[S.H.I.E.L.D.] Susan Storm - If i disappear, will you look for me ?

FICHIER VIDÉO À L’ATTENTION DE BEN GRIMM.
/ Statut: envoyé.



Salut Ben.

C’est moi, comme tu peux le voir.



Je sais oui, ça fait un moment, un long moment. Et je suis désolée de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt. Je n’ai pas vraiment d’excuses pour une fois. J’espère seulement que tu vas bien, et que tout vas bien pour toi à Los Angeles, ou où que tu sois…



( Long soupir…)



Oublie, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. On a vécu la même chose tout les deux et j’essaie encore de me convaincre que tu gères mieux la situation de ton côté. Mais te connaissant tu dois certainement penser la même chose du tien.



New York n’est pas vraiment ce que j’avais imaginé… En vérité il y a beaucoup de choses qui ne sont pas vraiment comme ce que j’avais imaginé. C’est fou pas vrai ? Comment un être qui a détruit autant de vie puisse encore faire autant de mal, même des années après ? Car il a bien détruit ma vie. Au sens propre comme au sens figuré. C’est peut être fou ce que je vais dire mais même si je sais qu’il a été vaincu, j’ai l’impression que c’est un peu comme si il était encore là, quelque part… Et je me rends compte que mon discours fait double sens… (Rire ironique) À ton avis, je parlais de qui? De Thanos ou de mon père ?



Enfin bref…



Reed et moi c’est terminé. Ça fait quelques mois déjà. Comme si Thanos n’avait pas pris assez de vie il a aussi détruit celle de ceux qui sont restés. Malgré la dispute qu’il y a eu entre lui et Johnny et la dissolution du groupe, j’ai cru qu’aller le retrouver à New York nous permettrait de reprendre là où on s’en était arrêté tout les deux. Mais j’ai eu tord. Johnny m’avait prévenue. Mais tu me connais. Reed est devenu tout ce que je craignais de revoir ne serais-ce qu’une seule fois dans ma vie. Un être froid, dépourvu d’émotions, déconnecté du monde extérieur et avec pour seule compagnie sa fidèle bouteille de whisky et une montagne de canettes de bière vides sur la table basse du salon, consommées devant la télé. Je pensais que de faire à nouveau parti de sa vie pourrait chasser les démons qui le tourmentaient depuis bien trop longtemps, mais la aussi j’ai eu tord. J’ai essayé. J’ai tout fait mais je n’ai pas réussi. C’est a peine si il osait nous regarder, Valeria et moi. Je me demande comment il a pu s’occuper d’elle toute ses années. Elle qui était si petite lorsque je l’ai quittée. Et je la retrouve plus grande et plus belle que jamais. Tu verrais pour son âge c’est désormais l’une des plus grande de sa classe.



Mais la situation était devenue invivable alors j’ai pris Valeria avec moi et je suis partie. Je refuse qu’elle vive ce que moi j’ai vécu toutes ces années et qu’elle grandisse en pensant qu’elle je mérite pas d’être aimée, choyée ou protégée. Parce que c’est le sentiment que j’ai eu. Toutes ces années après l’accident de maman et les déboires de mon père, c’est le sentiment que j’ai eu.



Tout était facile avant ca, on vivait dans une jolie petite maison de Glenville, avec un joli jardin et un chien bien aimant. Une vie rangée que n’importe quel couple rêverait d’avoir, moi y compris. Je n’avais que 13 ans lorsque ça s’est passé. Je sais que mon père s’en est toujours voulu de ne pas avoir réussi à la sauver. Après tout, c’est le cauchemar de tout les chirurgiens de ne pas pouvoir sauver des vies, encore plus lorsqu’il s’agit de leurs propres femmes. Je n’arrête pas de me dire « si seulement elle n’avait pas pris la voiture ce jour là… » Mais le plus dur c’était de devoir expliquer à son petit frère de 9 ans pourquoi sa mère ne rentrerait jamais à la maison, et pourquoi son père était incapable de le faire à ma place. J’ai longtemps essayé de le protéger de tout ça, mais crois moi à 9 ans tu réalises bien plus de choses que ce que les adultes veulent nous faire croire. Tout ces soirs où il rentrait ivre mort avant de s’affaler sur le canapé sans se préoccuper de comment on était rentré depuis le chemin de l’école où si on avait pu manger quelque chose en arrivant. Pas même lorsque nous sommes allés vivre chez notre tante. Jusqu’au jour où il n’est plus jamais venu, lorsqu’il a été accusé d’homicide involontaire. Johnny lui en a beaucoup voulu et il lui en veux encore beaucoup aujourd’hui, tu le sais. Ce qu’il ne sait pas c’est qu’après la fin de nos études je suis retournée le voir en prison, plusieurs fois. Pour qu’il puisse voir le visage de ce qu’il avait laissé, pour qu’il puisse comprendre ce qu’il avait abandonné. Et pour lui rappeler que ce qui était arrivé à maman n’était pas sa faute. Je lui ai pardonné. Je lui ai donné mon pardon même si je savais que jamais je n’oublierais. Si je n’ai rien dit à Johnny à ce moment là c’est parce que je savais qu’il ne réagirait pas de la même manière. Il m’aurait dissuadée d’y aller et se serait emporté et après tout, il aurait eu toutes les raisons de le faire. Je ne lui ai jamais reproché d’avoir autant de colère envers notre père. Mais je ne veux pas que Valeria nourrisse ce même sentiment en grandissant et que Reed subisse ce que Johnny aurait fait subir à notre père si il en avait eu l’occasion. Crois moi.



