Il fallait forcément un imprévu maintenant que tout était prêt pour le mois d’entrainement militaire avec l’escouade de consultants de la SWORD. L’opération me laisse énormément de questions. La première est "pourquoi maintenant ?".

Le Colonel Helmut Zemo, ancien Baron et commandant d’une unité d’assassins d’élite du renseignement sokovien soupçonné d’avoir commis des crimes de guerre dans les années 1990, a été l’un des agents de pénétration de la SHIELD les plus efficaces. L’apport de sa mémoire à l’agent Aemon Baskerville par les sœurs Cuckoos peut après son évasion a permis d’utiliser Gabriela Alvarez pour remonter jusqu’à lui. Pour mettre son téléphone sous surveillance. Pour obtenir l’existence d’Azilys Dulac et répéter le processus. Les deux femmes sont plus faciles à surveiller et ont permis de régulièrement mettre à jour le téléphone du Colonel Zemo. Colonel qui a lui-même permis de rapprocher la SHIELD de gros poissons comme Loki Odinson. Car il n’est plus lui-même un gros poisson. L’absence d’effet de surprise et la limitation des secrets des Avengers actuels signifient que le Baron Zemo ne peut plus les amener à s’entre-déchirer comme par le passé ; même s’ils n’ont plus forcément besoin de lui pour cela. Il pourrait en revanche devenir dangereux à former une organisation spécifiquement dédiée à créer des attentats lors de l’Avengers Con à venir. D’où la nécessité de le capturer dès à présent.

La SWORD signifie Sentient Weapon Observation & Response Division. Division d’observation et de réponse aux armes sentientes. Division pour l’espionnage et les contre-mesures face aux surhumains. Le Colonel Zemo n’est pas un surhumain. Il a été une source de renseignement précieux sur eux mais il ne dispose pas des capacités nécessaires à être classifié comme tel. Il est néanmoins préférable d’envoyer à son encontre l’escouade de consultants de la SWORD : les escouades de la SHIELD ont pris par surprise ses divers points de chute connus et lui ont fait découvrir l’intention de l’appréhender. Il est désormais retranché et il est improbable qu’une équipe de la SHIELD en sorte sans dommage. C’est également improbable pour mon équipe mais elle est là pour cela.

Dommage qu’elle ne soit pas prête.

Je suis ballotée une dernière fois dans le fourgon de la SHIELD alors que celui-ci ralenti. Je suis assise contre une paroi contre laquelle mon chignon roux et mon armure frotte. Cette dernière est composée d’une combinaison renforcée de pièces moulées et segmentées au niveau des mollets, des cuisses, des mains, des avant-bras, des bras, des épaules, du torse, du dos et du gorgerin. Les couleurs sont de gris et de noirs à l’exception d’une ceinture tactique de bronze ; la couleur et non le matériau. Ceinture où sont attachés de nombreux rangements. De part et d’autre de la poitrine aussi blindée d’exagérée se trouve les sangles noires d’un harnais tactique où pendent deux grenades flash-bang, quatre chargeurs de 30 pour l’arme principale et les sangles accrochées à ladite carabine d’assaut. C’est un Colt M4 avec lance-grenade M-203. Les munitions spécifiques se trouvent dans leurs étuis à l’arrière de ma ceinture. Contre ma cuissarde droite se trouve un holster de cuisse et un Sig-Sauer P226. Quatre chargeurs de 15 sont présents à ma ceinture. Celle-ci supporte encore la batterie de mon armure et une trousse de premier secours qui ne devrait servir à rien. Posé sur la carabine comme mes genoux se tient mon casque trois pièces gris et noir. Le casque lui-même, la visière ATH et le masque qui scelle hermétiquement le tout. J’inspire avec mes narines. Je suis impassible.

Puis le véhicule s’immobilise et j’entre en mouvement. J’ouvre la porte sans un regard à Malady Malekithdóttir et Luke Hunt. Ils sont les seuls de l’escouade que j’ai jugés suffisamment expérimentés pour venir. Cela nous fait un trinôme. Le minimum. Aucun de nous ne porte d’insigne de la SWORD puisque c’est une division inconnue du grand public et de beaucoup d’agents. Même Luke Hunt ignore son existence et sait seulement qu’il consulte pour la SHIELD en échange de sa liberté conditionnelle. Malady Malekithdóttir est sensément dans le même cas qu’Hunt. C’est sa seconde mission.

