Avait-il déjà été aussi proche d'une femme par le passé ? Si ses souvenirs étaient toujours aussi imprécis, les dires de Raven semblaient lui assurer une réponse des plus affirmative : selon elle, il maniait fort bien le jeu de la séduction qui, malgré la situation tangiblement compliquée dans laquelle il se trouvait, ne le désintéressait pas tout à fait. Néanmoins, il n'avait pas totalement l'impression de redécouvrir le contact doucereux d'une peau féminine contre la sienne, si bien que sa main droite n'eût pas hésité à effleurer cette hanche presque accolée à son bassin, distillant quelques caresses aériennes sur celle-ci avant de virevolter vers le haut, où étaient encore retenus les précieux tissus qu'il convoitait tant, bien que l'objet de ses désirs semblait changer... Dans le reflet brumeux de la vitre, dans lequel leurs visages se confondaient avec le décor au-dehors, il ne pouvait s'empêcher d'observer le tracé sublime de son cou, la pente laiteuse de sa gorge sur laquelle fourmillaient quelques mèches blondes et, en descendant davantage sur cette colline qui appelait ses lèvres, il avait dérivé vers sa poitrine généreuse qu'on devinait aisément sous le tissu léger de son pull... Le moment suspendu l'avait tant obnubilé qu'il ne l'avait même pas entendu lui répondre, son esprit étant entièrement accaparé par les courbes sublimes qu'elle arborait. Mordillant légèrement le coin de sa lèvre, ses doigts s'étaient finalement refermés sur un tissu quelconque, sans s'en saisir pleinement, car c'était bien la main de Raven qu'il tenait ; il n'avait pas réellement compris comment leurs doigts s'étaient retrouvés ainsi, enlacés les uns avec les autres comme un nœud de tendresse, mais cette vision de leurs mains nouées lui avait arraché un sourire de sincère tendresse. C'était donc ça, la douceur d'une femme... Finalement, il n'avait pas totalement oublié puisqu'il s'était formulé que ça lui avait manqué...
Alors qu'il relevait son menton pour soutenir le regard de sa belle blonde, celle-ci avait pivoté sur elle-même pour lui faire face, semblant vouloir murmurer quelques flânant baisers sur ses lèvres... Mais les freins du train s'y étaient fermement opposés, ne lui laissant même pas le temps d'en éprouver la moindre frustration car tous deux avaient basculé sans pouvoir réagir, emportés par le mouvement abrupt du train qui stoppait sa course folle sur les rails. Ces derniers avaient grincé avec fureur lors de l'arrêt et, par instinct, Bucky avait déposé sa main dans le dos de Raven afin de la maintenir au-dessus de lui, ne voulant pas qu'elle se blesse dans la chute. Tombant sur le dos dans un bruit aussi sourd que bruyant, n'ayant pas tout de suite réalisé que le nœud sa serviette s'était détachée durant le choc, Bucky avait légèrement grimacé lorsque son crâne avait rencontré le sol, sans mal cependant. Se perchant d'abord sur ses coudes pour s'assurer qu'elle n'avait rien, il avait ensuite tourné machinalement son menton en direction de la porte sous ses mots, se disant qu'elle avait certainement raison... Il essayait de survivre, pas de vivre une idylle au beau milieu de nulle part. Il fallait qu'il se reprenne avant que les choses dégénèrent. Il devait rester concentré sur son objectif : leur échapper quoiqu'il arrive... Et d'ailleurs, le train ? Pourquoi s'était-il arrêté aussi soudainement ? Était-ce de leur faite ? Ils étaient là ?
« Je crois qu'on ferait bien de l'écouter. »
Poussant légèrement son corps pour se redresser en réajustant sa serviette pour la nouer de nouveau autour de sa taille rapidement, il s'était hissé sur ses jambes dans un mouvement souple avant de lui tendre sa main pour l'aider à se relever, se permettant alors de lui prendre les vêtements masculins de ses doigts robotiques, s'éloignant ensuite à la hâte en disant, tout en lui adressant un sourire quelque peu crispé :
« Merci pour les vêtements ! »
Inquiet, redoutant la potentielle menace au-dehors, le Soldat s'était éclipsé dans la salle de bain afin d'enfiler rapidement ses vêtements, lançant alors un regard déterminé à son reflet dans le miroir : s'ils étaient là, s'ils venaient le chercher, il n'allait probablement pas voir la lune s'éveiller dans le ciel sombre. Mais il ne se laisserait pas prendre aussi facilement : ils l'emporteraient, mais mort.
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
You're heaven to me.C’était passé à un cheveu, un cheveu d’un baiser passionné qui vu la petite tenue que tu portais aurait forcément terminé par des moments charnels. Mais la destinée pouvait être cruelle … Tombant de tout mon poids sur toi, et qui mine de rien était plus important que ce que je pouvais laisser penser à première vue, je grimaçais en entendant le choc que venait de faire ta tête contre le sol. J’allais te demander comment tu allais mais tu semblais visiblement aller pour le mieux car tu ne dis que confirmer mes dires… Avais-je eus, l’espace d’un instant, l’espoir que tu ailles envoyer en enfer cette fameuse destinée et que tu fasses le premier pas ? Oui surement. Mais visiblement ce n’était pas pour nous.
Finissant par me redresser, non sans avoir scruté tes prunelles un long moment, je détournais le regard, ne regardant pas un instant ta nudité. Tu t’enfuis d’ailleurs rapidement, la serviette nouée à la hâte autour de ta taille pour te renfermer dans la salle de bain pour te vêtir. Quel dommage que tu ne le fasses pas devant moi …
Mordillant ma lèvre, un peu par frustration mais aussi avec inquiétude me demandant la raison de cet arrêt brutal je mourrais d’envie d’aller voir ce qui se passait dehors mais j’avais cette terrible inquiétude de ne plus te revoir si je sortais de cette chambre. Faisant les 100 pas dans ma petite cabine le temps que tu te changes, je mutais pour un gros manteau de fourrure en plus de ma tenue de tout à l’heure. Il fallait que je prenne le risque et que j’aille voir ce qu’il se passait. Attendant sagement que tu sortes de la cabine assise sur le petit canapé, ma jambe tapait une petite pulsation qui trahissait un peu mon état mental. A peine tu fus sortis de la salle de bain, je me levais, bien décidée.
-Je vais aller voir ce qu’il se passe. Promettez moi de …
Mes yeux bleus océans se plongèrent dans les tiens quelques secondes le temps d’échanger un regard lourd de sens, qui voulait tant dire.
-De ne pas disparaitre.
