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 [Terminé] Tête de pioche

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Reed Richards
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MessageSujet: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyDim 10 Mar 2024 - 15:12

Tête de pioche

« Au niveau de l'estimation par intervalles de confiance d'une proportion… » Je tape sur mon clavier d'ordinateur pour que le diaporama change d'image. « Imaginons une population dont les individus possèdent un caractère A avec une probabilité p. Nous disposons donc d'un échantillon de taille n, dont x individus possède le caractère A. » Je pianote une nouvelle fois, l'image change. « Nous savons désormais que la proportion fn = x/n est une estimation de la valeur vraie p. cependant, pouvons-nous estimer la confiance ? Pour ce faire, il faut chercher à construire un intervalle de confiance avec l'estimateur. » Je me retourne vers les étudiants. « J'espère que c'est clair pour vous ? »

La moitié sont avachie sur leurs bureaux à moitié en train de dormir et de bâiller… C'est désespérant. L'enseignante que je dois remplacer n'a pas terminé son congé et je dois donc me farcir la filière du droit pour les cours de statistique. Selon les rumeurs, j'avais déjà la réputation d'être le numéro un des professeurs les plus barbants pour eux. S'ils ne sont pas capables de suivre l'estimation par intervalle de confiance, ce n'est pas mon problème. Moi, j'ai passé mes diplômes et je connais les formules par cœur. Il est parfois incroyable de constater à quel point ces jeunes gens peuvent bâcler leur avenir parce que soit ils ont fait la fête ou soit ils ne prennent pas mes leçons au sérieux. Apparemment, j'irais trop vite en besogne et je ne prendrais pas assez de temps de leur expliquer. Comme si j'avais du temps à perdre pour essayer de recoller les morceaux alors qu'ils doivent apprendre leur leçon au préalable. Dommage pour eux, moi, je continue sur ma lancée.

« Du coup, vu que la proportion fn = x/n est une estimation de la valeur vraie p. Nous devons partir du principe que : Fⴖ = 1/n ∑_(i=1)^n xi. Fn est une v.a. construite comme somme de n.v.a indépendantes de type Bernoulli et de paramètre p, i.e Xi ∼ B(p). La loi de Tn = nFn et suit une loi binominale qui est… » La sonnerie de l’université retentit, signifiant que les étudiants peuvent aller manger. Prévisible comme ils sont, ils se lèvent rapidement et en même temps. « Je vous rappelle que vous serez interrogés sur cette estimation, alors tâchez de réviser. »

Je doute qu'ils m'aient écouté, mais ce n'est plus de mon ressort désormais. Il est temps pour moi de ranger mon matériel et d'aller manger. Je regarde ma montre par réflexe et je débranche la prise du vidéo projecteur. Je fais cela d'une manière mollassonne. C'est étrange, j'ai l'impression d'avoir oublié de faire quelque chose d'important ces derniers temps… J'ai tellement la tête dans le guidon que je n'ai parfois pas toute ma tête. J'ai envie d'une bière… Non. Je dois patienter, je n'ai pas terminé ma journée de travail et je ne pourrais boire que ce soir. D'autant plus que je n'ai pas ma fille à la maison cette semaine. Peut-être passer au bar après ma journée ? C'est quand même dingue. J'ai vraiment l'impression d'avoir oublié de faire quelque chose. Mon regard se tourne vers l'assemblée qui se vide peu à peu et mes yeux se plissent en observant une petite rouquine qui va sans doute partir elle aussi. Ah oui. Cela me revient maintenant.

« Pas si vite mademoiselle Grey… Vous penserez à venir me voir dans mon bureau dans dix minutes. »

. . .

Peu après le cours de statistique.

Je feuillette un magazine de baseball les yeux dans le vague. Mon regard ne transmet aucun bonheur dans la lecture. Si l'on devait me poser la question sur quelle équipe, je devais supporter, mon choix se porterait naturellement sur les Dodgers de Los Angeles, mais là, ce magazine parle essentiellement des Yankee de New York. C'est à croire que je commence à avoir le mal du pays et à regretter la côte ouest. C'est pourtant la nouvelle vie que j'ai choisi d'avoir depuis la dissolution des quatre fantastiques. J'entends alors la porte s'ouvrir ou des toc-toc et si tel est le cas, je signale ma présence par un « entrez ». Je ne prends même pas la peine de lever les yeux vers la rouquine. Je sais que c'est elle. C'est moi qui lui ai demandé de venir dans mon bureau après tout. Je continue donc à tourner les pages en ignorant totalement le fait que cela pourrait être totalement impoli. Je suis censé être en pause de toute manière et c'est à cause d'elle que mon temps de repos risque de s'interrompre.

