[Civil] Illyana Raspoutine - Magic is believing in yourself, if can do that, you can make anything happen

L’obscurité, le froid, la peur. Ce sont les trois premières sensations que j’ai ressenties. Sans pouvoir les exprimer. Sans pouvoir réagir. Sans pouvoir vraiment mettre des mots dessus. Sans avoir aucune notion du temps ou de l’environnement. Sans même savoir ce que j’étais. J’ai fini par comprendre que j’étais sans être vraiment là, que je n’étais pas seul, et surtout, que ce n’est pas vraiment moi qui ressentais tout ça. Mais elle. Petite chose recroquevillée, tremblotante, brisée. Petite chose qui s’accrochait pourtant, qui priait pourtant, avec une telle force et une telle volonté, que je suis apparu. Je ne suis pas sûr qu’elle m’ait créé, mais elle a été assez puissante pour m’appeler à elle. Elle m’a donné mon nom. Nous n’étions plus seuls.

Conscience mêlée à la sienne, murmurant dans son esprit, j’ai patienté avec elle, l’aidant à endurer et à tenir. Jusqu’à ce qu’elle devienne plus forte. Assez forte pour créer une opportunité pour s’évader.
La peur a peu à peu cédé la place à la colère. A la haine. Renforçant cette magie qui circulait, donnant forme à cette énergie, à cette mutation qui est la sienne, avec cette volonté farouche de s’en sortir. Pour leur faire payer tout le mal qu’ils nous faisaient.

Et c’est un nouveau monde qu’elle a révélé. Notre monde. Notre refuge.



J’ouvre les yeux sur le plafond blanc et défraîchi, un bipbip insupportable résonnant dans l’espace vide qui m’entoure. Il me faut quelques secondes pour faire le point, alors que mon cerveau refuse obstinément de se mettre en route. Je tourne la tête et mon regard se pose sur les machines qui grésillent et qui… bipent donc. Quelques secondes supplémentaires pour que je suive les fils jusqu’à mon bras. Une perfusion. Je suis à l’hôpital. Bravo Sherlock. Mon rythme cardiaque s’accélère, tout comme ces bip insupportables, et je me redresse, sortant les jambes du lit, tentant d’arracher tant bien que mal ces foutues aiguilles.

« Qu’est-ce que… Non, rallongez-vous, tout va bien, calmez-vous. » Je dévisage la femme qui m’a rejointe et qui tente de retenir ma main. « Où je suis ? Vous êtes qui ? » « Vous êtes à l’hôpital, je suis infirmière. Tout va bien, alors calmez-vous. » D’accord. Respire. Lentement. Je cesse de vouloir retirer le cathéter et je regarde autour de moi, une angoisse sourde et profonde s’emparant lentement de moi. « Quel hôpital ? Où ? Où sont... » Mes yeux s’écarquillent. « Lockheed ! Où est Lockheed ?! » Je recommence à m’agiter avant d’être ramenée de force en arrière par un homme que je n’ai pas vu entrer. Un cri de rage m’échappe, ce qui n’a pas l’air de les déstabiliser outre mesure. « On vous a amené hier au Metropolitan Hospital Center, à New York. » J’arrête à nouveau de me débattre, l’homme me maintenant fermement par les épaules, et je dévisage la femme. « … New York ? » « Et vous étiez seule… enfin… façon de parler. » Je ne comprends pas. Comment ça j’étais seule ? Comment ça, façon de parler ? Et putain, comment je peux être à New York ?! Je me retiens de peu de faire apparaître mon épée, ce serait tellement plus simple, tellement plus rapide. Mais non, on ne tue pas les gens sans raison Illyana, c’est mal. Gnagnagna. Je t’en foutrais moi, des leçons de morale ! T’es même pas là ! Oh merde, t’es pas là ! T’es où ?! Je reprends avec empressement, une urgence dans la voix. « Un dragon. Une peluche. Bleue. Je l’avais avec moi, elle est où ? » Oh putain, faites que je l’avais sur moi, faites qu’ils ne m’aient pas emmené sans lui, je ne sais pas ce que je ferais si jamais… « Le dragon ? Il est là. » Elle se retourne et fouille dans un bac en plastique, avant de revenir vers moi. Elle fait signe à l’homme de me relâcher et je me jette en avant pour récupérer mon ami. « Lockheed ! » Je le serre contre moi en fermant les yeux, ne prêtant aucune attention à l’homme qui finit par sortir, ni à ce que la femme note dans son carnet. Il est là. Tout va bien. On est ensemble. « Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez ? » Je rouvre les yeux pour la dévisager. « Plus important encore, quel jour pensez-vous que l’on est ? En quelle année ? » « En général, c’est le nom qu’on demande non ? » Elle esquisse un sourire sans rien ajouter. « On est en mai, je crois…. Et on est en 2018. » Ses lèvres se pincent et son regard se charge de tristesse. « D’accord. Et vous vous appelez ? » « Illyana. » « Il va falloir qu’on parle Illyana. »




