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 [Terminé] Conséquences

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The Lucky One
Lucy Orchent
Lucy Orchent
The Lucky One

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MessageSujet: [Terminé] Conséquences [Terminé] Conséquences EmptyJeu 3 Nov 2022 - 14:40




Conséquences

Lundi 30 Septembre – 08 : 31 P.M.

Je suis installée sur le siège face à la table de la Lucky Mobile. Ma robe noire est sobre, sa jupe courte ne se voit pas sous la table à l’inverse de son col en V qui fait décolleter. Mes cheveux sont réunis en une queue de cheval haute, prêts à amortir les appuis de mon crâne contre la vitre de la broderie encadrée derrière moi.

En face de moi, sur la table suscitée, mon ordinateur portable me fait face. Sur son écran, de nombreuses fenêtres sont ouvertes sur d’autres bustes et d’autres décors.

Le plus important d’entre eux est noble, portant un t-shirt sous sa veste de costume et barrant ses petites lèvres d’index révolvers. J’ai hérité de ses yeux vert d’eau qui me regardent avec douceur, malgré l’écran et les milliers de kilomètres. J’ai hérité de son implantation capillaire également, même si ses cheveux sont désormais d’argent et qu’ils sont bien plus courts.

Ensuite vient un autre visage avec qui j’ai un air de famille. Les yeux sont bleus cette fois. L’expression est grave. Les bras sont croisés sur la chemise d’une veste ouverte. Je suis son portrait craché et je crains le crache si elle me refait le mien, de portrait.

« Père, mère, les salue-je avec un sourire et un acquiescement chacun, bonjour. »

La troisième fenêtre retransmet un grand homme charismatique, au crâne et à la moustache rasés mais à la barbe noire parfaitement entretenue. Il approche lui aussi de la soixantaine, comme la plupart des personnes sur mon écran. Ses yeux bruns pétillent d’intelligence et, malgré la protection du numérique, me sondent l’âme d’une manière qui, même pour moi, peut me mettre mal à l’aise.

« Irenic. »

Le quatrième prête plus à sourire, avec les traits tirés et saillants d’un érudit au costume bleu. Nonchalant, il a les mains croisées devant son écran et semble lire quelque chose sur celui-ci. Sa patience est aussi légendaire que son ironie mais, s’il est là, c’est que j’ai à apprendre.

« Israfil. »

Le cinquième est un petit homme chauve et rachitique, paraissant plus vieux que tous les autres. S’il peut être considéré comme de physique ingrat, notamment avec un nez et des oreilles un peu trop longs, il rattrape cela par son attitude agréable et d’une jovialité sarcastique.

« Monsieur Tarot. »

Le sixième est, je suppose, l’une des deux causes de cette vision conférence. Sans atteindre la force de présence d’Irenic, il porte très bien la cinquantaine passée et sa propre queue de cheval est basse. Costume complet et visage victorien, il se tient droit sur sa chaise et ses doigts forment un chapiteau devant lui.

« Vincent. »

Enfin, ultime membre du conseil de discipline, un visage dur me fixe. Sa pilosité brune est épaisse, notamment au niveau de sa moustache et de ses sourcils puisque ses tempes commencent à être sérieusement dégarnies, tant que ses yeux marrons sont lourds. Autorité est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je le regarde, malgré ma conscience qu’il est surement celui qui en a le moins parmi tous les impliqués.

« Diego. »

Evidemment, il a fallu que je me connecte la dernière. Pile à l’heure, ce n’est pas suffisant. Néanmoins, j’ai beaucoup d’autres choses à faire et ne pouvait me permettre d’être là suffisamment en avance. D’autant que je suppose bien qu’ils ont déjà tenu réunion, probablement ce matin considérant l’heure de convocation.

« Lucy, commence fermement ma mère, une fois toutes les salutations d’usage échangées, avant de laisser un silence. Dites à Nathan et Enzo d’aller faire un tour. »

Ce n’est pas une proposition, c’est un ordre. Même s’ils ne sont déjà pas là, j’obtempère en levant la tête et signifiant d’un coup de menton de partir.

« Vous savez pourquoi nous vous appelons ?

- J’estime que le weekend passe après des vies humaines,
explique-je en tenant ma position avec autant de douceur que possible.

- Donc non, conclu-t-elle immédiatement. Ce n’est pas à propos du weekend, ni des vies humaines. C’est à propos de votre comportement général. »

Silencieuse, je croise mes bras et écoute avec attention.

« Décroisez vos bras, énonce-t-elle, m’amenant à poser mes mains sur mes cuisses. Grégoire, s’il vous plait.

