En ce début de mois de septembre, le couple Baskerville se dirigeait vers leur lieu de travail: la base du S.H.I.E.L.D. Dans quelques jours, leur fille fera sa grande entrée à l'institut Xavier tandis que la famille s'apprêtait à accueillir un nouveau membre dans la famille.
Dans ses pensées, Lùthien avait une main protectrice sur son ventre en pensant aux mois qui les attendaient. Ce n'était pas sa première grossesse, certes, mais elle n'aurait jamais cru se retrouver enceinte, une nouvelle fois, après seize ans.


Bientôt, ils purent se garer sur le parking. A l'intérieur de l'heliporteur, on vint les prévenir que la commandante Maria Hill les attendait dans une des salles de réunion qui les guida. Légèrement en retrait et à l'abris d'une oreille indiscrète, Lùthien chuchota: tu penses que Hill est au courant pour la grossesse? Bien sur, dès son retour, elle avait envoyé un mémo mais elle ignorait qui y avait eu accès.
Ils se retrouvèrent, bien vite, dans la salle de réunion où un écran affichait des logos et graffitis étranges. Cela n'allait pas être une affaire facile et Lùthien eu la confirmation avec la mine grave de Maria Hill qui montrait son impatience.

Une telle impatience que les deux époux eurent à peine le temps de s'asseoir que la commandante prit la parole. " Bonjour à vous deux, Agents Baskerville et Baskerville. Merci pour votre réactivité. J'irai droit au but. Vous avez été demandés pour enquêter sur un phénomène qui nous inquiète. Depuis quelques temps, ce symbole a fleuri sur nombre de murs dans la ville. On le voit dans les rues, sur les réseaux sociaux. Il n'est pas juste présent, il est actuellement omniprésent. " Pour l'avoir déjà vu lors d'une de ses rares sorties en centre-ville, Lùthien se dit que Maria n'exagérait en rien ses paroles. Ce symbole avait fleuri un peu partout en ville et, ce, même dans des endroits où on se demanderait bien comment quelqu'un de lambda a eu l'idée de le mettre là. Mais sachant qu'il y avait des mutants capables de voler ou de téléporter, Lùthien avait arrêté de se questionner et avait fini par croire à une bande d'illuminés prise d'une envie de mettre des tags un peu partout.
Apparemment, non!

" Ce qui nous préoccupe, c'est que ce symbole a déjà été utilisé, notamment en Europe. Il a été retrouvé sur la façade du bâtiment d'une organisation londonienne protectrice des mutants et des humains, un groupe qui a été massacré en mai dernier.
Nous ne savons pas si ces graffitis sont liés à un groupuscule isolé qui se serait inspiré du massacre de Londres, à une nouvelle branche d'Hydra ou à une nouvelle organisation terroriste, mais nous désirons des résultats au plus vite pour pouvoir endiguer au plus tôt cette menace.
Dans ce dossier, vous trouverez tous les endroits où nous avons pu recenser un graffiti à travers la ville. Ils sont présents dans tous les quartiers et apparaissent de manière régulière. C'est là votre point de départ. Nous ne vous avons pas mâché le travail, vous êtes libres d'aller là où vous le souhaitez mais nous voulons des résultats.
Je vous demande sur cette mission une discrétion et une prudence toute particulière tant que la menace n'est pas clairement identifiée. " C'était pire que ce qu'elle pensait! En d'autres termes: une bande de dégénérés ne croyant pas eu mélange mutants/humains séviraient. Et après l'Europe, elle avait décidé de mettre son grain de sel à New York. Ben super!  
Si elle devait faire une supposition: l'organisation aux graffitis peinturlurait une ville réputée pour être "bonne à vivre" - ou, en tout cas, en passe de l'être - pour les mutants avant de frapper un grand coup. Et, maintenant, New York était dans leur ligne de mire. Lùthien garda le silence préférant écouter que de commencer à parler maintenant: " Nous avons cependant cela à vous proposer comme début d'enquête. Cette église de Staten Island a été victime d'une effraction et de destruction de nombre des installations qu'ils possédaient pour venir en aide à la communauté mutante. A vous de déterminer s'il y a un lien entre les deux, dans ce cas, votre enquête pourrait bien vous emmener sur les traces d'un groupe anti-mutant. " Tendant la main pour récupérer le dossier de celle de Hill, elle le plaça sur la table et l'ouvrit entre elle et Aemon. Dans le dossier figurait quelques photographies annotées montrant l'intérieur de l'église. On aurait dit qu'un ouragan était entré. " Je vous demande d'être les premiers sur cette enquête, mais je vous interdis de vous mettre en danger, ni l'un ni l'autre. Si vous voyez que la situation dérape, vous vous repliez et je veux un rapport immédiat, est-ce bien clair ? Vous aurez accès à toutes les ressources dont vous aurez besoin, vous pouvez faire parvenir toutes vos demandes de recherches dans le cas où vos propres accès ne suffisent pas, mais je vous refuse des pertes ou que l'un de vous perde même un ongle. " Lùthien hocha la tête, consciente des dangers, autant plus qu'elle avait un petit colocataire. Elle lu une notes disant que, depuis le sac, l'église avait été fermée et désertée le temps qu'on fasse des travaux. Mis en pause grâce au S.H.I.E.L.D. qui souhaitait pouvoir enquêter tranquillement et sans compromettre des preuves.

