we don’t play by the rules — (Antoine)

Évidemment, sitôt que la voiture de son (ancien) chauffeur a été découverte encastrée dans un arbre et que le corps de ce dernier a été retrouvé criblé de balles, la police est arrivée sur les lieux pour l’investir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et c’est également une voiture de police qui est venue là chercher à la station essence, en donnant l’impression de l’exfiltrer d’une zone de guerre. La blonde a été conduite en urgence à l’hôpital pour passer une batterie d’examens qu’elle jugeait exagérés, et c’est seulement après que ses parents (et son équipe) aient été rassurés quant à son état que les inspecteurs ont commencé à l’interroger. Avec douceur, en lui précisant qu’elle pouvait prendre son temps pour leur livrer le récit de cette  (horrible) soirée, ils l’ont amenée à refaire la trajectoire des évènements qu’elle aurait préféré oublier…
      Elle se souvient, elle était fatiguée, elle a fermé les yeux en se formulant l’idée qu’elle avait mal aux pieds et qu’elle rêvait d’un massage ; c’est sur ce mot, ou cette impression, que le premier coup est parti. Elle se souvient de la vitre qui se brise, qui éclate en mille morceaux dans l’habitacle, du cri poussé par son chauffeur puis de la voiture qui sort de sa voie sans s’arrêter jusqu’à foncer dans l’arbre ; comment est-elle sortie de la voiture ? Elle s’en souvient, Ali, mais elle a promis de garder le silence et elle n’est pas une femme de peu de parole. Un instant, elle a hésité à dire la vérité, songeant que protéger un meurtrier lui coûterait sa liberté après avoir bataillé à protéger sa vie, mais elle ne peut s’empêcher de se rappeler du regard d’Antoine lorsqu’il lui a tendu son numéro de téléphone ; il n’avait rien de la bête sauvage et immoral que l’on imagine lorsqu’on pense à un tueur commissionné par quelqu’un de trop lâche pour effectuer la mission lui-même. Il avait l’air triste, seul, pas franchement à l’aise dans le rôle de sauveur : peut-être parce que personne ne lui a jamais permis d’être autre chose que le monstre qu’il est devenu. Alors, elle a menti, Ali. Elle a dit qu’elle ne se souvenait de rien, que c’était le trou noir et que tout était confus ; si les inspecteurs étaient perplexes, les nombreux psychologues consultés ont donné du crédit à sa thèse, appuyant l’hypothèse qu’un traumatisme pouvait conduire le cerveau à occulter certains souvenirs pour se protéger.

Alors, ils n’ont pas eu d’autres choix que de laisser tomber mais, la veille, ils sont venus à son domicile en lui avouant que leur enquête avancée et qu’ils auraient bientôt besoin de sa collaboration, qu’ils allaient lui montrer des individus connus pour être des criminels notoires, en espérant que ses souvenirs se débloquent. Elle s’est raidie sur son grand canapé tournant le dos à la baie vitrée du jardin, mais elle a acquiescé en joignant ses mains sur ses cuisses, démontrant cette même envie de collaborer puisque, dans les faits, elle ne peut que vouloir qu’on attrape les tocards qui ont voulu sa mort. Tous, sauf un.