D’autres véhicules et équipes de la SHIELD ont pris position autour de l’accès aux égouts newyorkais. Je constate avec dépréciation que l’agent Fondsec, reconnaissable entre tous à son mètre 50 bien tassé, et deux autres collègues m’étant inconnus semblent être prêts au côté des équipes de techniciens. Je me dirige vers le plus expérimenté de ceux-ci.

« Agent, salue-je de la tête puisque j’ai les mains sur mon casque. Vous avez les équipements demandés ?

- Le robot démineur a été modifié selon vos instructions, me répond-t-il en me faisant attendre le "mais". Cependant, l’implication de mademoiselle Dulac ou d’un Skrull ayant son apparence est toujours refusée. »

Je ne m’attendais pas à ce que la demande d’usage d’Azilys Dulac soit acceptée mais je l’ai tout de même faite. Je sais que la SHIELD n’essaiera pas de la poursuivre pour toutes les complicités qu’elle a des crimes du Colonel Zemo. Trouver refuge à l’Institution Charles Xavier est d’une chance insolente pour l’accessoire qu’elle est. Une mutante de plus effectivement au-dessus de la loi. Rien de nouveau malheureusement.

« Coupez le courant, reprends-je face à l’agent technique en calant mon casque contre mon flanc pour leur désigner d’une main la bouche d’égout ouverte. H&M, vous me faites passer le robot par là. Je me fous de comment tant qu’il est fonctionnel. »

La bonne réponse étant "cheffe oui cheffe" ou toute autre variante au moins aussi respectueuse. Principe de hiérarchie : je leur défèque dessus et ils en font de même sur les cibles. La non obéissance à cela signifie un aller-simple pour le Raft. Ils m’ont vendue leur âme. Je l’ai même explicité ainsi à Luke Hunt d’ailleurs. Ce qui va dans le thème de mon plan d’ailleurs : j’ai l’intention que toute l’électricité du quartier soit coupée afin de plonger le Colonel Zemo dans le noir puis de faire ma propre opération Ames Errantes. Je ne vais pas prétendre faire revenir l’âme des morts comme les forces armées américaines afin de saper le moral de nos adversaires mais les échos d’une ambiance malsaine alliée à l’obscurité pestilentielle voire vaporeuse des égouts devrait avoir quelques effets sur le taux de stress ; donc les erreurs.

« M, dis-je à Fondsec en désignant Malekithdóttir de ma main libre, a des capacités physiques surhumaines et une technologie avancée. Elle passe en première. »

Je désigne ensuite Hunt.

« H a des sens surhumains. Il passe en second et la tient d’une main pour l’arrêter s’il perçoit un danger. »

Malekithdóttir s’agenouille en cas de contact avec l’ennemi pour permettre à Hunt de tirer par-dessus et continuer à protéger de sa résistance surhumaine ; chose qu’il est inutile de préciser. Nous sommes tous des militaires ici.

« Je ferme la marche et je donne les ordres. Votre trinôme reste derrière nous. Tout le monde en vision nocturne si la coupure de courant fonctionne. Le réseau électrique indépendant devient notre cible principale si elle ne fonctionne pas.

- Cheffe oui cheffe. »

J’aurais aimé pouvoir enregistrer la voix de Dulac pour perturber au mieux le Colonel Zemo. Je ferais avec des sons YouTube à la place. Je suis adaptable.

« H&M, s’en est où la descente du robot ?! »

Je m’en vais sur l’écran de pilotage du robot afin de synchroniser une retransmission avec l’écran tactile à l’intérieur de mon protège-poignet gauche. Trop d’informations pour mon seul ATH. J’observe ensuite où est-ce que le duo en est rendu du déploiement de notre robot roulant dans les sous-sols de New York ; de longs couloirs aux murs et plafonds parcourus des tuyaux plus ou moins larges contenant les réseaux électriques, gaz, eaux de ville, eaux usées et vapeur de chauffage qu’il faudrait éviter d’endommager afin d’assurer la survie de tout le monde.

