esprit hanté par ses victimes était sa sanction pour les crimes qu'il avait commis, et il ne serait probablement jamais libéré de ses chaînes, il ne méritait pas la rédemption.
« Toujours. Je crois que c'est le pire, en fait. Je me sens seul, tout le temps. Je me sens mal à l'aise parmi les autres, parfois j'ai même l'impression d'être en dehors de tout ça, comme si je n'existais pas réellement. Mais je ne suis jamais seul, en fait. Ils sont toujours là. Leurs visages, leurs voix... Je me rappelle de chacun d'eux. Ils sont partout avec moi, et quand je souris, quand je me sens bien, quand j'ai l'impression d'être heureux, je... Je me rappelle que je n'ai pas le droit d'être heureux. Pas moi. Pas après tout ce que j'ai fait. Je ne le mérite pas. Je pense constamment à eux, et je regrette tellement. Parfois, j'aimerais juste m'arracher la tête pour ne plus penser, pour ne plus me souvenir, pour ne plus voir, pour ne plus entendre... Mais ça ne s'arrête pas. Ça ne s'arrêtera jamais. »
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La séance avait pris fin depuis un moment, mais il n'avait pas eu le courage de quitter l'hôpital. Pas encore. Assis sur un banc dans un parc isolé du complexe hospitalier, il attendait. Il ne savait pas vraiment ce qu'il attendait, peut-être que son esprit calme la tempête que les mots libérés avaient déclenché ? Il n'était nullement du genre à se livrer aussi facilement mais, cette fois, il avait eu besoin d'entrouvrir la porte pour alléger ses pensées, son coeur, son corps. La culpabilité gangrenait chacune de ses cellules, empoisonnant son sang et pourrissant le moindre sentiment heureux qui avait le malheur d'éclore en lui. Il fallait que cela cesse, mais il se sentait honteux de se plaindre, honteux d'être lui, honteux d'exister. Prenant sa tête entre ses deux mains froides, il avait fermé les yeux en inspirant longuement. Il n'allait tout de même pas passer la nuit ici sur ce banc, mais l'endroit était si calme, si paisible... Et il ne risquait pas de croiser grand monde, ce qui ne le dérangeait nullement. Peut-être, pour la première fois depuis longtemps, sa solitude lui était confortable, jusqu'à...
« Monsieur …? »
Sa bulle de tranquillité éclatant en mille morceaux, ses pensées se dissipèrent bien rapidement sous ses cils qui avaient battus plusieurs fois tandis qu'il relevait son menton vers la voix féminine, qui se présentait à lui en lui tendant un gobelet. Encore un peu sonné, il avait machinalement tendu l'une de ses mains gantées vers elle, se saisissant de l'objet offert sans véritablement comprendre ce qu'elle lui voulait. La quoi ? Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? S'il avait premièrement froncé ses sourcils bruns sous la surprise, le sourire infiniment tendre qu'elle arborait avait fait rapidement chassé ses premières impressions méfiantes, et il s'était alors instinctivement décalé sur le banc pour lui permettre de s'y installer, si elle le désirait.
« Excusez-moi, j'étais perdu dans mes pensées. »
Joignant ses deux mains autour de la tasse chaude, il avait appuyé ses coudes sur ses genoux tout en mordillant nerveusement l'intérieur de sa joue, posant un regard intrigué sur la jeune femme qui était à ses côtés. Il ne savait pas trop pourquoi elle était venue lui parler, ni même pourquoi elle lui offert cette tasse réconfortante, mais c'était une main généreusement tendue qu'il ne pouvait refuser, de peur de la blesser par son tempérament naturellement méfiant et réservé.
« Merci pour... C'est quoi, exactement ? »
Avait-il dit d'un ton amusé en zieutant rapidement le fond de sa tasse.
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
Quand j’étais passé au bureau des infirmières, elles m’avaient regardé avec des ronds, surtout lorsque je ne leur avais pas demandé une mais deux tasses. Ils m’avaient sortie une bleue nuit avec une belle lune, et une deuxième trop mignonne blanc avec un ours brun en me demandant ce que je mijotais. Je ne répondis pas vraiment, leur disant juste que quelqu’un avait besoin d’un peu de réconfort. Elles s’étaient mises à rire et moi à soupirer de bon coeur avant de partir jusqu’au jardin.