C’est à cause de ce dernier que, en ce début de soirée, ses bottes roses foulent le sol de la 5eme avenue, après avoir été déposée dans une rue adjacente par son nouveau chauffeur qui, au vu de la situation, s’est époumoné à la dissuader d’une telle folie ; vagabonder seule dans un lieu aussi fréquenté après avoir échappé à une attaque d’une telle ampleur semble déraisonnable, mais elle est trop têtue pour être raisonnée, Ali. Alors, vêtue d’une petite jupe en jean délavé sertie de grandes poches, d’un pull rose et d’un manteau de la même teinte mais légèrement plus claire, la belle avance en remontant la corde de son sac-à-mains de luxe sur son épaule, et cachée derrière ses lunettes en forme de demi-lunes violettes, elle avance sans se retourner, filant tout droit à l’adresse indiquée par le seul message échangé avec son sauveur, via des portables pré-payés. Retenant son souffle, elle s’annonce à l’accueil du restaurant avant d’être conduite à une table par un serveur, où l’attend déjà celui qui ravive plus que de raison les souvenirs de cette affligeante soirée… Pourquoi s’évertue-t-elle à le protéger ? La chanteuse a envie de croire en l’éclat d’humanité qu’elle a aperçu dans ses yeux ce soir-là, et elle a envie de lui retourner la bienveillance dont il a fait preuve à son égard, pour lui montrer qu’il a eu raison de la sauver, peut-être. ’’Bonsoir…’’ Souffle-t-elle en relâchant la pression de ses épaules, prenant place sur la chaise en face d’Antoine, de l’autre côté de la table, avant de commencer à retirer son manteau et déposer son sac-à-main sur la chaise libre entre eux. ’’Merci d’être venu.’’ D’une voix sobre, elle balaye leur environnement de ses longs cils maquillés de noir, avant de reporter son attention sur lui, croisant ses avant-bras sur la table devant elle. ’’Je pense que tu devines pourquoi j'ai demandé à  se voir…’’ Tout comme il doit avoir compris qu’elle n’a rien dit, et qu’elle a tenu sa promesse, donc.

Elle a respecté à la lettre toutes les indications données par Antoine — non pas qu’elle adore obéir mais, puisque son but est de lui épargner la prison et la fureur de ses fans qui se déchaînent sur les réseaux en promettant la mort à celui qui a voulu lui donner, la chanteuse a religieusement établi leur contact dans les conditions demandées. C’est tout aussi sagement qu’elle suit l’hôtesse d’accueil qui la conduit à la table isolée, et en voyant la silhouette de celui qui est à la fois son assaillant et son sauveur, ses épaules se tendent et elle accroche l’anse de son sac à main pour refermer ses doigts sur le cuir, si fortement que le bout de ses doigts en blanchissent… Restez calme lui coûte un effort surhumain, et Alison se rend compte que le traumatisme de cette nuit d’horreur n’est pas totalement apaisée dans sa mémoire. Le sera-t-il un jour ? Elle s’efforce néanmoins de garder une posture neutre et quiet, pour ne pas que l’hôtesse se doute de quelque chose, et elle la remercie même d’un léger sourire avant que celle-ci s’éloigne, permettant à la jeune blonde de relâche la pression sur ses épaules puisque, avec Antoine, elle ne pense pas avoir besoin de faire semblant. Il doit savoir que ces heures d’enfer l’ont profondément heurtée et qu’il est donc naturel qu’elle soit encore fébrile à l’idée de se retrouver devant celui qui incarne le dommage subi.

Il est galant, néanmoins, et Alison le remercie d’un sourire sincère en prenant place sur sa chaise, se débarrassant de son manteau rose poudrée et de son sac sur la dernière chaise libre, avant d’appuyer ses coudes sur la table pour le regarder d’un air grave, tandis que lui semble curieusement détendu… Évidemment, ce n’est pas la première fois qu’il risque le couperet de la justice, si bien qu’il n’apparaît nullement inquiet. ’’Je le sais très bien. Mais tu veux boire quelque chose ?’’ Elle fronce légèrement les sourcils en avançant son menton de quelques degrés sous la surprise, ne pouvant s’empêcher de se demander s’il n’est pas trop détendu, justement. ’’Tu me raconteras ce qu'il a pu se passer. Ce sera une bonne manière de savoir comment agir ensuite.’’ Comment a-t-elle pu se retrouver dans pareil pétrin, se demande-t-elle en glissant l’une de ses mains dans ses cheveux blonds, en prenant une fine inspiration avant d’hausser finalement ses épaules d’un air résolu. ’’Un cocktail pour moi.’’ remuant légèrement ses lèvres, elle balaye sa rangée de dents supérieure avec la pointe de sa langue avant de guider sa main jusqu’à sa nuque, sa paume libre venant se loger contre son coude. ’’C'est pour cela qu'on est là, n'est-ce pas ?Accorder nos violons ?’’  - ’’Je ne suis pas sûre qu’ils remonteront jusqu’à toi.’’ commence-t-elle à dire en regardant instinctivement autour d’eux pour s’assurer que personne ne peut les entendre ’’Je n’ai rien dit pour, en tout cas. J’ai dit que l’homme qui m’avait sauvée avait gardé son masque tout le temps, donc que je n’avais pas vu son visage.’’ Un peu fébrile, elle fronce légèrement les sourcils en espérant avoir livré une version crédible à la police, mais Antoine est sans nul doute un meilleur juge qu’elle en ce domaine. ’’Ils ne me tiennent pas trop informée de l’affaire… Ils me contactent juste pour me poser des questions.’’ Nerveuse, elle remue légèrement ses épaules avant d’en faire de même avec ses doigts, levant ensuite le menton pour sourire à la serveuse qui se rapproche d’eux pour prendre leur commande. ’’Tu dînes ici ?’’ demande-t-elle en reposant son regard sur lui.