- Bien entendu,
acquiesce monsieur Tarot avant de commencer à pianoter rapidement sur son clavier en tachant de parler moins rapidement. La gestion de vos fonds de cette année laisse le Club perplexe, mademoiselle Orchent. Vos investissements immobiliers d’août, qui s’élèvent à 84,35 millions de dollars américains, ne nous semblent pas amortissables sur la durée des deux prêts, contractés auprès de monsieur van Saar. »

Je regarde celui-ci, qui s’est adossé à son siège et a croisé les bras, avant d’en revenir à ma webcam en retenant un soupir.

« J’ai acheté une retraite loin de NYC pour me reposer, commence-je en parlant de la Maison des Jardins, puis une maison de ville. L’objectif n’est pas qu’elles soient rentables.

- J’en prends bonne note,
acquiesce simplement le petit homme. Votre héritage suisse suffira à couvrir les remboursements. Cependant, sans lui, vos rentrées d’argent n’y parviendraient pas. »

Je prends une inspiration et amène mes mains à mes hanches pour faire la posture de puissance.

« Si mon salaire via The Lucky One dans le cadre d’A Princess Story s’est élevé à 12.000 et quelque dollars par mois, brut, le jeu de dettes et d’optimisation fiscale me permet de gagner pratiquement $85.000. Net.

- $13.702,50 par mois, soit 27.405 sur les deux mois du spectacle, brut et à fiscalité newyorkaise, plus $84.881,25, par mois toujours, soit 169.762,50, net du fait de la fiscalité londonienne. Néanmoins,
développe le gestionnaire avant de faire un pause, votre spectacle n’a duré que deux mois.

- Accord avec la salle. La BAM en avait besoin pour un festival ce mois-ci.

- Dans le cadre de votre première itération de ce spectacle, vous aviez une tournée sur deux ans. Pourquoi ne pas refaire cela ?

- Parce que mon but premier est de retrouver Célestine.
»

Voilà qui devrait couper court à beaucoup de discussion. C’est un coup bas, douloureux pour mes parents comme pour moi et peut-être pour Irenic et Israfil également, mais cela rappelle que j’ai fait six mois d’A Lucky Story et deux d’A Princess Story dans le but de revoir ma sœur au-delà d’un accueil raté à l’aéroport.

« Elle a besoin de temps, je lui en donne, énonce-je avec une pointe de reproche. Au moins suis-je là si elle veut me voir, non de l’autre côté de l’océan.

- Elle ne voudra pas,
intervient amèrement ma mère, même si elle cache très bien son sentiment. De plus, vous établir sur New York ou aux Etats-Unis ne vous empêche pas d’avoir une stabilité professionnelle. »

Je serre la gorge et les dents. Etant celle qui, avant tout cela, était une danseuse et une artiste, que ma mère me dise ça fait particulièrement mal.

« Ou alors, se permet d’intervenir Grégoire Tarot, tournez-vous vers un secteur qui fonctionne sur ce modèle court-termiste. Le cinéma, par exemple. Avec OBIF derrière vous, convaincre des producteurs devrait être tout aussi aisé que vis-à-vis de vos spectacles. »

Durant le silence qui suit cette suggestion, que j’entends et écoute de mon mieux, Vincent van Saar se rengorge.

« Oui Vincent, déclare ma mère, lui donnant la parole.

- Nous serons effectivement derrière mademoiselle, explique-t-il avec calme en avançant les mains près de son clavier. Mes collègues et moi-même l’avons été même face à des demandes déraisonnables. Néanmoins, mademoiselle semble nous considèrer comme au-dessous d’elle.

- Nous allons y venir,
assure ma mère en me fixant moi, chose qui me fait déglutir. Lucy, nous attendons une stabilité professionnelle de votre part et avons des pistes à vous proposer. »

Fatiguée, j’acquiesce avant de déposer ma queue de cheval et l’arrière de mon crâne contre la broderie, cherchant un peu de l’amour qui l’a amené à exister.

« Vous pouvez en effet reprendre votre modèle de tournée, que cela soit avec A Princess Story si vous pensez le potentiel toujours suffisant ou avec A Lucky Story pour les facilités de représentation. Cependant, vous devrez fixer des objectifs financiers rentables. Surtout si vous accaparez Mikhaïl Kolyakov. »

Je n’arrive pas réellement à retenir un sourire face à cette déclaration.

« Mike aime autant le spectacle que moi, même s’il est tout autant un héritier. Je ne "l’accapare" pas, il fait ses choix même si son frère et son père désapprouvent. »

Je dis ça, je dis rien mais je le dis quand même.