" Avez-vous des questions ? " Glissant le dossier vers Aemon, Lùthien redressa la tête et demanda: A part nous, qui travaille sur cette enquête? Apparemment, les Baskerville étaient l'équipe de terrain... Mais elle se demandait si il y avait des équipes de soutien.

Après s'être installée, le regard de Hill sur son ventre, qui n'avait pas encore la grosseur caractéristique de son état, confirma à Lùthien que l'information était bien arrivée aux hautes instances du S.H.I.E.LD. Aemon avait tapé dans le mille quand elle avait abordé le sujet dans le couloir. Rien ne lui échappe. Avait-il dit. Effectivement. Tout ce qu'on pouvait s'attendre de cette femme.

Elle apprécia que Maria ne demande pas le comment du pourquoi, le couple ne sachant pas comment aborder le sujet. C'est vrai que 16 ans séparaient les deux grossesses et les Baskerville étaient bien loin d'imaginer qu'un nouveau membre viendrait pointer le bout de son nom. Cependant, de son côté, Lùthien était prête à accueillir sa fille toute neuve.

Mais Aemon ne semblait pas partager cet état d'esprit. Ils n'en parlaient pas. Jamais. Ils avaient mis l'accent en priorité sur l'entrée de leur fille aînée à l'institut Xavier. Earwen était déjà assez nerveuse comme ça que d'entendre ses parents mettre carte sur table pour expliquer leur attitude respective quant à l'arrivée de leur nouvel enfant. Non c'était un coup à provoquer une tornade dans la maison. D'autant plus que les "jumeaux", eux, étaient impatients d'avoir une petite sœur.
En revanche, une fois Earwen chez Charles Xavier et Cirth dans sa nouvelle école, il faudra en parler clairement. Lùthien n'avait pas envie que le bébé, une fois en âge de comprendre, aie l'impression d'être de trop.


La réunion commença. Hormis l'odeur du tabac sur les vêtements de son mari, elle sentait, également, une certaine nervosité de sa part. A tout les coups, il devait être en train de se retenir de demander à Hill de la retirer de la mission. Cependant, il savait ce que son épouse allait en penser. Lùthien détestait d'être considérée comme faible. Elle faisait partie du clan considérant qu'être enceinte ne voulait pas dire "être en sucre". Le briefing arriva à sa fin et Hill demanda si ils avaient des questions. Lùthien, pour sa part, se demanda si il y aurait d'autres agents sur la mission. Aemon répondit à la place de leur supérieure. Ce ne serait pas judicieux. A nous deux seuls, nous serons plus efficace. Nous passerons pour un couple de touristes en balade. Cela devrait nous permettre d'approcher les lieux sans éveiller les soupçons. Le SHIELD suivra en direct ce que mon œil verra. Ro putain! Laissez-moi reformuler ça: je voulais dire un soutient logistique à distance. En effet, je pense aussi qu'être trop nombreux sur place risquerait plus de nous handicaper qu'autre chose. Dit-elle en mettant bien l'accent sur les formules "à distance" et "sur place". Comme si être enceinte ne suffisait pas!

Enfin, cette mission était simplement d'aller sur place, vérifier qu'il n'y avait rien de louche et de sortir. Le tout en étant discrets comme des souris. "Je ferais le lien entre vous et l'équipe de renfort. Ils interviendrons dans les plus bref délais pour vous évacuer si besoin."En lisant à la va-vite, elle avait remarqué un bâtiment abandonné à côté des lieux d'enquête. L'équipe de renfort devait être déjà là bas.