Avais-je finir par dire la main alors posée sur la poignée de la porte, je déverrouillais la porte de la cabine, n’osant pas te regarder une dernière fois, je me faufilais dehors, dans le couloir, déjà bien peuplé de personnes se demandant ce qu’il se passait. J’interrogeais mes voisins de cabine, mais personne ne savait rien. Passant de wagon en wagon à la recherche de quelqu’un pouvant me donner plus d’informations, au bout de cinq minutes de recherche je finis par entendre les hauts parleurs commencer à grésiller alors que j’étais à deux pas du wagon restaurant.
-Mesdames Messieurs, nous allons repartir dans une petite dizaine de minutes. Nous vous prions de nous excuser pour la gène occasionnée. Un animal mort gisait sur les rails et nous empêchait de continuer notre progression jusqu’au sommet des Carpates que nous devrions atteindre dans la soirée. Nous vous remercions pour votre compréhension.
La plupart des voyageurs présents à mes côtés lâchèrent un soupire de soulagement, et je devais bien avouer que ce fut également mon cas. Rassurée sur la situation, j’en profitais pour faire une razzia sur le wagon restaurant remplissant mes poches de toutes nourritures emballées qui passaient sous mes yeux. Un enfant me regarda faire avec de gros yeux, s’apprêtant à me dénoncer à sa mère tirant sur la manche de sa robe. Je le regardais avec un sourire malicieux, posant silencieusement un doigt sur mes lèvres pour lui faire comprendre de se taire et de garder notre secret. Et comme pour sceller notre pacte, je saisis un bonbon que je fis malencontreusement exprès de faire tomber à mes pieds. Donnant un petit coup comme si j’envoyais un ballon de foot, il arriva pile devant l’enfant qui leva la tête passant du bonbon à moi avec des étoiles dans les yeux. Il hocha la tête me faisant comprendre qu’il garderait le secret, puis après un doux sourire et encore des poignées de barres de céréales, chocolats, viennoiseries en tout genre dans mes poches, je repartis en direction de ma cabine.
Arrivant devant la porte je l’observais un petit moment, inspirant profondément avant de sortir la clé de ma poche, me doutant que tu avais du fermer derrière moi avec le double qui se trouvait sur la petite table à côté du fauteuil. Je ne pouvais pas toquer, la situation aurait été trop étrange. Pourquoi frapperai-je à la porte de ma propre chambre ?
Le cliquetis d’une serrure se déverrouillant se fit entendre et je poussais la porte, espérant te trouver à l’intérieur.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
« Lost and insecure, you found me, you found me, lyin' on the floor, surrounded, surrounded. Why'd you have to wait ? Where were you? Where were you ? Just a little late, you found me, you found me » The Fray
L'écho idyllique de leurs échanges langoureux avait volé en éclats sous le cri strident des rails grinçants, faisant littéralement fondre la bulle suave qui avait éclos entre eux. Et bien qu'il ne pouvait nier la déception à cause de cette entrave presque hasardeuse, Bucky pensait que le destin avait agi à bon escient pour une fois : force était d'admettre qu'il n'avait nullement la possibilité de se laisser envahir par de quelconques tendres sentiments à l'égard de celle qui était sa sauveuse, car la Mort était à ses trousses et il ne devait pas oublier sa silhouette menaçante.
Enfermé dans la petite salle de bain de la cabine, le Soldat de l'Hiver avait pris soin de verrouiller la porte derrière lui, apposant par la suite ses deux mains de chaque côté du lavabo tout en baissant le menton vers le sol qu'il sentait presque tremblant ; ou peut-être était-ce lui qui grelottait d'angoisse ? Le moindre cliquetis, le moindre sursaut du wagon sur le chemin de fer, le moindre bruit suspect... Il avait l'impression qu'une lame froide allait glisser sous sa gorge, l'achevant dans une mare de son propre sang. Il fallait qu'il reste sur ses gardes mais la peur ne devait pas non plus compromettre le secret de sa présence, et trouver le juste-milieu entre les deux extrêmes lui apparaissait comme effroyablement compliqué. Plongeant ses deux mains dans l'eau froide, il avait aspergé son visage blafard a de multiples reprises, espérant peut-être renouer son teint avec des couleurs plus chaleureuses, sans succès. Lançant une œillade à son reflet, il s'était regardé quelques secondes comme pour jauger ses propres capacités : quand bien même l'équilibre de sa psychologie était déplorable, grâce aux bons soins de Raven, la fatigue avait grandement diminué et il se sentait pleinement apte à combattre pour sa liberté... Mais pour combien de temps ? Ils allaient venir en sur-nombre, c'était évident. Et peut-être même en ne laissant aucun témoin derrière eux... Si le sort des autres passagers l'importait peu, il ne pouvait se résoudre à laisser mourir Raven de la sorte, pas après la générosité et la douceur dont elle avait fait preuve à son encontre. C'était tout bonnement hors de question.
Après avoir abandonné la serviette blanche dans un coin de la petite pièce, le brun était enfin sorti de la salle d'eau, frottant d'une main maladroite sa joue brunie par une barbe fine. Raven avait eu le temps de se vêtir d'une façon tout à fait élégante et s'apprêtait de toute évidence à sortir de la cabine, mais avant de s'extirper de celle-ci, elle lui adressa quelques mots emprunts d'une suavité sans égale, auxquels il ne s'était nullement préparé. Pour preuve, la surprise avait lentement haussé ses sourcils au-dessus de ses yeux bleus, le laissant pantois quelques secondes... Elle lui demandait de ne pas disparaître, comme si elle tenait absolument à ce qu'il reste avec elle. C'était donc ça, le sentiment doucereux d'être important pour quelqu'un ? Son cœur se réchauffant de quelques émotions agréables, il avait posé un regard attendri sur son visage féminin tout en lui répondant, d'une voix sincère :
« Revenez vite. Je ne bouge pas. »
La suivant du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière la porte, Bucky était resté quelques secondes immobile face à celle-ci, un léger sourire béat au visage... Visiblement, il n'arrivait pas à se mettre d'accord avec ses propres principes. Frottant brièvement la paume de sa main sur la surface boisée d'un meuble se trouvant à côté de lui, la solitude avait rapidement chassé la voix caressante de Raven pour le replonger dans ses tourments : et s'ils étaient là ? Arpentant la pièce sur toute sa longueur, il avait lancé des regards inquiets au-dehors, furetant de droite à gauche des fenêtres pour tenter d'apercevoir la moindre silhouette sur le toit, mais rien. Rongeant nerveusement la peau fine autour de ses ongles courts, il avait attendu avec une alerte au cœur, le retour de sa belle bonde ; il espérait qu'elle revienne au plus vite mais, surtout, il espérait qu'aucun mal ne lui soit fait. Si elle s'était absentée durant quelques minutes à peine, il avait eu l'impression que cela avait duré une éternité. Et lorsque la serrure avait tiqué, s'activant de quelques mécanismes distinctifs pour prévenir qu'une personne était en train d'entrer dans la cabine, Bucky s'était silencieusement glissé derrière la porte, attrapant au passage un chandelier en cuivre qui se trouvait là. Prêt à abattre l'objet aussi massif que lourd sur la potentielle menace passant la porte, Bucky s'était rapidement élancé sur la fine silhouette avant de s'apercevoir qu'il s'agissait de Raven, évitant de justesse que le chandelier ne frappe contre son crâne.
