Cats rule the world [[Felicia]]

TW: Viol (mention), mort, deuil

chronologie:

"Encore une fois."
Déjà, les gouttes de sueur perlent-elles de plus belle sur sa peau, sillonnant une à une le long de sa peau. Déjà, ses muscles protestent-ils à chaque coup porté contre le sac de boxe. Mais cette fatigue la cherche-t-elle, car c'est en elle seule qu'elle trouve le doux oubli. Elle seule qui empêche son esprit de se concentrer sur ses plans de vengeance, au lieu d'en penser à la raison. De penser à celui qu'elle a autrefois vu comme un sauveur et ami ensuite, avant qu'il n'outrepasse un "non", autrement qu'avec une croix sur son visage. Autrement qu'en cible. Un jour, elle aura sa vengeance en tuant ces démons qui hantent ses journées et ses nuits. Littéralement. Pendant un instant, est-ce le visage de son père qui remonte dans son esprit: est-ce certainement pas à cela qu'il pensait lorsqu'il lui disait qu'elle pouvait devenir tout ce qu'elle désirait. Certainement n'a-t-il jamais imaginé que sa 'Lici' - comme il aimait l'appeler - pourrait un jour devenir une meurtrière... mais il y a tant de chose qu'il n'a jamais imaginé. Tant de chose qu'il ne saura jamais sur sa fille. Elle était déterminée - et au diable les conséquences.


Les cheveux tiré en un chignon serré, se tient-elle là au milieu de la piste. Et alors que sur les bords, son entraîneur tente de la diriger de par des signes, son air concentré soudainement s'estompe, et son bras s'agite au-dessus de sa petite tête. Le concours qui autour d'elle se déroule, le concours dans lequel était censée participer à ce moment même, pour un bref instant semble oublié au profit de cet homme qui a ce moment même vient s'asseoir dans les tribunes. L'homme qui a cet âge là était le plus important, et qui le restera toujours. Celui dont le sourire lui faisait oublier tout, y compris les exercices de sa routine - quelques instants durant, du moins, jusqu'à ce que la voix de son entraîneur ne la ramène à la réalité.
"Felicia..."
"Oups"
Une seule syllabe échappe des lèvres étirées en un malicieux sourire, alors qu'autour d'elle, quelques rires se font entendre. Mais du haut de ses cinq ans, est-elle bien trop innocente encore pour y payer grande attention - et à peine quelques minutes plus tard, quitte-t-elle la piste en courant pour se jeter dans les bras de son père.
"Tu m'as vu papa ?"
Les yeux brillants, observe-t-elle cet homme qu'elle admire tant. Cet homme qui, même à cet âge déjà, lui insuffle de saisir les étoiles. De ne jamais se contenter d'arriver second - même si aujourd'hui, cette leçon qui plus tard rythmera sa vie semble momentanément tombée à l'oubli.
"T'étais parfaite ma princesse."
"J'avais peur que t'allais pas venir. T'es jamais là avec ton travail" continue la petite fille, sa moue boudeuse attenuée par les étincelles qui toujours animent son regard.
"Je n'aurais râté ça pour rien au monde, ma puce."
Avec douceur, l'homme caresse-t-il la joue de sa fille. Pendant tant d'années encore, cette dernière continuera-t-elle de croire que si son père s'absente si souvent, est-ce parce qu'il était un voyageur de commerce.


Des larmes salissent le visage de la fillette, alors que ses doigts s'accrochent toujours plus autour de ceux de sa mère telle une bouée de secours. La seule qu'il lui reste - car le cercueil qui a ce moment lentement s'abaisse devant ses yeux accompagne son père dans son dernier lieu de repos. Ou du moins, ce qu'il en reste - car comme le décrit la nécrologie, Walter Hardy est mort dans un accident, laissant derrière lui une épouse et une fille dévastées. Pour Felicia, sa vie en un jour semble s'être effondrée. Jamais elle n'oubliera l'arrivée des deux policiers à leur porte. A ce moment, a-t-elle été incapable d'en comprendre la signification - et a-t-il fallu que le cri de détresse de sa mère retentisse dans la maison pour qu'elle comprenne que quelque chose de grave venait de se passer...  C'était il y a seulement quelques jours, et pourtant, semble-t-il que depuis, ses larmes n'aient pas arrêtées de couler. Son père, la personne qu'elle admirait le plus au monde, n'était plus. Plus jamais, il ne la serrerait dans ses bras. Plus jamais, ne verra-t-elle son visage dans les gradins pour l'encourager. Plus jamais...