Du coin de regard, elle vit son mari régler les paramétrages de son œil. Finalement, ils saluèrent Hill et partirent rapidement des bureaux. Chéri, fais un détour par chez nous. On ne peut pas dire qu'on fait très "touristes" dans cette tenue. Par réflexe, Lùthien avait mis un de ses "uniformes" du S.H.I.E.L.D. - C'est à dire: pantalon noir et t-shirt de la même couleur avec la veste assortie - Rares étaient les touristes à s'habiller de cette façon.

A la maison, elle salua rapidement les enfants qui étaient avec Mamie Rosie, la voisine retraitée de l'armée, avec qui ils cuisinaient avant d'aller se changer. Elle opta rapidement pour un ensemble "t-shirt blanc, petite veste de la même couleur en tissu, pantalon en jeans et une paire de converse"*. bref, un ensemble passe-partout, confortable et pratique. Elle avait quand même caché un fin gilet pare-balles sous sa chemise au cas où.

Une fois prêt, le couple parti en direction de l'église de la mission. Sur place, se baladant bras dessus-dessous, comme le couple de mariés qu'ils étaient, Lùthien laissa son mari observer tranquillement sachant qu'il prenait photos et vidéos pour le S.H.I.E.L.D. Et dire qu'on s'est marié dans une église semblable à celle ci... J'en ai mal au cœur. Elle partageait son avis et lui fit savoir en serrant sa prise sur son bras.
A voir l'intérieur, on aurait dit qu'une tornade était passée par là. On sentait l'œuvre d'une vie partie en lambeaux. Sans compter les tags un peu partout - dont celui qui les intéressait - qui abimaient les façades. Cela a beau ne pas être ma culture de base, je me demande comment on peut faire une chose pareille dans un lieu saint. Aemon et elle s'étaient mariés à l'église. Une petite église en pierre perdue en pleine cambrousse. Elle savait que son mari y tenait et, pour lui faire plaisir, elle avait consenti à faire un mariage à l'église alors qu'elle n'était pas chrétienne de base.

Ils s'approchèrent d'un groupe de personnes semblant faire une estimation des dégâts. Je suis profondément attristé par ce qu'il s'est passé... Personne n'a été blessé ? Lùthien continua à observer autour d'elle prête à toute éventualité. L'équipe de renfort en observation à l'extérieur ne disait rien... Elle espérait que c'était bon signe.
Quelque chose par terre attira son attention. Une bombe aérosol de peinture.
Bizarre, ce n'est pas sa place. Par sécurité, elle prit un mouchoir dans son sac ainsi qu'un petit sachet en plastique pour la prendre.

Lùthien n'était pas chrétienne. Mais son mari, lui, l'était. D'ailleurs, par amour, elle avait accepté de se marier à l'église pour honorer la foi de Aemon et elle avait aussi consenti que les jumeaux aient une éducation dans ce sens là.
Il était probable que le bébé dans son ventre suive la même route.

En investigation, le couple se sépara. Lùthien repéra une bombe de peinture dont un peu de peinture s'échappait. Une teinte proche de celui des tags qui avaient abimé les lieux. Ce n'était sans doute rien, mais elle n'était pas quelqu'un à laisser place au doute... On n'était pas maître assassin d'Alfheim et une de ses altesses royales sans tout vérifier. Ainsi, Lùthien enferma la bombe dans un petit sac en plastique en vue de l'envoyer aux analyses plus tard.
Ceci dit, Aemon pourrait peut-être l'analyser en premier loin pour voir les empreintes. Comme elle avait pris ses précautions, les siennes n'allaient pas apparaitre.

Lùthien se tourna donc vers le groupe où son mari semblait parler avec un jeune garçon qui semblait souffrir de stress post-traumatique. Lùthien entendu un murmure et reconnu la voix de son mari. Son ouïe était plus fine que la plupart des gens en vue de sa particularité elfique mais prise dans ses propres investigations, elle n'avait pas fait attention à ce que Aemon disait.
Lùthien rejoint: Messieurs, dames, jeune homme... Je compatis à votre douleur Dit-elle. Chéri? Je peux te parler? Ayant révélé son lien, le groupe le laissa partir avec lui. Faisant mine de vouloir l'emmener voir un vitrail particulièrement bien fait, Lùthien - une fois qu'ils furent dans un coin à l'abri des regards - ouvrit son sac. J'ai trouvé cette bombe de peinture... Ce n'est peut-être rien mais j'ai trouvé étrange qu'elle soit ici. En plus, la couleur me rappelle les tags. Pour bien faire, elle l'avait pris par le bras en mode collé-serré avec le sac à main entre eux.