« Vous penserez à fermer la porte derrière vous. » Je viens donc poser ma lecture sur mon bureau en confrontant pour la première fois son regard. « Asseyez-vous. »

Ce que j’avais oublié, c’était d’avoir une conversation avec elle sur ce qu’il s’était passée lors du blocus de l’université. Combien de temps était-il passé depuis cette histoire ? Un mois ? Je ne saurais le dire… Dans tous les cas, il est temps de tenir mes engagements envers la tête de pioche qui me sert d’étudiante.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyDim 10 Mar 2024 - 17:58


TÊTE DE PIOCHE


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« J'espère que c'est clair pour vous ? » Ce qui est clair c’est que ce n’est pas clair. C’est sombre. Très très sombre même. Quelqu’un a une lampe torche ? « Qu’est-ce qu’il raconte… » souffle son camarade de table, en zieutant sur l’ordinateur de Jean, dont les doigts sont suspendus au-dessus du clavier. « J’en ai aucune idée. » Lui répond-elle dans une grimace désolée, en plissant ensuite davantage ses paupières sous la concentration. Elle va en avoir besoin. « Du coup, vu que la proportion fn = x/n est une estimation de la valeur vraie p. Nous devons partir du principe que : Fⴖ = 1/n ∑_(i=1)^n xi. Fn est une v.a. construite comme somme de n.v.a indépendantes de type Bernoulli et de paramètre p, i.e Xi ∼ B(p). La loi de Tn = nFn et suit une loi binominale qui est… » C’est quoi cet assemblage de symbole ? Qui a fait ça ? Comment ? Pourquoi ? Quel est le but du projet ?
      La sonnerie hurle dans la salle en soufflant un vent de libération qui n’attend pas : en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les étudiants rassemblent leurs affaires dans leurs sacs, enfilent manteaux et écharpes à la va-vite, avant de sortir de la salle sans délai, dans un brouhaha nerveux qui camoufle à peine les paroles de leur professeur grognon. « Je vous rappelle que vous serez interrogés sur cette estimation, alors tâchez de réviser. » RÉVISER QUOI EXACTEMENT ? Ce charabia incompréhensible ? La panique s’empare de ses traits tandis qu’elle se lève de sa chaise pour demander aux personnes restantes si elles ont noté le cours mais… « Désolée, je n’ai rien compris… » Personne n’a compris. Super. Ça va être simple cette histoire.

Ne pouvant pas leur en tenir rigueur puisqu’elle-même est perdue, elle compresse ses lèvres dans un sourire de déception avant de retourner à sa table pour ranger ses affaires, avec plus ou moins de difficulté ; est-ce qu’un sac peut rétrécir ? Elle n’arrive plus à ranger aussi aisément qu’avant son ordinateur portable ! Mais lorsque c’est chose faite, et qu’elle est parée pour affronter le vent froid de l’hiver, elle s’apprête à quitter la salle à son tour mais… « Pas si vite mademoiselle Grey… Vous penserez à venir me voir dans mon bureau dans dix minutes. » Hein ? Interloquée, ne comprenant pas tout de suite la raison puisqu’elle n’est pas la seule à n’avoir rien compris, elle le contemple avec des yeux ronds durant quelques minutes, sans bouger, jusqu’à ce que l’une de ses mains vienne se déposer sous sa gorge comme pour la désigner. « Moi ? » Puisqu’il n’y a qu’une seule Grey dans les parages, probablement que oui. « Euh… D’accord… » Fébrile, les jambes et les mains tremblantes, elle quitte la salle en entendant son coeur qui bat beaucoup plus vite, tout à coup.

*
**

Dix minutes plus tard, donc, la voilà devant le bureau du professeur Richards. Elle est tant stressée qu’elle n’a pas mangé le cookie acheté un peu plus tôt à la cafétéria, et c’est d’une main toujours aussi tremblante qu’elle vient cogner trois fois contre la porte, jusqu’à ce qu’on l’autorise à entrer. Lorsque c’est le cas, elle retire son bonnet noir en passant le pas de la porte, mais son geste de politesse est manqué car le professeur a le nez fourré dans un magazine. « Vous penserez à fermer la porte derrière vous. » Elle s’exécute, en gardant son bonnet dans une main, ses doigts se pressant autour de la laine tandis qu’elle tente de réguler sa respiration devenue rapide. « Asseyez-vous. » Elle hoche son menton d’un mouvement unique, se laissant ensuite tomber sur la chaise en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, ne pouvant s’empêcher de balayer le bureau d’un regard circulaire avant de revenir sur le visage fermé de son professeur. Il a toujours cet aspect bougon mais, elle le sait, cela n’annonce rien de bon pour la suite… « Vous vouliez me voir pour quoi ? » Ose-t-elle demander en courbant légèrement le dos, redoutant à présent ce qu’il va lui dire, et comment il va lui dire. Ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Oh, misère, elle a déjà envie de pleurer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyDim 17 Mar 2024 - 19:09