’’Content de te voir en tout cas.’’ Elle plisse légèrement ses paupières, Alison, puisqu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui adresse une formule aussi aimable, et non pas parce qu’elle le considère comme un monstre sanguinaire incapable de la moindre empathie — il lui a prouvé le contraire, mais plutôt parce que les circonstances de leur rencontre la mettent dans un tel état de stress qu’elle a du mal à se défaire de l’anxiété. De ses mains tremblantes, elle apporte ses paumes contre son visage maquillé, qui ne souffre point de cette rencontre avec sa peau, avant qu’elle soupire bruyamment en baissant son front vers la table. ’’J’aurais préféré dans d’autres circonstances.’’ lâche-t-elle sans aigreur dans la voix, en rapprochant ses coudes sur la table et apportant ses deux mains refermées en poings contre ses lèvres, ses cheveux blonds retombant de chaque côté de son visage tandis qu’elle lève les yeux vers Antoine. ’’C’est un cauchemar.’’ du moins, pour elle ; lui doit avoir largement l’habitude d’être dans le viseur des autorités, même s’il est suffisamment malin pour leur échapper. Qu’est-ce qu’elle risque pour faux témoignage ? Est-ce que sa carrière pourrait souffrir du fait qu’elle protège sciemment un tueur à gage ?

En prenant une fine inspiration nasale, elle tente de faire le vide dans son esprit pour accueillir les mots rassurants qu’il prononce, et qui lui font fermer les yeux durant quelques secondes ’’Je ne pense pas qu'ils reviendront t'ennuyer. Maintenant reste à savoir ce que donneront les investigations.’’ Il est serein, sa voix ne tremble pas, il ne semble même pas véritablement inquiet de la tournure que pourraient prendre les événements, et Alison ne peut s’empêcher de planter son regard dans le sien en se demandant comment et pourquoi il a été mené à emprunter ce chemin ensanglanté. Mais il ne lui dira rien - - du moins, c’est ce qu’elle pense, si bien qu’elle se contente d’hocher son menton de haut en bas en glissant ses coudes sous la table, essayant de reprendre un peu de contenance. ’’Oui, d'ailleurs si tu n'as rien de prévu, tu peux te joindre à moi. Tu as sûrement des questions. Je pourrais y répondre.’’ - ’’Toutes mes questions ?’’ demande-t-elle en arquant l’un de ses sourcils, se retenant de les poser puisque la serveuse attend, sagement, sur le côté de la table, de prendre leur commande. ’’Un cocktail aux fruits, pour moi, et… Je vais prendre le saumon, s’il vous plaît.’’ Adressant un sourire moins crispé à la serveuse, Alison attend patiemment que celle-ci s’en aille avec leurs deux commandes avant de se retourner vers le tueur, auquel elle s’adresse sans détour. ’’Comment… Comment t’es devenu ça ?’’ Inutile de préciser ce qui se cache derrière le ça, mais comme ils sont dans un endroit public, elle préfère ne pas attirer l’attention sur eux ; concrètement, elle veut comprendre qui il est, et comment il est devenu ce tueur tant redouté.

