"L'amour est l'union de deux faiblesses, mais l'une des deux prend la responsabilité du destin commun." - Jacques de Bourbon Busset
Samedi 13 Avril 2024 - The Excelsior Hotel (Upper West Side)
Voilà que Lynda s’approchait de cet hôtel 3 étoiles dans une tenue des plus élégante afin d’assister à un gala de bienfaisante pour les progrès médicaux, sportifs et éducatifs surtout depuis les années sombres. Elle faisait partie des invités car elle était médecin urgentiste en plus d’être gérante d’un refuge pour anciens combattants. Dans un premier temps, elle n’avait pas très bien compris la raison de son invitation et puis par la suite, elle s’était bien rapidement renseignée et avait compris que c’était surtout pour parler de son métier de médecin et de permettre les dons pour son hôpital. En fait c’était le directeur qui avait appuyée pour son invitation, sous-entendant que l’idée d’avoir une belle femme dans ses rangs l’aiderait surement à obtenir des fonds. Lynda n’était pas très enthousiaste à lidée de prime abord mais Jessy l’avait convaincue en lui disant que cela lui ferait du bien de sortir et de profiter de ce genre de soirée pour se faire quelques connaissances. Sa fille avait également placé dans la conversation que trouver un homme riche ne serait pas de refus, ce qui avait eut le don de faire rire Lynda.
C’est pour cela qu’elle se présentait alors à l’entrée de l’hôtel dans une robe noire, relativement moulante, choisie avec soin par sa fille bien sûr avec un maquillage doux, dans le but de passé une bonne soirée au lieu de toujours penser au travail. Mais dans le fond, elle n’était pas convaincue et pas très à l’aise à l’idée de se confronter à des personnes d’une classe sociale différente de la sienne. Dans le fond, elle était bien plus à l’aise avec des patients qu’avec des potentiels donateurs.
En arrivant, elle fut marquée par la beauté de l’endroit. Un décor rouge et or étincelant, des hôtesses en uniformes et toutes bien maquillée et impeccablement coiffées, une musique d’ambiance classique générée par un orchestre. Ne sachant pas trop où aller dans un premier temps, elle fut aguillée par une des hôtesses qui lui montra la salle de réception spécialement réservée pour l’occasion. Elle n’était pas en retard et pourtant il y avait d’ores et déjà beaucoup de monde. Lynda repéra rapidement le bar pour se faire servir un verre de whisky. Elle ne travaillait pas le lendemain à l’hôpital alors elle pouvait se permettre une certaine dose d’alcool. Alors qu’elle attendait son verre patiemment, elle fut accostée par son directeur qui voulait la présenter à des donateurs, telle une pouliche en vente. Lynda restait polie et souriante mais elle n’aimait pas trop être considérait comme un instrument de négociation. Alors lorsqu’elle reçut son verre, elle s’éclipsa poliment prétextant d’aller dire bonsoir à une connaissance.
La médecin se faufila alors entre les personnes pour finalement se retrouver non loin d’une fenêtre. La vue était fabuleuse. Central Park de nuit et les autres buildings au loin… Rien que pour cette vue elle ne regretterait pas la soirée. Portant le verre à ses lèvres, elle fut également charmée par le goût raffiné de son contenu, fermant les yeux un instant profitant du moment.
Charles Xavier était un homme riche. Très riche. Il avait reçu un héritage conséquent de sa famille, placée dans la haute aristocratie américaine. S'il n'avait jamais beaucoup aimé les valeurs inhérentes à la noblesse moderne, il admettait volontiers que sa fortune était un privilège dont il ne pouvait se passer. Ne serait-ce que parce qu'elle lui servait à entretenir le manoir et accueillir les élèves mutants qui n'avaient pas les moyens de payer leurs frais de scolarité.
Il était donc fondamental de pérenniser cette fortune et cette place au sein de la haute société. Régulièrement, le professeur devait se rendre à des soirées de l'aristocratie new-yorkaise pour entretenir ses relations avec divers hommes influents, des politiciens, des mécènes, des hauts fonctionnaires. Cette dose d'hypocrisie mensuelle était nécessaire pour maintenir son influence et la bonne réputation de son école, et lui permettait par la même occasion de financer quelques beaux projets.
En cette douce soirée de printemps, Charles, vêtu d'un costume de soirée bleu-roi aussi coûteux qu'élégant, jouait parfaitement son rôle, serrant des mains, distribuant des sourires aimables, discutant éducation, science ou politique, s'adaptant à chacun de ses interlocuteurs. Il fut rapidement abordé par Darren Wilson, le directeur d'un hôpital dans le Bronx. Les deux hommes se connaissaient, à force de fréquenter les mêmes soirées de bienfaisance. Charles tenait Wilson pour un homme intègre mais un peu trop businessman pour gérer un établissement de santé.
« Professeur Xavier ! Quel plaisir de vous revoir ! La soirée est à votre goût ? Oh mais il faut ab-so-lu-ment que je vous présente l'une de mes collaboratrices ! Une femme charmante, et médecin fort talenteuse ! Où est-elle passée... ah ! »
Charles n'avait pas même eu l'occasion de lui adresser un mot que Wilson partait déjà vers l'autre bout de la salle. Il le suivit avec un sourire amusé. L'enthousiasme feint du bonhomme avait quelque chose de distrayant. Ils se retrouvèrent près d'une fenêtre, devant une femme en robe noire qui leur tournait le dos. Mais lorsqu'elle se retourna pour répondre à l'injonction de son patron, Charles perdit instantanément son sourire. Il fronça les sourcils et cligna compulsivement des paupières tandis que ses lèvres articulèrent le mot "Lynda" sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche.
« Professeur, je vous présente Lynda Mac Taggert, ma chère Lynda, voici le professeur Charles Xavier ! »
Heureusement, le télépathe était habitué à gérer et contrôler ses émotions depuis des années. Son trouble ne s'afficha qu'un bref instant, et si Lynda l'avait peut-être perçu, il n'en était rien de Wilson, trop occupé à faire les présentations. Lorsque ce dernier se retourna vers lui, Charles portait de nouveau le masque du parfait gentleman. Il lui adressa un léger sourire et répondit poliment :
« Nous nous connaissons. »
Si d'apparence il était parfaitement calme, intérieurement son cœur battait à tout rompre, et il se sentait incapable de regarder Lynda dans les yeux, de peur de ce qu'il pourrait y déceler. Il redoutait le moment où Wilson allait partir, et en même temps il espérait qu'il les laisserait tous les deux. Ce qu'il fit rapidement, en apercevant plus loin une autre sommité à aller enquiquiner. Charles le suivit des yeux, peut-être un peu trop longtemps, comme s'il retardait le moment où il devrait réellement se confronter à Lynda. Il finit néanmoins par relever les yeux vers elle, avec un air contrit.