Tête de pioche

La voilà. Celle qui avait usé de ses pouvoirs lors de la manifestation qui avait eu lieu un mois plus tôt. Elle semble préoccupée par le fait de savoir à quelle sauce elle va être mangée. Au moins, mademoiselle Grey a le mérite d'être à l'écoute des consignes et respectueuse. Fermant la porte derrière elle, elle s'avance avec la manière d'un chiot à qui on aurait trop serré la laisse. Elle vient ensuite s'asseoir face à moi et dévie son regard du mien en observant mon bureau. Elle pouvait remarquer que c'était le bazar. Des fiches éparpillées, des tasses de café qui étaient restés deux jours sans être lavé et mon rubik's cube fétiche qui traînait dans le coin. Sans parler de mon magazine que je venais d'ajouter au boxon, bien entendu. Mes supérieurs m'ont demandé à plusieurs reprises de faire du rangement et il va vraiment falloir que je m'y attelle à un moment donné. Cela dit, ce n'est pas le sujet. La rouquine me demande de quoi je voudrais lui parler et j'ai le réflexe de pencher légèrement ma tête sur le côté.

« Ah ? Vous n'auriez pas une petite idée sur la question ? »

Elle n'est vraiment pas à son aise. Cela se sent à des kilomètres. Ne me dites pas qu'elle va commencer à chialer ? Ce serait la cerise sur le gâteau ! Lorsqu'elle sera dans un métier politique, elle ne pourra pas se permettre de lâcher, ne serait-ce, qu'une petite larmichette. Il faut avoir les épaules solides pour entrer en politique et ne pas se lamenter dès la première confrontation. Je fais exprès de lui retourner la question. Parce que je pense que sous ces airs de Caliméro des mauvais jours, elle comprendra très vite là où je veux en venir. C'est pour cela que je patiente en lui laissant le temps de répondre. Est-ce que j'exerce une mauvaise pression sur cette élève ? Peut-être. Est-ce que c'est mal pour autant ? Je ne pense pas. Tous les actes ont des conséquences, c'est un principe d'échange équivalant. Si elle voit ce que je veux dire tant mieux, sinon je vais tâcher de devoir encore lui mâcher le travail et concrètement ? Ça me gonfle…

« Le fait d'avoir utilisé vos pouvoirs face à l'autre benêt électrique m'a mis dans un sacré pétrin. J'ai dû m'expliquer avec ma hiérarchie sur le pourquoi du comment j'avais mis en place une expérience aussi farfelue. » Expérience qui n'en était pas une. Tout avait été improvisé par mes soins. « Et là, vous allez dire que vous m'avez sauvé la vie, que vous pensiez bien faire. Je rétorquerais alors que vous avez fait preuve d'imprudence et que vous avez agi sans une once de réflexion. Que ce serait-il passé si la foudre avait ricoché sur votre pouvoir et aurait touché un autre de vos camarades ? »

Je devrais faire preuve de gratitude ? Me mettre à quatre pattes devant elle afin de la remercier éternellement de m'avoir sauvé la vie ? C'est bien dommage pour elle, mais je sais voir plus loin que le bout de mon nez. J'aurais pu éviter le coup, je suis un ancien super-héros, même si elle ne le sait pas et n'a pas à le savoir. L'autre crétin foudroyant n'a jamais remis les pieds dans le campus, depuis ce jour et les autorités n'ont trouvé aucune trace de lui. Par contre, pour la jeune Jean, c'est une autre mayonnaise. Elle est restée dans Columbia alors que ses facultés ont été révélées à tous. Pour être honnête, je croyais qu'elle allait rapidement faire ses valises après cet incident. C'est probablement ce que j'aurais fait. J'ai eu tort. Elle est restée et a continué ses études et à suivre ses cours comme si rien ne venait de se passer. J'aurais d'ailleurs une interrogation à lui soumettre sur ce sujet. C'est pour cela que je continue de la questionner.

