My WayWait, I didn't need your advice It's only a matter of respect I have to try it for myself Someday And maybe I'll make some mistakes But I'm taking my life in my hands
Elle se tient là, dans sa rue petite ingénue. Jolie demoiselle, bouche colorée de rose, brillant de gloss se parfumant des contours d'une glace à l'eau. Ce qui est assez étonnant quand on sait qu'en cette période de Novembre, les gens évitent de manger froid. Sauf quand il s'agit de vengeance ou de trucs hyper chers ou hyper tendances. Là ils sont ok pour manger du froid quitte à s'en faire mal aux gencives. Donc on peut bien la juger, cette fille qui mange de la glace à l'eau, elle s'en fiche. Parce que ça fait partie de son travail.
— Voyons Eddie. Il ne faut pas que tu te tendes comme ça ... là tu vois c'est bien mieux.
Pour le bien de la morale et des moeurs, on passera bien évidemment les détails de cet appel. Sachez juste que le téléphone rose, dans son immaculée conception sert anonymement des hommes comme Eddy à relâcher la pression, sans les inconvénients de la rencontre physique, ou parce qu'ils aiment juste entendre des voix de femmes leur susurrer des mots doux, dirons-nous. Et c'est bien ce travail que fait Felicia, en plus de son boulot de serveuse au strip club. Ça lui permet de joindre les deux bouts si jamais un casse tourne mal.
Sauf qu'à un moment, ça dérape. Elle est tellement dans sa conversation avec Eddie qu'elle ne remarque pas, sur ses jolis petits talons, ce qui va la percuter. Un mec. Un mec qui l'envoie par terre, alors que quand même, elle n'est pas non plus facile à faire tomber, surtout quand en fait on regarde la carrure du dit mec. C'est un petit brun, tout chétif, hyperactif. D'où ça, ça arrive à la faire tomber ? Bon au moins grâce à ses réflexes, elle sauve le téléphone, non sans devoir s'allonger un peu pour pas qu'il se pète contre le tarmac. Parce que purée, ça coûte cher ces merdes quand même !
— P***** sérieusement ? !
Finit-elle par lâcher au gars, sous le relâché de la tension. Qui a pas l'air de la calculer ou alors il essaie de se tirer bien vite (trop vite) à son goût après l'avoir mise par terre. Du coup, elle l'attrape vite à la chemise
— Eh Moustique ! Crois pas que tu vas t'en tirer comme ça.
Ses sourcils se froncent et une douleur vive la prend autant au genou qu'au poignet droit. Elle s'est râpée. Ce n'est pas grand chose sur le papier, mais ça fait quand même mal.
Ça ne lui enlève en rien sa détermination. Il va rester là et autant dire qu'elle s'accroche. Elle s'accroche tellement (ou qu'il tire dans la panique) qu'elle se relève, en clopinant un peu sur sa droite.
— Mais vous avez quoi tous à foncer comme des demeurés ? Attends. Bouge pas. J'AI DIT BOUGE PAS.
Insiste-t-elle fermement en tenant toujours le gars comme on tiendrait le dernier article d'une super promo au Black Friday. La revoilà au téléphone.
— Désolée Eddie (...) mais non, sois pas gêné, je suis sortie exprès pour toi dans le Queens (...) mais oui on était en immersion en osmose (...) non raccroche pas steup ...
Il a raccroché. Felicia inspire. Inspire. Profondément. Elle se tend. Fusille du regard le premier taxi qui passe dans son champ de vision avant de revenir au brun qui l'a taclée dans sa course. De s'avancer, dangereusement, en clopinant tout de même. Jusqu'à lui. Il est plus jeune qu'elle, c'est sûr. De combien elle en a rien à fiche présentement. Plus chétif, alors comment il a réussi à la virer de bord.
— Tu viens de me faire perdre deux cent quinze dollars à deux minutes près de conversation. Alors ... Donne moi une bonne raison qui ne me faille pas te faire payer l'addition.