« Tu es ravissante. »
Le compliment était facile, néanmoins il n'avait rien d'une flatterie. En réalité, au vu du ton employé, il aurait tout aussi bien pu vouloir dire "Je suis désolé".
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"L'amour est l'union de deux faiblesses, mais l'une des deux prend la responsabilité du destin commun." - Jacques de Bourbon Busset
Si la soirée s’annonçait longue et ennuyeuse, elle avait le mérite de se passer dans un endroit d’une grande beauté et avec une très belle cave si Lynda tenait compte du contenu de son verre. Alors qu’elle replongea son regard sur la vue de la fenêtre, elle sentit que sa petite bulle prenait fin en entendant l’appel de son patron dans son dos. La médecin se retourna avec le sourire sachant qu’elle allait être présentée à un autre convive de la soirée.
Pourtant en se tournant, Lynda croisa aussitôt le regard de la personne en question. Une personne dont elle n’avait pas croisé le regard depuis près de deux mois. Une personne qu’elle redoutait de recroiser autant qu’elle avait envie de revoir. Le Professeur Charles Xavier. Lynda fut aussitôt happée par son regard bleuté alors qu’il semblait tout aussi surpris qu’elle. Son sourire se transforma en surprise alors que lui perdait le sien. Lynda ne savait pas vraiment où se mettre mais ce n’était pas à elle de parler puisque les présentations étaient faites par son patron. Mais elle voulait le prévenir qu’ils se connaissaient déjà. Alors qu’elle ouvrit la bouche pour parler, interrompant son regard sur Charles, c’est ce dernier qui prit la parole en premier en disant exactement ce qu’elle allait dire.
Wilson regarda aussitôt Lynda qui confirma d’un signe de tête en souriant faiblement. Elle n’avait pas le cœur à sourire avec franchise car elle se sentait plus que perdue. Ses yeux restèrent un instant sur son patron avant de divaguer dans l’assemblée, mais bizarrement elle ne voulait plus le poser sur Charles. Elle sentait le regard de son patron sur sa personne, il devait se poser un million de questions mais il ne dit rien. A la place il les quitta en prétextant qu’il avait quelqu’un d’autre à saluer avant de glisser un mot à l’oreille de Lynda, lui demandant de discutait un peu avec le professeur car c’était quelqu’un d’important. Lynda leva les yeux au ciel alors qu’elle regarda son patron qui partit à une telle allure qu’elle eut l’impression qu’il fuyait loin du malaise qu’il régnait entre le professeur et la médecin.
Finalement Lynda le perdit du regard et ses yeux prirent la direction de la fenêtre. Peut-être envisageait-elle de fuir par celle-ci mais en même temps, elle avait beaucoup à dire à Charles. Prenant son courage à deux mains, elle prit une belle gorgée de son whisky, terminant son verre en détourna le regard pour oser affronter celui de Charles. Mais son regard fut tellement triste que le cœur de la jeune femme rata un battement, comme s’il s’était stoppé sur place. Lynda déglutit avec difficulté. Les mots lui manquaient et finalement elle était bien incapable de faire une véritable phrase, tant elle était envoutée par ce regard bleuté, ce regard magnétique qui avait le don de lui faire tous ses mots et ses maux. Ses doigts jouaient avec le verre dorénavant désespérément vide. Et les mots de Charles brisèrent ce silence qui finalement n’avait pas duré si longtemps.
Une bulle se forma autour d’eux et Lynda n’entendait plus rien. Elle n’était plus là. Il n’y avait qu’elle et Charles dans cette bulle. Ses mots avaient un sens mais sa voix signifiait tout autre chose… comme des excuses. Tout cela ajouté à ce regard…. Ce regard…. Ces yeux emplis de détresse qu’elle avait croisée le soir du 17 Février, dans la tente du SHIELD, peu de temps après l’assaut. Alors que tous étaient ravis de ce dénouement heureux pour les victimes du chasseur de têtes, Lynda ne sentait pas dans le même enthousiasme que l’assemblée. Elle se sentait trahie, mal d’avoir été trompée par un homme qu’elle portait en si haute estime. Il avait agi contre son gré et même s’il semblait avoir agi dans son intérêt, Lynda n’avait pas vu les choses sous cet angle. Le reste de la soirée, elle était calme et silencieuse sauf avec Charlie qu’elle avait serré fort dans ses bras. Puis elle avait salué les agents du SHIELD et Erik et était partie sans un mot pour Charles, juste un regard qui laissait entendre qu’elle ne voulait pas lui parler tout de suite. Et puis les heures se sont transformées en jours, les jours en semaines et finalement les semaines en mois sans que Lynda n’est de nouvelles de Charles. En tant que femme indépendant et sereine, elle avait estimé qu’elle n’avait pas à faire le premier pas evers lui et que c’était à lui de reprendre le contact. Mais rien. Pas un sms, pas un appel, pas une visite, une carte, un mot, une pensée. Rien… Le vide… L’attente. Finalement Lynda avait pris son courage en main, ravalé sa fierté et elle s’était pointée au manoir un soir mais n’était pas tombée sur Charles mais sur une femme qu’elle supposée être sa femme. Arrêtant Lynda dans le moindre élan de reprise de contact avec le professeur. Lynda était d’ores et déjà une femme très occupée et finalement elle n’avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Elle avait un service à faire tourner, un refuge à gérer, une famille à protéger… si le destin avait décidé qu’elle n’aurait pas le temps d’être heureuse en tant que femme et bien soit. Après quelques heures de larmes au fond de son lit ce soir-là en rentrant chez elle. Lynda avait repris sa vie songeant par moment aux moments éphémères passés avec Charles.