« De plus, je suis curieux de savoir comment est votre vie au campus avec ce qui s'est passé. Étant donné que la moitié des élèves, voir la totalité, savent que vous êtes une mutante. Votre quotidien et vos relations ont sans doute grandement changé, je me trompe ? Vous êtes consciente que vous venez de polluer votre vie d'étudiante à l'université sur un coup de tête, au moins ? »

Je m'arrête ici. Je dois la laisser répondre point par point. Si je commence à faire un monologue, ce sera totalement contre-productif. Je ne la lâche pas du regard et j'espère réellement qu'elle ne va pas commencer à me lâcher ses larmes de crocodile. Un peu de prestance et de self-contrôle ne devrait pas lui faire de mal.
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Dernière édition par Reed Richards le Sam 30 Mar 2024 - 17:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyLun 18 Mar 2024 - 14:56


TÊTE DE PIOCHE


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Elle n’a pas envie d’être là, Jean. Et si certains sont suffisamment maîtres de leurs expressions pour camoufler leurs sentiments, elle, malheureusement, n’est pas dotée de ce filtre salvateur qui permet de cacher ce qu’on ressent vraiment : son visage démontre très clairement qu’elle est aussi intimidée qu’apeurée face à l’homme bourru, et qu’elle n’a pas franchement l’habitude d’être convoquée dans le bureau (désordonné) de ses professeurs pour subir leurs remontrances, qu’elles soient légitimes ou non. Elle se sait, sans fausse modestie ni égo exalté, qu’elle est une bonne élève qui n’attise jamais la colère de ses pairs, si bien qu’elle ne sait pas trop comment se comporter dans cette situation somme toute nouvelle, et l’agitation nerveuse qu’elle maintient sur sa chaise, son pied klaxonnant le sol dans des martèlements répétés et stressés, en est la preuve formelle.

« Ah ? Vous n'auriez pas une petite idée sur la question ? » Il semble attendre une réponse qui peine à venir, puisque son élève est en proie à un dilemme intérieur grandiose : si elle commence à comprendre ce qui lui tombe sur le nez, elle préfère l’enfouir sous terre, ce nez. « Euh… » N’étant pas sûr de la réponse à fournir, elle presse ses lèvres l’une contre l’autre avec une anxiété aussi lisible que vivace, qui l’oblige à resserrer ses doigts tremblants autour de la laine de son bonnet. « Je crois, oui. » Elle croit avoir une petite idée mais n’est pas sûre que l’idée soit la bonne : après tout, cela fait bien longtemps que l’incident eu lieu… Il n’a pas oublié, depuis ? « Le fait d'avoir utilisé vos pouvoirs face à l'autre benêt électrique m'a mis dans un sacré pétrin. » Il aurait été dans un sacré pétrin aussi si elle avait laissé l’autre benêt faire : il aurait grillé comme une saucisse lors d’un barbecue. Si elle a parfaitement conscience du rôle qu’elle a joué ce jour-là, elle n’a pas assez de courage pour l’interrompre et recentrer la vérité sur une pondération à présent niée. « J'ai dû m'expliquer avec ma hiérarchie sur le pourquoi du comment j'avais mis en place une expérience aussi farfelue. » D’accord, mais qui a sorti cette idée foireuse ? Pas elle. C’est lui-même qui a brandi cette excuse pour se justifier auprès des policiers enragés, alors pourquoi lui remettre cette faute sur les épaules ? « Et là, vous allez dire que vous m'avez sauvé la vie, que vous pensiez bien faire. Je rétorquerais alors que vous avez fait preuve d'imprudence et que vous avez agi sans une once de réflexion. Que ce serait-il passé si la foudre avait ricoché sur votre pouvoir et aurait touché un autre de vos camarades ? » Si jusqu’ici elle avait arboré une expression docile, s’abaissant sans volonté devant les accusations portées à son encontre, cette question la fait réagir : elle fronce les sourcils en osant enfin soutenir son regard, visiblement furieuse que l’on ose lui allouer de mauvaises intentions. Si elle reconnaît volontiers avoir eu un possible mauvais comportement, elle n’admet pas qu’on puisse la blâmer d’avoir pu mettre ses camarades en péril. Elle s’est trop longtemps considérée comme un danger pour accepter qu’un autre le fasse. « je maîtrise parfaitement mes pouvoirs, monsieur Richards. » Dans les faits, pas tous, certes, mais il n’est pas obligé de le savoir et techniquement ce n’est qu’un demi-mensonge, puisque la télékinésie est le pouvoir qu’elle maîtrise le mieux. « Je n’aurais jamais employé mes pouvoirs s’il y avait eu le moindre risque pour les autres. »