Oui, c'est 0.44 la minute, pour information sur la boîte où on l'a engagée. Sachant que cet argent, ça représente presque une heure et demie de boulot. Et que connaissant le gérant vu que c'est deux minutes près, on va lui mettre une demi heure dans le ponpon. Et puis, il est mignon avec son air de lapin appeuré, l'avorton. Elle voudrait bien le bully pour avoir plus que la note qu'on lui devait, mais aussi pour voir de quel boit il est fait.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
Je suis ENCORE à la bourre. Pour pas changer. Faut dire que la journée a été hyper chargée, entre les TP de chimie ce matin, les courses pour tante May, le déjeuner avec MJ et un braquage dans une superette que j’ai dû empêcher entre deux. Avec tout ça, j’ai pas eu le temps de passer à la bibliothèque municipale pour choper les livres dont j’ai absolument besoin pour finir ma dissert. Je sais bien que je pourrais trouver la plupart des informations que je cherche sur Internet mais, justement, c’est pas toutes les infos. Et j’ai envie de faire un truc super complet, d’autant que le prof me regarde d’un mauvais œil. Faut dire que je disparais un peu trop souvent à son goût pour aller aux toilettes ou des excuses tout aussi peu crédibles à la longue. Le pire ? C’est que j’ai quand même des supers notes. Alors ça doit encore plus l’agacer. Mais faut vraiment pas que je rate mon tour en TP donc.
Alors ouais, possible que je sois pas vraiment en train de regarder devant moi. Le nez sur mon téléphone, je pianote rapidement pour prévenir Ned que je serais probablement pas à l’heure. Mais que je vais essayer. Et que promis, je vais lui payer une pizza. C’est un bon deal non ? Surtout que ça va me coûter un bras avec lui vu qu’il va me demander 1000 suppléments en représailles.
Et ce qui devait arriver arriva. Parce que j’ai un karma pourri quand j’y pense. Pourtant, je pense pas avoir commis de mauvaises actions. Au contraire, je fais de mon mieux quoi ! Mais voilà, je me heurte au karma de quelqu’un d’autre là, et de plein fouet en plus. « Oooooh pardon ! » J’ai réussi à pas tomber mais au temps pour les super-réflexes hein. Je tends la main pour l’aider à se relever mais, visiblement, elle a pas pigé et m’attrape à la chemise. « Hein ? Quoi ? Mais non ! »
C’est moi qu’elle vient de traiter de moustique ? Vraiment, à force, ça va finir par m’agacer quand même. Si elle savait ce que je suis capable de faire, ça la calmerait. Ou pas ouais. Je devrais probablement l’aider pour de vrai mais, pour le coup, elle m’agace un peu. « Je comptais pas… » Pas le temps de finir ma phrase qu’elle se prend la tête au téléphone. Je suis pas bien sûr de piger de quoi elle parle – pas du tout même – et je penche la tête sur le côté, passablement dubitatif. « Je viens de quoi ? A quel moment je peux faire perdre autant de fric juste en heurtant quelqu’un dans la rue ? » Comme si j’avais autant de fric sur moi. Cette bonne blague. Je lève les deux paumes en l’air, mon téléphone soigneusement rangé dans ma poche. « Parce que je vois pas pourquoi je vais payer ? Tu faisais quoi au téléphone pour … une conversation ? A propos de quoi ? » Naïf ? Moi ? Mais pas du tout. Ptet que je suis juste un peu – rien qu’un peu – à côté de mes pompes des fois. Souvent.
Felicia Hardy Membre du Devil's Club
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Si il croit qu'elle va laisser passer ça avec ses jolis yeux et sa bouche juvénile, il se met un sacré doigt dans l'oeil. Oh il peut jouer les ignorants, les pressés. Non non, ça ne changera pas le fait qu'à cause de ça, de son patron, et de son lâche de client, c'est elle qui se fait avoir à la fin. Avec en plus en bonus ces douleurs dues à ses blessures. Oui, il prend alors qu'il n'a fait qu'accidentellement lui rentrer dedans. Ça reste quand même de sa faute cet effet domino ! Alors non, pas la peine de la regarder comme ça, ou de se sentir outré par le fait qu'elle réagisse impulsivement avec ces mots, cette attitude. Il est fautif et puis c'est tout ! Même si il y a des gens qui les regardent de temps en temps dans la rue en se demandant ce qu'il se passe, elle n'en démord pas. Felicia ne le lâche donc pas, prouvant par la même occasion qu'elle aussi a de la gnaque et de la présence. Parce que oui, elle voit bien que sous son air de biche apeurée, celui qu'elle discerne comme un jeunot ayant entre seize et dix huit ans n'est pas du tout enclin à se laisser faire. C'est d'ailleurs sans aucun mal (si ce n'est celui la lançant dans son genou) ni peur, que la blonde s'avance vers lui en haussant fortement ses sourcils.
