[Terminé] Louve & Louvette

Assise sur son lit d’hôpital, une jambe croisée et l'autre posée sur le matelas genou en l'air, la Louve veillait sur le sommeil de sa fille. Le va-et-vient des guérisseurs au chevet de Soraya s'était effectué sous son regard protecteur. Une seule vérification visuelle lointaine avait été effectuée pour le Fléau. Ses accès d'humeur avaient fait le tour de l'hôpital et il avait fallut la diplomatie des agents du Shield pour dissuader toute poursuite éventuelle, ou même le simple appel aux forces de l'ordre. Toutefois, le personnel préférait se tenir à distance. Judicieuse précaution, même si Fenris était plutôt de bonne humeur. Son nouveau rôle lui tenait à cœur. Une fille. Une Midgardienne Mutante. Une louvette.

D'un mouvement routinier, la Louve leva un petit sachet en plastique au niveau de sa bouche et en arracha un morceau de viande séché. Son propre lit était recouvert de sachets vides et quelques rares sachets encore épargnés. Les distributeurs automatiques de l’hôpital avaient été soigneusement vidés de leur contenu carné. Du moins, jusqu'à épuisement des moyens pécuniaires. Manger, veiller, des bons moyens de passer le temps pour la Louve qui pouvait se montrer très patiente.

La Louve avait un peu réfléchis aux paroles de Soraya la veille, prolongation de ses précédentes réflexions aux paroles du Magicien. Se réinventer ? La chose paraissait compliquée, voir impossible. S'adapter ? Possible, mais long et fastidieux. Demeurer comme avant. Même avec des alliés, l'entreprise était vouée à l'échec avec l'émergence de Gardiens capable de la neutraliser aisément. La meilleure stratégie était donc l'adaptation, du moins pour le moment. Donner le change attendant de trouver une nouvelle voie plus... prometteuse.

Un petit mouvement de la dormeuse attira l'attention de la Louve, qui vit ensuite cette dernière ouvrir lentement les yeux. Pour une simple Midgardienne, un membre cassé était une épreuve. Sans parler de la fatigue occasionnée par les différentes allées et venues des guérisseurs. Même pour la Lupine qui n'avait pas l'obligation de rester cloitrer dans son lit, un tel défilé l'avait fatigué.

« Tu as bien dormi ? » Demanda-t-elle à Soraya avec un petit sourire en coin. « Tu as faim, soif, besoin de quelque-chose ? » Arrachant un nouveau morceau de viande séché de son sachet, Fenris poursuivit en penchant la tête sur le côté. « Ou peut-être souhaites-tu simplement discuter. » Le souhait avait été évoqué par Soraya la veille et la discussion avait tourné court, du fait d'un accès de torpeur. Il était temps de rattraper cela.

La petite Louvette ouvrit les yeux et sa Maman Louve s'empressa de s'enquérir de son état et de ses besoins. Tout allait visiblement bien, même si la petite Midgardienne commençait à trouver le temps long. Passer ses journées à dormir n'avait rien de bien intéressant, mais en l’occurrence, Soraya avait bel et bien besoin de repos. Son organisme du moins. « Ton corps a besoin de récupérer. Laisse-toi du temps. » Répondit Fenris en penchant la tête de l'autre côté. Sa fille était une Midgardienne et possédait malheureusement la même fragilité que les autres Humains. Toutefois, Soraya demeurait exceptionnelle et l'avait démontré quelques jours plus tôt. Elle avait pu grâce à son don, se protéger et protéger d'autres personnes. Cette jeune Midgardienne avait du cœur.  

