Je te regardais avec tendresse alors que tu m’annonçais que tu allais faire quelque chose. Tu savais que j’avais besoin de plus d’actions. Avant, quand nous étions jeunes j’aimais cette prison dorée mais depuis que j’avais connu autre chose, que j’y avais gouté le choc était rude pour moi. Je saisis alors ta main mêlant mes doigts aux tiens pour venir déposer un petit baiser sur ta main en signe d’affection profonde.
- Merci Charles. Vraiment. Même si tu sais que je ne partage absolument pas ton avis sur les X-Men. Le monde a toujours besoin de héros.
J’insistais en venant à nouveau déposer un baiser sur ta main. Notre proximité elle aussi m’avait manqué. Je n’avais jamais été du genre trop caline non plus mais bon … Une lueur d’espoir et de curiosité s’alluma dans mon regard quand tu me promis une soirée par semaine. Une soirée par semaine ?! Mais c’était énorme ! Tu n’allais jamais pouvoir autant te libérer. Surtout aussi souvent. Je savais que tu avais de très nombreuses obligations dans le cadre du rayonnement, encore discret de notre école.
Je n’en demandais pas tant mais je prenais. Tout ce qui était à prendre il fallait le saisir. J’hochais alors vigoureusement la tête un grand sourire aux lèvres alors que je vins m’assoir confortablement sur tes genoux. Même si je pesais plus lourd qu’il n’y paraissait je savais que … Malheureusement tu ne sentirais rien. Je passais alors mes bras autour de ton cou m’installant confortablement tout en réfléchissant à ce que nous allions bien pouvoir faire. Rien d’extraordinaire. Juste passer du temps ensemble simplement me convenait. Je fronçais les sourcils réfléchissant d’or et déjà à une soirée en particulier que j’avais en tête depuis un moment et qui allait arriver dans à peine un mois. Je pris alors la parole.
- Je sais que ça ne sera peut-être pas évident d’avoir une soirée famille par semaine … Mais réserve moi, s’il te plait, le soir de ton anniversaire. Cela fait longtemps que nous ne l’avons pas fêté ensemble.
Bon … D’accord c’était peut-être de ma faute … J’avais peut-être été absente pendant plusieurs décennies… Je n’arrivais plus à compter. Et toutes ces histoires de bond dans le temps, de snap de Thanos et j’en passe n’arrangeais rien à mon affaire.
- Note dans ton agenda que le 13 mars tu n’es disponible pour personne …
Evidemment je pensais fort à la fameuse Lynda dont j’avais entendu parlé à plusieurs reprises … Jamais de manière déplacée mais … Plusieurs fois. Et pour que tu me parles plusieurs fois d’une femme autre que moi évidemment … C’était surement parce qu’elle te plaisait. Et puis … Il fallait bien dire, que même si je n’étais pas au courant de tout, depuis Moïra … C’était plutôt le calme plat niveau affaire de cœur pour toi.
Je posais alors mon doigt sur ton nez te regardant avec une pointe de malice dans le regard. Je ne savais pas encore ce que j’allais faire pour ton anniversaire mais je trouverai bien !
- Et … Reserve le 14 aussi on ne sait jamais !
Si je t’amenais boire des coups comme lorsque nous étions jeunes … Je savais que tu avais un bon lever de coude à l’époque. Tu aurais peut-être certes perdu … Mais … Le lendemain allait être difficile également. Ca c’était certains. Je te fis un petit clin d'oeil alors que quelqu'un frappa au même moment à la porte de ton bureau. Je me redressais alors rapidement. Je ne souhaitais pas que quelqu'un d'autres qu'un de nos proches amis nous trouve comme cela.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Charles sourit lorsque Raven lui prit la main et l'embrassa. Toute tension avait disparu. Il ne restait que la tendresse entre un frère et sa sœur. Elle le remercia, même si elle n'était pas d'accord avec lui. Mais ils n'allaient pas se lancer dans ce débat maintenant. Ils avaient besoin de se retrouver, tous les deux. De ressentir à nouveau cette proximité et cette complicité qu'ils avaient lorsqu'ils étaient plus jeunes.
Elle vint s'asseoir sur ses genoux. Certes, il ne sentait pas son poids sur ses jambes mortes, mais il percevait la chaleur de sa sœur, son parfum, et ses bras autour de son cou. Raven n'était pas une grande sentimentale. Il ne l'avait que rarement vue avoir des gestes d'affection envers d'autres personnes, hormis pour consoler ses élèves. Mais cette étreinte lui rappela les nombreuses heures passées ensemble, à se soutenir l'un l'autre, dans leur jeunesse.
Ils ne devaient plus se perdre de vue. Oui, une soirée par semaine, ce ne serait pas facile. Il en avait conscience, et elle aussi. Mais il ferait tout son possible pour que cela aie lieu régulièrement. Lorsqu'elle lui demanda de lui réserver le soir de son anniversaire, il eut un petit rire attendri. Elle y pensait déjà... Il avait l'impression de ne pas l'avoir fêté depuis des années.
« D'accord, c'est noté. L'avantage d'être le directeur de l'école, c'est que je peux organiser nos emplois du temps. Je me demande ce que tu me réserves... »
Ce moment de complicité fut soudainement brisé lorsqu'on frappa à la porte du bureau. Raven se releva immédiatement. Même si tout le monde à l'Institut savait que Raven et Charles étaient frère et sœur, s'il s'agissait d'un élève, il était préférable qu'il ne voie pas ses professeurs dans cette position. Charles s'éclaircit la gorge et indiqua d'une voix forte que la personne pouvait entrer. La porte s'ouvrit, et la tête de Peter Rasputin passa timidement l'encadrure. Le Colosse regarda Charles, puis Raven, et annonça avec un sourire d'excuse, de sa voix lente et grave teintée de l'accent russe :
« Désolé de te déranger Charles, mais il y a eu un petit incident au réfectoire... - Ah... J'arrive. »
Le professeur regarda sa sœur avec un sourire mi-amusé mi-déçu, l'air de dire qu'en effet, passer des moments rien que tous les deux ne serait pas évident. Il lui prit la main et la tira doucement pour qu'elle se penche vers lui. Il l'embrassa alors sur la joue, concluant leur petit moment en tête à tête.
« Merci pour cette conversation Raven. Nous la continuerons un soir prochain, je te le promets. »
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