[Terminé] De la confusion à la raison

Je ne sais pas quelle heure il peut être. Je suis déjà ailleurs. Je suis dans un autre monde. Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Mais je replongeais malgré moi dans mes travers. Je m'étais laisser emporter et je le regrettais déjà. Je n'imaginais pas le regard interrogateur de Rocket me voyant arrivé dans cet état. J'imaginais son regard accusateur. Il m'avait déjà connu comme ça.

L'arrêt du taxi me réveillait. Je sortais de ma torpeur encore sonné. Je mettais un peu de temps à réaliser que j'étais déjà arrivé. Je payais le chauffeur et sortait avec un peu de mal du taxi. Je devais marcher jusqu'à la pelouse où était parquée la Milano, chose plutôt semblable à un parcours du combattant étant donné mon état. Il me fallait un certain temps pour l'orienter. Mais je me trouvais enfin en bas de la rampe que j'avais fait descendre pour accéder à la soute. Je connaissais la vaisseau par cœur, par chance. Mais j'avais un peu de mal à m'orienter dans l'espace vu mon état. Je marchais doucement. L'endroit semblait silencieux. Mais ce n'était qu'une illusion. Un fond musical allait bientôt emplir la pièce, léger, un peu feutré pour mon cerveau embrumé par l'alcool.

Je n'avais même pas vu ou pouvait se trouver qui que ce soit. Seule, le fond sonore résonnait dans la pièce et dans ma tête. j'aurais été bien incapable de même reconnaître le morceau joué même si je connaissais la playlist par cœur. Je me demandais ce qui m'avait pris de me laisser entraîner comme ça et de jouer un jeu malsain que je m'étais promis de ne plus renouveler. Circonstances peut-être mais surtout beaucoup de stupidité.

Une vois familière me faisait relever la tête. Il avait l'air une furieux, mais surtout inquiet. Rocket se tenait, bras croisés en face de moi et me jauger du regard en attendant des explications. Comment allais-je lui annoncer la nouvelle ? Je tentais de minimiser l'impact, mais il était clair que je ne pouvais pas lui cacher mon état. Mais il fallait maintenant m'expliquer. J'espérais seulement qu'il serait un peu indulgeant.

- Je suis désolé...

La bouche pâteuse, le regard un peu flou, je ne m'attendais pas à des gentillesses venant de Rocket. Mais je pouvais me tromper.

J'aurais du me douter qu'il ne prendrais pas vraiment bien le fait que je rentre dans cet état. Mais je n'avais pas pu contrôler mon niveau de boisson me prenant dans le jeu de la discussion. Je n'avais pas compté les verre et je m'étais laissé entraîner dans un jeu que je connaissais trop bien, mais qui rappelait des mauvais souvenirs. Du coup Rocket avait de bonnes raisons de m'en vouloir. Mais alors que j'aurais pu rentrer... ou pas. Je n'étais pas ivre mort. Pas au point en tout cas de ne pas tenir une conversation sensée, même avec l'esprit un peu embrumé.

Evidemment, je sentais coupable de m'être laissé entraîné dans ce jeu que j'avais mainte fois expérimenté. Mais cette fois, je devais m'expliquer pour lui faire comprendre que c'était surtout un concours de circonstance.

- Je me poses des questions. Je ne vais pas te mentir... C'est Gamora. Mais voilà, je voulais prendre juste du temps pour moi et mon vieux démon m'a retrouvé parce que j'avais un partenaire de comptoir. Je n'aurais pas du mais... je suis stupide et j'aurais du t'en parler plutôt que de m'enivrer. Je suis désolé.

Je me répétais, mais mon esprit était encore un peu dans le vague, et l'alcool ne m'aidait pas. Quel idiot d'avoir cru que je pouvais contrôler ma soif et surtout ma détresse par rapport à la situation. Je ne pouvais pas blâmer Rocket de m'en vouloir. J'aurais du rester au Milano et parler. Cela aurait été plus sensé. Mais depuis quand étais-je sensé ? Face à la détresse et au questionnement, je n'avais encore une fois pas réagi de la bonne manière. Ma raison et mon cœur était en conflit et il allait falloir trouver la bonne voix pour traiter toutes ces nouvelles informations.