Et il était là à présent, devant elle dans un costume des plus élégants attendant depuis maintenant presqu’une minute une réponse à ses premiers mots. Lynda pressa ses doigts contre son verre en répondant avec un mélange de tristesse et de sincérité véritable :
« Je peux te retourner le compliment. Je… je n’aurais pas cru que tu viendrais dans ce genre de soirée… »
La voix de Lynda fut plus froide qu’elle l’aurait voulu. Mais le regard qu’elle posait sur lui était empli de tendresse et de douceur. La médecin se reprit aussitôt voulant être plus délicate :
« Enfin je veux dire… non pas que je ne sois pas contente de te revoir… en fait je ne sais pas si je dois être heureuse de te revoir ou contrariée… »
Elle était perdue tout simplement. Partagée entre les actes de Charles et l’euphorie de sa présence auprès d’elle. Puis finalement elle se souvint qu’il n’était pas disponible et que finalement il ne se passerait rien entre eux. Elle devait se rendre à l’évidence… En retirant cela de l’équation, Lynda comprit qu’il n’y avait plus la rancœur et la mélancolie. Alors elle releva un énième fois les yeux sur Charles avec une pointe d’amertume en plus :
« Je pense que j’ai besoin d’un verre… »
Ne laissant pas un instant à Charles de répondre, elle se dirigea vers le bar pour demander un autre verre de Whisky. Lynda songea alors un instant à un moment quand elle avait passé avec Charles lorsqu’il lui avait fait découvrir le Cerebro. Cette sensation de proximité avec lui. Elle ne l’avait tout de même pas inventé. Et elle eut une illumination. Le regard de Charles sur elle n’était pas une simple sensation, c’était la réalité… bien avant les évènements du soir-même. Lynda reprit alors le barman pour avoir un second verre…
Quelques instants plus tard, Lynda proposa un verre devant les yeux de Charles. Sans un mot, elle désigna un endroit à l’écart des autres. Lynda l’avait enfin comprit maintenant, ils avaient beaucoup à se dire… Et si cette soirée n’était pas le moment, alors il n’y en aurait jamais. S’asseyant sur la banquette, elle se retrouva à la hauteur de Charles… Plongeant à nouveau, encore et toujours son regard dans celui de Charles.
Il n'était parvenu à articuler que trois mots. Trois ridicules petits mots, d'une banalité affligeante, même si au fond ils voulaient dire bien plus. Il aurait voulu lui dire tellement plus. Mais les mots et les idées se bousculaient dans son esprit, habituellement si bien ordonné. Face à cette femme, il perdait tous ses moyens. Et s'il voulait toujours faire croire à tout le monde qu'il contrôlait tout et que tout allait bien, il devait se rendre à l'évidence qu'en cet instant, c'était loin d'être le cas.
Il parvint cependant à maintenir son regard sur elle. C'était douloureux. Il voyait passer tant de choses dans ces yeux clairs, tant d'émotions contraires, qui lui renvoyaient son propre chaos affectif. Une minute s'écoula avant qu'elle ne rompe le silence, une minute qui lui sembla durer une heure. Il se focalisa plus sur le ton employé que sur les mots. Une expression froide, mêlant étrangement tristesse et tendresse. Elle ne l'aidait pas à se sentir moins perdu, elle l'était tout autant que lui.
Il ne répondit pas. Il aurait pu dire qu'il était un habitué de ce genre de soirées, échanger avec elle des banalités. Mais il n'en avait ni la force ni l'envie. Leur conversation ne pouvait pas être aussi futile. Pas après ce qu'ils avaient vécu ensemble. Pas après deux mois de silence.
Elle employa une double négation. Il s'efforça de ne pas trop songer à cette nuance qui indiquait à la fois un manque de clarté et une atténuation de son affirmation selon laquelle elle était en fin de compte heureuse de le revoir. Il avait pourtant du mal à s'en réjouir pleinement.
Puis elle le laissa là, arguant qu'elle avait besoin d'un verre. Faisant pivoter son fauteuil, il la suivit du regard. Devait-il la suivre ? Elle avait besoin d'espace, d'un peu de temps pour se remettre de ses retrouvailles imprévues. Il repensa aux conseils de Wanda. Il aurait dû la contacter pour s'expliquer. Mais le temps avait passé, il s'était trouvé des excuses, d'autres priorités. Était-il trop tard à présent ? Il ne détachait pas son regard d'elle. Le monde autour d'eux avait disparu. Les voix des convives n'étaient plus qu'un infime bruit de fond, presque imperceptible.
Il brûlait d'envie de la rejoindre. Mais il songea au regard qu'elle lui avait lancé après l'assaut du bunker. Ce regard qui n'avait cessé de hanter ses pensées et ses songes depuis lors. En ne voulant que son bien, il lui avait fait beaucoup de mal. Il l'avait profondément déçue. Il avait laissé ses sentiments prendre le pas sur sa raison, et s'il ne regrettait pas de l'avoir sauvée, il ne pouvait pas être fier de son acte si intrusif. Il avait conscience qu'il possédait un pouvoir immense, qui pouvait être extrêmement dangereux s'il l'utilisait à outrance. Il ne voulait pas entrer dans ce genre de dérives. Il ne devait pas décider à la place des autres.
Il éprouva un intense soulagement lorsqu'elle revint vers lui et lui tendit un verre en silence. Elle l'entraîna à l'écart des autres, loin de ce monde qui pour l'heure n'existait plus pour eux. Il n'y avait plus qu'elle et lui. Elle acceptait de lui parler. Ou du moins, elle acceptait de l'entendre. Restait à déterminer ce qu'il allait lui dire. Il avait pourtant imaginé cette conversation des dizaines de fois. Tout ce qu'il savait pour le moment, c'était qu'il devait se montrer honnête avec elle, même si cela risquait d'être douloureux.
« Je pense que je te dois une parfaite transparence... »
Il sentit une boule se former dans sa gorge. Le grand professeur, titulaire de trois doctorats, grand amateur de beaux discours et de fine rhétorique, n'avait aucune idée de comment présenter les choses. L'évidence lui apparut alors : il ne devait pas lui parler avec son esprit, mais avec son cœur. Plongeant son regard dans le sien, il ouvrit la bouche et se mit alors à parler, sans réfléchir.
« Je ne pouvais pas te perdre. C'était au-dessus de mes forces. Avec toi, je… je ressens des choses que je n'avais pas éprouvées depuis des années. Des choses insensées, incontrôlables. Je... »
Il tenta d'ignorer le frisson qui parcourait son corps. Il tenta de ne pas tenir compte des larmes qui lui montaient aux yeux. Pourquoi cela devait-il être aussi dur ?