Je vois que je le surprends, que je le sors de ses pensées. Je m’en veux presque mais vu la température, j’avais peur qu’il ait déjà passé trop de temps ici et je veux m’assurer qu’il va bien. Lorsque je l’interpelle, il semble revenir à lui, rouvrant ses yeux pour le relever vers moi. L'ai-je réveillé ? Si c’est le cas, je m’en félicite, vu le froid, il n'aurait pas survécu jusqu'à l’aurore. Je l’observe, une expression douce sur le visage, lui tendant la tasse avec le petit nounours brun. Il la saisit d’une main gantée, semblant le faire plus par automatisme qu’autre chose mais cela agrandit malgré tout mon sourire qu’il l’accepte et l’ajoute une phrase, qui visiblement semble le surprendre. Bon il est vrai que tous ne connaissent les mythes et légendes … tous ne sont pas aussi accro que moi à Supernaturel aussi … J’ai envie de lui expliquer mais je le vois qui se décale, me laissant une place à ses côtés, cela fait grandir d’autant plus mon sourire et je m’y installe en continuant à le regarder, faisant attention à ne pas le gêner malgré tout.
-Ne vous excusez pas voyons, c’est moi qui viens vous déranger mais vu l’heure, je voulais m’assurer que vous alliez bien. Et je me suis dis que ça ne vous ferait pas du mal, dis-je en lui pointant le mug
Je lui rends un nouveau sourire avant de repousser mes cheveux en arrière et prendre moi aussi ma tasse à deux mains et avoir un léger soupir de contentement en observant le parc devant moi qui semble irréel. J’aimais les nuits d’hiver et là, assise avec une tasse chaude entre les doigts, c’était le bonheur. D’ailleurs, il est plus prévoyant que moi, parce que lui a des gants et pas moi. Je retourne les yeux vers lui et croise son regard, ce qui fend encore ma bouche avec douceur. Je remarque à ce moment là sa fatigue et je dirais de l'inquiétude. Est-ce à cause de cela qu’il s’est isolé ? Quand il me pose la question, je plonge le regard dans ma tasse avant de faire un petite grimace amusée. -Ah euh …un peu de lait, une pincée de cannelle et … du “Debout-les-morts"
Je retournes les yeux vers lui, les pommettes relevées, et j’ajoute, en priant pour que cette fois il ait la référence : -Approuvée par l’ensemble du personnel hospitalier et le docteur Emmett Brown en personne ! Vous imaginez pas le budget qu’on passe là-dedans …
Bon, il faut l’avouer, j’espère l’avoir assez pimpé pour lui, car ce café, quand on est pas habitué, il pourrait littéralement faire sortir des morts de terre, ou les enterrer à nouveau. Mais là, je prie pour que ce coup pour ne pas revoir son sourcil se relever à nouveau comme lorsque j’ai parlé de la Lloronna … J’appréhende, un petit sourire inquiet fendant mes lèvres en attendant le jugement.
Quand bien même la jeune femme était armée des meilleures intentions, pourvue d'un naturel altruiste et généreux qui n'attendait rien en retour, ce concept était bien trop étranger à James pour qu'il ne se questionne pas sur les raisons de sa vue ; est-ce qu'il la connaissait ? S'il venait de plus en plus souvent dans cet hôpital pour rencontrer son psychiatre, il ne se rappelait pas l'avoir déjà vu... Il faut dire qu'il essayait de se faire le plus discret possible lorsqu'il venait à ses rendez-vous hebdomadaires, alors peut-être qu'elle travaillait avec son docteur et qu'il ne l'avait jamais remarquée... Oui, ce devait être ça. Il était inutile de spéculer des théories farfelues et angoissantes. Elle n'avait rien d'un agent d'HYDRA. Et il faudrait être fou pour l'approcher dans pareil endroit... Difficile de dire qui était le plus difficile à convaincre entre sa raison et sa méfiance. Elle s'installe à côté de lui, un sourire bordant encore ses lèvres et il ne peut s'empêcher de lui lancer des regards curieux, comme s'il se questionnait sur la raison de son air jovial... Paradoxalement, c'est lui qui a envie de lui demander si elle va bien.
« Je vais bien, c'est gentil de vous en soucier... J'étais juste perdu dans mes pensées comme je vous ai dit. Je me suis assis là et... Je ne sais pas depuis combien de temps mais c'est apaisant, comme endroit. »
L'apaisement... Une quête qui semble interminable pour celui qui a plus de cent ans déjà. Cent longues années, la moitié passée dans un état de sommeil forcé et l'autre à écumer les pays pour répandre le sang, la douleur, le deuil. Une vie n'en est pas réellement une, finalement. À cette pensée, il resserre instinctivement ses doigts autour de la tasse blanche ornée d'un ours brun, les traits de sa mâchoire se contractant tandis qu'un soupir de lassitude, quoique teinté de nervosité, s'extirpe de ses narines... Il est fatigué. Épuisé mais pas seulement par manque de sommeil. Quelque part, il était presque exténué de vivre.