- Je sais pas quoi faire avec elle... Elle revient en me faisant les yeux doux... alors qu'elle m'avait fait comprendre que je ne l'intéressais pas. Je marquais une pause. Et elle me dit que je lui ai manqué. J'ai revu tous les moments passé avec MA Gamora. Et je sens que cela ne va pas être facile de combattre mes sentiments.

Je savais qu'il comprenait mon désarroi. Mais j'aurais pu m'enivrer au point de ne pas faire face à ça, mais ce soir, ce n'avait pas été ma volonté. Mais j'étais bel et bien enivré, même si je pouvais parler. Il était encolère, c'était légitime, il avait trop souvent du subir ma souffrance. Mais cette fois, les choses étaient différentes. Je croyais trouver du réconfort auprès d'un inconnu, mais j'avais fait erreur. Même si ces conseils paraissaient sensé, je ne pouvais compter que sur les miens. Je le comprenais maintenant que la bêtise avait été faite. Et comme un ado pris sur le fait, Rocket, jouant le rôle du père, me faisait les remontrances que lui inspirait la situation.

- Tu dois me trouver complètement stupide, mais tu as raison. Je ne sais ce qui m'est passé par la tête et je te dois des excuses... encore... et toujours. Laisse-moi prendre un café et on en parle... j'ai besoin de reprendre mes esprits.

Je n'allais pas calmer sa colère, mais je pouvais au moins lui faire comprendre que je lui faisais confiance et que je voulais l'avoir à mes côtés dans ce moment qui n'allait pas être facile.

Je me sentais idiot, coupable et si triste de m'être fait piégé de la sorte. J'aurais du me douter qu'en allant dans un bar, même pour un verre, je pouvais tomber dans un piège. Mais j'étais influençable dans de tels moments. Je m'en voulais terriblement d'avoir été aussi faible. Mais j'avais pensé à Rocket qui m'attendait avant qu'il ne soit sûrement trop tard.

- C'est à toi que j'aurais du en parler tout de suite. Je suis encore à me questionner sur les intentions de Gamora. Je sais qu'elle n'est pas celle que j'ai aimé, mais comment faire comme si de rien n'était quand tout me rappelle ce que j'ai perdu ?

Evidemment que j'avais su passer le cap, mais j'avais encore des sentiments. Je ne pouvais pas simplement les effacer d'un revers de main. Et le fait qu'elle revienne en disant qu'on lui avait manqué. Je ne pouvais pensé au fait qu'elle m'ait dit, le jour de nos retrouvailles à Central Park, que je lui avais manqué. Je savais qu'elle n'avait rien en commun avec celle que j'avais connu. Mais comment réagir si elle réalisait qu'elle avait des sentiments, qu'elle essayait de les comprendre.

Le café était le bienvenue. Le coup de fouet était presque immédiat. Le chaud et la caféine seraient nécessaires pour revenir dans état plus acceptable et éliminé les effets de l'alcool.

- Elle m'a dit que je lui avais manqué aussi Rocket. Alors oui, elle n'est pas ma Gamora, mais comment réagir à une telle remarque, sans compter sur les gestes. Sa main sur la mienne quand elle me disait ça.

Mon cœur avait tenté de passer à autre chose, mais en vain. Peut-être que cela aurait été différent si j'avais toujours été avec Raven, mais j'étais seule. Et la jumelle, venue d'un autre temps, revenait vers moi, vers nous. Je ne savais pas quoi faire avec tout ça. Que devais-je faire si elle voulait se rapprocher de moi, si elle voulait essayer ?

- Alors je n'ai pas d'excuse, c'est vrai, mais je vais avoir besoin de vous. Parce qu'avec Gamora dans les parages qui cherche je ne sait pas quoi, je vais pas être complétement moi même. Ca ne veut pas dire que je vais ruiner mes efforts, mais tu dois comprendre que j'ai peur.

Je tenais ma tasse entre mes mains, le regard baissé, Je me sentais vraiment honteux d'être aussi faible face à une situation qu'on croyait résolue. Mais son retour changeait la donne. Il ne fallait juste pas tomber dans le piège tendue par ce retour.

Les choses étaient un peu moins confuse avec l'effet de la caféine. Je demandais d'ailleurs une autre tasse à Rocket. Je savais que cela me ramenait doucement dans une réalité que je n'aimais pas, mais au moins, je dissipais petit à petit les effets de l'alcool.