— Tu ne sais pas ? Tu vis dans quel monde en fait.
Sûrement pas dans la réalité globale. Mais il valait mieux ne pas trop en rajouter sous peine qu'il parte en étant blessé et encore moins enclin à lui donner ce qu'elle veut. À savoir le fric qui, à défaut d'avoir sa paie dans son principal job au bar de strip, lui permettra de manger jusqu'à la fin du mois. En vrai, ça l'amuse aussi qu'il ne sache pas. C'est vraiment mignon de voir à quel point dans une société consumériste et prête à mettre la femme en produit de vente sur magasines ou autres annonces, des gosses comme lui sont encore ignorants.
— Tu ne connais vraiment pas ce que sont les dames du téléphone rose ? Aww ... Tu as bien de la chance d'être encore dans la bulle protectrice de tes parents, petit.
Oui, elle ne le considère pas vraiment comme son égal, et encore moins comme un homme. En même temps, rien que le fait qu'il ne soit pas conscient de ce que sont ces choses, le relègue en petit marmot pas vraiment sorti de l'adolescence. Ou comme enfant bulle.
Toujours plus proche de lui pour essayer de faire genre qu'elle se soutient à cette main, qu'elle a besoin de lui, malgré les dissensions et tensions qui peuvent régner entre eux en cet instant, Felicia l'étudie de son grand regard bleu, pour vérifier si il ne se paie pas sa tête. Si il ne va pas lui filer entre les doigts en sentant le malaise prendre son menu corps, quand il va comprendre où elle veut en venir. D'ailleurs, elle fait en sorte de délicatement le prendre au poignet pour au besoin affermir sa prise. Mais surtout, surtout pour détourner son attention sur ce qui l'intéresse le plus dans cette histoire.
— Alors, je vais t'expliquer simplement. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir le bonheur et l'insouciance à portée de mains comme toi. Des parents qui t'aiment, une petite amie pour te prendre dans ses bras et te rappeler que sans doute, tu as trouvé la moitié essentielle à ta vie à deux. Eh bien moi, je leur offre du réconfort en leur donnant pendant quelques minutes, heures, tout ce que toi, tu as.
Ses doigts se faufilent, sa présence se fait plus omniprésente dans l'espace du brun. Et malgré cette agression de l'espace vital, Felicia se montre toujours aussi douce et délicate, ce qui vient en totale contradiction avec son état de départ. Mais ça, c'est parce qu'elle a quelque chose en tête. Lui sûrement, ne le voit pas venir, et c'est tant pis pour lui.
— Il y a même des hommes mariés, malheureux. Des divorcés, qui ont besoin de l'illusion d'avoir toujours quelqu'un pour les soutenir, les aimer. Et pour épargner tes oreilles encore innocentes, je ne parlerai pas de tout ce que cela ... peut impliquer. Sauf si tu veux essayer.
Qu'il soit ignorant, déjà en couple, ou même asexuel, Felicia s'en fiche. Ce n'est pas ce genre de barrières qui vont l'arrêter. Pas les larmes d'une petite amie éplorée ou enragée par l'injustice et le manque de décence que représente sa profession ou même son être.
Comme par magie, un portefeuille apparait dans la main droite de Felicia. Et pas n'importe quel portefeuille ! Quand elle se recule, Peter pourra aisément faire a plus b et remarquer qu'il s'agit de son portefeuille. Qu'elle ouvre, sans aucune retenue. Bien évidemment, c'est mal de fouiller dans les affaires. C'est odieux, et pas vraiment respectueux. Mais le fait qu'il ne connaisse pas la rudesse du monde dans lequel une fille qui n'a jamais pu finir ses études donne envie à l'ingénue et impétueuse blonde d'un peu secouer sa bulle.
— Oh ... Columbia hm ? Peter Parker ... Mh. Je parie qu'on te surnomme encore Pete. Petty. Pity ?
Sans aucune gêne, Felicia sourit et rit en regardant à quel point sur cette photo de carte étudiante, ce petit bout est tout mignon, tout innocent. Quoiqu'un peu anxieux et hyperactif. Dans ce monde, rien n'est laissé au hasard. Il peut se montrer dur, acerbe, et ne jamais révolutionner des vies comme celle de cette jeune femme. Alors c'est elle qui le révolutionne avec ses doigts, ses instincts, sa survie. Donc lui dire qu'il n'a pas d'argent alors qu'elle sort des billets aisément des compartiments prévus à cet effet ... il doit bien y avoir presque le compte là dedans. Elle recule d'autant de pas qu'il faut avec quelques bonds légers (un peu déstabilisés par ses blessures) pour esquiver ses tentatives de réappropriation de son portefeuille.