Et alors que la veuve Hardy et sa fille prennent leurs derniers adieux de Walter, sont-elles loin de se douter que de loin, on les observe. Plus loin de se douter encore que le corps irreconnaissable qu'elles enterrent aujourd'hui n'est point celui de leur être cher. Et jamais ne s'imagineront-elles que si Walter a du mourrir, l'homme qu'il était est toujours en vie, et que cette cérémonie qui change à tout jamais leurs vies n'est qu'une charade, faite pour les protéger. Les talents de Walter Hardy ont attiré l'attention de la Maggia - et n'étaient-ce pas là les talents de commerçant qui lui servaient de couverture qui les intéressaient. Pour protéger sa famille, s'est-il alors laissé arrêter pour les crimes commis dans sa véritables occupation de cambrioleur - avant de mourrir noyé peu après en s'échappant de la prison. Ou du moins, était-ce ce qu'il a fait croire. Ce qu'il a dû faire croire pour garantir la sécurité de celles qu'il aimait. Les larmes imbibant ses yeux bleus, finit-il par se détourner de cette scène. C'était pour leur bien. Elles devaient le croire mort. Elles devaient faire leur deuil - mais ça ne l'empêchera pas de continuer à veiller sur elles croupis à l'ombre, sans jamais qu'elles ne s'en aperçoivent.


La vie est faite de répétition. Parfois, fait-elle revivre les meilleurs moments... et parfois, les pires. Une fois de plus, la blonde se tient-elle au pied d'une tombe. Une fois de plus, se tient est-ce un parent qu'elle doit enterrer. Une fois de plus l'identification du corps a-t-elle été des plus délicate. Comme tant de new-yorkais, Lydia Hardy s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Comme tant de new-yorkais s'est-elle retrouvée comme victime collatérale entre les Avengers et les Chitauris - ou du moins, est-ce toujours ainsi que la blonde se rappellera des événements qui continueront à hanter ses pires cauchemars. Cela aurait du être une journée normale. Elle attendait sa mère à la sortie de l'école pour une virée shopping quand le ciel s'est ouvert. Quand elle a vu les hordes extra-terrestres envahir les airs de new-york. Quand elle a vu avengers et extraterrestres semer le chaos dans sa ville natale. Encore aujourd'hui, voit-elle l'énorme figure verte traverser le batiment devant lequel elle attendait, figé entre terreur et désir de retrouver sa mère. Et tel un film au ralenti, voit-elle toujours le batiment s'effondre devant ses yeux, ensevelissant sa mère et les autres occupants. Si les dégats causés par Hulk ou les Chitauri qui ont causé cet effondrement, nul ne saurait le dire. Mais ce qui était certain, c'est qu'en enterrant sa mère, enterre-t-elle également toute admiration qu'elle a pu avoir pour les avengers.
Le jour de l'enterrement fut-il également le dernier qu'elle passe à New York pour de longues années, accueilli par la seule famille qui lui reste: la soeur de Lydia. Sa tante.


Un malicieux sourire étire les lèvres de la blonde, le regard de la blonde est-il rivé sur la télévision, alors qu'assise dans son café préféré, sirotte-t-elle son habituel mocha. "La police reste-t-elle sans aucune piste pour le récent cambriolage, et demande à quiconque ayant vu quelque chose d'inhabituel...' mais la suite de la phrase, la blonde n'y paie-t-elle plus aucune attention. Des pistes sur l'actuelle localisation de l'objet en question, en possède-t-elle - est-il actuellement en sécurité dans le coffre fort de Black Fox - non loin de son costume et sa perruque platine. Depuis plusieurs années déjà, a-t-elle suivi sur les pas de son père, guidée même par l'ancien mentor de ce dernier. En la personne de Black Fox, a-t-elle trouvé bien plus qu'un mentor - en débit de son habituelle antipathie pour les hommes, est-il non seulement rapidement parvenu à gagner la confiance de la blonde, mais est-il également devenu au cours des années comme un père de substitution.