La faim, la colère, l’angoisse. Nous préférons amplement ces sensations-là aux autres. Il a fallu du temps, mais ce n’est pas ce dont nous manquions. Nous avons grandi. Nous avons arpenté notre refuge, nous avons appris à contrôler nos pouvoirs, nous avons appris à nous battre. La solitude ne pesant plus sur ses frêles épaules, elle est devenue forte, bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Malgré tout, la petite chose fragile n’est pas bien loin, elle me semble parfois encore bien trop petite pour affronter ce que le monde lui réserve. Mais elle ne s’en inquiète pas, elle se sent capable de tout. Elle est capable de tout, tant que nous sommes ensemble.

Les monstres sans visage n’ont guère fait long feu face à elle, alors qu’elle déversait sa rage, ses terreurs et sa haine contre eux. Les uns après les autres, ils sont tombés pour ne jamais se relever. Elle a oscillé, non pas dans sa détermination, mais elle s’est tant approché des ténèbres qu’elle aurait pu s’y perdre. Cela n’aurait rien changé pour moi, mais ce n’est pas ce qu’elle veut, même si elle se raccroche à cette colère comme à une bouée de sauvetage.

Il y a toujours cette petite flamme en elle, que certains qualifieraient d’espoir, d’autres de foi. Petite étincelle de bonté et d’espérance.



‘Tain, ça craint y a pas à dire. Je ne trouve rien. Zéro, nada, que dalle. Aucune info. Même l’autre là, avec sa famille pétée de tunes, il n’y a rien. C’est trop bizarre.

« Je sais Lockheed. Ils doivent nous chercher aussi. » Je lui jette un coup d’œil peu convaincu. « Ou alors ils sont bien contents d’être débarrassés de nous. » J’ai une moue, tâchant d’ignorer ce pincement au cœur, aussi incongru qu’inutile. Soit ils ont disparus en même temps que nous, auquel cas, ils te cherchent depuis leur retour. Soit ils sont restés et… ils doivent te chercher aussi depuis que tout le monde est réapparu. J’aimerais bien être aussi convaincue que lui.

« …-moi ! Hého ! J’vous parle ! » Je me retourne et relève la tête, quittant le téléphone des yeux, fronçant les sourcils en dévisageant le mec qui me fait face. « Sérieux, ça fait cinq minutes que j’parle ! On peut commander ou c’est trop vous demander ? » Qu’est-ce qu’il m’emmerde lui ? « Ouais, et alors, vous êtes morts ? Non, c’est bon, vous avez perdu cinq minutes de votre putain de vie pourrie, j’ai perdu cinq ans, est-ce que je vous fais chier avec ça ? » Il ouvre la bouche, la referme, semblant un peu gêné, mais c’est de derrière moi que vient le reproche. « Illyana ! Tu viendras me voir après ton service. » Et merde. « Félicitations, vous venez de me faire virer ducon. » Je marmonne entre mes lèvres, avant de lui offrir un sourire tout ce qu’il y a de plus faux. « Qu’est-ce que je vous sers ? »

