[Civil] Gabriela "Manuela" Álvarez - "You ask me to take a leap of faith, I'm already jump !"

Mon histoire commence comme des millions et des milliards d’autres : par deux personnes qui se sont aimées.
Mais mon père est mort peu de temps après et ma mère … Elle a disparu avant que je ne passe mon deuxième anniversaire. Je n’ai aucun souvenir d’elle, rien à part des photos et des écrits.
Et malgré des recherches et de demandes répétés, je n’ai jamais su ce qu’il s’était réellement passé, car ma tante et mi Abuela ne savent rien elle même. Alors, malgré ce point d’interrogation qui erre parfois dans mon esprit, j’ai vécu une vie que je qualifierais sans rougir de merveilleuse.

C’est ma tante et mi Abuela qui ont prit soin de moi et je vivais avec eux et mes deux cousins qui ont 10 et 12 ans de plus que moi.
Être élévé avec des garçons a été je pense bénéfique, j’ai beaucoup appris à leur côté, notamment à ne pas me laisser faire. A ça, il est pas venu le gars qui me fera taire si je refuse de le faire…
J’ai grandi à leur côté, une enfance plutôt heureuse, emplie de bienveillance, de douceur, d’amour. Si je n’ai jamais connu ma mère, mi Abuela et ma tante m’en ont donné plus qu’il n’en faut dans une vie. Et moi, j’aimais redonner cela aux autres. J’ai toujours été très altruiste, envers tous ceux que je croisais. Abuela n’en pouvait plus de me voir revenir avec des amis, des petits animaux abandonnés ou des oiseaux aux ailes cassées. Ma chambre était un refuge ! J’ai grandi dans le Bronx, au rez de chaussée d’un immeuble et nous avions un parc juste à côté, comme si j’avais droit à un jardin ! Nous n’étions pas riches, ni n’avions du pouvoir mais nous étions heureux et je n’ai jamais manqué de rien.


Pour les études, cela a été plus complexe. J’ai dû travailler dur, prendre en plus un boulot à mi-temps car j’avais un objectif. A force de cuisiner ma tante, j’ai fini par savoir que sa soeur, ma mère avait été infirmière. Et j’aimais cette idée, de lui ressembler un peu. Au début sans son accord, j’ai commencé à suivre des cours de médecine, et jusqu’à ce qu’elle finisse par donner son accord, je finançais seule cela. Lorsqu’elle a vu que cela me tenait vraiment à cœur, et que je ne changerais jamais d’avis, elle finit par m’aider pour que je puisse étudier au mieux. Cependant, je travaillais toujours un peu à côté pour aider à la maison, je vivais là-bas, il était normal que je participe.
Cela ne fut pas un parcours facile mais je réussis à obtenir mon diplôme. J’en ai profité pour enfin prendre mon envol du cocon malgré les réticences de mi Abuela et très vite, je me retrouvais plongée dans les gardes et ce rythme fou qu’était l'hôpital et notamment les urgences ou j’étais souvent de service même si je ne perdais jamais une occasion de passer voir ma famille.
Mais malgré ce rythme de l’enfer, je faisais en sorte d’être toujours présente pour ma famille, et mes amis.  
Notamment, juste avant le Snap, j’ai commencé à voir régulièrement ce pompier qui venait pendant mes services, Samuel pour se faire soigner ou alors emmener un de ses collègues le faire. Nous discutions, nous rigolions entre nous à l'hôpital mais jamais en dehors. Je l’appréciais beaucoup, il était adorable.

Cependant, comme de trop nombreuses personnes, il a disparu, pendant ses années noires.
Pendant ces années-là, malgré la douleur, malgré la peur, je tentais de toujours garder le sourire et de le transmettre aux autres. Dans ma famille, et mes amis, personne ne disparu, et je ne remercierai jamais assez les cieux pour cela. Des connaissances plus éloignées oui mais pas eux. Je ne sais pas comment j’aurais pu … réagir si cela avait été le cas, rien que de savoir ce qu’il s’était passé, j’en avais le cœur brisé même si j’arrivais à le cacher.  