« Tu m'as fait peur ! »
Sans égards pour le chandelier, il l'avait laissé retomber au sol pour enlacer la taille de Raven d'un bras, l'attirant ainsi contre son torse afin de la serrer contre lui. Elle était revenue et, aux premiers abords, il n'avait constaté aucune blessure ni inquiétude sur son visage ; une expression de soulagement l'animant alors, il s'était reculé de quelques degrés afin de poser un regard toujours soucieux sur elle, lui demandant sans attendre :
« Alors tu... Tu sais pourquoi on s'arrête ? Est-ce que des gens sont montés à bord ? »
Il fallait espérer que non, et l’inquiétude était parfaitement lisible sur son visage.
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
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You're heaven to me.A peine avais-je mis les pieds dans la cabine et refermé la porte derrière moi qu’un chandelier s’abattit sur moi, l’esquivant avec une adresse hors du commun, j’eu le souffle coupé quelques instants, me disant que je n’étais passé pas loin d’avoir le crâne fracassé par une arme digne d’une partie de Cluedo géante mais version train. La victime Raven, retrouvée morte. A vous de retrouver l’assassin, l’arme et le lieu. La réponse ? James Barnes, chandelier dans la cabine de la victime. Oui vraiment on s’y croirait presque.
Evitant le coup fatal de justesse, immédiatement après je fus prise dans tes bras. Chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Tu semblais réellement soulagé que je sois revenue… Alors qu’en réalité c’était moi qui étais absolument heureuse que tu ne te sois pas enfui en passant par la fenêtre ou je ne sais où encore. Un peu comme quand tu étais apparu, aussi éphémère qu’un papillon... J’étais surprise par un tel élan d’affection mais je n’allais pas plaindre. C’était comme si cette petite dizaine de minutes que j’avais passé loin de toi au final nous avait approché. D’ailleurs, maintenant nous n’étions plus au « vous » tu étais passé au « tu ». Ce qui ne me dérangeait pas, au contraire. Même si … Ca avait son charme, un inconnu, dans un train, le vouvoiement. Mais peut m’importait. Mon corps se laissa câliner pour son grand plaisir me blottissant dans tes bras l’espace d’un instant. Posant une main sur ton torse, j’hochais la tête lentement pour pouvoir répondre à ta question.
-Tu n’as pas entendu le message ? C’était juste un animal mort sur la voie. Des loups surement, il doit y en avoir dans le coin. Et non personne n’est monté à bord. Il n’y a pas âme qui vive à plusieurs kilomètres … Les conditions ne sont pas des plus faciles par ici. Plus on gravit la montagne, plus la vie disparait.
Je relevais la tête vers toi, non sans faire un rapide passage par tes lèvres que j’avais parcouru du regard. Après tout … Si le train ne s’était pas brusquement arrêté nous serions peut-être entrain de faire autre chose à l’heure qu’il était. Mais il fallait absolument que j’arrête d’avoir ce genre de pensée te concernant.
Ton étreinte se resserra un peu plus sur moi, les poches de mon manteau se mettant à faire un petit bruit de papier plastique que l’on froisse, un doux rire s’échappa alors d’entre mes lèvres.
-Moi je n’ai rien contre tes câlins mais je crois que le butin de ma quête les apprécie un peu moins.
D’un petit mouvement de tête je décalais une mèche de cheveux qui venait de se placer devant mon visage alors que je me refusais de quitter tes bras, préférant attendre que tu me lâches, car après tout… Peut-être te moquais tu comme moi de manger des choses écrasées, après tout, elles auraient sensiblement le même gout.
-Je n’étais pas sure de te revoir … Je pensais que tu en aurais profité pour prendre la poudre d’escampette
Ajoutais-je en venant poser mon index contre le bout de ton nez et y donnant quelques doux petits coups, chose que j’avis l’habitude de faire lorsque je me montrais malicieuse. Vilaine habitude aurait dit certains. Audace pour d’autre car après tout je ne te connaissais pas encore suffisamment pour faire cela, mais j’avais en tête que cela ne te dérangerait pas. Surtout que mon geste était accompagné d’un sourire sincère qui prouvait bien que je cherchais juste à t’embêter un petit peu et que je ne me moquais pas de toi. Il aurait été possible pour moi d’ajouter plusieurs autres questions comme : De quoi as-tu si peur ? Qui te cherche ? Pourquoi dois-tu resté caché ? Mais je n’en fis rien. Je préférais attendre que tu te confies par toi-même. Et si ce moment n’arrivait pas avant notre arrivée à Constantinople, ce n’était pas grave. Reprenant une voix douce je dis :
-Je suis heureuse que tu ne sois pas parti en tout cas James. Merci.
J’ignorai pourquoi je ne souhaitais pas que tu partes, mais c’était comme cela… Pour te remercier, à ma façon, je me hissais sur la pointe des pieds, et vins déposer un doux baiser sur ta joue malgré cette barbe de plusieurs jours qui t’allait rudement bien, j’avais toujours eu un léger faible pour les barbes de quelques jours voir plus …
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ANNÉES 1970 AVEC RAVEN DARKHOLME
Fort heureusement pour tout le monde, son élan d'attaque avait infructueuse ; son esprit ayant précédé son bras armé, Bucky avait réalisé juste à temps que la personne qui pénétrait dans la cabine n'était nulle autre que la belle blonde, qui revenait dans ses appartements. Mais quand bien même il aurait pu la tuer, la principale concernée ne semblait pas tellement lui en tenir rigueur, si bien qu'elle ne s'était même pas injuriée d'avoir failli être assommée de sa main, et pour ne pas risquer de la contrarier inutilement, Bucky avait décidé de ne pas aborder le sujet épineux de lui-même. Éviter soigneusement les sujets qui fâchent et comment séduire les femmes, voilà deux choses qu'il n'avait pas oubliées.
