John Mackoley, jeune garçon de neuf ans, était à présent le plus jeune élève de l'Institut Xavier. Il venait tout juste d'intégrer l'école : le professeur Xavier était venu le chercher le matin même, très tôt, et l'avait amené directement au manoir. John n'avait pas dit un mot. A vrai dire, il ne parlait presque plus depuis l'incident. Mais il pouvait communiquer tout de même, en utilisant la langue des signes qu'il semblait parfaitement maîtriser.
John était un petit garçon discret, renfermé sur lui-même, craintif. La présence paisible du professeur à ses côtés semblait le rassurer quelque peu, mais son regard vif se promenait sur tout ce qui l'entourait avec une certaine appréhension, comme s'il craignait à tout moment de voir un monstre surgir au détour d'un couloir.
Pour l'heure, il accompagnait le professeur dans une visite du manoir. Ils se trouvaient actuellement dans le premier sous-sol. C'est là qu'ils croisèrent la pétillante Yukio, professeur de Tai-Chi et de méditation, à qui le professeur présenta John comme étant "un nouvel élève venant tout juste d'arriver", et à qui il proposa de continuer la visite avec eux.
Le professeur présentait chaque salle avec calme et enthousiasme, son habituel doux sourire aux lèvres. Le petit John suivait sans ouvrir la bouche, se contentant de hocher la tête par moments. Un très léger sourire se dessina néanmoins sur son visage lorsqu'ils entrèrent dans le grand gymnase. Là se trouvaient deux autres personnes, plus âgées que lui mais pas encore adultes, Kurt et Morticia. Si le professeur les salua chaleureusement, John porta la main devant sa bouche et l'en écarta, ce qui était sa façon à lui de dire bonjour.
Alors que les deux élèves s'approchaient du petit groupe pour en former naturellement un plus grand, un coup de vent se fit sentir. Un homme apparut alors aux côtés du professeur, un homme aux cheveux d'argent et aux lunettes d'aviateur. Surpris par cette soudaine apparition, John fit un bond en arrière et hurla...
***************
Ce cri suraigu est tout sauf plaisant à entendre. Il dure plusieurs secondes qui vous paraissent être une éternité. Il vous heurte les oreilles au point d'en avoir mal. Il vous donne une désagréable sensation de tournis. Tout se brouille autour de vous, et vous sombrez dans l'inconscience.
Lorsque vous vous réveillez, vous êtes toujours dans le gymnase. Désorienté, vous observez autour de vous. Vous voyez les autres élèves et professeurs et... vous-même ? C'est vous que vous voyez en face de vous ? Mais... ? Vous observez vos mains : ce ne sont pas les vôtres. Ce corps ne vous appartient pas. Vous vous souvenez du cri horrible poussé par ce petit garçon, de la sensation de tournis. D'ailleurs où est-il ce garçon ? Vous ne le voyez plus dans le gymnase ! Et vous sentez une sorte de fourmillement envahir ce corps dans lequel vous êtes et qui n'est pas le vôtre, une sensation similaire à celle que vous aviez eue lorsque vos pouvoirs mutants se sont manifestés pour la première fois...
Vous l'aurez compris, vos esprits et vos corps ont été intervertis. Comme les pouvoirs mutants dépendent de votre ADN, vous n'avez plus accès à vos pouvoirs de base... par contre, les pouvoirs du corps dans lequel vous avez atterri sont bel et bien là... mais vous n'avez aucun contrôle dessus. Enjoy !
Peter se retrouve dans le corps de Charles. Kurt se retrouve dans le corps de Morticia. Morticia se retrouve dans le corps de Yukio. Yukio se retrouve dans le corps de Peter. Charles se retrouve dans le corps de Kurt.
Nous vous invitons à utiliser le code des avatars temporaires, dont voici le tutoriel pour afficher dans ce RP vos nouvelles bouilles. Amusez-vous bien, et que le chaos commence !