— Petty P. tu n'as pas heurté quelqu'un dans la rue, tu m'as heurté. Oh ... c'est moi ou tu as l'air comme qui dirait stressé, pressé ...
Dans une main se trouve le portefeuille. Dans l'autre les billets. On se croirait dans la scène de la pilule rouge ou de la pilule bleue.
— Moi aussi mon temps est précieux. Et même si tu es mignon, mais bien trop jeune, je ne suis pas un ange tombé du ciel pour te donner l'extrême onction.
Surtout pas avec les gens de son genre, qui lui rappellent par leur petite réussite, ce qu'elle n'a jamais pu avoir comme vie bien rangée. Alors elle se recule, en secouant chaque objet entre ses doigts. Prêt à jouer à chat, petit brun d'ado ?
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Vous avez déjà eu l’impression d’être totalement à côté de vos pompes ? Mais genre puissance 1000 ? Bah là, c’est exactement ce que je ressens, alors que je regarde la fille, battant des cils à chacune de ses paroles. « La… bulle protectrice de mes parents ? Oh wow… » J’ai un rire et je secoue la tête. « T’es gonflée quand même. Tu me connais pas et tu décrètes ce genre de trucs juste parce que je suis pas assez tordu pour utiliser un téléphone rose ? Tu fais ça tout le temps ou je suis un privilégié que tu bombardes avec des idées préconçues sorties de nulle part ? » Forcément, le fait qu’elle me traite de fils à ses parents, ou un truc du genre, me met direct sur les nerfs. Elle a pas tapé sur le bon clou là.
En temps normal, j’aurais laissé couler et je me serais tiré. Mais là, je suis tellement sur le cul de ce qu’elle me raconte que je fais pas attention à ses gestes. Grossière erreur que je suis pas prêt de reproduire. C’est quand je vois qu’elle commence à regarder mon… portefeuille que je comprends l’arnaque. Et si je fais de mon mieux pour pas montrer mes capacités quand je suis en civil, ce qu’elle me balance me fait oublier ma prudence.
Alors, avant même qu’elle comprenne ce qui se passe, j’ai sauté d’un bond vers elle et déjà récupéré mon portefeuille, même s’il en manque une partie. « Tu peux garder mes précieux trois dollars va. » J’avais pas plus de toute façon. Peu m’importe qu’elle pige que je suis pas totalement humain, elle a réussi à m’agacer. Et c’est pas souvent que ça arrive. « Ma grande, je vais t’apprends un truc rigolo. J’ai pas de parents qui m’aiment, je les ai perdus depuis longtemps. J’ai vécu des trucs que t’imagines même pas, mais t’es visiblement trop centrée sur ton nombril pour imaginer que ça arrive à d’autres que toi. » Et y a rien qui m’agace le plus que les gens comme ça. Bon si, y a des trucs qui m’énervent un peu plus quand même, mais là, elle est genre dans le top 5 des attitudes qui me hérissent au possible. Qu’elle essaie de se rapprocher de moi et elle me verra bondir quelques mètres en arrière. Voir sur la cage d’escalier plus loin. « Maintenant, t’as encore ma carte de bibliothèque dans la main et j’aimerais que tu me la rendes avant que je commence à vraiment m’énerver. Parce que j’ai pas les moyens d’en refaire une. » Ouais, ouais, même 10 dollars, c’est compliqué.
Felicia Hardy Membre du Devil's Club
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Si ils savaient. Si seulement ces deux gamins savaient. L'une est gonflée par la fierté et le besoin pécunier, l'autre veut en finir au plus vite pour rejoindre sa petite vie bien ficelée. Si ils savaient qui ils sont, ce qui leur fait face. C'est une araignée et une chatte noire qui en ce moment se cherchent et s'épient avec hostilité. La chatte dans toute sa grâce prédatrice et l'imposition de sa taille tente de se faire plus grande que l'araignée qui enfin sort ses crochets pour répondre et ne serait-ce montrer qu'elle aussi peut être dangereuse. Mais le chat du nom de Felicia Hardy, dans toute son insouciance et ce besoin d'affirmer son dû ne recule pas. Elle est même excitée par l'idée que ce jeune garçon essaie de lui répondre, en traitant ses clients de tordus. C'est l'hôpital qui se fout de la charité dites donc ! Ça se voit comme le nez au milieu de la maison qu'il n'est pas obligé de subir ne serait-ce qu'un iota de la vie d'un solitaire ... à devoir rester seul, sans possibilité de sociabiliser de manière pérenne, d'avoir quelqu'un avec qui parler, ou ne serait-ce que se sentir aimé pendant un bref moment. Autant dire que ça fait bien rire Felicia, qui d'ailleurs trouve la répartie assez mignonne.