« Du "débout-les-morts" ? »
Intrigué par les paroles de la jeune femme, il avait tourné son visage vers elle tout en arquant l'un de ses sourcils avec curiosité, se demandant ce qu'elle voulait dire par là. De l'alcool ? Pour lui, ce terme était un livre qu'il avait dû apercevoir dans sa bibliothèque, mais qu'il n'avait jamais pris le temps de parcourir... Il devrait peut-être. Apportant la tasse fumante jusqu'à sa bouche pour laisser les effluves envahir son nez, il avait finalement trempé ses lèvres dans le breuvage chaud afin d'en avaler une fine gorgée, ses sourcils se haussant alors mais pas de la façon qu'elle redoutait. Passant rapidement la pointe de sa langue sur ses lèvres, il avait lentement hoché son menton tout en tournant à nouveau ses yeux vers elle, lui affirmant alors :
« Ce n'est pas mauvais. »
Certes, c'était loin d'être une réaction extatique, mais il n'était pas tout à fait en état de produire autre chose à cet instant, mais elle avait réussi à lui arracher un sourire amusé lorsqu'elle avait évoqué le budget incommensurable que l'hôpital employait pour ce café. Ayant un instant regardé le sol tout en laissant son rictus joueur perdurer sur ses lèvres, il avait finalement répondu, toujours amusé :
« Je vais faire des jaloux alors... Il va falloir que je garde le secret de votre café pour moi, ça risque d'être très difficile mais... Je ferais de mon mieux pour résister... »
Posant la tasse à côté de lui, il avait brièvement passé sa main contre son front tout en restant silencieux quelques secondes, lui demandant finalement :
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
Cela fait longtemps que je n’ai pas profité de ce jardin. Si en journée il m’arrive de venir manger dans ce petit jardin, le soir, il y a une autre atmosphère, une autre ambiance. Je comprends mieux qu’il se soit laissé prendre par l’endroit. D’ailleurs, cela commence à me gagner également, peignant sur mon visage une douce expression alors que je savoures juste le moment. D’ailleurs il semble m’observer par instant. Je tourne la tête vers lui, lorsqu’il parle, arborant toujours un léger sourire quoiqu’il arrive. -Mais de rien, je suis rassurée de savoir que vous allez bien alors.
C’est sincère, juste ce que je pense. Je l’observe alors que je lui parle. Il est fatigué, cela se voit, et se sent, cependant, il y a autre chose. Je le remarque du coin de l'œil, la tension dans ses bras, le soupir las qu’il a. Il ne me semble pas être un visiteur, donc de plus en plus, je pense à un patient mais pas quelqu’un en séjour ici …. j’aurais vu son bracelet ou un signe. Une consultation ? Je ne suis pas au courant qu’il en fasse si tard. Depuis combien de temps est-il ici … Je lui parle ensuite, doucement, plaisantant un peu, attendant de voir s’il va comprendre la référence. Visiblement non vu sa question et sa tête lorsqu’il se retourne vers moi.
-Vous ne connaissez pas bien vos classiques de cinéma on dirait, lui dis-je doucement, en prenant une grande gorgée, le laissant lui-même profiter du breuvage.
Bon au moins, il ne vient pas de tout recracher, c’est plutôt bon signe. En tout cas, cela rehaussait mes lèvres, me rendant contente qu’au moins, cela lui plaise un peu, au moins assez pour qu’il ne repose pas la tasse avec l’ours sur le banc ou par terre. Et surtout, première victoire, je vois passer un sourire sur son visage. Cela me fait chaud au coeur, vraiment. C’est idiot mais donner un sourire à quelqu’un pour moi me fait le même effet que si on me fait un compliment ou m’offre un cadeau.
« Je vais faire des jaloux alors... Il va falloir que je garde le secret de votre café pour moi, ça risque d'être très difficile mais... Je ferais de mon mieux pour résister... »
Un petit rire m’échappe et je lui réponds, sur le même ton amusé, presque complice.
-Cette boisson n’est qu’un mélange, la clef, c’est le café qui le compose ! Pour faire un vrai et pur “debout-les-morts” qui est l’ingrédient principal de ce breuvage, il va vous falloir percer le secret du personnel soignant de l'hôpital et croyez-moi, aucun ne parlera, c’est notre secret le plus précieux ! Il faut au moins avoir passé sa première garde de 24h pour l’apprécier pleinement d’ailleurs et comprendre pourquoi on le fait aussi fort….
