[Institut Xavier] Kali Herrera - The demon that comes when people call its name

“M. Xavier ? Mariah Hill à l’appareil.”

L’agent Hill s’affaissa un peu dans sa chaise. Dans son job, ce genre d’appel était l’équivalent de cinq minutes de détente, alors en profiter.

“Comment allez-vous ?” Elle lui laissa le temps de lui répondre et de lui retourner la question avant de continuer. “Je sais que nous nous sommes vus assez récemment mais les circonstances sont assez exceptionnelles.”

Elle prit une grande inspiration avant de se lancer, un stylo tournant dans sa main.

“Tout d’abord, un peu de contexte. J’imagine que le souvenir du Dr. Hammond doit encore être frais dans votre esprit ?”

Elle avait prononcé cette phrase sans une once d’humour, d’un ton glacial qui ne laissait pas de doute sur son opinion de l’individu en question. La réponse de Charles fût également sans équivoque.

“Et bien il se trouve qu’il y a une semaine nous avons effectué du reverse engineering sur les colliers à électrochoc dont il disposait. En le démontant, un de nos techniciens a fait une découverte majeure : les colliers disposaient d’un émetteur GPS. Par intuition, il a décidé de lancer un programme pour voir si le docteur n’avait pas d’autres squelettes dans son placard. Et nous avons trouvé trois autres signaux.”

Il faudrait penser à lui offrir une promotion. Ou au moins une augmentation.

“Nos recherches nous ont mené à un entrepôt désaffecté dans le bronx. Etant donnée les ressources de Hammond nous avons décidé de ne pas prendre le cas à la légère et nous avons mené un travail de surveillance qui a porté ses fruits, puisque nous nous sommes rapidement rendus compte que c’était là une base d’opération pour Hydra. Plus précisément une cellule nommée Lanciano.”

En rapport avec un “miracle” où du pain peu propice à une messe ce serait transformé en chair et en sang. Hydra n’était qu’un ensemble d’idées plus sordides les unes que les autres qui avaient fini par créer une organisation.

“Nous nous sommes lancés dans une frappe chirurgicale. Équipe d’élite, capture des lieux en très peu de temps. Nous nous sommes heurtés à bien moins de résistance que prévu - il semblerait que la cellule avait perdu son statut prioritaire côté Hydra, mais je vais revenir là-dessus. Nous avons rapidement trouvé deux adolescents, un garçon et une fille, mutants tous les deux. J’ai le plaisir de vous annoncer qu’ils sont sains et saufs et ont été réintroduits dans leurs familles.”

Le stylo s’arrête soudain.

“La suite est néanmoins la raison de mon appel. Plus loin dans une partie bien mieux cachée, notre équipe s’est retrouvée face au dernier enfant. Une fille de 16 ans, les bras en l’air qui semblait les attendre. Plantés au plafond se trouvaient trois couteaux encore sanglants et au sol… trois membres de la cellule.”

Hill laissa un temps de répit au professeur. Il était évident qu’il était un être empathique et - même si ce n’était pas nécessairement son cas - elle pouvait se permettre de prendre ses sentiments en compte.

“Elle n’a opposé aucune résistance et nous l’avons donc extraite au QG. Seulement son cas est plus épineux. Tout d’abord, elle refuse catégoriquement de parler aux humains, sauf si son instinct de survie prend le dessus. Ensuite, quand elle nous a donné son nom - Kali Herrera - nous l’avons comparé à la base de données du gouvernement et elle est apparue comme décédée, ainsi que l'entièreté de sa famille, à l’exception de sa soeur jumelle qui a été placé en famille d’accueil il y a de cela neuf ans déjà.”

Elle prit une inspiration profonde.

“Après plusieurs interrogatoires et du datamining dans les ordinateurs de l’entrepôt, nous avons pu établir que la cellule Luciano fonctionnait en tant “qu’école d’assassinat” pour Hydra, en élevant des mutants pour les transformer en tueurs à leur solde. Il semblerait que les colliers étaient le moyen de contrôler la population et que ceux-ci étaient issus d’une coopération entre Hydra et Hammond, ce dernier ayant reçu un virement assez obscène sur son compte en banque et probablement quelques enfants mutants - cette partie là de l’enquête n’est pas encore finie. Kali semble avoir été la figure de proue de Luciano, leur sujet zéro pour prouver que le programme valait la peine d’être financé. Le fait qu’elle était mineure pendant ses assassinats et contrainte d’obéir fait qu’elle ne sera pas poursuivie en justice, mais cette épreuve a sûrement dû laisser des marques indélébiles en elle.”