Bienheureux de la voir saine et sauve après son escapade forcée dans les allées du train à l'arrêt — qu'il imaginait déjà grouillant d'agents d'HYDRA et autres perfides personnalités venus le cueillir ou le tuer, Bucky l'avait serrée dans ses bras quelques instants, à la fois soulagé et rassuré. Ce n'était qu'un animal mort, qu'elle disait. Juste un animal mort, rien de plus. Personne n'était monté dans le train non plus. Pas d'agents soviétiques. Pas de menace en vue. La mort prenait une pause, semblait-il. Le soulagement avait été tel qu'il avait soupiré en relâchant ses muscles, forçant les traits de son visage crispé à se détendre enfin. Il avait l'impression de respirer avec plus d'aisance, maintenant qu'il savait que tout ceci n'était point le fruit d'un sombre présage pour sa personne. Néanmoins, il ne baissait pas totalement sa garde : quoi qu'il arrive, il devait rester méfiant et ne pas laisser une seule chance à l'ennemi de le capturer. Pas vivant en tous cas.
« Non, je n'ai pas entendu le message... Je crois que j'étais trop obnubilé par mes pensées pour entendre quoique ce soit. »
Haussant brièvement ses sourcils avec un air radoucit, Bucky lui avait adressé un léger sourire avant de se séparer enfin de la belle blonde pour récupérer le malheureux chandelier au sol, qu'il abandonna au hasard d'un meuble tandis qu'elle évoquait un mystérieux butin, qui lui fit aussitôt remonter les yeux vers elle. De quoi parlait-elle ? Mutine, son expression malicieuse ne pouvait que le faire sourire, même s'il était surtout curieux de découvrir de quoi elle voulait bien parler. Immobile à côté du fameux chandelier ayant été utilisé comme une arme de fortune, Bucky l'observait de haut en bas comme pour tenter de dénicher la réponse à sa question, bien qu'il avait fini par la formuler à haute voix, d'un ton amusé :
« Qu'est-ce que tu as volé en route, vilaine ? Ne me dis pas que tu as volé les colliers de perles des vieilles dames... »
Prenant un air faussement suspicieux, à mi-chemin de l'accusation, il avait penché son visage sur le côté tout en plissant légèrement ses paupières, attendant une réponse de sa part. Plutôt que de lui accorder une réponse, la jeune femme s'était employée à effleurer le bout de son nez à l'aide de son index, lui donnant brièvement l'impression d'être un enfant en bas âge que l'on câline en l'amusant ; si cela ne le dérangeait pas particulièrement, il n'avait pu s'empêcher de laisser ses lèvres prendre la forme d'un sourire délassé, sans qu'il ne fasse un seul geste pour se soustraire à son étreinte doucereuse.
Mais, bien vite, la taquinerie et les mystères disparurent au profit des confidences plus suaves, qui le firent sourire d'une autre façon, d'une manière plus tendre. Cette émotion ne lui semblait plus tellement naturelle mais, il appréciait de l'éprouver en cet instant. Cependant, il fallait avouer que ses craintes étaient fondées... Ce serait mentir que de dire qu'il n'y avait pas pensé, mais pas pour les raisons qu'elle croyait : il serait parti pour la protéger, pour lui éviter une mort atroce, à elle et à tous les autres passagers. Alors qu'il se tenait encore debout devant elle, Bucky avait pris quelques secondes plus réfléchir suite à ses paroles, voulant choisir ses mots avec minutie. Il ne pouvait pas lui promettre de rester avec elle car la situation était trop dangereuse, et il était possible qu'il disparaisse avant la fin du voyage mais, il pouvait lui faire une autre promesse, qu'il s'efforcerait de tenir.
« Je ne partirai pas sans te dire au revoir d'abord. Pas après tout ce que tu as fait pour moi. »
Il espérait que le destin lui permette de tenir cette promesse, car Raven le méritait amplement. Tandis que la jeune femme déposait un léger baiser contre sa joue brunie, le sourire de James avait grandi sur ses lèvres, bien qu'il s'était tout de même éloigné de quelques pas, ne voulant pas que les choses dérapent une nouvelle fois... Elle était indéniablement belle et attirante, elle était même la plus belle femme qu'il ait jamais vu jusqu'ici mais, il ne pouvait pas le permettre. Pour lui comme pour elle. Elle méritait bien mieux qu'un fugitif suspendu au fil de la mort.
Se laissant retomber sur l'un des fauteuils, il lança une oeillade au-dehors grâce à la fenêtre de la cabine avant de reporter toute son attention sur Raven, lui demandant alors :
« Le train va rester immobile longtemps ? S'ils ont besoin de quelqu'un pour déplacer le loup... »
Un sourire joueur aux lèvres, Bucky avait relevé son bras métallique en l'agitant légèrement au-dessus de sa tête, signifiant qu'il pourrait, et réellement, donner un coup de main. .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
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You're heaven to me. Le message était clair pour le moment. Tu aurais pu profiter de l’instant pour m’embrasser, mais au lieu de cela tu avais préféré reculer. Pinçant mes lèvres, un peu insatisfaite par la façon dont la situation avait tourné, j’acceptais en silence que tu souhaitais jouer, mais juste un peu, pas plus. Pas de la façon dont moi je pouvais jouer. Mais ce n’était pas grave. J’étais certes un peu frustrée et il fallait dire que je n’avais vraiment pas l’habitude que les hommes me repoussent. A vrai dire cela avait dû m’arriver seulement quelque fois depuis que j’étais en âge de séduire. Et surtout depuis que j’avais compris que mon enveloppe charnelle, celle de blonde, pas celle de bleue, pouvait plaire à un grand nombre d’homme. Et de femme aussi, même si je ne m’étais jamais aventurée sur ce terrain-là.
Mais je devais l’accepter, je n’allais pas te supplier de m’embrasser ou de me faire l’amour un peu sauvagement dans cette petite cabine de train qui nous menait précisément vers Constantinople. Mordillant ma lèvre pour gérer ma frustration alors que je m’asseyais sur le fauteuil en face de toi. Non sans prendre le soin bien avant de retirer mon manteau, le pliant pour venir le poser à mes côtés, afin de ne pas écraser mon précieux butin.
-Voler leur collier de perles ? Oh j’aurai, pu et elles n’auraient rien vu mais non je me suis dis que même si tu avais un bras un peu particulier ton estomac lui n’allait pas manger les perles, même si elles viennent des huitres.
Je tournais mon visage dans ta direction avec un petit clin d’œil alors qu’à nouveau je sortais de mes poches posant sur la table à mes côtés mon butin assez important. Ce n’était pas encore un vrai repas, mais … Tu souhaitais rester discret et je pouvais le comprendre. Peut-être que ce soir je pourrais commander de quoi manger au room service… Ils avaient l’habitude que je commande des quantités assez importantes de nourriture.
