Les lois de la nature

23 février 2025

Alors que le calme semblait s'être installé a nouveau chez la famille baskerville, si on oubliait les quelques pleurs du bébé et l'absence du père de famille, partit en mission a l'étranger, tout n'était pas rose pour Earwen, qui luttait depuis le milieu de la nuit contre de douloureuses crampes dans le ventre.

Au petit matin, ne voulant pas appeler sa mère, de peur d'accentuer la douleur et de réveiller toute la maisonnée, elle tenta de se lever en grimaçant, enfila sa robe de chambre et marcha péniblement vers la chambre parentale, recroquevillée sur elle même, les mains crispées sur le bas de son ventre. Que lui arrivait il? Elle était au courant de ce qu'il pouvait se passer dans le corps d'une jeune fille a la fin de la puberté, elle avait même un doute sur la question, mais était il normal d'avoir aussi mal?

Tout en grimaçant et en retenant un petit gémissement plaintif, Earwen frappa a la porte de sa maman, espérant ne pas la déranger ou réveiller le bébé. Elle appela doucement, d'une voix tremblante:

"Maman...? J'ai mal au ventre..."

Au bord des larmes, l'adolescente finit par s'adosser au mur et a s'y laisser glisser, les jambes repliées, entourant son ventre de ses bras comme si cela allait miraculeusement soulager la douleur. Hier, en début d'après midi, elle n'était déjà pas très bien, mais avait mit la légère crampe sur le dos de la séance de sport de la veille. Mais ce matin la, celle ci  s'était intensifiée. Un courant d'air froids circulait dans le couloir, alors qu'aucune fenêtre n'était restée ouverte...

@Moira Lùthien Baskerville

Les lois de la nature

@Earwen Baskerville

La petite dernière de la famille, Aliénor, allait sur ses deux mois d'existence. S'en occuper était un travail de tout les instants mais Lùthien se prêta à son devoir avec plaisir. Au moins, cela lui faisait oublier que son époux avait accepté une mission longue durée d'infiltration à l'étranger.
L'elfe savait que son mari avait eu du mal avec l'idée d'une nouvelle tête dans la famille - elle aussi mais bref - mais de là à accepter de partir...

Et, visiblement, elle n'était pas la seule à penser comme cela puisque sa fille, Earwen, avait demandé à revenir un temps à la maison. Sa fille étant très bonne étudiante et ayant fait de gros progrès dans la manipulation de ses pouvoirs, Lùthien avait accepté. De plus, elle n'était pas mécontente de la présence de sa fille.
Cirth était de bonne compagnie et un excellent grand frère pour Aliénor mais il restait un enfant et, malgré tout ce que pouvait dire le principal intéressé, ce n'était pas à lui de gérer "le boulot des adultes".



Il était tôt en cette fin de mois de février quand Lùthien arriva à s'extirper de son sommeil. Les elfes n'avaient pas besoin de beaucoup d'heures de sommeil mais entre les restes des séquelles de l'accouchement et devoir s'occuper du bébé, la mère de famille ne rechignait pas quand elle pouvait dormir quelques heures. Sa nouvelle-née sembla encline à le lui accorder puisque, première fois en presque deux mois, la petite passa sa première nuit au complet. Au plus grand plaisir des membres de la famille et de leurs oreilles!

Mais, visiblement, cela annonçait quelque chose.
Un coup frappa à sa porte, léger comme pour ne pas déranger le bébé et une voix attira son attention. Earwen. Elle avait mal au ventre et, vu le ton qu'elle employait, ce n'était pas qu'une colique. Doucement, pour ne pas réveiller la petite dernière, Lùthien s'extirpa de sa couette et se faufila dans le couloir où Earwen l'attendait, assise par terre en position fœtale contre le mur.

Earwen! Lùthien s'accroupit. Premier réflexe, elle vérifia si elle n'avait pas la fièvre. Son aînée était fatiguée des petites nuits entrecoupées de cris de bambin et Lùthien savait qu'une grosse fatigue pouvait mener à des poussées fiévreuses.
Apparemment non. Tant mieux!
Quoique...
Remettant en place ses cheveux, à cause du courant d'air qu'elle devina venir de sa fille, elle dit: respire, chérie! tu es en train de créer un ouragan dans le couloir! avant qu'une chose attire ses yeux vers le bas.
Sa fille était vêtue d'un pyjama clair, donc ça se voyait très bien. Au niveau de ses parties intimes, une tâche rouge était apparue. Et elle commençait à s'agrandir. Ha! Ben elles ont pris leur temps! Lùthien avait mis ça sur le compte du fait qu'Earwen était sang-mêlé mais elle commençait à s'inquiéter. Au point d'envisager emmener sa fille chez le médecin pour avoir le fin mot de cette histoire. C'était, apparemment, plus le cas de sans faire. Earwen...Tu te rappelles de la conversation qu'on a eue, toi et moi? Elle précisa: quand une jeune fille commence à devenir une femme? Ne voulant pas que sa fille aie une mauvaise surprise, en se réveillant un matin dans un bain de sang (littéralement), Lùthien avait commencé à lui en parler quand cette dernière s'approchait de l'âge pour être pubère. C'est maintenant. Elle se leva et dit:allez, viens avec moi! On va aller te laver, je vais te donner des protections et un anti-douleur. Lùthien se baissa à moitié pour agripper soigneusement sa fille. Tu peux marcher ou tu veux t'accrocher à moi? Dans le pire des cas, Lùthien la porterait.