Personne à qui dire je t'aime, tout le monde sur qui cracher ma haine. - M.M
Samedi 01 février 2025 - 10:00 AM
La sensation était follement étrange à mon réveil. Avant même d’ouvrir les yeux, j’avais remarqué la différence, presque effrayante de la situation qui s’était imposée à nous. Le monde semblait plus silencieux, moins riche de parfum et d’odeur, dont je n'étais plus capable de distinguer les subtiles nuances. Quand j’ouvris les yeux, j’avais l’impression d’ouvrir mes paupières sur un monde que je voyais pour la première fois, tant je ne reconnaissais rien, si ce n'était que les formes et les reliefs. Les couleurs que percevaient ces rétines me semblaient inconnues, en plus du fait que tout me paraissait plus sombre malgré la présence de lumière. Je ne portais pourtant même plus mes lunettes des protections. Oui, j’avais tardé à réaliser ce qui m’était arrivée, et ce, malgré l’absence de la soif de sang qui, même rassasiait, persistait, ne pouvait s’empêcher de me donner l’impression que ma gorge s’asséchait, que mon ventre criait famine. L’illusion d’un appétit inexistante, mais qui était le signe d'une pulsion bestiale.
Tout cela, absent... Pourtant, mon corps semblait plus fragile, je le ressentais au moment de me redresser, ce dernier semblait plus lourd, comme si mon propre poids était en lui-même une tare. Mais ce dernier n’était pas silencieux, le temps passait, je ressentais ses fourmis constantes à travers toute mon anatomie et plus je m’en rendais compte, plus cela devenait désagréable. Et c’est en me redressant, que je vis mon corps. Au début inerte, je pensais que je subissais cette espèce d’expérience de mort imminente. Une pensée rapidement balayée quand je vis ce dernier se mouvoir à son tour. La panique commençait alors effectivement à me gagner, ici, sous une accumulation de stress embrassé par la sensation de picotement qui en devenait plus terrible encore. Me forçant à observer mes mains un instant pour chercher à comprendre pourquoi diable, celle-ci devenait insupportable.
Une sensation continuait à traverser ce corps, je ne savais pas tellement comment décrire ce qui me gênait, mais c’était là en moi, j’avais l’impression que des parasites frémissaient et se frayaient un chemin à travers mes muscles et sous ma peau. Que m’arrivait-il ? Pour sûr, je compris enfin et avec stupéfaction, que j’étais moi-même dans le corps d’une autre. Je peinais à me rappeler du nom de la femme, tout ce qui me revenait à l’esprit, c’était qu’elle faisait partie du corps professoral. Était-ce elle qui était dans mon corps ? Oh, d'ailleurs, Mon corps ? Une pensée effrayante émergea... Mes sens étaient si différents, ma perception du monde, rien qu’au niveau des spectres de couleurs que percevaient mes rétines, n’étaient pas là même que le commun des mortels qui ne possédait aucune sorte de nyctalopie, du moins si je me fis la perception du corps dans lequel j’étais. Mais surtout, qu’en était-il de la soif de sang, de la pulsion ? Ce sont des choses que j’avais appris à résister sur sept longues années de ma vie, est-ce cette personne dans mon corps en sera capable en sept petites minutes ?
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pain
I think a death is better than a dream.Because we don't need to wake up. ~ M.M
Un cri suraigu me perça les tympans, à peine arrivé sur place. Les yeux fermés, je me tenais la tête en étant au supplice. Bordel, que quelqu’un fasse que ça s’arrête seulement ! Je me sentis défaillir ensuite, mes sens brouillés. Je n’avais pas le souvenir de m’être effondré au sol. Pourtant, on avait sûrement dû me redresser et m’asseoir sur un fauteuil le temps que je reprenne mes esprits. « C’était quoi ça ? » Croassai-je, d’une voix que je ne reconnus même pas.
Je rouvris les yeux pour voir autour de moi les autres se relever un à un, et surtout… moi. Quoi ?! Impossible ! Je me détaillai de haut en bas, complètement estomaqué. Ces mêmes cheveux argent, cette veste… impossible. Je cherchais aussitôt autour de nous quelque chose qui pourrait l’expliquer. Un miroir ou… quoi que ce soit ! Puis, mes yeux accrochèrent enfin ses mains refermées contre le fauteuil. Les miennes. Non, elles ne l’étaient pas. Elles ne leur ressemblaient pas et appartenaient à un autre homme. Rien ne me ressemblait en réalité. Pas plus que cette chemise et ce pantalon élégant n’était pas mon style. Je respirai subitement plus vite, une peur panique s’emparant bien vite de moi. « Non, non, non, non… c’est pas vrai ! c’est pas possible ! Je dois rêver… Je dois juste rêver. » Et entendre encore cette voix qui n’était pas la mienne fut comme le coup de grâce.