J’ai un léger éclat de rire encore, avant de le voir poser la tasse, un peu à côté, et rester un peu silencieux. Mince, je préfère son sourire d’y a quelques instants. Je baisse les yeux, buvant un peu au passage, la tête un peu dans ma tasse, le laissant poursuivre.
« Vous travaillez ici, je suppose ? »
Je hoche la tête à sa nouvelle question, reprenant une gorgée de café tant qu’il est encore chaud puis tourne la tête vers lui. -Hmm, oui, je suis interne, actuellement dans le service cardiologue. A vrai dire, je viens de finir mon service et j’allais rentrer chez moi avant de vous apercevoir ici.
Avant qu’il ne dise quoique ce soit, notamment qu'il s'excuse de m’avoir détourner de mon but premier , je rajoute, avec un air enjoué : -Et j’avais envie de café, et d’en partager un avec vous, désolé pour le côté cavalier de tout cela.
L'inconnue qui s'est présentée devant lui est douce, particulièrement avenante, n'affichant rien de véritablement alarmant dans ses propos ou son attitude mais, l'espace d'un court instant, l'esprit déformé du Soldat de l'Hiver murmure qu'elle pourrait être des leurs... Après tout, qui vient s'assoir près d'un illustre inconnu en pleine nuit, tenant une tasse bien chaude pour lui offrir avec pareille générosité ? Malgré lui, ses yeux azurés zieutent rapidement vers la tasse fumante à côté de sa cuisse, ne pouvant s'empêcher de se questionner sur son contenu... Non, non. Il doit rester lucide. C'est la fatigue qui parle. La fatigue qui le rend parano, la fatigue qui lui donne ces idées aussi tortueuses et angoissantes. Si seulement il pouvait dormir. Passant rapidement sa main gantée sur son visage froissé par le manque de sommeil, Bucky avait hoché son menton de haut en bas tout en fixant un point invisible sur le sol, essayant vainement de canaliser ses pensées sur des choses plus pragmatiques que les vieux démons accrochés à son esprit déchiquetés par leurs dents pointues.
« Je vais bien, oui... C'est gentil de votre part de vous en soucier. »
Bien que s'étant discrètement raclé la gorge avant de parler, sa voix avait été rauque, terne, entaillée par la fatigue qui pesait sur ses épaules. Et puis, il n'avait pas l'habitude de parler autant en une seule journée... Il se faisait violence avec les psychiatres car il y était bien obligé, il fallait se prêter au jeu des confidences et des conseils souvent inutiles, mais en présence d'une étrangère, aussi altruiste pouvait-elle être, l'exercice était bien plus périlleux. Du moins, il n'avait pas le cœur d'avouer qu'il aurait préféré rester seul, ses pensées le torturant suffisamment pour le clouer sur ce banc en pleine nuit, il n'était pas une compagnie des plus agréable contrairement à la jeune femme, qui l'avait gentiment questionné sur ses connaissances en matière de cinéma... Un peu surpris, il avait tourné des sourcils haussés vers elle, ses lèvres s'ouvrant sans qu'aucun son n'en sorte. Il ne pouvait pas vraiment la contrarier, il n'était pas forcément un grand amateur des productions de cette époque, et il n'avait pas forcément le temps non plus.
« Tout dépend l'époque des classiques... »
Lui avait-il répondu en approchant la tasse de ses lèvres, en avalant une fine quantité avant de la reposer à côté de lui. Un instant, il s'était formulé la pensée qu'il devait impérativement faire attention à ses propos si elle le questionnait sur ses films préférés, notamment avec sa manie de dire avec fierté qu'il l'avait vu au cinéma, à son époque... Il y avait de quoi éveiller les soupçons sur son identité —ou sa santé mentale, et les deux options n'étaient pas envisageables. Fort heureusement pour lui, la conversation dévie rapidement vers le breuvage chaud qu'elle lui a offert, et qui était entouré de mystères selon ses dires. Un sourire amusé se dessinant de nouveau sur ses lèvres, Bucky avait arqué l'un de ses sourcils en prenant un faux air de confidence spontanée, qui n'était pas franchement habituel chez lui.
« Techniquement je suis debout depuis plus de 24h, ça compte ou pas ? »
Rire de ses insomnies, c'était peut-être l'une des rares fois qu'il le faisait. Mais il n'eut pas réellement le temps d'y penser car son interlocutrice lui rapporta bien vite qu'elle était interne dans cet hôpital, et qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle lorsqu'elle l'avait aperçu. Un peu surpris par ce qu'il entendait, Bucky l'avait regardé quelques secondes sans rien dire, devinant la belle âme qui se cachait sous ses traits. Sa figure se radoucissant presque aussitôt, il avait inspiré en reportant son attention devant lui, s'emparant alors de la tasse encore chaude sans pourtant l'apporter jusqu'à sa bouche, qui avait parlé d'une voix calme pour se faire entendre.