Est-ce qu’il va l’entendre ? Probablement pas, puisqu’il est dans une démarche de condamnation et non de jugement : il ne cherche pas à comprendre, songeant plutôt qu’elle est coupable avant même d’avoir entendu sa version des faits. « De plus, je suis curieux de savoir comment est votre vie au campus avec ce qui s'est passé. Étant donné que la moitié des élèves, voir la totalité, savent que vous êtes une mutante. Votre quotidien et vos relations ont sans doute grandement changé, je me trompe ? » Est-ce qu’elle attire davantage les regards dédaigneux et les messes basses sur son passage depuis ? Peut-être, mais ses amies (au féminin, c’est important) le sont restées et n’ont pas l’intention de lui tourner le dos, alors elle se fiche pas mal de ce que les autres peuvent en dire. Le mépris de son sang est une chose à laquelle elle est malheureusement habituée. « Vous êtes consciente que vous venez de polluer votre vie d'étudiante à l'université sur un coup de tête, au moins ? » - « Vous pensez que j’aurais dû le laisser vous électrocuter, monsieur ? » Demande-t-elle sans malice et sans parade, cherchant seulement à comprendre le message qu’il veut lui transmettre puisque, de son point de vue, elle ne mérite absolument pas un tel traitement hargneux. « Je n’ai pas réfléchi à la façon dont les autres élèves aller me traiter par la suite, pour être honnête. Je pensais seulement que vous ne méritiez pas de mourir de la sorte, et j’étais la seule à pouvoir l’éviter. » Elle se rend compte que son discours peut paraître égocentrique, mais il n’en est rien, si bien qu’elle baisse le menton en mordant dans le coin de sa lèvre, n’attendant pas trop longtemps avant de reprendre, en espérant que le fait de battre en retraite lui permette d’échapper au pire : « Je suis désolée. » Elle est sincère dans ses regrets, pas de l’avoir sauvé mais de ne pas avoir la bonne réaction quand il faut, visiblement.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptySam 30 Mar 2024 - 19:16

Tête de pioche

J'attends des réponses claires de sa part concernant deux possibilités qui auraient pu se passer pendant ce blocus. La première est si elle est consciente que son intervention aurait pu mettre en danger les autres élèves. Elle me répond qu'il n'y avait aucun souci et qu'elle maîtrise parfaitement ses pouvoirs. Ridicule. Beaucoup de personnes se pensent savantes, mais elles ont tendance à oublier qu'elles ne détiennent pas le savoir total. Les imprévus existent, et même si elle m'affirmait être une maîtresse dans le domaine de la télékinésie, la foule était tellement compacte et il y avait tellement de monde autour de nous qu'il y aurait eu le risque d'avoir un dommage collatéral. Être trop sûr de soi amène souvent de mauvaises surprises. Elle soutient son regard face à moi. Depuis que je lui ai posé cette question, son attitude a changé et je pense même l'avoir piqué là où il ne fallait pas. Allons bon, elle ajoute qu'elle n'aurait jamais utilisé ses pouvoirs s'il y avait le moindre risque.

« Erreur, il n'y avait pas aucun risque, vous pensiez qu'il n'y avait eu aucun risque ! nuancez vos propos mademoiselle » Je m'avachis sur le dossier de ma chaise en croisant mes bras. « Les risques étaient bien présents et vous avez failli les accentuer. La question n'est pas de savoir si vous êtes une éminente télékinésiste, mais de savoir si vous avez réfléchi avant d'agir. Parce que de mon point de vue, vous étiez à deux doigts d'envenimer sérieusement la situation. »

La seconde possibilité lui est posée : en savoir plus sur son quotidien. S'il y a des jugements de valeurs à son encontre. Elle répond à ma question par une autre question. Qui plus est, sa phrase vient me piquer à mon tour. Est-ce qu'elle devait me laisser en pâture au mutant électrique ? Mais pour qui elle se prend au juste ?! Tenter de sauver une personne sur un coup de tête, c'est prendre le risque de se faire tuer à sa place ! Voilà ce qu'il en est lorsqu'on est dirigé par une société super-héroïque. La moindre personne pense que c'est cool de jouer au preux défenseur de la veuve et de l'orphelin. Elle estimait que je ne méritais pas de mourir. Elle ne s'est pas souciée des conséquences et des répercussions sur son propre avenir. Évidemment ! C'est ce que je lui reproche ! Je me lève d'un coup sec, plaquant mes mains contre mon bureau avec force et la pointe d'un doigt accusateur. Elle va m'entendre parler du pays, je peux l'assurer !

« Vous n'avez pas réfléchi… C'EST BIEN LÀ TOUT LE PROBLÈME ! Depuis quand ma propre vie doit être le centre des priorités pour vous ?! Et bien laissez-moi répondre à votre question. Il se serait passé ce qu'il se serait passé et ce n'est certainement pas à vous de prendre l'initiative de me protéger ! » Je baisse mon doigt pour reposer la paume de ma main contre le bureau. « Vous croyez que les Avengers sont des modèles, pas vrai ? Que les super-héros doivent être pris comme de grandes inspirations ?! Je parie que tout comme eux, vous souhaiteriez défendre les autres aux périls de votre vie. Anthony Stark aussi pensait sans doute que la meilleure chose à faire était de se sacrifier pour les autres et quand est-il du résultat ? Il est mort en laissant derrière lui son épouse et son enfant ! Il croyait sûrement que les autres garderaient un joli souvenir de lui en le voyant comme un modèle, mais la réalité, c'est qu'il a perdu la vie en ne laissant derrière lui que chagrin et tristesse ! Vous n'avez certainement pas à prendre exemple sur eux, parce que justement, c'est tout votre entourage qui en pâtirait d'avoir été aussi égoïste ! »