Je tentai aussitôt de me lever sans réfléchir, tendant une main en direction de mon corps. Je ne fis même pas un pas avant de m’effondrer de tout mon long. Mes jambes ne me répondaient plus. Je ne me souciais même pas de m’être fait mal dans ma chute. Mon regard horrifié ne parvenait pas à se détacher de ces jambes immobiles, qui refusaient de bouger.
Et la panique se mua rapidement en terreur à l’état pur. J’hurlai aussitôt. Et quelque chose me répondit, comme une sorte de fourmillement qui me parcourait de part et d’autre. Si j’aurais pu croire un instant que mon pouvoir m’était revenu, il n’en était rien. Celui qui me submergea était une force brute et puissante qui partait de mon esprit même, en des vagues incontrôlables véhiculant la même peur et la détresse que je ressentais en ce moment même à ceux autour de moi.
J’hurlai, oui. Directement dans leur esprit à tous.
Ce jour la, Kurt attendait dans le gymnase pour un cour d'EPS, en compagnie d'une autre élève nouvellement arrivée et avec qui il venait tout juste de faire connaissance: Morticia. A un moment donné, c'est le professeur Xavier qui entra, en compagnie d'un jeune élève fraichement arrivée, a qui il devait faire la visite des lieux. Kurt salua ce dernier d'un petit mouvement de tête accompagné d'un sourire accueillant. Tout semblait se passer pour le mieux, jusqu'à l'apparition de Peter Magnusson, qui fit sursauter et hurler le malheureux garçon. Ce n'était pas un cri ordinaire, il était assourdissant et extrêmement strident, a vous donner le vertige. D'ailleurs, Kurt se sentit vaciller et sombrer dans l'inconscience...
Lorsqu'il se réveilla, les choses semblaient différentes. Tout d'abord, il remarqua cela en tentant de se relever, sa posture n'était pas la même et il du lutter un peu pour retrouver l'équilibre sur ses jambes, qui n'étaient plus les siennes. Il avait tout a coup un corp d'humain, ou plutôt, d'humaine. Pas l'apparence humaine illusoire que lui donnait habituellement son bracelet holographique. Ici, il s'agissait d'une réelle anatomie humaine qui lui causait même des difficultés a marcher tant les points d'appuis lui semblaient étrangers. Et Surtout...
"Quoi ? Une poitrine?!"
Dit-il, en virant au rouge pivoine en quelques instants, alors qu'en passant les mains sur son torse, il y avait sentit ces volumes caractéristique. Et cette faim... Il se rappelait pourtant avoir prit un bon petit déjeuné le matin et il aurait du pouvoir tenir jusqu'au repas de midi. Mais ce n'était pas le cas ici. La jeune fille dont il avait désormais le corps, avait-elle sauté son petit déjeuné? Sans doute, et probablement le dîné de la veille aussi, a en juger par la faim dévorante qu'il ressentait.
"Qu'est ce qui s'est passé? Pourquoi j'ai un corp de fille? Et comment c'est possible de supporter d'avoir aussi faim?"
Mission “Le don est échange de vie ; et la vie, échange de don.”
L'électronique, une branche de la physique appliquée qui s'intéresse aux phénomènes de conduction électrique et aux équipements associés, pour la petite Licorne, il s'agissait d'une véritable passion. Était-ce dû à sa mutation lui offrant quelques prédispositions ? Sans aucun doute. Son cursus s'était dirigé en ce sens. Sans le SNAP, la jeune fille aurait probablement pu le poursuivre au niveau universitaire pour devenir ingénieur, professeur et bien plus encore. Professeur, c'était désormais le cas, même si le domaine différait. Une autre de ses passions était à l’œuvre. Néanmoins, la mutante n'avait jamais cessé de vouloir progresser dans le domaine de l'électronique. Un sourire radieux n'avait pas quitté son visage pendant une journée entière lorsque lors de la visite des lieux, elle avait découvert le laboratoire dédié à cette science. Des appareils et des instruments dernier cri, du matériel à gogo. La panoplie complète du parfait électronicien. Yukio aimait y passer du temps, veillant à ne pas déranger l'ingénieur titulaire hôte des lieux, le professeur des Sciences et des Technologies Hank McCoy. Aussi cela lui arrivait-il comme aujourd'hui de passer au laboratoire afin de récupérer du matériel pour bricoler directement dans sa chambre, son bureau faisant office d'atelier.
