« La folie est héréditaire. Vos enfants peuvent vous la transmettre. » Sam Levenson.
Rijeka, ex-Yougoslavie. 1978 à 1988.
La vie est faite de drame, lorsque vous pensez avoir tout pour être heureux, elle vous vole cet instant. C'est ce qu'a vécu la famille Killgrave en cette année 1978. Albert et Louise Killgrave, deux scientifiques ont mis au monde leur fils unique, le petit Zebediah. Cependant leur bonheur fut de courte durée, puisqu'on diagnostiquera rapidement une maladie neurologique au petit Zebediah. Ses parents mirent alors au point, avec l'aide de leurs collègues scientifiques tout un tas de remède pour sauver la vie du jeune garçon. Les médicaments expérimentaux n'aboutissent pas, aucun résultat. À l'aube de ses sept ans, son père décida de changer drastiquement de stratégie. Oubliant les médicaments et remèdes miracle, il passa à l'étape supérieure. Durant de longs mois Zebediah Killgrave sera le cobaye de ses parents, de leurs expériences sur le jeune garçon pour le faire guérir. À l'aide d’électrodes sur le haut de son crâne et de produits chimiques dans son corps, ses parents ont finalement réussi à le guérir après de nombreux mois à souffrir le martyre à cause des expériences plus douloureuses et traumatisantes les unes que les autres. Bien que la vie sauve, le jeune garçon ne pardonnera jamais à ses parents la douleur subit par ces derniers, il se disait même parfois que la mort serait bien moins douloureuse que les tortures qu'il subissait. Il pouvait néanmoins commencer à vivre comme un petit garçon lambda, un petit garçon qui cependant haïssait ses parents, un petit garçon qui eut bien du mal à donner sa confiance, à se faire des amis, car enfant solitaire qui s'enfermera sur lui-même avec des idées malsaines vis-à-vis des individus qui l'ont torturé – certes pour le sauver, ses parents.
Chapitre II : Cruelle vengeance.
« Ma vengeance est perdue s'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue. » Jean Racine.
Rijeka, ex-Yougoslavie. 1991 à 1996.
Zebediah s'est toujours senti différent des autres, de ses camarades de classe. Il était le grand maigrichon dont tout le monde se moquait, il rentrait chez lui couvert de bleus, ses parents s'en inquiétaient, mais lui ne leur adressait que très rarement la parole. Vint le jour de la découverte de ses pouvoirs, alors qu'un de ses camarades de classe le rouait de coups, Zebediah à terre, le regarda dans les yeux et lui ordonna d'arrêter, ce que fit son agresseur sans broncher. Dans l’incompréhension, Zebediah lui demanda ensuite de frapper son ami, ce qu'il fit. C'est à cet instant que Zebediah compris qu'il était dorénavant supérieur aux autres. Grâce à ce don le jeune garçon de 15 ans commença à prendre de l'assurance, à ne plus se laisser faire. Il s’entraîna tout d'abord sur ses camarades, leur demandant par exemple de faire ses devoirs à sa place, de porter ses affaires, tout autour de lui se trouvait des enfants de son âge sous son contrôle. La victime devenait l'agresseur, ou du moins le commanditaire, puisqu'il envoyait le plus costaud de sa bande se battre à sa place. Il était intouchable. Ses pouvoirs étaient aussi le moyen pour lui de sortir avec les plus belles filles de son établissement, non pas par amour, mais juste pour être au-dessus des autres. Pour être respecté. Les années passèrent et il contrôlait de mieux en mieux son don, il s'en servait constamment, que ce soit pour acheter de l'alcool bien qu'il n'avait pas l'âge légal, pour voler, pour faire du mal à autrui, selon lui il était le roi du monde du haut de ses 17 années de vie. Néanmoins malgré tout cela, il éprouvait toujours une haine infinie pour ses parents, n'ayant jamais pardonné à ces derniers les expériences dont il a été victime. C'est