— Aw ! Des tordus ! Et après ça me parle d'idées préconçues, comme c'est adorable ! ... et hypocrite.
Elle porte même une main sur son cœur, avant de continuer à enfoncer les clous à l'aide de son talon et de titiller celui qui l'a mise sur les nerfs, même si c'était par accident.
— J'en ai tout un sac. Mais pas sûr que tu veuilles les entendre mon bout. Tu as l'air d'être déjà bien, bien, bien ... tendu. Tu veux qu'on en parle ?
D'un clin d'oeil et quelques petits jeux de mots et d'approche, Felicia a donc récupéré le fameux portefeuille, ne se gênant pas pour fouiller et espérer trouver son remboursement. C'est comme ça avec la blonde. Quand on l'agresse, même involontairement, elle y va à fond. Avec ses méthodes, bien entendu.
Des méthodes qui ne sont guère appréciées du jeune homme cependant. Ce qui en soi est on ne peut plus naturel. Mais Felicia s'en fiche. Ce qu'elle veut, c'est ses sous. Sauf qu'elle a beau fouiller, elle ne trouve pas grand chose, si ce n'est cette fameuse carte et trois pauvres dollars, des miettes. Ergh. Il n'y a pas une carte de crédit qui traîne là dedans ? Elle n'a cependant pas le temps de vérifier si c'est le cas car le garçon bondit vers elle avec une aisance assez déconcertante. Elle a même failli réagir en l'attrapant au col et en lui faisant une balayette extérieure. Mais elle ne réagit pas, autant soufflée par cet intéressant détail, que par le besoin de ne pas montrer ses propres cartes. C'est donc avec le précieux sésame bien serré dans sa main que Felicia s'avance vers la voiture garée non loin, pour y installer son auguste fessier et faire mine de réfléchir à la demande du brun.
— Tu as raison Sherlock. Je ne connais rien de toi. Je ne sais pas ce que tu as vécu et oh ! Je suis sûre que c'est dément, que je dois avoir peur. Bouh ouh ! Ta vie est tellement dure !
Durant son petit discours de riposte, Felicia fait bien évidemment en sorte de laisser toujours à vue ses mains, surtout celle tenant la fameuse carte qu'il veut tant récupérer. Sauf que cette fois elle fait en sorte de lui faire face et de le fixer pour ne pas qu'il lui refasse son petit numéro de Tigrou bondissant.
— et ... je suis centrée sur mes deux cent dollars durement gagnés avec mon job, Petty P.
Elle insiste, la gourgandine ! Mais face au braqué du corps du jeune homme, son instinct parle. Il lui intime de revenir à la charge, de bondir vers lui pour voir ce qu'il va faire. Et dans toute sa contradiction, ce dénommé Peter Parker vient de lui donner la parfaite occasion d'en rajouter. D'un pas de chat, puis deux, en penchant un peu son corps sur la droite, puis la gauche, Felicia s'avance sur le trottoir. Cette fois, la colère laisse place à l'amusement. Ses traits sont plus détendus, elle rayonne même.
— Tu veux ta carte ... ?
Bien sûr, le nouveau pas vers lui l'oblige à reculer, ce qui ne fait qu'étirer un peu plus le magnifique sourire provocateur et joyeux de la demoiselle. Quand à la carte, elle est toujours bien coincée dans la main de sa propriétaire.
— Hm ... vu que tu recules, je suppose que non. C'est dommage je commence à bien apprécier ton mode grognon. Tu sais, quand tu fronces les sourcils, tu fronces un peu le nez, et tu as cette fente sur la ride du lion.