C'est ainsi que sur le chemin du retour la petite Licorne avait croisé son bienfaiteur, le Professeur Xavier, accompagné d'un nouveau pensionnaire, d'apparence craintif. Même le sourire pétillant de la jeune professeur n'avait pas réussi à lui être transmis, au désarroi modéré de ladite professeur. Désarroi de courte durée quand Charles proposa à Yukio de les accompagner dans la visite du Manoir. Se rappelant de sa propre visite, la Licorne accepta avec plaisir, remettant à plus tard son envie de bricolage. Demeurant discrète au possible lors de la visite, Yukio s'imagina un instant en lieu et place de l'une des Cuckoos. Le Professeur faisait souvent lui-même la visite de l'Institut aux nouveaux pensionnaires, d'autant plus aux plus jeunes. Un grand cœur, une envie de bien-faire et un talent certain pour captiver son audience quant à l'utilité et l'usage de chacune des pièces. Un ton moins froid que les Cuckoos également, il fallait le reconnaitre.
La visite du sous-sol s'achevant, la petite troupe fit irruption dans le gymnase où se trouvaient déjà d'autres membres de l'Institut, Kurt et Morticia. Un hasard ou un désir d'entrainement pour ses deux élèves ? La question demeura en suspens, car à peine les salutations terminées, la tornade argentée fit son apparition. Le jeune-homme était le sujet d'un véritable paradoxe, grâce à sa mutation il pouvait parfois faire preuve d'une discrétion absolue et d'autres fois avoir la discrétion d'une locomotive. La petite Licorne n'eut pas le temps de réaliser ce qu'il se passa. Un cri, strident, douloureux, un vertige, puis les abysses.
Yukio se réveilla avec la sensation qu'un temps infini s'était écoulé. Que s'était-il passé ? Peter était arrivé, il y avait eu ce cri et puis... Frissonnant, de tout son corps, les pupilles de la Licorne se dilatèrent, la faisant émerger de sa torpeur. Quelle était cette sensation ? Il manquait quelque-chose. Il y avait quelque-chose en trop et ce fourmillement... Se redressant, ses yeux se promenèrent autour d'elle. Le Professeur était là, Kurt aussi, Morticia, Peter était absent tout comme le nouveau pensionnaire et Yukio... Se tétanisant sur place, les yeux fixés sur elle-même, la jeune mutante perçu à peine les complaintes des autres membres de l'Institut. Un double ? Une copie ? Un rêve. Des dizaines de questions commencèrent à se bousculer dans sa tête, mais n'eurent pas le temps de trouver une réponse car quelques instants plus tard, la Licorne plaqua vainement les mains sur ses oreilles en grimaçant. Un hurlement strident, assourdissant. D'où provenait-il ? Que se passait-il ? La jeune mutante se sentait impuissante, dépassée. Cela ne lui ressemblait pas. Quel était cet Enfer ?
Le réveil fut pour le moins étrange. Lorsque le professeur ouvrit les yeux, il était allongé sur le sol. Par habitude, il ne releva que la partie supérieure de son corps... mais constata que ses membres inférieurs bougeaient également. Ses jambes bougeaient ! Et sa queue aussi ! Euh, attendez... depuis quand avait-il une queue ? Et seulement trois doigts aux mains ? Et la peau bleue ? Oh non... Le petit John... Le cri du petit John... Il avait interverti leurs corps et leurs esprits... Charles était dans le corps de Kurt... Mais qui était dans le sien ?
Il se releva d'un bond, beaucoup plus agile qu'à l'accoutumée, mais manqua de perdre l'équilibre tant cette posture était inhabituelle pour lui. Il dut faire quelques pas pour s'habituer à la tenue debout du corps atypique de Kurt. Heureusement que sa longue queue lui permettait d'équilibrer l'ensemble. Il se tourna ensuite vers les autres pour voir comment ils s'en sortaient.