« La position des Kolyakov est compliquée, de même que leurs interactions familiales, souligne ma mère. Ils ne sont pas aussi bienveillant que nous, malheureusement. »

Manière polie de dire que le père a fait deux enfants avec une femme-trophée pour les mettre en compétition pour l’héritage. Juste que l’un d’eux s’est désintéressé de l’empire familial pour essayer de trouver de l’affection auprès du grand public. Mike est d’autant plus formidable et bien portant qu’il est loin de sa famille, n’en déplaise à celle-ci.

« Maintenant, nous sommes ici pour votre comportement et les pistes d’amélioration, reprend ma mère, closant le hors sujet. Afin de vous aider, Vincent avait une proposition.

- Lucy, qu’ils soient artistiques, politiques ou philanthropiques, vos activités et engagements sur New York dissimulent parfaitement le fait que vous soyez une Miss Parfaite,
acène avec précision le directeur de l’OBIF de New York. Evidemment, une partie du grand public est lucide sur le fait que vous soyez privilégiée et insupportable mais cela semble être une minorité. »

Fixant son visage sur mon écran, je lui offre le plus beau faux-sourire que j’ai en stock. Il ne me vexe pas réellement avec ses commentaires, d’une part parce qu’il y a du vrai et d’autre part parce que son avis ne change rien.

« Je souhaiterai proposer au Conseil d’Administration d’OBIF que, quitte à ce que vous vous mêliez de nos affaires, vous deveniez notre égérie.

- Sois belle et tais-toi ou sois belle et dis ce que je veux que tu dises,
demande-je après un instant de surprise et avec une perplexité sarcastique. Quoi que, nous savons tous les deux que je suis incapable de me taire. »

Je lui coupe l’herbe sous le pied avec espièglerie et rien que de voir son interruption valait le coup.

« J’accepterai à condition que je sois celle qui écrive et dirige les publicités et mes discours, reprends-je en redevenant sérieuse, avançant mon buste et croisant mes bras sur la table afin de bien me mettre en avant.

- Inutile de faire le gros dos et de mettre en avant le décolleté, intervient ma mère, sèche. La négociation du contrat se fera en présence de vos avocats. Nous explicitons ici la possibilité. »

Après une inspiration, je me redresse et croise les bras.

« Lucy. »

Je décroise les bras, croisant les doigts et formant un petit rempart de mes mains devant moi. A part un sourire amusé, ma mère ne fait aucun commentaire.

« J’aurai ma place au CA ?

- A moins d’un rôle structurel dans l’entreprise, non,
m’explique-t-elle.

- J’aurai ma place dans les réunions de direction de l’OBIF de New York ?

- Bis repetitas.

- J’aurai le droit de proposer une formule spéciale d’assurance pour les agents du SHIELD, puisque je suis consultante de l’organisation ?

- Nous y viendrons.
»

Mon espièglerie vis-à-vis de Vincent van Saar se prend une douche froide à cette dernière déclaration de ma mère. Comment ça, nous y viendront ?!

« Tout en considérant grandement l’humanisme de ce que vous faites avec le SHIELD, se permet monsieur Tarot, celui-ci ne vous paie pas assez pour être considéré comme une carrière professionnelle sérieuse. »

Sans être surprise de l’intervention, je la conserve tout de même au travers de la gorge. Oui, je gagne beaucoup plus de mon côté même si c’est bref que dans une consultance que, de toute façon, j’étais prête à faire bénévolement.

« Je n’ai pas l’ambition de devenir agente du SHIELD, moi, déclare-je donc avec cynisme. Et si c’était le cas, n’ai-je pas le choix de mes activités jusqu’à ce que mes enfants soient en âge d’aller chez Israfil et que je rejoigne Œ ?

- Si,
concède ma mère. Cependant, vous devez les traiter comme des activités professionnelles. Pas de loisir. »

Un silence, alors que l’on se fait face.

« Ce qui nous amène à Tec-Novita. Diego, c’est à vous.

- Merci,
intervient immédiatmeent celui-ci. Lucy, comme vous le savez, les liens entre nos familles et nos entreprises amènent Tec-Novita a accepter de développer vos projets. Même lorsque ceux-ci ne sont pas rentables. Ainsi qu’à vous laisser intervenir dans lesdits développements. Selon vos critères. Autrement dit, vous avez beaucoup de passe-droits et nous n’avons aucune garantie. »

Un sourire las se dessine sur mes lèvres alors que je pense comprendre où il veut en venir.