De la main ne tenant pas la carte, Felicia pointe son index autant vers le front du jeune homme que son propre front, sur lequel elle trace de la pulpe du doigt la fameuse ligne dont elle parle. Elle essaie encore de s'avancer en tendant la jambe lentement pour le mettre en position de recul mais ... elle se ravise. Et c'est elle qui recule. Les deux mains s'emparent de la carte, et l'objet tant convoité vient frôler les lèvres et le bout du menton de Felicia, dans les agitations forcées par les mouvements de ses doigts. Les passants quand à eux ont l'air de se fiche totalement de ce qu'il se passe, bien plus occupés à mirer l'écran de leur téléphone ou vivre leur vie. On vous a déjà dit que les new yorkais avaient une très forte conscience du samaritanisme ?
— Si tu veux, tu peux essayer de me bondir à nouveau dessus. Mais cette fois, attends toi à ce que je réplique, parce que je n'ai pas l'intention de te laisser partir sans avoir mon dû.
C'est qu'elle est pugnace, la donzelle ! Et agaçante. Pour certains deux cent dollars c'est rien. Et puis elle pourrait les récupérer avec un autre client, non ? Alors oui, sauf que faire deux cent dollars d'un coup c'est rare. Et ce n'est pas ça qui mettra du beurre dans ses épinards les prochains soirs.
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Je suis pas du genre à m’agacer facilement en temps normal. Il m’en faut même beaucoup en fait. Mais y a un truc épatant chez cette fille, c’est qu’elle a réussi à me crisper en quoi ? Deux secondes et demie ? J’exagère à peine. Le pire ? C’est qu’elle continue. Et je lève les yeux au ciel à sa remarque, soufflant, d’un ton sec particulièrement inhabituel chez moi. « Bah visiblement, tu connais que ça non ? Les idées préconçues. » Ouais, ouais, ça sonnait plus agressif, méchant dans ma tête. Là j’ai juste l’air ridicule. Mais je suis pas très doué dans ce genre de rôle, j’en suis parfaitement conscient. Alors j’ai juste envie d’envie d’en finir mais, quand elle continue, je la fixe, les yeux ronds. « Quoi ? Je… je veux pas parler avec toi ! Pas comme ça ! » Mais ça va pas non ?!
Et voilà qu’elle en rajoute une couche. Je suis à rien de lui déballer ma vie, juste pour lui prouver que je suis pas le gosse de riches qu’elle imagine, mais, vu l’état de mon portefeuille ou son contenu, pas trop dur de le deviner non ? Sans compter que ouais, ce serait probablement – surement – parler dans le vide. Je plisse des yeux dans sa direction à sa remarque. « Ouais je vois ça. Mais techniquement, t’as jamais fini ton coup de fil. Tes deux cent dollars, ils étaient pas vraiment gagnés. » Ouais, bon, c’est moins pire que le reste niveau réplique, mais j’ai déjà fait beaucoup mieux. Il faut dire que je suis pas habitué à ce genre de… personnage. Humpf.
« Evidemment que je veux ma carte ! Sinon je pourrais plus aller à la bibliothèque et j’ai pas assez de fric pour en racheter une ces prochains jours ! » Quand je disais que j’étais fauché, c’était pas pour déconner. Je devrais ptet commencer à me faire payer tiens. Les Avengers ont un salaire ? Ou alors ils sont tous comme moi, à galérer pour rien ? J’essaie d’imaginer un instant Thor en train de compter les pièces dans ses poches et, bizarrement, c’est pas super crédible comme scène. Alors j’ai un soupir, secouant la tête avant de me figer à sa réplique. « Quoi ? La ride du… lion ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? » Et les gens la paient pour raconter des trucs pareils ? Nan Peter, ils la paient pour autre chose, réfléchis un peu. Autre chose que t’as clairement pas envie d’entendre. Venant d’elle en tout cas. A cette pensée, je me sens rougir, sans même savoir pourquoi. Et ça, c’est clairement la honte.
Vu sa façon de se comporter, une petite voix commence à me souffler que j’emploie carrément pas la bonne méthode. Mais j’ai du mal à en imaginer une autre, surtout qu’elle continue de me titiller et que mon sens de la répartie s’est envolé aussi loin que ses deux cents fichus dollars. « Mais j’ai pas envie de te bondir dessus ! » Dans ce contexte ou un autre. Un nouveau soupir alors que je finis par me pincer l’arête du nez. « Bah on a vraiment un problème alors, parce que j’ai pas ton fric. Et que je suis pas prêt de l’avoir. » Alors que je parle, je sens un frisson me parcourir l’échine et les poils de mes bras se dresser. Ma petite antenne qui m’alerte, un cri qui résonne un peu plus loin. Quelqu’un qu’on est en train d’agresser ? Possible. Je saurais pas dire là, de suite. Et je me retourne brusquement, réalisant – avec un temps de retard – qu’il y avait un fichu poteau que je viens de me prendre en pleine face dans un BOING retentissant.