« Vous vous excusez pour votre gentillesse ? Il n'y a aucune raison. Je vous en remercie plutôt. »
Il ne pensait pas la mériter mais, sans trop réfléchir, il lui avait tendu sa main droite — également gantée, tout en rajoutant, à moitié tourné vers elle :
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
Il est étrange, cet homme inconnu. J’aurais pu partir et rentrer, profiter d’une bonne nuit de sommeil mais je savoure une bonne boisson, assise à ses côtés dans le parc qui est aussi beau de nuit que de jours bien que l'atmosphère soit bien différente. De nuit, il est bien plus paisible, plus reposant et mystérieux. Dans un sens, il ressemble un peu à cet homme … un peu. Lui n’a pas l’air paisible, loin de là. Il a l’air … épuisé. Je me demande si c’est une vrai bonne idée de lui proposer un café au final mais c’est trop tard maintenant. J’espère au moins que cela lui plait. Bon il a pas recraché tout par terre donc je suppose que oui. « Je vais bien, oui... C'est gentil de votre part de vous en soucier. »
-De rien, vraiment. C’est normal
En tout cas, cela me semble normal. Et je suis surprise, le taquine même. Marty et le Doc... on parle d’un phénomène, d’un classique. Cela semble le faire réagir visiblement. Il semble vouloir dire quelques choses, je l’observe, me demandant s’il va se défendre d’être aussi. Il finit par le faire. « Tout dépend l'époque des classiques... »
Oh, il m’intrigue là, je l’observe, une lueur d’intérêt dans le regard : -Si “Retour vers le Futur” n’est pas dans l’époque de vos classiques, je suis curieuse de découvrir ceux que vous connaissez.
Parmi des vieux chef d’oeuvres que je connais, il y a bien le Rocky Horror Picture Show, ou les Hitchcocks … beaucoup d’autres en fait mais il a attisé ma curiosité maintenant … au moins qu’il ne connaisse que des drames ou des films barbant mais j’ai un doute …. Mais il ne reprend pas dessus, au contraire, on part sur autre chose et je tente de le faire rire, ou au moins sourire. « Techniquement je suis debout depuis plus de 24h, ça compte ou pas ? »
Je prends un air faussement songeur avant de lui dire :
-Peut-être, , mais du coup, je regrette presque de vous l’avoir donné, ça va pas vous aider à dormir …
Ce breuvage, on a déjà eu des cas de tachycardie parmis jeunes stagiaires qui n’avaient jamais bu de café. Vu son âge, et sa réaction après en avoir bu, il est plus habitué que nos bébé médecins. Je reprends, prenant un air faussement profond et sérieux :
-Cependant, Si vous l’apprécier vraiment je consulterais les miens, “vous pourriez siéger au conseil mais nous ne vous accorderons pas le rang de maitre”
Je dis cela, espérant un sourire ou au moins une réaction, mais face à un vide, je soupire, riant à moitié :
-Quoi, même Star War ne fait pas partie de l’époque de vos classiques ?
Bon, j’suis curieuse mais je n’ai pas encore de le braquer plus. Alors, lorsqu’il me demande si je travaille ici, je lui réponds, avec sincérité encore, m’excusant au passage. Mon attitude, parfois les gens la jugent envahissante, un peu intrusive et je préfère m’en excuser, au coup cela l’est justement importuné et je finis par reprendre une gorgée de café. Je tourne les yeux, le voyant me fixant alors que je finis de boire et ne baisse à nouveau ma tasse, la tenant toujours entre mes deux mains. Son regard m’intrigue, je me demande à ce moment-là à quoi il peut bien penser. Je lui rends un léger sourire
« Vous vous excusez pour votre gentillesse ? Il n'y a aucune raison. Je vous en remercie plutôt. »
Mon sourire grandit, et je lui réponds :
-De nada.
Ah mince, c’est sorti tout seul. Peut être que cela le ferait rire … on verra bien. Je continue à l’observer lorsque je le vois bouger « On m'appelle Bucky. »
Et mon sourire s’agrandit encore, sincère, même radieux. Et avec un regard joyeux, je me tourne à mon tour vers lui pour saisir sa main ganté dans la mienne qui elle ne porte rien. Je la serre doucement, non pas que je pense pouvoir lui faire du mal, vu sa carrure, c’est plutôt lui qui pourrait me broyer facilement la main, mais juste … Je n’ai pas envie de lui faire peur. Il est bien plus réservé, plus … calme que je ne le suis. Mais de le voir de lui même me la main, au sens propre comme au figuré par la révélation de son nom, cela réchauffe mon coeur, bien plus que le breuvage brûlant ne pourrait le faire.