à l'aube de ses 18 printemps qu'il décida de se venger. Après une journée de travail intensif, ses parents rentraient à la maison. Son père était en cuisine lorsqu'il sentit un souffle derrière sa nuque, le souffle de son fils qui lui murmurait au creux de l'oreille de se saisir d'un couteau et de poignarder sa propre femme. Louise Killgrave, tranquillement assise sur son canapé voyait alors son mari dans un état étrange s'approcher d'elle, elle commença à lui sourire avant de voir l'arme dans la main de son homme. Ce dernier se jeta sur sa femme pour la poignarder à plusieurs reprises sous les yeux d'un Zebediah Killgrave souriant. Une fois sa mère morte, il décida de lâcher son emprise sur son paternel, dans l'unique but que ce dernier voit ce qu'il venait de faire. Albert lâcha le couteau et couru sur le corps de sa femme, hurlant sur son fils que c'est un monstre. Ce à quoi Zebediah répondit qu'ils ont créé ce monstre. De nouveau, il repris le contrôle de son père et ordonna à ce dernier de se jeter par la fenêtre. Il l'avait fait. Il s'est vengé. Dans un premier instant Zebediah décida de boire une coupe de champagne, plus heureux que jamais. Avant de finalement appeler la police en se forçant à pleurer, leur avouant que son père a tué sa mère avant de se donner la mort. Après une enquête de police, l'affaire fut close. C'était sans aucun doute un meurtre domestique avant de se donner la mort. Personne n'a soupçonné Zebediah, qui venait de commettre ses premiers meurtres, ceux de ses parents.
Chapitre III : Seul contre le monde.
« Tout homme qui est un vrai homme doit apprendre à rester seul au milieu de tous, à penser seul pour tous - et au besoin contre tous. » Romain Rolland.
Rijeka, ex-Yougoslavie. 1996 à 1998.
Maintenant seul, Zebediah commença à construire sa vie sans ceux qu'il considérait comme ses bourreaux. Il a repris quelque temps la maison familiale, ne payant bien évidemment pas le loyer puisqu'il utilisait son pouvoir sur le propriétaire pour que ce dernier le laisse vivre ici sans lui poser le moindre souci. Néanmoins ses envies étaient grandes, plus bien grandes que la Yougoslavie. Il voulait s'en aller ailleurs. Pour cela il avait besoin d'argent, de beaucoup d'argent. C'est une nouvelle fois son don pour manipuler autrui qui lui offrit ce qu'il désire. Dans un premier temps il se contentait de quelques parties de poker dans des lieux clandestins, forçant ses adversaires à s'allonger les uns après les autres, ou à continuer la partie lorsqu'il était certain que son adversaire avait une mauvaise main, allant ainsi jusqu'au all in. Mais bien que ses adversaires n'ont jamais compris d’où venait cette envie irrépressible de s'allonger ou de continuer la partie, ils se vengeaient assez souvent en frappant Killgrave sur le parking. Il devait trouver autre chose, il devait faire en sorte que d'autres personnes que lui prennent les risques. Il commença alors les vols, du moins, il pris des personnes sans domiciles ou de jeunes adolescents sous son contrôle pour faire des petits braquages d'épiceries, attendant ces derniers à l'extérieur du magasin pour récupérer l'argent et s'enfuir, l'air de rien. Durant deux ans Zebediah mettra de l'argent de côté, fera quelques victimes sur son passage, puis décidera de partir en 1998. Sauf qu'avant de s'envoler pour le Canada, Zebediah fit un dernier achat en Yougoslavie, comme un signe annonciateur d'une nouvelle vie, un renouveau. Il alla s'acheter un costume, un costume de couleur pourpre. Son premier, mais loin d'être son dernier. Maintenant âgé de 20 ans, une nouvelle vie s'ouvre à lui, une vie au Canada.
Chapitre IV :
« Tout pouvoir est destructeur quand on en abuse. » Franck Ntasamara.
Ontario, Canada. 1998 à 2008.