C’est en traînant les pieds que je vais voir Jimmy. « Ecoute. J’ai essayé d’être sympa. Je t’ai embauché alors que t’y connaissais rien et je t’ai passé pas mal de faux-pas. Mais tu ne peux pas répondre aux clients de la sorte. Aux gens même ! » Il lève la main et m’impose le silence d’un regard. « Je suis désolée gamine, je sais que c’est difficile. Mais si tu fais pas d’effort, j’ai pas de raison d’en faire non plus. » Il me tend une enveloppe. « Ton salaire, parce que je suis gentil. Et oublie pas tes affaires dans le casier en partant. » Ma mâchoire se crispe et je sens l’air crépiter autour de moi. Illyana, non, va-t-en. Fait chier ! Je tends la main et lui arrache l’enveloppe des mains, tournant les talons sans un mot. Je récupère mon sac et disparais aussi vite, alors que j’entends la porte du vestiaire s’ouvrir.

Je me retrouve sur le toit de l’immeuble en face, balançant mon sac dans un coin. « C’est pas juste Lockheed ! J’ai rien fait de mal ! c’est vrai quoi, je lui ai préparé sa boisson à la con, cet abruti avait pas besoin de me faire chier comme ça ! » Je continue de m’énerver et de fulminer toute seule, disparaissant pour réapparaître quelques mètres plus loin alors que mon pouvoir semble un peu m’échapper. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Je laisse filer un cri de frustration, attrapant mon sac d’une main avant de disparaître pour de bon dans les Limbes. Chez nous.




En sécurité, à l’abri. Ce sont des sensations étranges. Il faut dire que les dernières années n’ont pas été faciles pour elle, même si elle est devenue plutôt douée pour le vol à la tire. Alors quand ils sont venus la voir, quand ils lui ont promis un toit sur la tête, de la nourriture, des soins, elle a accepté. Nous pensions que nous pourrions toujours nous échapper quoi qu’il arrive. Nous avions tort. Nous avons échangé une prison contre une autre, plus brillante et plus lumineuse, mais… une cage reste une cage.

Sa chambre n’est pas très grande, mais c’est la sienne, personne d’autre ne peut y entrer. Son lit. Ses vêtements. Plus qu’elle n’a jamais eu. Une partie d’elle se sent presque reconnaissante, et elle n’aime pas cela. Elle apprend, petit à petit, à occuper son espace et son temps. Elle dessine, beaucoup, pour exorciser ses peurs et ses souvenirs, comme si elle pouvait s’en détacher.

Je ne la quitte pas, nous continuons d’évoluer à deux, sans savoir si nous pouvons croire les autres, si nous pouvons faire confiance à d’autres. Elle se méfie, elle reste retranchée derrière son air farouche et ses répliques cinglantes. Elle s’emporte toujours facilement, et rien de ce que le docteur Reyes ne peut faire ou dire n’arrange cela. Elle tente parfois de suivre les exercices, sans trouver quoique ce soit d’utile dans tout ce cirque. Elle ne l’aime pas, cette prétendue docteure qui veut soi-disant les aider, mais qui se contente de les garder sous sa coupe. Il y a trop de secrets et rien de ce que Reyes fait ne semble être pour eux.

Elle se satisfait néanmoins de ce qu’elle a. Pour le moment.



Assise sur l’accoudoir du canapé, je fixe la femme qui me fait face et attend patiemment. Ça fait des heures qu’on est là, je sortirais jamais d’ici sérieux. N’exagère pas. D’accord, ça ne fait pas aussi longtemps, mais vu toutes les fois où elle a voulu me faire parler, ça doit bien faire tout ça. « Je ne sais pas ce que vous attendez de moi. » Elle a un léger sourire, qui n’atteint pas ses yeux, continuant de m’observer comme un animal exotique, et elle a un léger geste de la main. « Bien sûr que si vous savez. Nous en avons déjà discuté. Parlez-moi de vous. Je ne peux pas vous aider si vous ne me parlez pas. » « Je n’ai jamais dit que j’avais besoin de votre aide. » Elle ne bronche pas. Elle attend. J’ai juste envie de me casser d’ici. Sauf que si tu fais ça, tu vas sans doute être renvoyée du foyer et tu n’as pas envie de repartir dehors, il fait beaucoup trop froid en hiver pour ça. Je sais, tu as raison. Et ce n’est pas parce que j’ai connu pire au fin fond de ma Sibérie que je peux supporter le temps moisi de New York.