Il faut que je me calme. Je suis en train de totalement perdre ma posture professorale avec ce coup de sang. Ce qu'elle m'a dit a eu pour effet de me transpercer dans mon orgueil. Je laisse planer un moment de silence avant de reprendre ma place et de soupirer fortement. Pourquoi diable ce qu'elle m'a dit m'a autant contrarié ? J'ai malheureusement la réponse… J'aurais préféré ne jamais l'avoir, mais je l'ai. En prononçant ses paroles, elle m'a mis sans le vouloir en face de mon propre reflet. Celui d'un ancien super-héros qui a été parfaitement incapable d'aller dans l'affrontement final sur cette foutue guerre d'infinité. Je n'avais pas voulu rejoindre la coalition pour faire face à Thanos. Johnny le souhaitait lui, mais pas moi. J'aurais dû y aller ce jour-là… J'aurais dû prendre mes responsabilités et ne pas m'enfuir. Mais je ne pouvais pas. Non, en réalité, je ne le voulais pas. Elle s'excuse de son comportement et d'avoir mal agi. La vérité : c'est que c'est moi qui devrais lui demander pardon pour ma colère et mon manque de sang-froid. Cependant, je n'arrive jamais à avouer… Je n'arrive jamais à prononcer le mot « désolé ».

« Écoutez… Vous avez l'air d'être une fille intelligente et vos notes prouvent que vous êtes studieuse. N'allez donc pas gâcher votre vie par un sens factice du devoir ou par un héroïsme puéril. Recentrez-vous sur vos propres objectifs. Ne pensez plus aux autres, mais pensez plutôt à vous en priorité. Sinon, je vous garantis que vous serez celle qui en souffrira le plus. » Pour la première fois depuis ma rencontre avec la jeune Grey, je l’avais complimenté. Pour la première fois, je parais être sans doute quelqu'un de plus faillible. « Croyez-moi… Je sais de quoi je parle. »

J'aurais dû éviter de rajouter cette dernière phrase. Il ne faut pas qu'une élève fasse un lien tôt ou tard sur mon passif, tout mutant qu'elle est. Je m'avachis à nouveau sur le dossier de ma chaise et j'ai les yeux dans le vague. J'ai bien peur de l'avoir totalement effrayé sur ce coup. Bah… C'est peut-être mieux ainsi…
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyVen 5 Avr 2024 - 16:57


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@Reed Richardstenue


« Erreur, il n'y avait pas aucun risque, vous pensiez qu'il n'y avait eu aucun risque ! nuancez vos propos mademoiselle » Croit-il pouvoir déterminer avec plus de véracité ce dont elle est elle-même capable ? Elle fronce les sourcils sous la manière abrupte de parler de son professeur, qui croise les bras comme pour imposer une attitude autoritaire et inflexible face à celle qui, malgré l’adversité, ne désarme pas son propos : elle a trop travaillé sur ses pouvoirs et sa façon de les considérer pour permettre à quiconque de sous-entendre qu’elle est un danger pour autrui. « Les risques étaient bien présents et vous avez failli les accentuer. » Non. « La question n'est pas de savoir si vous êtes une éminente télékinésiste, mais de savoir si vous avez réfléchi avant d'agir. Parce que de mon point de vue, vous étiez à deux doigts d'envenimer sérieusement la situation. » Elle prend une fine inspiration et, mesurant sa voix pour ne pas paraître insolente — puisque ce n’est point dans sa nature, elle se permet de répondre, aussi calmement que possible : « Comme vous venez de dire, monsieur, c’est votre point de vue. » Craignant que sa rhétorique soit mal interprétée et jugée comme de l’insubordination, elle soupire finalement en relâchant l’emprise sur ses épaules qui s’abaissent, en même temps qu’elle relève légèrement ses paumes en signe de résignation. « Je sais que je n’aurais fait de mal à personne et, dans les faits, c’est le cas. Je n’ai blessé personne, au contraire, j’ai évité que des personnes soient blessées, dont vous. » Elle penche légèrement son menton sur le côté en plantant ses iris azurés dans les siens, sans chercher à le pousser dans ses retranchements mais plutôt pour mettre en évidence une vérité immuable : qu’il le veuille ou non, dans les faits, elle lui a sauvé la vie, en plus d’épargner celle du gamin colérique dont elle n’a pas retrouvé la trace.