Yukio - ou en tout cas la personne dans le corps de Yukio - fixait Morticia d'un air terrifié. Il entendit sa propre voix demander ce que "c'était", avant de commencer à paniquer et tenter de marcher. C'était très étrange de voir son propre corps tomber de son fauteuil, il en eut mal pour lui-même. Morticia se palpa le torse et rougit en constatant qu'elle avait une poitrine - c'était donc soit Kurt soit Peter. Peter qui, de son côté, fixait Yukio, bouche bée.
Bien, il avait donc plusieurs hypothèses sur les échanges. Mais qui se trouvait dans son propre corps ? Kurt ou Peter ? Que c'était frustrant de ne plus avoir ses pouvoirs ! Le monde lui semblait... plus fade, plus plat. Comme lorsqu'il avait volontairement occulté ses pouvoirs quelques décennies plus tôt. Mais à l'époque, il l'avait vécu comme un soulagement, alors qu'aujourd'hui, c'était extrêmement désagréable. Tâchant de ne pas trop y penser, il s'éclaircit la gorge et prit la parole, avec la voix timide de Kurt :
« Bien, je pense que dans un premier temps il faudrait que chacun... »
Il ne parvint pas à terminer sa phrase, son esprit se trouvant soudainement agressé par un nouveau hurlement. Mais ce n'était pas celui de John. Quelqu'un hurlait dans sa tête. Et la voix de Charles résonnait dans le gymnase. Oh non... Celui qui se trouvait dans son corps paniquait et utilisait sa télépathie sans la contrôler... Ce pouvait être une catastrophe !
Il se précipita vers son corps gisant sur le sol - à une vitesse impressionnante de son point de vue mais il n'avait pas le temps de s'attarder sur les capacités physiques extraordinaires de Kurt - et le prit sous les bras pour le soulever et le placer sur le fauteuil roulant.
« Je t'en prie, essaie de te calmer... Ecoutez-moi tous ! Je sais que la situation n'est pas simple à appréhender, mais si nous voulons la résoudre, il est impératif que nous... »
Et il disparut dans une volute de fumée bleutée.
Codage par Never Utopia
HRP:
Vous l'aurez compris, le professeur ne pourra pas vous être d'une grande aide pour le moment. Vous allez devoir vous dépatouiller tous seuls Je reste néanmoins disponible par MP si vous avez des questions ^^
Personne à qui dire je t'aime, tout le monde sur qui cracher ma haine. - M.M
Samedi 01 février 2025 - 10:00 AM
C’était une catastrophe... Normalement, il n’y avait aucun risque que la frénésie prenne le dessus sur qui que pouvait se trouver dans mon corps. La frénésie était un état assez spécifique... Souvent provoquée par plusieurs formes de menace mentale comme physique, le désespoir engendré par la famine sanguine étant le principal facteur. Je donnais pour nom à ce cas de figure, la “folie nourricière”. La peur ou la détresse pouvait aussi déclencher la frénésie, je l’ai appris à mes dépens, face l’attaque d’un chien errant, quand j’étais petite et encore faussement frêle. Si, identique à l’autre état, la raison même de cette frénésie étant différente, je lui ai donné pour nom, la “rage sanguinaire”. Je continuais toutefois à croire, que le stress ressenti par un simple changement de corps était bien moindre que le danger de mort, aussi, je croyais ou peut-être, j'espérais que cela suffise à ne pas déclencher cette frénésie. Pour autant, oui, la mentalité et la psychologie d’un individu différaient d’une personne à une autre, j’en avais aujourd’hui conscience. Aussi, je devais au plus vite prévenir un professeur pour plus de prudence... Un professeur. N’étais-je pas dans le corps d’un des leurs ? Mon regard balaya de nouveau la pièce en réalisant de nouveau le terrible aspect de cette situation. Mon regard se posa enfin sur le professeur Xavier alors même que sa voix transcenda l'espace et se fit entendre directement dans ma tête. C’était douloureux... Intense. Inquiétant. Pour sûr, ce n'était plus le Professeur Xavier dans son corps. Comment l’école allait désormais veiller à la sécurité des élèves si eux-mêmes étaient en difficulté. Malgré tout l’anxiété que pouvait engendrer toutes ces incertitudes, j’étais plus calme que ce que j’imaginais.