Elle devrait peut-être rougir de honte d’apparaître aussi cristallisée face à quelqu’un d’une telle envergure, mais la situation lui échappe depuis le début, elle qui n’a pas l’habitude d’être ballottée dans le monde de la violence aussi cruelle. L’insouciance de sa condition est brisée depuis que son chauffeur s’est effondré sur le volant de leur voiture et qu’elle a assisté, impuissance, à la mise à mort d’une personne chargée de la tuer. Pourquoi s’évertue-t-elle autant à protéger un homme qui, selon toute bienséance morale, mériterait de terminer ses jours en prison pour ses crimes ? Alison ne se voile nullement la face concernant la nature de l’homme qui se tient devant elle, mais elle ne peut ignorer ce qu’il a fait pour elle : l’épargner. ’’Je vais pas te dire que ça va s'arranger.’’ et cette certitude partagée la fait soupirer tandis qu’elle ramène ses mains sur son visage pour couvrir sa bouche, sans encore lever les yeux vers lui. ’’Mais si tu tiens ton discours, ça devrait passer.’’ Elle hoche son menton de haut en bas en baissant ses deux mains sur la table, les superposant l’une sur l’autre tandis qu’elle reprend un éventail d’expressions plus sobres, ses lèvres se plissant même sous un sourire qui se veut rassurant ; reste à savoir pour qui. ’’C’est ce que j’essaie de me dire, oui.’’ ce qu’elle essaye de marteler dans son esprit pour que ce dernier l’imprime comme une vérité immuable : il n’y a aucune raison que les choses tournent mal. Enfin, si. Des raisons, il y en a des tas. Mais c’est plus facile de les nier.

Il prétend pouvoir répondre à toutes ces questions, et cette prétendue franchise lui fait arquer les sourcils sous la surprise mais aussi la perplexité, puisqu’elle peine à croire qu’un tueur aussi avisé concède à dévoiler ses secrets à une parfaite inconnue. Et pourtant… ’’Enfance malheureuse, détruite, un choix de carrière discutable.’’ Un résumé qui ne lui octroie pas vraiment de réaction puisque sommaire, sans oublier le fait qu’elle ne s’attendait pas à une enfance bercée d’amour et de tendresse. ’’Je suis née d'une mère droguée et d'un père alcoolique. Je suis passé de foyer en foyer et j'ai été le souffre douleur de tous jusqu'à ce que je me découvre mes pouvoirs.’’ Au fur et à mesure du discours, ses sourcils se courbent d’un air contrit puisqu’elle compatit sincèrement à ce qu’il a pu ressentir, et qu’elle se désole de la souffrance éprouvée par l’enfant qu’il a été. ’’Et j'ai décidé de ne plus me laisser faire. Mais cela impliquait de faire de mauvaises choses, de très mauvaises choses. J'exprimais ma frustration et ma colère pour devenir ce que je suis, un tueur.’’ Il en a au moins conscience, Antoine, et cette franchise décomplexée lui arrache un petit sourire qui est complice, puisqu’elle ne le juge pas. Dire qu’elle comprend et excuse serait mentir, puisque tout mauvais caractère qu’elle possède, Ali ne s’imagine nullement intenter à la vie d’autrui, mais elle éprouve une grande empathie pour cet enfant né dans la violence, et s’étant élevé dans la même voie. Avait-il un autre choix ? Existe-t-il une autre issue pour ces enfants malmenés, obligés de grandir avec les mauvais outils ? ’’Je vois.’’ dit-elle après un petit moment de silence, en haussant ses sourcils bien haut et abaissant ses paupières durant quelques secondes pour regarder la nappe blanche recouvrant la table. ’’Je suis désolée pour le petit garçon que tu as été, et qui a tant souffert. Mais tu te trompes…’’ Ayant levé ses longs cils noirs pour le regarder, elle courbe le coin de ses lèvres dans un sourire presque tendre en osant glisser l’une de ses mains sur son avant-bras, dans un geste qui se veut amical. ’’…Tu n’es pas seulement ça. Tu ne l’as pas été, avec moi.’’ Sans rompre le contact visuel avec Antoine, elle poursuit : ’’Je ne vais pas te dire que ça me réjouisse mais… Tu m’as sauvée alors que tu pouvais te débarrasser de moi. C’est ça qui compte pour moi, pour l’instant.’’ Faisant coulisser son bras sur la table, elle ramène sa main vers elle sans perdre son sourire, en espérant qu’avoir évoqué le sujet n’ait pas ravivé quelques mauvais souvenirs dans l’esprit du garçon torturé.