« Sans remettre en cause votre consultance, Tec-Novita veut bénéficier d’un contrat d’exclusivité sur toutes vos créations touchant à notre expertise. Qu’elles soient destinées à la commercialisation ou non. »

J’inspire grandement, bouche close, puis exprime longuement, lèvres pincées.

« Je suppose que la négociation se fera en présence de nos avocats aussi.

- Pas d’attaque personnelle, mademoiselle Orchent,
m’avertit Diego.

- Ce n’en est pas, mens-je à moitié. Désolée que vous le preniez ainsi.

- Puis-je,
demande distraitement Israfil, sans sortir les yeux de sa lecture.

- Allez-y, autorise ma mère.

- Merci, répond-t-il en tournant son regard d’une douceur blasée vers moi. Lucy, pour l’heure, comment définiriez-vous votre relation avec les organes de votre empire familial ? »

J’ai envie de lui demander la durée maximum de l’exposé mais je me retiens.

« Normale.

- Est-il possible de considérer que vous prenez sans jamais donner ?

- C’est possible…

- Arrêtons-nous avant le "mais",
m’interrompt-il placidement. Trouvez-vous toujours cela normal ?

- Je comprends.

- Comprenez-vous également pourquoi nous vous demandons les points précédents ?

- Oui,
admet-je avec un hochement de tête.

- Bien. J’ai fini. »

Il retourne à sa lecture comme il en est venu tandis que je m’adosse à mon dossier et à la broderie de Charlotte. Ma gorge est sèche et la fatigue des jours précédents est lourde.

« Et nous, a-t-on fini, demande-je directement à ma mère.

- C’est le commencement, me répond-t-elle en m’énonçant un fait. Cependant, ça sera tout pour aujourd’hui, oui. Merci à tous de votre présence. »

Les salutations se font et les écrans s’éteignent un à un. A une exception. Les index révolvers se sépare et l’un d’eux se lève pour réclamer la parole tandis que l’autre se referme avec les autres doigts. L’image s’agrandit sous les départs. On finit en face à face. L’index levé et le reste des doigts viennent se croiser pour accueillir ensuite le menton de mon père.

« Lucy, commence-t-il avec sa voix suave, ce que vous considérez comme vous étant dû, comme votre héritage, c’est leurs vies. Leurs efforts. Leurs métiers. Le fait qu’il nous serve nous empêche-t-il de les traiter en égaux ?

- Non…

- Je me doute que c’est ainsi que vous fonctionnez avec Nathan et Enzo. Ce sont vos amis. Vincent, Diego, vous pensez qu’ils le deviendront ainsi ?

- Nope.

- Nous sommes d’accord,
sourit-il avant de marquer une pause, le temps que j’acquiesce avec douceur. Je sais que ce n’est pas une bonne période pour vous.

- Un truc de plus ou de moins à gérer,
souligne-je en haussant sourcils et épaules.

- Oui, il vaut mieux en rajouter quand ça ne va pas que gâcher quand tout va bien ricanne-t-il. Pour Diego, l’exclusivité ne devrait pas changer grand-chose.

- Pour Vincent, c’est vraiment de lui l’idée de l’égérie ?

- Qui d’autre,
m’interroge mon père en haussant les épaules, menton toujours installé sur ses mains. Cela vous permettra de préparer la transition. Je suis désolé que cinq ans vous aient été volés… mais êtes-vous certaine qu’en rassembler les fragments vous aide réellement pour votre nouveau départ ? »

Je ne sais pas quoi répondre à cela. J’ai ni les mots ni le cœur, je crains.

« Je préfère être dans mon cas que dans le vôtre. Ma vie n’a été détruite qu’une fois.

- Ça ne répond pas à ma question. Prenez votre temps.
»

J’acquiesce. Cependant, je ne dis rien.

« Sachez aussi que votre mère et moi sommes fiers de ce que vous avez fait. C’était… déstructuré mais cordial, comme toujours. »

Je rigole. Lui aussi.

Le silence qui s’installe est doux, même s’il n’enlève rien à la fatigue.

« Je vais vous laisser, j’ai des invités qui arrivent.

- Je sais,
commence-t-il avant que j’ai fini ma phrase avant de s’interrompre. Enfin, non. Je ne savais pas pour les invités.

- Prenez soin de vous.

- Vous aussi, mon chat.
»

Il éteint la conversation, me laissant seule face à mon retour image dans le logiciel de discussion. Tête appuyée contre le verre du cadre, je me laisse aller à la fatigue et ferme les yeux un instant ou deux.



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