Oui, il faut dire que j’avais déjà vécu d’improbables situations qui m’aidaient à garder la tête froide, même si je sentais la peur me ronger de l’intérieur en ce moment même. Surtout, que je n’étais pas à l’aise dans ce corps qui devait aussi avoir ses problèmes, mais lesquels ? L'autre problème mes sens... Les sons étaient si différents, j’avais l’impression d’être sourde, mais aussi aveugle et dénué de sens olfactifs. Je ne sentais plus les odeurs qui étaient un bon moyen de comprendre les gens et surtout, leurs intentions. Je savais quand un homme était mal intentionné aux effluves que relâchaient les pores de sa peau dans l’air sous l’excitation. Oui, les hormones ne mentaient pas. La peur, la colère ou autres farandoles d’émotion, avaient un parfum spécifique. Les animaux étaient les premiers à les repérer en temps normal, surtout les serpents quoi que ces derniers ne faisaient pas tellement de différence entre les nombreuses hormones que relâchaient les hommes par colère ou dans une situation de stress. J’étais donc dans le noir total, aujourd'hui... Mais il fallait réagir... Aussi, quand l’homme bleu prit la parole, je fis le vide de nouveau pour rester concentré. Et surtout, ignorer ce qui me gênait en moi, ou plutôt dans ce corps étranger. Attentive aux propos de l'homme bleu, je ne manquais guère d’assister à la disparition de ce dernier avant qu'il ne finisse sa phrase. Eh bien nous voilà bien. Je suppose qu’il voulait absolument qu’on garde notre calme. Ce n’était pas gagner, là comme ça.
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C’était un vrai cauchemar. J’allais simplement fermer les yeux. Quand je les rouvrirai, je serais à nouveau dans mon propre corps, je retrouverai l’usage de mes jambes. Mais non… c’était même pire ! J’avais l’impression de tous les entendre subitement dans ma tête. Il y avait tous ceux du gymnase… Kurt, qui se plaignait d’avoir faim, dans le corps d’une autre fille. Yukio qui n’était apparemment plus elle-même non plus et… elle était dans mon corps ?! « Rends-le-moi ! Rends-moi mon corps ! » Je tentais vainement d’avancer vers elle sur les coudes, mais déjà, je me noyai dans d'autres pensées plus lointaines, au-delà du gymnase cette fois. J’allais devenir complètement fou si je ne pouvais pas rester seul maître de mes pensées. Sortez de ma tête ! Hurlai-je encore, mentalement. Tout l’Institut avait dû m’entendre cette fois.
J’attrapai à nouveau ma tête à deux mains. Je respirais beaucoup trop vite, incapable de contrôler toutes ces pensées qui m’assaillaient sans arrêt. Quelqu’un s’était porté à ma hauteur pour m’aider à me remettre sur son fauteuil, m’incitant à me calmer. Je croisai brièvement le regard de Kurt, mais le reconnut sans peine. « Charles, c’est toi ? » Mais il n’eut même pas l’occasion de finir sa phrase qu’il disparut dans une volute de fumée bleutée. Non, non, non…
Charles ! Mon cri mental porta à nouveau aux alentours. Je le cherchais frénétiquement, avec l’énergie du désespoir, parce qu’il était le seul à pouvoir m’aider, à être capable de me dire comment faire pour arrêter de subir cet assaut incessant de pensées intruses. Charles… Et, par un étrange miracle, ou une conviction profonde, j'eus l'impression de toucher à nouveau son esprit du bout des doigts, où qu'il soit désormais. C'était comme s'il avait une signature propre ou... parce que son corps le recherchait lui-même peut-être ? Je n'en savais rien. Il m’avait suffi de fermer les yeux et de m’imaginer courir au hasard pour le chercher, passant de personne en personne, pour que mon esprit fasse le reste. Ça prit du temps, mais il me sembla bien réussir à faire taire brièvement les pensées des autres pour me concentrer sur les siennes. Dis-moi où tu es, lui soufflai-je. Parce qu’il me suffit de rouvrir les yeux pour revenir immédiatement dans mon fauteuil, sans avoir pu bien m’en rendre compte par moi-même, assailli de nouveau par toutes les pensées environnantes. Je grimaçai.