Ce fut ensuite au tour de la Louvette de s'enquérir de l'état de sa Maman Louve. Une douce attention. « Cela ira toujours bien. Je n'étais pas à mon plein potentiel. Ma véritable forme est infiniment plus résistante et puissante, mais je ne pouvais pas l'utiliser. Je dois cependant reconnaitre que je ne m'attendais pas à ce que de simples Midgardiens puissent me blesser... » Stoppant son discours, Fenris réfléchit une seconde avant de reprendre. « Sans vouloir te vexer Soraya. Par simple, j'entends qu'ils ne possédaient pas de capacités extraordinaires. Juste des armes. » Petit rattrapage de circonstance. Le Fléau des 9 Royaumes avait toujours une piètre opinion de Midgard et des Midgardiens en général. Toutefois, il y avait des exceptions et Soraya en faisait partie. « Je vais devoir me montrer un peu plus prudente ou un peu plus... radicale. » Un véritable paradoxe pour la Louve. On l'avait enjoint à faire preuve d'humanité, à se montrer compréhensive et... le résultat était là. Fenris aurait pu s'épargner ces blessures en écrasant purement et simplement les immeubles où se trouvaient les agresseurs, ignorant les Midgardiens prisonniers. Le ménage n'aurait pris que quelques instants. Non. A la place, elle avait donné une chance aux agresseurs de tout arrêter. Ces derniers avaient ignoré son ultimatum et avaient mis en œuvre leur plan de fuite. Elle leur avait laissé le temps de s'enfuir... Tant pis pour eux. Leurs odeurs avaient été enregistrées et leur traque débuterait sous peu.

Une lueur rouge était brièvement passée dans le regard de la Louve durant ses pensées. Secouant légèrement la tête, elle se reconcentra sur sa fille. « Quels sont tes projets une fois que tu seras guérie ? Tu as un endroit ou aller ? Tu vas reprendre ton travail ? » Les derniers évènements avaient laissés des traces, autant physiques que psychologiques. Sa Louvette réussirait-elle à reprendre son ancienne vie ? Dans le cas contraire, sa Maman Louve était prête à la prendre en charge. « Je peux t’héberger et subvenir à tes besoins. J'ai une tanière dans une forêt. Il y a de l'eau, de la nourriture et un certain confort. » Sa tanière avait déjà pu accueillir son amilliée, la Magicienne Rouge. Cette dernière n'était pas restée, mais cela n'avait aucun rapport avec le confort de sa tanière. Elle avait eu à faire ailleurs, tout simplement.

La petite Louvette avait dû mal à supporter les soins des Guérisseurs. Ces derniers semblaient néanmoins faire tout leur possible. Malgré son mépris général à leur égard, comme à celui de la majorité des Midgardiens, la Louve ne trouvait rien leur reprocher. Pour preuve, sa petite Soraya semblait aller de mieux en mieux. Une excellente chose. Dans quelques semaines, elle pourrait sans doute retrouver une vie normale. Du moins, si ses blessures psychologiques se rétablissaient également, ce qui était loin d'être acté. Tout le monde n'avait pas l'insensibilité du Fléau des 9 Royaumes face aux meurtres de masse, aux viscères éparpillées et aux hectolitres de sang versés.

Fenris fronça très légèrement les sourcils en écoutant la tentative de Soraya de soulager un peu son égo. "Les armes les plus puissantes de Midgard" ? Qu'est ce que cela changeait ? Les balles n'avaient fait que l'égratigner, pénétrer la surface de sa peau. Non, il s'agissait bien de l'explosion qui avait fait le plus de dégâts. Le large bandage autour de son torse en était une preuve criante et insupportable. Aussi, la Lupine préféra balayer ces pensées de son esprit plutôt que de s'énerver à nouveau. Transition qui s'avéra plus facile que prévu, à la vue de la petite Louvette au regard baissé. Même avec ses cellules grises encore limitées, la Maman-Louve compris ce que sa fille pouvait ressentir à travers le ton de son discours. « Tu aurais voulu faire plus... mais tu as fait ton possible. C'est ironique. Si j'avais fais moins, je n'aurais pas été blessée. Ce jour-là, j'aurais pu me contenter de te protéger toi. Et j'y serais facilement parvenu. » Triste vérité pour le Fléau des 9 Royaumes.