Les lois de la nature

23 février 2025
Earwen n'eu pas a patienter bien longtemps pour que sa maman ne vienne a son secours. Après quelques instants, la mère de famille sortit de la chambre pour la trouver la, en souffrance, adossée au mur et les yeux larmoyants. "respire, chérie! tu es en train de créer un ouragan dans le couloir!" Earwen se rendit compte seulement a cet instant qu'en effet, son pouvoir faisait des siennes. Ca faisait longtemps! Mais c'est l'observation de sa mère qui mit fin au phénomène. En effet, cela pouvait être choquant, mais avait eu au moins le mérite de détourner l'attention de la jeune fille vers autre chose que sa douleur.

"Elles? Mais alors..."

Que voulait-elle dire exactement?  Earwen l'oublia bien vite, au moment ou un nouveau spasme la fit grimacer. La nature faisait son œuvre, mais pas avec la manière douce. C'était comme si des étaux invisibles lui tordaient le bas ventre! Ca en plus de l'embarras qu'elle ressentit en voyant son bas de pyjama taché. Le lit n'avait pas du être épargné non plus.

"Il... Il y en a peut être sur le lit aussi..."

Avoua-elle penaude, Son visage virant au rouge pivoine. Heureusement que cela ne s'était pas passé a l'institut, elle n'aurait même plus oser sortir de sa chambre! "Earwen...Tu te rappelles de la conversation qu'on a eue, toi et moi? Quand une jeune fille commence à devenir une femme?"

"Oui.. mais ca doit pas faire mal normalement, enfin... pas autant... si?"

Ca aussi, elle le savait, que ce genre de phénomène pouvait apporter de l'inconfort, voire une légère douleur chez certaines, mais pas a ce point la. Ou alors, elle n'y était tout simplement pas habituée. Sa maman ne lui laissa pas le temps de reflechir a la question, voyant d'autres priorités: Une bonne toilette, des protection et, ce qui lui sembla être la meilleur idée du monde a cet instant précis: des anti-douleurs! Earwen n'était pas habituée aux médicaments. Les petits maux du quotidiens étaient la plupart du temps soulagés avec des remèdes naturels. Mais il y avait des cas de forces majeurs.

Il fallut un petit temps de réaction a la jeune fille pour qu'elle ne puisse se relever et accompagner sa maman, d'une démarche raide et la main crispée sur son ventre. Docilement, elle se laissa guider vers la salle de bain, s'accrochant au bras de sa mère, n'étant de toute façon pas en mesure de se rebiffer. Ce n'était pas du tout dans son intérêt de toute façon. N'était-ce qu'un simple mauvais moment a passer ou était-elle désormais condamnée a ressentir ces crampes douloureuses chaque mois?
@Moira Lùthien Baskerville

Les lois de la nature

@Earwen Baskerville

Les premières menstruations n'étaient pas une partie de plaisir. Pour, néanmoins, rendre ça moins pénible, Lùthien s'était donnée comme mission d'en parler à Earwen dès qu'elle serait en âge de comprendre. Histoire que, dans l'inconfort de la situation, ne se rajoutent pas le stress et la panique.

Earwen n'avait pas imaginé que cela puisse faire mal mais, cela, ça dépendait de la femme. "Femme"...Son bébé grandissait. Lùthien en était émue et aurait pu en pleurer. Heureusement qu'Aliénor avait pointé le bout de son nez parce qu'elle ne voulait pas rajouter la joie des hormones en folie au problème!

Le lit, on s'en fout! Il peut se nettoyer. Autre avantage d'être jeune maman, la présence de liquide physiologique. Utiliser en quantité, il pouvait nettoyer les tâches de sang. Lùthien s'était rappelée d'une histoire du genre, avec des mères de famille dans une école que ses jumeaux avaient fréquenté, où une d'elles s'était autocongratulé d'avoir sauvé la robe de mariée d'une amie qui avait eu, subitement, le débarquement juste avant le début de ses noces. Elle avait noyé la tâche de sang avec le liquide et elle était partie.

En fait, ça dépend des femmes. Mais les toutes premières donnent toujours un mal de ventre et ton cycle mettra certains mois avant de se stabiliser. Ou pas, d'ailleurs. Le fait que Earwen soit à moitié humaine et à moitié elfe doit contribuer.

Au moins Cirth avait choisi son moment pour aller dormir chez un ami. Lùthien doutait que Earwen veuille que son frère la voit dans cet état.

D'une démarche maladroite mais prudente, les deux parvinrent jusqu'à la salle de bain. Lùthien posa sa fille sur les toilettes, se moquant qu'elle tâche la faïence (ça se nettoie), et alla pour remplir la baignoire. On va te nettoyer un peu. L'eau était tiède avec juste ce qu'il fallait de chaleur. ça allait détendre les muscles.

Une fois que cette dernière fut déshabillée, Lùthien aida sa fille à entrer dans le bain avant d'aller chercher la trousse à pharmacie à la recherche d'un comprimé contre la douleur. Elle remplit un verre d'eau avant de le donner, avec le médicament, à Earwen: tient, prends ça. C'est pour soulager la douleur.

Heureusement qu'elle avait prévu le coup.

Prends ton temps pour te détendre. Je vais aller nettoyer ton pyjama et tes draps. Heureusement qu'Aliénor dormait encore dans son couffin. Elle avait de la chance que sa cadette, encore bébé, soit une bonne dormeuse.