Mais si elle relance la conversation sur l’idée qu’elle lui a sauvé la vie — peut-être à défaut puisqu’elle en paie le tribut aujourd’hui, ce n’est en rien pour apaiser les choses avec son professeur. Il se lève d’un bond furieux, l’obligeant à reculer sur sa chaise pour y accoler son dos quand il appose ses paumes sur son bureau pour se pencher en sa direction, telle une bête hargneuse prête à foncer sur sa proie afin de la déchiqueter. Les yeux légèrement écarquillés sous la surprise, puisque c’est bien la première fois qu’on s’adresse à elle avec autant de véhémence, la rousse rentre les épaules en baissant légèrement le menton vers l’intérieur, visiblement intimidée de la réaction colérique de son professeur. « Vous n'avez pas réfléchi… C'EST BIEN LÀ TOUT LE PROBLÈME ! Depuis quand ma propre vie doit être le centre des priorités pour vous ?! Et bien laissez-moi répondre à votre question. Il se serait passé ce qu'il se serait passé et ce n'est certainement pas à vous de prendre l'initiative de me protéger ! » Est-ce qu’il s’énerve à ce point contre elle parce qu’elle lui a sauvé la vie ? L’instant lui semble décousu de toute logique, puisqu’il lui reproche une chose qu’elle a articulé sans même y penser et, surtout, sans rien attendre en retour. Pourquoi réagit-il ainsi ?! « Mais, je… » - « Vous croyez que les Avengers sont des modèles, pas vrai ? Que les super-héros doivent être pris comme de grandes inspirations ?! » Est-ce qu’il va bien ? « Je parie que tout comme eux, vous souhaiteriez défendre les autres aux périls de votre vie. Anthony Stark aussi pensait sans doute que la meilleure chose à faire était de se sacrifier pour les autres et quand est-il du résultat ? Il est mort en laissant derrière lui son épouse et son enfant ! » Elle n’a ni l’une ni l’autre, cela tombe bien. « Il croyait sûrement que les autres garderaient un joli souvenir de lui en le voyant comme un modèle, mais la réalité, c'est qu'il a perdu la vie en ne laissant derrière lui que chagrin et tristesse ! Vous n'avez certainement pas à prendre exemple sur eux, parce que justement, c'est tout votre entourage qui en pâtirait d'avoir été aussi égoïste !  » En définitive, peut-être plus que tout le reste, c’est cette dernière accusation qui lui est la plus blessante et celle qui lui semble être la plus injuste. Elle lui a sauvé la vie, qu’il le veuille ou non, d’une manière désintéressée et altruiste, sans jamais songer à ce qu’il puisse lui être redevable, mais cela ne l’empêche pas de la pourrir jusqu’à l’os sans qu’elle ne comprenne pourquoi.

Egoïste. Elle serait égoïste, donc. Si Jean admettrait sans mal avoir des défauts — et même à la pelle si vous insistez, celui-là ne lui semble pas familier. Sous la nervosité et l’injure, elle ravale difficilement sa salive en serrant les dents, détournant un instant le menton puisqu’elle est incapable d’affronter son regard, le sien brillant d’une humeur tempétueuse, où règne la tristesse. Elle reste quelques secondes ainsi, silencieuse, immobile, ses doigts si sévèrement pliés autour de son bonnet que ses premières phalanges en blanchissent, autant que ses lèvres se pressent. Elle ne dit rien, c’est à peine si l’on peut l’entendre respirer dans sa posture maintenue par une dignité précaire, savamment entretenue par le désir (ou le besoin) de ne pas s’effondrer. Trop émotive, cependant, elle ne peut réfréner la larme qui s’échappe de sa paupière pour ruisseler le long de sa joue pâle, tandis qu’il reprend la parole sans pouvoir capter son regard, puisqu’elle le fuit. « Écoutez… Vous avez l'air d'être une fille intelligente et vos notes prouvent que vous êtes studieuse. » L’adoucissement de son discours ne prend pas ; il ne suffit pas de souffler le calme après avoir hurlé comme un ouragan pour qu’on oublie la violence de la tempête. « N'allez donc pas gâcher votre vie par un sens factice du devoir ou par un héroïsme puéril. Recentrez-vous sur vos propres objectifs. Ne pensez plus aux autres, mais pensez plutôt à vous en priorité. Sinon, je vous garantis que vous serez celle qui en souffrira le plus. »  En cet instant, c’est lui qui la fait souffrir, qui l’humilie et la renvoie dans une image monstrueuse d’elle-même, mais elle n’a pas le courage (ou la cruauté) de l’accuser à son tour. « Croyez-moi… Je sais de quoi je parle. » En d’autres circonstances, Jean aurait interprété cette phrase comme une possibilité de découvrir les failles de la personne qui se tient devant elle mais, encore sous le joug de sa sensibilité gravement irritée, elle n’est pas capable de faire ce pas vers lui. « Je suis désolée. » Répète-t-elle en baissant les yeux, la mâchoire rendue douloureuse tant elle carre ses mâchoires pour tenter de contenir les larmes qui étouffent sa gorge. « Est-ce que je peux partir, maintenant, monsieur ? »
crédits/aiwenore