En fin de compte, voir Johnny aussi heureux et épanoui d’une certaine manière, ça a été comme une sorte de victoire pour moi. Il me reproche d’agir comme si j’étais notre mère avec lui, et je sais qu’il a raison. Mais il était la seule famille qu’il me restait. Je m’étais promis de le protéger coûte que coûte afin qu’il puisse oublier tout ce chagrin qui l’accablait. Évidemment cette plaie béante sera toujours là et je ne pourrais en rien la combler mais, peu importe son comportement ou son caractère je ne voulais et veux que son bonheur. Parfois cette époque là me manque. Celle où on était encore que des jeunes insouciants, où notre vie était rythmée par les cours à l’Université et notre désir de devenir de grands scientifiques et pilotes. Enfin.. pilote c’était seulement Johnny tu t’en doutes. Cette époque où j’ai rencontré Reed…



Même lorsque cette expédition dans l’espace pour le projet de Reed a tourné au fiasco il y à 9 ans de ca, je n’ai jamais regretté un seul instant de cette vie. Certes on était passés de jeunes prodiges à bêtes de foire en l’espace d’un simplement battement de cils, mais je n’ai jamais regretté un seul instant. Et pourtant dieu seul sait à quel point ça a été dur, surtout pour toi et moi. J’ai détesté devenir qui je suis. Avoir ces pouvoirs, devenir « La Femme Invisible » et devoir abandonner tout mes rêves de vie normale contre un quotidien rempli de danger et de menaces. Quand je voyais tout ces Mutants à la télévision, quand j'étais petite, ou même plus tard tout ces héros aux capacités extraordinaires, comme les Avengers, ca n'a jamais été ce que j'ai rêvé pour moi. Tu imagines après ce qu'il s'est passé à New York cette fameuse année de 2012 ? Tout ce que nous pensions, toutes nos certitudes, nos croyances ont été ébranlées. Bien plus qu'après ce qui nous est arrivé dans l'espace, je dois le reconnaitre. Nous, scientifiques de la NASA, persuadés que notre monde était le berceau de la vie, aspirant ardemment en savoir plus et découvrir les innombrables secrets de cet infini que représente l'Univers. J’avais toujours voulu devenir une brillante scientifique, histoire de rentabiliser les quatre doctorats en biologie et biochimie moléculaire et rendre fière ma mère. Pourquoi pas avoir moi aussi une belle maison avec un beau jardin et des enfants. Un mari aimant qui m’embrasserait en rentrant du boulot tard le soir. Tu pourrais croire que je regrette cette vie, et je l’ai regrettée l’espace d’un instant, mais ce que j’ai eu fut encore mieux. Toi, Reed, Johnny, ma fille… nous étions une famille. Tu restes encore ma famille, Ben Grimm. Et malgré tout ca nous avons intégré le S.H.I.E.L.D nous aussi, nous sommes devenus comme ceux que nous apercevions parfois sur les chaines d'informations, avec le programme Fantastic 4, dont je doute apercevoir ne serait-ce que l'ombre d'une chance de renaitre un jour. C'était il y à bientôt 10 ans, tu imagines ? Le temps passe si vite.


Au final, vivre à Los Angeles et travailler pour le S.H.I.E.L.D sous le soleil et les palmiers de Californie il y a pire non ? ( Rires..)

Mon dieu.. je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça. La nostalgie peut être.



Sans doute.