-On ne sait jamais, j’ai du négocier avec un enfant d’une dizaine année qui m’a prise la main dans le sac entrain de me remplir les poches. Mais bon … Avec des sucreries et des pâtisseries … On arrive à tout.
Non ce n’était pas une technique de drague ou je ne savais quoi. C’était juste la vérité. Intérieurement je m’étais en quelque sorte promise d’arrêter de me montrer aguicheuse avec toi car visiblement tu ne souhaitais plus que je me comporte de la sorte. Mais je savais que cela allait être assez difficile. Tu étais un très bel homme.
-Ce n’est rien je te l’ai dit, tout le monde aurait fait la même chose …
Je fis un petit geste du bras en l’air, puis je me repris en faisant une petite moue. Non en fait tout le monde n’aurait pas fait la même chose. La plupart aurait appelé à l’aide et t’aurait fait sortir de leur cabine manu militari. Mais je n’étais pas comme toutes les femmes. Un petit rire franchit la barrière de mes lèvres alors que le train se mit à trembler un court instant, signe qu’il allait redémarrer tranquillement sa route vers les sommets.
-Je crois qu’ils se sont débrouillés sans ton aide … Et remarque. Il ne vaut peut-être mieux pas que tu montres au monde tes super pouvoirs si tu veux rester discret non ?
Un doux sourire s’afficha sur mes lèvres alors que je plongeais mon regard dans tes yeux, me demandant intérieurement la force de ta main. Visiblement ce bras en métal te conférait une force plus importante que le commun des mortels.
-Ce n’est pas un loup par contre … Enfin je ne pense pas. J’aurai plus dit un gros gibier, peut-être comme un cerf ou ce genre. Mais remarque il peut y avoir des loups dans le coin …
Mes yeux s’attardèrent un court instant sur la fenêtre alors que le train se remettait en marche dans un bruit caractéristique. De la fumée commençant à apparaitre à la fenêtre, nous roulions à nouveau vers notre destination. Dommage. J’aurai bien profité de quelques heures de plus avec toi.
-Ton bras … Il est vraiment si puissant que ça ? Enfin … tu n’es pas obligé de me répondre ne t’inquiète pas.
Une petite moue désolée au visage je savais que la curiosité était un vilain défaut, et plus particulièrement un de mes vilains défauts mais c’était plus fort moi. Je mourais d’envie de savoir quelles étaient les particularités de ton bras. Peut-être qu’au fond de moi je souhaitais aussi te montrer mes « pouvoirs » … Mais ce n’était pas au programme.
-C’est juste que je suis très curieuse, je sais que ce n’est pas top comme trait de personnalité …
S’en suivit la journée entière et une partie de la nuit à parler ensemble, de tout et de rien, chacun sur notre fauteuil respectif, ou alternant de temps en temps avec le lit lorsque la position assise était trop longue. Nous avions également, entre deux conversations jouées de longues parties de cartes, en mangeant les cochonneries qui trainaient. Une idée me vint vers minuit, alors que le train était endormi, et je te proposais alors :
-Un raid dans les cuisines pour nous faire correctement à manger, ou voir ce qu’on peut trouver dans le frigo ça te dit James ?
Je m’étais redressée, alors allongée sur le lit à tes côtés à regarder les étoiles par la fenêtre alors que le train avançait lentement mes yeux papillonnant sur toi comme si j’essayais de t’amadouer du mieux que je pouvais.
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ANNÉES 1970 AVEC RAVEN DARKHOLME
Même si tu as un bras un peu particulier avait-elle dit, d’un euphémisme presque délicat qui témoignait d’une volonté de bien faire à son encontre, ou du moins de ne pas énoncer sa différence comme une tare ; cette délicatesse évidente était tout à fait louable mais elle l’avait néanmoins amusé, si bien qu’il n’avait pu s’empêcher de lui lancer une œillade presque contestataire, comme s’il questionnait silencieusement son sens du jugement et de l’objectivité : il n’avait pas un bras un peu particulier, son bras était une étrangeté insoluble pour le commun des mortels, qui pouvait s’apparenter à un progrès scientifique pour certains, et à l’horreur absolue pour d’autres.
« Comment ? Tu es en train de me dire que je suis le premier bras robotique que tu rencontres ? »
Mimant de ne pas la croire par une fallacieuse expression douteuse, James avait fini par lui adresser un sourire complice alors qu’il se tassait confortablement dans son fauteuil ô combien moelleux, sa nuque reposant presque sur la bordure de ce dernier. Ses jambes étant bien trop longues pour qu’ils puissent les allonger, gêné par le fauteuil qui faisait face au sien et qu’il n’osait pas déplacer ; gardant alors ses genoux pliés et ses mains nouées sur son ventre, il avait machinalement suivi la blonde du regard lorsque celle-ci était venue prendre place sur le fauteuil libre, se tenant alors dans une position bien plus élégante que lui… Peut-être était-ce le signe qu’il commençait à prendre ses aises dans cette cabine de train, et il fallait accorder cette tranquillité d’esprit à l’occupante légitime de celle-ci, car son hôte avait su lui offrir un accueil aussi chaleureux qu’apaisant. Il avait eu bien de la chance de tomber sur elle… Qui sait ce qu’il serait advenu de lui, sinon ? Il était préférable de ne pas y penser.
« Je rêve ou tu as acheté le silence d’un enfant ? Je ne savais pas qu’ils étaient si redoutables en affaires… »
Un sourire amusé ayant pris place sur ses lèvres suite à leurs échanges, mais celui-ci devint bien plus tendre lorsqu’elle affirma qu’il n’y avait rien d’héroïque à son attitude, ce qui ne parvenait pas à convaincre son invité. Elle était merveilleuse par sa bonté d’âme et de cœur, et il le savait fort bien : la plupart l’auraient jeté dehors sans ménagement, et il aurait pu le comprendre, mais elle ne l’avait pas fait. Qui d’autre aurait accepter de laisser son lit à un parfait inconnu pour dormir sur une chaise inconfortable ? Qui accepterait de cacher un étranger au bras robotique dans sa cabine ? Il l’avait observée quelques secondes en la caressant presque du regard, sans pourtant prendre la parole à ce sujet. Pas encore. Peut-être plus tard.