« J'ai placé des barrières autour de moi… J'estimais être investi d'une sorte de mission, j'estimais que ce don incroyable qui m'avait été offert devait servir à une cause bien plus grande et plus noble que moi. J'ai pris il y a longtemps cette décision de faire toujours passer les autres avant moi. De ne jamais laisser mes émotions contrôler ma vie. Même si cela implique… des sacrifices. »
Il songea irrémédiablement à Moira, à ce baiser échangé devant le Manoir, alors qu'il prenait la terrible décision de l'écarter de sa vie, pour le bien de ses protégés. Il songea aux terribles regrets que cette décision avait engendrés. Il songea également qu'il ne voulait pas revivre ça. Il n'avait pas voulu se l'avouer jusqu'alors. En regardant Lynda, en acceptant enfin d'écouter son cœur, cela devint une évidence. Il poussa un profond soupir et laissa une première larme couler, tandis qu'il se confiait à Lynda avec plus de sincérité qu'il n'en avait jamais offert à qui que ce soit.
« J'ai peur. Je suis terrifié à l'idée de me laisser aller à éprouver de l'amour pour toi. Mais je suis encore plus terrifié à l'idée de ne pas pouvoir partager ce bonheur avec toi. »
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"L'amour est l'union de deux faiblesses, mais l'une des deux prend la responsabilité du destin commun." - Jacques de Bourbon Busset
La médecin, gérante d’un refuge et mère de famille n’était plus que l’ombre d’elle-même lorsqu’elle s’assit devant l’homme qui lui faisait bien plus d’effet qu’elle n’aurait pu se l’avouer. Elle était alors redevenue une simple femme qui se trouvait devant un homme attendant avec impatience de pouvoir avoir enfin des explications sur les faits de cette fameuse soirée de février ou tout à changer entre eux. Eux … Deux êtres qu’elle pensait avoir été destinés à se rencontrés, deux êtres ayant les mêmes envies, les mêmes idéaux, les mêmes passions mais finalement deux êtres qui n’avaient pas pris suffisamment le temps de se découvrir et de savoir concrètement qui était l’autre.
Plongeant alors son regard encore et encore dans les yeux bleus de Charles, Lynda se laissa porter par la conversation car même s’ils avaient beaucoup à se dire, pour la jeune femme ce n’était pas forcément à elle de prendre la parole. Et Charles semblait également en accord avec cela puis qu’il ouvrit les hostilités, rompant le silence qui s’étaient installés entre eux, bien loin du tumulte de la soirée qui se déroulait à quelques mètres d’eux. Aux yeux de Lynda, Charles semblait être un homme sûr de lui et dans une constante maitrise de soi et pourtant dès qu’elle s’était assise, elle avait bien remarqué qu’il semblait littéralement perdre ses moyens face à elle. Lynda se demanda un instant même s’il n’avait pas peur d’elle… Pas de sa personne mais plutôt de ses réactions éventuelles. Alors lorsqu’il songea à haute voix qu’il devait une totale transparence à Lynda, cette dernière acquiesça d’un signe de tête sans ajouter quoi que ce soit. En effet, la vérité et l’honnêteté seraient bien plus appréciées par la médecin que la tromperie et le mensonge, même pour la protéger. Et Lynda estimais qu’elle avait un droit légitime d’avoir enfin des explications sur les agissements de Charles à son égard.
Après avoir posé son verre sur la petite table à côté de la banquette, Lynda se concentra sur l’homme en face d’elle, ses mains sagement croisées posées sur sa robe, prête à l’écouter avec attention et bienveillance malgré la rancœur qu’elle pouvait encore ressentir sur ses actes. En aucun cas, elle n’avait de la haine envers Charles. Elle savait que c’était un homme bon, gentil et dévoué mais elle était particulièrement déçue de la façon dont il avait agi contre son gré et contre sa vocation de médecin ce soir-là. Dès les premiers mots, sa stupéfaction pouvait se lire sur son visage. Lynda écarquilla les yeux comprenant alors que Charles avait agi – certes égoïstement – parce qu’il ne voulait pas qu’il arrive quelque chose à Lynda. Il voulait la protéger pour la seule et unique raison qu’il ne voulait pas la perdre. La suite ajouta de l’incompréhension à la gérante du refuge. Il ressentait pour elle des sentiments non éprouvés depuis des années. Lynda était sous le choc. Songeant aussitôt à la fameuse Madame Xavier, elle ne comprenait plus rien mais entendait chacun des mots de Charles, ressentant un mélange de tellement d’émotions qu’elle se sentait à la fois perdue et enfin réveillée par une flamme qu’elle pensait éteinte. Mais une question repassait en boucle dans son esprit alors qu’elle buvait chacun de ses mots. Comment pouvait-il parler ainsi alors qu’il avait déjà quelqu’un dans sa vie ?
Lynda ne le quittait plus des yeux, détaillant chaque geste de sa part, chaque regard sur elle et chaque mot prononcés. Elle ne voulait manquer aucun détail lui permettant de mieux le suivre et mieux le comprendre. C’est ainsi qu’elle remarqua les yeux de plus en plus brillants du professeur. Il exprimait tellement d’émotions à travers son regard que Lynda fut submergée à son tour. Une boule se forma alors dans sa gorge. Elle voulait déglutir mais cela devenait difficile tant l’émotion était en train de la gagner. A cet instant précis, il n’y avait plus de réception, plus de magnifique hôtel, il n’y avait pas une centaine de personnes qui se trouvaient à quelques mètres d’eux. Non il n’y avait que Charles et Lynda, il n’y avait que Charles se confiant à Lynda et ouvrant son cœur et son âme afin qu’elle puisse enfin le comprendre et lire en lui en toute authenticité et transparence.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine en écoutant Charles se confier sur ses actions et ses choix passé qui l’ont fait inexorablement passé à côté de sa vie d’homme. Lynda voulait être encore plus présente pour cet homme qui avait tant donné sans profiter de sa vie personnelle. Il était entièrement dévoué aux autres mais à trop vouloir le bien des autres, il s’était oublié au passage, se privant d’un bonheur pourtant légitime.
Voyant une larme couler sur la joue de Charles, Lynda arrêta de respirer alors qu’une larme coulait également sur sa joue… Il avait peur, pire que cela, il était tétanisé par ses sentiments. Et sa déclaration n’en fut que plus belle et plus sincère. Lynda le voyait en lui. Elle le lisait dans les yeux bleus brillants d’émotions qui se tenaient devant elle. Il avait eu peur pour elle ce soir-là et peur de la perdre alors qu’ils se découvraient à peine. Avec le recul Lynda aussi avait eu peur en partant avec les agents du SHIELD ce soir-là. Peur de ne pas revenir pour Charles mais elle était tellement prise dans l’émotion de vouloir venir en aide aux autres que comme Charles sans doute, elle avait tout enfoui pour penser aux autres et non à elle. A son tour juste avant la mission, elle avait sacrifié sa vie personnelle et son ressenti intérieur pour le bien du plus grand nombre. C’était quelque chose qu’elle faisait continuellement tout comme Charles. Pas à la même échelle certes, mais elle le faisait tout autant que lui.