Est-ce que je pourrais faire pareil avec l’enfant ? Il avait poussé un cri strident et... c'était arrivé. A écouter les pensées de tout le monde, nous avions tous ressenti la même chose. Est-ce que ce ne serait pas la clef de tous nos malheurs ? Je n’étais même pas certain de savoir exactement comment je venais de faire… Je regardais mes compagnons d’infortune un à un, toujours aussi désemparé, même si cette capacité extraordinaire à toucher les esprits m’avait donné l’impression de courir à nouveau, ou même plutôt de voler. Je me sentais un peu mieux, moins prisonnier de mon corps.
« On doit retrouver Charles… et l’enfant. » J’aurais voulu que Charles soit encore là pour nous dire quoi faire. Je posai mon regard sur eux, un à un. « Morticia est dans le corps de Yukio. » Je venais d’apprendre son prénom en fouillant ses pensées. C’était une nouvelle élève, apparemment. « Charles est dans celui de Kurt. Kurt dans celui de Morticia, et Yukio dans le mien. Je suis Peter, pas Charles. » C’était un premier pas pour tenter de s’y retrouver. « Il faut qu’on en apprenne le plus possible les uns sur les autres. » Je me retournai vers Yukio, dans mon propre corps. « T’es capable de faire tout le tour de l’Institut en un rien de temps pour voir s’ils y sont encore. Il suffit juste de te mettre à courir… et tu vas avoir la sensation que le temps va ralentir, quand tu vas vouloir accélérer davantage. » C’était tout ce que je réussis à lui apprendre, avant d’être subitement terrassé par une migraine. Il allait falloir que je trouve un moyen de me couper des autres, si je ne voulais pas finir complètement dingue !
La faim. Une faim tenace, dévorante, qui lui tenaillait les entrailles. Pourtant, il y avait quelque chose de différents par rapport a la faim qu'on pouvait ressentir après avoir sauté un repas. Elle avait quelque chose de chronique, comme si le corp dans lequel il avait atterit été comme adapté a la ressentir. Mais pourquoi ressentait-il a cet instant l'envie pulsionnelle de sauter a la gorge de l'une des personnes présentes autour de lui? Et ces odeurs... elles étaient multiples, appétissantes, enivrantes... stimulant un peu plus cette faim continuelle. Sans parler des sons qui était tous amplifié a la limite du supportable.
Les étranges stimulations sensorielles firent un peu mises en sourdine lorsqu'il vit son propre corp se relever et tenter de marcher, manquant de perdre l'équilibre, comme lui même avait eu du mal a s'approprier la morphologie humaine de la jeune femme. Mais qui était-ce? « Bien, je pense que dans un premier temps il faudrait que chacun... »
Sans doute Kurt serait-il parvenu a identifier Charles, si un cri d'effrois n'avait pas retentit dans sa propre tête. Brusquement, il grimaça, tout en plaquant ses mains de chaque coté de son crâne, dans l'espoir vain de faire stopper le supplice. Au moins, il pouvait être certain en voyant la réaction de son propre corp qu'il s'agissait de Charles. Cette observation fit confirmé par le fait qu'il s'apprêtait a donner les instruction... avant de disparaitre, sans doute victime d'un défaut de contrôle de ses propres capacités a lui. Difficile de s'y retrouvé...
"Professeur, attendez...il est impératif de quoi?!"
Trop tard. Il faudrait se passer de l'aide du professeur visiblement. Ce fut donc la personne dans le corp de Charles qui donna les instructions. Déja, sur qui avait hérité du corps de qui. Morticia avait le corp de Yukio. Lui même avait évidement le corp de Morticia. Yukio quand a elle avait désormais le corp de Peter. Et Charles? le sien. A partir de la, on pouvait facilement déduire que c'était Peter qui avait hériter du corp de Charles, expliquant le hurlement télépathique qui l'avait tétanisé quelques instants plus tôt. La faim restait gérable, comme une pulsion qu'il fallait maitriser en essayant de penser a autre chose. C'était le cas actuellement, Kurt avait l'esprit occupé par le fait de trouver une solution au problème plutôt que de sauter sur le premier venu pour se nourrir. Tant mieux, cela faisait un problème en moins, pour le moment.
"Morticia? Combien de temps tu arrive a tenir quand tu as faim?"
Il ne cherchait pas vraiment a comprendre, ni a savoir l'origine de ce désagrément, juste de combien de temps il disposait avant que cela ne devienne incontrôlable.