Et de toute façon, la conversation dévia bien rapidement sur le moteur du train qui grondait à nouveau, celui-ci ayant été pris de soubresaut avant d’entamer son chemin grinçant sur les rails usés, faisant de nouveau trembloter la petite cabine où ils se trouvaient. Quand bien même il restait méfiant, il était néanmoins rassuré de savoir que le train était reparti, car il était déjà plus difficile d’investir un wagon en mouvement qu’immobile… Peut-être essayait-il de se rassurer pour mieux profiter de l’instant avec Raven, qui était de plus en plus surprenante. Maintenant, elle lui accordait des super-pouvoirs, de la même façon que s’il était un héros… Si elle savait.
Soudainement amer, il avait gardé le silence en baissant les yeux et le menton, observant ses mains blanches, qu’il suspectait d’être couvertes du sang des innocents. Elle cherchait son regard, mais lui préférait l’éviter, comme honteux des crimes dont il ne se souvenait qu’à moitié, mais qui le hantait déjà. S’étant quelque peu perdu dans ses pensées, il avait longuement papillonné des cils lorsqu’elle l’avait questionné sur son bras métallique… Tournant son menton pour lancer un regard neutre à ce dernier, il était finalement revenu auprès de Raven en haussant vaguement ses épaules. N’ayant jamais eu à expliquer la provenance de ce bras avant cet instant, il ne savait pas vraiment par quoi commencer.
« Au contraire, la curiosité n’est pas un défaut à mon sens… Seulement la preuve d’un esprit désireux d’en apprendre plus. Quant à mon bras… Disons qu’il est plus puissant qu’un bras… « normal » ? Je peux soulever des choses plus lourdes, par exemple. »
Ils ne savaient pas vraiment en dire plus, car il n’avait jamais réfléchi à son bras : il y était tellement habitué qu’il oubliait parfois sa différence. Mais la discussion lancée, ils bavardèrent ainsi durant la journée entière, sans réellement voir le temps passer. Ils changèrent parfois de position pour ne pas s’ankyloser d’immobilité, et grignotèrent les mignardises rapportées dans la cabine par la belle blonde, jusqu’à ce que les étoiles argentées remplacent le soleil doré.
Allongés sur le lit l’un à côté de l’autre, se questionnant sur le nom des étoiles qu’ils avaient oublié, Raven et Bucky restèrent encore un long moment à discuter de choses et d’autres, jusqu’à ce que la malicieuse lance une idée tout aussi friponne… Dévaliser les cuisines du train pour manger autre chose que des sucreries, c’était tentant, il fallait l’avouer. Mais s’ils se faisaient prendre… Il ne donnait pas cher de sa présence dans le train. Mais comment résister aux yeux étincelants et à la moue boudeuse de cette divine créature ? Assis sur le lit, James avait levé les yeux au ciel en souriant avec amusement, cédant sans trop de résistance aux supplications muettes de la blonde.
« Soit ! Allons-y… Tu sais où sont les cuisines au moins ? »
Demanda-t-il en se levant du lit bien trop rapidement pour quelqu’un qui hésitait, car son ventre le tiraillait en secret depuis quelques heures maintenant. Son appétit féroce réclamait de la nourriture, et maintenant qu’il s’était embarqué dans cette (potentielle mauvaise) idée, James ne comptait pas renoncer : n’ayant même pas ses chaussures aux pieds, il avait entrouvert la porte pour jeter un regard à gauche et à droite : personne ! C’était le moment ou jamais.
« La voie est libre, vite ! Viens ! » .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
You're heaven to me.Evidement j'avais gravé dans ma mémoire tout ce que tu avais pu me dire concernant ton bras, me demandant bien quel poids tu arriverais à soulever. Mais je n'allais pas non plus te proposer de me soulever pour voir ... Je ne pus toute de même m'empêcher de te donner un petit coup gentillet dans la jambe alors que tu te moquais de moi.
A ma grande surprise ma proposition fut mouche et tu semblais absolument ravie de cette petite escapade ; à vrai dire je pouvais aisément comprendre que tu deviennes fou à force de rester dans un si petit lieu et surtout en ma compagnie. Je savais que je pouvais être assez pénible quand je m’y mettais mais pourtant, avec toi j’avais agi naturellement. Tranquillement, sans me mettre de pression, sans forcément chercher à te plaire ou autre. Tu me l’avais bien fait comprendre. Passant une main dans mes cheveux, replaçant une de mes mèches de cheveux, je me relevais vivement ravie de voir que tu étais partant.
En quelques enjambées j’avais fini par te rejoindre alors que tu étais déjà la tête à moitié sortie de la cabine, et dans un petit rire silencieux je te rejoins avec malice alors que tu indiquais que la voix était libre. Me dépêchant, jetant tout de même un petit regard à droite et à gauche en direction du couloir des wagons, je passais ma langue sur ma lèvre supérieure alors que je prenais ta main, en courant silencieusement, toujours en collant pour plus de discrétion.
Main dans la main je t’entrainais en silence dans les couloirs faiblement éclairé du train endormi en direction des cuisines. Nous avancions, ensemble, rapidement, et surtout en silence. Nous arrêtant de temps à autre, le cœur battant, pensant être surpris mais plusieurs fois, ce ne fut que des fausses alertes.
Une fois arrivés devant les cuisines, après être passés par trois wagons différents sans croiser personne, je poussais la porte et t’entrainait avec moi m’assurant de la refermer soigneusement derrière nous. M’assurant que personne ne se trouvait dans le fameux wagons, je lâchais un petit soupire de soulagement murmurant :
-Nous sommes arrivés !
Un grand sourire franchit la barrière de mes lèvres, alors que je cherchais à allumer un chandelier qui trainait là, surement le vestige d’un diner aux chandelles d’un couple du train. La boite d’allumette dans la main, grattant pour provoquer une flamme j’allumais les quelques chandelles, leur lumière se reflétant dans mes yeux bleus, alors que nous sortions peu à peu de la pénombre.
-Et voilà ! Plus qu’à dévaliser les frigos !
Je levais mon bras posant une main sur mes lèvres, retenant un petit rire alors que de mon autre main, je pris le chandelier me dirigeant en direction des frigos, mon ventre grognant au même moment. Un peu comme s’il avait compris qu’il allait enfin être nourri convenablement. Le rouge me monta un peu aux joues, gênée que tu puisses avoir entendu les bruits de mon ventre, malgré la quantité astronomique et anormale, pour une femme, de gâteaux et sucrerie en tout genre que j’avais mangé tout au long de la journée.
Sans perdre trop de temps j’ouvrais en grand les portes du premier réfrigérateur une délicieuse odeur de fromage s’en échappant. J’étais peut-être un peu trop tentée par le fromage … Mais non, plus bas, sur l’étagère, se trouvait un plat en terre cuite avec des lasagnes. C’était parfait !
-Des lasagnes ça te dit ?