« … mais c’est PAS vrai ! » Je secoue la tête, un peu sonné avant de lâcher, en direction de l’effrontée. « Tsais quoi ? Tu veux pas me lâcher tant que t’auras pas ton dû ? Bah bon courage. » Tant pis pour la carte. Mais si elle veut jouer, on va jouer. Et puis, je veux surtout savoir ce qui se passe dans cette ruelle. Qu’elle me suive puisqu’elle le veut.
Felicia Hardy Membre du Devil's Club
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Wow, mais c'est qu'il va bientôt la mordre si ça continue, le petit bichon ! Bon, c'est vrai qu'elle cherche en le faisant aboyer à chaque fois hein, mais ça n'empêche qu'elle veut ses sous, et c'est pas en carte de bibliothèque que ça lui donnera de quoi arrondir sa fin de mois. Déjà que son putain de patron au bar de strip lui a toujours pas donné un rond, là elle peut pas déroger au problème que le brun vient certes, de lui refiler accidentellement dans les pattes, mais qu'il vient de lui refiler quand même. Et le pire dans tout ça c'est que plus il réplique, plus ça donne de snacks à snaps à celle qui lui fait face. Si elle a des idées préconçues ? Le concernant en cet instant elle en a des tonnes, des camions même. Et ça se voit dans son regard bleu qui se dilate sous l'impulsion de son excitation due à ces diverses provocations et petits "jeux" entre eux. Même si, techniquement pour lui ça n'en est pas un. Oh ... ! Oh il se rebiffe, écarquille les yeux. Oh elle sourit de manière équivoque face à sa réaction. C'est tellement mignon !
— Pas comme ça ? Tu préfères autrement ? Je peux faire le scénario de ton premier rencard avec le genre de filles que tes amis de fac te collent en pensant que les opposés s'attire ? Ou peut-être que tu préfères la petite amie aimante qui te soutient corps et âme dans tes choix de vie ?
La suite cependant lui fait perdre rapidement son sourire de fieffée minaudeuse. Le salopard. Il ose. Il ose dire que c'était pas vraiment gagné. Sérieux ? Heureusement que ce n'est pas une membre de la Pègre qui collecte les organes parce que là, elle lui aurait donné une raison de voir ce que ça fait l'expression "ça me coûte un rein"
— Oh parce que tu as une expérience dans le domaine finalement ? C'est pas ce que me dit l'état de ton portefeuille. Ou alors, tu es comme moi avec ces appeles, et tu joues un rôle.
Autant dire Hardy, si tu étais détective, tu tomberais pile poil avec tes deux pieds dans le plat. Bon, ce n'est pas la stricte vérité, mais pas loin.
Oh maintenant il rougit. Felicia penche alors la tête sur le côté et se met à profiter de ce moment de vulnérabilité pour vraiment le dévisager avec cet air malicieux, mais aussi diablement destructeur. Le fameux regard du "gotcha bitch", mais version sulfureuse. Est-ce qu'elle serait vraiment tombé sur le profil possible du puceau n'ayant pas un rond et tentant quand même de survivre dans toute sa nerditude à ses années de fac ? Putain, mais quelle loose en fait ! Argh ! Ça la frustre même si elle ne cesse pas de le fixer pour qu'il se rende compte que même sans hauteur, c'est elle Obi Wan. C'est elle qui le domine. Preuve en est, elle a sa carte.
— Oh si tu veux, je connais deux trois trucs qui feraient que tu me les rembourserais assez facilement.
Elle laisse planer évidemment le doute quand à la portée de ses mots. Ça il ne le sait pas, mais derrière ce profil de garce fatale qu'elle arbore présentement, elle cache une identité qui par moments, a point ici et là concernant quelques casses dans le monde, en compagnie d'un certain Black Fox. Ici, en revenant enfin après sa longue fugue, elle a commencé aussi à se faire les dents. Mais loyer, plus matériel, plus nourriture, même les pourboires et cadeaux que lui font certains de ses clients (et qu'elle revend par moments à des prêteurs sur gage), ça fait un beaucoup là.
