[Super Vilain] Anna Marie ~ Rogue ~ Your power is mine

"Ouais, alors... Disons que tout avait l'air de bien commencer dans le meilleur des mondes... puis tout est allé de mal en pis.

Je m'appelle Anna Marie, je suis née à Caldecott, une petite ville sympathique un peu perdue dans la nature. Mes parents s'y étaient installés depuis peu de temps, ils voulaient manifestement se mettre au vert. J'étais trop petite pour m'en souvenir mais du jour au lendemain, ils ont disparu, tout les deux. On n'a jamais voulu me dire ce qu'il leur était arrivé. J'ai ensuite été placée en famille d'accueil et ça a été le début de l'enfer. Mon adolescence fut l'une des plus houleuse qui soit. L'entente avec mes parents adoptifs n'était vraiment pas au top, c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai fugué plusieurs fois, finis au poste une fois... plus je passais de temps en dehors de chez eux, mieux je me portais. Heureusement tout n'était pas si noir. J'avais des amis, et même un petit copain. Seulement voilà, sortez les violons, je vous le donne en mille, ça s'est très mal terminé.

Nous étions dans sa chambre et nous passions une bonne soirée... jusqu'au moment où nous nous sommes embrassé. Je ne comprenais pas à l'époque pourquoi est-ce que j'avais ces drôles de sensations et pourquoi est-ce tout ces moments passés ensemble m'envahissaient l'esprit, c'était la première fois que j'embrassais quelqu'un. Au bout d'un moment, il s'effondra, le teint si pâle qu'on aurait dit un cadavre. Terrifiée, j'ai crié, ses parents ont accouru et on vu la scène, leur fils avait des légers spasmes, hormis cela, il était raid mort. Les secours sont venu et l'ont emmené, j'ai su par la suite qu'il était "juste" dans le coma, aussi réconfortant que ça puisse être. Tout le monde m'a pointé du doigt, paradoxalement, j'ai été la dernière à apercevoir la décoloration soudaine de mes cheveux. J'ai eu droit à, vous savez, le "qu'est-ce que tu lui as fais, monstre ?!", je pense que nous autres mutants avons tous entendu ce refrain au moins une fois dans notre vie."

Après ça, je ne suis pas retournée chez moi. Enfin si... en pleine nuit, et par effraction, histoire d'embarquer quelques affaires, un minimum. Mon sac avec de quoi ne pas mourir de froid au bout de cent mètres, un peu de liquide, de quoi se laver un minimum, et je suis partie à la hâte quand j'ai entendu quelqu'un monter l'escalier. Je suis ressortie par la fenêtre de ma chambre et j'ai couru aussi vite que j'ai pu. Cette nuit là, je suis persuadée d'avoir entendu un fusil s'armer derrière moi. L'année 2018 allait sur sa fin et la vie au Mississippi était terminée pour moi. Au début je voulais partir pour la Californie, j'avais une amie qui avait emménagé là-bas, elle avait eu une opportunité d'emploi et a complètement lâché ses études pour la saisir. Devenue Auto-stoppeuse en série, j'ai réussi à rejoindre le Texas. Là-bas, il s'est passé quelque chose d'assez particulier. A vrai dire j'ai été agressée par un individu qui en voulait à mon argent... le peu qu'il me restait. Nous nous sommes battu et pendant notre lutte, je l'ai touché. Tandis qu'il faiblissait, j'ai vu ses dernières pensées. Il était comme moi, un mutant en fuite, et il essayait désespérément de se trouver les moyens d'aller à New York. Il avait eu connaissance d'un groupe qui se nommait la Confrérie des mutants et aspirait à les rejoindre. Dans l'état du Texas, il était activement recherché pour vols, agressions et meurtres, et n'avait guère beaucoup d'options devant lui. Quand les policiers sont arrivé, apparemment prévenu par un témoin de la scène, il a tenté de fuir, et eux l'ont abattu sur le champ, sans somation. Avant même de me demander si j'allais bien, leur première phrase fut "on l'a enfin eu cette saleté de mutant"... C'était donc là notre destin ? Être éliminé comme de foutues bêtes ? J'étais choquée, c'était un sale type qui avait du sang sur les mains mais... d'une certaine manière, c'était aussi mon cas... Avait-il eu le choix ? Parfois la distance qui sépare un héros sur-humain adulé de tous et une menace dont on souhaite se débarrasser au plus vite est mince. Que ce soit par peur ou jalousie, les humains ne nous traiterons jamais comme étant des leurs si on ne porte pas l'auréole des héros. J'ai faussement remercié le shérif et je suis partie sans perdre de temps. Direction New York.