Reprendre sa vie de zéro n'a pas été compliqué, notamment grâce à l'argent mis de côté, mais aussi son pouvoir. Il a rapidement su se trouver une place d’ambassadeur d’hôtel à la réception d'un hôtel. En réalité le métier en lui-même ne l'intéressait pas, mais il voyait tous les jours de potentielles victimes. Des personnages facilement manipulable, que ce soit pour leur argent ou pour répondre à d'autres désirs plus primitifs. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il a rencontré une certaine Mélanie. Une belle jeune femme de dix-neuf ans, il est de suite tombé sous le charme. Mais contrairement à ses conquêtes précédentes, cette fois-ci Zebediah ressentait réellement quelque chose pour cette demoiselle, une sensation qu'il n'a jamais connue. Il voulait vivre quelque chose avec elle, quelque chose de vrai. Les deux jeunes gens ont commencé à se fréquenter, se voir en dehors de l’hôtel, mais un jour, alors qu'il lui ouvrait son cœur, Mélanie lui fit comprendre qu'elle aimait passer du temps avec l'homme toujours vêtu de pourpre, mais qu'elle ne ressentait que de l'amitié pour lui. Un refus, voilà ce que venait de vivre Zebediah Killgrave, mais personne ne lui refuse quoi que ce soit. Il s'était promis de ne jamais utiliser son pouvoir sur elle, mais c'est la seule manière pour lui de l'avoir, de la posséder. Il obligea Mélanie à venir s'installer chez lui, verrouillant les portes pour qu'elle ne puisse pas sortir lorsqu'il n'est pas là – et donc hors de son contrôle. Elle était prisonnière, sa prisonnière. Mais en dehors de ses murs de prison, lorsque le couple sortait au grand jour, elle était souriante, elle était amoureuse, car c'est ce que voulait Zebediah. Le monde entier pensait dur comme fer que ces deux là étaient amoureux à en crever, mais elle était simplement sa chose. Killgrave a tenté à plusieurs reprises de laisser la demoiselle libre de ses mouvements lorsqu'ils étaient ensemble, chez eux. Mais rien à faire, elle se mettait à pleurer et suppliait l'homme de la laisser. Ça a duré de nombreuses années, de nombreuses années où Melanie était prisonnière de ses choix, de ses pensées et envies. Elle a même été forcée de se marier avec lui. Sur l'autel, lorsque le prêtre demanda à Melanie si elle voulait prendre pour époux Zebediah, bien qu'un sourire arquait son visage, quelques larmes coulaient sur ses joues, mais elle a dit oui, elle était obligée. Deux ans après ce mariage forcé, elle tomba enceinte. Zebediah était heureux, il allait devenir papa, mais lorsqu'elle était seule, enfermée chez elle. Mélanie avait peur. Peur que son enfant soit aussi prisonnier de Killgrave, comme elle. Quelques mois plus tard vint au monde la petite Kira Killgrave. Son père l'aimait, il avait enfin l'impression, cette sensation qu'une personne l'aimait aussi en retour, sa fille chérie. Néanmoins, en 2008, Mélanie alors qu'elle était seule chez elle avec sa fille, parvient à s'enfuir. Elle voulut tout d'abord s'enfuir avec sa fille mais elle savait que Killgrave finirait par la retrouver, elle n'avait que peu de temps devant elle, c'est la première fois depuis dix ans qu'elle marchait à l'air libre sans être sous le contrôle de son mari. Elle courut avec son bébé dans les bras jusqu'à une église dans laquelle elle confia sa fille, sans donner d'explication, elle leur demanda juste de bien s'occuper d'elle. Elle s'en alla, mais comme prévu Zebediah la retrouva. Prise de panique, elle finira par lui dire qu'elle a préféré donner la mort à leur fille plutôt que de la voir devenir une esclave de son père comme elle. Le choc fut immense pour l'homme-pourpre qui pris un instant pour se remettre de la mort de sa fille, sa fille qu'il aimait. Il pris alors Melanie dans ses bras en pleine rue, devant témoins, et lui chuchota à l'oreille et marcher sur la route sans s'arrêter. Elle s’exécuta, marcha sur la route et se fit percuter par un camion. Melanie est morte sous les yeux de témoins qui déclarons à la police que la jeune femme s'est donnée la mort. Zebediah venait de perdre sa fille et sa femme, les deux seules personnes qu'il a réellement aimées dans sa vie, bien qu'une d'entre elle y était contrainte.