Helaris roula tout d'abord des yeux en entendant le discours de Soraya, avant de soupirer et détourner le regard à sa conclusion. Cependant, l'instant d'après, la Louve planta son regard émeraude dans celui de la jeune Midgardienne, adoptant un ton un peu intransigeant. « Soraya, cesse de te dénigrer. Tu n'es pas qu'une petite mutante Midgardienne. Tu es ma fille et tu es exceptionnelle. Tu es bien plus exceptionnelle que la presque totalité des Midgardiens. » Appuyant son regard pour signifier qu'elle n'ergoterait pas sur ce point, elle poursuivit ensuite: « Je n'étais pas à mon plein potentielle Soraya. Même au Jour des Héros. Pour rester... relativement discrète et pour ne pas risquer de te blesser, je n'ai pas utilisé ma véritable forme. Jadis, lors des guerres d'Odin, ma puissance avait peu d'égal. Ma taille dépassait de loin celle de vos plus grands édifices. Une seule de mes pattes pouvait écraser des maisons entières. » Un peu galvanisée par ses mots, Fenris se ravisa ensuite, devant faire face à la triste réalité. « Mais je ne suis plus le Fléau des 9 Royaumes que j'étais autrefois. Je me suis considérablement affaiblie... » Avoua-t-elle. « J'ai été conçue comme une arme, pour combattre, sans relâche, mais j'ai été abandonnée et laissée à dépérir. Je soupçonne que ma force ne vienne des combats que je livre. Quand je me déchaine, je sens qu'une puissance m’envahis et je me sens invulnérable. » Souriant malicieusement, la Maman-Louve rassura sa Louvette. « Ne t'inquiète pas. Même affaiblie, je demeure redoutable.  Il ne m'arrivera rien et je suis bien assez forte pour pouvoir te protéger. Pour ce qui est de se faire pourchasser... cela ne dépend pas totalement de moi, mais j'essayerais d'éviter pour ne pas t'inquiéter. » Déposant un baiser sur le front de sa fille, Fenris écouta avec plaisir ses futurs projets.

Ainsi, cette dernière allait poursuivre son ancienne existence. Sa Louvette lui avait déjà fait part de ses activités de bénévolat. Cette Lynda était cependant une inconnue dont-elle n'avait jamais entendu parler. Sans doute était-ce une des amies de sa fille dans ce "Refuge". La promesse de venir la voir dans sa tanière ? La prudence serait de mise. « Je viendrais te chercher. Peu de gens connaissent l'emplacement de ma tanière. Je ne voudrais pas que l'on te suive. Surtout que ce Shield sait désormais quel est notre lien. » Le Shield ne serait pas assez stupide pour se servir de cette information. Du moins c'est ce que pensait la Louve. Dans le cas contraire les représailles seraient... totalement disproportionnées. Il était suicidaire de s'en prendre à la Louvette d'une Louve Légendaire.

La vie, la mort. Deux notions inextricablement liées, immuables. Fenris avait joué avec lors de l'attaque de la vermine terroriste. Par son action, elle avait sauvé des Midgardiens et en avaient exterminés d'autres. Sa forme de Louve-Garou lui avait permis cela. Résister à une telle explosion n'était pas à la portée de tout le monde. Le Fléau des 9 Royaumes n'était pas tout le monde. Les lois de la physique régissant l'Univers n'avaient pas été suffisantes pour avoir raison d'elle. De telles blessures ne se reproduiraient pas. Sa fille avait eu peur pour elle. Cela ne se reproduirait pas non plus, même si le sentiment qui en découlait était des plus agréables. Ressentir que l'on comptait pour quelqu'un. Une sensation naturelle pour une relation Mère-Fille, mais nouvelle pour la Louve. Aussi répondit-elle au sourire de sa Louvette par le sien.