La ville était en vue, mon long voyage allait pouvoir toucher à sa fin. Puis l'inexplicable se produit. Le chauffeur du poids lourd s'arrêta net, comme beaucoup d'autres véhicules autour de nous. Une panique tel que je n'en ai jamais vu. Des gens disparaissaient, purement et simplement, il n'en restait même pas de la poussière. Pas le temps de comprendre, pas le temps de réaliser. Je descend du camion, et en voulant refermer la porte, l'horreur et l'effroi me figea sur place. Mon bras partait en poussière, et bientôt tout le reste du corps. J'ai vraiment cru mourir... et puis après ce qui ressembla à un très long sommeil, je regagna conscience, à l'exact endroit où je me trouvais, sur la route. D'autres personnes apparaissaient les unes après les autres, dans la plus grande confusion... qu'est-ce que c'était que ça ? On était assez nombreux pour que les gens nous voient de suffisamment loin pour pas nous rouler dessus. On a tous trouvé refuge à New York, de ce que j'ai appris, c'était un événement mondial avec une super-puissance cosmique ou que sais-je qui a affronté les Avengers. Cela ne changeait en rien mon objectif, je devait trouver la Confrérie.

Cinq ans ! Il s'est passé cinq ans ! J'espère au moins qu'ils existent encore. Dans un premier temps, c'est au F.E.A.S.T. que je me rend, histoire d'avoir un toit et à manger... J'arrive pas à y croire, moi parmi tout les clochards à Harlem, on m'aurait dit ça y a deux ans... enfin sept maintenant, j'aurais ris. Une nuit où je n'arrivais pas à dormir, je repense à cet homme au Texas qui aurait dû être là lui aussi. Je me souviens de la scène, de sa détresse et de sa mort, mais je me souviens aussi d'un espoir, d'un logo avec un genre de casque rouge. J'ai déjà vu ce logo quelque part il n'y a pas si longtemps. Le lendemain, me promène à Harlem, et parmi les nombreux tags qui recouvrent un mur, il est là. Une imitation assez grossière mais facilement reconnaissable. J'en vois un qui me mène à un autre, qui me mène à un autre, et de fil en aiguille, je finis par arriver à une porte d'immeuble donnant sur une ruelle bien à l'écart des axes principaux. Je monte d'un étage, puis deux, puis trois, avant de revoir le logo, discret, sur non loin d'une porte. Je sonne. J'ai quand même pas fait tout ce chemin pour me dégonfler maintenant. Inutile de dire que l'accueil était froid au possible au début, puis il est tout de suite devenu plus chaleureux lors qu'ils ont compris que j'étais des leurs. Il m'aura fallu le leur prouver, bien évidemment, c'est comme ça que ça marche. Au début ils pensaient que j'étais comme ces grenouilles à la peau criarde, le genre de bestiole qui te tue si tu la touche. Ils voulaient m'appeler "la grenouille" mais apparemment y a déjà un mec qui s'appelle le crapaud, donc ils préféré m'appeler "toxine" et j'ai du leur montrer que je pouvais faire bien plus que cela. La voleuse, ça ne sonnait pas très bien, alors comme le font les agences de marketing, on met en anglais et ça donne "Rogue", j'avoue que c'est classe. Pour ce qui est de mon nom, j'ai préféré ne pas le leur donner, à la place je leur ai simplement dis :

- Appelez-moi Malicia."