Voilà pourquoi je ne regretterai jamais tout ce que j’ai vécu.. car je l’ai vécu avec vous et vous m’avez offert la plus incroyable des vies. Mais tout ça nous a été volé… éparpillé aux quatre vents… et je n’arrive pas à le supporter. J’essaie d’avancer… je te jure que j’essaie. J’ai retrouvé un travail, je suis devenue la nouvelle Responsable des recherches au CDC de New York. Je supervise les équipes et les travaux de recherches concernant les maladies contagieuses et mortelles à longueur de journée. C’est éreintant, mais très intéressant. Pas autant que ce que nous faisions lorsque nous étions encore à la NASA, mais assez pour que je puisse oublier. L’espace d’une journée. Je me suis fais deux trois amis, mais évidemment c’est difficile de se faire des amis quand on est l’un des anciens membre des 4 Fantastiques. Alors je partage mon temps entre le boulot et Valeria. Si tu la voyais.. je donnerais n’importe quoi pour que ce soit le cas. Elle est aussi intelligente que son père, elle a la même vivacité d’esprit. Elle a mes yeux, et mon sourire aussi. Un parfait mélange de ce que fut notre amour en somme. Brillant, fort, magique…



J’essaie d’être la au maximum pour elle. Mais ce n’est pas facile. J’ai l’impression d’être sans arrêt pas à la hauteur, et d’échouer, comme avec Johnny. Après ce qu’il s’est passé je ferais n’importe quoi pour la protéger et pour que rien ne puisse lui arriver. J’ai trop longtemps essayé d’éviter d’être celle que je suis vraiment. Et aujourd’hui, je me retrouve partagée entre être une maman la plus normale possible pour elle ou endosser ce rôle qui a toujours été le mien et redevenir la super héroïne de ses histoires d’enfants. Car la vérité c’est que je ne supporterais pas une seconde fois de vivre ce qu’il s’est passé. L’ancienne Susan aurait tout fait pour partir loin et vivre la vie la plus normale possible pour elle, mais la vérité c’est que je sais que ça n’aurait rien changé. Que je sois « Fantastique » ou pas, une simple humaine ou pas, cela n’aurait rien changé à ce que Thanos a pu nous faire. Et ce n’est que maintenant que je l’ai compris. Comme c'est ironique venant de la part de quelqu'un qui, il y a quelques années, avait approuvé ces fameux accords et s'était rangée bien sagement du côté de ceux qui avaient voulu tout avoir sous contrôle, attendant simplement les ordres, pensant que c'était mieux ainsi, pour la sécurité et l'intégrité de tous. Je ne sais pas si il en serait de même aujourd'hui.

Quand je vois tout ce qui se passe à New York depuis quelques temps... Les attaques terroristes envers les Mutants, un criminel décapitant des innocents, les nombreux faits divers concernant les gens comme nous comme la population civile... Je commence à croire que vivre ici n'est pas la meilleure chose pour Valeria. Je ne veux pas qu'elle grandisse dans une ville ou règne la terreur et le chaos. Je fais au mieux pour la préserver de tout ca mais l'autre jour elle est revenue de l'école en me demandant pourquoi il y avait autant de gens méchants qui voulaient faire du mal aux autres, tu te vois entendre ca tout les jours toi..? Je sais que je ne peux pas faire ca à Reed, ca l'anéantirai si j'osais demander la garde exclusive et si je partais à l'autre bout du pays avec elle. Il ne s'en remettrais jamais. Et malgré tout je ne peux pas effacer ce que je ressens pour lui et me montrer aussi cruelle et égoiste. Je sais qu'il s'agit de la sécurité de notre fille mais... (soupir)Je ne sais pas quoi faire. Enfin bref, Le S.H.I.E.L.D m’a recontacté. Ils n’attendent qu’une chose c’est que je reprenne du service. Mais si je le fais qui s’occupera de Valeria ? Reed n’en est absolument pas capable. Et qui serais-je pour l’abandonner une nouvelle fois ?



Enfin voilà.. tu sais tout. Me retrouver partagée entre le désir d’être avec elle et le désir de faire ce qu’il faut pour la protéger, tout en sachant que ces deux souhaits ne sont pas compatibles. Alors j’essaie du mieux que je peux, voilà où j’en suis…



J’ignore si tu recevras ce message, j’espère que tout vas bien pour toi. Je t’en prie… contacte moi. Trop de temps passe et je ne veux plus perdre une seule seconde, encore moins avec toi. Qui sait ce que l’avenir nous réservera…



Prend soin de toi. Je te recontacterai bientôt, c’est promis. Je t’embrasse..



Tu me manques.



( Fin de la transmission. )