Elle n’a pas peur, Ali. Elle devrait peut-être puisqu’elle est présentement assise devant un tueur qui effectue ses sales besognes depuis des années, et qui n’a donc aucun scrupule à appuyer sur la détente pour supprimer une vie, mais elle ne se sent pas foncièrement menacée par celui qui se tient devant elle et qui, avec une nonchalance non négligeable, l’a invitée à partager son repas comme deux vieilles connaissances se retrouvent après une longue séparation. ’’Je ne suis pas un ange, contrairement à ce que dit mon nom dans le milieu.’’ les mains appuyées l’une sur l’autre au bord de la table, elle laisse échapper un petit sourire qui est teinté d’amusement, même si elle est toujours mitigée sur le sujet, puisqu’il évoque tout de même son nom de tueur. ’’Je suis une ange vengeur, un ange déchu qui se cherche encore...’’ Les derniers mots l’obligent à pencher son menton sur le côté tandis que, sous ce qu’elle croit comprendre, elle impose un léger silence avant de demander : ’’Tu aspires à changer de vie ?’’ Elle serait bien la première à l’encourager, consciente — malgré la gratitude éprouvée à son encontre, que cette voie ne peut que le mener à des issus défavorables. La prison ou la mort. Et, curieusement, aucune des deux ne lui semble enviable. ’’J'aurais pu refuser de te revoir. Mais voilà, je t'apprécie. Difficile à croire hein ? Et j'étais même limite impatient de te revoir.’’ Véritablement touchée, ses traits s’attendrissent tandis qu’elle penche son menton sur le côté en agrandissant son sourire, sans pouvoir le contredire puisque, dans les faits, c’est difficile à croire ; seulement elle sait qu’il est comme elle, Antoine, et qu’il ne se cache nullement derrière des mensonges pour parfaire son portrait. Ce qu’il dit est sincère, brut et sans artifice, et c’est pourquoi elle lui fait confiance même si elle ne devrait peut-être pas. ’’Je suis contente de te voir, moi aussi.’’ admet-elle dans un premier temps en relevant légèrement l’une de ses mains ’’Je suis contente de voir que tu vas bien… J’avais peur que tu aies des ennuis.’’ Mais il doit avoir l’habitude, pas vrai ?

’’Il s'est passé un truc ce soir là. Je me l'explique pas. Je ne le comprend d'ailleurs toujours pas.’’ Intriguée par son discours, elle affute ses paupières en décrochant ses lèvres de quelques degrés, se demandant bien où il veut en venir. ’’Mais c'est aussi pour ça qu'on est là tous les deux. Crois-tu possible que deux personnes aussi différentes que nous puissent être proche, du genre potes ?’’ Difficile quand l’une est une star mondialement connue et l’autre populaire dans les sphères criminelles : de toute évidence, elle a davantage à perdre que lui dans cette histoire. Et quand bien même lui est-elle redevable de lui avoir sauvé la vie, elle n’est pas prête à mettre sa carrière en péril, une carrière pour laquelle elle a travaillé avec acharnement et dévouement durant trop longtemps. ’’Sans que ça se sache, oui’’ dit-elle avec l’espoir que ce soit possible, son sourire se faisant doucereux quand elle pose les yeux sur lui. ’’En tous cas, si tu es déterminé à changer de vie, sache que je t’aiderai avec plaisir.’’ La serveuse revenant avec leurs plats, Alison glisse ses mains sous la table pour lui laisser la possibilité de déposer son assiette et son cocktail devant elle, la remerciant même d’un sourire en restant silencieuse jusqu’à son départ. ’’Tu viens souvent ici ?’’