-Enchanté … Je m’appelle Gabriela, Gabriela Àlvarez mais on m’appelle pour ma part Gaby. Et de rien, c’est un plaisir, encore plus si cela vous plait, dis-je en faisant un léger signe de tête vers la tasse.
J’attends un petit instant, puis, lorsque j’arrive à capter son regard, je lui pose une question qui clairement m’a fait m’arrêter :
-Vous n’êtes pas soignant ici, sinon je vous aurais reconnu ou mes collègues l’auraient fait. Est-ce que je peux vous demander pourquoi vous êtes là, si tard ? Vous en avez le droit, je vous rassure mais j’avoue que cela m’intrigue … Enfin si vous voulez en parler ...
Je ne veux pas le braquer… En fait, j’ai l’impression qu’il est … comme un ours. L’image me vient à l’esprit, encore plus maintenant que je me rends compte que sans faire exprès, c’est également ce qu’il a sur sa tasse. J’ai un petit air taquin alors que l’idée se forme dans mon esprit, air que je cache en reprenant une gorgée de café. Ah, j’ai plus beaucoup de munitions d’ailleurs moi. Damned, ses mugs sont si petits …
« D'une rencontre pourrait naître une autre vie. » Vincent Thomas Rey
Décembre 2023, peu avant minuit, avec Gabriela Alvarez
Ayant toujours le dos courbé comme pour consolider son propre corps en une espèce de muraille de peau et de fer, Bucky fixait le sol sans relever son menton un seul instant, se disant qu'il devrait peut-être trouver un autre endroit où consulter maintenant qu'elle l'avait vu s'attarder ici... Elle était gentille, c'était indéniable. Bienveillante et même complaisante, soucieuse de lui apporter un peu de réconfort car, peut-être avait-elle deviné les tourments qui accablaient l'esprit qui était isolé sur ce banc, dans la nuit froide et noire ? C'était louable, et admirable en un sens mais, rien n'y faisait. Quand bien même il appréciait cette présence douce et réconfortante, ses pensées ne cessaient de l'étouffer, revenant sans cesse en rafale pour le gifler de culpabilité, si bien qu'il aurait préféré rester seul avec ses idées, comme il le faisait d'habitude. Quand on vit trop longtemps dans les ténèbres et la solitude, le moindre soupçon de lumière effraye.
« Disons que mes classiques sont plus anciens que ceux-là. Je préfère les films des années 40... »
Question de génération, avait-il manqué de rajouter, retenant tout juste sa langue avant qu'elle n'avoue une vérité à garder viscéralement secrète. La fatigue pesait tant sur son esprit qu'il en perdait ses réflexes, même les plus nécessaires. Passant sa main gantée sur son visage froissé par l'épuisement, le brun avait fermé les yeux quelques secondes en hésitant à se lever pour rentrer chez lui. Il était assis là depuis bien trop longtemps, à contempler le vide entre ses mains, à attendre sans vraiment savoir ce qui allait arriver, sans véritablement savoir quoi attendre. Une chose est sûre : il ne dormira probablement pas cette nuit. Ou trop peu. Quelques heures qui ne suffiront pas à l'apaiser, et à l'issue desquelles il se réveillera probablement dans un sursaut de terreur, revivant un moment en captivité chez HYDRA ou l'un de ses crimes... Difficile de savoir quelle option est la plus enviable. Raclant discrètement sa gorge, il avait haussé ses épaules tout en lançant un léger coup d'œil à la jeune femme, qui s'évertuait à le faire sourire... La malheureuse venait de tomber sur une cause perdue, et il éprouvait une grande peine à l'idée de ne pas satisfaire son élan aimable : ce soir, il n'avait pas la force de faire semblant.
Elle s'inquiétait que le café offert ne l'empêche de dormir... Quelle ironie ! Enfin, presque malgré elle, l'inconnue venait de lui arracher un sourire, qui n'était en rien réjoui. L'ironie armait ses traits alors qu'il haussait ses épaules, défaitiste par avance, mais néanmoins amusé de voir que le destin riait encore de lui.