Chapitre V : L'Homme-Pourpre.
« Le monde m'appartiendra. » Zebediah Killgrave.
New York, États-Unis. 2008 à nos jours.
Difficile de se remettre de la mort de sa fille, pour Killgrave c'est impensable de rester un instant de plus ici. Après avoir recherché le corps de Kara – sans succès, l'homme en pourpre décide de s'en aller, une nouvelle fois. Cette fois-ci plus question de s'attacher, plus question de souffrir, il est dorénavant question de dominer, de diriger, d'être le roi. Direction les États-Unis d'Amérique. Une fois installé à New York, Zebediah trouva rapidement chaussure à son pied. Un vieil hôtel miteux, dirigé par un couple de personnes âgées, un hôtel à la dérive. Dans un premier temps il contrôla le couple pour y vivre gratuitement, mais petit à petit, sous sa domination, c'est lui qui dirigeait les lieux. Faisant par ailleurs signer des papiers officiels qu'en qu'à de retraite, ou pire encore, l’hôtel appartiendra à monsieur Killgrave Zebediah. Il faudra attendre seulement quelques mois pour retrouver le couple mort dans des circonstances inconnues, le couple étant visiblement décédé ensemble, dans leur chambre, sans aucune effraction, sans aucun signe de bagarre, rien. Les enquêteurs ont rapidement conclu qu'ils sont mort de vieillesse, ne cherchant pas plus loin. C'était donc officiel, l’hôtel était à présent dans les mains de Zebediah. Il ne perdit pas beaucoup de temps pour tout refaire, l’hôtel miteux dans lequel il est arrivé au pays est devenu au fil des ans un hôtel luxueux. Ses employés sont sous ses ordres et répondent à ses moindres envies, à ses ordres. Il se sert aussi de temps à autre de ses clients pour les extorquer ou pour divers crimes. Les années passent et la folie de Killgrave grandit. Se fichant royalement des super-héros. Il hait ces individus comme il respire, mais forcé de constater qu'ils ne connaissent pas l'existence et surtout les actes de l'homme, il ne s'en souci donc pas. Ses victimes se multiplient, profitant du chaos émit par le snap, certaines s'en sortent bien que ne se souvenant de rien, mais d'autres meurt, toutes dans d'atroces circonstances. Décrire les atrocités de l'Homme-Pourpre seraient bien trop long et bien trop horrible, mais la liste de ses victimes ne fait que grandir de jour en jour. Les super-héros ne soupçonnent pas un riche homme fraîchement naturalisé, directeur d'un hôtel de luxe, de contrôler autrui pour parvenir à ses fins. Les autorités n'ont aucune preuve, aucun soupçon. Mais ces dernières années, depuis l'épisode Thanos, une idée germe dans sa tête. Et si celui qui parviendrait à dominer le monde, c'était lui ? Et si en contrôlant des êtres surpuissants, il pourrait avoir le monde à ses pieds ? Et si il devenait une sorte de Nick Fury ou de professeur Xavier en contrôlant divers héros et mutants ? Avec toute cette puissance sous ses ordres, personne ne pourrait l'arrêter. Tout le monde connaîtra le nom de Killgrave, tout le monde craindrais son nom. Ses ambitions sont certes énormes, mais il se sent intouchable. Pour l'heure il n'est tombé sur personne pouvant l'arrêter, en restant dans l'ombre et l’anonymat. Mais les choses vont changer, l'Homme Pourpre en veut plus, encore plus. Les ennemis risquent de se multiplier, mais il est prêt à prendre ce risque. New York sera à lui. Les États-Unis seront à lui. Le monde lui appartiendra.