La main de Lynda, alors encore posée sur sa robe, glissa doucement pour arriver sur le genou de Charles puis dans sa main. Elle avait un besoin viscérale de le sentir près d’elle. Comme si toutes les rancœurs s’étaient envolées pour laisser la place à l’honnêteté de son âme. Son regard fondit dans celui du professeur alors qu’elle réalisait tout ce qu’il venait de lui avouer. Un fin sourire se forma sur ses lèvres prouvant alors toute la douceur donc Lynda pouvait faire preuve envers les autres. La médecin choisit alors de suivre son instinct et parla avec douceur et délicatesse à cet homme qui venait de se livrer corps et âme à elle :
« Les sentiments que l’on éprouvent nous prouvent que nous sommes vivants et que malgré tout ce qui peut arriver dans ce monde, nous restons des êtres humains. Tu n’es pas le seul à être terrifié de tout cela. Je suis apeurée à l’idée d’ouvrir mon cœur à quelqu’un qui aurait alors toutes les cartes pour me détruire. Et tu m’as fait rompre mon serment de médecin alors c’est pour ces raisons que je ne t’ai pas recontacté aussitôt… »
Lynda se souvint alors de sa rencontre avec Madame Xavier, la dame du Professeur. Elle se redressa doucement et reprit ses distances avec Charles, non pas par envie, parce que si elle s’écoutait, elle l’aurait embrassé sur le champ, mais par respect pour cette femme qui doit attendre sagement au manoir que son époux lui revienne.
« En fait, je suis venue au manoir il y a environ un mois. Je voulais te parler, te voir. Je voulais comprendre et avoir une chance que l’on puisse enfin avoir la conversation que l’on mérités tous les deux. Et je … Je suis tombée sur une femme qui s’est présentée comme étant Madame Xavier… Je …. Je dois t’avouer que j’ai rapidement compris qu’il s’agissait de ta femme et j’ai compris que tu avais agis par volonté de me protéger. Mais je ne pensais pas que tu puisses ressentir tout cela à mon égard. Je suis repartie du manoir ce soir-là en songeant que tu n’étais pas un homme accessible pour moi. »
Lynda rompit alors le contact visuel avec Charles pour regarder dans le vide alors qu’une autre larme coulait sur sa joue. Cette fois-ci de tristesse, car elle avouait enfin que Charles lui plaisait mais que ce n’était tout simplement pas possible.
« Je ne veux pas être source de malheur ou de discorde dans ta vie personnelle Charles. J’ai ressenti pour toi également des choses que je n’avais pas éprouvées depuis bien longtemps et cela m’a fait mal de… de savoir que tu étais marié tout simplement. »
Lorsque Charles confessa qu'il avait eu peur de perdre Lynda et qu'il évoqua ses sentiments pour elle, son esprit analytique, qui était toujours présent dans un coin de sa tête bien qu'il s'exprimât avec son cœur, s'étonna de constater que Lynda réagissait par la stupéfaction. Son aveu était-il si surprenant ? Il lui avait pourtant bien semblé percevoir une connexion évidente entre eux, un rapprochement mutuel et naturel. N'étaient-ils pas passés à deux doigts de s'embrasser dans la salle du Cerebro ? L'avait-il seulement imaginé, son analyse se retrouvant biaisée par ses espoirs profonds ?
A son tour, elle versa une larme. Bien que l'empathie ne fasse pas partie de ses pouvoirs, elle était dotée d'une grande compassion. Elle partageait son bouleversement affectif. Charles se retrouvait tant en elle… En cet instant, il la trouvait si belle… Elle lui renvoyait pourtant tout un fouillis d'émotions diverses et contradictoires, qu'il était actuellement incapable de décrypter, au vu de son propre état émotionnel. Elle lui prit la main. Il sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle lui sourit. Il se perdit dans son sourire.
Le plus dur était passé. Il lui avait tout avoué. Il avait enfin mis des mots sur ce qu'il se refusait d'admettre depuis des semaines, bien qu'il en ait conscience au fond de lui. Il l'aimait. Et même si elle semblait confuse, en proie au doute - possiblement pour des raisons similaires aux siennes - il était convaincu qu'elle éprouvait elle aussi des sentiments pour lui. Elle le lui confirma, bien qu'elle ne se montrât pas aussi directe que lui. Il se sentit alors prêt à laisser de côté pour un temps le professeur sage et réfléchi pour s'abandonner à elle. Ils étaient si proches l'un de l'autre, émotionnellement et physiquement… Ils n'étaient qu'à un baiser d'une explosion de bonheur…
Mais elle se redressa. Mais elle évoqua de nouveau l'erreur de Charles. Mais elle brisa leur proximité.
Charles resta pantois, pétrifié, sidéré. Il sentit un frisson très désagréable parcourir tout son corps, comme s'il était soudainement pris dans un étau de glace. Pourquoi ? Pourquoi réagissait-elle ainsi ? D'après tout ce qu'il avait perçu d'elle, il était inconcevable qu'elle ne le comprenne pas. Il était impensable que… que tout cela se termine là, si abruptement… Cela n'avait aucun sens.
La suite en eut encore moins. Il l'écouta, complètement abasourdi, lui parler de sa femme, qu'elle avait rencontrée au Manoir un mois plus tôt. Que… Quoi ? … C'était parfaitement incompréhensible. Charles resta bouche bée quelques instants, clignant compulsivement des paupières, ressassant dans son esprit les phrases de Lynda pour essayer de leur trouver un sens. Lorsqu'elle conclut son récit en avouant combien il lui avait été douloureux d'apprendre qu'il était marié, il répondit sur un ton hébété :
« Mais je ne le suis pas… »
Il fallait qu'il réfléchisse. Il fallait qu'il comprenne. Par un grand effort de volonté, il reprit ses esprits et tâcha de trouver une explication logique et cohérente. Comment avait-il pu ne pas se rendre compte que Lynda était venue chez lui ? Ce devait être durant son voyage. Premier point éclairci. Mais à qui avait-elle parlé ? Qui était cette mystérieuse femme qui s'était présentée à elle comme "madame Xavier" ?