« Je pense que le café est une goutte d'eau dans l'océan pour ma part... Mes insomnies sont tenaces. »
Et les cauchemars aussi mais, ça, il ne peut pas le dire. Au moins, elle sait maintenant pourquoi il est encore debout à une heure aussi tardive, assis sur un banc au milieu d'un hôpital endormi. La chance. S'il pose un regard neutre sur la demoiselle, il ne comprend pas réellement pourquoi elle semble attendre une réaction de sa part après ses derniers mots... Est-ce qu'il a manqué un épisode ? Elle cite un nom de saga qu'il connaît brièvement, Star Wars, mais il n'a jamais pris le temps de regarder réellement les films au nom éponyme. Il connaît visuellement quelques personnages et la trame de l'histoire... Des gens qui font la guerre dans une galaxie et un méchant avec un casque improbable, voilà comment il aurait décrit l'univers si elle lui avait demandé. Pressant ses lèvres l'une contre l'autre d'un air sincèrement désolé, il avait hoché son visage de gauche à droite pour avouer son ignorance à ce sujet, avant de reprendre la parole :
« Malheureusement, non... Mais je connais Dark Vador et sa réplique légendaire ! »
Essayant de sauver ce qui pouvait l'être, il avait cru bon de préciser qu'il n'était pas tout à fait ignare sur la question... Disons qu'il l'était presque, mais pas totalement. Elle se présente alors en lui confiant son nom aux résonances hispaniques, Gabriela Àlvarez. S'il état un peu moins fatigué, il se mettrait à lui parler espagnol pour l'impressionner mais... Ce n'est pas le bon soir. Et puis c'est souvent amusant de garder cette information secrète. Souvent, les gens autour de lui se mettent à parler dans des langues étrangères en pensant qu'il ne comprend pas, alors qu'il parle environ une dizaine de langues.
« Gaby, très bien alors... J'aime bien Gaby. »
Mais elle aborde enfin le sujet qui fâche, et qu'il redoutait tant. Elle le questionnait sur les raisons de sa présence ici, et même si l'interrogation était légitime, il avait espéré y échapper... C'est qu'il n'avait aucune raison à lui donner. Rien qu'il puisse lui confier, du moins. Pris au dépourvu, il avait entrouvert ses lèvres sans faire entendre sa voix, réfléchissant à toute vitesse à une excuse tangible pour justifier sa présence sur ce banc. Même si la raison ne la regardait pas vraiment, elle s'était montrée si gentille envers lui qu'il n'avait point eu le cœur de la repousser... Néanmoins, il ne lui faisait pas assez confiance pour lui révéler la vérité, et c'est en arborant un sourire moindre qu'il lui avait répondu, après quelques longues secondes de silence.
« J'avais un rendez-vous médical, tout simplement. »
Ce n'était pas un mensonge, mais il n'en dirait pas plus : elle devrait se contenter de cette maigre information. Reprenant sa tasse pour en finir le contenu d'un seul traître, comme pour clore le sujet d'un geste. Désireux de fuir cette conversation qui le stressait encore plus qu'il ne l'était déjà, Bucky avait anticipé toute réaction de sa part en se levant du banc, échappant ainsi toute à question supplémentaire en lui disant alors, d'un ton étrangement bas :
« Je crois que je vais rentrer... Il est tard. Mais j'ai été ravi de vous rencontrer, vraiment. » .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
Je n’arrive pas à savoir s’il apprécie vraiment ma présence ou non, si je le mets à l’aise ou non. Je sens qu’il est … tourmenté. Par instant, j’observe son visage. S’il essaye de le cacher, hélas, je le vois même si je ne le relève pas, me contentant de lui offrir des sourires doux.
« Disons que mes classiques sont plus anciens que ceux-là. Je préfère les films des années 40... »
Ah tiens, curieux.
-Ah oui, quand on dit classiques, vous faites pas semblant … je ne suis même pas sûre qu’en avoir vu plus d’une dizaine dans ma vie. Mais mi Abuel…
Non… on va pas le comparer à mi Abuelita, il pourrait mal le prendre. Je retiens mes mots et tourne la tête, plongeant ma tête dans ma tasse pour prendre une gorgée de café et cacher mon sourire. Sourire qui disparaît un instant que je retourne la tête vers lui. Il semble si … fatigué. J’aimerais pouvoir l’aider, mais déjà j’essaye de le faire sourire, et cela semble plus complexe que je le pense.
Pourtant, victoire ! Il me sourit enfin à nouveau … enfin presque … Alors que je lui dis juste que j’aurais pas bu lui servir un nouveau café. Pourquoi donc ?