Un large sourire aux lèvres, je sortis le plat pour aller le poser sur le plan de travail à côté de nous, me chargeant d’allumer le four, ce dernier, vu sa taille chaufferait rapidement. Si tu n’aimais pas, j’étais sûre que tu trouverais quelque chose qui te plairait dans un des réfrigérateurs du train, il n’y avait que du choix.
-Je plaide coupable j’ai faim …
Pivotant sur moi-même, je te tirais la langue alors que j’enfournais rapidement le plat dans le four, alors que je prenais bien soin de ne pas mettre de minuterie afin de ne pas être trahis par une quelconque sonnerie de four. Néanmoins, je retournais rapidement à tes côtés pour voir ce que nous pourrions manger en attendant que le plat chauffe. Jetant un coup d’œil au-dessus de ton épaule observant le contenu, je me hissais sur la pointe des pieds, posant mon menton sur ton épaule, derrière toi, faisant une petite moue alors que je voyais un délicieux rôti de bœuf saignant à souhait, froid, n’attendant que nous avec une petite salade de pates dans un très grand saladier à côté.
-Tu vois quelque chose qui te plait ?
Malicieuse, je tendis un bras frôlant ta hanche, attrapant une tranche de gruyère avec le bout des doigts, un peu comme un animal, mais je ne savais pas pourquoi avec toi je m’en moquais. Levant un bras dans la direction de ta bouche je te proposais de la manger en premier, le buste toujours appuyé dans ton dos. Au moins, dans cette position là j’étais loin de tes lèvres, et … Je me sentais un peu maitresse du jeu comme cela. Et au pire si tu ne voulais pas de mon fromage, vilain maitre corbeau, je connaissais une femme renard bleue qui était plus que prête à le manger.
-Goute-moi un peu ça … Il vient de France, c’est une véritable tuerie. Tant pis pour l’haleine.
Malheureusement, je n’arrivais pas à contrôler mon petit rire alors que j’avais comme l’impression de nourrir un bébé. Non pas que je l’ai souvent fait, mais j’avais vu de nombreuses femmes le faire… Car malheureusement c’était souvent l’apanage des femmes de s’occuper des enfants. Mais quel beau bébé ... !
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
« LOST AND INSECURE, YOU FOUND ME, YOU FOUND ME, LYIN' ON THE FLOOR, SURROUNDED, SURROUNDED. WHY'D YOU HAVE TO WAIT ? WHERE WERE YOU? WHERE WERE YOU ? JUST A LITTLE LATE, YOU FOUND ME » THE FRAY
ANNÉES 1970 AVEC RAVEN DARKHOLME
Comme deux enfants rebelles s’échappant illégalement de la chambre où ils avaient été punis, Raven et James sortirent de la cabine en veillant à ne pas être remarqués, de même sorte que s’ils craignaient que leurs parents ne surgissent d’un couloir pour les prendre en flagrant délit ; marchant à pas de loup, ne faisant presque aucun bruit, longeant les murs et sursautant au moindre son derrière eux, ils se cachèrent à de nombreuses reprises tandis qu’ils traversaient les trois wagons les séparant des cuisines, riant de bon coeur lorsqu’ils réalisaient qu’ils s’étaient dissimulés pour rien. Finalement, c’était presque un jeu amusant ! En voyant le sourire jovial de James, et les éclats mutins de ses yeux, Raven pouvait tout à fait constater qu’elle lui offrait une parenthèse joueuse, qui lui avait beaucoup manqué. Tout à coup, il se sentait plus léger, n’étant plus le fugitif coursé par la mort, mais seulement l’homme qu’il aurait dû être, si les choses n’avaient pas tourné ainsi… Si seulement.
Les regrets étant bien loin de son état d’esprit en cet instant, James avait presque voulu applaudir lorsque Raven lui avait annoncé qu’ils étaient parvenus à destination, après le parcours du combat que fut le chemin jusqu’ici.
« Ce n’est pas trop tôt ! Je meurs de faim maintenant. »
Avait-il dit d’une voix enjouée mais basse, ayant toujours peur de se faire surprendre par un contrôleur ou un autre passager. Après tout, ils n’avaient aucune crédibilité pour se faire passer pour des cuisiniers, encore moins avec Raven qui était chaussée de ses simples collants… L’image lui avait arraché un léger rire amusé, qu’il avait rendu silencieux en appliquant son poing fermé contre ses lèvres élevées en un sourire joueur. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la salle des cuisines, guidés par le flambeau que portait la blonde, James referma la porte après son passager, espérant que personne n’ait entendu son grincement sonore. Ce serait tout de même sacrément risible de se faire surprendre si près du bien… Mais pour l’heure, personne ne venait pour les prier de sortir, alors Raven se dirigea sans attendre vers les frigos, dans un cri de guerre qui appelait à les dévaliser. La suivant en riant lentement, James avait glissé sa main dans ses cheveux en prenant garde à ne rien faire tomber sur son chemin, car il était tout de même plus épais que la fluette blondinette à l’appétit vorace.
« On leur laisse quoi ? Du pain dur et de l’eau, c’est ça ? »
Alors que la jeune femme avait le nez dans l’un des frigos, James avait appuyé ses avants-bras sur la table devant lui, attendant simplement qu’elle décide du repas improvisé (et volé) qu’ils allaient dévorer. Des lasagnes, donc ! C’était très bien. Hochant son visage de haut en bas pour lui signifier que son estomac était tout à fait d’accord avec le plat proposé, James s’était redressé en cherchant du regard des assiettes, qu’il ne tarda point à trouver, près de l’évier encore humide. Ils avaient fait la vaisselle depuis peu, donc... Heureusement qu’ils étaient partis sans fermer la porte des cuisines.
« Euh… Non, ça va aller » fit-il en jetant une oeillade intéressée derrière lui, observant rapidement les étagères du frigo avant de reprendre, déjà alléché par l’odeur de lasagne qui se dégageait du four. « Je vais attendre les lasagnes ! »
Tandis qu’il disposait deux assiettes, deux verres et les couverts nécessaires sur le plan de travail, la blonde s’était saisie d’un plateau de fromage dont l’odeur malodorante surpassait sans mal l’odeur des bonnes lasagnes cuisant dans le four. Une grimace passant sur son visage, il avait machinalement repoussé la main de Raven lorsqu’elle lui avait tendu un bout de fromage, car il n’était nullement habitué à manger ces bizarreries françaises, et il n’en avait aucune envie.