Soraya ne voulait décidément pas admettre qu'elle était bien plus qu'une Midgardienne lambda. Une telle humilité... une telle tête de mule. Les chiens ne faisaient pas des chats. Une Louve n'adoptait pas une Louvette sans en partager certains traits de caractère. Mieux valait-il clore le débat sur ce point. Chaque parti demeurerait avec son propre avis sur le sujet. D'autres venaient d'être mit sur la table et nécessitaient des précisions. « Garde ceci secret. J'ai été amenée ici par le Dieu de la Malice, Loki. Un Dieu Asgardien. Je ne sais pas si tu le connais. Il a fait quelques dégâts sur Midgard il me semble. » Pour la question suivante, la réponse demandait un peu de réflexion. «Je n'ai jamais vraiment fait attention. Je m'adapte vite. Disons que les choses paraissent grandes quand je suis sous forme Midgardienne, petites quand je suis sous ma véritable forme. Je ne fais vraiment pas attention à ce genre de chose. » Voyager ? Le Fléau des 9 Royaumes l'avait fait. Elle avait suivi sa maitresse Hela pour soumettre des mondes au joug d'Asgard. Néanmoins, elle ne disposait pas de capacités lui permettant de voyager par elle-même. « J'ai déjà visité des mondes que j'ai détruis ou soumis. Mais je ne choisissais pas. On m'a fait voyager, mais je ne peux voyager seule. Je n'en ai pas le pouvoir. » Accueillant le geste de tendresse de sa fille avec plaisir, le sourire de Fenris s'estompa.« Non. Asgard ne me manque pas. » Répondit-elle avec un ton monocorde. « Sa destruction a entrainé la disparition de la seule personne qui ne m'ait jamais témoigné de l'affection avant que je n'arrive sur Midgard. Je regrette que les Asgardiens en aient réchappé et je leur ferais payer un jour. » Le regard de la Louve ne tremblait pas, trahissant une franchise et une détermination sans failles. Le Fléau des 9 Royaumes n'était pas un héros, comme il l'avait déjà signifié à Soraya. Un super prédateur, dangereux, puissant, égoïste, impitoyable et... rancunier.

Le Shield ne serait pas une menace immédiate ? Si ce que pensait Soraya se réalisait, le Fléau aurait la liberté de traquer la vermine. « Que le Shield mène sa propre chasse, je mènerais la mienne une fois que tu seras rétablie. Tu sais Soraya... je leur ai donné le choix ce jour-là, à ces vermisseaux. Un choix que je n'ai jamais laissé à quiconque. » Le regard de la Louve s'emplit d'une haine contenue. « S'arrêter ou subir ma colère. Ils ont choisi de poursuivre leur massacre... de continuer à te mettre en danger... » La main de Fenris commença à serrer l'un des barreaux du lit qui se déforma dans un petit grincement alors qu'une lueur rougeâtre traversa ses yeux. « J’extrairais de leur corps jusqu'à leur dernière larme de douleur... » Une promesse était une promesse. Ignorer la mise en garde du Fléau des 9 Royaumes... se payait en larmes, en souffrance et en sang.

Discernant à nouveau Soraya, Fenris se radoucit, la tension s'évanouissant aussi rapidement qu'elle était venue. « Excuse-moi. Je me suis emportée. Tu n'avais pas besoin de voir ça. » Dit-elle en détournant le regard. « Ou peut-être que si. » Ses yeux se plongèrent dans ceux de sa Louvette. « Cette haine... cette rage... cette fureur. Elles font partie de moi. Je suis une bête féroce Soraya, , jusqu'au plus profond de mon être. Je t'ai montré de bonnes actions, mais ce genre de chose est tout nouveau pour moi et tu en es en partie la responsable. Je serais toujours un monstre, capable de tuer, de faire souffrir, sans sourciller. Prétendre le contraire serait mentir. Il faut que tu en ai conscience. » Que sa fille l'accepte ou non, cela ne changerait rien au fait. Évoluer était possible, mais changer sa nature profonde... Une arme était faite pour tuer. Une arme n'avait pas d'état d'âme. Même si elle se maniait-elle même aujourd'hui, ses caractéristiques demeuraient.