Je me relève et marche jusqu’à la fenêtre, lui tournant ostensiblement le dos, un bras serré contre moi, nichant Lockheed contre mon cou. « Vous venez de Russie, c’est ça ? Vous avez grandi là-bas ? Vous parlez russe ? » « Da. » Ou ce qu’il m’en reste du moins. Et elle attend. Encore. Mon front cogne contre la vitre dans un boing sonore. Grandi ? Les premières années de ma vie oui. Dans une ferme collective. Avec des parents me répétant de rester discrète et sage, d’être prudente et de ne pas écouter ceux qui maudissaient encore notre nom. « Mais on l’a quitté il y a longtemps, quand nos parents sont morts. » Je hausse une épaule. « On ? » « Mes frères et moi. Je ne sais pas où ils sont non. On a été placé un temps en orphelinat, avant qu’on vienne nous chercher. On a été séparés et ça n’a pas vraiment été… » Je me crispe, me tais, me redresse. « Ça n’a pas été… ? Finissez vos phrases Illyana. » Je me retourne et la fixe froidement, avant de jeter un coup d’œil à Lockheed. « Non, je ne vais pas m’énerver. Mais on en a déjà parlé. Ils sont morts, je suis vivante, tu es là. » « Non, nous... » « Vous avez déjà vu quelqu’un mourir ? Cet instant où il pense encore pouvoir s’en sortir, et la seconde où il comprend que ce ne sera pas le cas ? Quand la vie quitte son regard, je trouve ça fascinant. Comme si tout un univers basculait. Ou s’éteignait. Et ce sentiment, à sentir battre votre cœur alors que l’autre s’éteint, cette force qui vous traverse et cette furieuse envie de hurler pour prouver que vous êtes en vie... J’adore cette sensation. »

Tout en parlant, je me promène dans la pièce, oubliant presque qu’elle est là, passant mon doigt le long des livres qui ornent ses étagères. Je sais bien qu’elle ne comprend pas ce que je dis. Comment le pourrait-elle ? Derrière son bureau immaculé, ses dossiers bien rangés, ses notes sans rature, elle est presque trop lisse pour être réelle. Pourtant, elle est bien là. Non ? Je lui jette un coup d’œil alors qu’elle me suit des yeux. Les autres lui parlent aussi, et ils semblent bien l’aimer. Elle doit être réelle. Peut-être qu’elle veut vraiment aider. Le docteur Reyes aussi disait vouloir aider. « Je suis désolée pour vos parents, ça a dû être extrêmement difficile. » Je me tourne de nouveau vers elle. Elle ne comprend pas. Je lui ai pourtant déjà dit que je les avais tués. Pas mes parents, les autres. Eux. Mais elle ne semble pas l’avoir cru. Et on s’en fout non ? « Non. Moins difficile que de vivre dehors. Moins difficile que de mendier ou voler pour survivre. Moins difficile que d’être vendue pour… » Je repose brutalement la babiole que je tenais. « Je vais être en retard, je peux y aller ?... Merci, c’était cool, on se revoit plus tard. » Elle ouvre la bouche, mais on est déjà dehors à dévaler les marches.




La liberté, l’amitié, la joie. Cela fait plusieurs mois maintenant que nous connaissons ces sensations. Même si je reste le seul à être aussi proche d’elle, même si elle reste la seule que j’accepte près de moi. Elle est heureuse, je crois. Elle n’a pas arrêté pour autant d’être un peu distante malgré tout, insolente, voire dédaigneuse. Elle n’a pas envie d’enlever cette armure, elle la protège quand je ne peux pas le faire. Mais elle s’est attachée à eux. Et eux aussi, même si elle en doute constamment.