Je ne passe mon casque qu’une fois le robot descendu et le courant possiblement coupé. Le casque en lui-même est la première partie. Il recouvre mon crâne à l’exception de mon visage. La visière à Affichage Tête Haute est la seconde partie. Elle s’intègre dans le casque et s’allume. Le masque respiration est la dernière partie. Il se clipse dans le gorgerin comme dans les deux autres parties afin de sceller l’armure. Je tourne ma tête sans visage vers le technicien avant d’acquiescer.

Les bruits blancs commencent et l’imagination continue.

Je ne me souviens plus de quelle mitrailleuse John Rambo faisait usage à une main. La M2 Browning, avec ses pratiquement 40kg à vide, me semble trop imposante pour cela. Ses 165cm de long sont cependant portés ainsi par Malekithdóttir. J’ignore si sa poigne nullifiera également le recul de l’arme mais je me souviens bien que les munitions de .50 BMG ont été conçues pour une application anti-aérienne durant la Première Guerre mondiale. La qualité de l’arme fait qu’elle est toujours d’usage aujourd’hui via la version modernisée par les belges. J’apprécie les armes belges peut-être plus que leurs gaufres. Je ne suis pas certaine d’aimer le personnage de la Svartalf mais cela fait partie de l’infiltration : je m’adapte à ses choix comme je m’adapte à tous les autres membres.

J’imaginais l’usage d’une corde à défaut d’une grue pour descendre le robot. Pas le fait de se séparer de son arme pour prendre le robot et sauter à pieds joints dans une zone dangereuse… L’envie d’utiliser une elfe noire comme outil de déminage en version "blindé dans un champ de mine" me titille mais je l’ignore. Ça reste cependant une option. A voir plus tard.

La livraison faite sans prudence permet de commencer la guerre psychologique au plus tôt. Je ne rappelle pas les positions avec Malekithdóttir en tête de trinôme et Hunt qui la tient par l’épaule durant l’avancée afin de pouvoir la guider si besoin. Il y a intérêt que je n’ai pas besoin de rappeler. Ma propre position est en troisième. Je suis plus résistante qu’Hunt mais il aura guéri de ses blessures par balle avant que je ne le fasse des hématomes faits par les impacts desdites balles contre mon armure ainsi il passe devant. Sans compter que cela lui permet de nous manœuvrer au mieux : il pourra avertir par le touché Malekithdóttir s’il perçoit l’odeur d’explosif ou quelqu’autre indice d’un quelconque. Je m’arrêterais derrière lui ou éventuellement contre lui si mon attention est portée sur autre chose.

Les amplificateurs de lumière résiduelle active du robot démineur fournissent l’image verdâtre de l’égout avant même que l’on commence à le faire actionner ses chenilles pour qu’il avance. L’examen minutieux des environs laisse penser l’absence de pièges puis les déplacements du robot offrent une fois dégagées : sans quoi il aurait sauté. L’enceinte qui se trouve sur son dos et la bande sonore qu’elle projette ne lui ont pas valu de se faire tirer dessus.

« On y va, énonce-je à l’intention de mon escouade avant de fixer Fondsec alors même que je marche vers H&M. Mon trinôme d’abord. Le vôtre ensuite. »

Je m’approche de la bouche d’égout en m’attendant à ce que Malekithdóttir ressaute à pieds joints dedans. J’ignore si Hunt va l’imiter mais je vais m’en abstenir histoire d’éviter de commencer la mission avec une ou deux fractures. Il est donc question de descendre à l’échelle une fois la première descendue pour surveiller l’autre partie du tunnel. J’active le faisceau infrarouge afin que ma visière puisse amplifier la lumière réfléchie à son tour puis je descends.

Je me positionne quelques pas derrière Malekithdóttir alors que les autres membres descendent à leur tour. J’attends qu’ils aient fini puis me redresse et recul jusqu’à ce que mon dos entre en contact avec celui d’Hunt. Ma tension monte au point que je la sente très clairement. Et l’ambiance sonore n’aide pas.

Parfait : il est probable que mon plan fonctionne sur les autres s’il le fait sur moi.