« Je pense que le café est une goutte d'eau dans l'océan pour ma part... Mes insomnies sont tenaces. »
Des insomnies, vu ses cernes, je ne peux pas dire que je suis surprise. Est-ce pour cela qu’il est là. Je sais qu’il y a un centre du sommeil dans un autre hopital mais pas ici. Une thérapie ? Aaaah mais arrête de cogiter, j’ai pas envie de l’embêter. Il est définitivement comme un ours… Alors j’suis en train de détourner cela, en tentant de le faire sourire à nouveau et là … nouveau flop… « Malheureusement, non... Mais je connais Dark Vador et sa réplique légendaire ! » -Alors tout espoir n’est pas perdu jeune padawan …
Bon, j’en fais peut-être un peu trop. Je vais éviter de lui dire que je parles Klingon aussi, il risque de vraiment me prendre pour une folle. D’ailleurs, la folle que je suis ne s’est pas encore encore présenté, aussi je le fais, en essayant de réfléchir un peu moins. « Gaby, très bien alors... J'aime bien Gaby. »
Je lui souris et enfin, j’ose lui poser une question qui me trotte dans la tête malgré la réticense que je lui sens à parler de lui. Et visiblement, je touche pile le point qu’il faut pas. Je le sens, je le vois sur son visage, dans son expression. Je me sens bête. Même si je lui ai dis qu’il n’a pas besoin de répondre, j’ai l’impression qu’il se sent… Aaaah quelle idiote. Retour en arrière, replay.... non pas possible ? Zut …
« J'avais un rendez-vous médical, tout simplement. »
Malgré le sourire, je sens qu’il est mal sous le sourire qu’il m’offre. Et maintenant, je culpabilise clairement de lui avoir demander cela. Je baisse les yeux vers mon café et je le termine … ce qu’il fait aussi d’une traite. « Je crois que je vais rentrer... Il est tard. Mais j'ai été ravi de vous rencontrer, vraiment. »
Je l’observe se relever, assez surprise. Mince, je ne pensais pas l’avoir braqué à ce point… Sur mon visage on peut voir mon air désolé. Je me suis levée à mon tour, l’observant, mes mains toujours sur ma tasse. -Je comprends … moi aussi j’ai été ravie de vous rencontrer Bucky et …
Je veux m’excuser mais j’ai l’impression que c’est une erreur. Je baisse les yeux et lui tends la main, vers la tasse qu’il a encore en main : -Pourrais-je la récupérer ?
Puis, une fois cela reprit, je les poses derrière moi sur le banc avant de retourner vers lui, pour tendre sa main : -Je ne vous retiens pas alors au revoir, et prenez soin de vous.
Cela me fait étrange de me retrouver seule dans ce parc. Je l’ai regardé partir. Et je suis resté un peu plus longtemps ici, à contempler le parc. L’expression de son visage, le regard triste qu’il avait, cela m’a touché, vraiment. Je reste là pendant un moment encore, réfléchissant. Je commence d’ailleur à avoir assez froid d’ailleurs.
Je finis par rentrer chez moi. Quelques jours plus tard, les infirmières me disent qu’ils ont revu l’homme dans le parc, encore une fois assez tard … et encore une autre fois. Elles me taquinent de me voir si intriguée par cet inconnu pensif. D’ailleurs, lorsqu’après quelques jours, je demande à mon amie sa tasse ours, celle-ci ne peut s'empêcher de m'embêter encore une fois. Mais j’ai une idée derrière la tête et elle le sait.
Quelques nuits plus tard, Hôpital. Tard dans la nuit
Un soir, sur le banc où Bucky avait été vu se trouvait une boite, une petite boite sur lequel on pouvait lire le nom de l’homme avec marqué dessus : “Ouvres-moi”
A l’intérieur, il y a un thermos visiblement rempli, une tasse qu’il pourrait reconnaître par le dessin qui se trouvait dessus et quelques cookies dans une boite transparente pour ne pas prendre l’humidité. Il y a aussi un mot, un message qui lui est adressé :
Voici quelques cookies et du “Debout-les-morts” pour vous, j’espère que cela vous plaira, il fait trop froid pour rester longtemps ici sans un peu de chaleur. Je suis désolé de vous avoir presque fait fuir la dernière fois. Si vous souhaitez rester seul, alors le parc est à vous, j’ai prévenu mes collègues ainsi que les surveillants de vous laisser en paix Cependant si vous souhaitez de la compagnie, voici mon numéro et je serais ravie de partager un nouveau café avec vous. Prenez soin de vous Bucky.
“May the force be with you” (c’est de Star Wars encore ! )
PS : J’ai vu quelques classiques des années 40 et certains ont ma foi très bien vieilli, ce fut un plaisir.
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![[Terminé] Trust me I' m the Doct... Junior Doctor ! [ft Bucky Barnes] 0m7m](https://zupimages.net/up/23/48/0m7m.png)