Soudain, il est plus tendu, plus silencieux. Puis, sans crier gare il se retourne et semble vouloir partir sans demander son reste. Felicia fulmine, avant de voir la suite, à savoir que Petty P. se prend le poteau. Ça fait un tel bruit creux que la blonde est obligée de plaquer sa main sur sa bouche pour ne pas montrer son expression choquée et surtout bloquer son rire. Et il se met à la provoquer après cette scène digne d'une caméra cachée. Qu'à cela ne tienne, qu'il lui souhaite bon courage ! Il n'a toujours pas compris qu'en fait, elle est sacrément pugnace.
— Oh tu abandonnes ? J'étais pourtant sûre qu'on partait sur de bonnes bases toi et moi.
Et bien entendu qu'elle le suit ! Pas en se mettant à ses côté, mais assez près pour qu'il n'oublie pas sa présence. Car visiblement même sous son petit caca nerveux, quelque chose a attiré son attention. Elle ne sait pas quoi, cependant. Mais elle va bientôt le découvrir si elle le suit, pas vrai ?
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
J’avoue qu’il est possible que j’ai un peu – mais alors juste un peu – envie de disparaitre sous terre à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. Le pire ? C’est que je suis bien conscient qu’elle fait ça pour me provoquer. Enfin, je crois. Je suppose. Ou alors, elle est super bizarre, ce qui n’est pas totalement à exclure. « J’ai pas besoin que tu me fasses un scénario et… ah mais pourquoi je te réponds ? » Je secoue la tête, plus atterré par mon propre comportement que par le sien, alors que je commence à être vraiment à bout de patience.
… bon, je le suis déjà ouais.
Et, au lieu de me taire, je lui réponds. Ouais, ouais, je regrette direct mes paroles au moment où je les prononce. Et encore plus à sa réplique. « Je joue pas un rôle ! » Encore que, à la réflexion, un peu quand même mais pas comme elle l’imagine. SURTOUT PAS comme elle l’imagine. Je soupire, me pinçant l’arête du nez alors qu’elle en rajoute une couche. C’est plus du talent à ce niveau-là mais carrément le niveau au-dessus. Je lève un index vers elle, avant de reprendre, sourcil arqué. « Je vais ptet changer d’avis. Finalement, t’avais ptet gagné tes deux cents dollars avec tout ce que tu… dis. » Ouais voilà. Mais qu’est-ce que je raconte sérieusement ?
Sauf que là, il se passe un truc. A part le fait que je me mange le poteau en pleine face ce qui me déstabilise un peu. Hum. Bref. J’en oublie presque mon agacement envers la blonde – presque hein, faut pas pousser non plus, alors que j’inspire, chassant les points noirs devant mes yeux avant de chercher l’origine du problème. « Ouais, ouais, j’abandonne, si tu veux. » Soufflé d’un ton distrait, alors que je me retourne, évitant soigneusement le poteau cette fois et me glissant à travers la foule avec une rapidité qui pourrait nombre de questions auxquelles j’ai pas la moindre envie de répondre.
… je réalise pas de suit qu’elle me suit évidemment, sinon je me serais aussi interrogé à son sujet. Il faut dire que je suis bien plus focalisé sur le cri que j’ai entendu. Et je finis par m’arrêter à l’angle d’une ruelle, pour apercevoir deux types qui ont cerné une gamine. Pas besoin de s’approcher pour l’entendre sangloter et demander à ce qu’ils lui rendent ses affaires. Autant dire que ça m’énerve bien plus que cette histoire de carte. Je commence à réfléchir à la meilleure façon d’agir et je relève la tête, remarquant un balcon duquel je pourrais leur sauter dessus. Avant de me figer quand je sens une présence derrière moi. « … mais qu’est-ce que tu fous là ? Sérieux ? T’as pas de vie ? » Soufflé entre mes dents, alors que mon regard passe de la blonde au trio. Je vais manquer de temps et ils vont probablement lui faire du mal ces crétins. « Je… » Et je lui montre la scène, tentant les gros yeux pour essayer de lui faire comprendre qu’il est temps de revoir ses priorités. En espérant qu’elle me prenne pas la tête sur la façon dont j’ai pu tilter qu’il y avait un problème à plusieurs rues de notre prise de tête. J’ai pas le temps pour ça. Ou pas l’envie. Voire les deux.
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