Un doute atroce commença à perler dans son esprit. Une hypothèse horrible, qu'il s'en voulait de formuler, même intérieurement. Non… Elle n'aurait pas fait ça… Et pourtant, qui d'autre ? Mais pourquoi ? Il devait en avoir le cœur net. Portant son index et son majeur à sa tempe, mimant un geste qu'il avait déjà montré à Lynda lorsqu'il avait usé de ses pouvoirs télépathiques au refuge, il osa lui demander de pénétrer son esprit.
« Est-ce que tu accepterais… Je voudrais simplement… vérifier une hypothèse, je voudrais voir qui était cette femme. »
Il redoutait qu'elle refuse, ou pire, qu'elle se braque. Mais elle acquiesça silencieusement, l'autorisant à accéder à ses souvenirs. Une silhouette malheureusement bien connue se dessina alors, à l'entrée du petit salon du Manoir, se présentant tout naturellement comme était "Mme Xavier." Charles rompit la connexion. Il n'avait pas besoin d'en voir plus. Ses doutes étaient confirmés. Il se sentit envahi par deux sentiments discordants, d'un côté un profond soulagement d'avoir la possibilité d'expliquer la situation à Lynda, et de l'autre une colère montante envers sa petite sœur. Il allait falloir qu'il ait une sérieuse conversation avec elle. Mais pour l'heure il devait se focaliser sur Lynda.
« C'est ma sœur. »
Il laissa échapper un bref rire nerveux, haussa les épaules et écarta les bras, les paumes de ses mains tournées vers le ciel, en signe d'incompréhension. Il n'avait pourtant aucune envie de rire. Si c'était une plaisanterie, il ne la trouvait pas drôle. Si ça ne l'était pas, il allait avoir besoin d'explications.
« Je ne saisis pas pourquoi elle s'est présentée ainsi, elle n'a jamais porté mon nom... »
Il s'occuperait de Raven plus tard. En cet instant, elle ne comptait pas. Elle ne devait pas compter. Elle avait causé suffisamment de dégâts. A son tour, il se pencha vers Lynda et lui prit délicatement la main. Il fallait qu'il la rassure immédiatement, qu'il dissipe complètement cet affreux malentendu qui aurait pu tout gâcher.
« Je ne suis pas marié. Je n'ai pas connu de femme depuis… des années. »
Il avait failli dire "depuis Moïra", mais comme elle était sa tante, la révélation aurait pu être gênante. Et puis, ce n'était pas ce qui importait, au fond. Il plongea son regard dans celui de Lynda et conclut avec beaucoup de douceur et de tendresse :
« Lynda… Il n'y a personne d'autre. Il n'y a que toi. »
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"L'amour est l'union de deux faiblesses, mais l'une des deux prend la responsabilité du destin commun." - Jacques de Bourbon Busset
Se confier n’était pas évident pour Lynda mais pourtant se confier à Charles fut plus facile qu’elle ne l’aurait cru. La complicité qu’ils avaient tous les deux l’aidé surement à se sentir plus à l’aise et plus en proie à laisser parler son cœur tout comme Charles l’avait fait quelques instants plus tôt. Si Lynda avait eu tendance à se rapprocher de Charles naturellement avant de se raviser aussitôt en songeant à la fameuse Mme Xavier. Reprenant ses distances, elle sentit l’air froid qui se réinstallait doucement entre eux. Elle qui était si proche de lui l’instant d’avant, c’était presque une torture de s’éloigner de lui. Mais c’était par courtoisie et par respect qu’elle agissait ainsi.
Les mots suivants sortirent et les explications de cette fameuse soirée où Lynda avait pris conscience que Charles n’était pas disponible furent dévoilées. Lynda se sentait libérée d’un poids de pouvoir avouer ce qu’elle ressentait pour lui tout en ajoutant qu’elle avait très bien compris qu’elle n’avait pas sa place à ses côtés.
Mais le poids libéré redevint aussi lourd qu’avant lorsque Charles s’exclama qu’il n’était pas marié. Lynda releva aussitôt les yeux vers lui, ne semblant pas comprendre sa réflexion. Comment ça il n’était pas marié ? C’était impossible. Lynda se repassa en boucle la soirée dans son esprit et elle réalisa une chose. La femme s’était présentée comme Mme Xavier sans dire précisément qu’elle était ou non sa femme. Lynda avait fait un amalgame. Non, comment elle avait pu ? La façon de cette femme de parler de Charles, c’était évident qu’elle tenait à lui. C’était évident qu’ils avaient un lien fort. Les pensées de la mutante se bousculaient dans sa tête et Lynda qui fixait toujours Charles constata qu’il était dans le même état qu’elle. Il devait se poser un milliard de questions.
Doucement elle le vit poser ses doigts sur sa tempe avant de demander à Lynda s’il pouvait faire de même pour vérifier la fameuse identité de Mme Xavier. Lynda hocha simplement la tête sans quitter une seule seconde Charles des yeux. Elle le plongea dans son regard alors que lui plongeait dans son esprit. Lynda se remémora alors la soirée, la scène des présentations et les instants passés en compagnie de cette femme que Lynda avait trouvé très belle au passage.
Le retour ne Charles ne se fit pas attendre. C’était sa sœur. Lynda resta scotchée de surprise. Sa sœur ? La métamorphe à la peau bleue ? Lynda ne comprenait plus rien et les signes de Charles n’étaient pas plus clairs. Il ne comprenait pas non plus. Le fait d’avoir utilisé ses pouvoirs, ils s’étaient naturellement rapprochés l’un de l’autre. L’air froid entre eux était à nouveau en train de se dissiper pour laisser revenir la confiance et l’attraction mutuelle. Voir le sourire sur le visage de Charles rassura Lynda qui sourit à son tour. Au fond d’elle, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait agi pour elle, dans son intérêt à elle et cela même en connaissant le risque qu’elle lui en veuille. Comment en vouloir à un homme qui veut vous protéger ? Comment en vouloir à un homme pour qui vous compter et qui compte à vos yeux ? Ce n’était pas possible. Elle écouta Charles qui lui confirma à nouveau qu’il n’était pas marié et qu’il n’avait pas connu de femmes depuis longtemps. Lynda songea à sa tante Moira. Si vraiment c’était la dernière femme qu’il a aimé. C’était très touchant. Cela pourrait être gênant d’une certaine manière mais Lynda savait que Moira n’était plus là depuis longtemps et elle connaissait sa tante. Elle aurait voulu leur bonheur. Alors aucun raison de s’attarder là-dessus.