La Louve pouvait avoir confiance en sa Louvette concernant son silence. Ses confidences seraient bien gardées. Comme attendu, le nom de Loki n'était pas inconnu. Il s'était tristement illustré sur Midgard. Elle-même n'était-elle pas connue comme le Loup Géant de Times Square depuis ce fameux "Jour des Héros". Quoi qu'il en soit, la jeune fille n'avait pas eu affaire avec le Dieu de la Malice. Une chance. Ce dernier avait tendance à semer la mort sur son passage, même indirectement. Le Fléau des 9 Royaumes était plus direct. Une arme en somme.

Pourtant, Soraya ne cessait de prétendre le contraire. Elle était un individu, à part entière, disposant de sa propre volonté. Néanmoins, qu'avait-elle fait en dehors des champs de bataille ? La Louve était restée là, couchée, accueillant quelques caresses de la part de Hela alors qu'elle lui confiait ses futurs plans. Elle avait été utilisée, obéissant à Hela et au Père de Toute Chose. Quelques petits temps libres certes, mais rien ne pouvant véritablement ressembler à une décision personnelle. La situation avait évoluée et avec la scission avec Loki, Fenris était seule maitre de son destin. Néanmoins, le chemin allait être long avant que la Lupine ne cesse de se considérer comme une arme.

« Voyager ? » Une proposition inédite. La Louve n'avait jamais voyagé, du moins pas de son plein gré. Elle avait déjà vu de nombreux mondes. Cependant, elle n'avait découvert pour l'heure qu'une infime partie de Midgard. « Où ? Je connais très peu Midgard. Je suis simplement passé devant des vitrines montrant des images de montagnes, de plages. » Dit-elle avec un visage un peu décontenancé. Voyager. Avec Soraya. Quelque-part, loin d'ici. Loin de cet air nauséabond, de cette agitation constante. Un endroit calme, mais différent de sa confortable tanière dans les bois. « Tu as déjà eu envie de voyager quelque part en particulier Soraya ? » Suivre les recommandations de Soraya pouvait s'avérer bénéfique. Elle disposait assurément de davantage d'informations sur les destinations les plus intéressantes. La Lupine s'adapterait, comme toujours.

Fenris retint un soupire en entendant le discours de sa Louvette. La vengeance ne changerait rien. Rien ne ferait jamais revenir Hela. Une satisfaction éphémère. A quoi bon ? Manger lui apportait également un soulagement éphémère, rapidement effacé par le retour de la souffrance. Si se venger des Asgardiens pouvait apporter le même soulagement éphémère, cela lui convenait. Pour ce qui était des agresseurs cependant... Ils souffriraient, lentement, agoniseraient dans la douleur avant de finalement s'éteindre. S'en prendre à sa Louvette était synonyme de mort. « Thor joue les Héros. Les Asgardiens les victimes. Hela était leur Reine légitime après la disparition du Père de Toute Chose. Ils auraient dû la suivre au lieu de s'opposer à elle. Ils sont responsables de sa mort. Ils m'ont enfermé et laissé mourir... puis ils m'ont privé de ma maitresse. » Le visage de la Louve était devenu sombre, exprimant une tristesse devenue haine. « Je devrais donc l'accepter et ne rien faire ? Faire comme si rien n'était arrivé ? » Impossible. La blessure était trop profonde. Comment parvenir ne serait-ce qu'à enclencher le processus de pardon ? Confronter Thor ? Confronter les Asgardiens ? Quel serait le résultat ? S'excuseraient-ils ? Exprimeraient-ils des remords ? Fenris n'y croyait pas. Ils se considéraient du bon côté. Des méchants étaient capables de bonnes actions comme des gentils des mauvaises. Des Héros se muaient en monstres et des monstres se muaient en Héros. La Louve se considérait comme un monstre, même après ses actions contre les agresseurs quelques jours plus tôt. Aucune hypocrisie. Simplement la vérité. Combien de Héros hypocrites ? Combien de monstres véraces ? Telles étaient les questions.