- Je sais ce que j'ai fait l'année dernière. Je ne veux pas que ça recommence moi non plus. Mais je nage en pleine confusion. Son retour ne va pas m'aider. Mais je sais que vous êtes là.

Je songeais cependant aux efforts incroyables que cela demanderaient. J'étais persuadé qu'à la moindre tentative de Gamora, Rocket sera là à la scruter et lui ferait savoir sa manière de pensée. Il avait énormément souffert quand j'avais perdu Gamora, apprenant que son père n'avait pas hésité à la tuer pour récupérer une pierre. Il m'avait arraché une partie de moi que je n'avais jamais pu cicatriser complètement. Surtout avec sa jumelle qui trainait dans les environs. Tous mes souvenirs resurgissaient. Ce n'était pas une bonne chose, mais pas une mauvaise non plus. Il fallait juste de que je trouve une voix qui me permettrais d'accepter de partager du temps avec elle sans pour autant vouloir retrouver une relation qui n'existait plus.

- Je sais qu'elle n'est pas celle que j'ai connu, mais elle ma rappelle chaque instant celle que j'ai connu. Tout le monde réagirait comme moi.

Mais savoir que je pouvais compter sur mon frère pour parler en cas de besoin et surtout pour m'aider à traverser cette période de confusion. Ce serait difficile, mais pas impossible.

- Je savais que je pouvais compter sur toi.

Ca comptait beaucoup pour moi. Et posant une main sur son épaule encore. Je lui souriais amicalement, retrouvant mes esprits peu à peu.

- J'aurais du venir te parler au lieu d'aller me refugié dans un bar, c'était idiot.

Il était strictement hors de question que je ruine tous les efforts fait jusqu'à présent. Gamora avait beau être celle que j'avais toujours aimé, il n'en restait que ce n'était pas celle que j'avais connu. Peu importait les efforts qu'elle pouvait faire pour me conquérir, mon cœur ne faisait peut-être pas la différence, mais ma raison elle le faisait clairement plus. Mais la confusion entre les deux étaient difficile à gérer. J'aurais du faire confiance au jugement des mes amis, de ma famille plutôt de bêtement me jeter sur la première boisson et le premier inconnu qui ne pouvait pas comprendre et surtout ne pas être objectif. Je ne l'étais clairement pas non plus, mais je faisais confiance aux autres pour me remettre dans le droit chemin si c'était nécessaire.

AU bout du troisième café, les idées devenaient moins brumeuse et je comprenais mon idiotie plus clairement. Je me sentais tellement stupide d'avoir replongé bêtement dans mes écarts qui avaient valu mon isolement du groupe. Je ne voulais plus ça et je me promettais de ne jamais recommencer.

- Ca va être un vrai calvaire de vivre dans le même vaisseau qu'elle. Mais je vous fait confiance à tous. Je sais qu'elle n'est pas celle que j'ai aimé. La phrase était difficile à prononcer, mais c'était la vérité. Je dois gardé en tête que c'est une autre personne. Ce sera compliqué mais pas insurmontable.

Encore une fois, je laissais mon regard tomber dans le café en face de moi, terriblement confus et désolé d'avoir infligé ça à mon meilleur ami, à mon frère, à celui qui comptait le plus à mes yeux - que les autres le comprennent ou pas, en étant tout aussi importants pour moi - étant toujours là pour moi malgré tout. Il était celui à qui je pouvais tout dire, sans détour, sans être jugé et en étant sûr d'avoir sa franchise, même si elle pouvait faire mal.

Je posais une dernière fois ma main sur son épaule, le regardant dans les yeux.

- Je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi. Les autres sont aussi important à mes yeux, ne t'y trompes pas, mais toi et moi, ça a toujours été spécial. Et je veux que cela le reste.

Je savais que cela pouvait le toucher, même s'il se refusait à toute sensiblerie devant tout le monde, mais c'était la stricte vérité. Nous étions liés, nous étions proches, nous étions frères ! Peu importait les problèmes, les contrariétés, nous reviendrions toujours l'un vers l'autre, ne supportant pas le manque que l'éloignement pouvait causer. J'en savais quelque chose. Il savait qu'il pouvait tout me dire, tout me demander, comme je pouvais le faire avec lui. C'est ce que faisaient deux frères non ?