Lynda retrouva le regard de Charles et elle se sentit une fois de plus en sécurité et en confiance. Leur relation ne pouvait être que belle tant leur sincérité l’un envers l’autre était véritable. Alors que le professeur concluait par des mots toujours plus tendres, Lynda lui sourit de tendresse à son tour. Elle reste silencieuse mais sa main retrouva doucement celle de Charles. Il n’y avait pas besoin de rajouter quoi que ce soit. Il n’y avait plus besoin de parler. Lynda n’arrivait même plus à songer à autre chose qu’à l’homme qui était devant elle et qui faisait battre son cœur de plus en plus fortement. La soirée qui se déroulait à quelques mètres d’eux n’existait plus. Ils étaient tous les deux dans leur bulle, dans leur cocon de tendresse.
Doucement Lynda posa son autre main sur la cravate de Charles pour l’attirer à elle doucement. Elle ferma les yeux alors que leurs visages ne se trouvaient qu’à quelques centimètres et ce fut lorsque ses lèvres touchèrent les siennes qu’elle fut comblée.
Un baiser tendre, affectueux et tellement attendu par la mutante mais elle le savait par le professeur également. Ils avaient besoin de ce geste d’affection l’un envers l’autre pour comprendre et finaliser quelque chose auquel tous deux pensaient depuis des mois. Un moment de pure intensité et d’allégresse qui dura plusieurs secondes avant que les deux individus retrouvent leur souffle.
Lynda ne s’éloigna pas, posant son front sur celui de Charles alors que ses doigts s’entremêlaient à ceux de ce dernier. Son autre main ne serait plus la cravate mais était toujours posée sur le torse de cet homme pour qui les sentiments naissants ne faisaient que se confirmer. Dans un murmure, Lynda se confia alors à son tour.
Le terrible malentendu était à présent dissipé. Les deux mutants se fixaient, plongeant chacun dans le regard et le cœur de l'autre. Il existait entre eux une complicité naturelle, une connexion évidente, une tendresse qui n'avait aucunement besoin d'être forcée. Le silence entre eux était beau et réconfortant. Il n'était plus besoin de mots. Il leur avait fallu près de deux mois d'attente, d'introspection, de remords et de doutes, mais ils s'étaient enfin retrouvés. Et ce lien naissant semblait indiquer qu'ils étaient faits pour se trouver.
Lorsque Lynda saisit délicatement la cravate de Charles pour l'attirer doucement vers lui, la respiration de l'homme se fit plus profonde. Les quelques instants qui précédèrent le baiser durèrent une douce éternité. C'était un moment empli d'une belle promesse, annonciatrice d'un dénouement exquis. Puis ce fut l'explosion, une minute de pure félicité durant laquelle le professeur se sentit comme délivré de la pesanteur terrestre. Ce baiser se classa immédiatement parmi les meilleurs moments de sa vie, pourtant déjà bien remplie.
Elle posa son front contre le sien, sa main sur son torse. Il s'enivrait de son parfum. Il ne pensait plus à rien d'autre qu'elle. Il n'y avait plus qu'elle. Il désirait ardemment, éperdument, déraisonnablement, que ce moment ne s'arrête jamais, que la magie dure indéfiniment. Mais les instants de bonheur sont beaux parce qu'ils sont éphémères.
« Ah oui ! Quand vous disiez que vous vous connaissiez, vous vouliez dire que vous vous "connaissiez" ! Félicitations professeur Xavier, c'est un très bon choix. »
Charles sourit. Sans lâcher la main de Lynda, il tourna vers Darren Wilson un visage comblé. Il s'était torturé l'esprit durant des semaines à propos de ce "choix". A présent, ce n'était plus un choix, mais une évidence. Il n'offrit au directeur de l'hôpital qu'un sourire satisfait et complice. Il voulait savourer encore quelques secondes ce merveilleux silence entre Lynda et lui. Puis il reposa son regard sur cette femme si parfaite à ses yeux, et lui murmura tendrement :
« Le devoir nous appelle, je crois. »
Il allait bien falloir qu'ils retournent à leurs obligations, qu'ils fassent ce pour quoi ils étaient venus. Cependant, ce retour à la réalité ne lui parut pas si désagréable. Car désormais, la réalité promettait d'être bien plus belle.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"L'amour est l'union de deux faiblesses, mais l'une des deux prend la responsabilité du destin commun." - Jacques de Bourbon Busset
Lynda se sentait bien. Désormais elle comprenait pourquoi elle se sentait attirée par Charles. C’était une évidence qu’ils étaient faits pour être ensemble et ce n’était que lorsqu’ils ont enfin pu sceller leurs sentiments par le baiser doux et à la fois tendrement passionné qu’elle comprit alors qu’il était fait pour elle. La mutante songea alors intérieurement à cette faille spatio-temporelle inexpliquée et elle remercia le destin de l’avoir mis sur sa route. Si elle ne l’avait pas rencontré, elle serait encore et toujours malheureuse dans ses pensées. Alors qu’en cet instant elle était satisfaite, épanouie et comblée.
Charles en un seul contact charnel, en un seul baiser, avait réussi à lui faire sentir qu’elle était belle, qu’elle était envoutante et qu’il était sous son charme. Un moment fort en émotions qui à coup sûr resterait dans les mémoires des deux amoureux. Un dernier moment complice où Lynda affirma à demi-mots combien Charles comptait à ses yeux et la réalité de la soirée revint au grand galop.
Alors que pour Lynda, il n’y avait que Charles, les paroles de son patron la firent sursautées. Lynda ne quitta pas Charles des yeux, elle se redressa juste gardant sa main dans la sienne. Elle sourit timidement mais n’osa pas regarder son directeur préférant le visage de Charles pour reprendre contenance. Ce dernier, lui, eu l’audace de tourner la tête en direction de Wilson pour lui sourire amicalement. Lynda se sentit rougir. Si durant deux longs mois, ils avaient hésités l’un comme l’autre à sauter le pas et à finalement choisir d’être ensemble, désormais c’était évident qu’ils affronteraient tous les deux la vie qui s’annonçait à eux.
Lynda sentit que Wilson était reparti un peu plus loin mais elle se doutait qu’il reviendra rapidement pour continuer les présentations habituelles durant ce type de festivités. D’un coup, la tâche ne semblait plus si ardue car Lynda était désormais sur un petit nuage, telle une adolescente, elle n’avait de pensées et d’yeux que pour l’homme qui était en face d’elle. Charles reposa son regard dans celui de la mutante et le cœur de Lynda rata un battement. Dieu qu’elle le trouvait beau. C’était sans doute l’euphorie du moment mais elle voulait profiter de cette vision encore un instant, rien qu’une seconde supplémentaire pour mémoriser cet instant à jamais dans sa mémoire, pour mémoriser son ressenti et ses sentiments qui seraient désormais graver dans le marbre de son âme.