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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Reed Richards
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tête de pioche [Terminé] Tête de pioche EmptyMer 24 Avr 2024 - 14:30

Tête de pioche

J'ai la réputation d'être quelqu'un d'imbuvable. Tout le monde me le rabâche sans arrêt. Que ce soient mes collègues de travail, les élèves de l'université, mon ancien beau-frère et également ma propre fille. Il n'y avait que Susan et Ben qui faisait l'effort extrême de voir au-delà de cette carapace que je m'étais forgé avec le temps. La réalité, c'est que je manque cruellement d'intelligence émotionnelle. Je n'arrive pas à me mettre à la place de l'autre ou simplement d'être dans un lien social adéquat. Encore aujourd'hui, je viens de prouver mon manque de pédagogie et de prise de recul envers mademoiselle Grey. Elle a beau m'avertir que j'avais mon point de vue et qu'elle avait le sien, qu'elle n'a blessée personne et que dans le concret elle a même évité un bain de sang, je n'arrive pas à me résoudre que son action n'était pas appropriée et qu'elle n'a réussi que par un coup de chance. Après l'avoir grondé avec férocité, voilà que la rouquine se met à pleurer.

« Je suis désolée. »

Elle répète cette phrase. Comme pour exorciser cette situation qui l'incommode au plus haut point. Comme pour faire en sorte que ce moment passe au plus vite. Je l'aperçois en train de serrer les dents et j'observe même un liquide lacrymal s'extraire de son œil pour ruisseler sur sa joue. Il s'agit là d'un mécanisme naturel du corps humain. D'une part, ce liquide permet l'oxygénation de la cornée du globe oculaire, mais il permet surtout d'évacuer un trop-plein au niveau de la psyché. Pour résumé, son corps la protège d'une trop forte anxiété, d'une souffrance et d'une tristesse qui lui serait insupportable s’il n’y avait pas ce lâché prise. Ce sont mes propos qui ont amené à cela et ses larmes m'avertissent de ne pas la troubler encore plus. Peut-être même que je suis déjà allé trop loin et que j'ai fait preuve d'une trop grande colère et qui lui est apparu comme étant totalement injustifié. Tant pis, ce qui est fait n'est plus à faire et je n'ai plus qu'à mettre un point final à cette conversation. Elle me demande si elle peut y aller et je rétorque par une conclusion.

« Dorénavant, vous avez la formelle interdiction d'utiliser vos pouvoirs dans l'université Columbia. Si vous vous avisez d'employer vos facultés, je ne pourrai plus vous protéger d'une potentielle exclusion. » Je viens alors reprendre mon magazine de baseball en ré ouvrant la page où j'avais laissé ma lecture. « Ce sera tout, vous pouvez y aller. »

Je viens, en parallèle de ma lecture, attraper une boite de mouchoir pour venir la glisser jusqu'à elle. Elle est libre de le prendre ou non. Je risque de m'attirer des problèmes. Ses parents ou un membre de sa famille pourraient venir me tomber dessus dans les semaines à venir pour me dire à quel point j'ai pu être odieux avec leur fille. Il est pénible de constater à quel point ce jour de blocus pourra continuer à avoir des conséquences sur ma carrière et sur mon mode de fonctionnement. Il faudra que je m'y prépare et que j'argumente les raisons de ce remontage de bretelle. J'ai eu le temps de lire le dossier de cette Jean. Avant son arrivée dans l'université, elle aurait étudié dans un certain institut Xavier : une école de surdoués. Je ne connais pas bien cette enseigne, mais cela ne m'empêchera pas d'en apprendre un peu plus. Au niveau de l'interdiction d'utiliser ses capacités mutantes, je pense ne pas faire cela par un élan de pur sadisme ou de brider injustement son potentiel. Au contraire, je souhaite la protéger des jugements et d'elle-même en quelque sorte.

« Vous n’oublierez pas de fermer la porte de mon bureau derrière-vous. »

Je regarde l'heure. Misère… C'est bientôt le moment de reprendre un cours à l'amphithéâtre et je n'ai même pas eu le temps de manger. C'est décidé. Lorsque je rentrerais chez moi, je prendrais une bière ou deux pour oublier l'anxiété de mon rôle d'enseignant. En ce moment, je n'ai que des embûches dans ma vie et il n'y a que la boisson pour noyer mes soucis.
Codage par Libella sur Graphiorum



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