« Franchement, ça ne me dit trop rien… »
Ne voulant pas la vexer, car elle lui avait tendu ce morceau de nourriture de bon coeur, James lui avait adressé un sourire maladroit avant d’avancer finalement son menton pour croquer un petit bout du gruyère, le cachant rapidement et l’engloutissant à la vitesse de l’éclair pour ne pas s’étendre sur le gout — plus ou moins infect à ses yeux, de la chose qu’elle semblait aimer. Se retenant de grimacer en lâchant un « beurk » aussi sincère que possible, il avait haussé ses sourcils en lui disant, tel un grand seigneur se sacrifiant pour la veuve et l’orphelin :
« Tu as l’air d’aimer ça, je préfère te le laisser… Je vais attendre mes lasagnes, hein. »
Lançant un léger coup de menton au four qui crépitait, le brun s’était décalé de quelques degrés pour jeter un coup d’oeil à l’intérieur, jugeant qu’il faudrait encore quelques minutes de cuisson. Restant loin de Raven et de son fromage malodorant, James avait appuyé son dos à quelques centimètres du four, s’empressant de sortir le plat de lasagnes de celui-ci lorsqu’il fut enfin réchauffé convenablement. N’ayant pas besoin de s’armer d’un torchon, James avait usé de sa main robotique pour l’extirper du four, le déposant alors au centre de la table sans même songer combien son geste pouvait paraître surprenant.
« À table ! » avait-il lancé d’une voix joyeuse, son estomac se manifestant à son tour par des gargouillements impatients. Les lasagnes n'allaient pas faire long feu... .
CODAGE PAR AMANTIS ET PERSONNALISATION PAR AIWENORE
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
You're heaven to me. Tu mourais de faim. Cela ne m’étonnait pas. Ton ventre comme le mien avait grondé quelques fois alors que nous observions les étoiles, allongés depuis mon lit. Mais à chaque fois nous avions ris, avec légèreté comme si c’était nos corps qui cherchaient à nous tirer de notre contemplation du ciel étoilé. Allongés côté à côté, ma tête dans le creux de ton épaule pour mieux prendre le même angle de vision que toi … Nous aurions pu croire à un jeune couple, mais il n’en était absolument rien. Nous n’étions que deux adultes, un peu moins des inconnus qu’il y a quelques heures, à profiter de la présence l’un de l’autre sans trop d’arrière-pensées, du moins je tentais de ne pas trop en avoir.
De là à leur lisser seulement le pain et l’eau nous en étions loin. Certes nous étions peut-être deux gros mangeurs mais il fallait aussi penser aux autres passagers. D’autant plus que la prochaine grande ville où nous pourrions nous arrêter n’était pas avant plus jours. Le ravitaillement n’était pas prévu de sitôt. Mais pour le moment nous avions faim. Et à juste titre. Ce n’était pas en mangeant des cochonneries sucrées que nous allions nous remplir le ventre.
Cette fois ci une petite moue un peu déçue passa sur mon visage alors que de ton bras surhumain tu avais repoussé ma main avec le bout de fromage. Je tentais tout de même de ne pas trop montrer ma déception me contentant d’hocher positivement la tête reculant mon corps et mon bras avec ce qui visiblement représentait quelque chose de mauvais pour toi. Me décalant pour me placer à tes côtés cherchant du regard quelque chose qui conviendrait à ton palais visiblement si délicat tu en profitas pour venir croquer le bout de gruyère. Mes sourcils se haussèrent et j’observais ton visage se décomposer malgré tous les efforts que tu faisais visiblement. A ton « beurk » mes lèvres s’étirent sur un franc sourire puis suivi de très près par un éclat de rire sincère devant ton attitude de chevalier.
-Mais oui tout de suite ! Fait celui qui se sacrifie. C’est … Il va vraiment falloir que tu fasses un tour en France pour découvrir toutes leurs spécialités l’américain !
Certes de l’avis de certains je n’étais pas très bien placée pour te charrier mais beaucoup avait tendance à l’oublier… Je n’étais pas américaine de naissance, d’adoption peut-être oui, mais j’étais née en Autriche, en plein milieu de la seconde guerre mondiale. Mes parents devant fuir le pays de leurs ancêtres pour échapper à la folie d’un petit homme moustachu qui entrainera des dizaines de milliers d’innocents sacrifiés au nom d’une doctrine sans queue ni tête.
Pendant une seconde à peine une immense tristesse passa sur mon visage, mais je ne voulais pas gâcher ce moment en pensant à mes parents. Non pas que j’étais triste de leurs sorts. A vrai dire ils ne devaient plus être en vie. Et après ce qu’ils m’avaient fait lorsque j’étais enfant, quand ma mutation s’était manifestée … Non. Ils méritaient de mourir. Inconsciemment mon regard se tourna vers le grand four de cuisine, des frissons d’effroi parcourant mon corps. Baissant les yeux vers le sol, je reposais mon regard sur ton dos alors que tu avais mis la table, et que maintenant tu te chargeais de la surveillance de notre précieux plat. J’en profitais pour engloutir le morceau de gruyère que tu avais croqué, le savourant. Tu avais vraiment fait l’enfant, il était tout simplement délicieux.
Au même moment je te surpris entrain de sortir le plat du four sans aucune protection contre la chaleur. Bien sur tu avais utilisé ta main robotique. Ma peine, passagère fut chassée de mon esprit, et un petit sourire malicieux apparu sur mes lèvres alors que je prenais place à la table que tu avais dressée un peu plus tôt.
-Bon appétit ! t’adressais-je dans le français le plus parfait.
Sans aucun commentaire sur ton bras, je saisis les deux fourchettes en tendant une vers toi. Pourquoi nous embêter à manger dans des assiettes alors que nous pouvions tout simplement manger dans le plat ? Cela ne me dérangeait pas du tout pour ma part. Et je n’avais jamais été une grande fan de vaisselle. Coquine, je plongeais ma fourchette à même le plat, et la portant à mes lèvres je soufflais sur les lasagnes, tout juste sorties du four et encore chaude. Estimant la température correcte je tendis la fourchette vers toi pour que tu puisses manger sans te préciser que le fromage sur le dessus des lasagnes devait très certainement être le même, mais cela n’avait pas l’air de te déranger.
Une fois les deux kilos et demi de lasagne engloutis à nous deux, je posais les deux mains sur mon ventre qui était bien gonflé. On aurait pu croire que j’étais enceinte de deux ou trois mois. Je laissais un petit soupire de contentement s’échapper de mes lèvres tournant la tête vers le frigo ayant repéré un gâteau chocolat avec son colis dans un coin sous une cloche.
-Tu as envie d’un dessert ?
La tête légèrement penchée sur le côté, je t’observais un tendre sourire aux lèvres guettant ta réponse même si je me doutais que la réponse était oui, j’aurai peut-être une surprise…
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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