Nous avons voyagé, et la petite chose recroquevillée commence à étirer ses ailes. Lentement, avec appréhension, comme tout animal blessé peut le faire. Malgré tout, elle apprend à faire confiance et je m’en réjouis. Elle continue de regarder par-dessus son épaule, ils continuent tous de le faire, mais ils veillent les uns sur les autres. Nous ne sommes plus seuls.

Ce n’est pourtant pas en arrière qu’il aurait fallu regarder. Mais comment aurions-nous pu savoir ? Et surtout, il n’y a rien que nous ne pouvions faire. C’est avec incompréhension et terreur qu’elle voit sa main s’envoler, disparaître en poussière. En ultime réflexe, c’est moi qu’elle serre contre son cœur, le regard affolé, c’est mon nom qu’elle prononce de sa voix enfantine. Trop rapidement pour que nous puissions nous rejoindre notre refuge, elle disparait. Et moi avec elle. Le néant.



Comme des dizaines d’autres badauds, j’observe de loin les va-et-vient incessants des forces de l’ordre, des pompiers et des secouristes. Le feu est stoppé, maîtrisé tout du moins, ils essaient de trouver des survivants. S’il y en a. Les corps en tout cas. Les journalistes tournent comme des vautours, tentant de grappiller la moindre information sur ce qu’il s’est passé, cherchant à obtenir la photo la plus trash possible. Ça fait vendre après tout. Et puis, s’ils sont morts, ça change rien pour eux, pas vrai ?

Les murmures enflent autour de moi et tout le monde y va de son commentaire. Que ce soit les classiques « Seigneur, j’espère qu’ils vont bien. » accompagnés de prières, ou les sempiternelles « Tu crois qu’ils sont tous crevés ? »,  en passant par des remarques et questionnements divers sur les responsables, le pourquoi, le comment, j’en passe et des meilleures. « Hé, y a eu d’autres attentats ! » La voix plus forte, fait tourner la tête à nombre de personnes, dont moi. « Ils parlent de Yorkville. » « Et de Brooklyn. » Je serre Lockheed plus fort contre moi, les voix s’élevant de plus belle un peu partout. Les voix et la panique. Des attaques coordonnées sur le sol américain, le meilleur moyen pour créer la terreur. Je m’éloigne de la foule, trop nombreuse, trop étouffante, trop effrayante.

Il ne faut pas attendre longtemps pour que les attentats soient revendiqués. Et ce n’est pas pour me réjouir. Non pas que ça me touche particulièrement, en soi, je connaissais aucun des mutants morts… des gens morts. Je crois. J’espère qu’ils n’étaient pas dans un des endroits visés. Je n’ai pas vu leur nom parmi les victimes en tout cas. Donc c’est triste, c’est dommage, mais on s’en moque. « Qu’est-ce que tu en penses Lockheed ? » Tu n’as pas à t’inquiéter, ils ont été neutralisés. Hum. Alors oui, les pseudos héros s’occupent de gérer tout ça, mais on sait bien comment ça finit à chaque fois. Ils sont nazes, ils ne savent jamais finir leur boulot, et ça recommence toujours. « Oui, je sais, ils font ce qu’ils peuvent. Et on est là grâce à eux. » Je soupire et  gratouille Lockheed sans y penser. « Et non, je sais pas trop ce que j’ai envie de faire. » J’aurais bien aimé pouvoir me sentir un peu… en sécurité… pour une fois. Plus longtemps. « Oui. Tu as raison, faisons confiance aux héros. » J’ai de quoi être fière, j’ai réussi à me montrer à peine sarcastique en le disant. Je me penche à nouveau sur les petites annonces que j’ai relevé. Il y en a bien une dans le lot qui fera l’affaire… Peu importe au final, j’ai besoin d’argent.