Les 5kg de mon M4 dépassent sur le côté droit de mes coéquipiers alors que j’avance en suite de Hunt. La vision verdâtre de mon environnement physique s’ajoute à celle des informations de mon ATH. Je suis satisfaite de son IU même si elle n’est pas au niveau d’une interface Stark.

*RD à tous : filin, grésille la voix du technicien en chef à travers la radio d’escouade en m’amenant à m’arrêter et à porter le regard vers la désactivation de mon faisceau infrarouge. Approche pour analyse.*

Mes yeux se tournent vers l’écran à mon poignet alors que ma main gauche lâche mon arme ; la droite et l’épaule suffisant à la maintenir dans le bon alignement. Je vois la fenêtre de retransmission de la caméra du robot démineur et j’observe ce qu’il voit à une dizaine de mètres devant nous.

Le fil de pêche a lui avec les faisceaux infrarouges de la vision nocturne et bloque l’avancée du robot. Il s’agit à présent de trouver à quoi il est relié ; chose laissant deux possibilités. Droit ou gauche. Je m’attends à des mines et la première qui me vient à l’esprit lorsqu’on implique un filin est une mine terrestre à charge dirigée. Un bloc d’explosif garni de petites billes métalliques qui se diffusent sur un cône de 60° avec pour objectif de faire passer tous les individus s’y trouvant à l’état liquide. La saloperie m’a marquée pendant mon service militaire. Il est possible de la déclencher à distance ou par fil-traquenard. La Suisse avait deux modèles différents : la charge dirigée légère 96 garnie de 920 billes d’acier de 0,7 g chacune qu’il diffusait sur un angle de 60° et sur une distance de 50m, pour un poids total 2,9kg, et la charge dirigée lourde 96 envoyant 1 200 éclats d'acier de 5 g jusqu’à 150m, pour un poids de 20kg. L’armée suisse a été un exemple dans l’élimination des mines antipersonnel suite à la convention d’Ottawa de 1997 mais on a tout de même étudié le matériel lors de mon service militaire au sein d’un régiment du génie. Pas besoin d’aller jusqu’à de telles tailles pour exterminer une escouade entière de la SHIELD au sein d’un milieu confiné comme un égout. Surtout qu’une mine terrestre à charge dirigée n’est pas obligée d’être placée au sol du fait de son fonctionnement et qu’il n’y a aucun couvert dans notre environnement actuel si l’on exclut Malekithdóttir et le bouclier tactique de l’autre trinôme.

« K pour RD. Cherchez une protubérance côté tuyau, conseille-je après avoir regardé l’icône me permettant d’activer mon micro et plissé la paupière pour qu’il s’active effectivement. Cela permettrait d’avoir l’explosion longeant le mur et n’abimant pas la partie utile des égouts. »

Je délaisse du regard la caméra du robot pour rééteindre mon micro et réactiver mon faisceau infrarouge. Il faut encore plusieurs minutes une fois le boitier explosif localisé pour réussir à le désamorcer à l’aide de la pince du robot. Je laisse les autres faire leur partie avant qu’on puisse en revenir à la nôtre dans cette ambiance qui me pèse toujours plus.

Je regrette même d’avoir eu l’idée de m’inspirer de la tactique américaine. J’espère juste que personne ne le saura. Je ne sais cependant pas ce qui me stress le plus que de la présence de ces pièges précis ou de mon artifice. Les questions sont légion : est-ce que les capacités naturelles des Svartalf ou l’armure issue de leur technologie suffiront à encaisser le choc ? Est-ce que Luke ou Fondsec peuvent se régénérer si une majorité de leur corps est détruite ? Est-ce que je tiendrais le choc si toute la partie avant de mon corps se retrouve recouverte d’hématomes suite à l’exposition à ce genre de souffle ? Il n’y a que pour les deux agents anonymes qui accompagnent Fondsec que je sais les réponses. Elles sont mauvaises.

L’avertissement du Colonel sur ce que nous allons trouver dans les couloirs est efficace. Il se veut l’adversaire des Avengers et non celui de la SHIELD. Même si une bonne partie des Avengers aurait également du mal face à ce genre de piège. L’autre aurait l’avantage de totalement s’en moquer. Ce que je souhaite à Malady.