Le voilà. Le problème épineux.

“Nous voudrions vous la confier. Nous pensons que votre institut serait plus approprié pour les besoins qu’elle a et que vous êtes en capacité de gérer ses pouvoirs qui semblent être la télékinésie et la vision nocturne. Evidemment, je ne vous demande pas d’accepter tout de suite, je vous laisse le temps de considérer la chose. Je vous joins un rapport de notre psychiatre qui a également donné son aval pour le projet. Sachez également qu’une bourse lui est offerte pour subvenir à ses besoins.”

La discussion dériva par la suite sur Hammond et les mutants en général. Hill décida de consacrer un quart d’heure au professeur avant que le devoir ne l’appelle. Après un bref étirement, elle se pencha vers son ordinateur et envoya le rapport de la psychiatre.

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Rapport de C. Hansen, psychiatre de bord de l’héliporteur - spécialisation PTSD et événements traumatiques.

La patiente Kali Herrera a accepté de suivre une séance d’évaluation psychiatrique dans le cadre d’une éventuelle inscription à l’institut Xavier.

A noter avant son évaluation mentale la présence de multiple cicatrices. Une large cicatrice en forme de collier est dûe à l’appareil qui était utilisé pour la contrôler. Elle est douloureuse et nécessite un traitement pour réparer la peau - Ms. Herrera l’ignore volontairement mais montre des signes involontaires de douleur (mains qui se dirigent vers le cou, mouvements de la nuque…). Les autres cicatrices sont réparties sur toute la surface de son corps, à l’exception des extrémités, dont la tête. Selon ses explications, les coupures seraient involontaires et résulteraient de l’apprentissage de ses pouvoirs dans des conditions intenses - ce qui est corroboré par l’examen physique.

La collaboration de Ms. Herrera s’est uniquement faite de par son instinct de survie. Étant humaine, elle refusait de m’adresser la parole, comme pour le reste des humains présents à bord de l’héliporteur. Son emprisonnement semble avoir provoqué en elle une réaction de haine et de rejet envers les humains. Bien que celle-ci semble non-violente, je recommande un suivi psychologique à l’institut pour éviter une radicalisation et également de ne pas l’exposer à des idéologies trop radicales. Même si la patiente semble mentalement stable, son psyché reste fragile.

Ayant subi le snap de Thanos couplé à son enfermement, elle présente des signes de désorientation temporelle. Beaucoup de marqueurs qui nous aident à nous construire lui sont absents et il se peut qu’elle nécessite un temps d’adaptation et de la patience.

Après une courte conversation avec elle, Ms. Herrera m’a dit ne pas souffrir de dysphorie relative à la neutralité de son genre. Elle semble très indifférente à ce sujet.

Le sujet de la famille a été bien plus compliqué. Elle aurait grandi dans le Texas avec ses parents et sa soeur jumelle. Selon elle, ses parents les auraient confiés à Hydra à ces douze ans en échange d’une somme relativement importante. Sa soeur a elle été relaché plus tard, ne présentant pas de pouvoirs - il est possible que sa famille ait arnaqué Hydra et payée le prix fort. Le fait qu’elle est été séparée de sa soeur et sa haine envers les humains ont manifestement causé un sérieux problème qu’elle ne veut pas aborder. Elle m’a cependant évoqué l’existence d’un autre mutant qu’elle considère comme son frère et que je n’ai pas pu voir dans son dossier qui se serait échappé de l’entrepôt.

Une des rares plaintes de Ms. Herrera a été de pulsions d’adrénalines qu’elle a du mal à contrôler. Il est fortement possible que cela est un contre-coup de son enfermement et du fait qu’elle n’effectue plus de missions. Je recommande si possible un sport intensif deux à trois fois par semaine, de préférence orienté combat.

Pour mes recommandations personnelles, en plus de ce que j’ai cité précédemment, je conseille de lui offrir une certaine indépendance, avec la possibilité de quitter l’institut, ne serait-ce qu’un weekend sur deux. Ceci afin d’éviter un sentiment d’enfermement dans ce nouveau lieu.