Les mots de Charles la firent doucement revenir sur Terre et Lynda lui sourit simplement avant de s’avancer pour déposer un doux baiser sur les lèvres de Charles. Le genre de baiser simple mais nécessaire pour signifier les sentiments ressenti à la personne destinataire de cette marque d’affection.
« Je le crois également. Mais ne pars pas trop loin. »
Lynda termina par un sourire délicat avant de se lever pour rejoindre Darren Wilson qui en effet n’était pas bien loin. Il attendait patiemment l’arrivée de sa médecin préférée.
Le reste de la soirée se déroula finalement assez rapidement. Lynda ne croisa pas Charles mais elle l’aperçu tout de même à plusieurs reprises, échangeant un bref regard complice, une signe de la main ou un sourire chaleureux de temps en temps avant de reprendre leurs conversations respectives. Lynda s’investit alors dans les différentes conversations, parlant tantôt de médecine, tantôt de l’armée, tantôt de l’actualité… mais au fond d’elle-même une seule chose comptait vraiment, le rappel de la douceur des lèvres de Charles au contact des siennes.
Chaque instant, chaque seconde où elle songeait à lui, elle sentait son cœur qui s’emballait naturellement et elle se sentait sourire béatement. Ce n’était pas son genre de réagir ainsi car elle restait une femme de la quarantaine avec des responsabilités et des personnes qui comptait sur elle. Mais ce soir, c’était également une femme désormais plus célibataire qui se sentait pousser des ailes en songeant à l’homme qui faisait battre son cœur.
Finalement Darren Wilson remercia Lynda et la libéra pour la fin de la soirée. Il était amplement satisfait de sa présence et de ses interventions qui à coup sûr allaient lui rapporter de l’argent. Lynda lui sourit et se dirigea vers l’entrée de la salle pour la balayer du regard et trouver Charles. Visiblement pour lui aussi la soirée touchait à sa fin. Alors qu’il arrivait à sa hauteur, Lynda lui fit un immense sourire, satisfaite de la soirée et du dénouement de leur relation nouvelle.
« J’imagine que comme moi, tu as accompli ton devoir tout en étant légèrement ailleurs. »
Charles se sentait revenir des années en arrière. Il fut un temps où il savait séduire, où il parvenait sans trop de peine à conquérir le cœur de charmantes demoiselles. Lui qui pensait ce temps révolu… Il ne recherchait plus la compagnie d'une femme depuis longtemps, et il pensait que cela ne lui manquait pas. Mais comme le lui avait dit une amie proche, ce n’est pas parce que cela ne faisait pas partie de ses projets que cela ne pouvait pas lui tomber dessus sans prévenir.
Mis devant le fait accompli, il accueillit cet heureux rapprochement avec grand plaisir. S'abandonner à ses émotions, une fois de temps en temps, permettait de les savourer pleinement. Il pensait que tout cela était derrière lui… à présent, il constatait que le plus beau était encore à venir. Dans les yeux de Lynda, il se revoyait autrement. Il se voyait beau. Il se voyait homme, tout simplement. Il aurait pu se perdre dans ce regard, et dans son sourire qui lui renvoyait son propre bonheur.
Si la réalité ne s'était pas imposée à eux, ils auraient pu rester toute la nuit à se contempler et s'embrasser. Le second baiser, bien plus court, portait la douce promesse qu'il y en aurait bien d'autres. Il voulait bien être mille fois séparé d'elle, si mille fois elle le laissait sur un doux et tendre baiser.
Il la regarda s'éloigner, un sourire rêveur aux lèvres. Dieu qu'elle était belle. Ce n'était certes pas sa beauté qui l'avait séduit au premier abord. De plus, les premières fois qu'il l'avait vue, elle portait des tenues sobres, qui ne la mettaient pas en valeur. Mais ce soir, dans cette charmante robe moulante qui épousait à la perfection ses courbes féminines… Elle était sublime. Il se rendait bien compte à présent de la chance qu'il avait. Elle était parfaite, sur tous les tableaux.
Charles dut se faire violence pour détourner le regard. Il baissa les yeux sur le verre de whisky qu'elle lui avait donné, se rendant compte de son existence. Il n'y avait pas encore touché. Comme pour s'ancrer dans la réalité, il en but une gorgée, avant de retourner dans l'arène. Le reste de la soirée passa relativement vite. Il parvint à se concentrer sur de nombreuses conversations, bien que son esprit soit évidemment en partie ailleurs. Régulièrement, il croisait au loin le regard de Lynda, et ils échangeaient un sourire complice. Son devoir mondain lui paraissait moins pénible lorsqu'il songeait qu'une fois sa tâche accomplie, il pourrait la rejoindre.
Lorsque le moment arriva enfin, il vint se placer à sa droite, pour lui prendre la main avec celle qu'il avait de libre, l'autre lui étant indispensable pour diriger son fauteuil. Il ne voulait pas l'embrasser tout de suite, préférant attendre d'avoir quitté la salle de réception. Il sourit à sa remarque - de toute façon le sourire ne quittait plus ses lèvres depuis qu'elles avaient reçu le baiser de Lynda. Une fois dans les couloirs de l'hôtel, hors de vue des curieux, il l'attira doucement vers elle pour qu'ils échangent un autre baiser, long et tendre. Puis ils se dirigèrent ensemble vers la sortie. Constatant qu'il pleuvait des cordes au dehors, Charles proposa innocemment :
« Tu es venue en taxi ? Je peux te raccompagner si tu le souhaites. »
Le voiturier amena son véhicule juste devant l'hôtel. Se rendant compte que sa proposition pouvait porter à confusion sur ses intentions - généralement quand un homme proposait à sa conquête de la ramener, c'était qu'il attendait plus qu'un baiser sur le pas de la porte, Charles préféra préciser, en parfait gentleman :
« Je te promets d'être sage et de te laisser rentrer. J'imagine que Jessy doit t'attendre. »
S'il ne rêvait à cet instant que de passer chaque minute de sa vie auprès d'elle, il savait se montrer raisonnable, et ne comptait surtout pas brûler les étapes. Il s'en tint donc à ce qu'il avait annoncé : il la raccompagna en voiture, et les nouveaux amants se quittèrent après un nouveau baiser, long et passionné, en se promettant de s'appeler dès le lendemain et de se revoir bientôt.
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