L’avancée en deux colonnes de trois n’est pas la bonne.

« Reformation des trinômes, reprends-je en parlant aussi froidement que calmement. H, vous prenez le bouclier et la tête du second. F, vous êtes derrière lui. »

Et sans râler sur le fait qu’il fait deux fois votre taille et que vous pourrez pas lui tirer par-dessus même s’il se met à genou devant vous ! Je sais que c’est pas l’idéal mais je fais ce que je peux.

« Vous, désigne-je d’une main celui qui va se faire prendre son bouclier tactique, derrière moi. »

J’attends que la reformation s’effectue en me demandant s’il est utile de préciser à H&M que je mise sur la supériorité de leurs réflexes pour renvoyer toute grenade qui nous serait expédiée. J’ai pleine confiance en Hunt pour réussir à faire cela malgré la visibilité réduite. Reste à le déterminer pour Malekithdóttir, contre laquelle je me trouve à présent. Je n’ai pas les sens pour repérer les pièges avant elle mais je garde Hunt dans mon champ de vision : je m’arrêterais dès qu’il le fera.

Ce n’est que lorsque la mine est désamorcée que l’on reprend l’avance. Il faut passer plusieurs pièges du genre avant que le robot ne puisse arriver à son premier croisement. Endroit oh combien problématique tant pas la difficulté de choix de la direction à prendre que par les possibilités de tirs croisés qu’il offre ; que ce soit automatisés ou manuels. C’est à ce moment-là que Luke interrompt l’avancée. Je tire de toute ma force sur l’épaule de Malekithdóttir pour qu’elle en face de même.

Je fixe ensuite Hunt.

Deux personnes à droite.
Deux personnes à gauche.
Personne en face mais un signe dont il me faut au moins une seconde pour me souvenir la signification : comme s’il portait une pomme. Piège.

Je prends une grande inspiration.

Deux binômes de chaque côté et un piège en face. Selon toute probabilité, un piège comme les précédents pour réduire en charpie tout ce qui se trouve dans le couloir sans toucher les quatre individus qui sont dans les branches à côté. Individus probablement en charge de vérifier qu’on soit bien mort ou de nous achever. Probablement à la grenade d’abord avant vérification à l’arme automatique. Je serre mes mains sur l’épaule de Malekithdóttir comme sur la poignée de mon fusil. J’aimerais pouvoir en passer au moins une dans mes cheveux. Je contrôle ma respiration.

L’excitation est pourtant là. Je meurs peut-être aujourd’hui.

Je lève deux doigts à destination d’Hunt. Je baisse le majeur pour énoncer mon premier ordre ; sur deux.

Je désigne Hunt puis l’une de mes grenades offensives ; celles qui génèrent un fort effet de souffle et un bruit assourdissant pour neutraliser temporairement les adversaires. Je lui fais ensuite signe de lancer à destination du couloir transversal du côté où la colonne de Malekithdóttir se trouve. Impossible à dire mais j’espère que le rebond permettra d’atteindre le binôme qui s’y trouve à couvert et de l’exploser contre le mur avant qu’il ne puisse déclencher le piège.

Je lève ensuite mon second doigt. Je ne quitte pas du regard Hunt alors que je désigne Malekithdóttir devant moi puis une grenade offensive et enfin le couloir transversal qui se trouve du côté de la colonne de Hunt. Même principe : tir croisé pour essayer d’avoir les ennemis à couvert via le rebond de la grenade à main. Le problème des grenades lancées par mon arme est qu’elles détonent à impact. Impossible de les faire rebondir sur les murs.

J’attends qu’Hunt me confirme avoir bien compris l’ordre avant de pointer Fondsec et de lui signaler de se mettre à couvert derrière le premier. Je passe ensuite ma main au-dessus de l’épaule de l’agent qui couvre les arrières de ma colonne pour lui signifie de se mettre à couvert contre moi alors que Fondsec en fait de même avec son agent.

Finalement, j’avance ma main sur le côté du bras de Malekithdóttir, comprenant au passage le souci de Fondsec avec la taille d’Hunt, et écarte les doigts pour montrer un compte à rebours.

Cinq.

Quatre.

Trois.

Deux.

Un.

Feu.