Pendant ces années-là, je n’ai pas lâché mon travail d’infirmière, au contraire, j’ai même redoublé d’effort, j’ai repris les études en parallèle pour devenir interne en médecine. Je voulais toujours plus, toujours apprendre, toujours aidé plus. La connaissance me servait à cela.
Pendant ces années-là, je rencontrais une personne dont en tant que nouvelle interne, je devais prendre soin : Anna. Cette personne, c’était la petite amie de Samuel. C’est par elle que j’eus la confirmation, malgré mes doutes en le ne voyant plus revenir, qu’il avait disparu également. Cette personne… Anna avait un cancer et je devais m’occuper de ses soins. Nous nous voyions souvent, et très vite, je me suis liée à elle, profondément. Je faisais tout mon possible et plus encore pour réussir à la faire sourire, à lui remonter le morale, à faire en sorte qu’elle ne perde jamais espoir ni en sa guérison, ni dans le fait de le revoir …
Anna est devenue mon amie et même lorsque je n’étais pas de garde, je venais tous les jours la voir. Bientôt, on apprit qu’elle n’était plus guérissable mais je faisais encore tout mon possible pour l’aider. Je ne voulais pas qu’elle ait l’impression d’être seule.
Parfois même, je venais prendre mes pauses déjeuners avec elle pour la distraire. Bref… Cela avait pris bien plus d’un côté purement professionnel. Si j’avais pu trouver un moyen de la sauver, je l’aurais fait. N’importe lequel.


5 années ont passé … et un jour, tout revient à la normale. Jamais je n’avais ressenti autant d’amour que ces jours-là et les suivants. Moi-même, j’étais si heureuse de revoir mes connaissances… et je pus revoir Samuel également, aux côtés de Anna. Elle était si heureuse de le revoir, de me le présenter. Et moi d’enfin le revoir aussi. Je crois que je lui ais sauté dans les bras, trop contente de revoir mon camarade d’urgence. Cependant, même si cet élan d’amour et de bonheur submergeait la plupart d’entre nous, Anna n’était pas soignée … et elle nous quittait quelques mois plus tard.
Avant de partir, elle me demanda de veiller sur lui, de ne pas le laisser sombrer et d’être là pour lui comme je l’avais été pour elle.


J’avais … l’habitude dans un sens de la mort, du deuil mais je l’avais peu expérimenté moi même. Et ce fut une épreuve qui me fit encore grandir. Durant cette période, je m’étais beaucoup rapproché de Samuel que je ne voulais pas laisser seul. Nous sommes devenus … comme frères et soeurs. Nous nous soutenions et nous protégions mutuellement. Je l’ai approché même de ma famille, mi Abuela l’adore d’ailleurs …

Il est aussi dans un sens un des grands changements dans ma vie. Peu de temps après la mort d’Anna … J’ai décidé de changer. J’ai commencé à suivre les formations et les entraînements pour rejoindre les rangs des pompiers. Encore une fois, je voulais continuer d’aider mais je voulais être également aux côtés de mes amis, de Samuel surtout.
Cela dura quelques mois mais entre ma forme dont je prends soins et mes connaissances médicales déjà acquises, je réussis à rejoindre les rangs des pompiers, et notamment dans la caserne de Samuel ! Cependant, l'hôpital est encore un lieu commun pour moi parce qu’il m’arrive de faire des rondes là bas.

Et me voilà, el angelito de mi Abuela, continuant à vivre au milieu des grands événements de ce monde, faisant de mon mieux à mon maigre niveau pour aider mon prochain et vivre aussi heureuse qu’on me le permets.

Rapport de Teresa Maria Álvarez, chief d'opération au sein du S.H.I.E.L.D: