Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Il pleut et le ciel est noir. Voilà un bon moment déjà que tu étais demandé de venir dans cet appartement, lieu de tous les mystères et de toutes les sources d'inquiétude de l'agence. Lorsque tu es devant le bâtiment, tu pouvais voir que tout le périmètre est bouclé par les forces de l'ordre. Tu es habillé d'un sweat à capuche et d'un pantalon de couleur sombre assez modeste. Lorsque l'homme de loi te dit qu'il ne faut pas rester ici, que ce n'est pas un spectacle, tu lui présentes ton insigne. Un aigle argenté et le policier semble immédiatement comprendre ce geste. Il te laisse alors passer. Tu montes les marches jusqu'au troisième étage. La porte de l'appartement est ouverte et des policiers sont présents, ainsi que des membres de l'agence. Tu ne dis rien, leur regard semble être inquiets. Tu t'approches alors d'un corps, celui d'un membre du Shield, abattue dans sa propre demeure. Le corps est tailladé. Une, deux… Non trois coups de couteau, à la gorge et à l'estomac. Tu retires ta capuche, révélant totalement ton visage. Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
« Agent Stanley Danielsen… Retrouvé mort cet après-midi. Il avait récemment reçu une permission de quelque jour et il allait partir en voyage avec sa famille. L’arme n’a pas été retrouvé et celui qui a fait cela le connaissait personnellement, en tout cas c’est l’hypothèse que l’on en a fait… »
Tu restes planté devant le cadavre, figé et écoutant les explications. Ton regard est perçant et tu observes le moindre détail. La voix qui vient te donner toute l’explication est celle du commandant Maria Hill. Elle a fait le déplacement, ce qui est plutôt rare pour le souligner. Elle arbore un long manteau noir et se place à tes côtés. Son regard est comme à son habitude, déterminer à remplir la mission. Elle doit sans aucun doute connaitre ton dossier. Fils d’un glorieux agent de l’aigle qui a mystérieusement disparu. Tu es un pur produit du Shield et tu es sans aucun doute l’un des plus loyal agent de la structure de renseignement. Tu dois servir ton pays, ta patrie et l’aigle ce n’est pas un choix, mais une règle de vie. Tu t’accroupies près du corps froid et t’analyse le moindre truc suspect. Tu avais cette vision photographique qui te permettait d’exceller dans les enquêtes et dans les filatures. Le commandant devait être au courant et c’est sans doute pour cela que Hill t’a appelé.
« Qui a vu Danielsen pour la dernière fois… ? »
« Nous en avons aucune idée physiquement parlant. En revanche, le dernier appel que la victime a eu était avec sa fille Marjory. » Le ton de Hill devint plus froid et plus cru. « Je préfère allez droit au but avec vous. L’affaire ne doit pas s’ébruiter dans l’agence. Un homme de chez nous qui est brutalement assassiné, ce n’est pas bon pour le moral. Je vous demande de traiter cette affaire avec la plus grande discrétion. »
« Oui, madame… »
La directrice adjointe est consciente du danger. La peur est un moteur pour démotiver tes collègues. Tu en étais également conscient, il fallait traiter ce problème avec rigueur et silence, le faire disparaître comme s'il n'avait jamais existé. Tu acceptais cela. Après tout, tu étais considéré comme un homme à tout faire au sein du Shield. Certes, ta spécialité était les enquêtes, mais d'autres missions t'étaient parfois attribués. Enfin bon, après ce moment de réflexion tu remarques qu'une carte blanche dépassait de sa poche. Tu viens alors la prendre et regarder son contenu. Il s'agissait d'une carte pour un bar, le Sister Margaret's. Tu n'en avais jamais entendu parler et à vrai dire tu n'étais pas habitué aux bars, tu ne buvais pas une goutte d'alcool. Tu présentes la carte au commandant qui t'informe qu'il s'agit là d'un établissement mal famé, qui offre des contrats à la pègre de New-York et aux différents mercenaires. Étrange, qu'est-ce que l'agent Stanley faisait dans cet endroit ? Un agent qui allait dans ce genre de bar à tueur ? Pourquoi faire ? En tout cas, tu connais ta prochaine destination. Tu te relèves alors et tu tournes les talons pour aller à l'extérieur de l'appartement.
« Agent Master. » Tu te tournes alors vers le commandant Hill qui te répond avec fermeté. « Je vous demande la plus grande prudence. Ne soyez pas le prochain cadavre sur lequel nous devons enquêter... »
« À vos ordres. »
Elle avait dit cela avec la plus grande discrétion, histoire que les quelques agents ici présents n’entendent pas tout. Tu sors donc de l’appartement. Il continue à pleuvoir et tu remets ta capuche sur ta tête. Qui que ce soit, le meurtrier a fait une grave erreur en s’attaquant au Shield, nul doute que tu allais l’arrêter coûte que coûte. Il en valait de la réputation de l’agence après tout.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Tu savais où il fallait commencer à chercher. Te voilà devant ce bar à tueur à gage : le Sister Margaret's. En effet, les informations du commandant semblaient juste. Vu de l'extérieur l'endroit ne semble pas être fréquenté par des enfants de cœur. C'était bien le dernier endroit où tu espérais passer ta soirée. Tu entres alors et tu pouvais remarquer le côté rustique de l'endroit. Tu te faisais le plus discret possible, gardant ta capuche sur ta tête et tu viens t'asseoir près du comptoir. Un homme était présent de l'autre côté. Des lunettes, des cheveux longs et un look qui se rapprochait plus des années 70 que de notre époque. Il était en train de nettoyer un verre et lorsqu'il t'a vu arriver il le pose en s'approchant de toi. Il allait falloir faire vite pour la pêche aux informations. Le tueur d'agent rôde toujours et tu ne connais toujours pas son but, il peut frapper d'un moment à l'autre.
« Oh tu dois être le p’tit con du Shield dont il m’a parlé. Tu t’es perdu on dirait non ? J’m’appelle Weasel et c’est moi qui suis chargé de t’orienter sur lui. »
Merde… Il sait qui tu es ? Ce n'est pas possible, tu ne le connais ni d'Eve ni d'Adam. Il y a quelque chose qui cloche. C'était presque à croire qu'il t'attendait. Ce n'est pas bon du tout, normalement tu voulais la jouer fine et flairer le poisson sans te faire remarquer. Cependant, cela semble être compromis. Comment t'a-t-il reconnu ? Comment a-t-il su que tu allais arriver ? Surtout, la question principale est : de qui il parle ? Tu perds ton calme peu à peu, tu sais très bien où tu te trouves et ça peut dégénérer à n'importe quel moment. Tu empoignes alors ton flingue et tu braques alors le barman d'un geste déterminé. C'était sans compter sur la réactivité des autres clients. Bientôt, un nombre non négligeable de canon t'avaient pris pour cible. Le bruit a fait place au silence et l'atmosphère était électrique. Tu te serais cru dans un Western avec toutes ces armes à feu braqué sur toi. Apparemment, c'était le patron et il n'était pas question qu'on le touche.
« Ohoh, tu es sûr de toi Cow-Boy ? À ta place j'y réfléchirai à deux fois. »
« Comment vous avez toutes ses informations sur moi ? Qui vous les a donnés ? »
« Calme toi ! C'est un type qui vient chez nous depuis très récemment. En échange d'une mission il ne demande pas d'argent, mais de te donner des indices pour préparer son petit jeu. Moi ça me va, même si ça semble être un malade. Après tout, ont à des services gratuits de sa part et il est plutôt efficace. »
Ce qu'il te dit n'avait véritablement aucun sens. Le tueur d'agent te connaissait ? C'est tendu, ça veut dire que tu es sans aucun doute le prochain sur la liste. Le plus étrange dans tout cela, c'est que le dénommé Weasel t'affirme que ce boucher essai de t'aider dans ta quête de capture. Cela n'a ni queue ni tête. Comment un assassin pourrait s'amuser à donner des indices à celui qui veux le capturer? Il devait sans doute s'agir d'un sociopathe qui s'amusait à manipuler ses ennemis comme des vulgaires marionnettes. Bon, il allait falloir prendre une décision. Sois prendre ses distances avec l'enquête, sois accepter son petit jeu morbide. Tu gardes ton arme pointée vers sa tête, malgré la menace aux alentours. Il allait falloir que ce Weasel éclair un peu plus ta lanterne sur ce mystérieux assassin. Pouvais-tu lui faire confiance ? Bien sûr que non, mais c'était la seule piste que tu avais. Alors, il fallait exploiter le filon jusqu'au bout.
« C'est qui ce type ? Qu'est-ce qu'il veut de moi et quel est son prochain périmètre d'action ? Réponds ! »
« Il ne m’a pas donné son nom et son prénom à vrai dire. Il se présente toujours sous le pseudonyme de Taskmaster. Pour ce qui est de toi, je n’en sais rien mec et pour son prochain coup. Il ne m’a pas dit ce qu’il allait faire, mais il m’a donné une adresse. Le Time Square Parking 1515 Brodway. »
Sans un mot tu ranges ton arme et tu tournes les talons en direction de la sortie. Le Taskmaster il a dit ? Qui c'est ce malade ? En tout cas, il allait falloir faire vite. En effet, tu as un mauvais pressentiment sur ce qu'il va se passer dans cet endroit que Weasel t'a indiqué.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Tu avais couru comme si ta vie en dépendait. Tu avais même réquisitionné un véhicule à la limite du légal afin d'aller plus vite. L'affaire est beaucoup trop importante, le Shield se chargera de la plainte qui a été certainement déposé à ton encontre. À force de persévérance tu arrives enfin dans ce fichu parking et tu t'arrêtes. Tu sors du véhicule en tenant ton arme de poing au plus près de toi et tu regardes dans tous les environs. Tu l'aperçois alors, un corps et en face de lui un homme avec un long manteau. Tu braques ton arme vers lui, avec méfiance. Il se retourne et te montre sa plaque d'inspecteur du NYPD. L'homme semble âgé et tu ne ressens en lui aucun instinct meurtrier bien au contraire. Tu remarques également que des voitures de police commence à arriver. Tu rengaines ton arme et tu t'approches à côté de lui. L'homme qui est au sol tu le reconnais… Agent Carl Walker, c'était un très bon élément.
« Inspecteur Henry Garfield… Il nous a été signalé des bruits étranges dans le parking. Je suis donc venu sur les lieux et je l’ai trouvé quelques minutes avant vous… »
« Agent Anthony Master… Je suis du Shield et cet homme l’était lui aussi. »
« Je suis sincèrement navré. Il était votre ami ? »
« Non, pas spécialement. »
Non, mais tu pouvais considérer qu'il était mort en partie par ta faute. Après tout, Weasel te l'a clairement dit. Tu étais le centre de ce petit jeu malsain. Comment le Taskmaster avait réussi à prendre en filature un agent entrainé du Shield et comment est-ce qu'il savait que Walker allait se trouver dans ce parking ? Toutes ces réponses allaient devoir attendre. Il fallait observer ce corps. Un coup de lame dans la jugulaire et un autre dans le foie. L'assassin était précis dans ses mouvements, tu ne pouvais que l'admettre. Cependant, tu arrives à distinguer quelque chose dans ses blessures. Un bout de papier semble être mis à l'intérieur de la plaie. Tu le prends et tu le déroules pour voir à l'intérieur. Un numéro de téléphone. Il voulait que tu appelles à ce numéro ? Qu'est-ce que cet homme avait encore derrière la tête ? Tu montres le bout de papier à l'inspecteur et celui-ci remet ses lunettes afin de bien analyser la situation.
« Vous reconnaissez ce numéro ? »
« Eh bien… C'est le numéro du Bronxcare Hospital… Mais, je n'arrive pas bien à saisir… »
« Il souhaite que je me rende là-bas. C'est moi qu'il veut, je suis la pièce manquante de son puzzle. »
Il te faisait tourner en bourrique. Comme s’il promenait son chien avant de l’abattre d’une balle dans la tête. L’hôpital n’est pas très loin d’ici, cependant si tu prends l’initiative d’y aller, tu risques de te jeter une énième fois dans la gueule du loup. Malheureusement, l’heure de la réflexion avait ses limites et il fallait parfois se piquer pour pouvoir attraper la plus belle rose. Jusqu’à quand le Taskmaster va décider de jouer avec toi avant de te trancher la gorge ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir. Tu tournes à nouveau les talons, pour aller à nouveau dans un lieu en danger. En revanche, l’inspecteur t’attrape par le bras. Son regard est sévère et il ne semble pas comprendre toute la situation. Tu ne peux pas spécialement lui en vouloir, c’était le deuxième assassinat après tout et toute cette histoire le dépassait de très loin. En plus de cela, il semblerait que ce soit quelqu’un ayant de profondes valeurs sur la justice.
« Comment ça, il vous veut ? Comment vous avez eu ces informations ? Si c'est le cas, vous ne devriez pas aller dans cet hôpital ! »
« C’est le deuxième meurtre d’un agent du Shield, inspecteur. J’ai été chargé de cette enquête. Ne prévenez pas l’agence de mon départ dans ce lieu. Il ne faut pas qu’il y ait une autre victime. »
Tu secoues ton bras afin qu'il puisse te lâcher. Puis tu t'éclipses à nouveau. Tu avais l'impression d'être dans une spirale sans fin où l'horreur et la barbarie était les scènes principales d'un théâtre macabre. C'était pour cela qu'il fallait mettre fin au spectacle et tirer les rideaux une bonne fois pour toute.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Plus tu avances sur la route, plus tu as l'impression que la nuit se remplit de ténèbres. C'est l'épuisement morale qui doit commencer à faire son effet. Heureusement pour toi, tu arrives assez vite à l'hôpital. Tu espérais que l'inspecteur Garphield avait prévenu le bâtiment de tout danger potentiel. Apparemment, c'était le cas. Le parking était vide, mais il devait sans doute y avoir des patients qui étaient encore dans les lieux. Tu entres alors et la première chose que tu remarques, c'est qu'il n'y a personne à l'accueil. Tu dégaines alors ton pistolet et tu t'aventures dans ce lieu qui pourrait sans doute être filmé dans un lieu d'épouvante pendant la nuit. Le silence est pesant et toute les portes des chambres semblent être fermés à clefs. Tout à coup les lumières s'éteignent. Ce ne devait pas être un hasard la personne que tu étais en train de traquer était encore présente et cette fois il n'allait pas t'échapper.
« AHHHH !! Seigneur pitié ! »
Un cri te fait bondir et tu pointes ton arme dans la direction du son. C'était la voix d'une femme. Ton arme de poing était équipée d'une lampe portative, tu l'allumes donc par réflexe et tu cours dans la direction des cris de frayeurs. Un autre couloir, cet hôpital était décidément un labyrinthe. Tu avances alors avec prudence. L'atmosphère est pesante et tu remarques alors que la porte d'une chambre est entre ouverte. Comme tu l'avais appris à l'entraînement, tu te mets sur le côté du mur et tu lèves le canon de ton arme vers l'intérieur. Il ne semble y avoir personne et tu décides d'entrée tout en observant les choses qu'il y avait autour de toi. Lorsque tu fais le tour du lit tu pouvais apercevoir une infirmière totalement tétanisée. Tu abaisses ton arme et tu décides de lever ta main afin de lui signifier qu'elle n'avait rien à craindre de toi. C'est très étrange, qu'est-ce qui avait pu mettre cette pauvre dame dans un tel état.
« Tout va bien, je suis là pour aider. Vous avez vu quelque chose en particulier ? »
L'infirmière ne te répond pas, cependant elle lève son doigt en tremblant pour te montrer une direction. C'était derrière toi, tu te retournes alors et tu pouvais l'apercevoir. Un homme en capuche et en armure se tenait devant la porte. Son casque était stylisé de manière à ressembler à une tête de mort. Il n'y avait aucun doute, se devait être le fameux Taskmaster. Tu le vises alors avec l'aide de ton arme, mais tu as à peine le temps d'appuyer sur la détente que l'homme se retrouve en face de toi. Il était rapide et il vient bloquer ton bras armé, le coup de feu que tu avais produit vient alors prendre la direction du plafond et une balle vient s'y loger. Une série de coup se fait voir entre vous deux, mais tu as cette désagréable sensation de te faire dominer sur le plan martial. L'homme était sur entraîné et tu te retrouves alors acculé contre un mur. Le Taskmaster vient alors te désarmer d'un geste expert et pose sa main sur ta gorge. Tu as l'impression d'avoir le visage de la faucheuse devant toi.
« Tony… Ça fait un bail !»
Cette voix… Tu la connais, tu mettrais ta main à couper que tu l'as déjà entendu. Tu n'as pas le temps de réfléchir que tu tentes de contre attaqué. Tu penseras à cette voix après l'avoir vaincu. Cependant, tu ressens quelque chose de désagréable se loger dans ton ventre. Tu abaisses ton regard et tu te rends compte qu'une lame s'y est logé. Tu tombes alors sur le ventre. Tout devient noir… Ta vision se trouble… Tu vas vraiment crever ici ?
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Tu ouvres les yeux et une lumière vive t'aveugle. Où est-ce que tu es ? Tu as perdu la notion du temps. Tu es sans doute passé dans l'au-delà. Ta vue s'éclaircie peu à peu. Tu tentes de te lever par réflexe, mais une voix t'ordonne de rester couché. Tu ne sais plus où tu en es. Il faut que tu te souviennes. Tu étais entrée dans cet hôpital, tu avais affronté ce malade de Taskmaster et… Voilà tes souvenirs s'assemblent comme un puzzle et tu commences à refaire totalement surface dans le monde des vivants. L'endroit te paraissait familier. En effet, tu étais toujours resté dans cet hôpital. Combien de temps tu y étais resté ? Tu ne pouvais pas le dire. Tu avais mal et tu viens par instinct de toucher l'endroit qui était douloureux. L'entaille que t'avait fait cet enfoiré n'était pas profonde. Tu tournes la tête et tu remarques que la directrice adjointe est présente à tes côtés. Tu ne l'avais pas remarqué.
« Madame… »
« Gardez votre salive. Vous avez été dans le coma pendants toute une journée… Il faut vous reposer. »
Te reposer ? Comment est-ce que tu pourrais trouver le sommeil en sachant que ce fumier était toujours en liberté. Cette voix qu'il avait, tu la connaissais, tu y mettrais ta main à couper que tu l'avais déjà entendu quelque part. Il semblait également connaitre ton prénom. Une raison de plus pour ne pas rester là sans rien faire. Cependant, tu connais Maria Hill et tu sais pertinemment que ses ordres ne doivent en aucun cas être contesté. C'est pour cela que tu ne dis rien, tu ne t'opposes pas à sa décision, à première vue en tout cas. Elle soupire et elle sort de son manteau un dessin et te le montre. Tu l'aperçois et tu es très surpris de ce dessin. Non, c'est impossible. Ce ne peut pas être lui, ce serait tout simplement irréel. Mince, elle a vu ton regard et elle va te poser un nombre incalculable de question. Si c'est bien ce que tu crois, tu es directement impliqué dans cette affaire et tu dois en avoir la conclusion le plus rapidement possible.
« Ce dessin était dans l'une de vos poches lorsque vous avez été retrouvé inerte dans cette chambre d'hôpital. L'assassin a tendance à laisser des indices sur ses victimes. Vous savez de quoi il s'agit ? »
« Non, cela ne me dit rien du tout… »
« Master, si vous savez quoi que ce soit il faut nous le dire. On prend le relai sur cette mission et si vous nous cachez des choses vous… »
« Je ne vous cache rien du tout commandant… Je sais qu'il se fait appeler le Taskmaster, qu'il souhaitait jouer avec moi et que maintenant il me croit sans doute mort. Si j'avais des choses à vous transmettre je le ferais, sans aucune hésitation… »
Maria Hill range alors à nouveau le papier en te disant d'essayer de dormir un peu. Elle n'est pas idiote et elle sent bien qu'il y a quelque chose qui cloche. Tu l'as fui du regard. Ce n'est pas dans tes habitudes de mentir à tes supérieurs comme cela. D'ordinaire, tu es quelqu'un de loyal et d'inflexible. Le Shield compte beaucoup pour toi et tu serais capable de lui offrir ta vie sans aucune hésitation. Cependant, les choses devenaient personnelles. Il ne s'agissait plus de l'aigle ou du Taskmaster, il s'agissait d'un fantôme qui avait normalement disparu. C'était rageant, tu voulais reprendre le travail sur le terrain et avoir le cœur net sur les doutes qui commençaient à te hanter. C'est à devenir fou, ce dessin était une relique du passé et il ne pouvait plus exister normalement. Sauf si, il l'a conservé. Une infirmière vient alors en te posant un somnifère et un peu d'eau sur ta table de chevet. Elle se permet de rajouter par la suite.
« Cela vous aidera à dormir. »
Comme si tout le monde souhaitait que tu tombes dans les bras de Morphée. Il en était hors de question. Les heures passent et l’hôpital commence à devenir silencieux. C’était le moment que tu attendais pour rassembler tes affaires. Ta blessure te faisait toujours souffrir et il ne fallait pas que les points de sutures sautent. Cependant, tu es prêt à prendre ce risque. Tu ouvres la fenêtre pour te glisser à l’extérieur. De toute façon tu savais où tu devais aller. Après tout, le Taskmaster t’avait offert cet ultime indice.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Tu avais réussi à t'extirper de ce maudit hôpital. Le temps était désormais compté pour toi. Tes supérieurs n'allaient pas tarder à comprendre la supercherie et partir à ta recherche. Cependant, tu avais cet avantage de savoir où aller. C'est lors d'un long moment de route et après avoir arpenté les rues du Bronx que tu tombes enfin sur l'endroit que l'indice menait. Il s'agissait là d'une maison abandonnée et plus précisément de la maison familiale des Master. Oui, c'était ici que le dessin te menait, ce dessin d'enfance… Tu n'as pas d'arme sur toi, mais tu as le sentiment que tu dois tout de même rentrer dans cette habitation. Te voici devant le palier et tu remarques que la porte est ouverte. Franchement, il semblait jouir du fait de pouvoir jouer avec toi comme on jouerait avec une poupée. Tu pousses la porte d'entrée et tu t'avances dans le hall. Cela fait un moment que tu n'étais pas entrée dans ces lieux et forcément les souvenirs remontent. Tu observes l'escalier qui mène à l'étage et tu décides de l'emprunter. La première porte à droite est celle de ta chambre lorsque tu étais petit. Se devait sans doute être dans cette pièce que devait avoir lieu le rendez-vous de tous les instants.
« Bravo… Tu comprends vite mon garçon… Tu as réussi mon petit jeu, mais rien d’étonnant venant de toi. »
Il était là, il t’attendait dans ta chambre, celle-là même où tu dormais lorsque tu étais gamin. Il n’y a plus de mobilier aujourd’hui et la tapisserie se décompose sous l’effet du temps. Lui aussi a dû être affecté par le grand sablier. Il se tient toujours droit face à toi et il est indéchiffrable. Son armure reflète la lumière de la lune et son casque est toujours aussi inquiétant. Il est à nouveau vêtu d’une capuche qu’il retire l’instant d’après. En revanche, c’était beaucoup moins impressionnant vu que tu connaissais son identité. Tu étais certain de ton coup et tu n’es pas fier d’avoir réussi cette enquête bien au contraire, tu aurais préféré te tromper et cela du plus profond de ton cœur. Tu croyais qu’il avait disparu, tu croyais qu’il était mort d’une mission. Il était celui qui t’a élevé et qui t’a enseigné les valeurs du Shield. Désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Oui Anthony, cette personne c’est bel et bien ton…
« Père… »
« Tu as toujours eu le sens de la réflexion Tony… C’est ce que j’appréciais chez toi ! »
« Mais… Pourquoi et comment ? »
Alexander Master, un agent qui était extrêmement doué et qui avait malheureusement disparu. Depuis la mort de ta mère tu avais cette impression que tu étais orphelin. C'était pourtant lui qui t'avait enseigné les valeurs morales et que son travail consistait à protéger les citoyens et le monde qui t'entoure. Ne voulant plus cacher son identité il action un bouton sur son poignet et son casque semblent alors se disloquer en partie. Il retire le visage du Taskmaster pour arborer celui de ton père. Tu ne pouvais pas t'empêcher d'être surpris, attristé et colérique. Trois sentiments qui se distillaient dans un mélange malsain. Il avait vieilli, mais en même temps son regard était plus froid et déterminé. Que diable s'était-il passé pour que l'agent modèle devienne le terrible assassins de tes collègues? Tu attendais des réponses, mais en même temps tu ne pouvais pas t'empêcher de le juger et de te sentir trahit par ce qui est en train de se jouer actuellement.
« J'ai toujours servi l'agence avec loyauté. Cependant, tu n'imagines pas le côté sombre du S.H.I.E.L.D. Tu n'as pas vu le contrôle total qu'ils exercent sur la population. Chaque caméra permet de détecter n'importe qui et ils ont le monopole de tous les messages, textos et autres informations privés. » La grande tirade du paternel te fait serrer le poing. Qu'est-ce qu'il raconte ?! « J'ai été affecté à une mission d'espionnage et le suspect était un enfant, une jeune fille qui était considérée comme une menace ! On m'a donné la mission de l'éliminer ! Mais, devine quoi… Mon supérieur s'est trompé en pensant que c'était une menace venant d'Hydra, j’ai tué une innocente par sa faute ! Le bouclier chargé de protéger le monde qu'ils disent ! Ce ne sont que des hypocrites ! Mon garçon, quitte ce nid de vipère et va faire ta propre vie ! De mon côté je m'occuperais d'éliminer ces pourritures. On m'a fourni de l'aide et du matériel pour ce projet. »
« Qui ça ?! Tu débloques totalement sale enfoiré ! C'est ça ton excuse pour m'avoir abandonné ? Pour avoir abandonné ta famille ? Un complot à l'échelle mondiale ?! Tu me donnes envie de gerber ! »
« C'est la triste réalité fils… Je t'en prie, c'est un combat qui te dépasse… Va-t’en du danger pendant qu'il en est encore temps ! »
L’enflure… Il se permet de continuer dans son délire en plus de ça. Il a tué des gens et sans doute même des pères de famille. Il t’a blessé, son propre fils. Il espère s’en tirer avec cette histoire à dormir debout ?! Toi qui paraissais si calme tu n’arrives plus à te maîtriser. Les choses vont partir en vrille, ce n’est qu’une question de temps.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Cela en est trop ! Ses histoires et sa paranoïa t’empêche de réfléchir convenablement et d’un mouvement brusque tu fonces vers lui en ne souhaitant qu’une seule chose : le tuer. Les coups pleuvent et vos deux ombres semblent se nuancer dans une bataille sans fin. En revanche, tu as cette désagréable sensation d’être inférieur à lui. Ton père était quelqu’un de glorieux avant que tu ne sache la vérité et il avait toujours été une source d’inspiration pour toi. Tu ressens encore cette infériorité dans ce combat et c’est en cela qu’il prend l’avantage en profitant de ton manque de confiance en toi. Une manchette vient balayer ta main et l’autre vient te frapper au niveau du nez faisant couler celui-ci d’une rivière rougeâtre. Ton paternel vient ensuite te plaquer contre le mur pour maîtriser la bête enragé que tu étais devenus et viens sortir un couteau de son armure. Il le place vers ta gorge et te regarde. Ses yeux… Tu les interprètes avec une telle folie que cela t’effraie au plus haut point.
« Ne deviens pas mon ennemi fils ! Je t’en conjure ! Tout ce petit plan que j’ai mis en place. C’était pour me mettre en contact avec toi. Ecoute-moi et va-t’en d’ici. Tu dois avoir une autre vie que celle avec le Shield ! »
« La ferme… Tu as pris toutes ces vies simplement pour venir me parler ? Quel genre de malade ferait une telle chose. Arrête de te positionner comme si tu étais encore mon père ! »
La rage au ventre tu t'approches de son visage faisant en sorte que sa lame vient râper ton cou légèrement en y faisait ruisseler une goutte de sang. Il était doué au combat, mais une chose reste certaine, s'il avait voulu te tuer il l'aurait fait depuis longtemps. Tu observes sa ceinture et tu remarques un holster avec un flingue dedans. Oui, tu as un plan, mais il va falloir patienter et trouver le moment propice pour le mettre en place. Pour le moment un coup de poing sur son plexus solaire fait en sorte de lui couper la respiration. Ta main, viens alors agripper son bras afin de le tenir en respect et surtout de lui faire lâcher sa lame. Vos positions s'échangent et c'est lui d'être collé au mur qui était derrière toi. Un coup de tête ensuite, suffisant pour le sonner. Le combat continue ainsi jusqu'à ce que vous vous retrouviez tous les deux au sol. Ni lui, ni toi voulait lâcher l'affaire. Ce devait être cela l'esprit de famille. Les Master étaient des gens qui voulaient sans doute toujours avoir le dernier mot.
« Lorsque mère est morte, tu m’as enseigné les valeurs de ton travail… Est-ce qu’au moins tu t’en souviens ? De toute façon je n’aurais jamais dû être surpris. Tu n’as toujours eu que tes intérêts en tête. »
« Ce sont tes intérêts que je viens défendre ici Tony ! Malheureusement, tu n'arrives pas à me comprendre. J'ai bien peur que tu aies choisi ta voie. Celle de mes ennemis ! »
Il bondit sur toi avec fureur et il empoigne son couteau. Il s'est donc décidé à t'enlever la vie, il s'est sans doute dit que tu ne pouvais pas entendre raison. Oui, au vu des larmes qui coulent sur son visage, cela doit être forcément cette décision qu'il a prise. Tu ne pouvais pas admettre qu'il avait de l'affection pour toi, c'est inimaginable. Tu places ton bras en défense afin que la lame n'arrive pas vers ton cou et tu arrives même à dévier la trajectoire du bras. Celui-ci prend une direction différente, la direction de ta poitrine. La lame vient se planter et tes yeux s'écarquille. « Désolé mon garçon, je suis désolé pour tout. » C'est la phrase que tu avais entendu comme un écho. Ton souffle se réduit et tu ressens que tu es en train de perdre contact avec la réalité. Cependant, c'est un mal pour un bien. En effet, tu avais profité de ce coup fatal pour prendre son pistolet de son foutu holster. Le canon est pointé sur son estomac. Tu presses la détente, une détonation retentit et ses yeux s'écarquillent également sous la surprise.
« Oui, moi aussi… Désolé de ne pas avoir été le fils que tu attendais. »
Ton père tombe sur toi et vient rouler à tes côtés. Vous voilà, tous les deux. L'un avec l'autre. La flamme de votre vitalité s'éteint pratiquement en même temps et vos yeux se vident de leurs vivacités. Vous étiez ensemble dans la mort, comme si vous comptiez rattraper le temps que vous aviez perdu pendant les dernières années et cela pour l'éternité.
Et si... Anthony Master était un agent du S.H.I.E.L.D?
Le soleil se lève, mais c’est un jour sans lumière pour l’agent Master. Oui, l’agence a le cœur lourd et les préparatifs des funérailles ont été très douloureux à mettre en place. Maria Hill se prépare en mettant ses habits teintés de noir. Aucune émotion ne semble transparaître dans son regard, mais le fait que cette affaire a été si meurtrière ne l’aide pas à garder son calme. Sa mâchoire et serré et ses yeux sont froncés. Elle s’en va prendre une voiture, là où un chauffeur l’attend. Direction le cimetière du Bronx. Beaucoup de morts avaient été à déplorés dans cette affaire, le Taskmaster avait fait trois victimes, trois victimes de trop. Tous avaient eu droit à leurs moments d’adieu et il en restait un à être enseveli sous terre. Anthony Master a toujours été un très bon enquêteur et un élément d’une loyauté sans faille. Hill avait bien du mal à rédiger son dernier rapport, elle avait le cœur serré, mais n’avait jamais laissé transparaître une seule larme. Le brun lui en aurait sans aucun doute voulu se dit-elle. D’ailleurs, elle ne le connaissait pas vraiment, simplement comme un collègue et un agent.
Voici venir le temps des adieux.
Le drapeau des États-Unis est déployé. Même si le Shield n'a jamais été une agence qui était en lien direct avec ce pays, l'agent qui était tombé en combattant son père était bien de nationalité américaine, une initiative patriote sans doute. Puis vient l'arrivée du cercueil et les hommes en tenue militaire dépose le drapeau dessus le bois foncé. Il n'y avait que des officiers de l'aigle qui était présent en ce jour funeste, personne ne savait si l'agent Master avait réellement de la famille ou non, mise à part son adversaire. Son paternel a d'ailleurs été incinéré en toute discrétion et son armure a été saisie par le bouclier du monde afin d'y être étudié. Une tragédie qui avait ternit sans aucun doute l'image de l'aigle, mais cela a tout de même été géré avec secret. Le cercueil se pose alors dans le trou qui a été étudié pour contenir le corps du défunt. Des bruits de tirs vinrent ensuite se faire entendre. Maria Hill reste stoïque et regarde le chemin qu'est en train de prendre son ancien subordonné.
Ce qui est mort ne saurait mourir.
Comme dans tout drame il y avait une conclusion à en tirer. Comme dans toute tragédie il y avait une leçon à apprendre. Pourquoi toutes ces choses étaient elle arrivées ? Comment est-ce que cela a pu se passer aussi vite et devenir aussi incontrôlable ? L'image du père et de son fils… Voilà la réponse à cette question. Un père qui aimait tant son fils, malgré que celui-ci faisait partit des ennemis. Un fils qui idéalisait son père et qui n'a pas été préparé à voir cette image de lui, l'image d'un meurtrier à la place d'un héros et l'image d'un danger à la place d'un soutien. Au bout du compte, la leçon à tirer de toute cette histoire est la suivante : Il ne faut pas idolâtrer quoique ce soit, les gens possède une perception différente les uns envers les autres et ont tendance à mettre sur un piédestal leurs héros, leurs célébrités préférées ou leurs parents. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais faire preuve de recul est parfois un mal nécessaire pour voir le monde dans son ensemble.
La terre finit par recouvrir totalement le cercueil.
La directrice adjointe du Shield décide de s’en aller avant la fin de la cérémonie. Peut-être est-ce qu’elle a du travail à faire ou peut-être que cette vision lui est trop pénible à regarder. Dans tous les cas, cette histoire d’Anthony Master n’est pas une fin en soi, c’est simplement un autre chemin qu’il faut savoir prendre lorsque cela est le moment. Il ne faut pas être triste pour lui, il ne faut simplement pas reproduire ses mêmes erreurs.
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